Le Point Sur - Les Enfants Précoces [Sciences Humaines Décembre 2015]
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Le Point Sur - Les Enfants Précoces [Sciences Humaines Décembre 2015]
Coucou les rayés,
Cette fois-ci j'ai vérifié et je ne l'ai trouvé nulle part donc voici un article sur les enfants précoces tiré du numéro de l'excellente revue Sciences Humaines de décembre. Rien de révolutionnaire, mais l'article est plutôt bien écrit et puis ça remplira la base documentaire ^^
Cette fois-ci j'ai vérifié et je ne l'ai trouvé nulle part donc voici un article sur les enfants précoces tiré du numéro de l'excellente revue Sciences Humaines de décembre. Rien de révolutionnaire, mais l'article est plutôt bien écrit et puis ça remplira la base documentaire ^^
- Spoiler:
Les enfants précoces
Marc Olano
On les appelle « surdoués », « enfants intellectuellement précoces » ou « à haut potentiel ». Le point commun : avoir un QI supérieur à 130. Comment les repérer, les éduquer et les aider à s’épanouir ?Comment reconnaît-on un enfant surdoué ?
« Qu’est-ce exactement que le big bang ? Qui peut prouver que cela s’est bien passé comme ils l’affirment ? Si l’origine de l’Univers est le big bang, alors nous sommes tous d’origine extraterrestre ? (1) » Si votre enfant n’a que 6 ans et vous pose déjà ce genre de questions, alors il se peut qu’il fasse partie de ces petits génies au QI supérieur à 130 que l’on nomme enfants précoces, surdoués ou petits zèbres. Ce sont en général des enfants extrêmement curieux qui questionnent tout. Chaque question en appelle une autre et ils peuvent ainsi vous bombarder d’interrogations jusqu’à épuisement (le vôtre en général, pas le leur). Aujourd’hui, les enfants surdoués sont devenus un phénomène de mode. On en parle beaucoup dans les médias, de nombreux livres sont publiés chaque année sur ce sujet. Cela pourrait donner l’impression qu’il y en a de plus en plus. Or, il y a toujours eu autant d’enfants à haut potentiel. Tout simplement parce que les tests d’intelligence sont fabriqués de manière à ce que les résultats suivent à peu près une courbe de Gauss. La grande majorité des gens se situe autour d’un QI de 100 et on retrouve environ 2,3 % de la population à chaque extrémité, au-dessus de 130 ou en dessous de 70. Il y aurait donc environ 2,3 % d’enfants à haut potentiel intellectuel en France, dont beaucoup sont ignorés, par ailleurs. Ces enfants ont des profils divers et variés. Mais il y a tout de même certaines caractéristiques que l’on retrouve fréquemment. Ainsi, dès la naissance, ils peuvent surprendre par leur regard qui fixe déjà les yeux de l’adulte, alors qu’en général ce n’est qu’à la fin du premier mois qu’un enfant parvient à le faire. Les bébés précoces sont souvent très toniques, comme si très tôt ils commençaient à vouloir explorer le monde. Quand ils commencent à parler, ils vont d’emblée faire des phrases complètes sans passer par le langage bébé. À l’entrée du CP, ils savent déjà lire pour la grande majorité d’entre eux. Leur soif de connaissances n’a que peu de limites, au point que le soir, ils s’endorment souvent tard, occupés à dévorer des livres ou à se poser des questions existentielles. Anticonformistes, imaginatifs, rêveurs, ils ressemblent un peu au portrait du parfait révolutionnaire. Ils n’aiment pas les choses bien établies, les règles, les routines, surtout quand elles manquent de sens. Créatifs, ils utilisent souvent leurs propres méthodes pour résoudre un problème et regorgent d’idées originales. Ils ont aussi beaucoup d’humour et s’amusent très tôt avec des jeux de mots ou des doubles sens. Ce qui les différencie principalement des autres enfants est leur manière de raisonner. Ils ont une pensée en arborescence. Contrairement à la plupart des enfants qui vont procéder de façon séquentielle pour traiter un problème (petit a, petit b, petit c…), l’enfant surdoué peut partir dans plusieurs directions à la fois. À un mot-clé, il va associer une multitude d’informations dont chacune va appeler elle-même de nouvelles données et ainsi de suite. Tout va très vite et la plus grande difficulté sera de séparer l’utile du superflu dans cette masse d’informations qui arrivent dans son cerveau.
(1)http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2010/02/03/un-petit-z-au-quotidien/Comment leur cerveau fonctionne-t-il ?
Les recherches sur le cerveau des enfants surdoués (2) montrent une activité cérébrale plus élevée comparée à celle des autres enfants. Leur cerveau carbure en permanence, même quand ils ne sont pas en train de réfléchir. Du coup, pour faire un exercice, ils font moins d’efforts que les autres, ce qui peut expliquer leur plus grande rapidité et la sensation d’ennui qu’ils éprouvent à les attendre. Certaines tâches qui demandent des efforts de concentration considérables à un enfant lambda semblent se faire de manière automatique chez eux. On peut dire que les enfants à haut potentiel ont un cerveau à la fois plus efficace et plus puissant. Des recherches sur l’anatomie ont par ailleurs montré que leur cerveau se développait plus vite comparé aux enfants du même âge. Son activité électrique s’apparente à celui d’enfants bien plus âgés qu’eux. On peut donc bel et bien parler de précocité. À Lyon, le pédopsychiatre Olivier Revol, coauteur du livre 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel (3), a débuté avec une équipe de chercheurs une étude, toujours en cours, portant sur le cerveau de 80 enfants intellectuellement précoces âgés de 8 à 12 ans. Les premières conclusions montrent une plus grande souplesse au niveau du traitement des informations chez les enfants surdoués. « Ces enfants utilisent simultanément plusieurs régions du cortex, ce que ne font pas les autres. Quand on demande par exemple à un enfant surdoué qui était Christophe Colomb, il va activer aussi bien les aires visuelles, auditives et olfactives », explique O. Revol. Ainsi, il verra peut-être en même temps la carte de l’Amérique, il entendra la musique du film qui retrace son odyssée et sentira le parfum de la mer. Un enfant « ordinaire » ne sollicitera qu’une aire à la fois pour répondre à la question et risque donc d’être plus lent. Cette découverte confirmerait l’idée d’une pensée qui part dans plusieurs directions à la fois chez les enfants doués, ce qui pourrait expliquer leur raisonnement rapide.
(2) Voir Nicolas Gauvrit, Les Surdoués ordinaires, Puf, 2014.
(3) Olivier Revol, Roberta Poulin et Doris Perrodin, 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel, Tom Pousse, 2015.Comment s’intègrent-ils ?
Filles et garçons n’ont souvent pas les mêmes trajectoires dans ce domaine. Même s’il y a autant de surdoués chez les garçons que chez les filles, on entend beaucoup moins parler des demoiselles. Il semblerait que seulement 30 % des filles surdouées soient détectées en tant que telles. C’est surtout parce qu’elles s’intègrent mieux que les garçons. Elles perturbent moins la classe, même quand elles s’ennuient. Certaines font le choix d’inhiber leur potentiel afin de se faire accepter par leurs pairs. Les garçons, souvent plus impulsifs, arrivent moins à contenir leur ennui. Certains ont pour habitude de questionner tout, commenter tout ou étaler leurs connaissances, ce qui risque d’agacer l’enseignant. Mais les problèmes d’intégration viennent aussi souvent d’un manque de souplesse chez ces enfants. Leur besoin de maîtriser et de contrôler peut les conduire à se comporter de façon autoritaire, à vouloir décider de tout. Leur côté intransigeant ainsi que leur tendance à porter des jugements parfois hâtifs sur les autres les éloignent d’eux. Les autres ont alors tendance à les éviter ou à se moquer ouvertement de leurs étrangetés, et ce plus particulièrement à partir du collège. « Le passage très difficile est celui de la 5e. C’est la répétition de la 6e, donc ils s’ennuient. Puis, le décalage avec les copains commence à se faire ressentir. Ils sont souvent victimes d’incivilités à ce moment-là », évoque Olivier Revol. L’enfant surdoué se retrouverait alors face à un dilemme : soit il décide de se fondre dans la masse quitte à ne pas exploiter son potentiel intellectuel, soit il reste fidèle à ce qu’il est, mais risque de se retrouver seul.Atout ou handicap ?
Beaucoup de parents se précipitent dans les cabinets des spécialistes pour faire tester leur enfant. Certains s’étonnent d’un enfant aux bons résultats scolaires alors qu’il ne travaille pas en classe et qu’il remue beaucoup. Ces enfants, qui souffrent parfois d’un trouble de l’attention, peuvent être intelligents sans pour autant être surdoués. Le haut potentiel ne se détecte pas forcément à partir d’un comportement inadapté. Comme le souligne Olivier Revol, environ la moitié des enfants à haut potentiel va plutôt bien. Dans le même sens, la psychologue Fanny Nusbaum parle de deux profils d’enfants surdoués. D’un côté, les « laminaires » qui correspondraient à la catégorie des enfants précoces qui vont plutôt bien. Ils ont un profil proche de l’enfant lambda, un mode de pensée plutôt analytique, une personnalité sensible, sans être torturés. Ils ne souffrent pas de leur différence et parviennent à s’intégrer dans un milieu scolaire. De l’autre côté, F. Nusbaum évoque des profils « complexes » aux compétences hétérogènes. Ces enfants peuvent être très performants dans un domaine et déficients dans un autre. Dans certains cas extrêmes, comme pour le syndrome d’Asperger par exemple, cela va jusqu’à associer des capacités mnésiques phénoménales avec des troubles de la relation de type autistique. D’une manière générale, on retrouve chez les enfants un décalage avec les autres. « Ils ont tendance à tout amplifier. Ils voient la même chose que les autres mais en plus grand. Tout est exagéré, que ce soit au niveau des émotions ou du regard qu’ils portent sur le monde », explique O. Revol. Cette hypersensibilité se manifeste dans plusieurs domaines sensoriels. Ils peuvent avoir du mal à supporter des bruits, comme à la cantine de l’école ou au cinéma, le frottement des étiquettes des vêtements, les néons d’un supermarché ou les textures de certains aliments. Un autre point marquant est leur très grande empathie, faculté à ressentir ce que vit une personne proche. Malheureusement, ces enfants ne sont pas toujours armés pour digérer tout ce que leurs antennes repèrent autour d’eux. Une mère triste, un père énervé, un copain que l’on gronde injustement et qui n’arrive pas à se défendre… tout cela, ils vont l’absorber comme une éponge sans pouvoir en parler. Pour O. Revol, ces enfants sont souvent de grands anxieux et cela pour une raison très simple. « L’intelligence est anxiogène. L’idée que la mort est définitive par exemple, c’est en général à 6 ans que l’enfant va l’acquérir. Or, l’enfant à haut potentiel, lui, le comprend quand il a 2 ans. Seulement, il n’est pas encore équipé au niveau affectif pour gérer cela. En permanence, il s’inquiète trop pour des choses qu’il a comprises trop tôt. » Et pourtant, ce profil anxieux ne fait pas l’unanimité au sein de la profession. Nicolas Gauvrit, chercheur au profil atypique, à la fois psychologue et mathématicien, affirme dans son livre Les Surdoués ordinaires (4) que les enfants à haut potentiel ne sont généralement pas plus et parfois même moins anxieux que les autres. Les traits anxieux seraient davantage le fait d’une minorité d’enfants surdoués rencontrant des difficultés d’adaptation. Il n’y aurait pas non plus, selon le chercheur, de lien direct entre la précocité et la dépression. Dans une récente étude menée auprès de 1 100 enfants âgés de 5 à 6 ans, N. Gauvrit et ses collègues tendent à montrer que les enfants précoces de l’étude n’ont pas plus de troubles de l’attention, ni du comportement et ne sont pas plus fragiles d’un point de vue émotionnel que les autres.
(4)http://centre-psyrene.fr/les-deux-formes-d%E2%80%99expression-du-haut-potentiel-intellectuel-chez-l%E2%80%99enfant/Jusqu’où les stimuler ?
Pour Monique de Kermadec, les meilleurs alliés de l’enfant surdoué sont ses parents. Ils sont en première ligne pour l’aider à tirer tous les bénéfices possibles de son potentiel intellectuel. Certains parents feraient l’erreur de surinvestir les apprentissages scolaires au détriment d’autres enseignements essentiels de la vie. Pour la psychanalyste, il ne faut pas que les parents se laissent tromper par une maturité de façade que l’enfant affiche. Ils doivent lui parler comme ils le feraient avec n’importe quel enfant de cet âge-là. « Ces enfants n’ont pas envie d’être traités comme des surdoués. Ils veulent avoir droit à une vie normale d’enfant. Ils ne veulent pas être aimés pour leurs résultats, ils veulent qu’on les aime inconditionnellement », affirme-t-elle. Plutôt que de mettre tout sur la réussite scolaire, il importe de les aider à être mieux dans leur peau et à prendre plaisir à être avec les autres. Les enfants surdoués sont souvent débordés par leurs propres émotions. Les parents peuvent les aider à nommer ce qu’ils ressentent à ce moment-là, à analyser ce qui se passe pour se rassurer et prendre de la distance. Pour Olivier Revol, ce sont des enfants qui ont envie d’en apprendre plus sur leur fonctionnement. Ils apprécient lorsqu’on leur parle franchement et qu’on leur donne des explications. Ils sentent qu’ils sont différents des autres et cela les questionne. Mettre des mots sur leurs facultés extraordinaires, comme sur leurs failles, les aidera à se sentir moins seuls et moins coupables.
Pour M. de Kermadec, ils ont aussi parfois besoin d’être conseillés pour établir de meilleures relations avec leurs copains de classe et leurs enseignants. Apprendre à négocier, être moins catégorique, moins rigide, plus tolérant, plus patient. Il est parfois essentiel qu’ils apprennent à lâcher prise. C’est ce qui les rendra plus sympathiques aux yeux des autres. Pour cela, ils auront besoin de s’appuyer sur les parents ou les enseignants afin de gagner en confiance. Ce soutien est essentiel, car il préparera aussi leur réussite future.Comment prévenir l’échec scolaire ?
Un tiers des enfants surdoués n’arrivent pas jusqu’au lycée. Comment se fait-il qu’autant d’élèves au potentiel largement supérieur à la moyenne ratent leur scolarité ? Plusieurs éléments peuvent expliquer cela. Pour une part, chez les enfants aux profils hétérogènes, on associe souvent un certain nombre de difficultés au haut potentiel intellectuel, comme le déficit d’attention ou un retard psychomoteur. Ces enfants, surtout les garçons, ont fréquemment des problèmes avec l’écriture. Ils écrivent mal et font beaucoup de fautes d’orthographe. D’après Olivier Revol, 20 % d’entre eux seraient dyslexiques, un trouble de l’apprentissage du langage écrit, alors que ce taux est de seulement 8 % pour l’ensemble des enfants. Plus généralement, les enfants surdoués sont souvent des élèves paresseux. Ils aiment comprendre les choses, mais n’ont pas forcément envie d’apprendre. Ils manquent souvent de méthode, se fient à leur instinct, mais peinent à expliquer le raisonnement qui les a amenés à la bonne réponse. Du coup, ils auront parfois une moins bonne note alors même qu’ils avaient vu juste.
Pour O. Revol, « c’est à l’école de s’adapter aux difficultés de l’enfant. Il faut accélérer les apprentissages quand l’enfant s’ennuie. Sinon, il n’apprendra pas à faire des efforts et son estime de soi risque de chuter ». L’enseignant peut par exemple répondre lui proposant d’approfondir des sujets abordés en cours par des recherches personnelles. Ainsi, l’élève peut aller plus loin sur un sujet qui le passionne. Pour la psychanalyste Monique de Kermadec, il importe aussi de tenir compte du potentiel créatif de l’enfant. Lui permettre d’utiliser ses propres façons parfois originales de gérer l’information ou d’apporter des solutions, le laisser jouer avec sa pensée ou faire des ponts entre les matières. Une circulaire datant de 2014 va d’ailleurs dans ce sens. Elle invite les enseignants à adapter leur pédagogie aux besoins particuliers des élèves intellectuellement précoces. Chaque académie dispose désormais d’un référent spécialement désigné pour superviser l’accompagnement de ces élèves. Quand l’enfant est en difficulté, l’établissement peut mettre en place un programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) pour l’aider. Dans certaines situations, il peut se révéler utile de lui faire sauter une classe. Si cette mesure a l’avantage de le rapprocher d’un enseignement qui correspond davantage à ses compétences, elle risque néanmoins de creuser son décalage avec les autres en termes de maturité affective. Cet écart se fait d’autant plus ressentir au collège quand l’enfant se retrouve avec des camarades qui ont déjà bien entamé leur puberté alors que lui-même en est loin. Enfin, si l’élève surdoué devient le bouc émissaire de la classe ou s’il ne parvient pas à trouver une entente avec ses enseignants, il peut parfois être nécessaire de l’orienter vers des classes spécialement réservées aux enfants à haut potentiel. De rares collèges, souvent privés, proposent ce type de classes EIP. Ici, les enfants surdoués se retrouvent entre eux avec un programme aménagé. « Il y a par exemple des cours de chinois ou d’échecs. On travaille beaucoup plus sur la créativité avec des méthodes ludiques, on leur demande moins d’apprendre par cœur », explique O. Revol.Que deviennent-ils adultes ?
Les trajectoires de vie des enfants surdoués ont fait l’objet de plusieurs études. La plus impressionnante est celle du psychologue américain Lewis Terman commencée en 1921 auprès de plus 1 400 enfants et qui s’est poursuivie jusqu’en 1994, moment où ils étaient âgés d’environ 78 ans. Cette enquête montre que ces adultes aux QI élevés réussissent plutôt bien leur vie. Ils se marient plus souvent et divorcent moins, sont en bonne santé et plutôt sociables. Ce sont de forts caractères dotés d’une bonne confiance en soi, de volonté, d’honnêteté et d’optimisme. À l’approche de la vieillesse, la plupart de ces adultes se disent satisfaits de leur vie. Le seul point faible qu’a trouvé L. Terman était une moins grande habileté manuelle. Ce portrait contraste avec d’autres études. Une anxiété, des troubles dépressifs, une estime de soi faible, beaucoup de solitude, une plus grande consommation de médicaments sont évoqués. En cause, des échantillons pas toujours très représentatifs. Les participants sont souvent recrutés dans des associations ou des consultations où ils se rendent parce qu’ils ne vont pas très bien. En revanche, une donnée se retrouve dans plusieurs études : plus le QI est élevé, plus il y a de problèmes d’intégration. On aurait donc plus de chances de mener une vie épanouie avec un QI de 130 qu’avec un QI de 160.Des intelligences aux formes multiples
Dans son livre L’Enfant précoce aujourd’hui, Monique de Kermadec reprend l’idée d’une intelligence aux visages multiples avancée pour la première fois en 1983 par le psychologue américain Howard Gardner. Elle distingue notamment.
• L’intelligence cognitive - C’est cette forme d’intelligence que l’on mesure par un test de QI, tel que le WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children). Ce test va évaluer les compétences logiques et verbales de l’enfant, sa mémoire de travail et sa vitesse de traitement des informations. Au-delà d’un QI de 130, on parle d’enfants à haut potentiel intellectuel, au-delà de 145, de très haut quotient intellectuel.
• L’intelligence émotionnelle - C’est la faculté de comprendre et gérer ses propres émotions, de percevoir ce que l’autre ressent et de s’y adapter en conséquence. Les enfants surdoués, bien qu’ayant les capacités de détecter et analyser les émotions, auraient souvent du mal à les gérer, que ce soit pour eux-mêmes ou dans l’interaction avec les autres.
• L’intelligence relationnelle - C’est l’art de mettre en avant ses atouts, tout en mettant son interlocuteur en confiance. Elle permet de faire valoir ses points de vue, de négocier efficacement et d’instaurer des relations de qualité avec son entourage. Certains enfants surdoués peinent à s’intégrer en raison de leur caractère impulsif et « fonceur ». Ils s’agacent devant la lenteur des autres et ont tendance à ne pas prendre suffisamment en compte leur point de vue.
• L’intelligence créative - C’est la capacité à trouver des solutions innovantes et originales aux problèmes rencontrés. Les enfants surdoués sont en général très créatifs. Ils sont capables de se décaler des automatismes et de se servir de leur imaginaire pour envisager des alternatives aux processus routiniers.
• L’intelligence pratique - Les enfants avec une bonne intelligence pratique sont rusés, habiles et savent réagir avec du bon sens quand il le faut. C’est cette forme d’intelligence qui permet de mettre en application tout son potentiel créatif, mais elle fait parfois défaut aux enfants surdoués.
Howard Gardner, lui, parle aussi d’une intelligence musicale et rythmique propre aux musiciens et chanteurs, de l’intelligence corporelle et kinesthésique des danseurs et artisans ou encore de l’intelligence naturaliste des écolos ou cuisiniers.Inné ou acquis ?
L’origine du haut potentiel intellectuel chez l’enfant dépend à la fois de son terrain génétique et de son environnement. Il n’est en effet pas rare de trouver dans une fratrie plusieurs enfants ayant un QI au-dessus de 130 ou bien au moins un parent proche. Comme l’ont montré des études sur les jumeaux, les vrais jumeaux qui partagent la totalité de leurs gènes ont des scores de QI plus proches que les faux jumeaux qui n’ont que la moitié de leurs gènes en commun. Les gènes semblent donc bien déterminer au moins en partie le niveau intellectuel de l’enfant. Les chercheurs ont identifié un ensemble de six gènes qui favoriseraient les capacités cognitives de l’enfant. Mais l’ensemble de ces gènes n’expliqueraient que 1 % des variations du QI. Au total, il y aurait donc un très grand nombre de gènes qui, pour chacun, n’auraient que de tout petits effets sur l’intelligence. Il semblerait que le facteur génétique détermine pour 40 à 60 % le niveau d’intelligence de l’enfant, le reste dépendrait de son milieu familial. Comme les muscles d’un sportif, le cerveau a besoin d’entraînement pour développer ses performances. Un environnement familial serein, le dialogue, des stimulations intellectuelles comme des lectures, sorties culturelles ou discussions nourries vont participer à faire de l’enfant précoce un enfant à haut potentiel intellectuel.À LIRE
• 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel
Olivier Revol, Roberta Poulin et Doris Perrodin, Tom Pousse, 2015.
• Les Surdoués ordinaires
Nicolas Gauvrit, Puf, 2014.
• L’Enfant précoce aujourd’hui.
Le préparer au monde de demain
Monique de Kermadec, Albin Michel, 2015.
• La Précocité dans tous ses états
Fabrice Bak, L’Harmattan, 2014.
• Les Enfants intellectuellement précoces
Gabriel Wahl, Puf, coll. « Repères », 2015.
• Les Enfants surdoués ou la précocité embarrassante
Jean-Charles Terrassier, 10e éd., ESF, 2014.
• L’Enfant surdoué.
L’aider à grandir, l’aider à réussir
Jeanne Siaud-Facchin, Odile Jacob, 2012.
Re: Le Point Sur - Les Enfants Précoces [Sciences Humaines Décembre 2015]
C'est un bon condensé des idées généralement diffusées sur les surdoués.
Cependant, je ne peux m’empêcher de penser aux mots "clichés" et "catégorique".
Cependant, je ne peux m’empêcher de penser aux mots "clichés" et "catégorique".
Paradoxe- Messages : 372
Date d'inscription : 19/10/2014
Age : 39
Localisation : Paris
Re: Le Point Sur - Les Enfants Précoces [Sciences Humaines Décembre 2015]
Oui, ce sont les limites de ce genre d'article généraliste et des bouquins dans le même genre. On y décrit une certaine vision "statistique", mais la réalité est toute différente : les 2% de HP concentrent l'ensemble des types de personnalités qu'on peut rencontrer dans toute la population...
Invité- Invité
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