Volonté sous sédatif lourd

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Message par Ender2912 Ven 17 Juin 2016, 13:20

Bonjour à toutes et à tous,

Cela fait maintenant quelques mois que j'ai été officiellement diagnostiqué zèbre. J'ai porté, durant cette période, une atttention fébrile à ce sujet, à travers des articles liens et autres messages postés sur ce forum.

L'origine de cette démarche est venue de l'analyse de mon hypersensibilité, du sentiment de ne pas être conforme au moule, d'être en dehors de moi et ce, notamment dans ma vie professionnelle qui m'a toujours pesée.

Les premiers temps qui ont suivi ce diagnostique, j'ai ressenti comme un grand soulagement, un regain de confiance en moi (si on peut appeler ça ainsi, mon estime pour moi même visant assez bas).

Et depuis quelques temps, j'ai perdu le fil. Je suis retombé comme un soufflé. J'ai totalement perdu de vue les objectifs qui auraient pu découler du constat d'une meilleure connaissance de moi meme.
Au boulot, je me laisse presque totalement aller. Je fais le strict minimum et même cela me pèse lourdement. J'ai besoin de changement mais mon abattement actuel m'empêche systématiquement de prendre le dessus et d'aller de l'avant.

Le plus dur actuellement serait de me fixer des objectifs courts termes voire très courts termes mais cela je n'en ai jamais été réellement capable.

Si vous avez déjà vécu ce genre de période de marée basse, voire d'asséchement, je serai de curieux de savoir ce que vous avez réussi à mettre en oeuvre et surtout comment vous avez pu le faire dans un état d'apathie profonde?

Merci d'avance pour vos conseils, témoignages.

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Ender2912

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Message par Omnia vanitas Ven 17 Juin 2016, 13:50

J'ai déjà connu des périodes de marée très basse aussi. On s'en sort, mais il faut réussir à se rassembler, à rassembler les petits morceaux de soi qu'on avait laissé un peu partout sur la plage... pour que la marée les reprenne. J'ai l'impression que là tu traverses un passage de "ok, et après ?" où tu réalises que le diagnostic n'a pas fondamentalement changé tes problématiques quotidiennes, d'où le découragement. Mais ce n'est qu'une étape. Le diagnostic est une information sur toi à laquelle tu t'es donné accès, mais c'est toi qui reste maître des changements que tu souhaites apporter dans ta vie. Et pour ça, je pense qu'il faut y aller pas à pas, à l'intuition.

Au sujet de la "conformité" (une angoisse qui m'a beaucoup travaillée moi aussi) : les gens (intéressants) préfèrent largement ce qui sort du cadre (tout en restant sain), l'originalité est une chance ! Donc au feu la conformité. Tout au plus il faut savoir la "jouer" un peu lors de certaines situations sociales particulières, mais sans plus.

Ma méthode perso pour la renaissance (utilisons les grands mots, mais je ne pense pas être si à côté) passe par plusieurs phases, dont certaines sont très pragmatiques :

- réaccorder de l'attention au corps (s'il a été un peu laissé pour compte dans la période qui précède), c'est à dire : prendre un peu soin de son sommeil, faire gaffe à bien s'alimenter (me concernant les anxiétés me coupent l'appétit et m'empêchent de dormir, et après je perds du poids, me transforme en zombie et après je suis logiquement dans le creux de la vague... ), et enfin faire un peu de sport pour rééquilibrer un peu la tête et le corps.

- cultiver le terreau qu'il y a dans sa tête : lire, discuter avec des gens dont on apprécie la vivacité intellectuelle, ou chercher à en trouver s'ils font un peu défaut, si tu arrives à t'exprimer dans une pratique artistique, fais le plus souvent ...

- plutôt que le mot "faire des projets", définis des choses que tu as envies de faire ou des moments que tu as envie de vivre à court terme. Et si tu as la chance d'avoir un entourage bienveillant, essaie de passer du temps à ses côtés, ça aide aussi pas mal pendant les périodes de vide. Est-ce que d'ailleurs tu as pu parler du diagnostic à certains de tes proches ?

Mais si je transpose un peu mon vécu avec ce que je lis dans ton message, j'ai l'impression que cette vie professionnelle qui te pèse est une partie du problème. Souhaiterais-tu en changer ? Qu'est-ce qui te pèse au juste dedans ? Si tu pouvais y apporter des adaptations, quelles qu'elles soient, quelles seraient-elles ?

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Message par Ender2912 Ven 17 Juin 2016, 14:28

Bonjour HazaH,

Merci beaucoup pour ton message. Ca remonte un peu le moral Smile

Les premiers temps après le diagnostic, il est vrai que j'ai ressenti un regain d'investissement, tant sur le plan physique qu'intellectuel. Mais chez moi ce genre d'état de grâce (si je puis dire) n'a pas vocation à durer. Ce tempérament en dent de scie est ce qui me fait le plus de tort et j'en ai bien conscience.

J'ai des projets qui me tiennent à coeur et notamment artistiques et intellectuels mais effectivement comme tu le pressens, le neoud (gordien) du problème vient bien de ma relation à mon travail.
Je suis de plus en plus convaincu que je ne suis surement pas à ma place. Je travaille en tant qu'ingénieur d'étude sur des sujets relativement complexes techniques et physiques. Très intéressant au demeurant mais cela ne m'épanouie guère.

Je sais que j'ai régulièrement de changement et je pense que depuis quelques temps je suis en totale saturation. Mais plutot que de prendre du repos j'ai tendance à m'obstiner dans le mal. J'aurai l'impression de tricher, de fuir.

Bref, je pense que tu as bien saisi l'idée en tout cas et de ce que tu me dis en philigrane tu as dû toi-même passer par des épreuves similaires.

Je pense de plus que tu as tout à fait raison quand tu dis que plutot que de faire de grands projets, il est absolument nécessaire dans un premier temps, de se focaliser sur l'instinctif, l'"animalier", des sensations brutes, plaisir simple/immédiat pour donner ce coup de boost qui aidera à aller de l'avant.

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Message par Omnia vanitas Ven 17 Juin 2016, 14:40

Attention à ne pas trop persévérer dans ce qui te fait du mal, sinon c'est le burn-out que tu risques (expérience vécue inside youpi). Je pense que ce n'est pas tricher que de jouer à cache-cache avec ce qui nous heurte, c'est au contraire essayer de faire preuve de raison, sur le mode "tu me vois, tu me vois plus" ... mais c'est d'autant plus compliqué quand on a un grand investissement émotionnel dans son boulot (et je sais aussi de quoi je parle...)

Bref, concernant le boulot je n'ai hélas pas de solution miracle. J'ai déjà testé deux options :
- garder le boulot mais rééquilibrer les hobbies à côté pour trouver de l'accomplissement. Ca marche pas trop mal, mais pour peu que le regular job soit très prenant ça peut vite devenir épuisant et peu viable à long terme
- changer de boulot du tout au tout pour un truc moins stable, mais le caractère parfois carrément aléatoire du truc (plus l'investissement personnel supplémentaire puisqu'il s'agit d'une "passion") me fait déployer des horreurs d'anxiété quand tout ne se passe pas comme je le souhaiterais... une énergie qui auparavant aurait été dépensée dans les loisirs "à côté", qui aujourd'hui justement disparaissent faute d'énergie.
- 3e voie : changer de boulot mais sans changer de voie... bon le risque c'est que tu t'ennuies de nouveau au bout de 3 mois, 6 mois, 1 an maximum, mais bon, c'est toujours ça de gagné ...

Bref, pas de solution miracle hélas ...
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Message par Omnia vanitas Ven 17 Juin 2016, 14:47

J'ajoute aussi que parfois, on n'arrive pas tout de suite à identifier ce qu'il faut changer, mais que l'essentiel, c'est d'essayer de nouvelles choses et surtout d'avoir l'impression d'avancer. Continuer à avancer pour ne pas perdre l'équilibre, tout ça.
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