L'idéalisme et l'écoute ?
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Myma113
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Hé les gars, et Annalisa... Je l'ai appelé. C'est-à-dire que j'ai fait TOUT LE CONTRAIRE de ce qu'on disait, Revz.
Plus concrètement, je devais lui donner une nouvelle plutôt importante nous concernant tous deux (autre chose que notre "histoire"). Et comme je me sentais bien, j'en ai profité pour embrayer sur la chose qui me tenais à coeur : ne pas rester sur de l'amertume. Et exprimer que j'avais fini par comprendre, comme disait très justement Annalisa, que dès le départ lui et mois n'avions pas voulu la même chose, et que cela avait joué dans la suite des événements.
Il m'a confié qu'il avait en effet été heurté par le message violent que je lui avais envoyé, lui reprochant de ne pas comprendre la façon dont moi je vivais la situation. Qu'il avait néanmoins entendu mes excuses.
J'ai conclu en proposant, dans une perspective vague, sans délai et sans enjeux, de "se côtoyer". Il part la semaine prochaine pour quinze jours sur un autre continent. En ce sens, il m'a répondu : "Ecoute, reparlons-en à mon retour. Je pars en voyage, et à mon retour j'aviserai". (j'ai repris les termes exacts). J'ai été un peu heurtée par le "j'aviserai", je ne sais pas trop pourquoi, ma susceptibilité sans doute, et puis aussi peut-être la petite fille blessée qui s'accroche encore. En tout cas voilà. Je me sens à la fois soulagée et triste. Je me raccroche à présent au chantier que j'ai ouvert sur ma propre personne, et qui ne m'enchante pas, mais alors pas du tout. Je me suis surprise aussi, il y a quelques minutes, à rêvasser encore. Je trouve ça dingue, ces mécanismes qui s'enclenchent tous seuls, alors même que ces derniers temps, et principalement grâce à mes échanges avec vous, Revz, Pieyre et Annalisa, je suis parvenue à identifier plusieurs choses importantes me concernant directement. Ca me donne l'impression d'être vraiment dingue...
Plus concrètement, je devais lui donner une nouvelle plutôt importante nous concernant tous deux (autre chose que notre "histoire"). Et comme je me sentais bien, j'en ai profité pour embrayer sur la chose qui me tenais à coeur : ne pas rester sur de l'amertume. Et exprimer que j'avais fini par comprendre, comme disait très justement Annalisa, que dès le départ lui et mois n'avions pas voulu la même chose, et que cela avait joué dans la suite des événements.
Il m'a confié qu'il avait en effet été heurté par le message violent que je lui avais envoyé, lui reprochant de ne pas comprendre la façon dont moi je vivais la situation. Qu'il avait néanmoins entendu mes excuses.
J'ai conclu en proposant, dans une perspective vague, sans délai et sans enjeux, de "se côtoyer". Il part la semaine prochaine pour quinze jours sur un autre continent. En ce sens, il m'a répondu : "Ecoute, reparlons-en à mon retour. Je pars en voyage, et à mon retour j'aviserai". (j'ai repris les termes exacts). J'ai été un peu heurtée par le "j'aviserai", je ne sais pas trop pourquoi, ma susceptibilité sans doute, et puis aussi peut-être la petite fille blessée qui s'accroche encore. En tout cas voilà. Je me sens à la fois soulagée et triste. Je me raccroche à présent au chantier que j'ai ouvert sur ma propre personne, et qui ne m'enchante pas, mais alors pas du tout. Je me suis surprise aussi, il y a quelques minutes, à rêvasser encore. Je trouve ça dingue, ces mécanismes qui s'enclenchent tous seuls, alors même que ces derniers temps, et principalement grâce à mes échanges avec vous, Revz, Pieyre et Annalisa, je suis parvenue à identifier plusieurs choses importantes me concernant directement. Ca me donne l'impression d'être vraiment dingue...
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Annalisa a écrit:
le problème n'est jamais d'admirer, la question essentielle c'est : admire-t-on à bon escient ?
Et puis quand l'admiration pour l'autre devient se minimiser soi-même, c'est à mon sens problématique. Sinon l'admiration peut être porteuse, riche. il n'y a rien de plus triste que de n'admirer personne... de n'être émerveillé par personne...
Parfaitement juste. Là-dessus, mes repères sont l'admiration "saine", c'est-à-dire celle qui ne me conduit pas à me minimiser, que je peux porter à mes amis, par exemple, ou à des personnes que je côtoie. Quant à l'admiration que j'ai portée à cet homme, elle était évidemment très connotée, puisqu'il y avait de l'attirance aussi, très forte, physiquement et émotionnellement.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Myma113 a écrit:J'ai été un peu heurtée par le "j'aviserai", je ne sais pas trop pourquoi, ma susceptibilité sans doute
Tu vois Myma, ce qu'on veut dire, ce que je veux dire quand je dis que tu ne te respectes pas. Ta susceptibilité ? C’est toi le problème alors, si j’ai bien compris ? Tu es censée faire quoi pendant qu’il part au bout du monde ? De la couture à la Pénélope ? Non mais je rêve !
« J’aviserai » mais c’est merveilleux de sortir une phrase pareille. Excuse-moi pour ces propos un peu décousus et vifs mais comme Pieyre, je dois le prendre trop personnellement, solidarité féminine, je ne sais pas. Bon tiens, j’arrête d’écrire je vais finir par être trop directe.
C’est une bonne chose qu’il s’éloigne, heureusement, il pourrait tellement profiter de toi… Je t’en supplie ne reste pas là à l’attendre. Il te traite comme un objet, tu t’en rends compte ? Ou un chien fidèle…
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Annalisa a écrit:Myma113 a écrit:J'ai été un peu heurtée par le "j'aviserai", je ne sais pas trop pourquoi, ma susceptibilité sans doute
Tu vois Myma, ce qu'on veut dire, ce que je veux dire quand je dis que tu ne te respectes pas. Ta susceptibilité ? C’est toi le problème alors, si j’ai bien compris ? Tu es censée faire quoi pendant qu’il part au bout du monde ? De la couture à la Pénélope ? Non mais je rêve !
« J’aviserai » mais c’est merveilleux de sortir une phrase pareille. Excuse-moi pour ces propos un peu décousus et vifs mais comme Pieyre, je dois le prendre trop personnellement, solidarité féminine, je ne sais pas. Bon tiens, j’arrête d’écrire je vais finir par être trop directe.
C’est une bonne chose qu’il s’éloigne, heureusement, il pourrait tellement profiter de toi… Je t’en supplie ne reste pas là à l’attendre. Il te traite comme un objet, tu t’en rends compte ? Ou un chien fidèle…
Oh non non je t'en prie, permets-toi d'être directe si tu le souhaites. Au contraire, si je partage tout ça ici, c'est précisément pour avoir d'autres points de vue que le mien. Je mets vraiment ma sensibilité de côté, et ma raison au centre. Donc vas-y. D'autant plus que l'élan de "solidarité féminine" me touche beaucoup.
Ou je suis droguée à des hormones particulières que je sécrète, ou je suis encore plus atteinte que ce que, ce qu'on croyait, parce qu'en fait, je n'ai pas, ou je ne m'autorise pas à avoir la même lecture que toi (et en même temps je sens bien que je devrais !). Moi je me dis qu'après pas mal de rebondissements désagréables, entre les échanges de textos, les appels refusés (il m'a appelée trois fois vendredi dernier concernant cette nouvelle et je l'ai laissé dans le silence complet jusqu'à tout à l'heure), les "soyons amis/non ne le soyons plus", les "Ok, tu veux pas d'engagement/oui mais moi j'ai encore des souhaits vis-à-vis de toi", le "peut-être qu'on est allés trop vite" que je lui ai lancé dernièrement, alors qu'en fait, il n'était même pas dans la perspective d'aller quelque part... J'ai le sentiment d'être un peu passée pour une foldingue, chose que j'ai d'ailleurs exprimée au téléphone tout à l'heure. J'ai parlé du "surinvestissement" qui me caractérise de façon générale, et qui a pu causer, entre lui et moi, pas mal de remous. Je réalise à l'instant qu'en effet, je me place beaucoup comme responsable, coupable.
Non non, évidemment, je ne dois pas l'attendre pendant cette absence - va dire ça à la gamine en moi, héhé.
Je pense que j'aurai progressé lorsque j'arriverai à me dire ce que je dirais à une amie dans la même situation, soit : "s'il revient vers toi dans cette perspective de se côtoyer parce que vous vous appréciez sincèrement, tant mieux pour vous deux. Et sinon, ce sera tant pis pour lui."
Pour ne pas risquer le moindre malentendu ici : je ne lui ai présenté la chose ni comme une énième tentative de je ne sais quoi, ni comme une "amitié" étiquetée en tant que telle. En fait, j'ai juste parlé d'un apaisement, du genre : "on s'aime bien, au fond, donc ce serait dommage de ne plus se revoir." Il a acquiescé, mais en effet, Annalisa, plus j'y pense et plus je trouve cela un peu condescendant, en fait.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
J'étais comme toi, et même dans des relations de plusieurs années, j'attendais les miettes, tout le reste était simplement issu de mon imagination tellement galopante... face à des hommes jamais clairs.
Le rappeler? soit disant continuer à se fréquenter, même en copains, même que pour le sexe? ma psy aurait dit "tu as encore besoin de piqûres de rappel? et bien vas-y puisque tu n'as pas eu encore assez mal pour comprendre" (elle disait cela avec bienveillance, réellement) , et je revenais encore plus meutrie..obligée d'admettre après maintes souffrances qu'en fait j'espérais bien plus que des miettes, que je me trouvais des alibis pour faire perdurer le lien, qu'il était incapable de me donner davantage, et qu'au fond, il ne m'avait jamais promis réellement le contraire.
Et oui, on peut changer de comportement, apprendre à savoir ce qu'on désire vraiment, à sa respecter, et à détecter les personnes qui sont capables de nous rendre heureux(se), et en attendant leur rencontre savoir se rendre heureux(se) seul(e), et savoir ne pas perdre son temps avec les autres quand on souffre à leur contact, ou qu'on essaie de les sauver d'une souffrance qui n'existe parfois même pas... ou d'exister à travers le regard de personnes qu'on admire par exemple, sauf qu'on choisit des gens incapables d'aimer profondément pour le moment, comme de par hasard
Bonne suite à toi
Le rappeler? soit disant continuer à se fréquenter, même en copains, même que pour le sexe? ma psy aurait dit "tu as encore besoin de piqûres de rappel? et bien vas-y puisque tu n'as pas eu encore assez mal pour comprendre" (elle disait cela avec bienveillance, réellement) , et je revenais encore plus meutrie..obligée d'admettre après maintes souffrances qu'en fait j'espérais bien plus que des miettes, que je me trouvais des alibis pour faire perdurer le lien, qu'il était incapable de me donner davantage, et qu'au fond, il ne m'avait jamais promis réellement le contraire.
Et oui, on peut changer de comportement, apprendre à savoir ce qu'on désire vraiment, à sa respecter, et à détecter les personnes qui sont capables de nous rendre heureux(se), et en attendant leur rencontre savoir se rendre heureux(se) seul(e), et savoir ne pas perdre son temps avec les autres quand on souffre à leur contact, ou qu'on essaie de les sauver d'une souffrance qui n'existe parfois même pas... ou d'exister à travers le regard de personnes qu'on admire par exemple, sauf qu'on choisit des gens incapables d'aimer profondément pour le moment, comme de par hasard
Bonne suite à toi
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Revz a écrit:Myma, tu es vraiment surprenante de lucidité
Hahaha, mon cher Revz... Il faudrait encore que je sache m'en servir, comme disait si justement Annalisa concernant l'admiration, à-bon-escient ! Et là, je peux te dire que c'est pas gagné. Ma lucidité est une simple roue de hamster qui tourne à vide. Je n'en tire rien de concret ! Hourra !
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
grenouillette a écrit: J'étais comme toi, et même dans des relations de plusieurs années, j'attendais les miettes, tout le reste était simplement issu de mon imagination tellement galopante... face à des hommes jamais clairs.
Le rappeler? soit disant continuer à se fréquenter, même en copains, même que pour le sexe? ma psy aurait dit "tu as encore besoin de piqûres de rappel? et bien vas-y puisque tu n'as pas eu encore assez mal pour comprendre" (elle disait cela avec bienveillance, réellement) , et je revenais encore plus meutrie..obligée d'admettre après maintes souffrances qu'en fait j'espérais bien plus que des miettes, que je me trouvais des alibis pour faire perdurer le lien, qu'il était incapable de me donner davantage, et qu'au fond, il ne m'avait jamais promis réellement le contraire.
Et oui, on peut changer de comportement, apprendre à savoir ce qu'on désire vraiment, à sa respecter, et à détecter les personnes qui sont capables de nous rendre heureux(se), et en attendant leur rencontre savoir se rendre heureux(se) seul(e), et savoir ne pas perdre son temps avec les autres quand on souffre à leur contact, ou qu'on essaie de les sauver d'une souffrance qui n'existe parfois même pas... ou d'exister à travers le regard de personnes qu'on admire par exemple, sauf qu'on choisit des gens incapables d'aimer profondément pour le moment, comme de par hasard
Bonne suite à toi
Chère Grenouillette, je sens toute la vérité de tes propos. Et bien sûr, je m'y retrouve complètement. Alors je rectifie un peu ce que j'ai dit plus haut à Annalisa : en fait, j'aurai progressé quand je me rendrai compte qu'un type qui répond "j'aviserai" est absolument incapable de recevoir quoi que ce soit de ma part (même de la sympathie), et encore plus incapable de me donner quoi que ce soit. Voilà.
Merci infiniment pour ton partage de réflexion.
Merci à tous, d'ailleurs, j'ai beaucoup de chance de vous avoir, tous les 4, comme interlocuteurs. Bon, j'ai une grosse vague d'amour qui monte, là. Pardon.
Myma113- Messages : 135
Date d'inscription : 09/04/2016
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Le témoignage de Grenouillette est décisif. Et la phrase qu’aurait dite sa psy est merveilleuse.
Là, Myma, nous nous adressons à ton intelligence. Et comme le dit Revz, tu es lucide. Mais le cœur les émotions c’est autre chose, et pour sortir du schéma dans lequel tu te trouves, les forums de zèbres ce n’est pas suffisant. Ne dis pas que tu es folle ou autres choses dans ce genre, l’autoflagellation, ça suffit. En revanche tu as besoin d’aide, comme Grenouillette, comme moi en avons eu besoin. Les personnes qui doivent passer par la case psy sont légions, il n’y a pas de honte à avoir. Il y en a beaucoup aussi qui ne le font pas et qui devraient. La petite fille qui est en toi en a besoin. Mon conseil est le suivant : entreprends un travail sur toi-même. Cette discussion que nous avons menée à plusieurs voix prouve que tu as la bonne volonté de comprendre ce qui se passe, mais avec un psy on travaille aussi sur les émotions, et là c’est ce qui manque.
Pour cette histoire, tu sais que tu devrais laisser tomber mais du fond de tes tripes tu ne veux pas lâcher le morceau. Alors vas-y. vis jusqu’au bout cette histoire (ou cette non-histoire) avec cet homme. Et quand tu seras fatiguée de souffrir, crois-moi, vas consulter quelqu’un. Tu dois prendre soin de toi, l’amour que tu attends des autres, il faut d’abord que tu te le donnes à toi-même. Le respect c’est pareil.
Là, Myma, nous nous adressons à ton intelligence. Et comme le dit Revz, tu es lucide. Mais le cœur les émotions c’est autre chose, et pour sortir du schéma dans lequel tu te trouves, les forums de zèbres ce n’est pas suffisant. Ne dis pas que tu es folle ou autres choses dans ce genre, l’autoflagellation, ça suffit. En revanche tu as besoin d’aide, comme Grenouillette, comme moi en avons eu besoin. Les personnes qui doivent passer par la case psy sont légions, il n’y a pas de honte à avoir. Il y en a beaucoup aussi qui ne le font pas et qui devraient. La petite fille qui est en toi en a besoin. Mon conseil est le suivant : entreprends un travail sur toi-même. Cette discussion que nous avons menée à plusieurs voix prouve que tu as la bonne volonté de comprendre ce qui se passe, mais avec un psy on travaille aussi sur les émotions, et là c’est ce qui manque.
Pour cette histoire, tu sais que tu devrais laisser tomber mais du fond de tes tripes tu ne veux pas lâcher le morceau. Alors vas-y. vis jusqu’au bout cette histoire (ou cette non-histoire) avec cet homme. Et quand tu seras fatiguée de souffrir, crois-moi, vas consulter quelqu’un. Tu dois prendre soin de toi, l’amour que tu attends des autres, il faut d’abord que tu te le donnes à toi-même. Le respect c’est pareil.
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
grenouillette a écrit: que je me trouvais des alibis pour faire perdurer le lien, qu'il était incapable de me donner davantage, et qu'au fond, il ne m'avait jamais promis réellement le contraire.
Si juste... Je pense effectivement me donner encore des alibis. Enfin, c'est même évident, même si c'est dur à admettre. Mon seul bénéfice concret de cet appel, en tout cas, ça a été de ne pas garder de goût amer. Une chose est sûre : au fil des minutes, son "j'aviserai" érode comme il faut ma crainte de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, de ne pas m'être comportée comme j'aurais dû, bref, mon autoculpabilisation.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Annalisa a écrit:Le témoignage de Grenouillette est décisif. Et la phrase qu’aurait dite sa psy est merveilleuse.
Là, Myma, nous nous adressons à ton intelligence. Et comme le dit Revz, tu es lucide. Mais le cœur les émotions c’est autre chose, et pour sortir du schéma dans lequel tu te trouves, les forums de zèbres ce n’est pas suffisant. Ne dis pas que tu es folle ou autres choses dans ce genre, l’autoflagellation, ça suffit. En revanche tu as besoin d’aide, comme Grenouillette, comme moi en avons eu besoin. Les personnes qui doivent passer par la case psy sont légions, il n’y a pas de honte à avoir. Il y en a beaucoup aussi qui ne le font pas et qui devraient. La petite fille qui est en toi en a besoin. Mon conseil est le suivant : entreprends un travail sur toi-même. Cette discussion que nous avons menée à plusieurs voix prouve que tu as la bonne volonté de comprendre ce qui se passe, mais avec un psy on travaille aussi sur les émotions, et là c’est ce qui manque.
Pour cette histoire, tu sais que tu devrais laisser tomber mais du fond de tes tripes tu ne veux pas lâcher le morceau. Alors vas-y. vis jusqu’au bout cette histoire (ou cette non-histoire) avec cet homme. Et quand tu seras fatiguée de souffrir, crois-moi, vas consulter quelqu’un. Tu dois prendre soin de toi, l’amour que tu attends des autres, il faut d’abord que tu te le donnes à toi-même. Le respect c’est pareil.
J'entends tout ce que tu dis, Annalisa, et je le reçois. En fait, j'ai entamé un travail psy, aujourd'hui même, avec une personne très bienveillante. Effectivement, focus sur les émotions, que je refoule, ou alors qui me contrôlent. La séance a été très violente pour moi. Dur de reconnaître les choses, et encore plus de les verbaliser.
Petite phrase du jour que ma psy m'a dite, pour le partage : "Vous dites que cet homme vous a abandonnée. Mais un adulte, ça ne s'abandonne pas. A la rigueur, ça se quitte. Ce sont les enfants qu'on abandonne. Preuve que celle en vous qui vit cette histoire, c'est la petite fille. Pas vous. Donc c'est avec elle qu'il faut dialoguer."
Autre phrase, qui rejoint ta sagesse, Annalisa : "Personne n'est là pour vous sauver. Moi non plus je ne vous sauverai pas. Je suis là pour vous accompagner dans votre conquête de vous-même, et dans votre réconciliation avec la petite fille en vous."
La petite différence avec le cas de Grenouillette chez la psy (tu me corrigeras Grenouillette si je me trompe), c'est qu'avec la mienne, le point de départ n'était pas "j'ai eu un énième échec et je ne comprends pas d'où ça vient", mais "ok, je suis dans un schéma répétitif, dont je sens les rouages et les origines, mais je n'ai même plus envie de quoi que ce soit. Je n'ai plus envie de régler." Car c'est vrai, c'est ce que je ressens en permanence, même si mes propos ici et la démarche-même d'aller voir quelqu'un contredisent cela. Mais la psy en question a eu une réponse salvatrice pour moi : "vous sentez que vous ne voulez plus rien y faire parce que vous êtes épuisée, et que, la petite fille en vous étant synonyme de souffrance vive, vous ne voulez évidemment pas la rencontrer. Donc en fait, c'est plutôt logique que vous n'ayez plus envie de rien." Et bim.
En tout cas Annalisa, ce travail est entamé. L'idée me rassure, l'objet me fait peur, et je me méfie à nouveau de l'échec (sur ce chantier). Mais bon, il faut bien y aller, hein. Et de savoir que toi et Grenouillette (merci d'avoir choisi un tel pseudo ! Il donne aux phrases les plus tragiques un air délicieusement ridicule. ) êtes passées par là, tu n'imagines pas comme ça me réconforte. Même si j'ai encore honte de ma façon de gérer les choses, tu me dis que je ne suis pas folle, mais juste que le travail est urgent - pour ne pas que je le devienne. Et cela me parle directement, donc je t'écoute. Pleinement.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Bravo pour ta démarche, Myma, c’est très courageux. La phrase sur abandonner/ quittter, ma psy me l’avait sortie aussi. Je t’encourage vraiment à aller au bout de cette thérapie. Les choses vont se remettre en place progressivement ; tu vas voir c’est surprenant de se mettre à être sympa avec soi-même. C’est sûr que c’est dur émotionnellement, il y a des séances pénibles parfois, mais les choses redeviennent justes. Personnellement j’ai beaucoup apprécié le travail thérapeutique dès le début. Ta psy a l’air bien, c’est très important vu que dans ce domaine il y a beaucoup d’incompétents. En tous cas, on est tous là pour t’encourager. Persévère !
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Grenouillette (merci d'avoir choisi un tel pseudo ! Il donne aux phrases les plus tragiques un air délicieusement ridicule. Smile )
Oui, j'ai eu l'âme poête en le choisissant, je l'ai sentie.
Super pour le rdv psy, ça me parle bien ce qu'elle t'a dit. Tu auras bien des blocages diverses et variés pour esquiver ta petite fille intérieure et ne pas aller toucher ces émotions, mais sache que le courage dont tu feras preuve pour y aller (parce qu'il en faut et que tu n'en manques pas) te donnera les clefs à terme, de ta liberté intérieure et de ton propre pouvoir. Et je te promets que ça change la vie, complètement, en bien, en très bien. Et cette petite fille n'attend que toi, alors tu pourras la prendre dans tes bras et tu verras, ça fait un bien fou de ne plus s'abandonner/se malmener soi-même, tu lui tiendras la main pour aller explorer le reste de ta vie.
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Annalisa a écrit:Bravo pour ta démarche, Myma, c’est très courageux. La phrase sur abandonner/ quittter, ma psy me l’avait sortie aussi. Je t’encourage vraiment à aller au bout de cette thérapie. Les choses vont se remettre en place progressivement ; tu vas voir c’est surprenant de se mettre à être sympa avec soi-même. C’est sûr que c’est dur émotionnellement, il y a des séances pénibles parfois, mais les choses redeviennent justes. Personnellement j’ai beaucoup apprécié le travail thérapeutique dès le début. Ta psy a l’air bien, c’est très important vu que dans ce domaine il y a beaucoup d’incompétents. En tous cas, on est tous là pour t’encourager. Persévère !
Non mais arrête Annalisa, il faut pas me dire des trucs comme ça, ça me donne envie de tous vous prendre dans mes bras et de vous serrer très fort. C'est terrible. J'ai le coeur qui bat fort, là.
Myma113- Messages : 135
Date d'inscription : 09/04/2016
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Bah c'est le but, c'est très bien !!! Je te souhaite de ne plus tomber que sur des gens aussi bien intentionnés que nous. Et n'hésite pas à me rejoindre sur mon prochain forum : où se planquent les zèbres de Toulouse ? parce que les échanges par mails c'est cool mais en chair et en os c'est mieux...
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
grenouillette a écrit:Grenouillette (merci d'avoir choisi un tel pseudo ! Il donne aux phrases les plus tragiques un air délicieusement ridicule. Smile )
Oui, j'ai eu l'âme poête en le choisissant, je l'ai sentie.
Super pour le rdv psy, ça me parle bien ce qu'elle t'a dit. Tu auras bien des blocages diverses et variés pour esquiver ta petite fille intérieure et ne pas aller toucher ces émotions, mais sache que le courage dont tu feras preuve pour y aller (parce qu'il en faut et que tu n'en manques pas) te donnera les clefs à terme, de ta liberté intérieure et de ton propre pouvoir. Et je te promets que ça change la vie, complètement, en bien, en très bien. Et cette petite fille n'attend que toi, alors tu pourras la prendre dans tes bras et tu verras, ça fait un bien fou de ne plus s'abandonner/se malmener soi-même, tu lui tiendras la main pour aller explorer le reste de ta vie.
Oh, Grenouillette, j'ai l'impression que tu me parles d'une utopie, là. Vraiment. Mais je te crois sur parole. Il faut juste que j'accepte que ce n'est pas inatteignable (je sais que cette phrase peut sembler tordue). Et oui, pour le moment, je suis terrifiée. Comme elle le disait, j'ai passé les 13 dernières années de ma vie à me construire un "Moi puissant", suite à un gros traumatisme. J'ai tellement pris l'habitude du contrôle, de la maîtrise, de la gestion, de la résistance. Et aujourd'hui, à trente ans, je réalise que ce n'était pas de la maturation comme je le pensais, mais de la survie. Va falloir déconstruire plein de trucs, et j'aime pas les legos. Je leur préfère les grosses pierres que personne ne peut soulever. Alors on va se marrer, n'est-ce pas.
Myma113- Messages : 135
Date d'inscription : 09/04/2016
Age : 39
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Annalisa a écrit:Bah c'est le but, c'est très bien !!! Je te souhaite de ne plus tomber que sur des gens aussi bien intentionnés que nous. Et n'hésite pas à me rejoindre sur mon prochain forum : où se planquent les zèbres de Toulouse ? parce que les échanges par mails c'est cool mais en chair et en os c'est mieux...
Merci, merci infiniment Annalisa ! Et oui, j'irai sur le forum, avec une immense joie.
Plein de bises virtuelles.
Myma113- Messages : 135
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Age : 39
Localisation : Bordeaux
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
- et sur ta culpabilité:
- Et ne pas avoir honte, ne pas culpabiliser!!!
Quand on culpabilise, on se juge, on bloque la compréhension de soi (le jugement du tribunal a lieu après le procés, pas avant), du pourquoi on fait les choses..alors tu apprendras aussi à dire ouste à ce saboteur intérieur, non mais!
Tout ce que tu fais à un sens pour toi (même si tu ne le comprends pas de suite), ou alors tu ne pouvais simplement pas faire autrement, ne te dénigre pas. C'est de regarder en face ce que tu fais, penses etc avec indulgence, qui te permettra ensuite de faire autrement en douceur, de modifier les schémas que tu décides de changer.
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Hé bien, que de rebondissements
Le j'aviserais manque un poil d'attention envers toi et de tact, irrespect ou peur que tu le balades. Tu finira pas le savoir vu que tu as su enchencher ce qu'il fallait pour ne pas garder le gout amer (ce qui est te respecter )
Myma113, je te souhaite une tres belle découverte de la gestion de l'émotionnel. Je n'ai rien a ajouter de plus sur ce qui a été dit plus haut, tu es vraiment super lucide et tu as une super roue de hamster, qui ne te laisse pas faire de sur place trop longtemps, vu que tu sais aller cherche l'information et prendre les bonnes actions
Aucune culpabilité à avoir: Tu es respectueuse de l'autre, tu as des difficulté que tu gère et assume. Surtout, respecte toi, prend soin de toi, les deux notions étant étroitement liées.
Le j'aviserais manque un poil d'attention envers toi et de tact, irrespect ou peur que tu le balades. Tu finira pas le savoir vu que tu as su enchencher ce qu'il fallait pour ne pas garder le gout amer (ce qui est te respecter )
Myma113, je te souhaite une tres belle découverte de la gestion de l'émotionnel. Je n'ai rien a ajouter de plus sur ce qui a été dit plus haut, tu es vraiment super lucide et tu as une super roue de hamster, qui ne te laisse pas faire de sur place trop longtemps, vu que tu sais aller cherche l'information et prendre les bonnes actions
Aucune culpabilité à avoir: Tu es respectueuse de l'autre, tu as des difficulté que tu gère et assume. Surtout, respecte toi, prend soin de toi, les deux notions étant étroitement liées.
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Revz a écrit:Hé bien, que de rebondissements
Le j'aviserais manque un poil d'attention envers toi et de tact, irrespect ou peur que tu le balades. Tu finira pas le savoir vu que tu as su enchencher ce qu'il fallait pour ne pas garder le gout amer (ce qui est te respecter )
Myma113, je te souhaite une tres belle découverte de la gestion de l'émotionnel. Je n'ai rien a ajouter de plus sur ce qui a été dit plus haut, tu es vraiment super lucide et tu as une super roue de hamster, qui ne te laisse pas faire de sur place trop longtemps, vu que tu sais aller cherche l'information et prendre les bonnes actions
Aucune culpabilité à avoir: Tu es respectueuse de l'autre, tu as des difficulté que tu gère et assume. Surtout, respecte toi, prend soin de toi, les deux notions étant étroitement liées.
Cher Revz, en effet, irrespect ou peur que je le balade, à mon avis un peu des deux. Et oui, je finirai par le savoir - sans courir après la réponse, bien entendu.
Pour le reste, ma "super lucidité" ne vaudrait rien sans des échanges d'une telle qualité ! Vous êtes tous plein de bienveillance, de clairvoyance, de sagesse, de générosité, d'humilité... C'est juste fou. Ton message me va lui aussi droit au coeur.
Merci, aussi, pour le rappel que je n'ai pas à me sentir coupable, et que je dois me respecter. Des notions totalement nouvelles pour moi (nouvelles à vivre, j'entends).
Si je m'écoutais, je laisserais un gros coeur en émoticone comme signature. Mais je vais pas m'écouter.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Bonsoir Myma113,
Je réécris un petit message parce que je voulais te féliciter de la démarche que tu as faite (là on peut parler de vrai courage), je pense que c'est un pas significatif vers une plus grande autonomie psychique et émotionnelle donc extrêmement positif ! Là-dessus et en général d'ailleurs je rejoins beaucoup Annalisa, que je trouve très juste dans ses remarques. (un peu moins Revz par contre, qui semble toujours te donner raison et appuyer sur ta "lucidité" alors qu'à mon avis cette lucidité est plutôt... variable selon les moments - bon avis personnel et tu ne m'en veux pas Revz )
Et sinon je voulais te dire aussi qu'à mon avis, ça peut être une vraie ressource complémentaire de soutenir ce travail cognitif avec un travail plus directement corporel ou émotionnel. Je veux dire, devenir capable de s'aimer soi-même très concrètement, au sens de savoir générer des émotions positives en soi, par le corps, par le choix de son "alimentation psychique" (donc de son environnement), ça s'apprend aussi... à ce niveau-là tout ce qui est thérapie psycho-corporelle, sophrologie, yoga, méditation - si tu te sens un minimum d'affinité pour ça, je t'encourage vraiment à y aller et à apprendre. D'autant que l'effet groupe peut renforcer encore ta dynamique.
Belle soirée en tout cas et plein de bonnes choses !
Je réécris un petit message parce que je voulais te féliciter de la démarche que tu as faite (là on peut parler de vrai courage), je pense que c'est un pas significatif vers une plus grande autonomie psychique et émotionnelle donc extrêmement positif ! Là-dessus et en général d'ailleurs je rejoins beaucoup Annalisa, que je trouve très juste dans ses remarques. (un peu moins Revz par contre, qui semble toujours te donner raison et appuyer sur ta "lucidité" alors qu'à mon avis cette lucidité est plutôt... variable selon les moments - bon avis personnel et tu ne m'en veux pas Revz )
Et sinon je voulais te dire aussi qu'à mon avis, ça peut être une vraie ressource complémentaire de soutenir ce travail cognitif avec un travail plus directement corporel ou émotionnel. Je veux dire, devenir capable de s'aimer soi-même très concrètement, au sens de savoir générer des émotions positives en soi, par le corps, par le choix de son "alimentation psychique" (donc de son environnement), ça s'apprend aussi... à ce niveau-là tout ce qui est thérapie psycho-corporelle, sophrologie, yoga, méditation - si tu te sens un minimum d'affinité pour ça, je t'encourage vraiment à y aller et à apprendre. D'autant que l'effet groupe peut renforcer encore ta dynamique.
Belle soirée en tout cas et plein de bonnes choses !
tagore- Messages : 205
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Et Myma, sur le coup du gros cœur en émoticone, là tu aurais pu t'écouter...
Merci Tagore et j'approuve complètement ce que tu conseilles à Myma !
Merci Tagore et j'approuve complètement ce que tu conseilles à Myma !
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
tagore a écrit:Bonsoir Myma113,
Je réécris un petit message parce que je voulais te féliciter de la démarche que tu as faite (là on peut parler de vrai courage), je pense que c'est un pas significatif vers une plus grande autonomie psychique et émotionnelle donc extrêmement positif ! Là-dessus et en général d'ailleurs je rejoins beaucoup Annalisa, que je trouve très juste dans ses remarques. (un peu moins Revz par contre, qui semble toujours te donner raison et appuyer sur ta "lucidité" alors qu'à mon avis cette lucidité est plutôt... variable selon les moments - bon avis personnel et tu ne m'en veux pas Revz )
Et sinon je voulais te dire aussi qu'à mon avis, ça peut être une vraie ressource complémentaire de soutenir ce travail cognitif avec un travail plus directement corporel ou émotionnel. Je veux dire, devenir capable de s'aimer soi-même très concrètement, au sens de savoir générer des émotions positives en soi, par le corps, par le choix de son "alimentation psychique" (donc de son environnement), ça s'apprend aussi... à ce niveau-là tout ce qui est thérapie psycho-corporelle, sophrologie, yoga, méditation - si tu te sens un minimum d'affinité pour ça, je t'encourage vraiment à y aller et à apprendre. D'autant que l'effet groupe peut renforcer encore ta dynamique.
Belle soirée en tout cas et plein de bonnes choses !
Merci Tagore. Je trouve ta remarque tout a fait pertinente et justifiée Pour éclairer (et non justifier ou défendre ) Mon propos se porte plutot sur les analyses de Myma.
Je ne doute pas un seul instant que Myma saura faire preuve d'autant de brio quand elle se sera emparée du sujet de émotionnel :p Je suis resté moi meme longtemps sans avoir ce sujet en préoccupation.
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
tagore a écrit:Bonsoir Myma113,
Je réécris un petit message parce que je voulais te féliciter de la démarche que tu as faite (là on peut parler de vrai courage), je pense que c'est un pas significatif vers une plus grande autonomie psychique et émotionnelle donc extrêmement positif ! Là-dessus et en général d'ailleurs je rejoins beaucoup Annalisa, que je trouve très juste dans ses remarques. (un peu moins Revz par contre, qui semble toujours te donner raison et appuyer sur ta "lucidité" alors qu'à mon avis cette lucidité est plutôt... variable selon les moments - bon avis personnel et tu ne m'en veux pas Revz )
Et sinon je voulais te dire aussi qu'à mon avis, ça peut être une vraie ressource complémentaire de soutenir ce travail cognitif avec un travail plus directement corporel ou émotionnel. Je veux dire, devenir capable de s'aimer soi-même très concrètement, au sens de savoir générer des émotions positives en soi, par le corps, par le choix de son "alimentation psychique" (donc de son environnement), ça s'apprend aussi... à ce niveau-là tout ce qui est thérapie psycho-corporelle, sophrologie, yoga, méditation - si tu te sens un minimum d'affinité pour ça, je t'encourage vraiment à y aller et à apprendre. D'autant que l'effet groupe peut renforcer encore ta dynamique.
Belle soirée en tout cas et plein de bonnes choses !
Cher Tagore,
Je pensais les échanges clos, du coup ton message me touche d’autant plus. Le courage dont tu parles, au fond, il n'est pas encore effectif. La première séance - soit la première confrontation à soi - fut extrêmement rude et n'a fait que décupler ma terreur et ma fragilité. Je vous dirai donc si j'ai "tenu le coup de la rencontre avec soi"...
Pour la lucidité soulignée par Revz, ne t'en fais pas, je n'en suis pas "dupe". Dans le sens où j'ai conscience qu'elle est extrêmement orientée, subjective, qu'elle est bien plus efficace quand il s'agit des autres que quand il s'agit de moi. Je vois bien les endroits où je ne m'en sers pas assez, voire pas du tout. Mais je crois que je comprends aussi ce que voulait dire Revz. De façon générale, on m'a toujours trouvée lucide, parfois même extralucide (!) Je crois comprendre d'où cela vient (ma façon de saisir le discours d'autrui, d'identifier la justesse qu'il recèle, et de la faire mienne sans susceptibilité ni orgueil; ma façon de nommer sans détours les choses, même si elles me sont désagréables, etc), mais je sais bien que c'est très partiel - et heureusement. La preuve, j’ai eu grandement besoin de ces échanges avec vous. Ils ont été salutaires pour moi. Ma "lucidité" seule ne m'aurait jamais suffi à identifier les noeuds. Et encore moins à avoir envie de les défaire... C'est avant tout mes échanges avec vous qui m'ont permis d'avancer. Ce que j'appellerais "la force collective" - même si en l'occurrence, elle n'a servi qu'à moi...
Pour les voies de travail corporel/émotionnel que tu me proposes, c'est drôle, en fait j'ai beaucoup d'affinités avec ça. J'ai été initiée à la méditation, entre autres. J'essaye, la plupart du temps, d'être connectée à mon corps autant qu'à ma tête. Mais cela n'est ni cadré, ni discipliné, ni partagé. J'ai deux obstacles : les barrières de plomb (contrôle, maîtrise, faux-self, etc) que j'ai érigées durant plusieurs années, et qui demandent un travail encore plus ardu que ce à quoi je m'attendais, et la confiance en des personnes bienveillantes pouvant me guider là-dedans comme il faut (du coup si tu as des contacts je suis preneuse !). N'ayant jamais obtenu de vrais résultats dans ces démarches, j’éprouve un scepticisme infondé. Non envers les disciplines en question, mais envers ma propre capacité à y adhérer. Mais tu as raison, c’est une voie d’exploration extrêmement intéressante (à ce propos, Le corps a ses raisons, de Thérèse Bertherat, merveilleux ouvrage sur la question).
Quoi qu'il advienne, tes encouragements me touchent profondément. Merci. Merci. Merci.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Annalisa a écrit:Et Myma, sur le coup du gros cœur en émoticone, là tu aurais pu t'écouter...
Merci Tagore et j'approuve complètement ce que tu conseilles à Myma !
Merci à toi Annalisa, ton partage de réflexions m'a été incroyablement précieux.
Du coup :
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Revz a écrit:tagore a écrit:Bonsoir Myma113,
Merci Tagore. Je trouve ta remarque tout a fait pertinente et justifiée Pour éclairer (et non justifier ou défendre ) Mon propos se porte plutot sur les analyses de Myma.
Je ne doute pas un seul instant que Myma saura faire preuve d'autant de brio quand elle se sera emparée du sujet de émotionnel :p Je suis resté moi meme longtemps sans avoir ce sujet en préoccupation.
Non mais, arrêtez, tous. Vous êtes d'une telle bienveillance... J'ai vraiment le sentiment d'en être indigne, en fait. Mais du coup, ça aussi je vais pouvoir en parler dans mon travail personnel.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Allez hop, à vous tous que je ne connais pas dans la vraie vie, Revz, Annalisa, Tagore et Grenouillette, grosse vague, là.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Coucou Myma,
Tiens-nous au courant de l'évolution des choses pour toi... Et si un jour tu passes par Toulouse, fais-moi signe qu'on aille boire un verre et draguer dans les bars ! Je t'embrasse
Tiens-nous au courant de l'évolution des choses pour toi... Et si un jour tu passes par Toulouse, fais-moi signe qu'on aille boire un verre et draguer dans les bars ! Je t'embrasse
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Annalisa a écrit:Coucou Myma,
Tiens-nous au courant de l'évolution des choses pour toi... Et si un jour tu passes par Toulouse, fais-moi signe qu'on aille boire un verre et draguer dans les bars ! Je t'embrasse
Hello Annalisa,
Avec joie, pour tout.
(idem pour toi sur Paris, je te mets mon contact en MP)
Je t'embrasse aussi.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Un bon prolongement de nos discussions :
cette émission de France Culture qui présente le principe - démontré scientifiquement - de l'attachement chez Bowlby. L'idée, c'est qu'il y a un lien direct et persistant (mais malgré tout modifiable) entre nos styles d'attachement en tant qu'enfant et en tant qu'adulte :
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-lattachement-0
Et une page bien faite sur le même thème, pour approfondir un peu :
http://www.psychisme.org/Transverse/Bowlby.html#mozTocId506162
Belle soirée à toutes/tous !
cette émission de France Culture qui présente le principe - démontré scientifiquement - de l'attachement chez Bowlby. L'idée, c'est qu'il y a un lien direct et persistant (mais malgré tout modifiable) entre nos styles d'attachement en tant qu'enfant et en tant qu'adulte :
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-lattachement-0
Et une page bien faite sur le même thème, pour approfondir un peu :
http://www.psychisme.org/Transverse/Bowlby.html#mozTocId506162
Belle soirée à toutes/tous !
tagore- Messages : 205
Date d'inscription : 04/08/2012
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
tagore a écrit:Un bon prolongement de nos discussions :
cette émission de France Culture qui présente le principe - démontré scientifiquement - de l'attachement chez Bowlby. L'idée, c'est qu'il y a un lien direct et persistant (mais malgré tout modifiable) entre nos styles d'attachement en tant qu'enfant et en tant qu'adulte :
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-lattachement-0
Et une page bien faite sur le même thème, pour approfondir un peu :
http://www.psychisme.org/Transverse/Bowlby.html#mozTocId506162
Belle soirée à toutes/tous !
Hello Tagore ! Je reviens enfin sur le forum après un certain temps d'absence...
Merci beaucoup pour ces partages ! Je m'en vais de ce pas voir ce que ça raconte.
A très bientôt !
Myma113- Messages : 135
Date d'inscription : 09/04/2016
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Localisation : Bordeaux
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Un cynisme qui, malgré sa dimension paradoxale, n'en reste pas moins déceptif, en cela qu'il a vocation à décevoir, voire à désespérer, n'est-ce pas ? Car comment peut-on sinon recevoir cette stigmatisation blasée d'une désinvolture, d'une duplicité d'un opportunisme faits homme de laquelle on prétend se distinguer ?Pieyre a écrit:Faire la cour, pendant des semaines, voire des mois, c'est fait pour préserver les femmes, non ?
Du côté de l'homme, on peut coucher comme on boit une bière. Je le dis d'autant plus que ce n'est pas mon cas.
Surtout pas ! « Haïssez la tiédeur. Risquez l'aventure de tout perdre pour tout gagner. Qui vit sans amour n'est qu'un mort. Je dois vivre ce que je suis. » disait Hadewijch d'Anvers, qui recommandait encore : « Ayez soin de vous renouveler. » La mystique et poétesse flamande nous laissât encore cette injonction, vibrante et magistrale : "Hâtez-vous d'aimer."Myma113 a écrit:Du coup, je perçois ces "barrières mentales" comme une sorte de sacrifice de ma part. Sacrifice de l'intensité potentielle. Un peu comme une enfant qui refuse ardemment, je ne m'imagine pas vivre des relations tièdes, ou pérenniser des relations qui ne m'apporteraient pas ce partage intense. Et d'un autre côté, je ne parviens pas du tout à maîtriser mon "idéalisme", la soif qui l'accompagne, le caractère illimité de mes émotions et de mes aspirations, le torrent désireux. Alors peut-être que la seule solution pour moi serait de renoncer à cette recherche affective, puisque je me montre incapable de me protéger comme de gérer, ou plutôt de vivre ce qui se produit réellement.
J'ai commencé ma lecture de ce fil après avoir découvert que nous avions un autre point commun que cet « idéalisme » sentimental lancinant qui te taraude là, jusqu'à envisager cette mutilation de ta sensibilité par crainte que ce trait de caractère qui te vaut de t'enflammer précocement en amour serait un handicap dans ta quête si légitime de celui qui sera se montrer digne de ce réservoir de passion que tu cultives si naturellement. Et j'interromps là ma lecture, alors que je te vois tentée par cette aberration, cette violence faite à ta nature passionnée, ce calcul stratégique.
Tu écrivais cela il y a quelques mois déjà, et j'espère que tu as depuis admis que ton salut amoureux ne passera pas par ce camouflage visant à rogner l'enthousiasme qui te caractérise dans les prémisses de l'émoi sentimental.
Pour contribuer plus concrètement à cette discussion, je vais partager ici une anecdote relative à mon ex, qui avait connu avant moi un homme extrêmement sensible - lui aussi -, lequel avait cru bon d'étouffer drastiquement et caricaturalement sa nature lors deuxième rendez-vous, après avoir pourtant séduit lors du premier, en étant lui-même - mais il n'avait manifestement pas saisi l'évidence de cette aubaine. Celle qui allait plus tard devenir ma petite-amie m'a confié qu'elle avait été consternée de voir ce volte-face aussi brutal que grotesque, cet homme ainsi rendu insipide et artificiel perdant brusquement tout intérêt à ses yeux. Elle coupa net ce lien embryonnaire, décontenancée et déçue par pareille attitude navrante, pour accepter de revoir cet homme quelques semaines plus tard, lorsqu'il la relança, lui proposant de la revoir en assumant enfin sa sensibilité débordante - ce garçon était artiste... Et c'est là qu'une relation a pu s'engager entre eux, quand l'authenticité eut repris ses droits.
Je peux témoigner d'un point de vue et de l'autre ; c'est-à-dire que j'ai connu les deux : le cas où je me suis hâtivement enflammé pour une femme polyamoureuse (qui n'était pas libre et ne recherchait absolument pas l'exclusivité, et qui m'avait clairement signifié que notre liaison demeurerait logiquement marginale), qui a brutalement rompu toute communication à deux reprises et quelques mois d'intervalles, lorsque j'ai eu le mauvais goût d'afficher quelque inclination malencontreuse (trop prégnante et exprimée) à son endroit ; et le cas où j'étais perçu par l'autre comme une planche de salut amoureux, qui avait prématurément jeté son dévolu sur moi, alors même que j'avais immédiatement compris que les enjeux sentimentaux resteraient relativement modestes entre nous – dans le sens où nous nous étions rencontrés sur un terrain amoureux et que j'avais pleinement conscience que ce registre là ne serait pas de mise a posteriori de la rencontre, qui avait trouvé son origine dans la virtualité d'un site de rencontres. Dans ce second cas, j'ai eu l’honnêteté de clarifier la situation par souci de transparence, ce qui a eu pour conséquence de me valoir l'une de mes plus belles amitiés, une fois que cette femme sensible et intelligente – elle est psychologue – a compris et admis la nécessité de réviser les modalités de notre relation.Myma113 a écrit:En somme, j'ai "idéalisé", si je puis dire. Or, et c'est là que je m'interroge, ce jeune homme m'a tout de même donné des choses. A sa mesure, "de son mieux", il m'a donné de l'affection par des gestes tendres à différents moments, l'expression de son estime de moi, par les mots et, tout simplement, par le fait d'avoir souhaité me revoir. Et pourtant, au lieu de recevoir tout cela simplement, de l'accueillir, j'ai imposé mes attentes dans ce lien ténu qui se créait entre nous. Dans nos retrouvailles j'ai attendu qu'on reprenne là où on s'était arrêtés. Dans la seconde nuit que nous avons passées, j'ai attendu la folle intensité de la première. Dans le café du lendemain, j'ai attendu qu'il me câline et me demande quand je serais disponible la semaine suivante... Dans l'ensemble, et sans même m'en apercevoir, j'ai fixé comme objectif le second départ d'une histoire avec lui. C'était une évidence pour moi. Et dans toutes ces attentes, à aucun moment je ne l'ai écouté. Lui, son fonctionnement, son présent, ses propres aspirations. Bien sûr, il n'a pas été très clair non plus, mimant un attachement fougueux au départ pour ensuite s'éloigner, puis me revoir, passer la nuit avec moi en se doutant que je m'y investissais, mais en ne prenant pas cela en compte. Bien sûr, mais j'ai le sentiment de ne pas avoir, moi, été réellement présente à lui, alors même que c'est ce que j'attendais de sa part.
Ma question est la suivante : si jamais vous avez rencontré des situations similaires (peu importe l'histoire de la rencontre, je parle de la situation où l'on s'aperçoit soudainement qu'il y a eu deux "réalités" : celle que l'on imaginait ou ressentait, et celle qui est en train de se produire), comment avez-vous géré cela ? Avez-vous simplement conclu que la personne en question n'était simplement pas la bonne pour vous ? Que c'était un simple échec de communication ? Ou alors avez-vous eu des doutes ? Avez-vous tenté de réparer les choses ? De manière générale, comment avez-vous "géré" cet idéalisme, qui peut parfois nous emmener à mille lieues de ce qui se passe, là, sous nos yeux, à mille lieues de ce que l'on est en train de créer à deux (qu'il s'agisse d'une partie de jambes en l'air ou d'une conversation profonde), à mille lieues de ce qui est possible, de ce que la vie est en train de vous proposer ?
Il m'est arrivé, à une autre reprise, d'être aimé plus que je n'aimais, par une très jeune femme, véritable « cœur d'artichaut », que je soupçonnais d'appartenir à cette catégorie de personnes décrite avec ironie par La Rochefoucauld : « Il y a des gens qui n'auraient jamais été amoureux s'ils n'avaient jamais entendu parler de l'amour. » Dans ce cas-ci, je n'ai pas singé ou mimé l'attachement hâtif et croissant que je pouvais constater chez l'autre, qui me touchait sincèrement, si toutefois m'épargner un certain embarras dans l'absence de réciprocité exacte. Par souci d'être correct et franc, j'ai trouvé des compromis – toujours insatisfaisants, comme bien souvent – et cherché des moyens de ménager l'autre tout en préservant cette authenticité sans laquelle je ne saurais plus composer depuis que je me suis émancipé des conventions hypocrites et autres lubrification sociale. Conscient que j'avais besoin de cette relation presque autant que l'autre en avait envie, j'ai mobilisé toute la tendresse, la bienveillance, l'attention et l'écoute dont je peux être capable auprès d'un être qui m'est cher pour offrir à cette fille l'essence d'un lien privilégié, dans les limites de mes sentiments pour elle. Je n'ai jamais perdu de vue son bien-être et son intégrité dans cet arrangement avec la réalité, tout comme je n'ai pas non plus renoncé aux miens propres. De l'altruisme égoïste – ou « ego-altruisme – diraient certains (Camus), qui n'a rien à voir avec une quelconque manipulation. Cette relation, si elle flattait certes quelque narcissisme chez moi (mais l'Amour, le vrai, ne le fait-il pas fondamentalement, lui aussi ?...), ne souffrait (d')aucune perversité.
Je loue ta capacité d'analyse, Myma, ta promptitude à reconnaître là tes torts et à restituer à ton amant une façon d'élémentaire correction, si je puis dire, à le restaurer dans ton estime, nonobstant la possibilité qu'il ait pu « mimer » l'attachement initial, en stratège que peut être la gent masculine lorsqu'elle est mue par les raisons naturelles de l'accouplement. Et c'est là que je veux saluer, malgré les apparences de mon questionnement introductif, la pertinence du commentaire lapidaire de Pieyre, qui voulait certainement nous inviter à inscrire l'avidité masculine ici condamnée dans un contexte plus global et ancestral d'une loi naturelle primitive : celle de la reproduction vitale, qui régule depuis toujours le commerce des mâles avec les femelles, que les premiers courtisent périodiquement sans ménager leurs efforts et leurs talents dans cette opiniâtre entreprise de séduction impérieuse, avec, pour finalité, la perpétuation de l'espèce. Schopenhauer éclaire avec force pragmatisme (cynique ?) les tenants et aboutissants de ce qui se joue d'animalité et de nécessité implacables dans nos prétendu phénomène amoureux.
Là encore, et malgré les apparences – ce discours clinique et apparemment distancié que je tiens là, en convoquant la caution froide des thèses schopenhauriennes –, je tiens à revendiquer cette nature idéaliste qui nous réunit ici, je crois. Après, je n'en reste pas moi foncièrement lucide, pour savoir que, dans le discours masculin, l'excuse de la « dépression » ou du passage à vide existentiel est souvent un prétexte pour endiguer la mécanique de l'engagement lorsqu'un homme pressent que la cristallisation amoureuse ne sera pas permise. Que n'ai-je entendu d'amies déplorer avoir fait une belle rencontre « prometteuse » avec un type formidable, quand, patratas, celui-ci confessait être en proie à d'inextricables turpitudes et autres abîmes métaphysiques qui le rendaient impropre à amorcer toutes formes de relation sentimentale, cette ambition inappropriée qu'il avait dû déplorer chez l'autre pour fuir de la sorte, au mépris de toute sincérité et de tout courage. Parfois, ces « dépressifs » circonstanciels ont même le toupet d'expliquer que, « tu comprends, tu tombes vraiment mal : je ne suis pas prêt actuellement pour m'investir auprès de quelqu'un, même si tu es une fille extra, patin couffin », alors même que l'initiative de la rencontre avait été prise par eux...Myma113 a écrit:[...] c'est là que mon idéalisme s'est enclenché, au point de ne pas pouvoir imaginer autre chose qu'une "suite logique", et donc par ricochet, de ne pas pouvoir composer avec les aléas (sa disparition, son changement visible de direction après deux mois, etc etc). Donc en fait, je crois que mon véritable problème - et c'est le sens de ma question que je n'ai pas su transmettre - c'est l'idéalisme. J'ai cru comprendre qu'il pouvait s'enclencher très rapidement chez certains zèbres (rêveries puissantes, impossibilité d'imaginer l'échec, et être prêt à beaucoup de choses pour le "réparer"...). Je tente donc de reformuler ma question : si vous voyez que vous êtes en train d'écrire le scénario d'une rencontre amoureuse, alors que par essence elle est 1. imprévisible 2. construite à deux, et non pas tout seul dans sa tête, pouvez-vous désenclencher ce mécanisme, pour vous recentrer sur ce qui se passe vraiment (et donc parvenir à composer avec l'Autre et les aléas, plutôt que d'être bouleversés par eux ?) Car il me paraît évident que si j'avais su composer avec les aléas, nous n'en serions pas là. Peut-être pas non plus à ce que je rêvais, mais pas là, dans la rupture de toute communication.
A l'instar de Pieyre, je voudrais me désolidariser de ces pratiques masculines, même si la prégnance de mon chromosome Y n'en reste pas moins forte, qui me fait ressentir de l'empathie et de la compréhension pour les schèmes de mes congénères mâles « courageux mais pas téméraires », qui n'assument pas leurs responsabilités et privilégient hélas la logique de l'évitement à celle de la transparence. Et à propos de transparence, j'aime à dire que la naïveté est la transparence de la passion, et c'est pourquoi j'ai le poil qui se hérisse lorsque je vois quelqu'un de passionné s'interroger sur la nécessité ou, à tout le moins, la possibilité d'un alternative stratégique, d'un rognage de sa nature sublime, ce travestissement intolérable à mes yeux... idéalistes.
Kadjagoogoo- Messages : 900
Date d'inscription : 15/11/2014
Localisation : Lyon (Dabrowski Point)
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Dernière édition par Pouchkine le Mar 3 Jan 2017 - 22:13, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Ce que tu décris au sein d'une relation sentimentale, je le vis sur tous les plans, tous les jours. Un décalage profond entre ce qui se passe dans mon cerveau, mon sens de l'idéalité et la réalité des rapports humains. Ajouté à cela que je viens d'entamer une procédure de divorce avec une femme qui a tout fait pour m'isoler et me faire passer pour ce que je ne suis pas, refusant l'idée que je puisse être un zèbre et m'interdisant implicitement de passer un test pour le savoir (ce que je ne manquerai pas de faire prochainement). Alors je ne te raconte pas à quel point je me suis senti hors de tout, hors du monde...
Comme le mentionnent certains commentaires au-dessus, tout se passe dans notre tête, tout est subjectif. Nous nous sommes fabriqué un monde virtuel (qui ne demande qu'à devenir concret). Et, quand deux subjectivités se rencontrent et tentent de s'accorder, ben ça ne fonctionne pas toujours hélas...
Dans certains bouquins, j'ai lu des trucs sur l'hyperesthésie. Il y a peut-être aussi de ça. Tous les sens en éveil, le cœur qui cogne à 100 à l'heure. Ajouté à cela, un très haut degré de moralité et le besoin exacerbé de donner du sens à ce que nous vivons...
Comme le mentionnent certains commentaires au-dessus, tout se passe dans notre tête, tout est subjectif. Nous nous sommes fabriqué un monde virtuel (qui ne demande qu'à devenir concret). Et, quand deux subjectivités se rencontrent et tentent de s'accorder, ben ça ne fonctionne pas toujours hélas...
Dans certains bouquins, j'ai lu des trucs sur l'hyperesthésie. Il y a peut-être aussi de ça. Tous les sens en éveil, le cœur qui cogne à 100 à l'heure. Ajouté à cela, un très haut degré de moralité et le besoin exacerbé de donner du sens à ce que nous vivons...
selfmademan- Messages : 2
Date d'inscription : 17/07/2016
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Exactement. Et voilà pourquoi je ne vais surtout pas te suivre là sur le terrain de la polémique, ne sachant pas encore si tu es à proprement parler un véritable troll ou juste un mec nerveux, agressif et peu soucieux de la notion de cohérence - car, franchement, me faire brocarder pour mon abus de citations lettrées par un "gadjo" (ou "keumé" ou "typos", pour adopter ton sabir chaotique) arborant pompeusement le pseudo de "Pouchkine" (tandis que j'ai emprunté le mien à un vulgaire boys band eighties ) en abusant du name dropping ("je la joue mode Warren, je t'explique façon Boileau", "si tu commences à tourner tes phrases façon Albert Cohen", Kant, BHL, Fitzgerald/Gatsby & Krishna...), cela me fait doucement rigoler, tsss...Pouchkine a écrit:Me rend quand même compte que ce post, là, il est comme un comme un vieil alcoolo par 4 heures de l'aprem un dimanche matin — qu'tauras beau essayer de la comprendre que t'y arrives pas.
Mais puisque tu aimes tant ma fascination cuistre pour Schopenhauer, je vais me faire pédant à nouveau pour te rappeler, à sa suite, que "la première règle d'un bon style, qui suffît presque à elle seule : c'est qu'on ait quelque chose à dire. Avec cela on va loin." Et ce gloubiboulga que tu nous sers ici et là (j'ai jeté un œil à tes autres posts, et c'est la même salade indigeste qui se veut probablement l'expression brute et viscérale - "pure" - du maelström de télescopages fulgurants et hétéroclites qui jaillissent dans ta caboche amochée, ce grand bordel que tu dois envisager comme d'essence géniale) ne risque assurément pas de faire avancer le schmilblick.
Aussi, ne polluons pas davantage le topic de Myma - que selfmademan a d'ailleurs opportunément relancé, sans s'arrêter sur tes inepties, merci à lui. Je vais plutôt te rejoindre sur ton fil de présentation, plutôt, histoire de se marrer encore un peu...
Kadjagoogoo- Messages : 900
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Ce serait un cynisme au sens originaire alors; et encore, si je suis bien obligé d'être blasé, comme tu le fais remarquer, ce n'en est plus tout à fait.Kadjagoogoo :
Un cynisme qui, malgré sa dimension paradoxale, n'en reste pas moins déceptif, en cela qu'il a vocation à décevoir, voire à désespérer, n'est-ce pas ? Car comment peut-on sinon recevoir cette stigmatisation blasée d'une désinvolture, d'une duplicité d'un opportunisme faits homme de laquelle on prétend se distinguer ?
Mais au sens moderne du cynisme, une simple constatation n'en est pas, sinon que je grossis un peu le trait. Maintenant il est vrai qu'à notre époque et à mon âge, si j'avais davantage d'assurance dans la séduction, je ferais sans doute comme les séducteurs de bas étage.
Mais désespérer qui ? Les jeunes femmes qui se seraient pas au courant de la nature des hommes, ou les jeunes hommes qui se feraient des illusions sur la volonté des femmes de leur résister ? Cela existerait-il donc encore ? Ou alors s'agirait-il de regrets de la part des hommes et des femmes de mon âge ? Je n'y crois pas. On regrette surtout les plaisirs qu'on a pas eus. Quant à ceux qu'on a eus, tant qu'on peut se masquer les souffrances qu'on a causées, il n'y a pas lieu non plus de regretter.
Maintenant, si je suis blasé, c'est parce que tout cela est naturel. Si d'autres époques ont connu d'autres mœurs, c'est parce que des carcans étaient imposés aux femmes et l'hypocrisie aux hommes qui pouvaient les lever.
Pieyre- Messages : 20908
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Localisation : Quartier Latin
Re: L'idéalisme et l'écoute ?
certains zebres sont aussi tres narcissiques et injustes avec leurs semblables humains...
quand au WAIS, je propose de le passer quand la personne ne sait pas s autoevaluer...
quand au WAIS, je propose de le passer quand la personne ne sait pas s autoevaluer...
Dernière édition par ISIS75 le Mar 30 Aoû 2016 - 22:04, édité 1 fois
ISIS75- Messages : 2947
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Kadjagoogoo a écrit:
Surtout pas ! « Haïssez la tiédeur. Risquez l'aventure de tout perdre pour tout gagner. Qui vit sans amour n'est qu'un mort. Je dois vivre ce que je suis. » disait Hadewijch d'Anvers, qui recommandait encore : « Ayez soin de vous renouveler. » La mystique et poétesse flamande nous laissât encore cette injonction, vibrante et magistrale : "Hâtez-vous d'aimer."
J'ai commencé ma lecture de ce fil après avoir découvert que nous avions un autre point commun que cet « idéalisme » sentimental lancinant qui te taraude là, jusqu'à envisager cette mutilation de ta sensibilité par crainte que ce trait de caractère qui te vaut de t'enflammer précocement en amour serait un handicap dans ta quête si légitime de celui qui sera se montrer digne de ce réservoir de passion que tu cultives si naturellement. Et j'interromps là ma lecture, alors que je te vois tentée par cette aberration, cette violence faite à ta nature passionnée, ce calcul stratégique.
Tu écrivais cela il y a quelques mois déjà, et j'espère que tu as depuis admis que ton salut amoureux ne passera pas par ce camouflage visant à rogner l'enthousiasme qui te caractérise dans les prémisses de l'émoi sentimental.
Pour contribuer plus concrètement à cette discussion, je vais partager ici une anecdote relative à mon ex, qui avait connu avant moi un homme extrêmement sensible - lui aussi -, lequel avait cru bon d'étouffer drastiquement et caricaturalement sa nature lors deuxième rendez-vous, après avoir pourtant séduit lors du premier, en étant lui-même - mais il n'avait manifestement pas saisi l'évidence de cette aubaine. Celle qui allait plus tard devenir ma petite-amie m'a confié qu'elle avait été consternée de voir ce volte-face aussi brutal que grotesque, cet homme ainsi rendu insipide et artificiel perdant brusquement tout intérêt à ses yeux. Elle coupa net ce lien embryonnaire, décontenancée et déçue par pareille attitude navrante, pour accepter de revoir cet homme quelques semaines plus tard, lorsqu'il la relança, lui proposant de la revoir en assumant enfin sa sensibilité débordante - ce garçon était artiste... Et c'est là qu'une relation a pu s'engager entre eux, quand l'authenticité eut repris ses droits.
Je peux témoigner d'un point de vue et de l'autre ; c'est-à-dire que j'ai connu les deux : le cas où je me suis hâtivement enflammé pour une femme polyamoureuse (qui n'était pas libre et ne recherchait absolument pas l'exclusivité, et qui m'avait clairement signifié que notre liaison demeurerait logiquement marginale), qui a brutalement rompu toute communication à deux reprises et quelques mois d'intervalles, lorsque j'ai eu le mauvais goût d'afficher quelque inclination malencontreuse (trop prégnante et exprimée) à son endroit ; et le cas où j'étais perçu par l'autre comme une planche de salut amoureux, qui avait prématurément jeté son dévolu sur moi, alors même que j'avais immédiatement compris que les enjeux sentimentaux resteraient relativement modestes entre nous – dans le sens où nous nous étions rencontrés sur un terrain amoureux et que j'avais pleinement conscience que ce registre là ne serait pas de mise a posteriori de la rencontre, qui avait trouvé son origine dans la virtualité d'un site de rencontres. Dans ce second cas, j'ai eu l’honnêteté de clarifier la situation par souci de transparence, ce qui a eu pour conséquence de me valoir l'une de mes plus belles amitiés, une fois que cette femme sensible et intelligente – elle est psychologue – a compris et admis la nécessité de réviser les modalités de notre relation.
Il m'est arrivé, à une autre reprise, d'être aimé plus que je n'aimais, par une très jeune femme, véritable « cœur d'artichaut », que je soupçonnais d'appartenir à cette catégorie de personnes décrite avec ironie par La Rochefoucauld : « Il y a des gens qui n'auraient jamais été amoureux s'ils n'avaient jamais entendu parler de l'amour. » Dans ce cas-ci, je n'ai pas singé ou mimé l'attachement hâtif et croissant que je pouvais constater chez l'autre, qui me touchait sincèrement, si toutefois m'épargner un certain embarras dans l'absence de réciprocité exacte. Par souci d'être correct et franc, j'ai trouvé des compromis – toujours insatisfaisants, comme bien souvent – et cherché des moyens de ménager l'autre tout en préservant cette authenticité sans laquelle je ne saurais plus composer depuis que je me suis émancipé des conventions hypocrites et autres lubrification sociale. Conscient que j'avais besoin de cette relation presque autant que l'autre en avait envie, j'ai mobilisé toute la tendresse, la bienveillance, l'attention et l'écoute dont je peux être capable auprès d'un être qui m'est cher pour offrir à cette fille l'essence d'un lien privilégié, dans les limites de mes sentiments pour elle. Je n'ai jamais perdu de vue son bien-être et son intégrité dans cet arrangement avec la réalité, tout comme je n'ai pas non plus renoncé aux miens propres. De l'altruisme égoïste – ou « ego-altruisme – diraient certains (Camus), qui n'a rien à voir avec une quelconque manipulation. Cette relation, si elle flattait certes quelque narcissisme chez moi (mais l'Amour, le vrai, ne le fait-il pas fondamentalement, lui aussi ?...), ne souffrait (d')aucune perversité.
Cher Kadjagoogoo,
Tout d'abord je te remercie vivement d'avoir pris le temps de parcourir ce fil, et d'y contribuer avec autant d'implication.
Je suis désolée de te répondre si tardivement. Ce retard est lié à un événement qui te fera sans doute sourire, si tu te souviens de l'histoire que j'ai partagée ici. Mais d'abord, mes réflexions sur tes propos, qui me touchent beaucoup par leur bienveillance.
Je comprends ta surprise, voire ton émoi, à la lecture du discours de quelqu'une qui se demande si elle ne doit pas, comme nombre d'hypersensibles avant elle, enterrer très profondément et très loin d'ici sa propension à la passion et au feu d'artifice inaugural, par simple terreur de se tromper éternellement, et de revivre la même erreur - le même échec - jusqu'à la fin. Le fait est que, malgré plusieurs longs mois de réflexion, je n'ai pas trouvé meilleure solution que celle-ci. Solution hypocrite - le contraire de l'ego-altruisme ne serait-il pas la misanthropie privée induite par cette hypocrisie ? - qui ne fait qu'approfondir mon sentiment de solitude, et ma peur de devoir le ressentir toujours.
Depuis cette histoire, je crois qu'il est possible de cesser d'aller vers les mauvaises personnes; cesser de se laisser embobiner (ce jeune homme m'avait eue assez simplement, et de façon plutôt très classique, à coups de paroles tendres et d'une attention dont j'avais manqué depuis longtemps). Mais je trouve bien plus difficile, voire impossible, d'identifier le terrain propice à l'expression naturelle de la passion, de l'intensité, de la plénitude primesautières. Au-delà de la difficulté de rencontrer un homme qui saura, sinon se montrer digne, du moins être à l'écoute de ce torrent émotionnel que je cache, je réalise, à plus de trente ans, que je n'ai toujours pas les codes. Aucun d'entre eux, "rien, nada, rac !" comme dirait Claudel... J'ai beau parfaitement maîtriser cette écoute si fine qui nous caractérise et nous permet de déceler les infimes détails de l'attitude de l'autre, je reste incapable de sentir dans quoi je mets les pieds lorsque je fais une rencontre. Etant pleinement occupée à m'interroger à chaque seconde, pendant que je converse avec l'autre, que je pense à l'autre, ou que je projette d'appeler l'autre, je trouve quand même quelques minutes pour faire en sorte que mon émotion enfantine ne se voie pas. Le contrôle. Par orgueil, ne surtout pas laisser l'autre sentir qu'il me plaît. Et dans tout ça, je parviens miraculeusement à faire preuve de spontanéité et de simplicité... qui ne m'aident pas, puisque je rentre chez moi la tête encore plus lourde de questions. C'est là où j'en suis aujourd'hui.
Kadjagoogoo a écrit:
Je loue ta capacité d'analyse, Myma, ta promptitude à reconnaître là tes torts et à restituer à ton amant une façon d'élémentaire correction, si je puis dire, à le restaurer dans ton estime, nonobstant la possibilité qu'il ait pu « mimer » l'attachement initial, en stratège que peut être la gent masculine lorsqu'elle est mue par les raisons naturelles de l'accouplement. Et c'est là que je veux saluer, malgré les apparences de mon questionnement introductif, la pertinence du commentaire lapidaire de Pieyre, qui voulait certainement nous inviter à inscrire l'avidité masculine ici condamnée dans un contexte plus global et ancestral d'une loi naturelle primitive : celle de la reproduction vitale, qui régule depuis toujours le commerce des mâles avec les femelles, que les premiers courtisent périodiquement sans ménager leurs efforts et leurs talents dans cette opiniâtre entreprise de séduction impérieuse, avec, pour finalité, la perpétuation de l'espèce. Schopenhauer éclaire avec force pragmatisme (cynique ?) les tenants et aboutissants de ce qui se joue d'animalité et de nécessité implacables dans nos prétendu phénomène amoureux.
Merci ! Après analyse minutieuse de mon parcours avec le jeune homme dont j'ai parlé ici, et plus largement de mes expériences passées, je dois dire que mon seul tort dans tout cela a été de ne pas vouloir mieux... Pour moi-même. Sans nécessairement tomber dans la vaste question du mérite personnel. Vouloir mieux simplement parce que mieux est mieux que moins bien... A un moment donné, à force de fuir les sources de lumière, faut pas s'plaind' de se cogner dans l'noir ! J'ai enchaîné les expériences douloureuses, lamentables et dévastatrices, parce que j'avais des choses à comprendre. Le temps passant, je les comprends de mieux en mieux, même si cela ne me rend pas foncièrement libre. Quoi qu'il en soit, j'ai fini par intégrer ce que tu décris là : l'animalité sous-jacente, qui pousse pas mal de mâles à "blablater" autant que nécessaire pour parvenir à leurs fins.
Kadjagoogoo a écrit:
Là encore, et malgré les apparences – ce discours clinique et apparemment distancié que je tiens là, en convoquant la caution froide des thèses schopenhauriennes –, je tiens à revendiquer cette nature idéaliste qui nous réunit ici, je crois. Après, je n'en reste pas moi foncièrement lucide, pour savoir que, dans le discours masculin, l'excuse de la « dépression » ou du passage à vide existentiel est souvent un prétexte pour endiguer la mécanique de l'engagement lorsqu'un homme pressent que la cristallisation amoureuse ne sera pas permise. Que n'ai-je entendu d'amies déplorer avoir fait une belle rencontre « prometteuse » avec un type formidable, quand, patratas, celui-ci confessait être en proie à d'inextricables turpitudes et autres abîmes métaphysiques qui le rendaient impropre à amorcer toutes formes de relation sentimentale, cette ambition inappropriée qu'il avait dû déplorer chez l'autre pour fuir de la sorte, au mépris de toute sincérité et de tout courage. Parfois, ces « dépressifs » circonstanciels ont même le toupet d'expliquer que, « tu comprends, tu tombes vraiment mal : je ne suis pas prêt actuellement pour m'investir auprès de quelqu'un, même si tu es une fille extra, patin couffin », alors même que l'initiative de la rencontre avait été prise par eux...
PATIN COUFFIN. Tout est dit ! Mais on ne m'y reprendra plus. J'ai fini par intégrer cette règle extrêmement simple, pourtant largement diffusée pendant des mois par mes proches, qui est : "Quand un homme veut te voir, il te voit." La preuve en est que j'ai appris bien plus tard que ce jeune homme avait, disons, largement profité de la population féminine l'encerclant dans un rayon de 10 kilomètres au moins, au coeur même de sa fameuse période de "dépression"...
Kadjagoogoo a écrit:
A l'instar de Pieyre, je voudrais me désolidariser de ces pratiques masculines, même si la prégnance de mon chromosome Y n'en reste pas moins forte, qui me fait ressentir de l'empathie et de la compréhension pour les schèmes de mes congénères mâles « courageux mais pas téméraires », qui n'assument pas leurs responsabilités et privilégient hélas la logique de l'évitement à celle de la transparence. Et à propos de transparence, j'aime à dire que la naïveté est la transparence de la passion, et c'est pourquoi j'ai le poil qui se hérisse lorsque je vois quelqu'un de passionné s'interroger sur la nécessité ou, à tout le moins, la possibilité d'un alternative stratégique, d'un rognage de sa nature sublime, ce travestissement intolérable à mes yeux... idéalistes.
Je comprends bien, on ne peut mieux, mais comme je le disais plus haut, la peur a tout conquis. Vois-tu, j'ai fait une rencontre tout récemment. Une rencontre dans cette nouvelle ville où j'ai emménagé sur un coup de tête, après l'avoir découverte pendant une fuite de 5 jours, organisée afin de gérer une violente déprime consécutive à cette histoire et à son issue. Je suis arrivée, mes cartons sous le bras; voilà que ce nouvel homme sorti de nulle part étincelait sous mes yeux, et que mon esprit convulsait. Je ne pensais qu'à moi, pourtant. Je ne voulais plus rien d'autre que déballer mes cartons et me plonger dans mes livres. Vous désirez des choses simples, entre vous et vous-même, et c'est le moment que choisit le feu follet pour apparaître. Je n'ai pas sauté à pieds joints dans la mare. Pourtant, chaque matin depuis que je l'ai rencontré (soit un peu plus d'un mois), j'entre en combustion spontanée. Pour le moment, j'ai trouvé une solution de secours : 2 heures de sport chaque jour. Je cours, je rame, j'endure et je soulève des poids, chaque semaine un peu plus gros. Je me popeyises pour éviter de lui dévoiler mon intérêt. Ca marche à la perfection. Nous communiquons comme deux "potes" fraîchement connectés, qui se voient parfois, parce que "c'est chouette" parce qu' "on a le temps"... Surtout rien de sinueux. Rien d'effervescent. Lorsque je voudrais qu'il soit là, j'espère longuement qu'il me fasse signe. Cela marche une fois sur dix, et je m'en contente. Il faut croire que mon courage s'en est allé avec l'eau du bain. Mais je gagne tout de même le réconfort d'une silhouette étonnamment athlétique.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
selfmademan a écrit:Ce que tu décris au sein d'une relation sentimentale, je le vis sur tous les plans, tous les jours. Un décalage profond entre ce qui se passe dans mon cerveau, mon sens de l'idéalité et la réalité des rapports humains. Ajouté à cela que je viens d'entamer une procédure de divorce avec une femme qui a tout fait pour m'isoler et me faire passer pour ce que je ne suis pas, refusant l'idée que je puisse être un zèbre et m'interdisant implicitement de passer un test pour le savoir (ce que je ne manquerai pas de faire prochainement). Alors je ne te raconte pas à quel point je me suis senti hors de tout, hors du monde...
Comme le mentionnent certains commentaires au-dessus, tout se passe dans notre tête, tout est subjectif. Nous nous sommes fabriqué un monde virtuel (qui ne demande qu'à devenir concret). Et, quand deux subjectivités se rencontrent et tentent de s'accorder, ben ça ne fonctionne pas toujours hélas...
Dans certains bouquins, j'ai lu des trucs sur l'hyperesthésie. Il y a peut-être aussi de ça. Tous les sens en éveil, le cœur qui cogne à 100 à l'heure. Ajouté à cela, un très haut degré de moralité et le besoin exacerbé de donner du sens à ce que nous vivons...
Je suis désolée de lire ces choses... Ton post date du 17 juillet. Je me demande où en es-tu aujourd'hui... Une chose est claire pour moi : d'avoir passé le test et d'en avoir eu le coeur net sur mes rayures m'a, à proprement parler, sauvé sinon la vie, du moins l'avenir... Comme nous le disons avec le thérapeute qui m'a diagnostiqué, ce teste ne change en rien qui je suis, mais change tout à ma lecture de mon passé comme de mes aspirations. J'espère donc de tout coeur que tu n'as pas renoncé à le passer, quelles que soient les résistances extérieures.
Pour ce qui est de la subjectivité, évoquée par le très étrange intervenant ci-dessus , encore heureux que tout se passe dans notre tête ! N'est-ce pas pour voir par nous-même que l'on nous a pourvu d'yeux ? Enfin, ce post n'a pour moi pas beaucoup de sens. La "transcendance de la réflexion"... Oui, bon. Je préfère les propos qui me font réfléchir, et les concepts applicables à la réalité - réalité dans laquelle, je le rappelle, nous ne sommes ni tout à fait un cerveau, ni tout à fait une âme.
Myma113- Messages : 135
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Kadjagoogoo a écrit:Exactement. Et voilà pourquoi je ne vais surtout pas te suivre là sur le terrain de la polémique, ne sachant pas encore si tu es à proprement parler un véritable troll ou juste un mec nerveux, agressif et peu soucieux de la notion de cohérence - car, franchement, me faire brocarder pour mon abus de citations lettrées par un "gadjo" (ou "keumé" ou "typos", pour adopter ton sabir chaotique) arborant pompeusement le pseudo de "Pouchkine" (tandis que j'ai emprunté le mien à un vulgaire boys band eighties ) en abusant du name dropping ("je la joue mode Warren, je t'explique façon Boileau", "si tu commences à tourner tes phrases façon Albert Cohen", Kant, BHL, Fitzgerald/Gatsby & Krishna...), cela me fait doucement rigoler, tsss...Pouchkine a écrit:Me rend quand même compte que ce post, là, il est comme un comme un vieil alcoolo par 4 heures de l'aprem un dimanche matin — qu'tauras beau essayer de la comprendre que t'y arrives pas.
Mais puisque tu aimes tant ma fascination cuistre pour Schopenhauer, je vais me faire pédant à nouveau pour te rappeler, à sa suite, que "la première règle d'un bon style, qui suffît presque à elle seule : c'est qu'on ait quelque chose à dire. Avec cela on va loin." Et ce gloubiboulga que tu nous sers ici et là (j'ai jeté un œil à tes autres posts, et c'est la même salade indigeste qui se veut probablement l'expression brute et viscérale - "pure" - du maelström de télescopages fulgurants et hétéroclites qui jaillissent dans ta caboche amochée, ce grand bordel que tu dois envisager comme d'essence géniale) ne risque assurément pas de faire avancer le schmilblick.
Aussi, ne polluons pas davantage le topic de Myma - que selfmademan a d'ailleurs opportunément relancé, sans s'arrêter sur tes inepties, merci à lui. Je vais plutôt te rejoindre sur ton fil de présentation, plutôt, histoire de se marrer encore un peu...
Myma113- Messages : 135
Date d'inscription : 09/04/2016
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Hé bien Myma, je crois que tu as tout dit : tu as rêvé de quelqu'un, de quelque chose, et tu t'es délibérément fermée au réel. Ce qui a été fort agréable une nuit... et ennuyeux par la suite.
https://www.youtube.com/watch?list=PLmCCeoV4wJEwBH6Y_jwdmZg-I_1d9aCOC&v=9S1HJGbw9yo
https://www.youtube.com/watch?list=PLmCCeoV4wJEwBH6Y_jwdmZg-I_1d9aCOC&v=9S1HJGbw9yo
Sun Simiao- Messages : 735
Date d'inscription : 04/08/2016
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Pieyre a écrit:
Ce serait un cynisme au sens originaire alors; et encore, si je suis bien obligé d'être blasé, comme tu le fais remarquer, ce n'en est plus tout à fait.
Mais au sens moderne du cynisme, une simple constatation n'en est pas, sinon que je grossis un peu le trait. Maintenant il est vrai qu'à notre époque et à mon âge, si j'avais davantage d'assurance dans la séduction, je ferais sans doute comme les séducteurs de bas étage.
Mais désespérer qui ? Les jeunes femmes qui se seraient pas au courant de la nature des hommes, ou les jeunes hommes qui se feraient des illusions sur la volonté des femmes de leur résister ? Cela existerait-il donc encore ? Ou alors s'agirait-il de regrets de la part des hommes et des femmes de mon âge ? Je n'y crois pas. On regrette surtout les plaisirs qu'on a pas eus. Quant à ceux qu'on a eus, tant qu'on peut se masquer les souffrances qu'on a causées, il n'y a pas lieu non plus de regretter.
Maintenant, si je suis blasé, c'est parce que tout cela est naturel. Si d'autres époques ont connu d'autres mœurs, c'est parce que des carcans étaient imposés aux femmes et l'hypocrisie aux hommes qui pouvaient les lever.
Cher Pieyre, re !
A vrai dire je vous comprends tous deux, toi et Kadjagoogoo. En vérité, il y a savoir comment ça se passe, là-bas dehors, et il y a l'accepter. Ce n'est pas pareil. C'est dur. Bien sûr que l'on s'en doute, qu'un homme qui fait ceci projette cela, et qu'une femme qui ne fait pas cela prévoit ceci. Encore faut-il l'intégrer... Et l'intégrer veut dire, pour moi du moins, pouvoir participer pleinement à ce ballet. A l'époque (c'était il y a quelques mois à peine mais j'ai tant changé qu'il me semble que cela fait des années), je voulais tant être convaincue par l'Autre que je n'ai pas pris en compte les codes dont j'avais pourtant connaissance, et parmi lesquels celui que tu as si justement évoqué : "un homme qui veut plus chez une femme que sa conquête immédiate prend tout son temps." Il m'est difficile d'accepter cela. J'ai beau le savoir, je ne le comprends pas. Peut-être parce que, contrairement à toi, cela ne me semble pas du tout naturel... Pour moi, on fait l'amour avec un(e) autre lorsqu'on en a envie. Cela peut être deux jours ou deux heures après la rencontre, quelle importance... Ce n'est pas la rapidité du passage à l'acte qui devrait déterminer les conséquences de cet acte, et encore moins le potentiel de cette rencontre. Mais j'applique sans doute un raisonnement mathématique à quelque chose qui ne l'est pas du tout, et qui, pour le coup, m'échappe complètement.
Myma113- Messages : 135
Date d'inscription : 09/04/2016
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Re: L'idéalisme et l'écoute ?
Sun Simiao a écrit:Hé bien Myma, je crois que tu as tout dit : tu as rêvé de quelqu'un, de quelque chose, et tu t'es délibérément fermée au réel. Ce qui a été fort agréable une nuit... et ennuyeux par la suite.
https://www.youtube.com/watch?list=PLmCCeoV4wJEwBH6Y_jwdmZg-I_1d9aCOC&v=9S1HJGbw9yo
Hahaha. J'étais mue par des désirs et besoins inconscients, dont il m'a fallu reconnaître l'existence dans un premier temps, et que j'ai dû identifier dans la mesure du possible, dans un second temps. Je le précise pour tous ceux qui, comme moi, se sont déjà dit : "Je ne comprends pas pourquoi je me prends indéfiniment les mêmes casseroles, j'en peux plus, je suis qu'une merde"... A ceux-là je réplique : "La réponse est en toi, mon coco ! Tu renfermes tout ce que tu dois savoir pour te libérer !" Ce qui, au final, n'a pas grand chose à voir avec l'idéalisme et l'écoute. Puisque l'idéalisme est pour moi un trait de caractère (et peut-être d'autres choses aussi...), et l'écoute, ce qui se produit naturellement dès lors que l'on est présent à soi.
Myma113- Messages : 135
Date d'inscription : 09/04/2016
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