Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
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Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
Alors que nous rentrons dans une "séquence" politico-politicienne, et que l'on entend de plus en plus souvent parler de "désUbérisation", j'aimerai attirer votre attention vers ce que je pense être deux tendances techno-politique profondes, qui pourraient bien jouer un rôle structurant absolument essentiel, c'est une intuition prospective forte, dans notre futur :
La première est une famille de technologies d'informatique de réseaux, impactant non seulement le milieu de la finance (on parle de "fintech"), mais aussi potentiellement tout domaine social impliquant le recours à un tiers de confiance, que ce soit au niveau public-étatique, à celui des personne "morale" (...), corporate ou pas, ou encore dans la sphère (bien érodée) de la vie privée. Bef, des technologies ubiquitaires et disruptives, et je veux parler ici des technologies dites "blockchain", dont le bitcoin n'est qu'un des avatars. Il ne s'agit pas, comme on pourrait trop vite le penser, d'une "monnaie de l'internet" pour geek siliconé, mais bien de l'émergence de "l'internet de la monnaie", sous une forme apparente, complètement distribuée et anarchique. Pensez, pour ceux qui l'on connu, aux débuts de l'internet et à son impact sur la communication. Ces protocoles sont d'une même nature distribuée, mais virtualisent, sécurisent (en rendant le processus irréversible), et "anonymisent" le besoin de confiance réciproque lors des transactions à distance; et ce, grâce à des artifices numériques (cryptographie asymétrique et hashage) couplé à une organisation particulière du réseau et à une très grosse puissance de calcul. Le troisième mot clef est donc "désintermédiation", comme cela l'a été pour l'internet, et donc "décentralisation", conférant aussi à ces réseaux des propriétés anti-censures et des possibilités de passage à l'échelle quasi-illimités. Une nouvel âge cyber-punk, avec sa décharge idéologique ultra-libertaire mais aussi ultra-libérale, la guerre de Troieaura-t-elle lieu fait rage ?! Mr Hayek bande comme un pendu, sous la paluche d'Hakim Bey (TAZ), comme quoi, on ne sait plus à quel saint se (tu(mé))fier.
Enfin, de part sa nature informatique, nous avons surtout affaire à une nouvelle extension des possibilités de la numérisation, et donc de l'automatisation, au domaine de la (soit disant) "confiance", "in cryptography we trust"... préalable aussi à l'internet des objets (voir à ce sujet la crypto-monnaie programmable Ethereum et les applications associées). C'est génial : dans le monde de la défiance généralisée, vous pourrez encore faire des transactions !
J'ai ainsi pu participer très modestement, l'année dernière et à titre expérimental, à la première DAO (Distributed Decentralized Autonomous Organization) de l'histoire de l'humanité (oui madame!), appellée "TheDAO"... et qui s'est crashée quelques jours après son lancement , avec ses 150 millions de capital levé (! cela donne une idée des enjeux), suite à un piratage informatique (encore un coup des ruskov), le casse du siècle. Comme quoi, la sécurité informatique, c'est toujours très relatif...
Wild, wild West, mais pas encore WestWorld. IiiiiiiiA !!
Ce qui est aussi très intéressant dans cette thématique, c'est qu'elle nous amène à réfléchir, fondamentalement, à ce qu'est une "monnaie", et ce n'est pas si évident.
La plupart des sites qui exploitent le "crowdsourcing" (externalisation ouverte ou production participative), ont déjà été clonés sous forme complètement distribuée grâce à cette technologie : eBay cloné en OpenBazaar, plusieurs projet substitutifs a FaceBook ont démarrés ou sont sur le point de l'être, comme par exemple Synereo. Nous sommes dans une économie de l'attention.
Vous l'aurez compris, le sujet est vaste, bien plus que ce que j'en ai tenter de rendre compte ici, passionnant, complexe, et en accélération exponentielle et chaque jour apporte son lot de nouveauté : je vous laisse vous documenter, il y a énormément de ressources sur le sujet (attention, sujet très chronophage).
La deuxième tendance, plus évidente, c'est le mouvement autour des Communs ("Commons", voir cette vidéo) et de l'économie solidaire, collaborative et sociale. Particulièrement son extension dans le développement des nouvelles formes d'organisations et de décisions en réseaux (professionnelle ou pas), comme par exemple le mouvement des plateformes Open Co-Op ( https://open.coop/ ). Très grossièrement, leur caractéristique est de mettre l'accent sur les "communs" (avec ses implications écologiques mais pas que, hein), une éthique relationnelle non-violente et équitable, la recherche de sens, ainsi que la répartition distribuée du capital aux acteurs même de l'entreprise. Une recherche de stratégies "post-capitaliste" viables. Ce n'est pas un ersatz de communisme (politique) traditionnel, à la "mode internet". Par contre, cela n'est pas sans rapport avec le mouvement historique coopératif ( http://www.entreprises.coop/ ), il y a bien des tentatives de convergences, mais ce mouvement développe une originalité propre à la modernité et aux fonctionnements en réseaux numériques (P2P, Logiciels Libres, Copyleft, etc). On peut y voir la mise en œuvre, car c'est bien plus pragmatique qu'idéologique, des formes d'intelligences collectives qui ne devraient pas, à mon avis, laisser indifférents "notre" communauté virtuelle. Son principal représentant francophone est Michel Bauwens, fondateur de la P2P Fondation ( http://p2pfoundation.net/ ), et de Commons Transition ( http://commonstransition.org ), des sites ressource sur le sujet (très nombreux articles, un wiki, etc).
L'exemple emblématique souvent cité est celui de The Enspiral Network ( http://www.enspiral.com/ ) qui à non seulement a innové dans son mode de fonctionnement original et créatif (du genre où l'on vous demande combien vous voulez gagner pour un travail et ce que vous voulez y faire pour vous sentir bien, où la stratégie est collaborative, etc), tout en étant tout à fait opérationnel et efficace, mais a de surcroit mis à la disposition du réseau les outils qu'ils ont mis au point pour y parvenir, et çà c'est la classe (ouvrière, bien sur) !
Ex :
Loomio pour la prise de décision collaborative : https://www.loomio.org/marketing
CoBudget, pour gérer la rétribution de chacun sur un projet collectif : http://cobudget.org/
Dans la même veine, on peut encore citer Trello, pour l'organisation de projets : https://trello.com/
Confs de Michel Bauwens :
https://www.youtube.com/results?search_query=michel+bauwens
Là encore, une tendance émergente qui se concrétise autour de la gouvernementalité décentralisée et distribuée, avec de fortes implications sociales, et qui méritent à mon avis qu'on les pense de façon critique. "L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l'on fait de nous." Sartre.
Plus généralement, a quand une vrai politique industrielle publique pour penser collectivement les technologies, particulièrement numériques, et ne plus les laisser nous façonner, socialement et cognitivement, passivement et a posteriori ?
Pour un point de vue critique dans ce sens, je renvoi notamment à l'association Ars Industrialis http://www.arsindustrialis.org/ et au discours de Bernard Stiegler : https://www.youtube.com/results?search_query=bernard+stiegler.
Hasta siempre !
bon, c'est pas toussa, faut que j'aille au charbon, chercher la houille...
La première est une famille de technologies d'informatique de réseaux, impactant non seulement le milieu de la finance (on parle de "fintech"), mais aussi potentiellement tout domaine social impliquant le recours à un tiers de confiance, que ce soit au niveau public-étatique, à celui des personne "morale" (...), corporate ou pas, ou encore dans la sphère (bien érodée) de la vie privée. Bef, des technologies ubiquitaires et disruptives, et je veux parler ici des technologies dites "blockchain", dont le bitcoin n'est qu'un des avatars. Il ne s'agit pas, comme on pourrait trop vite le penser, d'une "monnaie de l'internet" pour geek siliconé, mais bien de l'émergence de "l'internet de la monnaie", sous une forme apparente, complètement distribuée et anarchique. Pensez, pour ceux qui l'on connu, aux débuts de l'internet et à son impact sur la communication. Ces protocoles sont d'une même nature distribuée, mais virtualisent, sécurisent (en rendant le processus irréversible), et "anonymisent" le besoin de confiance réciproque lors des transactions à distance; et ce, grâce à des artifices numériques (cryptographie asymétrique et hashage) couplé à une organisation particulière du réseau et à une très grosse puissance de calcul. Le troisième mot clef est donc "désintermédiation", comme cela l'a été pour l'internet, et donc "décentralisation", conférant aussi à ces réseaux des propriétés anti-censures et des possibilités de passage à l'échelle quasi-illimités. Une nouvel âge cyber-punk, avec sa décharge idéologique ultra-libertaire mais aussi ultra-libérale, la guerre de Troie
Enfin, de part sa nature informatique, nous avons surtout affaire à une nouvelle extension des possibilités de la numérisation, et donc de l'automatisation, au domaine de la (soit disant) "confiance", "in cryptography we trust"... préalable aussi à l'internet des objets (voir à ce sujet la crypto-monnaie programmable Ethereum et les applications associées). C'est génial : dans le monde de la défiance généralisée, vous pourrez encore faire des transactions !
J'ai ainsi pu participer très modestement, l'année dernière et à titre expérimental, à la première DAO (
Wild, wild West, mais pas encore WestWorld. IiiiiiiiA !!
Ce qui est aussi très intéressant dans cette thématique, c'est qu'elle nous amène à réfléchir, fondamentalement, à ce qu'est une "monnaie", et ce n'est pas si évident.
La plupart des sites qui exploitent le "crowdsourcing" (externalisation ouverte ou production participative), ont déjà été clonés sous forme complètement distribuée grâce à cette technologie : eBay cloné en OpenBazaar, plusieurs projet substitutifs a FaceBook ont démarrés ou sont sur le point de l'être, comme par exemple Synereo. Nous sommes dans une économie de l'attention.
Vous l'aurez compris, le sujet est vaste, bien plus que ce que j'en ai tenter de rendre compte ici, passionnant, complexe, et en accélération exponentielle et chaque jour apporte son lot de nouveauté : je vous laisse vous documenter, il y a énormément de ressources sur le sujet (attention, sujet très chronophage).
- Pour démarrer sur les technos blockchain:
- Je vous conseil fortement les vidéos des confs d'Andreas Antonopoulos, guru libéral de ces technologies, mais bon conférencier avec une vision globale très intéressante et pertinente :
https://www.youtube.com/user/aantonop/videos
Ex : Introduction to Bitcoin
La deuxième tendance, plus évidente, c'est le mouvement autour des Communs ("Commons", voir cette vidéo) et de l'économie solidaire, collaborative et sociale. Particulièrement son extension dans le développement des nouvelles formes d'organisations et de décisions en réseaux (professionnelle ou pas), comme par exemple le mouvement des plateformes Open Co-Op ( https://open.coop/ ). Très grossièrement, leur caractéristique est de mettre l'accent sur les "communs" (avec ses implications écologiques mais pas que, hein), une éthique relationnelle non-violente et équitable, la recherche de sens, ainsi que la répartition distribuée du capital aux acteurs même de l'entreprise. Une recherche de stratégies "post-capitaliste" viables. Ce n'est pas un ersatz de communisme (politique) traditionnel, à la "mode internet". Par contre, cela n'est pas sans rapport avec le mouvement historique coopératif ( http://www.entreprises.coop/ ), il y a bien des tentatives de convergences, mais ce mouvement développe une originalité propre à la modernité et aux fonctionnements en réseaux numériques (P2P, Logiciels Libres, Copyleft, etc). On peut y voir la mise en œuvre, car c'est bien plus pragmatique qu'idéologique, des formes d'intelligences collectives qui ne devraient pas, à mon avis, laisser indifférents "notre" communauté virtuelle. Son principal représentant francophone est Michel Bauwens, fondateur de la P2P Fondation ( http://p2pfoundation.net/ ), et de Commons Transition ( http://commonstransition.org ), des sites ressource sur le sujet (très nombreux articles, un wiki, etc).
L'exemple emblématique souvent cité est celui de The Enspiral Network ( http://www.enspiral.com/ ) qui à non seulement a innové dans son mode de fonctionnement original et créatif (du genre où l'on vous demande combien vous voulez gagner pour un travail et ce que vous voulez y faire pour vous sentir bien, où la stratégie est collaborative, etc), tout en étant tout à fait opérationnel et efficace, mais a de surcroit mis à la disposition du réseau les outils qu'ils ont mis au point pour y parvenir, et çà c'est la classe (ouvrière, bien sur) !
Ex :
Loomio pour la prise de décision collaborative : https://www.loomio.org/marketing
CoBudget, pour gérer la rétribution de chacun sur un projet collectif : http://cobudget.org/
Dans la même veine, on peut encore citer Trello, pour l'organisation de projets : https://trello.com/
Confs de Michel Bauwens :
https://www.youtube.com/results?search_query=michel+bauwens
- Ex :
Là encore, une tendance émergente qui se concrétise autour de la gouvernementalité décentralisée et distribuée, avec de fortes implications sociales, et qui méritent à mon avis qu'on les pense de façon critique. "L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l'on fait de nous." Sartre.
Plus généralement, a quand une vrai politique industrielle publique pour penser collectivement les technologies, particulièrement numériques, et ne plus les laisser nous façonner, socialement et cognitivement, passivement et a posteriori ?
Pour un point de vue critique dans ce sens, je renvoi notamment à l'association Ars Industrialis http://www.arsindustrialis.org/ et au discours de Bernard Stiegler : https://www.youtube.com/results?search_query=bernard+stiegler.
Hasta siempre !
bon, c'est pas toussa, faut que j'aille au charbon, chercher la houille...
Dernière édition par soto² le Ven 3 Fév 2017 - 16:51, édité 3 fois
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
Je ne suis pas sûr d'avoir compris ton questionnement. Je crois qu'il y a trop d'arguments mais peu d'hypothèses dans ton discours. En ce qui concerne l'hypothèse "les technologies numériques nous façonnent, socialement et cognitivement, passivement et a posteriori", et ce vraiment un problème?. Depuis ma perspective, la technologie n'est qu'un des multiples facteurs qui façonnent la société. À différence des éléments comme le climat, la société n'est pas contrainte à s'adapter aux nouvelles technologies sinon tout le contraire. Les technologies répondent pour la plupart aux besoins de la société, et elles y doivent leur réussite. D'un autre côté, on peut bien se servir des technologies pour créer des nouveaux besoins mais ce n'est pas elles même qui dictent les règles du jeu. Cela dit, nous sommes façonné par des moyens technologiques mais ne pas par la technologie en soi, autrement nous tous les informaticiens serions les maîtres du monde et toute les idées dans ce domaine connaîtraient le succès, ce que ne pas le cas bien évidement (et un exemple de ceci c'est le grand fiasco des google glaces ).soto a écrit:Plus généralement, a quand une vrai politique industrielle publique pour penser collectivement les technologies, particulièrement numériques, et ne plus les laisser nous façonner, socialement et cognitivement, passivement et a posteriori ?
Je ne peux qu'être d'accord avec les deux tendances que t'as décrites mais encore fois, au-delà de ce superbe constat, où est-ce que tu veux en venir?. Faudrait-il plus de contrôle sur les technologies de la part des acteurs sociaux?. Avons-nous besoins d'inclure la technologie comme agent fondamental dans les plannings socio-politiques? Devrions-nous extrapoler le système relationnelle du monde virtuel au monde réel ( car jusqu'à maintenant implicitement nos efforts sans dirigés plutôt dans le sens envers, rendre plus réel ce qui est virtuel).
Merci pour le partage, c'est sans doute un sujet qui mérite bien un débat.
alexjavier15- Messages : 42
Date d'inscription : 14/12/2016
Age : 38
Localisation : Suisse
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
Merci pour ta participation alexjavier15 et de m'aider à préciser mon propos.
Comme mon titre l'indiquai, il s'agissait plus pour moi de faire un petit exercice de prospective que de poser un "problème" en tant que tel, et pour situer un tant soit peu les polarités, des deux tendances que je voulais décrire, je me suis fendu de cette mini-synthèse, pensant qu'après tout, ces sujets n'était peut-être pas si "communs". Tu discutes souvent de techno-politique avec tes relations ?!
Plus généralement, je m’interroge sur la tâche aveugle de la quasi-absence de réflexion culturelle et philosophique sur la nature des techniques (à part Leroy-Ghouran, Simondon et aujourd'hui Stiegler), et tout particulièrement les technologies numériques, et de leurs interactions avec le mental et avec le corps (oui, ton corps, là, juste maintenant). On ne peut pas vraiment dire que cela fasse débat public, alors que les enjeux le sont profondément.
Il est aujourd'hui difficile de se rappeler qu'il y a un peu plus d'une vingtaine d'année, il n'y avait ni internet, ni téléphone mobiles, et que les micro-ordinateurs n'était pas légions . Ces technologie numériques, qui sont loin d'être neutres, ont transformés les comportements sociaux et mentaux de façon bien plus rapide et bien plus profonde que n'importe qu'elle idéologie n'aurait pu le faire, échappant à la critique culturelle qui, n'ayant pas de références, n'a pas de prise sur elles (va donc hé, ringard !). Google, partie de rien, se situe dans les premières entreprises mondiales en une dizaine d'années. Je ne sais pas si tu réalises. Et ce en offrant un service grand public gratuit ! Et si tu ne vois pas le produit, devine où il est... A propos, quel moteur de recherche utilises-tu ?! Je n'ai rien contre G@@gle, ils ont été très malins, à part que je n'aime pas les situations hégémoniques, ni d'être la matière de leurs prototypages comportementaux, mais bon, c'est toi qui choisit, hein ! Idéologie de façade libertarienne et activité réelle ultra-libérale . Et maintenant que nous commençons à peine à le réaliser (ah bon, c'est pas juste "gratuit" ?! ), ils veulent nous faire le coup du transhumanisme (Kurzweil, le grand guru du transhumanisme, bosse maintenant chez G@@gle).
Or ces technologies (numériques) ne sont pas arrivées par hasard, elles viennent d'une réflexion stratégique américaine issue d'un effort de guerre lors de la seconde guerre mondiale (Ex : Turing, Wiener, ou encore Vanevar Bush "As we may think", 1945). The medium IS the message (McLuhan). Et, non, non, c'est pas un grand complot.
Enfin, je crois que je voulais aussi aborder la tendance actuelle à l'horizontalisation des modes d'organisations, la perte de confiance envers les élites et les hiérarchies, avec leurs légitimités mais aussi leurs ambigüités. Et je pense que c'est aussi, à l'heure de la montée en puissance des nationalismes, un sujet d'actualité, non ?!
Comme mon titre l'indiquai, il s'agissait plus pour moi de faire un petit exercice de prospective que de poser un "problème" en tant que tel, et pour situer un tant soit peu les polarités, des deux tendances que je voulais décrire, je me suis fendu de cette mini-synthèse, pensant qu'après tout, ces sujets n'était peut-être pas si "communs". Tu discutes souvent de techno-politique avec tes relations ?!
Plus généralement, je m’interroge sur la tâche aveugle de la quasi-absence de réflexion culturelle et philosophique sur la nature des techniques (à part Leroy-Ghouran, Simondon et aujourd'hui Stiegler), et tout particulièrement les technologies numériques, et de leurs interactions avec le mental et avec le corps (oui, ton corps, là, juste maintenant). On ne peut pas vraiment dire que cela fasse débat public, alors que les enjeux le sont profondément.
Il est aujourd'hui difficile de se rappeler qu'il y a un peu plus d'une vingtaine d'année, il n'y avait ni internet, ni téléphone mobiles, et que les micro-ordinateurs n'était pas légions . Ces technologie numériques, qui sont loin d'être neutres, ont transformés les comportements sociaux et mentaux de façon bien plus rapide et bien plus profonde que n'importe qu'elle idéologie n'aurait pu le faire, échappant à la critique culturelle qui, n'ayant pas de références, n'a pas de prise sur elles (va donc hé, ringard !). Google, partie de rien, se situe dans les premières entreprises mondiales en une dizaine d'années. Je ne sais pas si tu réalises. Et ce en offrant un service grand public gratuit ! Et si tu ne vois pas le produit, devine où il est... A propos, quel moteur de recherche utilises-tu ?! Je n'ai rien contre G@@gle, ils ont été très malins, à part que je n'aime pas les situations hégémoniques, ni d'être la matière de leurs prototypages comportementaux, mais bon, c'est toi qui choisit, hein ! Idéologie de façade libertarienne et activité réelle ultra-libérale . Et maintenant que nous commençons à peine à le réaliser (ah bon, c'est pas juste "gratuit" ?! ), ils veulent nous faire le coup du transhumanisme (Kurzweil, le grand guru du transhumanisme, bosse maintenant chez G@@gle).
Or ces technologies (numériques) ne sont pas arrivées par hasard, elles viennent d'une réflexion stratégique américaine issue d'un effort de guerre lors de la seconde guerre mondiale (Ex : Turing, Wiener, ou encore Vanevar Bush "As we may think", 1945). The medium IS the message (McLuhan). Et, non, non, c'est pas un grand complot.
Enfin, je crois que je voulais aussi aborder la tendance actuelle à l'horizontalisation des modes d'organisations, la perte de confiance envers les élites et les hiérarchies, avec leurs légitimités mais aussi leurs ambigüités. Et je pense que c'est aussi, à l'heure de la montée en puissance des nationalismes, un sujet d'actualité, non ?!
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
@soto: Merci! C'est maintenant beaucoup plus clair pour moi. Même si je m'en doutais, je ne voulais apporter un sens délibéré à ton discours.
Mais bien sûr !. En tant qu'informaticien et passionné par la politique c'est un sujet de discussion incontournable. Comment le ramener sur la table c'est une autre histoire ->
Mon ressenti personnel c'est qu'au contraire, il existe un grand débat de nos jours autour sujet; Industrie 4.0, le monopole google, régularisation de Youtube au niveau de nations, l'impacte sur la santé du sédentarisme causé par les nouvelles technologies ( et encore la recherche dans l'usage de la technologie pour améliorer la qualité de la santé physique et mentale ), L’espionnage sur les réseaux informatiques, l'impacte du commerce électronique dans le commerce en détail, tous ceux sont des grands sujets de débat liés d'une manière ou une autre aux enjeux décrits par toi.
Il y a beaucoup de matière aborder sur ce sujet et ça mériterait même un deuxième topic. C'est un constat assez juste et c'est une conséquence directe de la démocratisation de l'information à une échelle sans précédent dans un premier temps, suivie par le phénomène désinformation qu'aujourd'hui, depuis ma perspective, est un enjeu social crucial qui marquera (ou est en train de ) la naissance d'une nouvelle ère au niveau socio-politique.
soto a écrit:u discutes souvent de techno-politique avec tes relations ?!
Mais bien sûr !. En tant qu'informaticien et passionné par la politique c'est un sujet de discussion incontournable. Comment le ramener sur la table c'est une autre histoire ->
soto a écrit:Plus généralement, je m’interroge sur la tâche aveugle de la quasi-absence de réflexion culturelle et philosophique sur la nature des techniques (à part Leroy-Ghouran, Simondon et aujourd'hui Stiegler), et tout particulièrement les technologies numériques, et de leurs interactions avec le mental et avec le corps (oui, ton corps, là, juste maintenant). On ne peut pas vraiment dire que cela fasse débat public, alors que les enjeux le sont profondément.
Mon ressenti personnel c'est qu'au contraire, il existe un grand débat de nos jours autour sujet; Industrie 4.0, le monopole google, régularisation de Youtube au niveau de nations, l'impacte sur la santé du sédentarisme causé par les nouvelles technologies ( et encore la recherche dans l'usage de la technologie pour améliorer la qualité de la santé physique et mentale ), L’espionnage sur les réseaux informatiques, l'impacte du commerce électronique dans le commerce en détail, tous ceux sont des grands sujets de débat liés d'une manière ou une autre aux enjeux décrits par toi.
soto a écrit:Enfin, je crois que je voulais aussi aborder la tendance actuelle à l'horizontalisation des modes d'organisations, la perte de confiance envers les élites et les hiérarchies, avec leurs légitimités mais aussi leurs ambigüités. Et je pense que c'est aussi, à l'heure de la montée en puissance des nationalismes, un sujet d'actualité, non ?!
Il y a beaucoup de matière aborder sur ce sujet et ça mériterait même un deuxième topic. C'est un constat assez juste et c'est une conséquence directe de la démocratisation de l'information à une échelle sans précédent dans un premier temps, suivie par le phénomène désinformation qu'aujourd'hui, depuis ma perspective, est un enjeu social crucial qui marquera (ou est en train de ) la naissance d'une nouvelle ère au niveau socio-politique.
alexjavier15- Messages : 42
Date d'inscription : 14/12/2016
Age : 38
Localisation : Suisse
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
Intelligence collective, time design, design du futur et prophéties auto-réalisatrices (capitalisme temporel), techno-pythie... : AUGUR
Augur is a fully open-source and decentralized prediction market platform built on Ethereum, a blockchain technology that allows for the execution of smart contracts.
The Augur project seeks to leverage the open, global, peer-to-peer ledger functionality that blockchain technology provides, as well as game theory and financial incentives, to better explore the concept of the wisdom of crowds (also known as collective intelligence) and try to get more accurate predictions about future events.[5] The specific technologies used would theoretically allow for more participation and volume compared to traditional betting platforms, therefore augmenting the quantity of markets available and their accuracy.
On Augur, anyone, anywhere in the world can instantly create a market on his topic of choice (e.g. Who will be the winner of the 2016 US Presidential Elections), with no need for centralized approval, can freely participate in all markets, and will lose a minimal amount of money to fees. Another important advantage is the reduced possibility of fraud and counterparty risk: monetary exchanges on the platform are strictly regulated by smart contracts and a distributed oracle system ensures that no one can claim a false result on an event.
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
Merci pour toutes ces informations et cette mise en perspective soto². En voyant tes liens webbrain, je comprends mieux ta description de ta façon de réfléchir et d'apprendre. N'est-ce pas un peu fou, d'encourager n'importe qui à se perdre dans ton cerveau de surdoué?
En ce qui me concerne, mis à part une partie de la réflexion de Stiegler, l'essentiel de ce que tu exposes m'est inconnu. J'ai beaucoup de mal à imaginer tout ce que la popularisation des technologies blockchain peut / va provoquer.
En ce qui me concerne, mis à part une partie de la réflexion de Stiegler, l'essentiel de ce que tu exposes m'est inconnu. J'ai beaucoup de mal à imaginer tout ce que la popularisation des technologies blockchain peut / va provoquer.
paela- Messages : 2689
Date d'inscription : 30/05/2011
Age : 31
Localisation : Bordeaux
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
Très interessant Soto....
La politique des geeks
Beaucoup de parallèles et de constrastes en ces deux pôles concernant l'influence croissantes des technologies sur les idéologies politiques. (en passant, quand je dis "idéologie" ça n'a pas de connotation péjorative)
Penses-tu qu'on puisses résumer un peu les pôles "idéologiques" en disant que le 1) est ultra-libéral (voire libertarien), tandis que le 2) est plutôt de tendance libertaire et solidaire.
En gros, il y aurait deux techno-utopies antagonistes.
Proche de la catégorie 2), est-ce qu'on pourrais aussi greffer des mouvements comme wikipedia, et tout ce qui est open source ?
Et proche de la catégorie 1), on pourrait aussi greffer les idéologies transhumanistes et l'idée d'une cohabitation harmonieuse dans un marché parfaitement libre où toutes les machines et humains seraient interconnectés de manière à faire émerger une conscience globale pacificatrice. Je caricature un peu, mais on se comprend.
Je suis aussi un peu perplexe par rapport à ce que signifie ce mouvement de "Cyber-Punks" . À l'oeil on dirait des libertariens ( pour le libre marché etc) qui se prennent pour des rebelles et qui incorporent aussi des idéaux libertaires (i.e. de gauche anarchiste ).
Ce qui m'interpelle un peu aussi c'est la possibilité de circulation entre les deux pôles. Parmi les points de passage entre les deux catégories (telles que je les ai élargies), il y a des gens comme Assange ( et wikileak ) et sûrement le magma de cyber-punks inclassables.
La politique des geeks
Beaucoup de parallèles et de constrastes en ces deux pôles concernant l'influence croissantes des technologies sur les idéologies politiques. (en passant, quand je dis "idéologie" ça n'a pas de connotation péjorative)
Penses-tu qu'on puisses résumer un peu les pôles "idéologiques" en disant que le 1) est ultra-libéral (voire libertarien), tandis que le 2) est plutôt de tendance libertaire et solidaire.
En gros, il y aurait deux techno-utopies antagonistes.
Proche de la catégorie 2), est-ce qu'on pourrais aussi greffer des mouvements comme wikipedia, et tout ce qui est open source ?
Et proche de la catégorie 1), on pourrait aussi greffer les idéologies transhumanistes et l'idée d'une cohabitation harmonieuse dans un marché parfaitement libre où toutes les machines et humains seraient interconnectés de manière à faire émerger une conscience globale pacificatrice. Je caricature un peu, mais on se comprend.
Je suis aussi un peu perplexe par rapport à ce que signifie ce mouvement de "Cyber-Punks" . À l'oeil on dirait des libertariens ( pour le libre marché etc) qui se prennent pour des rebelles et qui incorporent aussi des idéaux libertaires (i.e. de gauche anarchiste ).
Ce qui m'interpelle un peu aussi c'est la possibilité de circulation entre les deux pôles. Parmi les points de passage entre les deux catégories (telles que je les ai élargies), il y a des gens comme Assange ( et wikileak ) et sûrement le magma de cyber-punks inclassables.
- Spoiler:
- En passant je te verrais bien écrire un roman de "cyber politique fiction", tu as une plume assez acerbe et pleine d'humour polémique . En tous cas, j'aime bien.
Badak- Messages : 1230
Date d'inscription : 02/12/2011
Localisation : Montréal
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
Bonjour les amis ! çà me fait plaisir de vous voir ici.
J'ai fait un petit message de présentation de l'outil ici, qui a fait un gros bide apparemment. Pour l'instant personne ne m'a fait de retour... dommage, j'aimerai bien savoir si d'autres trouvent cet outil utile (arrête ton faitichisme soto², utilité, utilité, ...).
J'ai découvert Stiegler vers 2003, à un moment ou je commençait à sentir le vent tourner, et où j'ai eu envie de "m'impliquer" (modestement, je venais de si loin...). Stiegler avait les idées les plus en résonance avec ma vision, alors j'ai essayé de m'en rapprocher (j'ai monté un blog, fait des articles critiques sur le "crowdsourcing" qui démarrait alors, les moteurs de recherches, les GAFA...). Mais à l'époque j'étais au "chômage", et j'ai dû me consacrer à gagner ma croûte et j'ai tout laissé tomber pour finalement cultiver de la spiruline. No money, no honey. Du coup maintenant, dix ans après, je suis super content d'échanger enfin sur presque une vie de travail solitaire. Bon, je vous raconte un peu my life...
Sinon, j'aime beaucoup ce type et sa droiture impliquée. C'est une pointure : il a commencé la philosophie en prison après un bracage de banque... 10 ans plus tard, il était à la tête de l'INA, etc. Même si il ancre une partie de ses concepts sur Simondon (que j'ai découvert grâce à lui), alors que les mienne sont orientée vers le bio et l'énaction/la seconde cybernétique (Von Foerster), je suis plutôt en phase avec ses idées. Je l'ai découvert sur le net parce qu'il était en 2003 (?) un des rares à parler de "Century of the self" (Curtis), le documentaire dont je parle sur ma page perso, que je venais moi-même de découvrir grâce à Gorz (penseur de l'écologie politique).
Oui, il est très difficile de savoir comment ces technos blockchain vont se développer, mais comme vous avez dû le comprendre, je leur prédit un avenir qui va changer la face de l'Internet vers plus de distributivité, pour le meilleur ou pour le pire2pire. çà va désintermédier en partie des acteurs actuels puissants (banques, états, qui ne vont pas se laisser squizzer comme çà), mais çà va très probablement aussi rendre le libéralisme économique complètement hégémonique et indéboulonnable, au risque d'une sorte de grégarisation généralisée et de l'émergence fatale d'une humanité "sans intérieur" (cf. Hannah Arendt pour voir le lien avec le fascisme), si une critique citoyenne du numérique et une confiance sociale ne se développent pas... qui mourra ne verra pas.
@ Badak : je te répond un peu plus tard.
Avec plaisir. Oui, mon "brain" c'est un peu fou comme çà, mais çà représente plusieurs années de scan et de lectures intensives, distribuées sur au moins une dizaine d'année. C'est la seule trace de mon parcours sous forme d'un réseau sémantique émergeant. Alors j'essaye de partager, non pas pour que les autres me comprennent, c'est trop idiosynchratique, mais plutôt comme outils bibliothécaire, comme source (modeste) d'inspiration culturelle.Paela a écrit:Merci pour toutes ces informations et cette mise en perspective soto². En voyant tes liens webbrain, je comprends mieux ta description de ta façon de réfléchir et d'apprendre. N'est-ce pas un peu fou, d'encourager n'importe qui à se perdre dans ton cerveau de surdoué?
J'ai fait un petit message de présentation de l'outil ici, qui a fait un gros bide apparemment. Pour l'instant personne ne m'a fait de retour... dommage, j'aimerai bien savoir si d'autres trouvent cet outil utile (arrête ton faitichisme soto², utilité, utilité, ...).
Pela a écrit:En ce qui me concerne, mis à part une partie de la réflexion de Stiegler, l'essentiel de ce que tu exposes m'est inconnu. J'ai beaucoup de mal à imaginer tout ce que la popularisation des technologies blockchain peut / va provoquer.
J'ai découvert Stiegler vers 2003, à un moment ou je commençait à sentir le vent tourner, et où j'ai eu envie de "m'impliquer" (modestement, je venais de si loin...). Stiegler avait les idées les plus en résonance avec ma vision, alors j'ai essayé de m'en rapprocher (j'ai monté un blog, fait des articles critiques sur le "crowdsourcing" qui démarrait alors, les moteurs de recherches, les GAFA...). Mais à l'époque j'étais au "chômage", et j'ai dû me consacrer à gagner ma croûte et j'ai tout laissé tomber pour finalement cultiver de la spiruline. No money, no honey. Du coup maintenant, dix ans après, je suis super content d'échanger enfin sur presque une vie de travail solitaire. Bon, je vous raconte un peu my life...
Sinon, j'aime beaucoup ce type et sa droiture impliquée. C'est une pointure : il a commencé la philosophie en prison après un bracage de banque... 10 ans plus tard, il était à la tête de l'INA, etc. Même si il ancre une partie de ses concepts sur Simondon (que j'ai découvert grâce à lui), alors que les mienne sont orientée vers le bio et l'énaction/la seconde cybernétique (Von Foerster), je suis plutôt en phase avec ses idées. Je l'ai découvert sur le net parce qu'il était en 2003 (?) un des rares à parler de "Century of the self" (Curtis), le documentaire dont je parle sur ma page perso, que je venais moi-même de découvrir grâce à Gorz (penseur de l'écologie politique).
Oui, il est très difficile de savoir comment ces technos blockchain vont se développer, mais comme vous avez dû le comprendre, je leur prédit un avenir qui va changer la face de l'Internet vers plus de distributivité, pour le meilleur ou pour le pire2pire. çà va désintermédier en partie des acteurs actuels puissants (banques, états, qui ne vont pas se laisser squizzer comme çà), mais çà va très probablement aussi rendre le libéralisme économique complètement hégémonique et indéboulonnable, au risque d'une sorte de grégarisation généralisée et de l'émergence fatale d'une humanité "sans intérieur" (cf. Hannah Arendt pour voir le lien avec le fascisme), si une critique citoyenne du numérique et une confiance sociale ne se développent pas... qui mourra ne verra pas.
@ Badak : je te répond un peu plus tard.
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
The Financialization of Life
"Not everyone is aware that technology is not neutral, and that design decisions reflect interests and values. This is of course very clear with Bitcoin and the Blockchain, which carries within itself a vision of human society that is based on isolated individuals that make contracts with other.At the P2P Foundation, we’d like to point out the underlying struggle for the vision of society. Do we want a society based on subjects, that are controlled by a ‘sovereign’ be it the surveillance state or the netarchical platforms ? Do we want everything in life to be a transaction, as the market totalitarians propose ? Or do we want to be citizen-commoners, co-creating shared value in freely associating communities ? These differences matter, and Salvatore Iaconesi has written a brilliant analysis of the potential dangers of uncritically applying the blockchain to human life." Michel Bauwens.
>>> L'article en question sur le blog de la Fondation P2P.
soto²- Messages : 2760
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Localisation : Au delಠ(31)
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
le blockchain déshumanise, dépersonnalise, et ouvre la voie à big brother, en fait c'est déjà le cas, des informations confidentielles, essentielles ne le sont plus
elles sont partagées, essaimées, voire distribuées sans vos accords explicites et éventuellement via un cluf de nature léonine et que personne ne lit
il y a un marché juridique sur les clufs, mais personne ne semble y songer
un marché ou on défendrait enfin la non collecte et le non essaimage
les pays angleux adorent violer les secrets, ces manies sont donc anglo saxones
pour les réseaux et l'uberisation de la société , c'est aussi ce que permet ceta et tipp , votre président hyper libéral est pour, même sarkozy n'aurait pas osé
c'est en fait abandonner toute souveraineté nationale ou individuelle aux mains de minorités friquées mal définies, pouvant être rachetées en bourse qui plus est et non contrôlée
ainsi avec l'internet classique ou le darkweb le pouvoir est concentré vers une série d'opérateurs très concrets, services secrets et grandes oreilles ou grande muette inclues
le fbi par exemple a juridiction sur le monde entier et personne ne semble s'en émouvoir..
les usa s'arrogent aussi le droit de geler, emprisonner dans le monde entier, personne ne semble s'en émouvoir
ne causons même pas de la gluance des prisons secrètes
on se sert du droit comme une arme en fait, aussi simple que cela
mais on constate que la sacro saint hiérarchie des normes a pour norme suprème le chef libéral
confiance en effet dans la bonté supposée du Prince et sa bienveillance, mais quid en cas de dictature ?
au delà de la distribution qui pourrait paraitre comme une solution pour garantir anonymat et sécurité, en réalité vous faites quand même partie d'une chaine controlée ou controlable et le simple fait d'e'n faire partie vous catalogue aussi
ainsi si vous faites joujou sur le darkweb vous devenez suspects par définition
imaginons que les services fassent de même et développent des systèmes décentralisés non tracables, comment saurez vous à qui vous avez affaire ?
pire en cas de dictature le garde chiourme n'en alors aucun des attributs
la paranoia s'emparera des masses
je pense que la fin des états et l'émergence d'un gouvernement mondial ne garanti pas la liberté et les droits individuels, et c'est déjà le cas, vous devenez un numéro, un esclave, qui finalement a très peu de leviers et probablement aucuns nationaux
les nouveaux tribunaux et la nouvelle justice devenant concrtement de plus en plus trans nationaux, le tpi , le tribunal du commerce mondial omc , fmi, onu, banque mondiale unesco, etc .. ces organismes acquierent un pouvoir exorbitant
une petite pme contre une multinationale, un particulier contre un industriel , un maire contre un chef d'Etat
cette mondialisation du droit est très peu discuttée, le contournement par le web et la distribution cache mal le fait que les flux passent par des monopoles, cisco et d'autres et d'une nationalité unique le plus souvent
le cluf .. en utilisant ce produit ou ce service vous êtes sous la juridiction de.on imagine les chinois faire de même un jour... un marché d'interprete et de juristes spécialisés
quant à considérer la technologie comme un facteur sociétal assimilable ou pas.. oui sauf si la technologie dépasse l'homme, ce que einstein avait expliqué
dans ce cas vous n'êtes en rien maitre, juste un utilisateur plus ou moins doué
la question du pouvoir et de qui controle les controleurs se pose
qui controle le ceo d'uber et ses pratiques mondiales ?
qui controlera vos os, browsers, qui les programme ? qui est derriere ?qui gere le tuyau ou les relais wifi et autres
le p2p n'est anonyme que si le serveur l'est , sinon vos ip sont stockées, en belgique ils stockent depuis des années dans le plus grand secret
et en toute illégalité..
qui sait ? qui légifère, qui autorise ? qui suit et controle ?
en france la loi informatique et liberté permet a gouvernement, militaires, services , juges.. d'accéder à toutes vos informations
des tas de gens ont râlé sur hadopi, et personne sur cette loi
snowden personne n'en cause
le plus inquiétant est l'abandon volontaire de vie privée chez la nouvelle génération qui considère comme normal de donner une masse d'infos, photos , tel, comptes bancaires,pédigrées... en ne comprenant pas que le cas échéant
tout ce qui vous avez "dit" sans vous en rendre même compte, est stocké, demeure et pourra être retenu contre vous
paranoia donc à terme
je pense que quand les gens comprendront l'instrumentalisation de ces sources d'information ils s'en eloigneront.. pour entrer rapidement dans des systèmes distribués mais qui feront exactement la même chose en fait
ensuite si vous confiez à une IA le soin de traiter ces masses, vous perdez une seconde fois le controle humain , vous lachez vos droits
pour la distribution hors informatique par exemple des taches vous aurez des systemes déshumanisés ou les exceptions ne seront pas codées et des absurdités comme dans le film brazil
vous devez faire la tache alpha dans un temps t, mais j'ai la grippe là.. désolé cet argument n'est pas codé dans ma tache distribuée.. uzw
s'ilya bien quelque chose de compliqué c'est de coder l'humain et les exceptions dans un systeme informatique
la dématérialisation des dossiers médicaux, fiscaux, bancaires fait que votre vie est dématérialisée aussi, facilitant les usurpations d'identité, avec tout ce que cela signife, on pourrait vous coller un attentat sur la gueule par exemple.; et ou un braquage.. etc.. et le vol d'argent vou sfaisant basculer en 1 milli seconde du statut de auto suffisant à sdf
les autos tesla sont controlées à distance, tesla peut donc vous interdire de rouler.. etc
qui controle les controleurs ? qui legifere si c'est mondial , est même matérialisé puisque ces puissants n'ont ni visage ni adresse...
brave new world
unplugged, il faut débrancher le monde
il faut le démondialiser et le débrancher
elles sont partagées, essaimées, voire distribuées sans vos accords explicites et éventuellement via un cluf de nature léonine et que personne ne lit
il y a un marché juridique sur les clufs, mais personne ne semble y songer
un marché ou on défendrait enfin la non collecte et le non essaimage
les pays angleux adorent violer les secrets, ces manies sont donc anglo saxones
pour les réseaux et l'uberisation de la société , c'est aussi ce que permet ceta et tipp , votre président hyper libéral est pour, même sarkozy n'aurait pas osé
c'est en fait abandonner toute souveraineté nationale ou individuelle aux mains de minorités friquées mal définies, pouvant être rachetées en bourse qui plus est et non contrôlée
ainsi avec l'internet classique ou le darkweb le pouvoir est concentré vers une série d'opérateurs très concrets, services secrets et grandes oreilles ou grande muette inclues
le fbi par exemple a juridiction sur le monde entier et personne ne semble s'en émouvoir..
les usa s'arrogent aussi le droit de geler, emprisonner dans le monde entier, personne ne semble s'en émouvoir
ne causons même pas de la gluance des prisons secrètes
on se sert du droit comme une arme en fait, aussi simple que cela
mais on constate que la sacro saint hiérarchie des normes a pour norme suprème le chef libéral
confiance en effet dans la bonté supposée du Prince et sa bienveillance, mais quid en cas de dictature ?
au delà de la distribution qui pourrait paraitre comme une solution pour garantir anonymat et sécurité, en réalité vous faites quand même partie d'une chaine controlée ou controlable et le simple fait d'e'n faire partie vous catalogue aussi
ainsi si vous faites joujou sur le darkweb vous devenez suspects par définition
imaginons que les services fassent de même et développent des systèmes décentralisés non tracables, comment saurez vous à qui vous avez affaire ?
pire en cas de dictature le garde chiourme n'en alors aucun des attributs
la paranoia s'emparera des masses
je pense que la fin des états et l'émergence d'un gouvernement mondial ne garanti pas la liberté et les droits individuels, et c'est déjà le cas, vous devenez un numéro, un esclave, qui finalement a très peu de leviers et probablement aucuns nationaux
les nouveaux tribunaux et la nouvelle justice devenant concrtement de plus en plus trans nationaux, le tpi , le tribunal du commerce mondial omc , fmi, onu, banque mondiale unesco, etc .. ces organismes acquierent un pouvoir exorbitant
une petite pme contre une multinationale, un particulier contre un industriel , un maire contre un chef d'Etat
cette mondialisation du droit est très peu discuttée, le contournement par le web et la distribution cache mal le fait que les flux passent par des monopoles, cisco et d'autres et d'une nationalité unique le plus souvent
le cluf .. en utilisant ce produit ou ce service vous êtes sous la juridiction de.on imagine les chinois faire de même un jour... un marché d'interprete et de juristes spécialisés
quant à considérer la technologie comme un facteur sociétal assimilable ou pas.. oui sauf si la technologie dépasse l'homme, ce que einstein avait expliqué
dans ce cas vous n'êtes en rien maitre, juste un utilisateur plus ou moins doué
la question du pouvoir et de qui controle les controleurs se pose
qui controle le ceo d'uber et ses pratiques mondiales ?
qui controlera vos os, browsers, qui les programme ? qui est derriere ?qui gere le tuyau ou les relais wifi et autres
le p2p n'est anonyme que si le serveur l'est , sinon vos ip sont stockées, en belgique ils stockent depuis des années dans le plus grand secret
et en toute illégalité..
qui sait ? qui légifère, qui autorise ? qui suit et controle ?
en france la loi informatique et liberté permet a gouvernement, militaires, services , juges.. d'accéder à toutes vos informations
des tas de gens ont râlé sur hadopi, et personne sur cette loi
snowden personne n'en cause
le plus inquiétant est l'abandon volontaire de vie privée chez la nouvelle génération qui considère comme normal de donner une masse d'infos, photos , tel, comptes bancaires,pédigrées... en ne comprenant pas que le cas échéant
tout ce qui vous avez "dit" sans vous en rendre même compte, est stocké, demeure et pourra être retenu contre vous
paranoia donc à terme
je pense que quand les gens comprendront l'instrumentalisation de ces sources d'information ils s'en eloigneront.. pour entrer rapidement dans des systèmes distribués mais qui feront exactement la même chose en fait
ensuite si vous confiez à une IA le soin de traiter ces masses, vous perdez une seconde fois le controle humain , vous lachez vos droits
pour la distribution hors informatique par exemple des taches vous aurez des systemes déshumanisés ou les exceptions ne seront pas codées et des absurdités comme dans le film brazil
vous devez faire la tache alpha dans un temps t, mais j'ai la grippe là.. désolé cet argument n'est pas codé dans ma tache distribuée.. uzw
s'ilya bien quelque chose de compliqué c'est de coder l'humain et les exceptions dans un systeme informatique
la dématérialisation des dossiers médicaux, fiscaux, bancaires fait que votre vie est dématérialisée aussi, facilitant les usurpations d'identité, avec tout ce que cela signife, on pourrait vous coller un attentat sur la gueule par exemple.; et ou un braquage.. etc.. et le vol d'argent vou sfaisant basculer en 1 milli seconde du statut de auto suffisant à sdf
les autos tesla sont controlées à distance, tesla peut donc vous interdire de rouler.. etc
qui controle les controleurs ? qui legifere si c'est mondial , est même matérialisé puisque ces puissants n'ont ni visage ni adresse...
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unplugged, il faut débrancher le monde
il faut le démondialiser et le débrancher
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Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
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Dernière édition par ortolan le Mer 20 Déc 2017 - 13:54, édité 1 fois
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Localisation : 404 Not Found
Re: Prospective techno-politique > Technologies blockchain vs Communs
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soto²- Messages : 2760
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