Mare à Kass
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Re: Mare à Kass
arrête je me suis tiré la Maison Dieu pour la semaine (après le Diable lors des deux précédentes), ça va péter vilain
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
le oullaa oops ça a l'air franchement mieux que le volley mais où diable est la balle ? :-)
Invité- Invité
Re: Mare à Kass
Kass a écrit:aaah, les baballes...
Vidéo censuré chez les frouzes par StudioCanal.
Juste au hasard, c'est la scène dans les douches ?
- Deux, pour certaines, c'est le minimum syndical :
Numero6- Messages : 6843
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Age : 64
Re: Mare à Kass
zebulonlezebre a écrit:le oullaa oops ça a l'air franchement mieux que le volley mais où diable est la balle ? :-)
Je pense qu'on doit pouvoir la trouver dans le Dictionnaire de Théologie Catholique. Faudrait vérifier.
Numero6- Messages : 6843
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Age : 64
Re: Mare à Kass
quand on cache les baballes c'est encore plus rigolo !
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
Numero6 a écrit:Juste au hasard, c'est la scène dans les douches
Y'a un de mes ex qui joue dans cette scène, quand ils font à la queuleuleu (d'ailleurs ce sont de vrais joueurs de hockey). #moment nostalgie
Edit: la video en italien
- Spoiler:
Dernière édition par Parisette le Lun 27 Juin 2016 - 11:58, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Mare à Kass
Rhaaaa, c'est maintenant que tu le dis !
J'ai perdu une heure à le rechercher en haut d'une Tour.
Read the fucking manual, moron.
J'ai perdu une heure à le rechercher en haut d'une Tour.
Read the fucking manual, moron.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Mare à Kass
merci parisette !
merci à vous tous ! je procrastine magnifiquement ce matin.
merci à vous tous ! je procrastine magnifiquement ce matin.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
t=19m20s
Pourquoi j'ai toujours raison ?
Pourquoi j'ai toujours raison ?
Numero6- Messages : 6843
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Age : 64
Re: Mare à Kass
je prends.
c'est pas toujours facile d'essayer d'amener de la légèreté par ici.
d'ailleurs je commence à être fatiguée...
c'est pas toujours facile d'essayer d'amener de la légèreté par ici.
d'ailleurs je commence à être fatiguée...
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
- faitesvosjeuxriennevaplus:
- il me regarde, il croit que j'ai pas de vision périphérique ou bien. il va avoir le soleil en plein dans la gueule à cette heure. du coup il vient en face de moi, malin. le vlà qui sort son joujou et le tripote grossièrement. d'un banal. je garde les yeux fixés sur le l'Aimant. il continue à me jeter des coups d'oeils. je le balaie du regard en me fascinant soudainement pour les coteaux, je pense que j'me fais légèrement griller sur la fin. l'a l'air mignon. il range son truc, les doigts de sa main droite continuent à tapoter sur son genou, la gauche passe de temps en temps sur sa barbe de trois jours. chaleur, roulis, silence.
et il le ressort. j'observe souvent cela, les secondes pendant lesquelles la personne se dit qu'elle a une des plus belles vues au monde et qu'elle devrait faire une pause, et ne se rend pas compte qu'elle ne dure jamais plus de 30 secondes. j'ai déjà vu cette frénésie. chez les drogués en manque. je rebalaie au moment où il se bat avec son jean sûrement une taille trop petit. la trentaine ? peut-être moins, dur à dire, chez les basanés. ses traits semblent hésiter entre le ténébreux et le comique. face ronde, yeux clairs un peu globuleux (*coche la case "signes d'un type lunaire"*), beau poil. et déjà il le range à nouveau, et déjà - j'ai pris le rythme - je rebalaie.
assez petit. les épaules pas très bien dessinées, mais pas de bide. tee-shirt gris, jean, baskets, sac à dos. ptaing mon attention n'accroche sur rien de personnel. il le ressort et se met à déplier ses écouteurs, lentement (*note "pas très agile de ses doigts"). ah vais-je avoir un indice musical. merde il écoute trop doucement. ....ah....si....tiens, mes hanches ont reconnu la bachata avant ma tête. il est vraiment trop nerveux. ça peut pas être moi qui lui fait autant d'effet, j'crois plutôt qu'il a rencart avec son dealer ou chais pas. pendant tout ce temps, je regarde si jeudipassé serait pas de retour dans le wagon. argh jeudipassé, un seul balayage a suffit à sentir quelques points de qi s'envoler avec joie...
tip tip tip la gazelle s'enfuit.
demain je change de wagon.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
sideris
- sideris:
- Numero6 a écrit:Tu es la seule sur ce forum qui parle de la beauté des hommes. Et du désir féminin. Comme le ferait un homme. Des femmes, et du désir.
Si je le vois, d'autres le voient. Mais ça fait un moment que j'avais envie de l'écrire. Parce que ça fait un bien fou de lire ce regard et ce désir.
parler du désir féminin, en voilà un gros tabou comme je les aime.
la plupart des mecs lisent et se disent "elle ne pense qu'au cul" (c'est pas une histoire de qi, d'ailleurs on me l'a sorti à la dernière irl zc ).
la plupart des filles lisent et se disent "la salopeelle ne pense qu'au cul" (les jalouses, c'est pas une histoire de qi non plus, des fois j'me demande si le voile, c'est pas à cause d'elles en fait).
et quand bien même: où serait le mal. le mal ce serait de continuer à lire.
il y a quelques mois, je me faisais chier à relire de vieux fils. intérieurement je ronchonnais, et comme je suis pas du genre à me plaindre, mais à me botter le cul, je me suis demandée ce que moi, j'aimerais lire. je voulais lire des trucs qui sentent la VIE. pas la mort. le rire, pas la chouine. et quoi de plus vivant que le désir... bin zyva alors, ta gueule, fait péter le combo ou kasse-toi.
pas facile, je suis pudique, écrire est un accouchement dont l'éthanol provoque les contractions (ô folie, fausse couche de la créativité). et c'est encore plus gonflé d'en parler sur un forum où les gens semblent se fédérer autour de leur dépression. c'est un peu comme toutes les soirées où je me suis retrouvée entourée de gens se tapant rail sur rail. jamais touché à cette merde. "non merci, ça va bien". oulaaa, dire que tu vas bien, c'est sous-entendre que eux vont mal. ce qui est vrai, mais ils veulent justement ne pas s'en rappeler, c'est pas très malin, déjà. et quand après 5 heures de danse tu as les cheveux collés par la sueur et le sourire éclatant et qu'on vient te demander où tu as acheté tes extas, et que tu dis que t'es clean, que t'as bu une vodka et 1 litre d'eau gratos aux chiottes, c'est pire.
la joie de vivre, simple, brute, faut pas la montrer trop fort, ça peut déranger, on peut penser que tu veux te mettre "au-dessus". que limite ce serait poli de tirer un peu la gueule, comme-tout-l'-monde, merde quoi, déambuler dans un wagon avec le teint rose et la démarche d'une meuf qu'a pris son pied au réveil (plusieurs fois), c'est comme rire à un enterrement, ça se fait pas, c'est de la provocation, limite un appel à la lapidation. ah bin merde, ma simple existence est une provocation, didiou c'est profond, tu sais pas encore que la vie, c'est une guerre, qui ne cesse jamais, qui change de nom souvent, et que donc non, je n'existe pas pour faire plaisir à ta ptite gueule de frustré/e. t'as qu'à te mettre un pied au cul. tourne la tête, change d'onglet.
si, avec mes mots (mare à bout) je fais retrouver leur érection à certains, en pousse d'autres à faire une fiche zeetic, ou encore mieux, à écrire leur propre tranche de désir, petits trucs qui feront d'autres petits trucs qui feront que tout un bousin se met en mouvement, ça a de quoi me faire poindre les larmes - et ça c'est une autre émotion que je suis ravie de retrouver. parce que le désir, je suis justement en pleine redécouverte, redéfinition. poser des mots dessus me fait du bien. et j'aime me faire du bien. tiens je vais mettre un porc
Du latin desiderare, (regretter l'absence de quelqu'un ou quelque chose), dérivé de sidus, sideris, « constellation, étoile » : dans la langue des augures ou des marins, constater l’absence d’un astre signifiait déception, regret, au contraire de considerare, constater sa présence et par extension « considérer, examiner attentivement ».
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Mare à Kass
C'est simplement parcequ'elle ne me connait pas.
Avec moi, y'a pas besoin de mots... juste à se laisser être.
Avec moi, y'a pas besoin de mots... juste à se laisser être.
Le Don qui Chante- Messages : 2018
Date d'inscription : 05/01/2016
Re: Mare à Kass
Moi ça marche bien le j'en ai rien à foutre, ça la rend dingue, elle me balance tout ce qui lui tombe sous la main !
Invité- Invité
Re: Mare à Kass
@SCPB, ça te rendrait pas susceptible, toi, d'être jaloux d'un hamster ?
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Mare à Kass
Quand tu roules des pelles, tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère !
Pola- Messages : 6058
Date d'inscription : 22/11/2013
Re: Mare à Kass
Numero6 a écrit:@SCPB, ça te rendrait pas susceptible, toi, d'être jaloux d'un hamster ?
Y a 22 ans, je dis pas, mais maintenant, rien à foutre !
Invité- Invité
Re: Mare à Kass
je sens que je vais encore avoir des problèmes - mais j'en ai rien à foutre non plus
par contre, va écrire quelque chose après ça. fait chier.
par contre, va écrire quelque chose après ça. fait chier.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
@Mea, toi aussi ?
Merci, c'était un peu le but au départ.
Pendant que tu es là, j'en profite pour te poser une question qui me turluzobe, une question de performance.
Je n'ai jamais passer de WAIS mais j'ai servi de cas-témoin pour une étude psychotechnique. Sur une des épreuves j'ai pigé que je ne devais pas utiliser mes moyens, construire dans ma tête était un obstacle, le seul truc qui marchait était de ne pas réfléchir, ça marchait mieux en automatique.
Et connaissant ton obsession pour la performance, je me suis demandé si ton refus d'utiliser ton palais mental ne relevait pas plutôt de ce type de mécanisme, la perception intuitive que tu serais plus efficient sans lui, un truc fugace qui se serait imposé à toi inconsciemment.
Une sorte de choix immédiat, une adaptation d'instinct, à ton stress, au niveau que tu accordais à l'enjeu, à l'attente de la psy, au rythme de l'épreuve.
Tout sonne juste dans ce que tu as écrit. Sauf ça. Sauf le refus d'utiliser un truc qui aurait pu t'accorder un avantage certain. Auquel tu aurais renoncé par un souci d'honnêteté, que personne ne te demandait, et qui n'avait aucun sens dans le cadre de la passation du test, puisque ce n'est pas la modalité de pensée qui est évaluée mais sa performance.
Je suis comme toi obsédé par la performance. Et je trouve plus séduisante l'idée que ton intelligence t'a poussé d'instinct à renoncer à ton palais mental, parce que tu aurais perçu en une fraction de seconde que ce n'était pas la stratégie la plus pertinente.
Any Thought ? comme dit la patronne.
Merci, c'était un peu le but au départ.
Pendant que tu es là, j'en profite pour te poser une question qui me turluzobe, une question de performance.
Je n'ai jamais passer de WAIS mais j'ai servi de cas-témoin pour une étude psychotechnique. Sur une des épreuves j'ai pigé que je ne devais pas utiliser mes moyens, construire dans ma tête était un obstacle, le seul truc qui marchait était de ne pas réfléchir, ça marchait mieux en automatique.
Et connaissant ton obsession pour la performance, je me suis demandé si ton refus d'utiliser ton palais mental ne relevait pas plutôt de ce type de mécanisme, la perception intuitive que tu serais plus efficient sans lui, un truc fugace qui se serait imposé à toi inconsciemment.
Une sorte de choix immédiat, une adaptation d'instinct, à ton stress, au niveau que tu accordais à l'enjeu, à l'attente de la psy, au rythme de l'épreuve.
Tout sonne juste dans ce que tu as écrit. Sauf ça. Sauf le refus d'utiliser un truc qui aurait pu t'accorder un avantage certain. Auquel tu aurais renoncé par un souci d'honnêteté, que personne ne te demandait, et qui n'avait aucun sens dans le cadre de la passation du test, puisque ce n'est pas la modalité de pensée qui est évaluée mais sa performance.
Je suis comme toi obsédé par la performance. Et je trouve plus séduisante l'idée que ton intelligence t'a poussé d'instinct à renoncer à ton palais mental, parce que tu aurais perçu en une fraction de seconde que ce n'était pas la stratégie la plus pertinente.
Any Thought ? comme dit la patronne.
Numero6- Messages : 6843
Date d'inscription : 15/12/2012
Age : 64
Re: Mare à Kass
Non, non, pas les gants, pas les gants, aïe, aïe.
Numero6- Messages : 6843
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Age : 64
Re: Mare à Kass
Numero6 a écrit:Non, non, pas les gants, pas les gants, aïe, aïe.
Allergie au latex ?
Invité- Invité
Re: Mare à Kass
Je l'ai adorée celle-là, aucun message caché, juste pour le fun.
Dernière édition par Numero6 le Ven 1 Juil 2016 - 22:40, édité 1 fois (Raison : participe passé de merde)
Numero6- Messages : 6843
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Age : 64
Re: Mare à Kass
- wip3:
- je me fais latter à tekken au 2ème tour.
mais pour wipe out, je suis en finaaaleuh.
un drap accroché au mur d'un abri anti-atomique, une grosse sono, tous les potes surchauffés dans le dos, mon mec aussi, partagé entre boudage (la branlée que je viens de lui mettre) et fierté (celle que je pourrais mettre à son meilleur ami).
zozotte me laisse le choix de la musique. galant. je vois qu'il est tendu.
moi je le suis. je l'ai rarement été autant, j'ai vraiment envie de gagner. *gni*
"les frères chiiimiiiques !!!"
je m'oxygène, je cherche la position parfaite, détends mes épaules, mes poignets.
puis je ferme le cockpit et je me coule dans la force.
nos piranhas partent comme des fusées, on joue à frotti-frotta tout le 1er tour, on ramasse tout ce qui traîne pour se le balancer à la gueule dans une débauche de couleurs, on profite de chaque contour pour envoyer l'autre dans le mur avec violence. sans pitié. coooooool !
mon palpitant menace de sortir de sa cage, mes yeux, n'ayant le droit de cligner, brûlent, mes sourcils sont froncés, ma bouche entrouverte. je n'ai le temps de penser à rien, sinon je suis morte. je prends de minuscules inspirations sur les rares lignes droites. la musique électronique, parfaite, neutralise toute pensée parasite - une pince et hop sur la corde à linge. je peux laisser agir ma coordination oeil-main en toute explosivité. juste "ressentir". comme être un simple canal pour l'énergie qui traverse, qui guide. qui semble décider. ça va trop vite sinon.
et ça marche, j'ai un coup de génie qui me balance une giclée d'adrénaline au bon moment, et je passe en tête au milieu du 2ème tour. il n'a plus qu'à suivre ma courbe, attendre l'erreur, et moi, je dois faire la course parfaite. bonjour la pression, le silence dans mon dos. je ne fais aucune erreur.
sauf au 3ème tour, dans l'avant-dernier contour, que je connais par coeur. une vraie saloperie, je m'y accroche la plupart du temps, et cette fois encore, c'est imparfait. il arrive à fond et me balance dans le décor juste avant de franchir la ligne.
...
il lâche la manette, se tourne vers moi avec un grand sourire. il se la pète pas, il est juste content de la partie. moi aussi. mais un peu plus tard. mais ouais, des fois, j'ai les midi-chloriens qui dansent la gigue. c'est déjà vachement bien toute seule, c'est encore mieux à deux.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
N6, t'arrête pas de foirer tes participe passé, tu m'inquiètes.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
je comprends.
(c'est toujours nan pour la golden shower ?)
(c'est toujours nan pour la golden shower ?)
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
- stefan:
- "
Mais ce sont les protestations contre la dictature politique et spirituelle de Calvin que l'on punit le plus férocement. Pour avoir attaqué publiquement la théorie de la prédestination de Calvin, un homme est fouetté jusqu'au sang à tous les carrefours de la ville, puis banni. Un imprimeur qui a eu l'audace, étant en état d'ivresse, de lancer des insultes contre Calvin, est condamné à avoir la langue percée avec un fer rouge, puis on le chasse de la ville. Jacques Gruet, rien que pour avoir appelé Calvin un hypocrite, est torturé et exécuté. Chaque infraction, même la plus insignifiante, est en outre inscrite avec soin dans les registres du Consistoire, de sorte que la vie privée de chacun est sans cesse contrôlée. La police de Calvin ne connaît pas plus que lui de pardon ou d'oubli.
Un tel régime de terreur doit inévitablement avoir pour résultat d'abattre et de démoraliser les individus comme la masse. Quand, dans un Etat, chaque citoyen doit s'attendre à tout moment à être interrogé, perquisitionné, quand il sent constamment fixés sur lui des regards à l'affût de ses moindres gestes, quand des oreilles écoutent chacune de ses paroles, quand la porte de sa maison peut s'ouvrir à chaque instant, la nuit comme le jour, pour de soudaines "visitations", alors les nerfs se relâchent peu à peu, un état de peur généralisée se produit, qui s'empare petit à petit, par contagion, des plus courageux. Toute volonté de résistance doit finalement succomber dans une lutte aussi vaine, et bientôt, grâce à ce système de dressage, à cette "discipline", la ville de Genève deviendra tout à fait telle que l'a voulue Calvin: dévote, timide, terne, entièrement soumise à une seule volonté: la sienne.
Au bout de quelques années de cet assujettissement, Genève a déjà changé. On dirait qu'un voile gris a été étendu sur cette ville autrefois libre et gaie. Les vêtements aux couleurs vives ont disparu, on n'entend plus le son des cloches du haut des tours ni de chants joyeux dans les rues. Les auberges sont sans vie depuis que le violon ne s'y fait plus entendre, que les boules ne roulent plus dans les hangars, et que les dés ne cliquettent pus, légers, sur la table. Les bals sont vides, et désertes les allées obscures où se donnaient autrefois rendez-vous les couples amoureux. Seule l'église rassemble tous les dimanches les hommes en une communauté grave et silencieuse. La ville a maintenant un visage sévère et morose; peu à peu tous ses habitants prennent même, par peur ou par une sorte de mimétisme inconscient, l'attitude raide de Calvin, sa gravité inflexible. Ils ont quitté leur démarche légère et insouciante, leurs yeux n'osent plus montrer de chaleur, de peur que leur cordialité ne passe pour de la sensualité. Même dans l'intimité ils ont pris l'habitude de chuchoter au lieu de parler, car derrière les portes il se pourrait que les domestiques et les servantes fussent aux aguets.
Qu'on n'attire pas l'attention, ni par ses vêtements, ni par une parole irréfléchie, ni par une mine gaie ! Pourvu qu'on ne se rende pas suspect ! Le mieux est de rester chez soi: là au moins, murs et verrous protègent les gens dans une certaine mesure contre les regards indiscrets et les soupçons. S'ils sont obligés de sortir, ils glissent muets et le regard baissé, enveloppés dans leurs manteaux noirs comme s'ils se rendaient au prêche ou à un enterrement. Les enfants eux-même, élevés dans cette atmosphère sévère et que l'on terrifie aux "réunions de prière et d'édification", ont cessé d'être vivants et bruyants; eux aussi ont l'air de se courber devant une menace invisible. Tristes et craintifs, ils font penser à des plantes dont les fleurs chétives éclosent dans l'ombre froide, loin de tout soleil.
Régulier comme une oeuvre d'horlogerie, jamais interrompu par aucune fête, se poursuit en un tic-tac triste et sans chaleur le rythme de cette ville, monotone, ordonné, sûr. Les étrangers s'y promenant pourraient penser qu'elle est en deuil, tellement les gens ont l'air sombre, tellement les rues sont muettes et sans joie, terne et oppressée l'atmosphère intellectuelle. Le dressage et la discipline, certes, y sont admirables, et la gloire de sa piété est répandue dans le monde entier, mais cette sévérité que Calvin a imposé à Genève est payée par la perte immense de toutes les forces sacrées qui ne naissent que de l'exubérance et de l'excès. Et si cette ville est appelée à produire une foule de citoyens pieux et dévots, un grand nombre de théologiens studieux et de graves savants, durants deux siècles entiers après Calvin elle ne donnera naissance à aucun peintre, aucun musicien, aucun écrivain de réputation mondiale. L'extraordinaire est sacrifié à l'ordinaire, la liberté créatrice à la servilité absolue. Et lorsque enfin un nouvel et grand écrivain y naît, sa vie entière n'est que révolte contre l'oppression de sa personnalité. Genève trouvera en Jean-Jacques Rousseau, le plus indépendant des hommes, le pôle opposé à Calvin.
"
Stefan Zweig - Conscience contre violence
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
- gambader:
- on est plusieurs dans ma tête. et faut sortir les aérer souvent.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
...et faut ramasser leurs crottes. mais c'est mignon quand même.
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Mare à Kass
- prout (II) (mammouth):
- je connais cet air... tu t'fais chier hein ?
...ouais.
ça date pas d'aujourd'hui hein ?
...non.
mais là ça fait trop longtemps ?
Vi.
t'as essayé de faire quelque chose ?
j'ai essayé. je suis fatiguée. je me sens comme un papillon face à un bulldozer.
t'as pas d'espoir que les choses changent ?
j'aimerais bien. mais l'atmosphère devient irrespirable. lourde.
et seule je peux pas grand chose.
tu sais, j'aimerais, juste une fois dans ma vie, ne pas sentir les manipulations, la mauvaise foi, la complaisance, la course à la flatterie.
ne pas avoir l'impression que l'histoire ne fait que se répéter, que les gens sont désespérément prévisibles - surtout quand ils me sous-estiment.
petite je piquais des crises de rage, je frappais, je ne supportais pas de sentir mon intelligence insultée. ensuite j'ai appris à mettre les mots, à les mettre très bien, pour m'apercevoir que quand les gens préfèrent ne pas croire, car c'est plus confortable, mieux vaut se la fermer. parce que ces histoires de ne pas attaquer le simple messager, c'est des conneries. à te donner envie de revenir à la communication hyper violente tellement ça peut être frustrant.
une seule fois j'ai rencontré une personne qui faisait ce genre de connexions encore plus vite que moi.
tellement vite, tellement juste. effrayant. il vivait dans une grande solitude. on s'est aimés, longtemps. ce fut une expérience incroyable, de se comprendre d'un regard. puis je l'ai quitté.
pourquoi ?
il finissait par être complètement déconnecté du monde. le génie peut rendre fou.
donc tu espères encore ?
il le faut. car au fond, j'aime les gens. je les aime ces connards de petits mammifères, qui s'agitent, chient et meurent. mais j'ai appris à éviter comme la peste ceux qui veulent te tirer vers le bas, pour se sentir mieux.
comment tu les reconnais ceux-là ?
c'est simple: ils passent leur temps à juger, et à se justifier - sans qu'on leur ait demandé quoi que ce soit (car, habitués à juger, ils pensent que tout le monde les juge de la même manière).
se contredisent, parfois dans la même phrase.
ce qui compte, c'est leur image, leurs prétendues valeurs - excluantes évidemment.
parfois c'est juste une intuition. une attitude, une petite phrase, souvent je ne sais pas ce qui déclenche l'alarme. mais j'ai appris à en tenir compte, à rester vigilante, jusqu'à l'inévitable confirmation. une leçon payée très cher, je ne l'oublierai jamais.
tu leur en veux ?
même pas. à quoi bon. ils sont malheureux.
et ceux qui se font manipuler, ça t'embête pas ?
souvent ils le veulent bien. c'est hors de ma compréhension, faut juste l'accepter. les autres feront leurs expériences.
alors tu vas faire quoi, partir ?
que faire d'autre ?
t'es pas trop triste ?
si un peu. je me suis un peu attachée. mais j'ai appris à rester libre.
"un Homme véritablement libre ne profite pas d’un système pour essayer de le modifier ou de le dénoncer: il le refuse catégoriquement de bout en bout."
Kass- Messages : 6955
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Re: Mare à Kass
Ça y est, c'est la crise, je suis atteint du syndrome « Touche pas à mon pseudo ».
Nope, l'a jamais dit ça.
Puisque le Numéro 1 est le Prisonnier lui-même, vous n'avez pas besoin d'avoir en poche un diplôme de philosophie pour comprendre que le sujet traité n'est autre que nous-mêmes prisonniers de nous-mêmes.
Mais ça, il l'a dit après. Je ne l'ai lu qu'aujourd'hui. Et je trouve que, pour aujourd'hui, ça sonne plutôt juste.
Ce post n'aura plus aucun sens dans 24 heures tout au plus. Mais pour aujourd'hui, on va dire que ça va le faire.
Nope, l'a jamais dit ça.
Puisque le Numéro 1 est le Prisonnier lui-même, vous n'avez pas besoin d'avoir en poche un diplôme de philosophie pour comprendre que le sujet traité n'est autre que nous-mêmes prisonniers de nous-mêmes.
Mais ça, il l'a dit après. Je ne l'ai lu qu'aujourd'hui. Et je trouve que, pour aujourd'hui, ça sonne plutôt juste.
Ce post n'aura plus aucun sens dans 24 heures tout au plus. Mais pour aujourd'hui, on va dire que ça va le faire.
- Jean Nouvel en survêt sans son chat :
Dernière édition par Numero6 le Jeu 7 Juil 2016 - 17:18, édité 1 fois
Numero6- Messages : 6843
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Re: Mare à Kass
Suce ces p'tits Bleus ! a écrit:Ouaip, des poupées gigognes en peau d'oignon, à l'infini !
Numero6- Messages : 6843
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Re: Mare à Kass
Bien qu'étant un mec et suffisamment intelligent pour être malheureux, moi aussi, j'ai cette impression d'être baisé en permanence !
Invité- Invité
Re: Mare à Kass
Suce ces p'tits Bleus ! a écrit:De toute façon pour tout le monde, la vie c'est d'la baise !
Et pourquoi on ne me dit jamais rien à moi ?
Numero6- Messages : 6843
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