A la pêche au courage

Le réveil sonne ... comme tous les lundis matin je dois préparés mes affaires, me laver et partir pour retourner chez moi en province. Je quitte le cocon rassurant et apaisant qu'est celui de l'appartement de mon copain.
Je vais devoir m'engouffrer dans le métro puis reprendre le train. La journée est à peine commencer que je suis déjà entrain de paniquer. Tant de monde autour de moi ... mon dieu mais comment je vais faire ? tant de personnes qui peuvent me dévisager parce que j'écoute de la musique tout en essayant de me rappeler les accords de piano sur l'air.
Ai-je l'air d'une folle ? Ai-je l'air d'être abrutie ? Je ne sais pas trop en fait. Je m'en fiche mais je déteste le poids de leur regard dans mon dos ou sur mon visage.

Ensuite il va falloir retourner dans le froid de cette maison familiale. Cette maison qui devrait m'être accueillante et rassurante. Cette maison où devrait régner la joie et l'amour. Je n'y retrouverai que cris, frustration et culpabilisation. Comme d'habitude.

Alors comment faire pour que cette journée qui s'annonce maussade me paraisse un peu moins triste ? Et bien 10 minutes avant de partir, pendant que mon copain ivre de stress (normal quand on travail sur Paris) s'agite telle une tornade derrière moi, je prends quelques minutes pour écrire et lire quelques post sur le forum. Ca me redonne un peu de courage.

Allez, un dernier effort ... je vous dis à ce soir.


Merci pour le courage que vous m'insufflez à votre insu.

Lunette de soleil, casquette, capuche, musique, on se coupe du monde et de son regard. Tout ces gens qui vivent sans même le savoir et qui regardent quelqu'un de vivant. Du courage il faut en avoir dans cette société qui vie dans une codification loin de nous. Il faut nous serrer les coudes, notre monde s'agrandit chaque fois que nos cerveaux se touchent.

Pas de casquette ni capuche pour moi ... en général couleur sombre pour les gens de l'extérieur. Avec une touche de couleur pour mon fun à moi.
Je viens tout juste de rentrer. Une bouchée d'oxygène dans mes poumons. De l'oxygène impur, impropre à une consommation trop importante. Mais qu'importe je suis sortie de cet "enfer".

Je n'ai que quelques heures devant moi pour me refaire un moral. Je repars dans quelques heures dans le flot des gens inconscients, insouciants mais parfois tellement violent.
J'y vais pour la bonne cause. Retourner dans une bulle de sérénité. Celle de mon travail.

Mon monde à moi est faite de bulle d'oxygène. Certaines sont plus ou moins viables. Je cours entre ces bulles pour éviter l'asphyxie. Est-ce qu'un jour j'arriverai à passer d'une bulle à l'autre sans avoir peur de sombre dans un océan d'immondices ?

Comme j'aimerai pouvoir sortir avec un masque, un vrai. Vous savez comme les masques chinois. J'en rêve.

Je prend souvent le RER (banlieue oblige, le grec du coin est la seul attraction) mais je n'arrive ni à lire, ni à écouter de la musique et je ne m'ennuie jamais pour la simple et bonne raison que je suis tout le temps dans mes pensées. C'est emmerdant car j'ai beaucoup de mal à lire à cause de ça.

Je suis actuellement sans emploi, et vu que je n'ai pas de diplôme je me contente de ptit boulot (j'entends par petit boulot, en bas de l'échelle).
J'ai été viré 3 fois, ces 3 derniers travail étaient en magasin, toutes pour les mêmes raison (en fait je veux faire un lien avec le stress de Paris dont tu parles éden, bon j'en vient). Les résponsables (mes supérieurs) étaient sans arrêt stressé, et ils prenaient ce stress comme quelque chose de légitime qui prouve l'intention, l'investissement qu'ils apportent à leur boulot. A ressentir tout ce stress, à rester concentrer sur mon travail (que je prend toujours au sérieux) et des clients qui apportent également une masse d'information considérable, j'ai appris à rester calme, rigoler, être de bonne humeur quoi. Ce qui m'a valu 3 licenciements.
Ces chères responsables prennent comme une agression le fait que l'on ne soit pas visiblement stressé comme eux, parce qu'un produit dans un rayon est mal rangé ou qu'il reste une broutille à régler avant la fermeture, je leur disait "ne vous inquiétez pas ça n'est pas grave". Comment voulez vous discuter, être accepter par ce mode de penser, par cette formation de la consommation ou l'on doit donner sa raison pour des conneries.

ba on la donne pas et on se fait virer . Personnellement mon problème c'est que la hiérarchie me fait ni chaud ni froid, du coup ba on comprend pas pourquoi leur pseudo "pouvoir" me glisse dessus lol. Et ça, ils aiment pas ça du tout

Je suis une éternelle stressée. Dans ma vie privée. J'ai toujours peur de ne pas être à la hauteur des attentes de mes proches. J'ai toujours peur que ce qui ne savent pas, sachent et ne veulent plus de moi. J'ai peur que ce qui savent ne veulent plus de moi. J'ai peur de ne pas être assez moi. J'ai peur de ne pas pouvoir aider un ami dans le besoin. J'ai peur de ne pas pouvoir prendre mon envol et mon indépendance.

Mais bizarrement dans mon travail (je suis nounou avec tout un tas de diplôme) je ne suis absolument pas stressée. Je pourrai l'être. Peur que la gamine se fasse mal etc ... mais pas du tout. Ce qui me stresse c'est le trajet jusqu'à mon travail. Peur de rencontrer des gens, peur de voir des gens, peur de parler à des gens.
Comme je disais plus haut, je vais rentrer dans ma bulle. Et cette bulle m'est familière. Quand je vois des mamans, des nounous autour de moi récupérer leur rejetons de façon stressée et empressée j'hallucine. "Ne vous inquiétez pas, on va vous redonnez votre monstre. L'école ne va pas le garder".
J'ai envie de leur dire de prendre 5 minutes pour montrer à leur enfants de regarder le ciel et les oiseaux. Mais non quand je leur dis ça, on me répond: "Pourquoi faire ? Ca sert à rien et puis ça gâche du temps".
Parce que prendre le temps de se poser pour regarder quelque chose de beau ça ne sert à rien. Cela permet de laisser vagabonder son esprit et de se libérer de ce stress que tout le monde voit comme la preuve d'une vie particulièrement active. Je vois le stress comme un manque total de confiance en soi et un oubli des temps morts.

Bref, un peu de temps sur ce forum ça fait du bien. Je retrouve du courage et j'oublie le stress que les lambda m'insufflent.

Virgule a écrit:J'ai envie de leur dire de prendre 5 minutes pour montrer à leur enfants de regarder le ciel et les oiseaux. Mais non quand je leur dis ça, on me répond: "Pourquoi faire ? Ca sert à rien et puis ça gâche du temps".
Parce que prendre le temps de se poser pour regarder quelque chose de beau ça ne sert à rien. Cela permet de laisser vagabonder son esprit et de se libérer de ce stress que tout le monde voit comme la preuve d'une vie particulièrement active. Je vois le stress comme un manque total de confiance en soi et un oubli des temps morts.

Bref, un peu de temps sur ce forum ça fait du bien. Je retrouve du courage et j'oublie le stress que les lambda m'insufflent.

« Je n'ai pas les moyens de perdre mon temps à gagner de l'argent » (Louis Agassiz)

« Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps. » (Françoise Sagan)

J'en avais assez de toujours être assise dans mon vieux canapé, avec toujours le même point de vue, pour les activités sédentaires.
Un jour, l'envie m'a prise de m'offrir un fauteuil de lecture. J'entends par là que je me suis offert un fauteuil dédié à cette activité, que je peux déplacer (à côté du radiateur, face à la fenêtre...).
Au bout de quelques temps à l'utiliser exclusivement pour un moment de détente posé, bien à moi, mono tâche, j'ai senti qu'à chaque fois que je m'asseyais dans ce fauteuil mon corps se détendait. Tout seul, sans effort, de plus en plus rapidement.
Depuis, j'encourage cette association positive que mon cerveau a créée. Les moments dans le fauteuil ont évolué vers juste regarder le ciel depuis ma fenêtre en laissant venir les émotions, manger mon bol de fruits du petit déjeuner très lentement, en me concentrant sur chaque goût, etc.
De temps en temps, je transporte en imaginaire mon fauteuil hors de chez moi : un fauteuil dans un parc devient le mien l'espace d'une pause.

Peut-être qu'un jour je pourrai en faire de même dans les transports et ne plus m'y sentir menacée, comme toi, par la foule et la cacophonie...

Moi j'aimerai déjà me trouver un fauteuil pour m'y sentir détendu ...

Aujourd'hui j'ai aussi besoin de reprendre courage ... je me planque sous ma couette avec mes chats ... ça ne marche pas. Que faire ?

Virgule a écrit:Aujourd'hui j'ai aussi besoin de reprendre courage ... je me planque sous ma couette avec mes chats ... ça ne marche pas.

......(pensées encourageantes pleines de tendre réconfort)......

Pareil, hélas quelque peu intangibles, au final quelques états magnétiques sur un morceau ferreux à des centaines de kilomètres. Mais l'intention y est tout de même.

Je pense à vous ça me redonne un peu d'énergie