Parent surdoué qui l'ignore, conséquences sur les enfants

Bonjoir à toustes.

J'ai appris ça le 10 janvier 2013, à 55 ans.

je sais ne pas avoir été le papa que je voulais, faisant ce que je pouvais avec ce que je savais, et surtout, l'idée que j'avais de moi.

Mes enfants ont 36, 34 et 23 ans. Divorcé depuis 10 ans, je m'interroge sur les conséquences de ma douance  alors ignorée sur mes relations avec mes enfants. Pour les relations avec leur mère qui ne l'est pas, j'ai déjà mes réponses.

Des interrogations et des regrets bien sûr, j'en ai. Des interrogations sur ce papa si bizarre, je crois qu'ils en ont eu.
Et si j'avais su, qu'est-ce qui  aurait changé?

Si vous avez des témoignages, je suis preneur, merci

PS: hormis l’aînée, je ne crois pas que mes enfants soient surdoués.

Que peux tu faire là maintenant, on évolue avec son soi...et pour se (re)connaitre il faut le temps qu'il faut.
Savoir simplifie les choses, mes parents ne savaient pas (et pourtant), j'ai grandi entre une mère qui se faisait rabaisser constamment par mon père (violent et cie), et la peur de m'en prendre sur la gueule...
Je suis papa aujourd'hui, et pour le moins doux et calme, aimant avec ma fille.
Ce fut très long (environ 30 ans) pour que je me rende compte de ma douance, de mon pessimisme (lié), de ma non compréhension du fonctionnement (absurde) du monde.
Je crois surtout qu'on est exactement à la bonne place, trouvons pourquoi!

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danslesétoiles a écrit:je suis fille de 2 HP qui ne le savaient pas et j'ai à peu près l'âge de ton aîné

souhaites-tu te rassurer sur le papa que tu as été ? auquel cas nul ne te ressemble, cela me semble difficile
souhaites-tu envisager le père que tu es aujourd'hui et celui que tu seras ?

j'ai du mal à comprendre le fond de ton attente ?

C'est un peu ça effectivement.
Si j'interviens en public, c'est aussi par-ce-que j'ai souvent lu des témoignages d'enfants qui jugent très sévèrement leurs parents. Si nos témoignages et réflexions peuvent servir, Bingo!
J'essaie aussi de dessiner celui que maintenant, je peux être avec mes enfants, après tant de temps.

Comme j'ai déjà écrit sur un fil où tu interviens aussi, je n'ai pas le temps aujourd'hui, je vais chez ma mère qui en est une qui l'ignore. Là, dans le rôle d'enfant, je ne peux que composer après l'avoir à mon tour jugé bien sévèrement.

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Je me demande : est-ce que les enfants ne se rendent pas compte que le décalage d'un de leur parents n'est pas au fond indicatif de facultés particulières, et finalement positives ? Mes parents n'ont pas fait d'études; mais, cette forme d'originalité qu'ils ont manifestée, bien que de façon modeste, m'a toujours conduit à les estimer intellectuellement.

Mon père qui aurait ton âge, devait être zèbre, à une époque on l'on n'en parlait pas. Je suis zèbre, à une époque où l'on ne diagnostiquait pas.
Je ne sais pas s'il pensait ne pas avoir été à la hauteur, en tout cas, je sais qu'il m'a apporté le meilleur (même si peut-être tout est relatif).
Ne te questionne pas trop. on fait tous au mieux de ce l'on peut. Pa ailleurs, on peut changer le passé, on ne peut que construire l'avenir à partir de notre présent.

Cela fait un temps que tu as posé ta question m'enfin, j'ai envie de te répondre un peu.

Je me suis découverte/acceptée zèbre à presque 30 ans. Forcément, je suis allée chercher du côté de ma filiation. Je n'avais jamais eu trop de doute sur ma mère qui est une femme hors-norme dans le sens positif du terme. A contrario, j'ai souvent pensé que mon père était un homme limité dans son intelligence humaine et parfois réflexive. Aujourd'hui, je pense que mes deux parents (ainsi que mon frère) sont aussi des zèbres, mais des zèbres refoulés.

Les conséquences de l'ignorance cet état n'ont pas été toujours néfastes. Par exemple, ils ont toujours répondu à mon besoin de savoir, de comprendre et connaître. Ils ont su être attentifs, protecteurs, à l'écoute de part leur sensibilité je pense. Sans savoir qu'ils avaient ça en eux, ils nous ont finalement éduqué comme ils le ressentaient, loin de leurs propres éducations "bridantes" et loin des éducations conventionnelles.
Avoir des parents hors des sentiers battus est un plaisir en réalité. Certes, ma mère surtout est un personnage intriguant, fascinante. Il se dégage d'elle une froideur et une chaleur à la fois. Très à l'écoute, sa compagnie était recherchée par mes amis qui voyaient en elle la grande soeur. Si j'ai parfois pu être un peu jalouse de partager ma mère avec mes copains, j'ai aussi été très fière d'elle.
En bref, je peux dire qu'avoir mes parents zèbres, c'est avant tout avec des parents intelligents humainement qui respectent leurs enfants, leurs individualités et n'ont jamais considéré que nous étions leurs propriétés. Enfin, je dirais que c'est aussi avoir des parents qui comprennent. J'ai parfois été heurtée par des choses insignifiantes et mes parents l'ont compris, ce qui était une vraie chance aussi.

Mes reproches se font plutôt du côté du refus de cet état. Ils ont eu des doutes pour mon frère et moi puis ils ont lâché l'affaire. Nos adolescences ont été tourmentées et douloureuses, ils ont refusé d'aller exploiter cette voie. Je suis convaincue aujourd'hui qu'ils n'en étaient simplement pas capables et que nos angoisses les renvoyaient aux leurs.
Depuis que j'ai découvert que j'étais zèbre, je ne les lâche plus pour qu'ils consultent eux-aussi et s'acceptent. Car si j'ai été aimée et choyée, j'ai eu des parents tourmentés que je voyais lutter intérieurement. En tant qu'enfant, c'est forcément perturbant de ressentir cela. Mon père ne sait pas gérer ses émotions et peut éclater de colère entre frustration et peine tandis que ma mère a somatisé ses maux en douleur physique (fibromyalgie).

Je ne fait que passer, j'aurai plus de temps après les fêtes mais déjà, un grand merci pour vos témoignages et suggestions.

A bientôt

A l'occaz, Licorneau on pourra en parler en direct.
Bonnes fêtes de fin d'année à tous !

Une fois ma mère m'a dit "quoi que tu fasses, de toute façon, tes enfants te le reprocheront. Alors il faut faire de son mieux, et les aimer du mieux qu'on peut".
Je trouve qu'elle a pas tort...

Mes parents ont été imparfaits, ma mère plus particulièrement, avec sa hantise de sortir de la norme et d'être jugée. Maintenant je comprends mieux sont fonctionnement, pourquoi elle était comme ça, probablement que son originalité a été brimée petite, comme pour mon père, qui lui a su plus se détacher des carcans qu'on lui a mis.
Si je leur ai reproché des choses, aujourd'hui, ça m'est passé, et je sais qu'ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient.
Et qu'ils m'aimaient.
C'est l'essentiel

Il serait probablement intéressant que tu en parles à tes enfants. Je pense que tu serais surpris de ce qu'ils ont à te dire

Je suis le papa de 2 des plus merveilleux enfants du monde (ma formulation permet de ne vexer personne, mais je ne suis pas dupe, ils sont dans le top 2 ) : une fille de 8 ans et un garçon de 12 ans.
J'ai découvert que je suis HP en début d'année 2016. J'ai donc peu de recul au moment où j'écris mais la question me concerne et m'intéresse.

Ce que ça a amélioré :
- Je me connais mieux et m'accepte d'avantage. Ils ont donc un papa mieux dans ses baskets.
- Je suis plus attentif à identifier des besoins 'zébrés' chez eux et leur apprendre à y répondre eux-mêmes (en discutant ou par l'exemple).
Ça donne l'impression de faire mieux son job de parent là où ça ne devrait pas.

Ce que ça n'a pas changé :
- Mon rôle de parent c'est d'aimer et d'éduquer.
- Ma réalité c'est d'aimer et d'éduquer le mieux possible ou le moins mal suivant les cas (bref, de me tromper et m'en vouloir).
- La place de ma propre éducation est prépondérante et supérieure à celle de ma douance. On agit souvent de la même manière ou à l'inverse d'un modèle.

Ce que ça a dégradé :
- Je suis un peu moins présent parce que je réponds plus facilement à mes besoins.
Ca aussi, ça aurait dû être le cas auparavant, mais c'est comme ça pour moi.
- Ca pourrait 'légitimer' la constitution de groupes zèbres (père-fille)/non zèbres (mère-garçon) par mode de fonctionnement.
En y réfléchissant, sur ce dernier point, d'en avoir conscience ça donne une chance de l'éviter.

Finalement Licorneau, le fantasme que ça aurait pu tout changer est tentant et est le même que sur les autres pans de ta vie.
En fait, tu as vachement de chance, combien d'humains ont la chance de vivre une fois en tant que non HP et une fois en tant que HP ?
Il te reste à profiter de cette deuxième demi-vie dont tes enfants font partie.