Les perles de culture
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Les perles de culture
Je viens d’avoir vingt cinq ans, je charbonne dans un uniforme bleu marine, et des escarpins vernis. Ceci fait suite à des années d’auto-reclusion, de phobies sociales honteuses qui me tenaient très éloignée du tumulte lutècien et m’empêchaient parfois d’acheter ne serait-ce qu’un chausson aux pommes, son ingestion soumise à tout un tas de petits rituels obscènes, à l’interaction, obligatoire et impensable, avec une boulangère, un être humain gagnant son pain qu’il me faudrait frôler avec de la monnaie.
Je me suis inscrite ici -il y a déjà un an- parce que je voulais voir comment les gens s’en sortaient, éventuellement m’en inspirer. J'ai lu quelques sujets. Les formules obséquieuses et intransitives côtoyaient l’arrogance, voire un mépris veule, et puis au milieu certains avaient l’air équilibrés, heureux et sympathiques. Le tout m’indisposait pourtant comme à la ville, je m’étais figurée un écosystème plus révolutionnaire, plus singulier, et plus cohérent, ou les zèbres se seraient miraculeusement affranchis de toute vulgarité.
Au début, j’étais prudente. Je "ne voulais pas rencontrer des gens, mais plutôt des idées", je n'ai donc pas écrit de message pour me présenter. Ce semblant de trait d’esprit que j’introduis m’exaspère à peine, parce qu’il est évidemment en partie hypocrite, verse dans l’affirmation d’un soi belliqueux et hautain qui entend se distinguer dans le préjugé d'un état ostensiblement autre et plus superficiel, mais n’existant en fait que dans l’espace virtuel crée par cet élan discursif, provoquant et qui confine au pur et simple procès d’intention . Si la force d’impact d’une idée n’est due qu’à son caractère offensif, il faut je crois, la rejeter. Il est possible qu’on veuille toujours rencontrer l’homme derrière l’idée qui saura faire écho à notre propre intuition, et la développer, la guider hors et mieux que nous. Il n’était alors pas juste de chercher a minimiser mon désir de rencontres en distinguant bêtement les hommes de leurs idées.
J’ai quelques convictions que j’aime partager, jouant à les expliciter: Je confonds à dessein la forme avec le fond sans pour autant m’y retrouver..
Exercer sans relâche les formes m’a toujours paru être la meilleure des astreintes, mais le démiurge est hypocrite et se noit quelquefois dans la forme trop délayée, ou le sens à disparu. J'ai peur de ce despotisme tiède qui ne veut plus rien dire . J’accorde une importance extrême à la beauté, et à tout ce qui la conditionne hors d’une bénédiction biologique, à travers l’art et le talent.
Ces plaisirs nourrissants, exigeants, je vois que chacun les nourrit et les explore. La rencontre est donc possible, hors des bibliothèques, et j’espère apprendre à résorber ce qui me reste de cynisme, de mépris, pour trouver ce qui résiste à la relativité du goût humain, et ce qui fait du bien.
Ce qui m’intéresse chez vous, ce sont vos mouvements essentiels, vos références, les préceptes chers a votre coeur, tout ce qui contribue à vous épanouir.
Partager quelque chose, sans mentir, sans chercher a la magnifier, ni à en persuader l’autre par la même occasion, c’est aujourd’hui mon exercice. Il faut beaucoup d’humilité pour débattre sans tricher, et pour s’intéresser véritablement aux autres.
A défaut de ne pouvoir le faire pour tous les hommes, je cherche les perles, que j’espère réunies en plus grand nombre ici.
J’espère avoir ainsi exposé honnêtement la teneur de mon profil.
Setsunaï- Messages : 5
Date d'inscription : 16/06/2014
Localisation : Paris
Re: Les perles de culture
je charbonne dans un uniforme bleu marine, et des escarpins vernis
Ca me rappelle quelqu'un
Bienvenue alors, même si ça fait un an que tu es inscrite
Invité- Invité
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