Quels livres vous ont-ils forgé?

(Je réedite car croyais avoir perdu le message)

*Un grain de sable dans le désert afin d'apprivoiser le forum*

Ces dernières semaines, j'ai parcouru un sentier littéraire édifiant (si je puis me permettre). Quelques bouquins se sont présentés à ma porte, l'un après l'autre, avec leur valise.

À commencer par Le Mythe de Sisyphe d'Albert Camus, recommandé en tant qu'antidote anti-suicide. Ôde à l'absurde, confrontation entre la quête de sens et le non-sens de l'existence ou "la raison lucide qui constate ses limites". Ôde à la vie. Et seule issue (pas une fin en soi) quand on a epuisé les tours de passe qui prêtent un sens à notre sort. Une claque. (Qui permet éventuellement de faire la paix avec le monde)



Je n'ai pu résister ensuite à l'appel de Dostoïevski et ses Carnets du sous-sol, une aberration en eux-mêmes. Ils m'ont tenu compagnie lorsque mes (anciens) amis m'ont tourné le dos. Le livre décomplexe. S'y trouve les humbles confidences de vos vils sentiments si souvent passé sous silence. Un homme résigné à se nicher dans son sous sol de Saint-Petersbourg et les situations ridicules dans lesquelles il se conduit lui-même. Les livres me font rarement rire! (Auteur coup de coeur)

"Parce que je suis coupable, enfin, du fait que même si j'étais doué d'une quelconque grandeur d'âme, je n'en éprouverais qu'une douleur plus grande à la conscience de son inutilité."

Pour finir (ou non?), une rencontre ma confié son exemplaire de Demian (Hermann Hesse). Une belle continuité. Le majestueux dans l'ambivalence. La vertue et les sentiments pernicieux sont logés à la même enseigne. Abbandon d'une morale aveugle et l'harmonie dont il en résulte. Ou.. "Chaque homme n'est pas lui-même seulement. Il est aussi le point unique, particulier, toujours important, en lequel la vie de l'univers se condense d'une façon spéciale, qui ne se répète jamais."

"La vraie mission de chaque homme était celle-ci: parcenir à soi-même. Qu'il finisse poète ou fou, prophète ou malfaiteur, ce n'était pas son affaire ; oui, c'était en fin de compte dérisoire ; l'important, c'était de trouver sa propre destinée, non une destinée quelconque, et de vivre entièrement. Tout le reste érait demi-mesure, échappatoire, fuite dans le prototype de la masse et la peur de son propre moi."

Depuis ces trois bouquins, je me sens autre, plus proche de moi peut-être.

Je suis curieuse de savoir quel est le rapport à la lecture des personnes ici présente.. J'aime bien les développements non-exhaustifs donc je vous en prie, lachez vous!

Beau commencement : Camus, Dostoïevski et Hesse, triade fulgurante ; posé pour le premier mais quand même en effet remuant, sombre et haletant pour le second que je lis souvent d'un seul coup d'ailleurs comme je l'ai fait pour l'Adolescent, l'idiot et les frères Karamazov, tendre et touchant pour le troisième découvert au travers de son Knulp émouvant.
Knulp dont j'ai recherché la connivence tout après. Aussi en suis-je venue à Pnine de Nabokov, un voyageur aussi, distrait assurément, qui se frotte aux gens normaux du mieux qu'il peut. Après quoi vint Lougine qui s'absorbe dans les échecs et tous les autres personnages loufoques de cet auteur unique qui chassait les papillons à ses heures perdues.
La lecture est un fil que l'on saisit et que tirant nous parcourt et nous affecte, un livre étant l'écho d'un autre, un livre étant vie.
Toute lecture est comme un vêtement que l'on revêt le temps de lignes lues, de situations vécues avec intensité et de personnages dont la profondeur est inouïe. J'aimerais si je le pouvais assembler en un seul livre tous ces personnages là, les faire se croiser.
Il existe d'ailleurs des livres qui attribuent des dons particuliers aux livres : il y a par exemple les soixante neufs tiroirs de Goran Petrovic ou encore le bibliothécaire d'Elizarov : à lire absolument.
Bref j'ai besoin d'oxygène pour respirer et de livres pour humer le monde dans sa représentation spectrale et sinueuse. Au travers d'eux, je sonde l'humain et son rapport avec ce qui n'est pas lui. Fascinant !

Les contes de fée que le lisais dans mon enfance m'ont donné des valeurs... D'ailleurs, c'est le but premier des contes.

Les romans de Konsalik que je lisais durant mon adolescence, et qui mettaient en scène des professionnels de la santé luttant pour sauver des populations, m'ont inspirée dans le choix de mon métier..

La Bible m'a éveillée spirituellement et donné une certaine maturité spirituelle..

izo a écrit:
La lecture est un fil que l'on saisit et que tirant nous parcourt et nous affecte, un livre étant l'écho d'un autre, un livre étant vie.
Toute lecture est comme un vêtement que l'on revêt le temps de lignes lues, de situations vécues avec intensité et de personnages dont la profondeur est inouïe. J'aimerais si je le pouvais assembler en un seul livre tous ces personnages là, les faire se croiser.
Il existe d'ailleurs des livres qui attribuent des dons particuliers aux livres : il y a par exemple les soixante neufs tiroirs de Goran Petrovic ou encore le bibliothécaire d'Elizarov : à lire absolument.
Bref j'ai besoin d'oxygène pour respirer et de livres pour humer le monde dans sa représentation spectrale et sinueuse. Au travers d'eux, je sonde l'humain et son rapport avec ce qui n'est pas lui. Fascinant !

Je COMPRENDS...  

Louciole, il y a un fil de discussion ici sur ZC où on avait beaucoup parlé de l'amour des livres, il y a plus d'un an. En voici le lien : https://www.zebrascrossing.net/t22935-j-ai-un-probleme-j-adore-lire-et-les-livres.

J'ai décidé de finir de lire tout ce que je n'ai pas lu dans ma bibliothèque avant d'acquérir quoi que ce soit de nouveau. Or il y a tellement de nouveautés alléchantes... A croire que l'humanité n'a jamais autant été inspirée que maintenant concernant la production littéraire.

Parceque ce livre m'a empêché de faire une énorme bêtise et m'a tiré de la tristesse parceque ce livre a été le premier pas du chemin vers la conscience de soi, parceque ce livre refondé le rapport que l'on a à notre mental et nos pensées : "le pouvoir du moment présent" de Eckhart Tolle. Pour moi il y a eu un avant et un après

quels livres m'ont forgé :

"l'apologie de Socrate" - je ne savais pas "entrer en communication, relation" avec les autres (j'avais 12-13 ans) - j'étais silencieuse et voilà. J'ai trouvé l'apologie en livre d'occasion, je l'ai lu tout d'un coup - ça a été une révélation - avec ce livre j'ai trouvé un moyen "d'entrer en relation et communiquer" - une délivrance, comme ci quelque chose c'était brisé en moi, et c'était possible je pouvais dire.

J'ai appris beaucoup de passages par coeur.
J'ai testé à l'école avec mes sujets à moi - j'étais passionnée de météorologie - et ça a fonctionné, j'ai eu des échanges, on me parlait.

************************** puis :

L'autre livre "L'histoire sans fin" de Michael End

"Ana Karénine" Tolstoï

Les deux livres qui m'ont forgé même si ça remonte à longtemps c'est des classiques :
Les misérables : notamment pour son personnage principal Jean Valjean, je sais pas pourquoi mais je trouve son histoire émouvante. C'est un personnage qui me fait échos, par contre je saurais pas expliquer, et puis ça retrace une petite partie de moments historique que j'aime beaucoup où il y a pas mal de révolutions (Restauration, monarchie de Juillet), le début de la révolution industrielle.
Le second c'est Cyrano De Bergerac: là aussi pour le personnage souvent incompris et en souffrance et puis je rêverais de donner la tirade du nez au Théâtre :p .

Je sais pas s'ils m'ont vraiment forgé, sans doute, mais ils m'ont tellement marqué..
Je suis tout à fait d'accord avec toi Heracles, au sujet des misérables C'est la force d'Hugo, il arrive à faire des personnages tellement...profonds Et puis mon passage préféré : celui sur l'argo. Je sais pas pourquoi j'adore ça
Sinon la vie devant soi d'emile ajar (romain gary)
The Help de Kathryn Stockett
In cold blood de Truman Capote
L'arrache coeur de Salinger, roman de jeunesse, qui je pense restera un de ceux qui m'a le plus marqué
The picture of Dorian Gray il y a 1an maintenant, qui m'a fait un petit choc
Et puis, bien sur... Harry Potter je le relis toujours quand j'ai un coup de mou

Les livres qui nous ont forgé (= façonner, comme le forgeron donne une forme au métal en fusion). Autrement dit : les livres qui ont contribué à développer en nous des traits de caractères, certains aspects de notre personnalité. C'est comme cela que j'ai compris la question.

De mon côté, ce sont plutôt des auteurs que des livres, ou alors des œuvres presque complètes.

En philosophie : Les Essais de Montaigne et une bonne partie des œuvres de Nietzsche.
En littérature : À la Recherche du temps perdu de Proust et une bonne partie des œuvres de Céline, auxquelles je rajouterais certaines de Balzac, Hesse, Borges, Kawabata...
En poésie : Verlaine, mais sans en avoir lu tellement de recueils complets.

fleurblanche a écrit:Les livres qui nous ont forgé (= façonner, comme le forgeron donne une forme au métal en fusion). Autrement dit : les livres qui ont contribué à développer en nous des traits de caractères, certains aspects de notre personnalité.  C'est comme cela que j'ai compris la question.

C'est probablement parce que j'ai un coté métal mou, pas fini donc pas forgé, que je ne me sentais pas de répondre aussi franchement
Mais bon, pour poursuivre sur la métaphore de la forge, marquée au fer rouge, c'est fort aussi non ?

Je lis énormément... et presque tous les livres que je lis me marquent à vif.

Par exemple, Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas : l'histoire d'Edmond Dantès, simple matelot, son instinct de survie, mais aussi l'amertume et la vengeance quand Dantès "disparaît" pour devenir le Comte de Monte Cristo.

Plus récemment, La Soif de l'essentiel de Reza Moghaddassi, philosophe d'origine franco-iranienne, où l'auteur évoque cette soif qu'il y a à l'intérieur de chaque être humain, mais qu'on étouffe, lorsqu'on devient adulte.

Bref, j'ai de quoi réfléchir, et savoir mieux m'orienter pour être moi et pas "comme quelqu'un d'autre".

Hannah de PL Sulitzer. Le caractère de l'héroïne m'a marqué, je l'ai lu vers mes 16 ans mais son "à un problème, il y a toujours un tas de solutions; et s'il n'y a pas de solution, alors c'est qu'il n'y a pas de problème." a orné la page de garde de tous mes agendas jusqu'à la fin de ma scolarité. Elle ne se laisse JAMAIS démonter par les échecs, elle trouve toujours des solutions et met le temps qu'il faut pour arriver au succès.

Bleuenn a écrit:Hannah de PL Sulitzer. Le caractère de l'héroïne m'a marqué, je l'ai lu vers mes 16 ans mais son "à un problème, il y a toujours un tas de solutions; et s'il n'y a pas de solution, alors c'est qu'il n'y a pas de problème." a orné la page de garde de tous mes agendas jusqu'à la fin de ma scolarité. Elle ne se laisse JAMAIS démonter par les échecs, elle trouve toujours des solutions et met le temps qu'il faut pour arriver au succès.

Apparemment, c'est un livre qui encourage la combativité. ça a l'air bien.

Cioran - Sur les cimes du désespoir
Cioran - Bréviaire des vaincus I & II
Cioran - Précis de décomposition
Cioran - Le crépuscule des pensées
...

Personnellement, je me suis forgé avec des écrits stoïciens. Marc-Aurèle, Sénèque et Épictète. Ce furent mes lectures pendant la fin de mon adolescence.
Cioran est venu un peu plus tard. Il ne m'a pas construit, il m'a simplement révélé (ou du moins dépeint avec force) ce que je peux être à l'intérieur et m'a rassuré quant à (au partage par d'autres de) ma vision "pessimiste" de l'existant. Un passage notamment m'a fortement touché. Je ne saurais le citer mot pour mot mais l'idée consiste dans le fait que l'individu ayant atteint une forme de détachement particulière, ne perçoit plus l'intérêt de se reproduire. Il perd le goût et l'intérêt pour l'espèce, la notion de famille n'existe plus. C'est un monstre de l'espèce.

Cioran l'évoque avec davantage de talent que je n'en suis capable ce matin, mais quel choc ce fût pour moi de me retrouver en ses mots. Monstre de l'espèce.

Merci ! J'ai fait ma liste de lectures qui vont suivre ceux que je suis en train de finir :

Hannah de PL Sulitzer et
Cioran

Je suis en train de lire : les oeuvres de Simone Weil. Et grosse impression de mettre à jour mes considérations sur la société et le monde. Bref, peut-être bien qu'il me forge une appréciation différente de la société et du monde justement...

Je lis plus précisément "L'enracinement".

Suis stupéfaite par ce texte qui me semble tellement d'actualité.
Quelqu'un l'a-t-il lu ?

Le compte de Monte Christo, j'ai découvert la méchanceté la jalousie au point de faire du mai à quelqu'un sans raison.
Mais aussi la détermination, la froideur et la compassion

***

C'est justement un truc sur lequel je réfléchissais dernièrement ; quels livres m'avaient suffisamment marqué pour "changer ma vie".

Dirhavel a écrit:Comme Louciole, j'ai été très marqué par Albert Camus, même si je n'ai pas lu le même livre : L'Etranger, La Peste, Caligula, Le Malentendu et Le Premier Homme sont des lectures qui m'ont changé, assurément, bien que ce soit difficilement mesurable. Camus est à mes yeux l'une des plus grandes consciences morales du XXe siècle et cela se ressent dans son oeuvre.

Je plussoie pour Camus, je me souviens avoir été soufflée par "L'étranger" dans lequel je me retrouvais -- difficulté à ressentir des trucs et expliquer cela -- mais du coup j'avais été légèrement refroidie quand on m'avait dit que ce livre et ce personnage était horrible puisqu'il n'était pas connecté au genre humain et qu'il ne méritait pas d'exister *gloups*

Sinon le premier bouquin qui me vient à l'esprit, et qui m'a beaucoup beaucoup aidé, c'est le Manuel d'Epictète. J'avais dû le lire en terminale pour la philo et j'avais été complètement tourneboulée. Faire la part des choses qui ont poids sur ma vie et que je peux changer, essayer de se défaire de ce qui est hors de ma portée et qui me tourmente sans raison. Je l'ai relu plusieurs fois depuis et j'ai découvert Sénèque du coup avec ses "Lettres à Lucilius" et j'ai également beaucoup aimé. Les stoïciens s'y connaissaient pas mal quand même (cependant j'avoue que certaines réflexions sont limites).
L'année dernière j'ai lu "An astronaut's guide to life on earth" de Chris Hadfield, un astronaute canadien et j'ai vraiment trouvé dedans des pistes de réflexions intéressantes ; il parle notamment de l'effort et de la difficulté que de réussir facilement est quand on n'a pas l'habitude de devoir travailler pour quelque chose. Ça été traduit en français en plus.

Sinon, dites-moi si ça vous a déjà fait ça, mais je trouve aussi que dans des livres plutôt... disons moyen côté qualité littéraire, on peut tout de même trouver des pistes et des choses qui vont permettre de changer ou de comprendre. J'ai deux exemples, un roman de fantasy "Mistborn" de Brandon Sanderson, le personnage principal est une jeune fille qui en gros devient apprentie d'un mec super intelligent et révérée et plutôt que d'être dépitée et de l'envier, elle essaie d'apprendre de lui et admet son savoir. Ça m'a aidé à me dépêtrer de la jalousie que je ressens face à certaines personnes qui ont un savoir qu'elles peuvent utiliser pratiquement et que les gens admirent sans les trouver bizarre.
Autre bouquin "The anatomist's wife", un polar se situant au début du 19e siècle en Ecosse, l'héroïne doit composer avec l'inquiétude envahissante que lui porte sa sœur et essayer d'accepter que c'est sa façon de l'aimer. Moi qui ait horreur qu'on me casse les noix avec de l'inquiétude -- j'ai l'impression qu'on veut me mettre dans une petite boite ouatée -- ça m'a aidé à comprendre notamment ma mère qui exprime son affection comme ça

Le bluff éthique de l'autre cuistre, qui m'a "forgé", sûrement, après Épictète et Pascal. (ça carbure...)

Bonsoir à tous, nouvelle venue je n'ai pas encore sacrifié à la présentation - cela viendra, promis - mais ce fil me permet de partager quelques petites choses pour commencer.
Je vous ai lus en diagonale, impatiente de participer. J'ai découvert des noms d'auteurs inconnus et sur lesquels je me pencherai très certainement. D'autres que vous citez plus connus de nos parcours de lycéens ou d'étudiants et sur lesquels j'ai bloqués. Sûrement parce qu'ils "devaient" être lus. Il faudra que je grandisse pour dépasser ses a priori plutôt idiots, j'avoue.
Pour ma part , après plusieurs années en compagnie d'Henning Mankel, je dévore en ce moment Guy de Maupassant dont j'avais apprécié adolescente la causticité, l'ironie cynique et détesté le Horla. Parmi les auteurs aimés passionnément et abandonnés, il y a John Irving et Milan Kundera. Quant à mon auteur de coeur, je veux dire celui pour lequel j'ai une véritable tendresse, il s'agit de Amin Maalouf. J'aime que l'on me raconte le monde et son histoire, j'aime quand un auteur mêle histoire idividuelle et grande Histoire. J'aime quand ils se jouent des maux de leurs personnages en couchant pensées et phrasés sur le papier.
Et pour les déceptions : Arthur Conan Doyle avec les Sherlock Holmes mais une heureuse surprise avec "Sir Nigel". Ceci dit je n'ai lu que des traductions peut-être mauvaises. Et j'ai failli oublié une découverte : l'excellent ouvrage de Stefan Zweig sur Marie Stuart, déroutant dans le propos ou le postulat de départ mais cela reste du Zweig pour ceux et celle d'entre vous qui auraient en mémoire "Lettre d'une inconnue" ou encore "la ruelle au clair de lune" . Je ne dirais pas que ces lectures me construisent ou me définissent, je dirais plutôt qu'elles font partie de ma vie et puis surtout, que "ça ne peut pas faire de mal !" ;0)

Ada ou l'Ardeur de Nabokov pour la sensualité, le fourmillement, la richesse, les lectures multiples, insaissables et exquises. La mort de la culpabilité, le goût du miel et des mots en bouche et partout ailleurs, les jeux de langues en plusieurs langues. Incommensurable clin d'oeil sensuel et intellectuel à Ulysse. Chef d'oeuvre.

Un petit système de sagesse par cette chair Ada :

« La vie de l’être humain se décomposait en un certain nombre d’éléments ou choses classifiées et hiérarchisées : les choses vraies peu fréquentes et d’un prix inestimable, les simples choses qui formaient le tissu banal et commun de l’existence, et les choses fantômes ou brouillards, comme la fièvre, les maux de dents, les atroces déceptions ou la mort. Trois ou quatre choses formaient une tour lorsqu’elles survenaient simultanément, un pont lorsqu’elles se succédaient de façon immédiate, Les vraies tours et les vrais ponts étaient les joies de la vie ; quand par surcroît les tours se présentaient en série, alors on accédait à la félicité suprême ; mais cela n’arrivait presque jamais. Dans certaines circonstances et sous certains éclairages une chose neutre pouvait paraître ou même devenir en effet chose vraie. Inversement elle pouvait se condenser en brouillard fétide. Quand la joie et la sans-joie formaient un mélange (mélange simultané et échelonné sur la pente de la durée), on avait à faire à des tours ruinées ou à des ponts écroulés. »  

Ada ou l’ardeur
Edition Folio (page 112)
Nabokov

"L'étranger" et "La Peste", d'Albert Camus
"Le zéro et l'infini", d'Arthur Koestler
"Le procès" et "La Métamorphose", de Frantz Kafka
"Une journée d'Ivan Denissovitch" et "L'Archipel du Goulag", d'Alexandre Solyénitsine
"1984" de Georges Orwell
"La Nuit des Temps", de René Barjavel
"L'Astragale", d'Albertine Sarrazin
"Le Comte de Monte Cristo", d'Alexandre Dumas

Ce ne sont pas forcément les livres que j'ai le plus aimés, mais certains passages ont laissé des empreintes indélébiles.

Bjr
Beaucoup trop j'adore lire à l'adolescence la trilogie de Jules Vallès m'a permis de comprendre que j'étais pas la seule à souffrir d'une enfance merdique idem pour poil de carotte Et pour quelques romans de Victor Hugo.
La motocyclette de pierre de Mandiargues m'a beaucoup choqué je vous laisserai aller lire ce que c'est
Récemment le livre qui m'a le plus marqué c'est le livre de Gounelle dont je ne suis pourtant pas une fan plus que ça.... le livre s'appelle le jour où j'ai appris à vivre. je l'ai acheté parce qu'il était blanc avec plein de papillons multicolore sur la première de couverture et je l'ai acheté juste pour ça. LE LIVRE a beaucoup raisonné en moi

Les claques littéraires qui au lieu de me jeter au sol ont solidifié mes genoux tremblants :

Testament de Vickie Gendreau
Les vagues de Virginia Woolf
Les Cent Nuits de Héro d'Isabel Greenberg
La Main gauche de la nuit d'Ursula K. Le Guin
My Lesbian Experience With Loneliness de Kabi Nagata
Homo Sapienne de Niviaq Korneliussen
Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie
HLM Carnets #14 de Moolinex
Djamila Boupacha de Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir
Le Deuxième sexe de Simon de Beauvoir
La Nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès
Ici de Nathalie Sarraute
Les Bonnes de Jean Genet
Requiem, Poèmes sans héros et autres poèmes d'Anna Akhmatova
Building Stories de Chris Ware...

Pour n'en citer qu'un: L'homme Révolté Albert Camus.

-Walden de H.D Thoreau
-Tchouang-Tseu

Mœurs et sexualité en Océanie, Margaret Mead (lu en 76), parce qu'elle y a mis en évidence la dimension culturelle de l'attribution de comportement (violence, douceur etc) en fonction du sexe.
Zazo, les jumeaux le couple et la personne
Françoise Héritier, Masculin féminin
Le serpent du rêve, Vonda Mac Intyre (lu en 78)
La main gauche de la nuit, Ursula Le Guin

Beaucoup de Camus ! Personnellement il ne m'a jamais transcendé.

Les livres qui m'ont vraiment forgé c'est L'Immortalité et l'Insoutenable légèreté de l'être de Kundera. Je les ai lu avant de lire Camus, peut-être ça XD. (j'ai commencé à 13 ans)

Alors comme ça en vrac et sans ordre de préférence,

Discours de la servitude volontaire de Etienne de La Boetie, probablement le livre le plus révolutionnaire de la liste compte tenu de l'époque à laquelle il a été écrit
Le seigneur des Anneaux, inutile de préciser l'auteur (bon quand même, pour le plaisir, J.R.R Tolkien),il émane de cette oeuvre très sombre mais aussi si lumineuse beaucoup de sagesse et bien plus encore.
Martin Eden de Jack London, c'est la love story la plus tragique, la plus belle qu'il m'ait été donné de lire, l'identification au personnage principal sera immédiate pour beaucoup.
L'assassin royal de Robin Hobb, différents thèmes sont abordés(l'amour, l'amitié, la fraternité, le sacrifice...), la quête de la liberté est probablement celui le mieux rendu, c'est tres inspirant, Tout le long de cette saga, on est avec Fitz, un jeune homme horriblement brimé et utilisé a des fins ignobles pour des choses qui ne le regardent pas. Excellent pour ados, pre-ados et aussi pourquoi pas adultes, pour tout le monde en fait.
Le marin des sables de Michel Ragon, une véritable ode à la liberté, et sa conquête par la brutalité inouïe d'un homme anéanti. Un chef d'oeuvre de violence, pas pour tout le monde, mais si la vengeance et la navigation vous intéresse, l'histoire du pirate l'Olonnais vous attend dans cette aventure historique.
1984 de George Orwell, on ne le présente plus celui ci, il synthétise à merveille notre triste époque.
Et bien sur l'oeuvre de A.Camus, qui donne un sens à l'absurde par la révolte. C'est très dense et on découvre de nouvelles choses à chaque lecture.

Le Lion, de Joseph Kessel.
L'Appel de la forêt, de Jack London.
Beloved, de Toni Morrisson.
L'arrache-coeur, de Boris Vian.
Afflictions, de Russel Banks.
Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez.

Liste non exhaustive !

Franz Kafka - Le Château
Franz Kafka - La Métamorphose
Franz Kafka - Le Procès
Franz Kafka - l'Amérique
Franz Kafka - La Colonie Pénitentiaire
Italo Svevo - La Conscience de Zeno
Dino Buzzati - Le Désert des Tartares
Jules Barbey d'Aurevilly - L'Ensorcelée
Albert Camus - La Peste
Soren Kierkegaard - Crainte et Tremblement
Henryk Sinkiewicz - Bartek le Victorieux
Fedor Dostoievski - Carnets du Sous-Sol
Fedor Dostoievski - Le Double
George Orwell - La Ferme des Animaux
Nicolas Gogol - Les Ames Mortes
François Mauriac - Le Noeud de Vipères
Italo Calvino - Le Vicomte Pourfendu
Antonio Tabucchi - Pereira Prétend
Voltaire - Candide
Stefan Zweig - La Pitié Dangereuse

Je développerai peut-être plus tard. Là il est tard donc je pense pas faire un pavé à cette heure.
C'est les 20 livres qui m'ont le plus marqué je pense. J'ai des goûts plutôt classiques.

Certains des livres m'ont mis vraiment mal à l'aise. Notamment les Carnets du Sous-Sol.
Tous ces livres m'ont fait l'effet d'une sorte d'onde de choc une fois terminé. Comme un bruit d'ancre qui tomberait au fond de la mer.
Le seul qui est là pour des raisons plus légères, c'est Candide parce que ce livre me fait énormément rire.

Actuellement je lis le Journal d'un curé de Campagne de Bernanos. Il est bien parti pour intégrer la liste.

Par ordre chronologique de mes 15 ans à aujourd'hui et sans trop réfléchir :

"Éloge de la fuite" de Laborit
"La dimension cachée" de E.T. Hall
"Faites vous-même votre malheur" de Watzlawick
"L'insoutenable légèreté de l'être" de Kundera
L'intégrale de Cioran
"Le testament français" de Makine
"Pourquoi vos enfants deviennent ce qu'ils sont" de J. Harris
"L'erreur de Descartes" de Damasio (ses autres livres aussi, mais de façon moindre)
"Le sommet des dieux" de Taniguchi (un manga)
"Confiteor" de J. Cabre
"Système 1/système 2" de Kahneman
"Le cygne noir" de N.N. Taleb
"Les décisions absurdes" de Christian Morel

Beaucoup d'autres m'ont marquée, mais sans forcément contribuer à me "forger".

Les liaisons dangereuses
Les misérables
Les fleurs du mal
20 000 lieux sous les mers [le chagrin du capitaine Nemo]
J'irai craché sur vos tombes
La folle allure
Les grands chemins
L'arnaqueur [de Walter S. Tevis]
Jojo lapin [une certaine intelligence accessible en primaire]
Le capitaine Fracasse
Justine ou les malheurs de la vertue
Je peux te voir [roman pour ado]
L'enfant qui ne pleurait pas [témoignage]

Désolé c'est pas très original, mais ces classiques [enfin surtout Jojo lapin], m'ont réellement apporté.