Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
5 participants
Page 1 sur 1
Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Bon voilà, mon premier fil dont voici la question sur laquelle je voudrais recueillir vos favoris (auteurs, œuvres concernés), et vos avis.
La question est celle-ci : quel est l'auteur ou l’œuvre qui vous ait laissé comme qui dirait sur le c... non pas parce qu'il rejoint ce que vous pensez, mais qu'au contraire, il vous retourne, vous retrousse, vous détrousse de vos certitudes vous convainquant de les revisiter ?
La question est celle-ci : quel est l'auteur ou l’œuvre qui vous ait laissé comme qui dirait sur le c... non pas parce qu'il rejoint ce que vous pensez, mais qu'au contraire, il vous retourne, vous retrousse, vous détrousse de vos certitudes vous convainquant de les revisiter ?
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Je vous laisse deviner de quoi il s'agit tellement c'est connu:
=======================
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
=======================
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Ce poème ouvrit ce qui allait devenir à la longue un journal de mes découvertes fondamentales, non clos ce jour. Le second choc en la matière fut Char.
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
A 10-11 ans, j'étais un garçon empoté et bizarroïde mais gentil, dans son petit monde de gosse.
Puis vint la lecture de Ravage...
Puis vint la lecture de Ravage...
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Pour moi c'est la lecture de "Isabelle Bruges" de Christian Bobin, quand j'étais au lycée. Je lisais pas mal à l'époque mais je n'avais jamais rien lu de tel!! Je ne saurais pas dire ce qu'il s'est passé exactement, mais c'était une très belle découverte pour moi, paisible et qui allait me donner l'envie d'écrire aussi. À ce moment je n'avais pas accès à ma sensibilité, et je pense que ce livre m'en a entrouvert la porte. Une révolution quoi!!
Et alors, y s'est passé quoi ensuite?! T'étais plus empoté ni bizarroïde?! T'étais quoi alors? Raconte!!!
Godzilla a écrit:A 10-11 ans, j'étais un garçon empoté et bizarroïde mais gentil, dans son petit monde de gosse.
Puis vint la lecture de Ravage...
Et alors, y s'est passé quoi ensuite?! T'étais plus empoté ni bizarroïde?! T'étais quoi alors? Raconte!!!
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Je précise que Bobin est resté mon auteur préféré, même si je suis loin d'avoir lu tout ce qu'il a écrit. Mes livres préférés sont "Geai" et "La folle allure" et je me souviens que "La plus que vive" m'a beaucoup touchée aussi.
Depuis, même s'il y a des livres que j'ai beaucoup aimés, aucun ne m'a autant fait l'effet d'une révélation, d'un monde nouveau qui s'ouvre à moi. Voilà!
Depuis, même s'il y a des livres que j'ai beaucoup aimés, aucun ne m'a autant fait l'effet d'une révélation, d'un monde nouveau qui s'ouvre à moi. Voilà!
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
MerQuiBrasse a écrit:
Et alors, y s'est passé quoi ensuite?! T'étais plus empoté ni bizarroïde?! T'étais quoi alors? Raconte!!!
En fait, j'ai lu ce roman à une période difficile de ma vie, puisque à cette époque j'étais victime de violences (psychologiques) de mon père. Lire ce bouquin, concentré de cruauté misanthrope, m'a permis de défocaliser de mes propres souffrances, vers la violence du monde en général.
Ca m'est resté longtemps, cette attitude, j'ai passé les 25 années suivantes (au moins ^^) a ne plus vraiment "m'écouter" pour diriger ma colère, vers ce monde de fou...
Bref, oui j'explique mal
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
MerQuiBrasse a écrit:Je précise que Bobin est resté mon auteur préféré, même si je suis loin d'avoir lu tout ce qu'il a écrit. Mes livres préférés sont "Geai" et "La folle allure" et je me souviens que "La plus que vive" m'a beaucoup touchée aussi.
Depuis, même s'il y a des livres que j'ai beaucoup aimés, aucun ne m'a autant fait l'effet d'une révélation, d'un monde nouveau qui s'ouvre à moi. Voilà!
J'ai accusé une bobinnite aiguë aussi. Mon préféré reste la Souveraineté du vide et ses lettres d'or. Après il y a eu Autoportrait au radiateur, Ressusciter, et surtout la part manquante avec qui j'ai entamé toute la série. J'aime sa façon d'appréhender et d'apprécier la lecture à une prière.
Sinon en ce qui me concerna l'auteur phare en mon cœur qui m'a habilement soulevé de terre est Montaigne.
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Terry Pratchett
Pour toujours .
Pour toujours .
Hugo PidiPiou- Messages : 239
Date d'inscription : 15/07/2015
Age : 25
Localisation : Région parisienne
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Et il y a l'incontournable Marcelle Sharp, respect, elle m'a retroussée de part en part !
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Enfant j'avais accès une fois par semaine au " Canard enchaîné " , cela a dû laisser quelques traces .
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Pour moi ce sont Robert Merle, Romain Gary, et dans une certaine mesure Daniel Pennac.
Il n'est pas tant question de bousculer les certitudes ici : cette notion ne fait guère partie de ma cartographie intime ...
En revanche, j'ai tellement lu qu'il m'est devenu difficile de trouver un ouvrage qui me procure encore de l'émotion littéraire ... Ces trois-là sont mes dealers officiels.
Au-delà de leur talent littéraire, les lire me donne l'impression d'avoir un accès direct à l'homme qu'ils sont, derrière la fine barrière des lignes qu'ils dressent entre le monde et eux ... derrière ces lignes, j'ai l'impression d'entendre leurs voix me raconter qui ils sont et me livrer avec malice, élégance et désespoir parfois, des bribes de profonde et sensible humanité. Quelle claque, de lire un livre qui recèle un tel don ! Ils m'ont tous trois procuré des expériences de lecture bouleversantes ...
Bref, c'est compliqué à expliquer et je ne peux même pas vous garantir que ça vous fera le même effet si vous les lisez à votre tour, mais ce sont des hommes que j'aurais aimé rencontrer pour les prendre dans mes bras sans un mot et les serrer fort, comme ils m'ont pris dans les leurs en mettant entre mes mains ces cadeaux inestimables, faits de lignes magnifiques et de vrais petits bouts d'eux .
Il n'est pas tant question de bousculer les certitudes ici : cette notion ne fait guère partie de ma cartographie intime ...
En revanche, j'ai tellement lu qu'il m'est devenu difficile de trouver un ouvrage qui me procure encore de l'émotion littéraire ... Ces trois-là sont mes dealers officiels.
Au-delà de leur talent littéraire, les lire me donne l'impression d'avoir un accès direct à l'homme qu'ils sont, derrière la fine barrière des lignes qu'ils dressent entre le monde et eux ... derrière ces lignes, j'ai l'impression d'entendre leurs voix me raconter qui ils sont et me livrer avec malice, élégance et désespoir parfois, des bribes de profonde et sensible humanité. Quelle claque, de lire un livre qui recèle un tel don ! Ils m'ont tous trois procuré des expériences de lecture bouleversantes ...
Bref, c'est compliqué à expliquer et je ne peux même pas vous garantir que ça vous fera le même effet si vous les lisez à votre tour, mais ce sont des hommes que j'aurais aimé rencontrer pour les prendre dans mes bras sans un mot et les serrer fort, comme ils m'ont pris dans les leurs en mettant entre mes mains ces cadeaux inestimables, faits de lignes magnifiques et de vrais petits bouts d'eux .
Chrys-la-malice- Messages : 20
Date d'inscription : 06/01/2017
Age : 52
Localisation : Marseille
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Moi c'est Philippe Jaccottet. Il me déboite la tête. J'ai ses œuvres complêtes dans la pléiade depuis noël (il a quand même décroché ça de son vivant le bougre !) et je suis tellement intimidé que je n'ose pas ouvrir le livre !
Avant ça il y a eu Henri Michaux mais il me fout le moral à zéro. Et Sainte catherine de Sienne. Mais là ce n'est plus humain.
Avant ça il y a eu Henri Michaux mais il me fout le moral à zéro. Et Sainte catherine de Sienne. Mais là ce n'est plus humain.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
ma liste bouge encore, récemment Alexander Kluge....
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
"Mon bel oranger" de José Mauro de Vasconcelos en primaire et "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley, pour ma rentrée en sixième.
Il y en a d'autres mais pas évident de faire un tri
Il y en a d'autres mais pas évident de faire un tri
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Batmaaan a écrit:"Mon bel oranger" de José Mauro de Vasconcelos en primaire et "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley, pour ma rentrée en sixième.
Il y en a d'autres mais pas évident de faire un tri
oh mon Bel oranger m'a sciée coupée morcelée, en miettes j'étais : j'entends encore le bruit du rasoir sur le visage de ce cher Portuga.
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Oui izo, complètement, encore maintenant j'ai un pincement au cœur quand je tombe dessus
Invité- Invité
Re: Quelle est l'oeuvre ou bien l'auteur, qui vous scie, vous augmente ?
Curieusement c'est une fanfiction de Harry Potter, "Harry Potter et les méthodes de la rationalité" qui m'a le plus influencé par des enseignements sur la science, la rationalité, l'humanisme, etc...
https://www.fanfiction.net/s/6910226/1/Harry-Potter-et-les-M%C3%A9thodes-de-la-Rationalit%C3%A9
Sinon Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley m'a également beaucoup marqué.
"L'altruisme efficace" de Peter Singer, que je recommande si vous vous questionnez sur l'impact positif que vous pouvez avoir sur le monde.
https://www.fanfiction.net/s/6910226/1/Harry-Potter-et-les-M%C3%A9thodes-de-la-Rationalit%C3%A9
Sinon Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley m'a également beaucoup marqué.
"L'altruisme efficace" de Peter Singer, que je recommande si vous vous questionnez sur l'impact positif que vous pouvez avoir sur le monde.
dr-korbo- Messages : 419
Date d'inscription : 02/07/2019
Age : 34
Localisation : Montpellier
Sujets similaires
» quelle est pour vous la principale difficulté à vous "adapter" aux non-zèbres ?
» Yann Tiersen est-il un incroyable artiste ? Quelle musique vous exulte, vous exalte ?
» Avec quel genre de personne non-zèbre vous entendez vous bien ?
» Ces vidéos qui vous font du bien (ou que vous voulez tout simplement partager)
» Quelle langue conseilleriez-vous?
» Yann Tiersen est-il un incroyable artiste ? Quelle musique vous exulte, vous exalte ?
» Avec quel genre de personne non-zèbre vous entendez vous bien ?
» Ces vidéos qui vous font du bien (ou que vous voulez tout simplement partager)
» Quelle langue conseilleriez-vous?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum