Faire la leçon à son ancien psy qui n'avait rien vu ?

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Message par Nagarok Lun 6 Juin 2016 - 13:07

Bonjour à tous !

Je suis nouvelle ici et je suis vraiment heureuse de vous avoir trouvés. Ça fait plusieurs jours que je parcoure les forums, que je m'imbibe de vos mots, que je jubile quand je m'y retrouve systématiquement ou presque. Quel soulagement... Alors, aujourd'hui, c'est mon tour d'écrire, parce que je viens d'envoyer un mail à mon ancienne psy et que j'ai peur d'avoir été maladroite (comme je le suis souvent quand je veux expliquer quelque chose à quelqu'un).

Une des premières choses que j'ai ressenti en découvrant le continent de la zébritude, c'est la colère contre tout ceux qui n'ont pas compris, qui n'ont pas vu. Mes enseignants au primaire, mes parents et, dernièrement, mon ex-psy, la seule que je sois aller voir dans ma vie après une crise existentielle assez intense liée à la fin de mes études de doctorat. Je lui ai donc écrit, j'ai vidé mon sac (mais gentiment et en lui épargnant beaucoup beaucoup de choses). L'avez-vous déjà fait ? Pensez-vous que c'est utile de les inviter à se former ?


Dernière édition par Nagarok le Lun 6 Juin 2016 - 14:42, édité 1 fois

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Message par Lainie Lun 6 Juin 2016 - 14:02

Bonjour,

Vu comme c'est tourné, on se demande réellement que est le but.

Une réelle pédagogie pour aider ses futurs patients, ou une envie d'assouvir sa colère? Car clairement dans une telle lettre tu ne peux pas concilier les deux. Tu ne peux pas "taper" sur quelqu'un et lui filer des conseils. Il risque de ce braquer. Je pense que tu devrais laisser cette lettre de coté un moment, et la relire moins "dans le feu de l'action". Mais sinon ça peut être utile dans le fond (enfin je trouve).
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Message par Nagarok Lun 6 Juin 2016 - 14:10

Ouais, y'a clairement des deux dedans... C'est juste que comme elle est psy, j'espère un peu qu'elle sera capable de dépatouiller tout ça.

C'est déjà envoyé, mais je la relirai en effet d'ici quelques semaines avec plus de distance.

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Message par Invité Lun 6 Juin 2016 - 14:57

C'est drôle, parce que j'aurais pu être tenté de faire la même chose.
Après avoir démissionné, changé de région et entamé un nouveau suivi avec une nouvelle psy suite à un burn-out, j'étais arrivé chez cette personne dans un état de dévastation complet. Je me suis retrouvé face à une personne qui... je la fais en très bref: disons juste que par exemple, elle me disait que mon suicide ne dérangerait vraiment personne. Pour elle, le but de ma vie était de la passer en parasite de la société, égouéré à vie sur un canapé.
Quelquefois, j'aimerais lui écrire, ou qu'elle puisse voir ma vie. Non seulement le diag, mais la façon dont je suis reconstruit, le fait que, par exemple, non seulement je travaille, mais que mon médecin actuel me demande de freiner d'urgence sur mon boulot bénévole. Et que je n'y arrive pas, parce que même s'ils m'épuisent, ils me passionnent. Que j'aime participer, construire avec d'autres, échanger, donner, aider. Rien que de très normal, mais assez éloigné de l'idéal d'arrêt maladie permanent qui était, selon elle, le mien, de manière irrémédiable et indécrottable.

Pourquoi ne pas le faire ? (promis, là, je ne vais pas parler de moi, mais revenir à ton sujet):

Parce que, et je pense que c'est la même chose pour ta lettre, ça ne sert à rien. Pour avoir commis des ratés pareils, il fallait que nos "psys" respectifs soient caparaçonnés de certitudes étroites, aussi sûrs d'eux qu'ignorants, mais aussi imbus d'un tel mépris du patient, que des lettres de ce genre ne peuvent pas avoir prise sur eux. C'est lancer des tentacules sur une coque métallique bien lisse enduite de savon noir. C'est vouloir attaquer une surface dure et ronde à la percerette. Tu ne peux que déraper dessus. Ces personnes n'en tireront qu'une conclusion: c'est qu'elles avaient bien raison, que nous sommes prêts à inventer n'importe quoi pour "échapper à nos responsabilités", c'est-à-dire ne pas intérioriser le mépris qu'elles nous renvoient, ne pas accepter d'être des minables qui ne méritent qu'une paire de claques comme elles le prétendaient. Toi, c'était le téléphone; moi, c'était la présence obligatoire d'une étudiante, qui me regardait comme on regarde un truc visqueux dans un aquarium, d'autant plus que la titulaire accueillait chacune de mes réponses d'une moue dégoûtée la plus appuyée possible.
A n'en pas douter, ces "psys" auraient vu la douance comme une excuse, un truc inventé par les cancres pour se gonfler l'ego, etc.

En fait, j'ai écrit à ma psy. Juste en partant. Je lui ai fait un courrier expliquant pourquoi je mettais fin au suivi. J'ai repris ses propres termes et j'ai conclu en gros: si vraiment je suis l'individu répugnant que vous décrivez, alors, tout est dit, la vérité est proclamée, je n'ai plus qu'à remâcher cette paresse et cette lâcheté dont vous m'avez répété qu'elles étaient mes caractéristiques profondes, et c'est fini. Je ne sais pas ce que j'en attendais. Pas grand-chose je pense hormis de ne pas être relancé au téléphone.

L'idéal serait que ces personnes apprennent par des tiers ce que nous sommes devenus depuis, comment nous avons guéri en faisant exactement le contraire de leurs prescriptions, comment notre vie montre à quel point leurs jugements à notre égard étaient à l'ouest. Peut-être que dans une simple optique professionnelle ça les ébranlerait un peu. Et encore...

Le vrai problème, c'est qu'un psy ne doit pas porter de jugements de ce genre sur ses patients, c'est une faute professionnelle et humaine. S'il s'arroge le droit de le faire, il se place déjà si au-dessus de ses patients, et de la déontologie de son métier, qu'il est douteux que quoi que ce soit le fasse redescendre de son piédestal.

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Message par Nagarok Lun 6 Juin 2016 - 15:17

Tu as raison... On en revient à l'envie d'expliquer aux gens par A + B pourquoi ils ont tord, en fait. Et très souvent on se heurte à leur propre mal-être qui ferme les portes de l'échange. Mais les psys ont un tel rôle à jouer que je n'ai pas pu m'empêcher de lui écrire. Je ne sais pas si elle répondra. Je dois avouer que je stresse un peu à cette idée, parce que j'imagine que si elle le fait ce sera pour me démolir (toujours l'impression qu'on va m'en vouloir quand je dis enfin les choses telles que je les ai ressenties...).

Ta psy ne t'a donc jamais recontacté après ce courrier ? Sad La présence d'une assitante pas plus réceptive qu'elle pendant vos séances... Ça m'aurait doublement bloquée. Quelle expérience pourrie...

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Message par Gabriel Lun 6 Juin 2016 - 15:41

Moi, j'essaie de tourner la page pour m'orienter vers de nouvelles aventures. Mon psychiatre était gentil, mais pas très efficace. Bon, on ne se voit plus et je suis suivi par une psychologue. Je n'éprouve pas le besoin d'évoquer avec lui les quelques années pas très utiles passées ensemble. Mon psychiatre du CMP est très peu accompagnant, il se décharge du suivi sur les psychologues. Pourquoi pas...

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Message par Invité Lun 6 Juin 2016 - 16:31

Ce sujet dans son ensemble me parait évoquer la question relative à l'importance d'une intervention psy dans la vie. Je parle sans doute sans savoir mais, à mon avis, il m'ennuierais que le psy pilote ma vie ainsi au travers d'injonctions et de paroles peu nettes.

Il faut garder les clés du camion comme il est dit et ne surtout pas déléguer sa vie ainsi, hélas y compris quand on est mal. Facile à dire certainement.

Cela dit et je vais peut être provoquer des hauts de cœur, avec le potentiel intellectuel ainsi mis à jour je pense que chacun possède les armes pour s'en sortir : car (autre bombe) être intelligent c'est s'assurer un recul qui permet d'envisager toute situation sans affolement et avec intelligence, c'est à dire en prenant soin de considérer tous les facteurs Et tous les enjeux possibles en admettant aussi l'erreur possible ce qui permet de relativiser les décisions et choix ainsi pris.

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Message par Invité Lun 6 Juin 2016 - 17:06

Nagarok a écrit:Ta psy ne t'a donc jamais recontacté après ce courrier ?

Bizarrement, non.

Ce sujet dans son ensemble me parait évoquer la question relative à l'importance d'une intervention psy dans la vie. Je parle sans doute sans savoir mais, à mon avis, il m'ennuierais que le psy pilote ma vie ainsi au travers d'injonctions et de paroles peu nettes.

Il faut placer ça en contexte: quand tu vas en voir un, c'est que tu n'arrives plus à piloter toi-même, que tu ne sais plus comment faire et que tu as besoin de conseils. Il n'est d'ailleurs pas censé répondre par des "injonctions". Mais il y a des situations de détresse où tu n'es plus en état de lever la main vers les leviers. Et elles ne prendront pas fin toutes seules.
Son rôle est de restaurer l'autonomie du patient.

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Message par Invité Lun 6 Juin 2016 - 17:42

Ok quand la consultation ne perdure pas. Restaurer l'autonomie à coup de séances qui s'étalent sur des décennies ... J'ai du mal à comprendre.

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Message par Nagarok Lun 6 Juin 2016 - 18:01

La particularité des consultations dont je vous parle tient non seulement au fait qu'elles interviennent à un moment critique de ma vie (comme beaucoup) mais aussi à une période où je ne savais pas que j'étais zèbre. Du coup, je pense que je croyais aussi trouver chez un psy la compréhension que je n'avais jamais trouvée ailleurs, j'espérais une sorte d'alignement empathique, enfin ! Comme je ne savais pas ce que j'avais (ce que j'étais) depuis tant d'années, j'avais placé beaucoup d'attentes dans ces séances. Le frustration est d'autant plus grande quand le psy se contente de nous renvoyer les mêmes choses qui nous ont été renvoyées toute notre vie : on n'en tire absolument rien de positif. En plus, comme on a tendance à se dire qu'il sait ce qu'il dit (en tout cas plus qu'une rencontre lambda), on culpabilise d'autant plus d'être incapable de changer. Il vient juste confirmer notre inadéquation et notre nullitude à évoluer.
Voilà pourquoi je m'interrogeais sur la pertinence de l'informer de mon cas, maintenant qu'il est "révélé" - comme pourrait le faire des patients Asperger non-détectés aussi, par exemple, et mal accompagnés par un psy qui n'avait décidemment rien compris.

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Message par Eclipse lunaire Mar 7 Juin 2016 - 9:44

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Dernière édition par Eclipse lunaire le Ven 10 Juin 2016 - 14:27, édité 1 fois
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Message par Oo7M Mar 7 Juin 2016 - 14:51

Je découvre ce sujet et comprends la réaction de la lettre...

Toutefois, et au risque de ne pas me faire beaucoup d'amis, je rejoins parfaitement l'analyse de izo sur le rôle des psys surtout si on ressent que l'on a des aptitudes en soi... Qui peut prétendre mieux nous connaître que nous même?

Cela dit, je pense qu'écrire pour évacuer est une sacrée bonne chose. Par contre, envoyer n'est pas une bonne solution (c'est vrai dans le cas de beaucoup de rupture où il vaut mieux prendre bcp de recul). Cela révèle la fragilité intérieure et n'a à mon sens aucun but louable. C'est bien que la colère sorte... Après la sagesse apprend que la diriger à l'encontre de quelqu'un est rarement salvatrice sur le long terme, même si elle soulage sur l'instant.

En effet, comme dans tous les métiers, il y a des gens compétents, bienveillants, d'autres moins. Si la relation patient/psy ne colle pas et qu'elle tourne à une relation déstructurante, négative et perverse, je ne vois ni l'utilité de continuer, ni celle de vouloir changer la personne en face (puisqu'elle ne résonne pas à priori suivant la même logique et les mêmes valeurs et sera donc insensible à tout échange argumenté).
En plus, en tant qu'hypersensible zébrée diagnostiquée, il y aura un effet boomerang atroce (si elle répond, soit je vais être encore plus affectée, soit il va falloir que je ré-argumente; si elle ne répond pas, c'est de ma faute...) => STOP !!!

Voyez le positif à savoir que vous vous comprenez désormais mieux et que vous avez réussi à vous comprendre mieux qu'une/un professionnel que vous admiriez sûrement. Alors souriez, et ayez beaucoup plus confiance en vous et en vos aptitudes! Soyez votre propre guide et je suis persuadé que vous allez ainsi provoquer des rencontres très enrichissantes et bénéfiques Smile
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Message par Invité Mar 7 Juin 2016 - 15:22

Bonjour Nagarok, bienvenue tout d'abord

Je n'ai pas lu toutes les réponses, (la flegme Embarassed) alors peut-être que je vais répéter quelque chose de déjà dit.

Tu as du beaucoup parler avec ta psy. Elle ne t'a pas parlé de ta douance certes. Mais finalement n'est-ce pas en t'ouvrant à elle, que tu as pu te découvrir et ainsi découvrir cette particularité ?
Je pense que c'est ce qui s'est passé pour moi. Je voyais une hypnotherapeute, on parlait beaucoup de mon fils. C'était très dur à l'école pour lui et je me posais beaucoup de questions.
Pourquoi un jour on se dit : "tiens ça se trouve il est précoce ?" ou dans ton cas "je suis peut-être HQI?".
N'est-ce pas tout le travail interpersonnel fait avec la psy qui t'a amené à te poser les bonnes questions ? (Ou à être prête à l'entendre de quelqu'un autre)


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Message par Nagarok Mar 7 Juin 2016 - 15:48

Coucou Parisette,

Non, malheureusement, ça ne s'est pas vraiment passé comme ça pour moi. J'étais assez fragile quand je suis allée la voir et je pense que j'attendais trop de ces séances. Mais, comme je l'expliquais rapidement plus haut, au fil de nos discussions elle m'a invitée à mieux gérer mes émotions, à ne plus tout prendre personnellement, à laisser les autres être libres d'être ce qu'ils étaient (avec ma tendance à tout analyser, je ne comprenais pas la logique des réactions de certaines personnes, ce qui donnait lieu à des épisodes de frustration et de colère).

Au fond elle avait raison bien sûr, mais au bout d'une dizaine de séances, voyant que je n'arrivais pas à avancer assez vite j'imagine (je ne savais pas comment me changer, comment arrêter de chercher à comprendre les autres, comment cesser de m'attrister du jugement trop rapide qu'ils pouvaient parfois porter sur moi et la vie en générale - ça faisait des années que j'essayais de prendre sur moi, de faire ce que l'on attendait de moi, de me conformer, de rentrer dans le moule... sans définif succès, sans sentiment d'être heureuse et à ma place), j'ai senti qu'elle commençait à s'impatienter, comme si elle ne comprenait pas pourquoi ça n'avançait pas.

Je lui ai demandé au bout de combien de temps les gens arrêtaient de la voir et elle m'a répondu que la plupart des problèmes étaient réglés en quelques séances mais que certains avaient besoin de parler toute leur vie, même si au fond ils n'avaient plus vraiment de problèmes. Je sentais un petit fond de mépris pour cette dernière catégorie, et je savais que ça m'était aussi un peu adressé. Avant la séance suivante, je lui ai écrit que j'étais assez forte pour continuer seule et que je voulais en rester là. Elle m'a répondu "C'est noté. Bonne continuation. Cordialement."

Mais je n'allais pas mieux. Le mal-être était toujours là. Il avait même redoublé car désormais j'avais une sorte de confirmation "professionnelle" que tout était de ma faute, que j'avais seulement à me secouer les puces, que je ne travaillais pas assez sur moi-même, sur l'acceptation totale des autres, sur le laisser-aller, etc. Or, en tant que surdoué, je pense qu'on ne se sentira jamais tout à fait comme ça. Il y aura toujours ce fameux décalage dont tant de bouquins parlent. Par contre on peut l'accepter, l'apprivoiser et finir par mieux comprendre ses réactions, ses tristesses, ses moments de doute et de honte voire réussir à les anticiper, les canaliser et les dépasser. En tout cas c'est comme ça que je me sens depuis que j'ai pu poser des mots sur mon mal-être, présent depuis la petite enfance.

Ça a eu l'effet d'une bombe, sans blague. Il m'a semblé que j'étais plus naturelle dans mes interactions sociales à partir de là. Comme si j'arrivais enfin à me dire "si la personne n'aime pas ce que tu es, ce n'est pas grave, tu n'as pas à changer". Je n'en fais pas une excuse pour être infecte et manquer de tact, au contraire même, car on dirait que comprendre enfin que je fonctionne différemment de la plupart des autres m'apaise énormément : soudainement, se faire comprendre n'est plus si nécessaire. Je ne me valorise plus dans le regard de l'autre, je n'attends plus sa validation, parce que je sais ce que je suis et, surtout POURQUOI je suis comme ça.

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Message par Invité Mar 7 Juin 2016 - 17:32

Comment es-tu arrivée à la douance ?

Ta psy semble manquer de tact. Dans l'idéal faudrait passer par le bouche à oreille pour en trouver un(e) bien.

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Message par Invité Mer 8 Juin 2016 - 0:48

Je me suis posé la question avec le dernier psy que j'ai vu. Je repartais doucement vers la douance sans arriver à mettre un mot sur le "syndrome". Sans le savoir, je lui ai sorti la majorité des caractéristiques de la surdouance lors de notre ultime rendez-vous avec une demande pressante "mais c'est quoi?" parce qu'il me manquait le "lien" entre tout ça, le concept qui engloberait tout et le nom de cette "maladie" pour continuer à m'accepter. Tout ce qu'il a su me dire, c'est "c'est votre fonctionnement" (rassurant parce que ça veut dire que lui, rien ne le choque et que c'est donc parfaitement acceptable!). Après recherche et contact avec la psy qui m'avait fait passer les tests, les souvenirs étant remontés, je me suis posé la question de lui en parler.
Sauf que ça lui aurait apporté quoi?? Pas grand chose, hormis savoir qu'il a fait une erreur de diagnostic (pour lui, mes questionnements tout azimut, c'était de l'angoisse. MDR!! C'est une curiosité exacerbée, qui a de nombreux objets mais que je n'approfondis jamais! A l'époque, je savais qu'il se trompait mais il n'a pas voulu en démordre). Et puis, ça m'aurait apporté quoi? Une petite "vengeance"? Lui faire savoir qu'il s'est trompé? Oui, ça peut être utile mais... hormis la satisfaction d'avoir trouvé la réponse moi-même, cela ne servira pas aux autres et je doute, même s'il se remettra sans doute en cause, que ça lui permette d'aider d'autres personnes, même s'il se renseigne. Donc j'ai laissé tomber! Si je suis amenée à le revoir pour une période de "débordement", il va me demander comment je vais et je vais mentionner cette redécouverte en passant mais ça s'arrêtera là en ce qui me concerne.

Le truc, c'est que j'ai l'impression que les psys ne sont pas formés à la douance et qu'ils restent des êtres humains faillibles. Le "c'est votre fonctionnement" voulait sans doute dire que pour lui, ce fonctionnement atypique est viable et ne pose pas de problème pour ma santé mentale alors que j'avais un réel besoin de compréhension globale de ma différence pour justement l'accepter pleinement en mettant un nom (ou des noms) dessus. On m'aurait dit que j'étais schizophrène, ça ne m'aurait fait ni chaud ni froid car ça ne change rien à ce que je suis et j'ai vécu avec ces différences jusqu'ici donc ma foi, si j'ai surmonté ou vécu avec mes handicaps, il n'y a pas de raison que ça ne continue pas!
Et la psychologie, c'est compliqué car le vécu personnel entre en jeu. Peut-être que sur le moment, mes questionnements lui ont rappelé un ancien patient angoissé qui a réussi à gérer ses angoisses et a avancé dans sa vie? Donc pour lui, cela tombait sous le sens que ce soit de l'angoisse surtout que je suis émotive.

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Message par Nagarok Mer 8 Juin 2016 - 8:22

Je comprends mais est-ce que le rôle du psy ne consiste pas aussi, à partir de symptômes, à évacuer progressivement différents diagnostics pour trouver celui qui est bon ? Il me semble qu'ils ont un rôle important à jouer auprès de ceux qui vont mal et, parce qu'ils ont déjà fait l'effort de se former, pourraient faire celui d'accueillir une nouvelle explication et d'envisager désormais que certains de leurs patients ne souffrent pas d'angoisse ou de stress mais de douance.

J'ai passé des heures à chercher avec elle un éventuel traumatisme de mon enfance qui expliquerait pourquoi je suis aussi attentive à la réaction des autres, et j'avais seulement des épisodes banaux à lui présenter, que j'avais pourtant mal vécus. Je ne pouvais me résoudre à me dire que j'étais tout simplement très ou trop sensible. Sans doute que ça témoignait d'un manque d'acceptation de moi et que, même sans découvrir ma douance, j'aurais pu avancer là-dessus, mais il y avait trop de choses, un gros paquet de noeuds, qui faisait que je me sentais différente...

Parisette, je suis arrivée à la douance parce qu'une amie à moi a recontré un zèbre qui est devenu son petit copain et lui a dit un jour qu'elle était sans doute zèbre elle aussi. Elle ne l'a pas cru, elle ne comprenait pas, elle ne pouvait pas être comme lui puisque toute sa vie elle s'était trouvée nulle, etc. Elle a lu des bouquins et est allée voir une psy. Après quelques séances, celle-ci lui a dit qu'elle était sans doute surdouée (la psy l'était elle-même) car elle voyait dans son mode de fonctionnement des traits caractéristiques. Mon amie est alors allée se faire tester, car elle avait besoin d'une confirmation "matérielle". Le test a confirmé qu'elle était surdouée. Elle a fini par me dire qu'elle pensait que je l'étais aussi. Depuis je me renseigne, je lis beaucoup, j'appréhende de passer le test mais je me dis de plus en plus que je devrais car, un peu bêtement peut-être, j'ai besoin d'une validation externe et objective pour être enfin apaisée sur mon cas, même si la certitude de mon amie a déjà bouleversé ma vie. Dans un sens très positif.


Dernière édition par Nagarok le Mer 8 Juin 2016 - 9:19, édité 1 fois

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Message par Invité Mer 8 Juin 2016 - 9:07

"C'est votre fonctionnement" ne poserait, en théorie, pas de problème si ledit fonctionnement était vraiment compris. Or, s'il n'y a qu'un diagnostic d'angoisses, il est à côté de la plaque.

En outre, même si quelques années après on peut dire que l'étiquette est secondaire du moment qu'on se connaît vraiment, et qu'elle peut même être pernicieuse en nous amenant à nous focaliser sur ce que sont "les surdoués" plutôt que sur "le surdoué que nous sommes, nous" et sur ce qui nous est propre, que ça soit ou non classique de la douance, cet acte d'apposer une étiquette, de nommer "le gros" du problème est une étape qui semble indispensable. Une façon de dégrossir avant d'affiner et de saisir, en effet, notre fonctionnement, dans ce qu'il a de spécifique parmi la population des surdoués.

C'est quelque chose qui peut paraître difficile à comprendre quand on n'a jamais éprouvé de problèmes au point d'aller consulter un psy, qu'on a toujours été au clair avec son propre fonctionnement. Là, oui, dans ce cas, pas besoin d'étiquette ni de psy. Mais pour ceux d'entre nous que la vie a ballottés au point de sentir le sol manquer sous leurs pieds, c'est une planche de salut, même si bien sûr, le but n'est pas de passer sa vie à l'étreindre.

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Message par Invité Mer 8 Juin 2016 - 9:29

Nagarok a écrit:[...]envisager désormais que certains de leurs patients ne souffrent pas d'angoisse ou de stress mais de douance.

Nagarok, je révèle cette phrase. On ne souffre pas de douance... la douance c'est ce qui caractérise ton profil cognitif, mais ce n'est pas une maladie.
L'angoisse est due à tes questionnements incessants et à ton fonctionnement atypique.
Même si tu te fais tester, l'angoisse serait toujours là. Parole d'une grande anxieuse.
Donc c'est bien ça qu'il faut traiter. Effectivement, on ne va peut être pas le traiter de la même façon si on sait que tu es HQI

Pour le test, c'est un éternel débat sur ZC. Je trouve que pour ceux qui se sont sentis nuls toute leur vie, passer le test permet de ne plus douter.

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Message par Nagarok Mer 8 Juin 2016 - 10:03

Mais la douance peut expliquer l'origine de la souffrance, c'est ce que je voulais dire.


Dernière édition par Nagarok le Mer 8 Juin 2016 - 10:11, édité 1 fois

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Message par Nagarok Mer 8 Juin 2016 - 10:06

C'est exactement ça, selon moi :
Fusain a écrit:"cet acte d'apposer une étiquette, de nommer "le gros" du problème est une étape qui semble indispensable. Une façon de dégrossir avant d'affiner et de saisir, en effet, notre fonctionnement, dans ce qu'il a de spécifique parmi la population des surdoués. [...] pour ceux d'entre nous que la vie a ballottés au point de sentir le sol manquer sous leurs pieds, c'est une planche de salut, même si bien sûr, le but n'est pas de passer sa vie à l'étreindre."

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Message par Invité Mer 8 Juin 2016 - 12:19

Nagarok:
En fait, je lui ai dit qu'il se trompait complètement sur l'angoisse (vu que ce n'est pas ça du tout, je suis quand même quand je suis angoissée!!!) mais que c'était un besoin impérieux de comprendre les choses dans leur ensemble pour bien en intégrer les tenants et les aboutissants. En même temps, si ça se trouve, il suivait peut-être un patient vraiment angoissé et ça lui renvoyait cette image.

Fusain:
Oui, le psy a un rôle de diagnostic mais il peut se tromper. J'ai été traitée durant des années pour des soucis respiratoires et que je prenne ou pas mes médicaments n'y changeait rien. Il a fallu un changement de médecin pour qu'on convienne d'un arrêt du traitement, il avait déjà eu un cas comme moi et donc savait que ça existait et les signes cliniques associés. J'aurais fini par arrêter de moi-même car ce traitement ne m'apportait rien mais bien plus tard, à l'âge adulte.
Un psy/ médecin va se baser sur ses connaissances théoriques mais surtout sur ce qu'il connait en nous comparant aux patients traités par le passé, c'est un être humain, faillible et pas omniscient.
Après, j'ai toujours été "active" face aux médecins "bonjour, je viens parce que j'ai a priori telle maladie, j'ai tels symptômes et j'ai déjà mis ça en place" (du genre, "bonjour, je viens pour ma pharyngite annuelle, j'ai mal à la gorge et j'ai utilisé des tisanes avec beaucoup de miel, je suis restée au chaud en attendant de vous voir"). S'il me dit que je me trompe, c'est son métier, il sait normalement mieux que moi mais je me connais mieux qu'il ne me connait. Mais c'est avant tout un être humain qui peut se tromper et ne connait pas toutes les maladies. D'où l'idée de l'informer pour qu'il se renseigne si je suis amenée à le revoir.

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Message par Alex_43 Mer 8 Juin 2016 - 12:34

J'ai fait d'énormes "progrès" parce que je suis passé par des aides extérieures (pas des psychologues en titre) qui précisément n'ont pas tenu compte de cet aspect de ma personnalité.

C'est d'ailleurs la seule façon pour moi de ne pas rester à la surface et d'éviter de s'entendre dire : "vous ne pouvez rien y changer, c'est votre façon de fonctionner". Ça rassure de se croire compris, ça permet d'être soulagé, mais les symptômes resteront presque invariablement là.

Dit autrement : la surdouance n'explique aucun de nos problèmes, elle ne peut que les modifier, souvent en les amplifiant (c'est d'ailleurs son aspect sournois car on croit que les "non-surdoués" ne souffrent pas). Sinon, nous aurions tous les mêmes problèmes, présenterions les mêmes symptômes, et nous formerions un cas unique chez les médecins, les psys et autres thérapeutes. Clairement, ce n'est pas avéré, et pour cause : nos problèmes viennent de notre vie, de notre passé, de notre enfance, de nos traumatismes, bref de notre histoire personnelle. C'est le seul point d'entrée pour se comprendre et se sortir des maux que nous endurons. Ce n'est bien sûr que mon opinion...
En tous les cas, bonne chance dans ta quête Smile.

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Message par Nagarok Mer 8 Juin 2016 - 12:44

Je comprends ce que tu veux dire et je suis d'accord avec toi, même si je ne suis pas aussi tranchée. De la même manière qu'on a tous des problèmes différents, peut-être que l'un de mes problèmes, spécifique à moi, était ce besoin fondamental d'explications, de trouver une cause, pour pouvoir avancer et arrêter de culpabiliser comme si TOUT dépendait de moi. Je ne sais plus qui disait que, pour les surdoués non-diagnostiqués, la "normalité" devient un idéal, la perfection à atteindre, et c'est source de beaucoup de souffrances. À partir du moment où je sais qu'il y a une explication plus ou moins rationnelle à certaines de mes "tendances", je peux bien mieux travailler dessus et en arrêtant de me trouver nulle et de pester contre mon incapacité à changer assez pour devenir "normale".

J'aurais détesté que l'on me dise "vous ne pouvez rien y changer" et ce n'est pas ça que je cherchais. Mais il est bon de savoir quel est le terreau de départ, pourquoi on pense parfois comme on pense, pourquoi on peut se sentir autant en décalage, pourquoi on passe pour quelqu'un de bizarre, pourquoi on se passionne autant pour des trucs qui ennuieraient très vite quelqu'un d'autre... Ça permet de mieux comprendre les autres aussi et de s'y adapter au lieu, comme souvent dans mon cas, de sortir frustrée et en colère de mes échanges, puisque je comprend très précisèment désormais pourquoi il n'y pas lieu de chercher en eux certains modes de fonctionnement / de raisonnement qui me sont propres (pas (seulement Wink )parce que je suis une chieuse, une fille "prise de tête", mais parce que je pense différemment).

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Message par Ptérodactyle Mer 8 Juin 2016 - 14:44

Nagarok a écrit:Mais la douance peut expliquer l'origine de la souffrance, c'est ce que je voulais dire.

Peut être que oui dans certains cas, non dans d'autres. 
Ce qui est observable et transposable par le biais de ce forum, c'est le nombre récurrent de questions psychologiques sur les modes de fonctionnement qu'entraînent la douance.
Et vu qu'on ne possède pas toutes les réponses aux origines, aux causes et aux conséquences d'être "sur-efficient" cela demande donc des recherches sur ce thème.
Que ce soit des recherches médicales, psychologiques, scientifiques...

Donc j'ai cherché et j'ai trouvé une recherche expérimentale sur la corrélation de certaines souffrances et le haut potentiel (anxiété généralisée, estime de soi et troubles anxio-dépressifs élevées observés lors de cette étude).
source : science direct 

Prudence quand même avec ce que je retranscris, ce qui s'applique à certains ne s'applique pas à d'autres. L'intelligence n'implique pas forcément, je pense, des troubles associés au fonctionnement d'une personne ni à l'obligation d'être suivi par un psy.

Enfin pour revenir à ta question initiale, je pense que tu as bien fait. Au moins en agissant de la sorte tu tournes la page et tu passe à autre chose.

C'est passionnant le cerveau quand même... study
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Message par Invité Mer 8 Juin 2016 - 21:46

Ca dépend, une part de mes soucis vient de mon passé et quand j'ai liquidé ça, il me restait des aspects inexpliqués de ma personnalité que je ne pouvais plus vraiment masquer. Je suis différente de la majorité des gens, ça me cause des soucis mais j'avais besoin de comprendre d'où ça venait pour l'accepter et me sentir "complète" en un sens car j'avais retracé tous les aspects de ma personnalité et mis une étiquette dessus avec l'origine des soucis pour pouvoir soit les traiter, soit les accepter pleinement (même si ce fut long). Mais ça dépend des personnalités.

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Message par lauraneb Ven 10 Juin 2016 - 13:34

je me pose la question si le probleme de la douance n'est pas seulement de vouloir passer toutes les émotions vécues ou à vivre par le filtre de l'intellec et de l'analyse afin de s'en distancier, au lieu de les vivre tout simplement. apres avoir des émotions est purement humain et non exclusif... à méditer sans doute...
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Message par Nox Borealis Ven 10 Juin 2016 - 14:01

Honnêtement je suis impulsif, après je ne vais pas repartir sur le : "je sais pas si jsuis un vrai zèbre", ce sera toujours ça de gagné, les zèbres peuvent aussi développer une hypersensibilité, d'ailleurs je me posais la question hier donc t'es la femme qui tombe à pic, zèbre qui analyse, anticipe et contrôle ses émotions (rationnalité) vs zèbre qui n'y arrive pas ou difficilement (émotivité), ce serait intéressant d'avoir des points de vues variés, en tout cas le point que tu évoques est très intéressant
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Message par lauraneb Ven 10 Juin 2016 - 14:33

- analyser et controler permet sans doute de ne pas ressentir ses emotions ( je l'ai fait pendant tres longtemps et le controle est juste une illusion)
- hyperémotivité est peut etre une surévaluation ou un surinvestissement de l'émotion par des blessures infantiles
- la ressentir telle qu'elle est, l'accepter pour ce qu'elle est, permet de se demander pourquoi elle est là, pourquoi elle est comme ça, et si elle est pas disproportionnée aux faits (ce qui est le cas dans 95%), si elle est une réponse aux faits vécus ou une activation d'une blessure antérieure...
mais tout ça n'a rien a voir avec la douance ; tous les etres humains sont soumis à l'émotion et ses problématiques.
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Message par Nox Borealis Ven 10 Juin 2016 - 15:13

C'est nous avons des personnalités, l'intelligence différente des zèbres n'est qu'une partie de celle-ci, c'est comme si on analysait une galaxie à partir d'un système stellaire
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