Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
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Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Ah ne t'inquiète pas... Pour moi aussi les profs sont source de motivation! Je m'estime pas mal chanceuse non plus
De rien, c'est normal, j'espère que j'ai pu t'aider un peu! L'orientation c'est vraiment pas facile. On croit en avoir fini après la terminale mais en étant zèbre, on s'intéresse à plein de choses et ça complique tout !
Merci, bonne chance à toi aussi, pour ton orientation et pour ton bac: tu es en quelle filière d'ailleurs?
Ah oui, je suis motivée! J'ai été acceptée sur dossier dans la licence que j'ai citée plus haut: c'est une promo de 15-20 qui débouche sur un master qui m'intéresse vivement et je vais me donner à fond pour être prise en Erasmus Mundus pour valider un master européen! (Si je ne change pas d'avis en cours de route )
De rien, c'est normal, j'espère que j'ai pu t'aider un peu! L'orientation c'est vraiment pas facile. On croit en avoir fini après la terminale mais en étant zèbre, on s'intéresse à plein de choses et ça complique tout !
Merci, bonne chance à toi aussi, pour ton orientation et pour ton bac: tu es en quelle filière d'ailleurs?
Ah oui, je suis motivée! J'ai été acceptée sur dossier dans la licence que j'ai citée plus haut: c'est une promo de 15-20 qui débouche sur un master qui m'intéresse vivement et je vais me donner à fond pour être prise en Erasmus Mundus pour valider un master européen! (Si je ne change pas d'avis en cours de route )
Dernière édition par Cycy le Dim 14 Avr 2013 - 13:22, édité 1 fois (Raison : Faute de frappe-fichu T9)
Cycy- Messages : 90
Date d'inscription : 04/10/2012
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Je suis en filière scientifique, term S spécialité mathématiques, option histoire (et oui, depuis cette année, l'histoire en S est en option en term ---> une aberration totale), histoire des arts, section Européenne.
Oui, l'orientation, c'est l'ENFER ! En gros, j'ai eu, tout au long du lycée, des moyennes de plus plus que correctes dans à peu près toutes les matières (je ne cherche surtout pas à me vanter, je sais que d'autres ici sont largement plus impressionnants et brillants que moi, mais à expliquer pourquoi je "galère" autant...). Mon lycée est réputé élitiste - seulement, comme je l'ai dit, je me passionne pour la connaissance, et s'il existait un cursus "devenir une éponge de savoir et étudier tout pendant toute une vie", moi, je signe directement !!! (ce qui fait énormément rigoler ma psy...) alors forcément, tant que je m'intéresse, même sans travailler énormément, j'emmagasine les informations...
Donc, autant littéraire que scientifique, je me cherche, je tâte... Et comme les COP ne sont souvent pas formées pour accompagner les bons élèves, cela créé bien des soucis...
Alors oui, ça me fait énormément de bien de discuter avec des gens comme toi !
Je te félicite pour ta licence, et te souhaite bonne chance pour ton départ en Erasmus ! Il me semble que c'est vraiment une chance incroyable que cette liberté de circulation, ces rencontres, ces cultures... Quel pays t'attire-t-il plus particulièrement ?
Oui, l'orientation, c'est l'ENFER ! En gros, j'ai eu, tout au long du lycée, des moyennes de plus plus que correctes dans à peu près toutes les matières (je ne cherche surtout pas à me vanter, je sais que d'autres ici sont largement plus impressionnants et brillants que moi, mais à expliquer pourquoi je "galère" autant...). Mon lycée est réputé élitiste - seulement, comme je l'ai dit, je me passionne pour la connaissance, et s'il existait un cursus "devenir une éponge de savoir et étudier tout pendant toute une vie", moi, je signe directement !!! (ce qui fait énormément rigoler ma psy...) alors forcément, tant que je m'intéresse, même sans travailler énormément, j'emmagasine les informations...
Donc, autant littéraire que scientifique, je me cherche, je tâte... Et comme les COP ne sont souvent pas formées pour accompagner les bons élèves, cela créé bien des soucis...
Alors oui, ça me fait énormément de bien de discuter avec des gens comme toi !
Je te félicite pour ta licence, et te souhaite bonne chance pour ton départ en Erasmus ! Il me semble que c'est vraiment une chance incroyable que cette liberté de circulation, ces rencontres, ces cultures... Quel pays t'attire-t-il plus particulièrement ?
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Bonjour à tous et toutes,
Je me permets de contrebalancer quelque peu les points de vue plutôt négatifs que je viens de voir sur la prépa :
Je crois qu'on a plus ou moins omis de signaler que le niveau moyen des élèves n'a rien à voir en prépa et à la fac (et même d'une prépa à l'autre, ça varie encore beaucoup), et que cela doit être pris en considération... La classe préparatoire n'est effectivement pas un endroit où on développe beaucoup sa vie sociale, mais en revanche on y apprend vraiment à faire des sciences ou des lettres, et on est entouré de gens nettement plus intelligents ; ça compte aussi !
Mon point de vue est que quelqu'un qui est vraiment motivé et passionné par les disciplines scolaires qui sont au programme, et qui s'est bien préparé psychologiquement à la gestion du rythme assez particulier de la prépa, et qui est très intelligent, devrait plutôt aller en prépa car cela le stimulera bien plus à aller beaucoup plus loin vis-à-vis des matières enseignées, et lui fixera des objectifs intellectuels dont il n'aurait même pas eu l'idée sinon...
Attention, « bien travailler en prépa » ne signifie pas nécessairement « travailler comme une brute » (casser son sommeil est un excellent moyen d'échouer) et encore moins « faire comme les camarades » (qui en général travaillent plutôt n'importe comment, ne préparant leurs leçons que juste avant les colles par exemple). Ça veut plutôt dire, être prét à réduire fortement sa dose de loisirs, mais sachant qu'en compensation on est en situation idéale pour apprendre une myriade de choses... Et n'oublions pas qu'on peut très bien faire prépa sans forcément se fixer les concours comme objectif premier, mais juste d'apprendre ; je dirais même que c'est le meilleur moyen de réussir !
Une dernière remarque pour Bayadère : tous les jeunes (surtout les plus intelligents) de ton âge, ou presque, ont ce déchirement quand il s'agit de choisir une voie, et qu'ils comprennent qu'on ne peut pas choisir sans renoncer en contrepartie... Je dirais même que c'est la première véritable expérience de la vie adulte, celle où on se rend compte que la physique implacable et ses vingt-quatre heures par jour ne nous permettent pas de tout faire, que certains rêves seront forcés de rester inexprimés, etc. Grande est alors la tentation d'essayer d'embrasser large en continuant des choses très généralistes ; mais attention, car souvent qui trop embrasse mal étreint, et presque toujours ce n'est que reculer pour mieux sauter, car arrive un moment où on est bien obligé de choisir... (on ne peut pas faire deux métiers à la fois !). Je pense donc qu'il faut être capable de faire des choix de spécialisation, et de les assumer, sachant que ça n'empêche nullement de continuer à s'intéresser à deux ou trois autres choses en amateur
Bonne journée,
Sol♯
Je me permets de contrebalancer quelque peu les points de vue plutôt négatifs que je viens de voir sur la prépa :
Je crois qu'on a plus ou moins omis de signaler que le niveau moyen des élèves n'a rien à voir en prépa et à la fac (et même d'une prépa à l'autre, ça varie encore beaucoup), et que cela doit être pris en considération... La classe préparatoire n'est effectivement pas un endroit où on développe beaucoup sa vie sociale, mais en revanche on y apprend vraiment à faire des sciences ou des lettres, et on est entouré de gens nettement plus intelligents ; ça compte aussi !
Mon point de vue est que quelqu'un qui est vraiment motivé et passionné par les disciplines scolaires qui sont au programme, et qui s'est bien préparé psychologiquement à la gestion du rythme assez particulier de la prépa, et qui est très intelligent, devrait plutôt aller en prépa car cela le stimulera bien plus à aller beaucoup plus loin vis-à-vis des matières enseignées, et lui fixera des objectifs intellectuels dont il n'aurait même pas eu l'idée sinon...
Attention, « bien travailler en prépa » ne signifie pas nécessairement « travailler comme une brute » (casser son sommeil est un excellent moyen d'échouer) et encore moins « faire comme les camarades » (qui en général travaillent plutôt n'importe comment, ne préparant leurs leçons que juste avant les colles par exemple). Ça veut plutôt dire, être prét à réduire fortement sa dose de loisirs, mais sachant qu'en compensation on est en situation idéale pour apprendre une myriade de choses... Et n'oublions pas qu'on peut très bien faire prépa sans forcément se fixer les concours comme objectif premier, mais juste d'apprendre ; je dirais même que c'est le meilleur moyen de réussir !
Une dernière remarque pour Bayadère : tous les jeunes (surtout les plus intelligents) de ton âge, ou presque, ont ce déchirement quand il s'agit de choisir une voie, et qu'ils comprennent qu'on ne peut pas choisir sans renoncer en contrepartie... Je dirais même que c'est la première véritable expérience de la vie adulte, celle où on se rend compte que la physique implacable et ses vingt-quatre heures par jour ne nous permettent pas de tout faire, que certains rêves seront forcés de rester inexprimés, etc. Grande est alors la tentation d'essayer d'embrasser large en continuant des choses très généralistes ; mais attention, car souvent qui trop embrasse mal étreint, et presque toujours ce n'est que reculer pour mieux sauter, car arrive un moment où on est bien obligé de choisir... (on ne peut pas faire deux métiers à la fois !). Je pense donc qu'il faut être capable de faire des choix de spécialisation, et de les assumer, sachant que ça n'empêche nullement de continuer à s'intéresser à deux ou trois autres choses en amateur
Bonne journée,
Sol♯
Sol#- Messages : 219
Date d'inscription : 15/10/2012
Age : 38
Localisation : Nancy
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Je suis pas resté en prepa. J'ai pas fait long feu perso : accablé par une depression j'ai fait milieu de classement puis effondrement dans le fin fond. Mon frère c'est le contraire 10 ème à Major[/b. J'ai jamais su ce que c'était de travailler... . Pour moi travailler c'était ouvrir son cahier, [b]regarder vite fait ses cours et ensuite loisirs (TV et dodo) comparé à la terminale où j'ouvrais pas mon sac c'est déjà bien non ? xD
Les profs me disaient que j'avais un grand potentiel et que je devais bosser genre une fois je connaissais le cours (rare car j'aime pas bûcher et je savais pas comment) et j'avais fini prem's un exo ...
Dans ma naïveté j'avais pourtant l'impression d'être au max et ça me frustrait. Déjà que je comprenais pas comment on pouvait passer plus 2h devant un cahier, tous mes potes en passaient plus de 4 !!
Dur dur. Maintenant ce que j'ai compris en faisant c'est que j'avais peur de ne pas pouvoir majorer.... même en bossant
vraiment un traumatisme pour moi !
Se centrer c'est bien pour les métiers.
La créativité émerge quand on a pris de recul.
C'est pour ça qu'il y a beaucoup de THQI qui changent de domaines. Dés qu'ils ont l'impression de le maîtriser.
Les profs me disaient que j'avais un grand potentiel et que je devais bosser genre une fois je connaissais le cours (rare car j'aime pas bûcher et je savais pas comment) et j'avais fini prem's un exo ...
Dans ma naïveté j'avais pourtant l'impression d'être au max et ça me frustrait. Déjà que je comprenais pas comment on pouvait passer plus 2h devant un cahier, tous mes potes en passaient plus de 4 !!
Dur dur. Maintenant ce que j'ai compris en faisant c'est que j'avais peur de ne pas pouvoir majorer.... même en bossant
vraiment un traumatisme pour moi !
Se centrer c'est bien pour les métiers.
La créativité émerge quand on a pris de recul.
C'est pour ça qu'il y a beaucoup de THQI qui changent de domaines. Dés qu'ils ont l'impression de le maîtriser.
legarsenquestion- Messages : 214
Date d'inscription : 03/04/2013
Age : 34
Localisation : poit'
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
D'accord Bayadère, tout cela t'ouvre plein de portes donc! (Eh oui, c'est une aberration que de mettre l'histoire en option pour les terminales S...)
Ah moi aussi j'aurais bien choisi un tel cursus mais ça n'existe pas :'(
On avait eu une visite de la COP elle nous avait fait passer des tests pour savoir car quoi se tourner ... Selon ces trucs complètement débiles, je devais faire comptable ah ah!!!
Alors, si je suis prise en Erasmus en fait c'est le master qui se fait ainsi (SpaceMaster européen): 1er semestre en Allemagne, 2me semestre en Suède, 3ème à Toulouse (ma spécialité est là-bas) et le dernier semestre c'est un stage et je pourrai avoir l'opportunité de partir aux États Unis! Oui, je pense que c'est vraiment très intéressant et enrichissant!
Sol# certes, en prépa il n'y a que des élèves qui avaient un bon niveau au lycée, à la fac, on a de tout. Mais: passer de première de classe sans travailler à dernière en travaillant de façon acharnée c'est pas bon pour le moral. J'étais très motivée par les matières en rentrant en prépa, je me disais que ça allait être génial de voir les choses en plus approfondies, qu'il n'allait y avoir que des bons élèves... Bref. Apprendre est une chose mais quand on est passionné par un domaine ou un cours en particulier, on va faire des recherches, on va vouloir en savoir plus, et ça, en prépa, tu n'as pas le temps. Pas le temps d'en savoir plus que nécessaire. Au concours, c'est au plus rapide, au plus succinct. Le jury s'en fiche éperdument que tu puisses raconter les phénomènes moléculaires qui se produisent dans les mécanismes de la douleur neuropathiquz si ce n'est pas au programme mais que tu as jugés opportuns... Tu es là pour gagner des points, être le meilleur, pas de place pour la maladie, pour rien. Je ne regrette pas mes deux années de prépa, mais à choisir j'aurai sans doute préféré une prépa PCSI à BCPST car s'il est bien une matière où on te demande de bachoter c'est la bio, et je trouve ça dommage.
Ah moi aussi j'aurais bien choisi un tel cursus mais ça n'existe pas :'(
On avait eu une visite de la COP elle nous avait fait passer des tests pour savoir car quoi se tourner ... Selon ces trucs complètement débiles, je devais faire comptable ah ah!!!
Alors, si je suis prise en Erasmus en fait c'est le master qui se fait ainsi (SpaceMaster européen): 1er semestre en Allemagne, 2me semestre en Suède, 3ème à Toulouse (ma spécialité est là-bas) et le dernier semestre c'est un stage et je pourrai avoir l'opportunité de partir aux États Unis! Oui, je pense que c'est vraiment très intéressant et enrichissant!
Sol# certes, en prépa il n'y a que des élèves qui avaient un bon niveau au lycée, à la fac, on a de tout. Mais: passer de première de classe sans travailler à dernière en travaillant de façon acharnée c'est pas bon pour le moral. J'étais très motivée par les matières en rentrant en prépa, je me disais que ça allait être génial de voir les choses en plus approfondies, qu'il n'allait y avoir que des bons élèves... Bref. Apprendre est une chose mais quand on est passionné par un domaine ou un cours en particulier, on va faire des recherches, on va vouloir en savoir plus, et ça, en prépa, tu n'as pas le temps. Pas le temps d'en savoir plus que nécessaire. Au concours, c'est au plus rapide, au plus succinct. Le jury s'en fiche éperdument que tu puisses raconter les phénomènes moléculaires qui se produisent dans les mécanismes de la douleur neuropathiquz si ce n'est pas au programme mais que tu as jugés opportuns... Tu es là pour gagner des points, être le meilleur, pas de place pour la maladie, pour rien. Je ne regrette pas mes deux années de prépa, mais à choisir j'aurai sans doute préféré une prépa PCSI à BCPST car s'il est bien une matière où on te demande de bachoter c'est la bio, et je trouve ça dommage.
Cycy- Messages : 90
Date d'inscription : 04/10/2012
Age : 31
Localisation : Un peu ici et ailleurs...
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
@Sol
Effectivement, le déchirement, c'est ce qui sera le plus difficile à gérer - vivre avec la conscience de cette myriade de possibilités qui s'offraient à toi, de ces vies que tu ne vivras jamais... Le pire, c'est que pour moi, ce n'est même pas du domaine du rêve, mais du domaine du concret : parce que je fais le deuil de destins divers, qui auraient pu être des réalités si jamais je les avais choisis (et non pas de trucs type : "j'aurais aimé être Dieu", cf. Nothomb, ou "j'aurais voulu être un artiiiiiiiiiiiiiiiiiiste," dans Starmania...).
-Mode philo on : selon Bergson, c'est d'ailleurs le nombre de choix, et leur importance, qui rend la conscience la plus active ; rompus à notre habitude, à une routine, nous en oublions peu à peu certaines déconvenues, qui s'estompent - alors imagine-toi un peu le foutoir dans ma pauvre petite caboche ! - mode philo off.
Je n'ai pas envie de rester dans quelque chose de tu généraliste si cela doit me conduire à une impasse - mais en même temps, pour décider, il faut bien se connaître. Et je viens à peine de découvrir certaines de mes facettes, je fais à peine irruption dans le monde adulte !
J'ai discuté un jour avec un informaticien de 40ans qui expliquait que si tant de réorientations avaient lieu au cours d'une vie, pour les "neuro-droitiers" comme les "neuro-gauchers", c'est avant tout parce que toute notre jeunesse durant, on ne nous laissait pas la latitude nécessaire pour prendre conscience de nos réelles envies. Je me suis retenue de lui dire que certaines envies n'apparaissent que sur le tard, et que dans ces cas, on ne peut rien regretter, ni blâmer le "jeune soi" d'avoir pris telle ou telle décision.
Mais il avait raison sur un certain point : faciliter les changements de qualification, les passerelles, les formations diplomantes post-bac pour des actifs qui n'exercent plus dans la branche qui les fait vibrer, résoudrait beaucoup de problèmes. En France, on a tendance à être un peu rigoristes, et figés, dans le monde du travail. C'est sans doute un peu cela qui me fait peur, aussi : j'ai l'impression que si je me "trompe", me réorienter sera difficile.
@legarsenquestion
En tous les cas..., je me reconnais tout à fait dans l'idée du "une fois que je connais je laisse tomber". Chez moi, dans l'ordre, des passions violentes et brèves :
- 3 ans : les dinosaures
- 4 ans : les fossiles à déterrer dans le jardin (je passe à l'étape supérieure !), les pierres préciseuses...
- 5-6 ans : l'Egypte antique
- 6 ans à aujourd'hui : la danse classique, la danse tout court (la seule chose qui tienne !)
- 7 ans à 12 ans : l'équitation
- 8 ans : l'histoire de la Pologne, mon pays d'origine
- 9 ans : l'Antiquité grecque et romaine
- 10 ans : la peinture et l'histoire des arts
- 11 ans : compulsivite aiguë de livres saints, d'encyclopédies sur la religion...
- 12 ans : l'ésotérisme...
Bon, dernièrement, dans le désordre : philo, physique quantique, livrophagie, le dessin, l'écriture...
Donc ton impatience devant des exercices de maths - je comprends tout à fait !
@ Cycy : c'est une sacrée opportunité, alors ! Je vais croiser fort les doigts pour toi...
Et la bio, effectivement, c'est du bachotage, du par cœur. Une des seules matières où, en terminale, je travaille comme au CP - en lisant le cours une fois, à haute voix. Et gribouille rapidement des schémas, comme ça, de mémoire. Du coup, je conçois que ce soit infantilisant quand on a 19-20 ans...
Effectivement, le déchirement, c'est ce qui sera le plus difficile à gérer - vivre avec la conscience de cette myriade de possibilités qui s'offraient à toi, de ces vies que tu ne vivras jamais... Le pire, c'est que pour moi, ce n'est même pas du domaine du rêve, mais du domaine du concret : parce que je fais le deuil de destins divers, qui auraient pu être des réalités si jamais je les avais choisis (et non pas de trucs type : "j'aurais aimé être Dieu", cf. Nothomb, ou "j'aurais voulu être un artiiiiiiiiiiiiiiiiiiste," dans Starmania...).
-Mode philo on : selon Bergson, c'est d'ailleurs le nombre de choix, et leur importance, qui rend la conscience la plus active ; rompus à notre habitude, à une routine, nous en oublions peu à peu certaines déconvenues, qui s'estompent - alors imagine-toi un peu le foutoir dans ma pauvre petite caboche ! - mode philo off.
Je n'ai pas envie de rester dans quelque chose de tu généraliste si cela doit me conduire à une impasse - mais en même temps, pour décider, il faut bien se connaître. Et je viens à peine de découvrir certaines de mes facettes, je fais à peine irruption dans le monde adulte !
J'ai discuté un jour avec un informaticien de 40ans qui expliquait que si tant de réorientations avaient lieu au cours d'une vie, pour les "neuro-droitiers" comme les "neuro-gauchers", c'est avant tout parce que toute notre jeunesse durant, on ne nous laissait pas la latitude nécessaire pour prendre conscience de nos réelles envies. Je me suis retenue de lui dire que certaines envies n'apparaissent que sur le tard, et que dans ces cas, on ne peut rien regretter, ni blâmer le "jeune soi" d'avoir pris telle ou telle décision.
Mais il avait raison sur un certain point : faciliter les changements de qualification, les passerelles, les formations diplomantes post-bac pour des actifs qui n'exercent plus dans la branche qui les fait vibrer, résoudrait beaucoup de problèmes. En France, on a tendance à être un peu rigoristes, et figés, dans le monde du travail. C'est sans doute un peu cela qui me fait peur, aussi : j'ai l'impression que si je me "trompe", me réorienter sera difficile.
@legarsenquestion
En tous les cas..., je me reconnais tout à fait dans l'idée du "une fois que je connais je laisse tomber". Chez moi, dans l'ordre, des passions violentes et brèves :
- 3 ans : les dinosaures
- 4 ans : les fossiles à déterrer dans le jardin (je passe à l'étape supérieure !), les pierres préciseuses...
- 5-6 ans : l'Egypte antique
- 6 ans à aujourd'hui : la danse classique, la danse tout court (la seule chose qui tienne !)
- 7 ans à 12 ans : l'équitation
- 8 ans : l'histoire de la Pologne, mon pays d'origine
- 9 ans : l'Antiquité grecque et romaine
- 10 ans : la peinture et l'histoire des arts
- 11 ans : compulsivite aiguë de livres saints, d'encyclopédies sur la religion...
- 12 ans : l'ésotérisme...
Bon, dernièrement, dans le désordre : philo, physique quantique, livrophagie, le dessin, l'écriture...
Donc ton impatience devant des exercices de maths - je comprends tout à fait !
@ Cycy : c'est une sacrée opportunité, alors ! Je vais croiser fort les doigts pour toi...
Et la bio, effectivement, c'est du bachotage, du par cœur. Une des seules matières où, en terminale, je travaille comme au CP - en lisant le cours une fois, à haute voix. Et gribouille rapidement des schémas, comme ça, de mémoire. Du coup, je conçois que ce soit infantilisant quand on a 19-20 ans...
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Oui, merci !
C'est infantilisant et surtout désespérant quand tu vois que tu es plus intelligent que les autres, que tu connais comment ça marche mais que d'autres s'en sortent bien mieux que toi juste en apprenant bêtement !
Les choix c'est ce qu'il y a de plus difficile mais en choisissant une filière qui te plait tu devrais y trouver ton compte en participant à des conférences dans d'autres domaines par exemple. Et si ça ne te plait pas, sache que les réorientations sont très courantes après un an de post-bac alors ne t'inquiète pas
Pendant ma première année de prépa, j'avais refait un dossier admission post-bac avec fac d'histoire ou médecine...
C'est infantilisant et surtout désespérant quand tu vois que tu es plus intelligent que les autres, que tu connais comment ça marche mais que d'autres s'en sortent bien mieux que toi juste en apprenant bêtement !
Les choix c'est ce qu'il y a de plus difficile mais en choisissant une filière qui te plait tu devrais y trouver ton compte en participant à des conférences dans d'autres domaines par exemple. Et si ça ne te plait pas, sache que les réorientations sont très courantes après un an de post-bac alors ne t'inquiète pas
Pendant ma première année de prépa, j'avais refait un dossier admission post-bac avec fac d'histoire ou médecine...
Cycy- Messages : 90
Date d'inscription : 04/10/2012
Age : 31
Localisation : Un peu ici et ailleurs...
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
... C'est vrai qu'il est navrant de voir des "robots" réussir certaines choses. J'ai un exemple en tête : une jeune fille de ma classe, jugée brillante, qui passe n'a d'avis sur rien. Elle est gentille, serviable, mais jamais franchement amicale. Elle est certainement très intelligente, mais vraiment formatée - issue d'un système pour rentrer dans un système. Du coup, malgré mes tentatives pour essayer de communiquer avec elle, je n'arrive pas à l'aimer. Elle est ce que je n'aimerais pas devenir - le cliché de la tête de classe. Nous ne nous apprécions pas particulièrement (d'autant qu'elle est aussi axée compétition, et résultats... Un peu bof comme mentalité) mais les relations restent polies et cordiales.
Quoique... j'espère qu'il n'y aura pas, en prépa, hégémonie de ces " superbes mécaniques de concours" - ce serait assez fade, comme ambiance...
Avant toute chose, néanmoins, je précise : rien de condescendant dans ce que je viens de dire (et même beaucoup d'admiration pour la capacite de travail prodigieuse de certains de ces élèves !) ; et, de plus, je ne me suis jamais sentie "plus intelligente" que les autres personnes de ma connaissance... seulement, plus critique, plus incisive, moins manipulable ou crédule - plus exigeante, donc, et perfectionniste.
Et quand je vois des fautes dans mon bouquin de chimie, je ne me fais pas prier pour le faire remarquer, ce qui a pour don d'agacer le jeune remplaçant que nous avons en ce moment.
Mais voir que mon DS en orga portera sur le moyen de dessiner des petites flèches de couleur, avec des charges négatives d'une couleur donnée, et les charges positives de l'autre, et le tout avec des phrases stéréotypées... Alors que j'ai lu des cours de PC sur les polymères... C'est difficile.
Quoique... j'espère qu'il n'y aura pas, en prépa, hégémonie de ces " superbes mécaniques de concours" - ce serait assez fade, comme ambiance...
Avant toute chose, néanmoins, je précise : rien de condescendant dans ce que je viens de dire (et même beaucoup d'admiration pour la capacite de travail prodigieuse de certains de ces élèves !) ; et, de plus, je ne me suis jamais sentie "plus intelligente" que les autres personnes de ma connaissance... seulement, plus critique, plus incisive, moins manipulable ou crédule - plus exigeante, donc, et perfectionniste.
Et quand je vois des fautes dans mon bouquin de chimie, je ne me fais pas prier pour le faire remarquer, ce qui a pour don d'agacer le jeune remplaçant que nous avons en ce moment.
Mais voir que mon DS en orga portera sur le moyen de dessiner des petites flèches de couleur, avec des charges négatives d'une couleur donnée, et les charges positives de l'autre, et le tout avec des phrases stéréotypées... Alors que j'ai lu des cours de PC sur les polymères... C'est difficile.
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Hélas, beaucoup de gens qui sont en tête de classe fonctionnent comme ta camarade. J'ai eu la chance en première et en terminale d'avoir dans ma classe un mec qui fonctionnait pareil que moi! C'est dingue comme en maths et en PC on pouvait se comprendre !
Quant à la prépa, ça dépend des prépas l'esprit concours, mais en général, la première année ça n'est pas tellement marqué.
Ah, toi aussi tu es perfectionniste?
Sympa ton programme de chimie... Je comprends que tu t'ennuies !
Quant à la prépa, ça dépend des prépas l'esprit concours, mais en général, la première année ça n'est pas tellement marqué.
Ah, toi aussi tu es perfectionniste?
Sympa ton programme de chimie... Je comprends que tu t'ennuies !
Cycy- Messages : 90
Date d'inscription : 04/10/2012
Age : 31
Localisation : Un peu ici et ailleurs...
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
[EDIT : Excusez s'il me manque des infos, et que je répète des choses qui viennent d'être dites, j'ai quelques posts de retard ]
Hello Bayadère !
Je suis en khâgne cette année, et ton questionnement m'a interpellée, alors comme tu as eu le côté "sciences", je vais donner le côté "lettres", et je vais "témoigner", comme qui dirait
(long)
Hello Bayadère !
Je suis en khâgne cette année, et ton questionnement m'a interpellée, alors comme tu as eu le côté "sciences", je vais donner le côté "lettres", et je vais "témoigner", comme qui dirait
(long)
- Spoiler:
- Surtout ne prend pas mon avis comme un cas standard, de toute façon il n'y a pas de cas standard, mais j'ai quand même envie de dire... fais attention à toi.
Dans mon cas (qui me semble quand même différent du tien), j'avais peut-être "besoin" de cette décharge électrique qu'est la prépa pour me booster intellectuellement. Parce que j'étais assez malheureuse et apathique : je promenais un trou béant, une énorme soif de vivre et de penser, mais en même temps j'étais à la fois paralysée, prise d'effroi et de vertige devant ce que je commençais à voir. Je ne faisais que m'absorber en permanence dans des rêveries interminables mais je ne vivais pas vraiment. Et je m'ennuyais ferme au lycée, où je n'avais pas le droit de réfléchir. Classique, il m'est arrivé de recevoir des notes médiocres parce que je faisais "trop long" et que j'allais "plus loin que ce qui était demandé". "Alors c'est vraiment très intéressant et très bien construit mais c'est pas ce qu'ils attendent au bac."
Ah oui, alors si vous le dites.
J'errais en cherchant des réponses, mais j'avais juste l'impression que j'étais folle ; et, rongée par le sentiment d'imposture (même cas de figure que toi de ce côté là), je pensais que mes capacités étaient fictives, virtuelles, une sorte de fable qu'on entretenait à propos de moi depuis longtemps. Ce sont mes profs qui m'ont encouragée à aller en prépa ; pour moi c'était inconcevable. Ils ne m'ont pas "mis la pression", mais ont essayé de me faire au moins envisager le fait que j'étais capable de le faire.
(Je ne sais pas si je pourrais dire aujourd'hui que c'était une bonne chose à faire, mais c'est pour d'autres raisons ; à ce moment là c'était un problème de confiance en moi)
Je me suis lancée là-dedans finalement, et avec enthousiasme en plus... toute pleine de confiance bêta dans la nature humaine, redoutablement naïve , impatiente de gambader dans les plaines riantes de la Sacro-Sainte Raison (wrong waaaay), et certaine que je trouverais enfin plein de gens taraudés comme moi de questions existentielles... douce illusion. (Pour ma part, en tout cas, j'ai été déçue par les gens... ce n'est peut-être pas le cas partout)
De ce point de vue, ma première année de prépa (hypokhâgne, donc) m'a - personnellement - été si l'on veut vraiment bénéfique ; car j'ai enfin pu reconnaitre que j'étais capable de faire quelque chose, et au-delà de ce que je croyais, et sans que ce soit forcément du hasard. Le sentiment d'imposture a été multiplié par dix - mais il était contrebalancé par le fait que je ne pouvais pas nier que j'avais des résultats qui ne tombaient pas totalement du ciel non plus, et je n'étais plus évaluée à l'aune du niveau du bac.
Mais surtout, en première année, la prépa m'a permis (sans que j'en aie alors conscience de cette façon) de taper dans les ressources d'énergie qu'alimentait... mon besoin de reconnaissance à ce moment-là, pour m'investir corps et âme, sans forcément qu'il s'agisse de travailler bêtement sur fichettes, mais de rechercher avec passion. J'ai pu du coup "enclencher" la turbine intellectuelle, ou plutôt (car elle était déjà enclenchée de multiples autres façons) lui donner des objets, de la matière, des formes, pour que ma curiosité et mon questionnement existentiel ne tournent plus à vide.
Il y avait peut-être de "mauvaises" raisons dans cette affaire, mais ça a eu le mérite de me mettre un coup de fouet au cerveau, d'enclencher le processus.
Sur ce plan là, j'ai vraiment eu l'impression de renaitre, et la première année de prépa m'a réellement apporté quelque chose, du grain à moudre, elle m'a fait puiser dans des ressources que je ne voulais pas reconnaitre. N'étant pas une grosse bosseuse, je pouvais prendre le temps de fouiner, d'approfondir où je voulais ; j'ai découvert à quel point c'est cool, une bibliothèque. Comme il n'y avait pas de programmes, on passait très vite sur tout dans toutes les matières, ce qui était à la fois très frustrant et très stimulant. Ça m'obligeait à me bouger pour assouvir la curiosité, à arrêter de remettre tous mes élans de recherche à "demain", à "quand j'aurai le temps". Moi qui ne lisait que très très peu avant, je suis devenue une grosse lectrice depuis. Grosse avancée de ce côté là. Qui n'est pas due à la prépa en elle-même, en fait... mais tout dépend de ce que tu en fais.
Certes je ne l'ai pas toujours bien vécue, je me suis sentie souvent infantilisée, j'étais perpétuellement frustrée de mijoter dans des formes qui ne me convenaient pas ; qui m'ennuyaient, comme la dissertation - bien qu'avec un peu de tact, on arrive aussi à s'amuser en dissert, à faire ce que le prof demande tout en ne le faisant pas... de façon à le piéger, prendre son pied, et avoir de bons résultats quand même - ; ou qui me faisaient souffrir horriblement, comme les khôlles, le summum de la détresse...
Disons que dans les méthodes, le "taylorisme", comme tu dis, a été douloureux, mais la bulle de joie dans laquelle j'étais pour être ENFIN stimulée intellectuellement, alors que j'avais été si léthargique depuis le début de ma scolarité, réussissait à occulter provisoirement la douleur des "formes" trop rigides. En plus je suis arrivée très "écorchée" en entrant en prépa ; comme je l'ai dit, j'étais, entre autres choses, très en mal de reconnaissance, et ça a marché un temps comme carotte pour avancer. (Mais panne de carburant quand j'ai commencé à sortir de mon brouillard et dépasser tout ça, du coup)
C'est effroyable, d'ailleurs, ce pouvoir qu'a le système prépa de jouer sur tes problèmes d'ego tout de suite. Il va me falloir une bonne phase récurage et quelques baffes de la part de la réalité pour me décrasser, je pense.
Et puis aussi j'avais gagné une espèce de "crédibilité" auprès des profs qui me permettait de ne pas les avoir sur le dos (je pouvais dessiner en cours sous leur nez sans me faire houspiller, par exemple) ; et j'avais une proximité avec quelques uns de mes profs d'hypokhâgne qui ont joué aussi dans le fait que c'est resté supportable, et que j'ai pu enfin surmonter la peur de me "déployer" un peu intellectuellement après avoir été prostrée pendant tout mon lycée et "incomprise" ; là, on a accordé une certaine valeur à la créativité. Comme il n'y avait pas d'objectif-concours encore à ce moment-là, il y avait une certaine indulgence vis-à-vis des "normes académiques".
Mais tout ça, c'est parce que j'avais besoin d'une pichenette. Une fois l'envol pris, une fois avoir turbiné, mûri, fait quelques vastes "bonds", une fois le temps perdu dans la sécheresse rattrapé quand j'ai pu mettre de l'eau à mon moulin et lancer le mouvement, et que peu à peu je n'ai plus eu besoin qu'on me donne la tétée... alors toute la pesanteur du système m'est tombée sur les épaules.
Une fois lancée, je n'avais plus besoin de la rampe de lancement. Et beh, la deuxième année de prépa, c'est comme si on m'avait accrochée à la rampe de lancement. Je devais faire semblant de voler, tout en faisant du sur-place à quelques mètres du sol. Et surtout, surtout, faire élégamment semblant de voler.
Et cette deuxième année a été un carnage psychologique.
J'imagine que pour ceux qui sont déjà "lancés" et un peu mûrs avant, le carnage psychologique commence dès la première année.
Ce pourquoi je donne beaucoup de détails personnels plutôt que "formels", c'est que je ne veux vraiment pas signifier que la prépa est absolument un carnage. Mon expérience est assez globalement négative, surtout sur la fin (et aussi parce que j'ai encore le nez dedans, je m'en dépêtre bientôt, heureusement)... mais ce pourquoi je donne toutes ces précisions, c'est parce qu'il me semble que c'est vraiment une expérience que l'on vit plus ou moins bien ou mal et avec des variations, selon le bagage propre que l'on amène avec soi, selon qui l'on est déjà en y entrant, selon ce que l'on devient pendant qu'on y est.
Pour ma part, si j'ai horriblement vécu cette deuxième année, c'est à cause de tout un faisceau de causes multiples...
D'abord, j'ai énormément changé entre ces deux ans, particulièrement dans l'intervalle... il y a eu un "shift" dans ma vie, j'ai l'impression d'avoir été en gestation de moi-même pendant mon hypokhâgne, et d'avoir "accouché" d'un truc qui ressemblait plus à moi-même à la fin de l'année... disons, mes "valeurs", ma façon de voir la vie, se sont chamboulées... c'était latent mais tout a éclaté, est devenu plus clair, fluide. Je suis arrivée en 2ème année en ayant enfin un peu mieux la barre de mon navire en main, avec une indépendance toute neuve et... toute fragile encore.
Alors le système est devenu une vraie violence à ce que j'étais en train de construire, et qui était très important pour moi. Il réprimait des parties de moi que je commençais à laisser s'épanouir enfin, alors que je les avais toujours atrophiées.
Ça m'a rendue moins souple, j'en ai eu assez de faire risette au système, je suis devenue retord, j'ai travaillé à l'arrache quand je ne foutais pas carrément rien du tout, je ne me laissais plus faire, je piquais des crises en khôlle ou je m'arrêtais de parler..., je bloquais parfois en DS et rendais des copies blanches ; et le tout en ayant toujours le syndrome de l'imposteur collé aux fesses, parce que les résultats se sont maintenus (très sérieusement, je n'ai pas compris comment une telle chose a été possible ) ; et je crois que j'ai gagné une espèce de dépression en prime, même si je ne sais pas trop bien si cette notion a un sens chez le zèbre chez qui elle est un peu "structurelle" sauf quand il déploie ses forces pour la surmonter...
Et puis surtout, le plus dur moralement était cette année de devoir subordonner tous mes "envols" à la Fin Ultime, le Souverain Bien : le Concours ! Ouuuh.
Qu'en plus je ne cherche pas particulièrement à avoir, tellement cet élitisme normalien me hérisse sacrément le poil.
Toute cette année je n'ai pas pu profiter sereinement d'une seule ligne que j'ai lue, tout était sapé : soit que le bouquin que j'avais entre les mains était susceptible de "servir pour le concours" et blah blah blah ; soit qu'il n'avait volontairement AUCUN rapport possible avec ce foutu concours, et j'étais rongée d'une culpabilité sourde... (mais bon j'ai préféré travailler sur ma culpabilité et continuer à lire ce que je voulais quand même, na.)
Même la philosophie, alors que J'ADORE ça et que j'y passe des nuits blanches depuis que j'ai découvert que ça existait, m’écœurait, me dégoutait complètement. Je commence tout juste à me réconcilier avec, doucement, à mesure que l'année scolaire se termine.
La pression qu'on me mettait pour le concours (même insidieuse, par des ficelles affectives, sans violence apparente, même inconsciemment souvent) teintait le moindre de mes efforts d'un goût amer...
J'ai beaucoup souffert de la déception "humaine" quant à mes professeurs, cette année. Tous le nez dans le guidon, dans leur bulle d'élitisme. Je ne cherche pas à généraliser, il y a bien évidemment des normaliens "sages", mais la plupart de ceux qui m'ont eu dans le collimateur de leurs ambitions inassouvies ont vraiment fait des dégâts chez moi, en masquant leur espèce d'avidité furieuse sous les dehors de la bienveillance.
Côté intellectuel, j'ai l'impression de m'être nourrie toute l'année de "calories vides". Ça aussi ça été vraiment vraiment douloureux (j'avais envie de dire "surtout ça", mais je l'ai déjà dit, :roll:je ne sais pas en fait ce qui a été le plus dur). Autant la première année avait été foisonnante, autant en khâgne, programmes obligent , on a usé les mêmes cours saturés de fluo toute l'année, radoté les mêmes problèmes, pataugé dans les eaux croupissantes du même fichu thème. Une horreur quand on est du genre "papillon-qui-butine-dans-tous-les-sens", et quand on galère à apprendre par coeur un cours une fois qu'on a pigé ce qu'il y avait dedans. J'avais l'impression d'infliger des mutilations à mon cerveau.
Et puis j'ai eu la malchance de tomber dans une classe avec un assez mauvais esprit (bon j'ai l'air d'en faire beaucoup, mais non, je ne suis pas dans un délire parano, même les profs le disaient), une ambiance ultra-dépressive cet hiver, et tendue globalement... donc quand vous êtes un tantinet empathique , beh vous bouffez des bad vibes de 8h à 18h tous les jours, comme si vous aviez pas assez des vôtres... c'était assez cauchemardesque. Et pour couronner le tout, deux filles qui avaient manifestement quelques problèmes à régler avec leur égo ont décidé qu'elles me détestaient parce qu'elles étaient plus bas dans le classement. Quelle ambiance !
Bon enfin bref, je vais arrêter de raconter ma vie - vraiment excusez-moi pour la longueur du post, je ne fais jamais attention et je me laisse emporter...- tout ça pour dire :
La prépa, ce n'est pas "le mal", personne ne peut de prédire comment tu la vivras, et je ne veux surtout pas (bon même si j'avoue c'est un peu raté, j'ai vidé ma citerne de vitriol ) que mon avis te pousse à l'auto-censure.
Car je ré-ré-pète, tout le monde le vis différemment (j'ai une khûbe dans ma classe qui est très heureuse de vivre, en ce moment même :dent_pétée:et qui n'est pas une petite machine formatée, elle a juste une joie de vivre tenace, et une grande facilité à prendre de la distance), et le faisceau de facteurs contingents que j'ai évoqués + les soucis "zébresques" + le fait que je ne sois pas encore sortie de prépa et que j'aie vécu de mauvaises expériences qui recouvrent les maigres bonnes, tout cela m'empêche de prendre assez de recul pour discerner ce que j'en ai retiré réellement, et si le rapport "pertes/profit" justifie que j'ai frisé le burn-out.
Ça je ne pourrai le voir distinctement que plus tard. Comme je l'ai dit, j'en reconnais malgré tout certains fruits depuis ma première année.
Ou alors je m'apercevrai des séquelles que ça a laissé dans ma tête.
Pour choisir, il faut que tu voies avec ce que tu es, toi :
- Il faut voir ce que tu te sens capable de supporter avec ton hypersensibilité, très très important...
(j'avais négligé le paramètre "affectif" de la prépa, or je crois que c'est ce qui m'a été le plus difficile à vivre : je ne pensais jamais dire ça, mais le côté "impersonnel" de la fac va me faire le plus grand bien. Parce que le cocktail explosif qu'est la personnalité des profs (autrement dit : troubles narcissiques+antidépresseurs+ego surdimensionné+logique de concours+déficit de sommeil+ (éventuellement alcool) est assez toxique de près. Ah, bon, il me restait un fond de vitriol, en fait.
Non mais comme toi je suis extrêmement sensible à la dimension de la personne qui me donne un cours, au côté humain... et je peux te dire que j'y ai laissé des plumes, en prépa. Car il faut s'attendre à des surprises, côté "humain". Il y en a certes de très bonnes, inestimables ; mais les éventuelles mauvaises peuvent faire beaucoup, beaucoup de mal. Il y a des profs de latin compréhensives et passionnées, et des profs de philo hypocrites et perchés sur leur îlot de narcissisme.
- Et il faut voirs quels sont tes besoins en termes d'études, relativement à ce que tu ambitionnes de faire. Si tu as envie de tenter les grandes écoles (oui, oui, quand même, on peut être un normalien équilibré, ça existe) car tu en as sans doute les capacités, alors endurer la prépa est un "mal pour un bien"... Si tu as besoin d'un coup de boost aussi... mais d'après ce que je vois, tu me sembles déjà quelqu'un d'assez déterminé et de passionné... à qui la fac pourrait être très bénéfique.
Je connais aussi un ou deux zèbres qui ont tenté la solution hybride, ce que j'ai failli faire : faire une année de prépa, pour le plaisir de se faire du mal... et fuir en fac', pour mesurer le bonheur de pouvoir penser en liberté.
Laisse bien décanter l'affaire, n'aie pas peur de faire le "mauvais" choix, rien n'est irréversible, et chaque expérience, si douloureuse soit-elle, apporte tout de même son lot de "grain à moudre", même si ce n'est pas toujours au niveau où l'on cherchait ; et SURTOUT ne laisse personne décider à ta place. Si tu as l'intuition qu'on t'envoie vraiment aux antipodes de ce que tu cherches, rebelle-toi s'il le faut !
Et tu fais bien de poser la question. Parce que prépa et zébritude, c'est quand même, très globalement, un cocktail houleux. Je ne dis pas incompatible, je ne dis pas invivable, mais houleux. Et pas forcément utile pour la vie.
(Bon en même temps qu'est ce qui n'est pas houleux... )
Bien à toi ;)Tiens nous au courant !
PS : désolée pour la longueur scandaleuse de ce post.
Dernière édition par Muji le Dim 18 Aoû 2013 - 13:19, édité 6 fois (Raison : quatrième tentative foirée de mettre le post en spoiler -_-)
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Bien sûr, je vous tiendrais au courant !
Ces infos me sont vraiment très utiles.
Et le stress, le blues, le doute, les craquages, je connais, ne serait-ce que de visu. Mon lycée (Cicéron, c'est ... à Nancy) classe régulièrement des gens à l'ENS et l'X. Quand tu les vois bosser dans des salles de classe jusqu'à 23heures, en solitaire, leur kholle... Tu comprends leur douleur.
Et il y a bien des facettes que je partage avec toi - quand un système a une faille, automatiquement, je fais un genre de bad trip en déprimant, parce que je me dis : "mais qu'est-ce que je fais là ?".
Merci à vous tous ( je me replonge attentivement dans le "pavé" de Muji...)
Ces infos me sont vraiment très utiles.
Et le stress, le blues, le doute, les craquages, je connais, ne serait-ce que de visu. Mon lycée (Cicéron, c'est ... à Nancy) classe régulièrement des gens à l'ENS et l'X. Quand tu les vois bosser dans des salles de classe jusqu'à 23heures, en solitaire, leur kholle... Tu comprends leur douleur.
Et il y a bien des facettes que je partage avec toi - quand un système a une faille, automatiquement, je fais un genre de bad trip en déprimant, parce que je me dis : "mais qu'est-ce que je fais là ?".
Merci à vous tous ( je me replonge attentivement dans le "pavé" de Muji...)
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Oui, tiens nous au courant!
Fais le choix qui te semble être le bon, mais comme l'a sur Muji, rien n'est irréversible ! Si tu quittes la prépa en cours d'année, au voir d'un an, tu as les équivalences, rien n'est perdu
Fais le choix qui te semble être le bon, mais comme l'a sur Muji, rien n'est irréversible ! Si tu quittes la prépa en cours d'année, au voir d'un an, tu as les équivalences, rien n'est perdu
Cycy- Messages : 90
Date d'inscription : 04/10/2012
Age : 31
Localisation : Un peu ici et ailleurs...
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Comme beaucoup ici, j'ai passé un an en prépa littéraire... je ne dirai même pas que j'ai "fait un an de prépa" puisque très rapidement, j'étais là-bas en spectatrice, complètement déconnectée de méthodes qui m'ont écoeurée. Finalement, sur les conseils unanimes de mes profs, et sourire aux lèvres, j'ai pris le doux chemin de la fac, je m'y sens comme un poisson dans l'eau même si parfois c'est "lent". Contrairement à ce que beaucoup me prétendent, la prépa ne m'a inculqué ni méthodes ni d'organisation de travail, je crois que ce n'est qu'un manière d'exacerber nos caractères, nos manières d'êtres... Une désillusion pour ma part.
MzRapsody- Messages : 6
Date d'inscription : 03/04/2013
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Mais oui, prépa pendant 1 ans ! B/L, pur littéraire, pour du pur bonheur pour ma part !!!
Acceptée en khagne option espagnol au lycée chaptal, mais non j'ai eu sciences po.
comme j'ai regretté l'exigence intellectuelle (bien qu'élitiste il est tout à fait juste de le dire) de la prépa. l'attention porté par les enseignants lors des colles, même les moments difficiles: "en fait, vous n'avez rien compris au texte....", c'est révoltant, on se remet au travail pour la fois d'après : "ah ! vous ne citez pas de philosophes ? vous avez suivi votre réflexion, et c'est ce qu'on vous demande." et bam, la note double.
C'est peut être la compétition qu'il y avait qui m'a plue, inexplicable, j'ai été comme un poisson dans l'eau. A l'iep, je suis retombée sur la bêtise ambiante. quelle désillusion pour ma part (pour paraphraser mon prédécesseur dans ce sujet).
et me voilà en prépa capes d'espagnol, retour à mes premières amours, pour combien de temps...
Acceptée en khagne option espagnol au lycée chaptal, mais non j'ai eu sciences po.
comme j'ai regretté l'exigence intellectuelle (bien qu'élitiste il est tout à fait juste de le dire) de la prépa. l'attention porté par les enseignants lors des colles, même les moments difficiles: "en fait, vous n'avez rien compris au texte....", c'est révoltant, on se remet au travail pour la fois d'après : "ah ! vous ne citez pas de philosophes ? vous avez suivi votre réflexion, et c'est ce qu'on vous demande." et bam, la note double.
C'est peut être la compétition qu'il y avait qui m'a plue, inexplicable, j'ai été comme un poisson dans l'eau. A l'iep, je suis retombée sur la bêtise ambiante. quelle désillusion pour ma part (pour paraphraser mon prédécesseur dans ce sujet).
et me voilà en prépa capes d'espagnol, retour à mes premières amours, pour combien de temps...
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
portéE (j'écris trop vite je ne relis pas et les fautes d'orthographes m'exaspèrent, les miennes surtout).
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Effectivement, deux grandes lignes de divergences :
- l'exigence de la prépa, avec ses doutes, des angoisses, le travail qui se fait d'une manière naturelle ou intrusive pour d'autres...
- et de l'autre, la douce saveur de la fac, avec sa plus grande liberté, ses heures modulables, son aspect plus "créatif" car plus autonome... Mais qui peut paraître fade ou lent à d'autres.
On a ainsi toujours eu coutume de me dire qu'un bon élève arrivera partout. J'ai longtemps cru que c'était un poncif - mais c'est parfois aussi la réussite dans ce qu'elle a de plus démocratique. Alors que l'ascenseur social semble en panne, que le mythe de la méritocratie est dépeint de plus en plus comme illusoire, il est bon de penser que chaque système offre encore une possibilité d'épanouissement... Encore faut-il savoir jouer des contraintes dudit système - et savoir jouer, aussi, de ses propres faiblesses et de ses points forts.
J'ai l'impression qu'avant l'excellence intellectuelle, tout est finalement affaire de caractère, d'environnement, d'état d'esprit et de conjonctures particulières. Celui qui trouve la voie en adéquation avec ses envies a toutes les cartes en main pour réussir - et beaucoup, ici, ont finalement d'abord "testé" la prépa pour cette "excellence" qu'on leur faisait miroiter comme unique, et imputable à des classes dites d'élite. À en oublier, donc, qu'un "corps d'élite" est avant tout remarquable par ses membres, ses individualités... Mais ce n'est pas leur faute - il y a des baffes qui se perdent à l'heure de l'orientation, des clichés et des stéréotypes, moi je vous l'dis. Quand je vois que dans mon bahut élitiste, sur les plaquettes d'orientation, l'ordre de débouchés des lycéens est hiérarchisé (prépa, IEP, Paces, bts, fac), je ne m'étonne pas que certains très bon élèves s'autocensurent... Et filent en prépa eco - en rêvant secrètement de faire fac de lettres.
- l'exigence de la prépa, avec ses doutes, des angoisses, le travail qui se fait d'une manière naturelle ou intrusive pour d'autres...
- et de l'autre, la douce saveur de la fac, avec sa plus grande liberté, ses heures modulables, son aspect plus "créatif" car plus autonome... Mais qui peut paraître fade ou lent à d'autres.
On a ainsi toujours eu coutume de me dire qu'un bon élève arrivera partout. J'ai longtemps cru que c'était un poncif - mais c'est parfois aussi la réussite dans ce qu'elle a de plus démocratique. Alors que l'ascenseur social semble en panne, que le mythe de la méritocratie est dépeint de plus en plus comme illusoire, il est bon de penser que chaque système offre encore une possibilité d'épanouissement... Encore faut-il savoir jouer des contraintes dudit système - et savoir jouer, aussi, de ses propres faiblesses et de ses points forts.
J'ai l'impression qu'avant l'excellence intellectuelle, tout est finalement affaire de caractère, d'environnement, d'état d'esprit et de conjonctures particulières. Celui qui trouve la voie en adéquation avec ses envies a toutes les cartes en main pour réussir - et beaucoup, ici, ont finalement d'abord "testé" la prépa pour cette "excellence" qu'on leur faisait miroiter comme unique, et imputable à des classes dites d'élite. À en oublier, donc, qu'un "corps d'élite" est avant tout remarquable par ses membres, ses individualités... Mais ce n'est pas leur faute - il y a des baffes qui se perdent à l'heure de l'orientation, des clichés et des stéréotypes, moi je vous l'dis. Quand je vois que dans mon bahut élitiste, sur les plaquettes d'orientation, l'ordre de débouchés des lycéens est hiérarchisé (prépa, IEP, Paces, bts, fac), je ne m'étonne pas que certains très bon élèves s'autocensurent... Et filent en prépa eco - en rêvant secrètement de faire fac de lettres.
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
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Dernière édition par __Byzantin__ le Sam 1 Mar 2014 - 2:23, édité 1 fois (Raison : no)
__Byzantin__- Messages : 96
Date d'inscription : 17/01/2013
Age : 35
Localisation : Paris
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Je suis encore en plein dedans, je sors des écrits de concours et je rentre, qui sait? Dans les oraux... (et mon témoignage est positif, syndrome de Stockholm peut-être? xD)
Si je devais tirer un bilan de mes deux ans de prépa, je parlerais moi aussi de la "pichenette" que décrit Muji. J'avais besoin d'un cadre, j'avais besoin d'être stimulée, j'avais besoin d'être secouée. Vraiment. J'ai passé sept ans de lycée à m'ennuyer à mourir, à me demander si ce serait "ça" toutes mes études durant, à ne pas travailler, avoir de bonnes notes malgré tout et presque culpabiliser en voyant ceux qui travaillaient deux heures par soir se ramasser des onze sur vingt.
Très motivée par le cursus qui m'attirait (véto), je suis arrivée en prépa la fleur aux dents, le sourire aux lèvres et une énorme, une terrible trouille aux tripes: serai-je capable de tenir? On m'avait parlé d'un milieu hyper-scolaire, et j'avais bien pu remarquer que j'étais totalement réfractaire au travail, que je m'ennuyais en cours au lycée...je ne savais pas si c'était à mettre sur le compte de l'ennui ou d'une "inadaptation" de ma personne au lycée.
Deux ans ou presque plus tard, me revoilà. Tirons un petit bilan, le dernier bilan "vu de l'intérieur", avant de partir, qui sait? Vers d'autres cieux, sauf si le concours ne m'est pas favorable cette année...
J'ai appris à travailler. J'ai compris qu'apprendre un cours n'est pas juste ouvrir le livre cinq minutes avant le contrôle. J'ai appris qu'il fallait refaire les exercices de physique-chimie. Et ce faisant, j'ai découvert une forme de plaisir, pour ne pas dire de jouissance: ce moment où on galère sur un exercice, où on sèche, et d'un coup, une idée, qui se déroule, sur le papier, des chiffres, un raisonnement, et le stylo s'emballe comme le coeur, jusqu'à la conclusion. Trouver la réponse après avoir séché pendant plusieurs minutes, trouver toute seule, a une saveur incomparable.
J'ai compris que j'aimais apprendre. Apprendre tout, et n'importe quoi. Apprendre la biologie, ou plutôt l'imprimer, elle rentre presque toute seule tant je l'aime, apprendre, c'est plus ardu, la chimie organique, les mathématiques et comprendre "ah, c'est pour ça que ce théorème donne ça...". Voir mes cours de terminale s'éclairer d'un jour nouveau et comprendre, enfin, ce qu'est un raisonnement scientifique. Calculer des vitesses de réaction, calculer, réfléchir, chercher, tester, "trifouiller" les expression littérales de mathématiques, jouer encore avec les maths, la physique-chimie, la biologie.
Découvrir un monde extraordinaire, ou le redécouvrir, celui de la biologie. S'émerveiller devant une complexité dont on comprend qu'elle est pour ainsi dire infinie. Se dire: "C'est bien fait, quand même!" et écouter, presque avec gourmandise, parler de synapses, de neurones, d'hormones, découvrir, sans cesse, de nouveaux concepts, de nouveaux mots. Apprendre, encore.
Ecouter mon extraordinaire prof d'espagnol nous parler du franquisme et de sa jeunesse, me mettre à comprendre l'espagnol. Prendre plaisir aux versions d'anglais, retrouver ce vieux plaisir du mot juste, du mot précis, du mot qui collera le mieux au texte à traduire. Apprendre, encore et toujours, apprendre et progresser sur la culture de pays...pas autant que certaines autres filières, certes. Mais tout de même.
Paradoxalement, je n'ai jamais été dans un tel "cocon" de travail, le soir, le matin, tous les jours du travail, des cours et des exercices, et en même temps, je ne me suis jamais sentie aussi "ouverte" au monde extérieur. J'ai l'impression de découvrir et de rattraper sept ans de paresse et d'immobilité. C'en est presque frustrant, car le manque de temps m'interdit de me jeter dans les magazines ou les cours des autres filières, et pourtant...
Pourtant j'ai repris confiance en moi et redécouvert que mon "cerveau marche bien". Ce dont j'avais commencé à douter en terminale, vous savez, cette question: "Pourquoi je ne raisonne pas comme eux?" qu'on se pose de temps à autres...j'ai découvert que je pouvais travailler. J'ai découvert que quand je travaillais, j'en cueillais les fruits. J'ai appris à aimer les bonnes notes, car j'ai bossé pour elles...J'ai été bien obligée de parler, de me mettre à l'oral, en khôlle. Il a bien fallu baragouiner l'anglais ou bafouiller en biologie, et peu à peu j'y ai repris goût. Je suis presque devenue cabotine sur les bords...
J'ai appris à faire confiance à mes intuitions, notamment en chimie ou en mathématiques, et j'ai appris à arrêter de me poser la question parasite, qui me tétanisait presque sur certains contrôles de terminale: "Et là, qu'est ce qu'on attend de moi?". Aujourd'hui on n'attend de moi que le résultat juste et la justification du raisonnement; aujourd'hui, ma prof de maths écrit parfois "Vous avez un raisonnement marrant!" sur mes copies, mais elle, elle ne saque pas quand ce n'est pas le chemin "classique" que j'ai employé.
Je suis arrivée en prépa persuadée d'être une "glandeuse", une élève "imposteur" qui allait se planter ou, tout du moins, avoir du mal...la prépa m'a rassurée. Oui, j'aime apprendre et oui, je suis capable d'être une élève sérieuse. Non, mon cerveau n'est pas "en panne". Je m'ennuyais juste en terminale et aujourd'hui que je suis stimulée par ce nouveau défi, je suis repartie, toujours plus avant. J'ai même réussi à me débarrasser de ma timidité maladive et, presque, de ma méfiance dans les relations humaines...
J'ai gagné des amis formidables, certains que je soupçonne fortement d'être zèbres d'ailleurs, d'autres non, mais toujours des gens curieux. Des gens que j'aime, et avec lesquels travailler deux ans durant a noué des liens forts. J'ai rencontré de vrais professeurs, passionnés, passionnants car passionnés et "calés" dans leur matière, capables de se remettre en question, de répondre "je ne sais pas, je vais chercher" à une question, de nous apprendre à faire ce qu'on nous demandera au concours sans nous blaser ni nous forcer à une soumission et un apprentissage bête et méchant.
Ces deux années durant, j'ai déploré un gros manque de temps. Remotivée, je me suis ébrouée, et je me suis relancée dans de vieux projets: dessin, écriture...lecture, aussi. Mais voilà! Le temps file, le temps court et il est court, le temps! Entre les khôlles, les DS, les DM et l'échéance du concours, il me fallut réduire mes loisirs et puisqu'il était inenvisageable de rogner sur mes rendez-vous avec la gent équine, ce sont d'autres moments qui ont trinqué.
J'ai "saturé", parfois. Incapable de travailler, le soir, écroulée de fatigue physique et surtout, surtout, fatigue nerveuse. Je tenais "aux nerfs" malgré une fatigue intense que mes sept heures de sommeil ne me permettaient pas de rattraper (moi qui dormais 5h au mieux en terminale, et étais en pleine forme!!). J'ai parfois baissé pavillon, mais jamais coulé, grâce à mes profs, mes amis, l'amour de l'apprentissage, et la motivation du concours.
J'ai rencontré des profs moins bons. Des égocentriques, des narcissiques, des incompétents, des gars brillants mais qui n'avaient rien à faire devant une classe. J'ai rencontré quelques élèves à l'esprit concours développé, quelques "machines" récitant les cours, quelques personnes insupportables de prétention. J'ai eu des frictions, parfois, avec des profs un peu axés "marche ou crève" qui voulaient nous voir courber l'échine et nous soumettre bêtement aux règles du concours. Une certaine dose de soumission, oui...Mais ça, c'est la règle du jeu et je l'avais acceptée en venant ici.
J'ai un peu l'impression d'avoir vécu deux ans "noir/blanc". J'ai rencontré des personnes formidables, tant chez les professeurs que chez les élèves, des êtres extraordinaires, soit du point de vue de l'esprit, soit du point de vue du caractère, et j'ai aussi rencontré les plus beaux "cons" de ma vie...les vrais enfoirés, comme dans les livres. J'ai rencontré des gens bien plus ouverts d'esprit que ceux de mon lycée, et d'autres avec les plus belles oeillères que j'aie jamais vues. J'ai appris quantité de choses inutiles que j'ai aimé apprendre à découvrir, et j'en ai appris, contrainte et forcée, d'autres. J'ai eu des moments d'euphorie, et de vrais moments de doute. J'ai l'impression d'avoir vécu dix ans en deux, tant ces années furent denses, j'ai l'impression d'avoir été guérie de l'ennui, même si j'ai peur de m'ennuyer à nouveau, plus tard...je ne veux plus jamais fonctionner au ralenti, ça m'avait fait trop mal, et ça m'a fait trop de bien d'accélérer.
Peut-être que cette sur-stimulation incessante est une sorte de drogue, peut-être que la prépa m'a rendue trop exigeante du point de vue de l'ennui, en m'apprenant qu'on pouvait suivre un cours en buvant les paroles d'un professeur pendant trois heures. J'ai peur de ne plus savoir quoi faire en revenant à un rythme plus "normal", j'ai peur de m'ennuyer, j'ai peur de ralentir, car j'ai aimé la vitesse.
En même temps, je sais qu'il va falloir que je lève le pied, un an, deux, trois à ce rythme sont vivables, mais guère plus...surtout à vingt ans. J'ai envie de prendre l'air, de sortir, de voir le monde, de voir du monde, voir si les gens hors de la prépa sont aussi extraordinaires (et j'en suis sûre), envie de piquer des cours d'Histoire à une amie de khâgne et de les apprendre, envie d'apprendre, de découvrir, d'être étonnée. Je sais que je serai capable, maintenant, de me prendre par la main quand il le faudra. On pourrait presque dire que la prépa m'a permis de reconstruire les armes et les outils qui m'avaient fait défaut, ou que je n'osais plus utiliser de peur du jugement.
Mais j'ai adoré le système prépa. J'avais besoin d'être cadrée, besoin d'un contrôle continu pour me rassurer, et pour réapprendre à travailler. Peut-être que je m'en serais aussi sortie en fac, remarquez...mais ces deux années de boulot intense ont été, globalement, un pur bonheur, et des années salutaires. J'ai pu me débarrasser de pas mal de choses qui m'empêchaient d'avancer, j'ai pu reprendre confiance en moi et en ma façon de faire, j'ai pu me relancer dans des projets à long terme et commencer à voir un vrai avenir, derrière le concours. J'ai pu en apprendre énormément sur moi, et apprendre aussi pourquoi je méritais un peu plus de gentillesse de ma part...
Si c'était à refaire, je le referais. La deuxième année est longue, plus "lourde" car le spectre du concours est là, est bien présent et on a envie que ce soit fini. On apprend moins "pour le plaisir", on apprend "concours" et on apprend "utile". Mais elle reste un plaisir, globalement. (moi, masochiste?^^)
Si aujourd'hui on me demandait de choisir à nouveau, je ne prendrais pas la fac, mais la prépa...
(oh, et aux anciens de prépas/futurs de prépa/curieux/tout le monde, ma boîte MP est toujours ouverte, naturellement, pour des questions ou autres^^).
Si je devais tirer un bilan de mes deux ans de prépa, je parlerais moi aussi de la "pichenette" que décrit Muji. J'avais besoin d'un cadre, j'avais besoin d'être stimulée, j'avais besoin d'être secouée. Vraiment. J'ai passé sept ans de lycée à m'ennuyer à mourir, à me demander si ce serait "ça" toutes mes études durant, à ne pas travailler, avoir de bonnes notes malgré tout et presque culpabiliser en voyant ceux qui travaillaient deux heures par soir se ramasser des onze sur vingt.
Très motivée par le cursus qui m'attirait (véto), je suis arrivée en prépa la fleur aux dents, le sourire aux lèvres et une énorme, une terrible trouille aux tripes: serai-je capable de tenir? On m'avait parlé d'un milieu hyper-scolaire, et j'avais bien pu remarquer que j'étais totalement réfractaire au travail, que je m'ennuyais en cours au lycée...je ne savais pas si c'était à mettre sur le compte de l'ennui ou d'une "inadaptation" de ma personne au lycée.
Deux ans ou presque plus tard, me revoilà. Tirons un petit bilan, le dernier bilan "vu de l'intérieur", avant de partir, qui sait? Vers d'autres cieux, sauf si le concours ne m'est pas favorable cette année...
J'ai appris à travailler. J'ai compris qu'apprendre un cours n'est pas juste ouvrir le livre cinq minutes avant le contrôle. J'ai appris qu'il fallait refaire les exercices de physique-chimie. Et ce faisant, j'ai découvert une forme de plaisir, pour ne pas dire de jouissance: ce moment où on galère sur un exercice, où on sèche, et d'un coup, une idée, qui se déroule, sur le papier, des chiffres, un raisonnement, et le stylo s'emballe comme le coeur, jusqu'à la conclusion. Trouver la réponse après avoir séché pendant plusieurs minutes, trouver toute seule, a une saveur incomparable.
J'ai compris que j'aimais apprendre. Apprendre tout, et n'importe quoi. Apprendre la biologie, ou plutôt l'imprimer, elle rentre presque toute seule tant je l'aime, apprendre, c'est plus ardu, la chimie organique, les mathématiques et comprendre "ah, c'est pour ça que ce théorème donne ça...". Voir mes cours de terminale s'éclairer d'un jour nouveau et comprendre, enfin, ce qu'est un raisonnement scientifique. Calculer des vitesses de réaction, calculer, réfléchir, chercher, tester, "trifouiller" les expression littérales de mathématiques, jouer encore avec les maths, la physique-chimie, la biologie.
Découvrir un monde extraordinaire, ou le redécouvrir, celui de la biologie. S'émerveiller devant une complexité dont on comprend qu'elle est pour ainsi dire infinie. Se dire: "C'est bien fait, quand même!" et écouter, presque avec gourmandise, parler de synapses, de neurones, d'hormones, découvrir, sans cesse, de nouveaux concepts, de nouveaux mots. Apprendre, encore.
Ecouter mon extraordinaire prof d'espagnol nous parler du franquisme et de sa jeunesse, me mettre à comprendre l'espagnol. Prendre plaisir aux versions d'anglais, retrouver ce vieux plaisir du mot juste, du mot précis, du mot qui collera le mieux au texte à traduire. Apprendre, encore et toujours, apprendre et progresser sur la culture de pays...pas autant que certaines autres filières, certes. Mais tout de même.
Paradoxalement, je n'ai jamais été dans un tel "cocon" de travail, le soir, le matin, tous les jours du travail, des cours et des exercices, et en même temps, je ne me suis jamais sentie aussi "ouverte" au monde extérieur. J'ai l'impression de découvrir et de rattraper sept ans de paresse et d'immobilité. C'en est presque frustrant, car le manque de temps m'interdit de me jeter dans les magazines ou les cours des autres filières, et pourtant...
Pourtant j'ai repris confiance en moi et redécouvert que mon "cerveau marche bien". Ce dont j'avais commencé à douter en terminale, vous savez, cette question: "Pourquoi je ne raisonne pas comme eux?" qu'on se pose de temps à autres...j'ai découvert que je pouvais travailler. J'ai découvert que quand je travaillais, j'en cueillais les fruits. J'ai appris à aimer les bonnes notes, car j'ai bossé pour elles...J'ai été bien obligée de parler, de me mettre à l'oral, en khôlle. Il a bien fallu baragouiner l'anglais ou bafouiller en biologie, et peu à peu j'y ai repris goût. Je suis presque devenue cabotine sur les bords...
J'ai appris à faire confiance à mes intuitions, notamment en chimie ou en mathématiques, et j'ai appris à arrêter de me poser la question parasite, qui me tétanisait presque sur certains contrôles de terminale: "Et là, qu'est ce qu'on attend de moi?". Aujourd'hui on n'attend de moi que le résultat juste et la justification du raisonnement; aujourd'hui, ma prof de maths écrit parfois "Vous avez un raisonnement marrant!" sur mes copies, mais elle, elle ne saque pas quand ce n'est pas le chemin "classique" que j'ai employé.
Je suis arrivée en prépa persuadée d'être une "glandeuse", une élève "imposteur" qui allait se planter ou, tout du moins, avoir du mal...la prépa m'a rassurée. Oui, j'aime apprendre et oui, je suis capable d'être une élève sérieuse. Non, mon cerveau n'est pas "en panne". Je m'ennuyais juste en terminale et aujourd'hui que je suis stimulée par ce nouveau défi, je suis repartie, toujours plus avant. J'ai même réussi à me débarrasser de ma timidité maladive et, presque, de ma méfiance dans les relations humaines...
J'ai gagné des amis formidables, certains que je soupçonne fortement d'être zèbres d'ailleurs, d'autres non, mais toujours des gens curieux. Des gens que j'aime, et avec lesquels travailler deux ans durant a noué des liens forts. J'ai rencontré de vrais professeurs, passionnés, passionnants car passionnés et "calés" dans leur matière, capables de se remettre en question, de répondre "je ne sais pas, je vais chercher" à une question, de nous apprendre à faire ce qu'on nous demandera au concours sans nous blaser ni nous forcer à une soumission et un apprentissage bête et méchant.
Ces deux années durant, j'ai déploré un gros manque de temps. Remotivée, je me suis ébrouée, et je me suis relancée dans de vieux projets: dessin, écriture...lecture, aussi. Mais voilà! Le temps file, le temps court et il est court, le temps! Entre les khôlles, les DS, les DM et l'échéance du concours, il me fallut réduire mes loisirs et puisqu'il était inenvisageable de rogner sur mes rendez-vous avec la gent équine, ce sont d'autres moments qui ont trinqué.
J'ai "saturé", parfois. Incapable de travailler, le soir, écroulée de fatigue physique et surtout, surtout, fatigue nerveuse. Je tenais "aux nerfs" malgré une fatigue intense que mes sept heures de sommeil ne me permettaient pas de rattraper (moi qui dormais 5h au mieux en terminale, et étais en pleine forme!!). J'ai parfois baissé pavillon, mais jamais coulé, grâce à mes profs, mes amis, l'amour de l'apprentissage, et la motivation du concours.
J'ai rencontré des profs moins bons. Des égocentriques, des narcissiques, des incompétents, des gars brillants mais qui n'avaient rien à faire devant une classe. J'ai rencontré quelques élèves à l'esprit concours développé, quelques "machines" récitant les cours, quelques personnes insupportables de prétention. J'ai eu des frictions, parfois, avec des profs un peu axés "marche ou crève" qui voulaient nous voir courber l'échine et nous soumettre bêtement aux règles du concours. Une certaine dose de soumission, oui...Mais ça, c'est la règle du jeu et je l'avais acceptée en venant ici.
J'ai un peu l'impression d'avoir vécu deux ans "noir/blanc". J'ai rencontré des personnes formidables, tant chez les professeurs que chez les élèves, des êtres extraordinaires, soit du point de vue de l'esprit, soit du point de vue du caractère, et j'ai aussi rencontré les plus beaux "cons" de ma vie...les vrais enfoirés, comme dans les livres. J'ai rencontré des gens bien plus ouverts d'esprit que ceux de mon lycée, et d'autres avec les plus belles oeillères que j'aie jamais vues. J'ai appris quantité de choses inutiles que j'ai aimé apprendre à découvrir, et j'en ai appris, contrainte et forcée, d'autres. J'ai eu des moments d'euphorie, et de vrais moments de doute. J'ai l'impression d'avoir vécu dix ans en deux, tant ces années furent denses, j'ai l'impression d'avoir été guérie de l'ennui, même si j'ai peur de m'ennuyer à nouveau, plus tard...je ne veux plus jamais fonctionner au ralenti, ça m'avait fait trop mal, et ça m'a fait trop de bien d'accélérer.
Peut-être que cette sur-stimulation incessante est une sorte de drogue, peut-être que la prépa m'a rendue trop exigeante du point de vue de l'ennui, en m'apprenant qu'on pouvait suivre un cours en buvant les paroles d'un professeur pendant trois heures. J'ai peur de ne plus savoir quoi faire en revenant à un rythme plus "normal", j'ai peur de m'ennuyer, j'ai peur de ralentir, car j'ai aimé la vitesse.
En même temps, je sais qu'il va falloir que je lève le pied, un an, deux, trois à ce rythme sont vivables, mais guère plus...surtout à vingt ans. J'ai envie de prendre l'air, de sortir, de voir le monde, de voir du monde, voir si les gens hors de la prépa sont aussi extraordinaires (et j'en suis sûre), envie de piquer des cours d'Histoire à une amie de khâgne et de les apprendre, envie d'apprendre, de découvrir, d'être étonnée. Je sais que je serai capable, maintenant, de me prendre par la main quand il le faudra. On pourrait presque dire que la prépa m'a permis de reconstruire les armes et les outils qui m'avaient fait défaut, ou que je n'osais plus utiliser de peur du jugement.
Mais j'ai adoré le système prépa. J'avais besoin d'être cadrée, besoin d'un contrôle continu pour me rassurer, et pour réapprendre à travailler. Peut-être que je m'en serais aussi sortie en fac, remarquez...mais ces deux années de boulot intense ont été, globalement, un pur bonheur, et des années salutaires. J'ai pu me débarrasser de pas mal de choses qui m'empêchaient d'avancer, j'ai pu reprendre confiance en moi et en ma façon de faire, j'ai pu me relancer dans des projets à long terme et commencer à voir un vrai avenir, derrière le concours. J'ai pu en apprendre énormément sur moi, et apprendre aussi pourquoi je méritais un peu plus de gentillesse de ma part...
Si c'était à refaire, je le referais. La deuxième année est longue, plus "lourde" car le spectre du concours est là, est bien présent et on a envie que ce soit fini. On apprend moins "pour le plaisir", on apprend "concours" et on apprend "utile". Mais elle reste un plaisir, globalement. (moi, masochiste?^^)
Si aujourd'hui on me demandait de choisir à nouveau, je ne prendrais pas la fac, mais la prépa...
(oh, et aux anciens de prépas/futurs de prépa/curieux/tout le monde, ma boîte MP est toujours ouverte, naturellement, pour des questions ou autres^^).
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Super Asaka !! C'est beau cette soif d'apprendre, faut-il dire re dire re re re re dire à quel point c'est un réel plaisir ?
Ne te trompe pas dans tes choix, j'ai vécu le choc du retour au rythme "normal" sans m'y attendre (je pensais que sciences po...) et j'ai été révoltée pendant 5 ans contre ce système d'embrigadement des futurs hauts fonctionnaires...
Profite, la prépa c'est juste incroyable
Ne te trompe pas dans tes choix, j'ai vécu le choc du retour au rythme "normal" sans m'y attendre (je pensais que sciences po...) et j'ai été révoltée pendant 5 ans contre ce système d'embrigadement des futurs hauts fonctionnaires...
Profite, la prépa c'est juste incroyable
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
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Dernière édition par Uccen le Lun 17 Juin 2013 - 11:39, édité 1 fois
Uccen- Messages : 2369
Date d'inscription : 26/04/2013
Age : 107
Localisation : Awras
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Salut à tous!
J'ai seulement survolé quelques uns des messages précédents mais j'en ai tiré beaucoup de points très négatifs...
Je suis moi même en prépa BCPST (khûbe ou 5/2 si vous voulez tout savoir).
Le bilan que je tire de mes trois années est très positif. Du moins, si je devais choisir entre la fac et la prépa, je choisirais la prépa sans aucune hésitation. Certes je me suis souvent ennuyée, les cours sont longs, pas très dynamiques. Et contrairement à certains passionnés je n'ai jamais bu les paroles de mes profs. Je n'ai pas toujours eu de très bonnes notes. L'an dernier lorsque j'ai passé mes concours je ne savais plus trop ce que je voulais, moi qui rêvais de devenir vétérinaire depuis toute petite. Toutefois j'ai choisi de redoubler ma deuxième année afin de pouvoir prendre plus de temps pour savoir ce que je voulais faire. Je suis donc arrivée au concours en ayant travaillé 3 jours, mon travail sérieux de l'année m'a quand même permis d'avoir certaines écoles pour lesquelles je vais postuler cette année. J'ai changé du tout au tout, je veux maintenant être oenologue. Voilà pour ce qui est de mes projets.
Ce que je voudrais dire à tous ceux qui envisagent de faire une prépa en étant zèbre, c'est que tout dépend de votre capacité d'adaptation. En tant que zèbre je sais qu'on se sent souvent seul et incompris (d'ailleurs les gens qui me connaissent me trouvent parfois "spéciale"). Mais je pense que la fac ne sera pas d'une plus grande aide. Avec la prépa, on apprend à travailler non pour nous mais pour se faire un peu au moule. Libre à vous de prendre des activités à côté. Après tout les zèbres sont bien censés être plus rapides que les autres. Alors pourquoi ne pas s'aménager des plages horaires pour faire des choses qui vous paraissent intéressantes. Même chose pour la fac, si ce n'est qu'avec la prépa les périodes de grosse bourre sont plus fréquentes, ça a une part d'excitation aussi!
Pour ma part je ne me suis décidée qu'en troisième année à reprendre des activités: j'ai repris le violon et me suis mise au dessin et à la peinture. Pendant que les autres bossent, je profite de ma rapidité à assimiler les choses pour faire autre chose. La glandouille c'est terminé!
Autrement dit, la prépa peut être absolument bénéfique à quiconque sait en tirer profit. Je ne pense pas que votre ennui sera comblé davantage à la fac. La différence en prépa c'est que les profs sont derrière votre dos comme au lycée. C'est insupportable, mais ça m'a aussi appris à prendre du recul et me dire "je fais ça pour moi, pas pour eux, peu importe leur opinion".
Voilà pour moi, bon courage pour les autres
J'ai seulement survolé quelques uns des messages précédents mais j'en ai tiré beaucoup de points très négatifs...
Je suis moi même en prépa BCPST (khûbe ou 5/2 si vous voulez tout savoir).
Le bilan que je tire de mes trois années est très positif. Du moins, si je devais choisir entre la fac et la prépa, je choisirais la prépa sans aucune hésitation. Certes je me suis souvent ennuyée, les cours sont longs, pas très dynamiques. Et contrairement à certains passionnés je n'ai jamais bu les paroles de mes profs. Je n'ai pas toujours eu de très bonnes notes. L'an dernier lorsque j'ai passé mes concours je ne savais plus trop ce que je voulais, moi qui rêvais de devenir vétérinaire depuis toute petite. Toutefois j'ai choisi de redoubler ma deuxième année afin de pouvoir prendre plus de temps pour savoir ce que je voulais faire. Je suis donc arrivée au concours en ayant travaillé 3 jours, mon travail sérieux de l'année m'a quand même permis d'avoir certaines écoles pour lesquelles je vais postuler cette année. J'ai changé du tout au tout, je veux maintenant être oenologue. Voilà pour ce qui est de mes projets.
Ce que je voudrais dire à tous ceux qui envisagent de faire une prépa en étant zèbre, c'est que tout dépend de votre capacité d'adaptation. En tant que zèbre je sais qu'on se sent souvent seul et incompris (d'ailleurs les gens qui me connaissent me trouvent parfois "spéciale"). Mais je pense que la fac ne sera pas d'une plus grande aide. Avec la prépa, on apprend à travailler non pour nous mais pour se faire un peu au moule. Libre à vous de prendre des activités à côté. Après tout les zèbres sont bien censés être plus rapides que les autres. Alors pourquoi ne pas s'aménager des plages horaires pour faire des choses qui vous paraissent intéressantes. Même chose pour la fac, si ce n'est qu'avec la prépa les périodes de grosse bourre sont plus fréquentes, ça a une part d'excitation aussi!
Pour ma part je ne me suis décidée qu'en troisième année à reprendre des activités: j'ai repris le violon et me suis mise au dessin et à la peinture. Pendant que les autres bossent, je profite de ma rapidité à assimiler les choses pour faire autre chose. La glandouille c'est terminé!
Autrement dit, la prépa peut être absolument bénéfique à quiconque sait en tirer profit. Je ne pense pas que votre ennui sera comblé davantage à la fac. La différence en prépa c'est que les profs sont derrière votre dos comme au lycée. C'est insupportable, mais ça m'a aussi appris à prendre du recul et me dire "je fais ça pour moi, pas pour eux, peu importe leur opinion".
Voilà pour moi, bon courage pour les autres
MlleH- Messages : 7
Date d'inscription : 31/05/2013
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
je pense qu'il est dur de conseiller à qq un de faire prépa ou fac. Les deux se défendent.
J'ai vu des mecs brillants faire des dépressions, et d'autres vraiment foutre en l'air leurs études à cause de prépas mal vécus, mais ça reste des cas particuliers et isolés. La plupart s'en sortent plutôt bien.
Je pense qu'une personne qui a les capacités de faire prépas et hésite entre prépas et fac, aura le recul suffisant pour vivre les moments un peu durs. Ceux qui galèrent le plus sont ceux qui considèrent l'échec en prépa comme un échec majeur, alors que si la fac est considérée comme une alternative possible, ça aide mentalement pour se dire qu'il existe d'autres voies qui laissent un peu plus de temps à l'apprentissage. J'ai fait ma prépa avec cet état d'esprit, et ça s'est pas mal passé. Si qq un aime ce qu'il fait, qu'il le fasse à la fac ou en prépa, ça donnera de toute manière qq chose de bien au final.
En prépa, il faut faire juste ce qu'on a envie de faire sans se prendre la tête, avoir du recul sur les remarques des profs, et aller faire une école sympa, faire des trucs qui vous intéressent dans une ville sympa.
J'ai vu des mecs brillants faire des dépressions, et d'autres vraiment foutre en l'air leurs études à cause de prépas mal vécus, mais ça reste des cas particuliers et isolés. La plupart s'en sortent plutôt bien.
Je pense qu'une personne qui a les capacités de faire prépas et hésite entre prépas et fac, aura le recul suffisant pour vivre les moments un peu durs. Ceux qui galèrent le plus sont ceux qui considèrent l'échec en prépa comme un échec majeur, alors que si la fac est considérée comme une alternative possible, ça aide mentalement pour se dire qu'il existe d'autres voies qui laissent un peu plus de temps à l'apprentissage. J'ai fait ma prépa avec cet état d'esprit, et ça s'est pas mal passé. Si qq un aime ce qu'il fait, qu'il le fasse à la fac ou en prépa, ça donnera de toute manière qq chose de bien au final.
En prépa, il faut faire juste ce qu'on a envie de faire sans se prendre la tête, avoir du recul sur les remarques des profs, et aller faire une école sympa, faire des trucs qui vous intéressent dans une ville sympa.
Cauchy- Messages : 14
Date d'inscription : 13/04/2013
Age : 40
Localisation : dans un espace préhilbertien
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
C'est un de mes grands plaisirs, l'envie d'apprendre, mais apparemment ça m'est propre. La majorité, dans la classe, s'ennuie en cours, trouve que le prof parle trop et surtout, n'arrive pas à passer son flot de paroles au tamis pour en extraire, d'un côté les blagues, de l'autre côté les informations, et ne parvient pas à reclasser tout ça. J'y arrive, et si la lenteur de certains cours (aaaaarrgh les maths!) m'a parfois exaspérée, d'un autre côté, la biologie ou le français m'ont comblée.saltymbanque a écrit:Super Asaka !! C'est beau cette soif d'apprendre, faut-il dire re dire re re re re dire à quel point c'est un réel plaisir ?
[...]
Profite, la prépa c'est juste incroyable
Pour l'instant, ça reste la meilleure partie de mon cursus scolaire. Il m'est arrivé de m'y ennuyer, certes, mais ce n'était pas la même souffrance et l'impression de perdre son temps qu'au collège et au lycée.
J'ai aussi découvert que je ne savais travailler qu'au pied du mur...élève "moyenne" en classe, sur laquelle le profs auraient parié une 5/2 plutôt qu'une intégration en 3/2, j'ai été admissible au concours véto et très bien classée cette année, à leur grande surprise. Et si je devais en tirer une leçon, c'est que la prépa, contrairement à l'idée qu'on s'en fait et où on dépeint volontiers des élèves "nez dans le guidon" (bon, ça c'est un peu vrai^^) et "pas matures", demande une vraie maturité. Cela demande de savoir prendre du recul, beaucoup de recul sur ses résultats, le travail, le stress, et d'apprendre à concilier un objectif très lointain, et la khôlle du lendemain dont on se fiche un peu, à part qu'elle est un entraînement au concours...Et il faut savoir aussi se dire "j'ai échoué en prépa, ce n'est pas la fin du monde, il y a d'autres voies".
J'approuve Cauchy sur le fait qu'il faut aimer ce qu'on fait. En prépa BCPST, pour faire un exemple, la bio, on en bouffe par paquets de dix, les maths, la physique, la chimie, c'est exercices et exercices. On peut finir par saturer, d'ailleurs je crois qu'on sature forcément tôt ou tard, mais si on aime ce qu'on fait, ça passera quand même. Sinon, on risque un vrai ras-le-bol.
MlleH: j'avais des profs très présents (pas une semaine sans un mail de mon prof de bio, par exemple) mais je n'ai pas eu l'impression qu'ils étaient "sur mon dos". Le prof principal suivait nos résultats, mais c'était tout, les profs nous donnaient des devoirs, regardaient nos résultats de khôlle et entendaient qu'on les écoute en cours, mais ce n'était pas si violent. On était encadrés, mais pas spécialement cadrés, en fait. En revanche, il ne faut pas être trop réfractaire au système lycée, les exercices, les cours imposés, tout ça...tout en gardant à l'esprit (pour ceux qui se demandent que choisir) que le rythme supérieur et le contenu des cours peut rendre cet aspect "lycée" des choses infiniment plus supportable, à condition d'être intéressé.
Pour les choix, j'ai un rêve de gosse, un vrai rêve, c'est vétérinaire et...si je l'ai, je ne cracherai pas dessus. Donc finalement, je ne pars pas trop vers une carrière de fonctionnaire, tu vois =P
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Cette année de CPGE en MPSI a été un véritable calvers. J'ai compris en Mars que je ne faisais pas le nécessaire, même si je n'étais pas dernier, je trainais vers le fond, et j'ai compris à ce moment là beaucoup de choses, ou je les ai plutôt acceptées. En effet, on m'avait déjà répété à plusieurs reprises que j'étais surdoué, atypique, etc. Et donc il y a quelques mois je l'ai compris.
En plus d'une année calvers, il y a eu cette révélation, sacré choc. Bref, mauvais souvenir de la prépa, ça c'est sûr, et je rentrerai l'année prochaine en deuxième année de fac de maths, donc l'année n'a pas été perdue, moindre mal.
Donc la vie de prépa avec cette différence est vraiment rude, il faut soit ne pas en être conscient, soit passer au-dessus mais c'est ne pas être soi-même.
En plus d'une année calvers, il y a eu cette révélation, sacré choc. Bref, mauvais souvenir de la prépa, ça c'est sûr, et je rentrerai l'année prochaine en deuxième année de fac de maths, donc l'année n'a pas été perdue, moindre mal.
Donc la vie de prépa avec cette différence est vraiment rude, il faut soit ne pas en être conscient, soit passer au-dessus mais c'est ne pas être soi-même.
Banco- Messages : 16
Date d'inscription : 20/06/2013
Age : 30
Localisation : Lyon
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
C'est peut être mon inconscience qui m'a fait profiter ! Mais j'y ai appris quand même et grâce aux enseignants que le bonheur personnel passe avant un quelconque type de réussite et pour ça, rien que pour ça c'était une super expérience. ça fait 10 ans que j'y ai rencontré ma meilleure amie aussi.
d'ici quelques jours quand j'aurai passé mes échéances, j'aurai une autre question à poser...zèbres et concours : bête à concours ? ou refus d'obstacle ?
d'ici quelques jours quand j'aurai passé mes échéances, j'aurai une autre question à poser...zèbres et concours : bête à concours ? ou refus d'obstacle ?
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
La prépa 1e année a été le premier endroit où je me suis senti compris par d'autres personnes.
J'ai suivi les cours comme les autres, il est vrai que c'était intense, mais c'est bien l'une des plus belles périodes que j'ai eue, car on parlait enfin de sujets intéressants entre collègues, sans devoir penser aux conditions sociales à respecter. Je soupçonne qu'il y avait au moins trois à cinq zèbres dans la classe (je ne savais pas à l'époque que j'étais aussi zèbre), car ils ne collaient pas aux stéréotypes de gens généralement vus dans les classes antérieures (ils étaient en décalage, comme moi). Et certains avaient suivi le même chemin: quelques difficultés dans le cheminement collège-lycée pour les contacts avec mes camarades, et on se découvrait enfin des semblables dans la même classe.
Bien qu'ayant fait une petite dépression en seconde année suite à une peur irraisonnée des concours (les profs et mon imagination avaient réussi à me monter la tête), tout cela a été une très bonne expérience, et m'a permis d'être accepté par les autres dans mon décalage.
J'ai volontairement omis les résultats et le niveau d'apprentissage, car ce n'est pas ce que j'en retiens (beh oui, c'était difficile à suivre quand même). Après la prépa, je n'ai pas réussi à retrouver les mêmes styles de personnalité, d'où une très bonne nostalgie de ces moments pour ma part, et ce malgré le souci en seconde année.
P.S: j'ai fait une petite prépa de province, niveau MPSI puis MP. Enfin, je ne peux pas comparer à la fac car je n'ai pu y assister que rarement, d'où ma prise de position qui paraît figée. Peut-être l'avantage a été d'être avec les 35-40 mêmes personnes durant une année, ce qui a permis de mieux se connaître entre nous.
La seconde année a changé, par contre, car le groupe s'est divisé, et une partie des gens s'est retrouvé en faculté (justement), ou en MP et en PSI.
J'ai suivi les cours comme les autres, il est vrai que c'était intense, mais c'est bien l'une des plus belles périodes que j'ai eue, car on parlait enfin de sujets intéressants entre collègues, sans devoir penser aux conditions sociales à respecter. Je soupçonne qu'il y avait au moins trois à cinq zèbres dans la classe (je ne savais pas à l'époque que j'étais aussi zèbre), car ils ne collaient pas aux stéréotypes de gens généralement vus dans les classes antérieures (ils étaient en décalage, comme moi). Et certains avaient suivi le même chemin: quelques difficultés dans le cheminement collège-lycée pour les contacts avec mes camarades, et on se découvrait enfin des semblables dans la même classe.
Bien qu'ayant fait une petite dépression en seconde année suite à une peur irraisonnée des concours (les profs et mon imagination avaient réussi à me monter la tête), tout cela a été une très bonne expérience, et m'a permis d'être accepté par les autres dans mon décalage.
J'ai volontairement omis les résultats et le niveau d'apprentissage, car ce n'est pas ce que j'en retiens (beh oui, c'était difficile à suivre quand même). Après la prépa, je n'ai pas réussi à retrouver les mêmes styles de personnalité, d'où une très bonne nostalgie de ces moments pour ma part, et ce malgré le souci en seconde année.
P.S: j'ai fait une petite prépa de province, niveau MPSI puis MP. Enfin, je ne peux pas comparer à la fac car je n'ai pu y assister que rarement, d'où ma prise de position qui paraît figée. Peut-être l'avantage a été d'être avec les 35-40 mêmes personnes durant une année, ce qui a permis de mieux se connaître entre nous.
La seconde année a changé, par contre, car le groupe s'est divisé, et une partie des gens s'est retrouvé en faculté (justement), ou en MP et en PSI.
Cycloloco- Messages : 6
Date d'inscription : 06/07/2013
Localisation : Bruxelles
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Cycloloco a écrit:La prépa 1e année a été le premier endroit où je me suis senti compris par d'autres personnes.
(...)
Bien qu'ayant fait une petite dépression en seconde année suite à une peur irraisonnée des concours (les profs et mon imagination avaient réussi à me monter la tête), tout cela a été une très bonne expérience, et m'a permis d'être accepté par les autres dans mon décalage.
(...)
La seconde année a changé, par contre, car le groupe s'est divisé, et une partie des gens s'est retrouvé en faculté (justement), ou en MP et en PSI.
Je me reconnais dans ce que tu dis. Oh, j'avais déjà quelques amis, que j'ai toujours soupçonné d'être zèbres, d'ailleurs, pour au moins un d'entre eux, au lycée...Mais en prépa, je me suis soudainement retrouvée, et pour la première fois de ma vie avec une majorité de gens "comme moi". Peut-être qu'ils n'étaient pas tous des zèbres mais en tous cas, ils avaient une tournure d'esprit, une énorme curiosité compatibles avec ma personnalité. C'est comme dans tout groupe: il y a ceux qu'on aime, ceux qu'on hait...mais globalement, j'aurais tendance à dire que j'ai rencontré des gens extraordinaires, tant parmi les professeurs (pas tous, mais certains) que parmi les élèves.
Et je me suis sentie bien. J'ai un peu eu l'impression d'avoir trouvé une oasis où, comme le dit Cycloloco, je me suis sentie comprise par d'autres personnes, d'autres personnes de ma classe, et pas uniquement par mes amis.
En fait, c'était la même sensation que ma première visite sur ZC, un mélange d'exaltation et de surprise: "Je ne suis pas toute seule! Il y a des gens qui ont eu le même parcours que moi, et ce sont des gens sympas, que je sais que je vais admirer! Alors non seulement je ne suis pas toute seule, mais en plus je vaux quelque chose!"
En fait, je crois que, plus que d'avoir été acceptée par les autres, c'est de m'être acceptée qui m'a plu. Après un collège simplement calamiteux (du point de vue social), j'ai lentement compris au lycée que je pouvais être "moi" sans que ça ne m'attire des ennuis. Enfin, pas trop. Il fallait garder une certaine réserve, ou du moins c'est l'impression que j'avais...Mais en prépa, d'être avec tous ces gens avec qui je me sentais bien, avec qui j'avais l'impression d'avoir des atomes crochus, m'a permis d'oser prendre la parole, oser développer mes points de vue, oser partir en "live" en courir partout, ou oser sortir mes blagues parfois spéciales...Oser parler, librement. J'ai surtout cessé de me sentir obligée de me "tenir la bride haute" et de me surveiller moi-même: mon lycée a été une succession de regards en coin et de "t'es bizarre". Rien de tout cela en prépa.
Et ce "droit d'être soi-même", quelque part, libérée de la plupart des conventions sociales ou des carcans qu'on s'impose, ça a été un soulagement au même titre que le passage à une vitesse supérieure en cours.
La deuxième année, l'ambiance a changé aussi chez moi. Mes deux meilleures amies étaient dans une autre classe, et j'ai mis beaucoup, beaucoup de temps à me mêler aux autres...le groupe, soudé en première année et soudainement éclaté, nous laissait un peu perdus. J'ai mis plus de temps à me faire des amis, beaucoup plus de temps et j'ai un peu vécu cette deuxième année en "électron libre" au sein de ma classe. Expérience pas forcément désagréable d'ailleurs, et grâce à laquelle j'ai pris un peu plus d'assurance.
Je pense que d'être tous "les uns sur les autres" (en bio, de 8h à 16h au moins^^) pendant un an voire plus nous permet de mieux nous connaître. Et peut-être que ceci, couplé au "style de gens" qu'on rencontre en prépa, à la tension nerveuse et la stimulation intellectuelle assez intense de la prépa, nous amène à cette drôle de relation où les contraintes sociales sont, sinon abolies (faut pas pousser), du moins amoindries et où les liens sont très, très forts.
-maxime-- Messages : 13
Date d'inscription : 22/03/2011
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Je pense, comme le dit Banco, qu' il faut s' oublier, ne pas être soi même . Mais c' est très difficile.
c' est comme ça que j' ai pu tenir 3 ans en PT ( j' ai fait 5/2). Cependant, si on n' est pas prêt à le faire, ou qu' on ne peut carrément pas, c' est une mauvaise idée de se lancer dans cette galère. C' est risquer la déprime, ou pire. J' en ai fait l' expérience.
en première année, j' ai rencontré un surdoué hyperactif, naturellement, on se comprenait pas mal. Cependant, il avait un comportement très atypique, et il en bavait (moqueries, etc...). Malheureusement, il a finit par se suicider quand j' était en 5/2. Il n' avait jamais su s' adapter, s'oublier, c' était contre sa nature.
Finalement, pour nous, ça vaut dans tous les cas, mais c' est particulièrement important en prépa: quand on est différent, il faut s' adapter si on ne veut pas en souffrir.
c' est comme ça que j' ai pu tenir 3 ans en PT ( j' ai fait 5/2). Cependant, si on n' est pas prêt à le faire, ou qu' on ne peut carrément pas, c' est une mauvaise idée de se lancer dans cette galère. C' est risquer la déprime, ou pire. J' en ai fait l' expérience.
en première année, j' ai rencontré un surdoué hyperactif, naturellement, on se comprenait pas mal. Cependant, il avait un comportement très atypique, et il en bavait (moqueries, etc...). Malheureusement, il a finit par se suicider quand j' était en 5/2. Il n' avait jamais su s' adapter, s'oublier, c' était contre sa nature.
Finalement, pour nous, ça vaut dans tous les cas, mais c' est particulièrement important en prépa: quand on est différent, il faut s' adapter si on ne veut pas en souffrir.
Thomas- Messages : 22
Date d'inscription : 25/08/2011
Age : 32
Localisation : Oise
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
@Thomas : du point de vue scolaire, il est vrai qu'il faut s'adapter...bon, j'ai toujours eu la chance de ne pas être dans les "total-réfractaires" au système scolaire, mon problème se situant plutôt du côté d'un ennui qui, en terminale, frisait l'insoutenable. Ennui que la première année de prépa a réglé, ou plutôt noyé sous la quantité de travail, et qui n'a ressurgi qu'en fin de deuxième année, quand l'approche des concours m'angoissait.
Bref, j'ai mis du temps à comprendre les exigences des professeurs, mais j'ai fini par réussir, peut-être plus difficilement que d'autres et peut-être en gardant une certaine mise à distance : j'ai juste accepté la "règle du jeu" et donc tâché de m'adapter aux exigences scolaires. Pour ce faire j'ai bombardé les profs de questions sur ce qu'il "fallait" faire.
(chose qui m'a d'ailleurs valu des: "Mais, qu'est ce que vous voulez que je vous dise, c'est évident, enfin!". Ben non madame, pas pour moi.
Et d'ailleurs, mes notes en français sont passées de 6 à 16 le jour où mon prof m'a dit clairement: "Il faut faire une dissertation comparée, citer au moins deux oeuvres pour chaque argument", là où le "C'est un exercice de dissertation comparée: argument, exemples" de ma prof précédente était plus qu'opaque à mes yeux...ça m'agace, cette façon de ne pas dire aux élèves ce qu'ils sont censés faire, mais d'attendre d'eux qu'ils le devinent et le fassent d'instinct!
C'était la minute coup de gueule^^')...
Bref. En revanche, du point de vue social, ça a au contraire été un soulagement. Un vrai. J'ai franchement le sentiment d'avoir beaucoup moins eu à m'adapter qu'au lycée...j'étais la deuxième "atypique" de la classe (le premier étant très atypique aussi^^), et aucun de nous n'a eu à subir de moqueries...et pourtant, je n'ai jamais autant été moi-même dans un milieu scolaire!
Enfin, ça, ça doit dépendre énormément des promos aussi, car je sais que ma bizuthe, un an en-dessous de moi et pourtant bien plus "classique" dans sa façon de se comporter, en bave sévèrement à cause de certains "clans" dans sa classe.
Cela dit, peut-être qu'une maturité grandissante des élèves, par rapport au lycée, et un certain esprit à la sauce : "j'en ai rien à foutre de l'avis des autres, je veux juste mon concours" aident beaucoup dans ce domaine =D
Pour résumer en deux mots : scolairement, il faut s'adapter, comme au lycée, mais l'ennui diminue et ça aide à s'adapter, même si c'est pas évident. Socialement, ça s'est beaucoup mieux passé.
(au fait, expérience concluante pour moi: Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, cette année!!)
Bref, j'ai mis du temps à comprendre les exigences des professeurs, mais j'ai fini par réussir, peut-être plus difficilement que d'autres et peut-être en gardant une certaine mise à distance : j'ai juste accepté la "règle du jeu" et donc tâché de m'adapter aux exigences scolaires. Pour ce faire j'ai bombardé les profs de questions sur ce qu'il "fallait" faire.
(chose qui m'a d'ailleurs valu des: "Mais, qu'est ce que vous voulez que je vous dise, c'est évident, enfin!". Ben non madame, pas pour moi.
Et d'ailleurs, mes notes en français sont passées de 6 à 16 le jour où mon prof m'a dit clairement: "Il faut faire une dissertation comparée, citer au moins deux oeuvres pour chaque argument", là où le "C'est un exercice de dissertation comparée: argument, exemples" de ma prof précédente était plus qu'opaque à mes yeux...ça m'agace, cette façon de ne pas dire aux élèves ce qu'ils sont censés faire, mais d'attendre d'eux qu'ils le devinent et le fassent d'instinct!
C'était la minute coup de gueule^^')...
Bref. En revanche, du point de vue social, ça a au contraire été un soulagement. Un vrai. J'ai franchement le sentiment d'avoir beaucoup moins eu à m'adapter qu'au lycée...j'étais la deuxième "atypique" de la classe (le premier étant très atypique aussi^^), et aucun de nous n'a eu à subir de moqueries...et pourtant, je n'ai jamais autant été moi-même dans un milieu scolaire!
Enfin, ça, ça doit dépendre énormément des promos aussi, car je sais que ma bizuthe, un an en-dessous de moi et pourtant bien plus "classique" dans sa façon de se comporter, en bave sévèrement à cause de certains "clans" dans sa classe.
Cela dit, peut-être qu'une maturité grandissante des élèves, par rapport au lycée, et un certain esprit à la sauce : "j'en ai rien à foutre de l'avis des autres, je veux juste mon concours" aident beaucoup dans ce domaine =D
Pour résumer en deux mots : scolairement, il faut s'adapter, comme au lycée, mais l'ennui diminue et ça aide à s'adapter, même si c'est pas évident. Socialement, ça s'est beaucoup mieux passé.
(au fait, expérience concluante pour moi: Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, cette année!!)
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Je vous rejoins un peu tard...ceci dit je suis contente de trouver des personnes en prepa avec qui discuter. car cest un peu la galere pour moi. je suis en prepa commerce. et bon...perso je vois pas tlmt de difference avec le lycée (les colles en plus!) , donc je sais que je suis pas à ma place mais je me fais un petit défi
Le probleme que jai ...cest m'organiser pour bosser, jaime tellement divaguer.. et mon gros problème de concentration. Quand les profs me disent que je suis capable de tlmt mieux mais je ne men donne pas les moyens, ils ne comprennent pas bien que je suis incapable de changer cela, jessaye...en vain.
par contre au niveau social, je suis tres contente des rencontres faites.. ca m'a veritablement changé du lycee et du college.
Le probleme que jai ...cest m'organiser pour bosser, jaime tellement divaguer.. et mon gros problème de concentration. Quand les profs me disent que je suis capable de tlmt mieux mais je ne men donne pas les moyens, ils ne comprennent pas bien que je suis incapable de changer cela, jessaye...en vain.
par contre au niveau social, je suis tres contente des rencontres faites.. ca m'a veritablement changé du lycee et du college.
pommebleu- Messages : 108
Date d'inscription : 19/05/2013
Age : 30
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
J'ai souvent eu beaucoup de mal à ne pas divaguer...en cours, ça dépendait du prof, je buvais les paroles de certains, mais d'autres, non! En travail personnel, je réussissais à me discipliner jusqu'à la dernière semaine avant les vacances où c'était la grande vadrouille...et la Spé, où j'ai drôlement été inquiète de me voir incapable de ne pas me disperser au travail en début d'année.
Finalement, j'ai réussi à faire avec, je bossais moins longtemps, en "cumulé", que les autres, mais je bossais souvent. J'avais une grosse tendance à zapper de matière en matière et j'ai fini par me laisser le faire, parce que me forcer à faire autre chose, c'était impossible.
Et je n'ai jamais été fichue de travailler 5h la même matière contrairement à certains...mon année, c'était souvent 30 min maximum d'affilée, et mes révisions, c'était au mieux 2h en "bloc", sauf en bio où je faisais des fiches et où, par conséquent, je pouvais me concentrer plus longtemps.
Si je peux me permettre, essaye de prendre l'habitude de relire tous tes cours du jour chaque soir, et après, pour le reste, ne te mets pas trop la pression si tu révises plutôt en mode "10 min - pause - 10 min" qu'en mode "2h - grosse pause". Essaye aussi de limiter les "causes de divagation" dans ton environnement...par exemple, je n'ai pas intérêt à faire une recherche Internet, sinon, de lien en lien, je finis sur des pages passionnantes, mais à des lieues de mon sujet...
Finalement, j'ai réussi à faire avec, je bossais moins longtemps, en "cumulé", que les autres, mais je bossais souvent. J'avais une grosse tendance à zapper de matière en matière et j'ai fini par me laisser le faire, parce que me forcer à faire autre chose, c'était impossible.
Et je n'ai jamais été fichue de travailler 5h la même matière contrairement à certains...mon année, c'était souvent 30 min maximum d'affilée, et mes révisions, c'était au mieux 2h en "bloc", sauf en bio où je faisais des fiches et où, par conséquent, je pouvais me concentrer plus longtemps.
Si je peux me permettre, essaye de prendre l'habitude de relire tous tes cours du jour chaque soir, et après, pour le reste, ne te mets pas trop la pression si tu révises plutôt en mode "10 min - pause - 10 min" qu'en mode "2h - grosse pause". Essaye aussi de limiter les "causes de divagation" dans ton environnement...par exemple, je n'ai pas intérêt à faire une recherche Internet, sinon, de lien en lien, je finis sur des pages passionnantes, mais à des lieues de mon sujet...
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Mon témoignage venu du passé, prépa Math spé P 1987-1990
C'est ancien , mais je pense que beaucoup de choses n'ont pas changé
les catégories actuelles (wikipedia : MP, PC, PSI, PT, TSI, TPC et ATS) sont du chinois pour moi : en 1987 il y avait math sup commune, et ensuite, M, M', P, P'. et c'est tout.
Pour des raisons de logistique, de notes au bac, financières, et familiales, j'ai fait la prépa locale en P.
Mon sentiment, en entrant en prépa, ça a d'été d'être enfin parmi les miens, à faire des choses qui me demandaient vraiment de réfléchir, qui utilisaient vraiment mes capacités.
Très rapidement, j'ai déchanté. Plutôt de gauche, beaucoup se sont révélés des fils de bourges de droite, voir d'extrème droite.
(mes triskell et autres celticités folk ont été dans un premier temps interprétées comme un ralliement au GUD !)
J'ai connu plusieurs personnes en terminale, qui ont voulu faire des prépas parisiennes côtés, et n'ont pas passé le premier trimestre.
Je me souviens en particulier d'un qui prenait ses notes de latin dans un code de son invention.
Il était largement plus zèbre que moi, il avait réussi à trouver une solution géométrique à un problème algébrique (moi j'essayais de faire plutôt l'inverse). Mais il n'a pas tenu la pression.
Dans ma petite prépa sans prétention, j'étais moyen en sciences (sauf quand je mettais un coup de collier, car là , j'étais dans les 3 premiers). Par contre, en anglais ou français , sans forcer, j'étais toujours dans les 3 premiers ( pour ne pas dire le premier) : au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
Après, j'étais mauvais à l'oral.
J'ai un joli souvenir d'avoir rembarré une examinatrice de math revèche et méprisante, sur le concours d'une école que j'avais passé pour garder le rythme (l'école ne m'intéressait pas). J'avais fait 15 eme à l'écrit (une de mes plus grandes platitudes en français avait eu 18/20).
Un autre souvenir, moins sympa sur le moment, c'est de m'être pris 5/20 (moins étant éliminatoire et sujet à vérification) à un oral de français devant jury en défendant ma théorie personnelle de la tolérance. Il n'ont fait preuve ni d'écoute, ni de tolérance. retrospectivement c'est assez comique, parce qu'ils ont validé ce que je disais en le sanctionnant. Ils attendaient visiblement la récitation d'un laius de conformité (Voltaire), que j'ai refusé de leur servir pour leur livrer mon vécu personnel de la tolérance des autres ....
bon courage aux préparationnaires.
Même si ce n'est pas facile, cela reste pour moi quand même de relativement bonnes années.
C'est ancien , mais je pense que beaucoup de choses n'ont pas changé
les catégories actuelles (wikipedia : MP, PC, PSI, PT, TSI, TPC et ATS) sont du chinois pour moi : en 1987 il y avait math sup commune, et ensuite, M, M', P, P'. et c'est tout.
Pour des raisons de logistique, de notes au bac, financières, et familiales, j'ai fait la prépa locale en P.
Mon sentiment, en entrant en prépa, ça a d'été d'être enfin parmi les miens, à faire des choses qui me demandaient vraiment de réfléchir, qui utilisaient vraiment mes capacités.
Très rapidement, j'ai déchanté. Plutôt de gauche, beaucoup se sont révélés des fils de bourges de droite, voir d'extrème droite.
(mes triskell et autres celticités folk ont été dans un premier temps interprétées comme un ralliement au GUD !)
J'ai connu plusieurs personnes en terminale, qui ont voulu faire des prépas parisiennes côtés, et n'ont pas passé le premier trimestre.
Je me souviens en particulier d'un qui prenait ses notes de latin dans un code de son invention.
Il était largement plus zèbre que moi, il avait réussi à trouver une solution géométrique à un problème algébrique (moi j'essayais de faire plutôt l'inverse). Mais il n'a pas tenu la pression.
Dans ma petite prépa sans prétention, j'étais moyen en sciences (sauf quand je mettais un coup de collier, car là , j'étais dans les 3 premiers). Par contre, en anglais ou français , sans forcer, j'étais toujours dans les 3 premiers ( pour ne pas dire le premier) : au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
Après, j'étais mauvais à l'oral.
J'ai un joli souvenir d'avoir rembarré une examinatrice de math revèche et méprisante, sur le concours d'une école que j'avais passé pour garder le rythme (l'école ne m'intéressait pas). J'avais fait 15 eme à l'écrit (une de mes plus grandes platitudes en français avait eu 18/20).
Un autre souvenir, moins sympa sur le moment, c'est de m'être pris 5/20 (moins étant éliminatoire et sujet à vérification) à un oral de français devant jury en défendant ma théorie personnelle de la tolérance. Il n'ont fait preuve ni d'écoute, ni de tolérance. retrospectivement c'est assez comique, parce qu'ils ont validé ce que je disais en le sanctionnant. Ils attendaient visiblement la récitation d'un laius de conformité (Voltaire), que j'ai refusé de leur servir pour leur livrer mon vécu personnel de la tolérance des autres ....
bon courage aux préparationnaires.
Même si ce n'est pas facile, cela reste pour moi quand même de relativement bonnes années.
imram- Messages : 101
Date d'inscription : 24/06/2013
Age : 55
Localisation : Rivendell
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Trois années de prépa lettres à mon actif; la troisième vraiment "pour le plaisir".
Je m'explique: je me suis emm... pendant tout mon parcours scolaire, au lycée plus que jamais. Là, j'avais enfin des cours avec un contenu et un niveau d'exigence; pour la première fois ma tendance narco m'a posé problème et causé du dépit!
MAIS après le lycée privé de fils de bourges, je me sentais dans une nouvelle imposture. Il faut dire qu'il y avait quand même peu là aussi de boursiers échelon 5, et peu qui pouvaient affirmer que le livre de chevet de leur mère appartenait à la collection Harlequin... J'avais honte de mon "retard" en matière de références...
MAIS je pensais rencontrer des jeunes qui allaient éclairer mes questionnements existentiels sans fin, et j'ai trouvé beaucoup de gentils petits hippogloutons qui avalaient et rendaient en trois parties/trois sous-parties les cours et polycopiés... Je n'ai pas ou peu trouvé cette "pensée nouvelle" que je cherchais.
MAIS j'ai toujours été incapable de faire une dissert' ... Quand venait la dissert' de philo, le prof faisait livrer des polycopiés qui mettaient en deuil Greenpeace... Je n'ai jamais réussi à lire l'integralité de ces pavés; d'une part ce bourrage de crâne m'angoissait, d'autre part je trouvais malhonnête de prétendre penser en ne faisant que réciter. Donc, je dissertais (ou tentais de) sans les références attendues, puisque je les ignorais, et avais "10". Commentaire: "Quand jouerez-vous enfin le jeu facile de la dissertation?"
Je n'étais pas étiquetée "zèbre" mais plutôt folledingue éthérée et mutique. Il faut dire que j'allais particulièrement mal à l'époque et que la prépa était un peu ma thérapie...
J'ai été reçue en école de pub et école de commerce et pub, où je ne suis pas allée, faute d'argent. Je me suis retrouvée à la fac, et ça a été l'horreur absolue. Je ne comprenais pas cette recherche forcenée de la contre-productivité, et le laxisme des étudiants et des profs. J'avais même honte d'avoir fait mon travail, ou d'avoir une bonne note... A nouveau, j'ai dormi. puis je suis allée en école d'infirmiers, où j'ai dormi aussi. Reprise d'études, master pro. Objectif thèse!
Je m'explique: je me suis emm... pendant tout mon parcours scolaire, au lycée plus que jamais. Là, j'avais enfin des cours avec un contenu et un niveau d'exigence; pour la première fois ma tendance narco m'a posé problème et causé du dépit!
MAIS après le lycée privé de fils de bourges, je me sentais dans une nouvelle imposture. Il faut dire qu'il y avait quand même peu là aussi de boursiers échelon 5, et peu qui pouvaient affirmer que le livre de chevet de leur mère appartenait à la collection Harlequin... J'avais honte de mon "retard" en matière de références...
MAIS je pensais rencontrer des jeunes qui allaient éclairer mes questionnements existentiels sans fin, et j'ai trouvé beaucoup de gentils petits hippogloutons qui avalaient et rendaient en trois parties/trois sous-parties les cours et polycopiés... Je n'ai pas ou peu trouvé cette "pensée nouvelle" que je cherchais.
MAIS j'ai toujours été incapable de faire une dissert' ... Quand venait la dissert' de philo, le prof faisait livrer des polycopiés qui mettaient en deuil Greenpeace... Je n'ai jamais réussi à lire l'integralité de ces pavés; d'une part ce bourrage de crâne m'angoissait, d'autre part je trouvais malhonnête de prétendre penser en ne faisant que réciter. Donc, je dissertais (ou tentais de) sans les références attendues, puisque je les ignorais, et avais "10". Commentaire: "Quand jouerez-vous enfin le jeu facile de la dissertation?"
Je n'étais pas étiquetée "zèbre" mais plutôt folledingue éthérée et mutique. Il faut dire que j'allais particulièrement mal à l'époque et que la prépa était un peu ma thérapie...
J'ai été reçue en école de pub et école de commerce et pub, où je ne suis pas allée, faute d'argent. Je me suis retrouvée à la fac, et ça a été l'horreur absolue. Je ne comprenais pas cette recherche forcenée de la contre-productivité, et le laxisme des étudiants et des profs. J'avais même honte d'avoir fait mon travail, ou d'avoir une bonne note... A nouveau, j'ai dormi. puis je suis allée en école d'infirmiers, où j'ai dormi aussi. Reprise d'études, master pro. Objectif thèse!
Bee_Tnickh- Messages : 44
Date d'inscription : 16/10/2013
Age : 37
Localisation : Tours
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
En quoi, du coup ?Bee_Tnickh a écrit:. Reprise d'études, master pro. Objectif thèse!
-maxime-- Messages : 13
Date d'inscription : 22/03/2011
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Bonsoir à tous !
Je ne suis qu'au lycée, et donc pleine de questions sur mon orientation. Je me suis dit qu'il était inutile de créer un nouveau sujet, puisque ma question principale porte sur les prépas.
J'ai envie d'en faire une pour l'intensité intellectuelle que je lui prête, les rencontres que j'espère y faire (mon père qui y a été me décrit une ambiance qui me motive particulièrement), et pour peut-être (enfin) trouver les limites à ce que je peux comprendre et apprendre.
Par contre, j'ai des doutes sur d'autres aspects. J'aime beaucoup, vraiment beaucoup les maths (irais-je jusqu'à dire que ç'a été ma seule source d'enthousiasme pendant un moment ?). C'est pour ça que je pense faire MPSI. Mais ma peur est de me sentir enfermée dans trop peu de matières, car j'aime beaucoup la diversité des activités et des matières scolaires : philo, langues, danse, musique...
A la fois j'ai envie de faire qqchose à fond et intensément, à la fois j'ai peur de me sentir mal face à un manque de diversité (je ne sais pas si je suis claire).
J'aimerais donc avoir les avis de gens qui y sont passés et qui ont pu avoir ces ressentis-là, ou pas.
Merci d'avance
Je ne suis qu'au lycée, et donc pleine de questions sur mon orientation. Je me suis dit qu'il était inutile de créer un nouveau sujet, puisque ma question principale porte sur les prépas.
J'ai envie d'en faire une pour l'intensité intellectuelle que je lui prête, les rencontres que j'espère y faire (mon père qui y a été me décrit une ambiance qui me motive particulièrement), et pour peut-être (enfin) trouver les limites à ce que je peux comprendre et apprendre.
Par contre, j'ai des doutes sur d'autres aspects. J'aime beaucoup, vraiment beaucoup les maths (irais-je jusqu'à dire que ç'a été ma seule source d'enthousiasme pendant un moment ?). C'est pour ça que je pense faire MPSI. Mais ma peur est de me sentir enfermée dans trop peu de matières, car j'aime beaucoup la diversité des activités et des matières scolaires : philo, langues, danse, musique...
A la fois j'ai envie de faire qqchose à fond et intensément, à la fois j'ai peur de me sentir mal face à un manque de diversité (je ne sais pas si je suis claire).
J'aimerais donc avoir les avis de gens qui y sont passés et qui ont pu avoir ces ressentis-là, ou pas.
Merci d'avance
Mélodia- Messages : 99
Date d'inscription : 19/10/2013
Age : 27
Localisation : Paris
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Pas des super souvenirs de la prépa, bien que j'aie posté un sujet sur la menace de suppression qui pèse sur les CPGE et que je ne sois pas favorable à leur suppression.
Si c'était à refaire, je ferais l'INSA. Quoique…
Je ne sais pas…
Je suis parti en lettres par amour de la philosophie que je venais de découvrir, et goût pour la littérature.
J'ai découvert qu'en prépa, comme à la fac d'ailleurs, il valait mieux lire les critiques littéraires que les écrivains. L'oeuvre, la création, on s'en fout. L'important c'est de se faire mousser (et de justifier sa paye pour les profs de fac) en glosant.
J'ai découvert qu'on pouvait séduire un camarade de classe considéré comme un concurrent pour le faire planter son concours et réussir le sien. J'ai découvert Lacan et son tissu de conneries et la psychanalyse présentée comme quelque chose de sérieux…
Puis le refoulement ! Puisque quelques années plus tard, j'avais carrément oublié que j'avais fait une prépa !
Bref… A part la découverte de Nietzsche et les progrès en langue française que m'a fait faire la pratique intensive de la traduction, je n'en ai pas retiré grand chose.
Suis devenu athée. Ai perdu mon temps avec un psychanalyste. Ai ouvert les yeux sur la psychanalyse.
Trop bête ! Si ceux de ma classe de terminale scientifique n'avaient pas été si bornés, à ne jurer que par les maths, je n'en aurais peut-être pas eu marre au point de partir en HK plutôt qu'en Math Sup.
Je crois bien que c'était l'enfer en fait ces années là.
Sauf dans le cagibi où, en KH, j'allais jouer du piano.
Depuis, j'ai trouvé ma voie. Bien loin de toutes ces conneries.
C'était de la perte de temps.
A refaire, je ferais une bonne petite fac en dilettante et un max de musique et de piano.
Ces classes prépas, c'est de la connerie conformiste.
Bref !
Mais je les défends quand même. Cherchez l'erreur !…
@Melodia : si tu aimes vraiment les maths, fais maths sup. Garde du temps pour la musique et la danse, c'est possible. En maths sup il y a aussi de la littérature etc.
Mon frère et mes amis ont été bien plus heureux en maths sup que moi en HK/KH.
Je te conseille MPSI.
Et puis, si ça ne te conviens pas, rien ne t'empêcheras d'aller à la fac. Je connais un gars qui a fait deux ans en fac de maths sans trop se fouler puis a présenté Ulm et l'a eu !
Si c'était à refaire, je ferais l'INSA. Quoique…
Je ne sais pas…
Je suis parti en lettres par amour de la philosophie que je venais de découvrir, et goût pour la littérature.
J'ai découvert qu'en prépa, comme à la fac d'ailleurs, il valait mieux lire les critiques littéraires que les écrivains. L'oeuvre, la création, on s'en fout. L'important c'est de se faire mousser (et de justifier sa paye pour les profs de fac) en glosant.
J'ai découvert qu'on pouvait séduire un camarade de classe considéré comme un concurrent pour le faire planter son concours et réussir le sien. J'ai découvert Lacan et son tissu de conneries et la psychanalyse présentée comme quelque chose de sérieux…
Puis le refoulement ! Puisque quelques années plus tard, j'avais carrément oublié que j'avais fait une prépa !
Bref… A part la découverte de Nietzsche et les progrès en langue française que m'a fait faire la pratique intensive de la traduction, je n'en ai pas retiré grand chose.
Suis devenu athée. Ai perdu mon temps avec un psychanalyste. Ai ouvert les yeux sur la psychanalyse.
Trop bête ! Si ceux de ma classe de terminale scientifique n'avaient pas été si bornés, à ne jurer que par les maths, je n'en aurais peut-être pas eu marre au point de partir en HK plutôt qu'en Math Sup.
Je crois bien que c'était l'enfer en fait ces années là.
Sauf dans le cagibi où, en KH, j'allais jouer du piano.
Depuis, j'ai trouvé ma voie. Bien loin de toutes ces conneries.
C'était de la perte de temps.
A refaire, je ferais une bonne petite fac en dilettante et un max de musique et de piano.
Ces classes prépas, c'est de la connerie conformiste.
Bref !
Mais je les défends quand même. Cherchez l'erreur !…
@Melodia : si tu aimes vraiment les maths, fais maths sup. Garde du temps pour la musique et la danse, c'est possible. En maths sup il y a aussi de la littérature etc.
Mon frère et mes amis ont été bien plus heureux en maths sup que moi en HK/KH.
Je te conseille MPSI.
Et puis, si ça ne te conviens pas, rien ne t'empêcheras d'aller à la fac. Je connais un gars qui a fait deux ans en fac de maths sans trop se fouler puis a présenté Ulm et l'a eu !
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Je sais c'est un peu incohérent, mais je suis un mec incohérent !
Invité- Invité
Re: Les zèbres et la prépa, commentaires et explications...
Prépa HEC (ECE pour les connaisseurs ...) et j’ai mes résultats dans quelques semaines !
Schadd- Messages : 14
Date d'inscription : 02/04/2020
Age : 24
Localisation : Paris
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