Bienvenue et félicitation d'être arrivé à mi-chemin.. - Journal d'un Robinson qui veut apprendre à nager
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Bienvenue et félicitation d'être arrivé à mi-chemin.. - Journal d'un Robinson qui veut apprendre à nager
Il y a cette vielle phrase - comme beaucoup ici je déteste les vielles phrases, les slogans, les adages de toutes sortes mais .. - il y a quand même cette vielle phrase qui dit que ce qui importe le plus, ce n'est pas le point d'impact mais la trajectoire, le voyage disons. Comme beaucoup arrivés ici par hasard ou mues par une véritable volonté, souvent après une longue errance et même parfois après un cataclysme, ou un événement majeur du moins, j'ai découvert que découvrir, arpenter ce forum n'était pas une finalité (pour le repos il faudra encore attendre..) bien au contraire..
Le premier jour, j'ai débarqué ici hirsute et sale (sacrément sale même) dans un wagon plombé, j'ai pensé que j'avais enfin atteint une sorte de bout du monde, une foire aux réponses, un refuge? non plutôt un de ces endroits de bout de voie "Terminus, tout le monde descend!".. sans même me douter que ce n'était en fait ici qu'un quai parmi d'autres pour prendre un autre train parmi les autres..
Les admins de ce forum devrait planter une pancarte à l'entrée, une sorte d'avertissement "Bienvenue et félicitation d'être arrivé à mi-chemin.." histoire de dissiper tous les malentendus. Bien évidemment tout ne commence qu'à partir de cet instant précis où soudain une vérité s'impose : eux non plus ne sont pas comme les autres mais moi, je ne suis à quel point comment "pas comme les autres" ? en fait?
J'ai profité de cette halte pour me concentrer, me recentrer et regarder ce qu'on me donnait à voir. J'ai appris beaucoup de nombres d'entre-zèbres ici, j'ai eu accès à des informations m'ayant menées vers d'autres informations ailleurs. J'ai pris le temps de commencer par comprendre de quoi on parlait, qui en parlait ailleurs, comment on en parlait, qui en parlait dans quels livres aussi. J'ai fais ce qu'il fallait faire, je vais expliquer comment, pourquoi et jusqu'où je veux aller. C'est plutôt pour moi que j'écris, ce n'est pas génial à lire (et bourré de fautes), ça peut toutefois intéresser ceux qui comme moi débarquent et prendront le même trajet. Je vais m'en servir comme le journal indécent d'un anonyme qui se raconte sans pudeur..
"Si tu ne le fais pas pour moi, alors fais le pour toi.."
Début janvier je découvrais ce site pour la première fois, j'ai découvert ce site par hasard et j'étais dans le déni de quelque chose. Une "chose", ma part de ténèbres comme je l'avais baptisé à défaut de savoir la définir autrement.
Des années durant j'ai été dans le déni de la regarder en face : mon âmecoeur que j'ai perdu récemment à cause de cette chose m'avait indiqué une piste que j'ai toujours balayé de la main : il faut dire que je me suis senti insulté par des termes dont la définition m'échappait :
C'était il y a plus de sept ans maintenant et depuis le sujet fut noyé. Nous nous n'avons plus jamais reparlé. Elle s'est rabattue sur mon frère pour lui parler de ces problème qu'il avait aussi.. je ne le savais pas à l'époque, je ne savais pas ce qu'ils se disaient mais c'est elle qui a convaincu mon frère que lui aussi était autiste sinon plus encore.
Pendant ce temps notre couple à doucement pourri et depuis deux ans je ne lui parlait quasiment plus, je ne dormais plus avec elle, je ne voyais plus personne, enfermé dans une petit chambre avec un ordinateur, évitant repas de famille le plus possible ou toute autre interactions. La paix.. ? non..
Épuisée après dix ans en fin de compte, mon âmecoeur a jeté l'éponge et moi avec l'eau du bain. Une comète comme elle on n'en crois pas souvent dans l'univers vous savez, c'est si vrai qu'après avoir vécu une telle expérience on se doit de se remettre en question et chercher comment ne pas rater le prochain événement cosmique..
Aussi loin que je m'en souvienne..
Je n'ai jamais cru être autiste, je ne le pense pas encore en ces termes à vrai dire, j'ai plutôt pensé que j'étais une sorte de psychopathe capable de se fondre dans la masse sans trop dévoiler de noirceurs. Je me souviens de mes rêves étant enfant, ils n'étaient déjà pas nets mais si certain étaient lucides. J'ai toujours mis ma part d'ombre sur le compte de la disparition de mon père, quelque part au fond d'un désert glacé, puis plus tard en arrivant en France, exposé au crachat d'adultes et à la violence des petits racistes de mon quartier sur le compte d'un monde sale, odieux, d'êtres immoraux et chaotiques. J'ai toujours cru que ça venait de là, depuis longtemps, depuis toujours.
Je n'ai jamais fais de CP en France, je parlais français oui.. ..mais j'ai appris à le lire et l'écrire en un été pour passer en CE1 sans faire de CP en arrivant en France afin d'éviter trop de décalage puisque je venais d'un autre pays, que j'avais tous ces bagages dès le départ pour bien m'enfoncer. Tellement d'injustices de la part de tout le monde dès cet instant..
Quand à mes facilités scolaires (avant que l'école et le système ne deviennent d'ignobles moulins hideux que je devais défaire sans cesse avec mes propres armes) je les expliquais le plus simplement du monde : les questions n'étaient pas au niveau, les profs trop cons, mes camarades stupides.
Tous les profs n'étaient pas stupides, petite anecdote, au collège j'ai gagné un concours de dessin avec un truc que j'avais réalisé puis détesté et chiffonné avant de le balancer à la poubelle. La prof l'a pris, la déplié. Plus tard je gagnais ce concours scolaire, je me suis offert des livres le bon d'achat, l'Odyssée entre entre dans une version assez indigeste d'ailleurs..
Dessin, rédaction, histoire géographie.. plus je recevais de compliments plus je me faisais insulter : comble de l'horreur, les profs qui me citait en exemple pour telle ou telle rédaction et qui m'imposaient de la lire devant toute la classe en guise de bon exemple de ce qu'il fallait dire ou faire..
L'horreur et la haine des autres.. comment les aimer, eux qui me détestaient sans raison ? Pourquoi on me mettait en avant devant ces gens ? J'ai vite compris que faire profil bas était une meilleur stratégie.. Plus t'es con, moins on te fais chier, plus t'es badasse plus t'es populaire et quand t'es populaire tu sais quoi, on t'écoute et quand on écoute on te fais plus chier.
De toutes les manières je me suis toujours senti en droit les voir stupides les gens (j'avais tord évidemment), eux qui me persécutaient sans raisons à la moindre occasion.
J'ai développé certain violences à cet âge, ma part d'ombre se nourrissait et prenait en maturité. Je détestais la violence, mais j'ai pris conscience qu'elle m'aiderait - ma part amie - le jour ou je fus pourchassé par des petits bronzés de quartier, ils m'ont entouré et ont commencé à me fouetter. Six gars ou plus, de petites frappes d'école primaire..
Il est honnête de préciser que j'ai toujours détesté la violence, elle me fait peur, elle me fait mal au ventre sous toutes ses formes, la voix, les yeux, les gestes, les slogans bref, je ne me suis battu que très rarement, pour me défendre, et pourtant.. je suis me suis découvert si violent! Paradoxe de celui qui fuie les interactions et les altercations.
Le même qui lisait des livres dans son coin sans jamais faire chier personne n'a pas eu le choix, j'ai pris le "chef" du troupeau, celui qui avait le fouet. J'ai pris sa tête d'une main, et de l'autre main fermée je l'ai cogné. Plus je frappais plus ma part d'ombre en demandait, j'étais devenu fou je crois. Et lorsque il a commencé à saigner de la bouche j'ai ressenti une envie irrésistible de ne pas m'arrêter : je me souviens très bien ce que j'ai ressenti, je l'ai trouvé faible, et plus je le voyais faible et plus je tapais.
Finalement ils ont tous fuis, frapper la tête avait fait décampé les membres. Je n'étais pas fier, envie de vomir mais j'étais sain et sauf, ils ne m'ont plus jamais emmerdé, ils ont même laissé le fouet par terre en détalant.
Dès cet instant j'ai eu la certitude que je n'étais pas normal. En grandissant divers troubles, l'incapacité de supporter des contacts extérieurs, la main d'un camarde sur mon épaule, le regard d'une fille etc.. etc.. et cette violence que je savais tapie autant de signes secrets qui m'avaient convaincu que j'étais réellement un malade, un psychopathe. N'importe quelle personne aurait pensé la même chose sans autre éléments en main..
J'ai toujours un doute à ce sujet cependant.. on verra bien.
Après le big-bang, mes petites étoiles
Quand ma vie a littéralement explosé en vol fin 2016, quand elle m'a clairement abandonné par épuisement, je me suis mis à écumer des chats comme un chien fou qu'on avait jeté dans une rivière gelée, là nous sommes au temps présent mais j'en ai parlé ailleurs, je reviendrais pas dessus.
Ces dernières semaines donc, il y a eu une série d'événements troublants.. D'une part j'ai été bouleversé récemment en découvrant ce forum, puis certain de vous puis et surtout les témoignages de Super Pépette (un vrai miroir, bordel je t'aime d'avoir fait ça sur youtube) ..
..d'autre part ces réflexions soudaines de "connaissances" (féminines) sur des chats de discussion :
La première, une psy irl jurait que je n'étais pas un homme, car mes centres d'intérêts, ma manière de m'exprimer ne sont pas celles des hommes.. elle m'a donc accusé d'être une femme.. ..(et le 3e type t'en fais quoi ma jolie?..).. invoquant ses talents de psy pour me convaincre d'avouer. Puis elle m'a accusé d'être un ancien du chat, elle trouvait que pour un nouveau je connaissais bien trop tout le monde, que je parlais aux gens comme si je les connaissais que j'étais en fin de compte une vielle connaissance se faisant passer pour un nouvel user..
Comment répondre à ça? J'ai juste répondu: "C'est de l'empathie, c'est tout.. j'observe aussi..".
La seconde, une psy encore (je le jure c'est un hasard, on découvre les fonctions sociales irl de chatteurs qu'au bout d'un moment, j'évite les psy habituellement, je ne vais certainement pas les chercher sur un chat volontairement..) bref une psy scolaire pour jeunes enfants m'a dit "tu me fais pensais aux comportements de certains jeunes enfants surdoués" puis une troisième encore qui me sort sans raison en public "t'es un zèbre ? Je traine avec des amis HQI".
J'ai bien ri évidemment, HQI non.. les maths ça me casse les couilles, la physique et la chimie c'est chiant sans applications direct, de manière générale je suis surtout chaotique bref non et puis zébéré je déteste le terme, rayé oui peut être.. rayé du disque dur.. quand ça gratte en général c'est pas bon.
En moins d'un mois j'ai acquis la certitude qu'on pouvait être non-HQI mais rayé.. au point de souffrir de TSA ou de choses tout aussi proches. Ceci s'est confirmé en lisant le témoignages sur ce forum d'autres autistes avérés ou auto-déclarés.
C'est pour nommer cette part d'ombre, savoir si je suis plus proche de Dexter que d'un aspi, que j'ai décidé d'entreprendre ce chemin de croix que beaucoup me déconseillent d'ailleurs.
Le long chemin vers.. quoi? vers moi mais.. ..vers qui?
Un soir de 10 janvier, les yeux flottant encore dans leur bain d'émotions après avoir lu quelques tribulations d'une Aspergirl, je me suis décidé à écrire un mail au CRA local (Centre de Ressources Autisme).. Une bouteille à la mer.
J'ai été prévenu sur ce forum par Godzilla au sujet de l'intérêt de ces tests et j'ai bien entendu également, dans le même sens, les avertissements de Super Pépette dans sa vidéo "Autisme et syndrome d'Asperger : un diagnostic pour quoi faire?.
J'ai bien intégré le fait que les connaissances sont trop précaires, les professionnels "qualifiés" sur le sujet trop rares ou d'écoles trop différentes, j'ai bien compris que n'importe quel diagnostic ne changerait rien et j'ai écouté la fatigue de certain zèbres de ce forum à nous voir débarquer ainsi..
A ce titre je me dois de rassurer les HQI locaux qui se sentent envahis, ne vous inquiétez pas vous restez rares, personne ne va vous voler la vedette ni obscurcir vos singularités.. ..mais nous avons assez de points communs pour venir nous exprimer ici en toute sincérité et autrement que simplement poussés par je ne sais quelle "mode soudaine" : d'ailleurs que savez-vous réellement des TSA ? Cas isolés et naturels ou épidémie méconnue produite par une société polluée à souhait ?
Moi je crois que ces troubles sont plus présent qu'on ne veut se l'avouer au sein de la population. Si les QI d'altitude restent une exception, je ne pense pas que ce soit le cas concernant les troubles autistiques. Je ne dis pas que nous faisons face à une sorte de mutation silencieuse de nos gens mais que les connaissances évoluant nous nous rendons compte que personne n'est aussi normal que ça et qu'en fin de compte nous sommes tous un peu de tout (ce qui justifie aussi le fait que la définition locale de Zèbre tente au contraire de circonscrire et arrêter un périmètre précis plutôt que de se laisser aller à tant de débordement).
Fort de ces diverses informations, désolé par le dédain de certain ou encouragé par la volonté d'autres encore, mais surtout poussé par l'envie pressante de savoir ce qui encrasse mes canalisations crâniennes et émotionnelles, j'ai commencé à mon tour, au-delà des avertissements, mon petit chemin de croix.
Premier doigt dans l'engrenage
Et puis ce matin j'ai reçu une réponse du CRA..
Quand on y pense c'est assez ironique n'est-ce pas?.. de faire confiance et devoir se livrer corps et âmes à tout ce que vous avez détesté toute votre vie, le système et ses gardes fous de psy de tous poils, ces gens que vous auriez mis sur des bûchers en d'autres temps.. Pour être honnête, le système je le haie du plus profond de mon être, si on me proposait un putain de bouton rouge "REWIND HUMANITY" je la jouerais façon L'Armée des 12 Singes sans soucis, pas par vengeance non, ni par frustration mais par cette froide logique qui nous pousse à penser qu'une I.A. ferait probablement la même chose si on lui proposait un tel choix.
C'est ironique alors de soudain s'en remettre à ces gens là, qui font les états, soignent les peuples et distribuent les bons et mauvais points. Je me suis demandé comment autant de zèbres ici et d'autres aussi, avaient acceptés de courber l'échine à ce point, de se laisser tomber docilement dans les bras blancs de ces psy-bricoleurs de tous bord. Je me suis posé cette question alors que dans le même temps je n'ai cessé de douter de ma propre objectivité..
.. et c'est parce que je n'avais pas cette certitude d'être une I.A. incontestable et infaillible, la certitude aussi de ne pas être un être si bon que ça ou si vertueux que j'aime le penser en opposition à ce que je vois, que j'ai accepté l'hypothèse que d'autres en sauraient mieux et plus que moi sur ce que j'étais.. plus que que je ne saurais le faire tout seul, sans connaissances ni expériences..
Mea culpa.. peut-être que finalement ma confusion est telle que j'ai atteint un point d'acceptation ultime : se livrer à des inconnus et je ne parle pas seulement d'ici mais de ce CRA. Puisque je n'ai pas su me comprendre, qu'ai-je à perdre de tenter autre chose?
La réponse mail (ci-dessous) du CRA a été brève mais honnête : en gros, attendre deux ans mais avant, pour lancer la procédure il fallait remplir ces quatre documents *.pdf. Lire ces documents fait naitre un sentiment étrange, la sensation d'avoir la main sur une sorte de levier commandant une trappe sur laquelle vous vous trouvez.
Remplir et renvoyer les document revient à pousser le levier.. ..sans savoir ce qui se trouve sous la trappe encore solidement fermée. De ce que j'ai lu, nous sommes nombreux, quelque soient les conclusions de l'aventure, à avoir plus ou moins ou dans d'autres termes, éprouvé cette même sensation à ce stade là. Rien n'est déclenché encore.
Revenir en arrière c'est la certitude de rien y trouver de nouveau tandis que plonger.. ..est un risque de découvrir quelque chose.
En pièce jointe de ce mail j'ai reçu 4 fichiers *.pdf ..une "surprise" assez déconcertante étant donné que je ne m'attendais qu'à simple une réponse (probablement négative en fait), non pas à un premier contact aussi concret, presque physique, avec ce que je venais de lancer.. Je n'ai ni été soulagé, ni été découragé, je suis resté perplexe, ne sachant pas trop quoi en penser mais certain que j'allais continuer.
Pour ceux que ça peut intéresser, et sans savoir si ces documents sont partout en France identiques, voici ce que le CRA Aquitaine m'a envoyé (téléchargeables depuis Google Drive) :
L'ironie dans cette histoire c'est que seule mon ex peut et devra répondre au questionnaire "SRS Adulte" destiné à un adulte de mon entourage, à la fois proche et m'ayant vécu il y a moins de 6 mois..
Comme je le disais à mon frère, après tout c'est elle qui lancé la machine, ce n'est que la monnaie de sa pièce que je vais lui envoyer..
Un sévice après vente en retournant le produit finalement.
Le premier jour, j'ai débarqué ici hirsute et sale (sacrément sale même) dans un wagon plombé, j'ai pensé que j'avais enfin atteint une sorte de bout du monde, une foire aux réponses, un refuge? non plutôt un de ces endroits de bout de voie "Terminus, tout le monde descend!".. sans même me douter que ce n'était en fait ici qu'un quai parmi d'autres pour prendre un autre train parmi les autres..
Les admins de ce forum devrait planter une pancarte à l'entrée, une sorte d'avertissement "Bienvenue et félicitation d'être arrivé à mi-chemin.." histoire de dissiper tous les malentendus. Bien évidemment tout ne commence qu'à partir de cet instant précis où soudain une vérité s'impose : eux non plus ne sont pas comme les autres mais moi, je ne suis à quel point comment "pas comme les autres" ? en fait?
J'ai profité de cette halte pour me concentrer, me recentrer et regarder ce qu'on me donnait à voir. J'ai appris beaucoup de nombres d'entre-zèbres ici, j'ai eu accès à des informations m'ayant menées vers d'autres informations ailleurs. J'ai pris le temps de commencer par comprendre de quoi on parlait, qui en parlait ailleurs, comment on en parlait, qui en parlait dans quels livres aussi. J'ai fais ce qu'il fallait faire, je vais expliquer comment, pourquoi et jusqu'où je veux aller. C'est plutôt pour moi que j'écris, ce n'est pas génial à lire (et bourré de fautes), ça peut toutefois intéresser ceux qui comme moi débarquent et prendront le même trajet. Je vais m'en servir comme le journal indécent d'un anonyme qui se raconte sans pudeur..
19 Janvier
"Si tu ne le fais pas pour moi, alors fais le pour toi.."
Début janvier je découvrais ce site pour la première fois, j'ai découvert ce site par hasard et j'étais dans le déni de quelque chose. Une "chose", ma part de ténèbres comme je l'avais baptisé à défaut de savoir la définir autrement.
Des années durant j'ai été dans le déni de la regarder en face : mon âmecoeur que j'ai perdu récemment à cause de cette chose m'avait indiqué une piste que j'ai toujours balayé de la main : il faut dire que je me suis senti insulté par des termes dont la définition m'échappait :
Moi a écrit:"Moi autiste? Mais c'est dégueulasse de me voir comme ça! Oui je suis différent, je suis né ailleurs et enfermé ici, je suis pas comme toi, pas comme vous qui vivotez sans jamais vous demander pourquoi ni aller au fond des choses et alors? Je suis moi, ce n'est pas une raison pour m'insulter d'autiste !"
C'était il y a plus de sept ans maintenant et depuis le sujet fut noyé. Nous nous n'avons plus jamais reparlé. Elle s'est rabattue sur mon frère pour lui parler de ces problème qu'il avait aussi.. je ne le savais pas à l'époque, je ne savais pas ce qu'ils se disaient mais c'est elle qui a convaincu mon frère que lui aussi était autiste sinon plus encore.
Pendant ce temps notre couple à doucement pourri et depuis deux ans je ne lui parlait quasiment plus, je ne dormais plus avec elle, je ne voyais plus personne, enfermé dans une petit chambre avec un ordinateur, évitant repas de famille le plus possible ou toute autre interactions. La paix.. ? non..
Épuisée après dix ans en fin de compte, mon âmecoeur a jeté l'éponge et moi avec l'eau du bain. Une comète comme elle on n'en crois pas souvent dans l'univers vous savez, c'est si vrai qu'après avoir vécu une telle expérience on se doit de se remettre en question et chercher comment ne pas rater le prochain événement cosmique..
Aussi loin que je m'en souvienne..
Je n'ai jamais cru être autiste, je ne le pense pas encore en ces termes à vrai dire, j'ai plutôt pensé que j'étais une sorte de psychopathe capable de se fondre dans la masse sans trop dévoiler de noirceurs. Je me souviens de mes rêves étant enfant, ils n'étaient déjà pas nets mais si certain étaient lucides. J'ai toujours mis ma part d'ombre sur le compte de la disparition de mon père, quelque part au fond d'un désert glacé, puis plus tard en arrivant en France, exposé au crachat d'adultes et à la violence des petits racistes de mon quartier sur le compte d'un monde sale, odieux, d'êtres immoraux et chaotiques. J'ai toujours cru que ça venait de là, depuis longtemps, depuis toujours.
Je n'ai jamais fais de CP en France, je parlais français oui.. ..mais j'ai appris à le lire et l'écrire en un été pour passer en CE1 sans faire de CP en arrivant en France afin d'éviter trop de décalage puisque je venais d'un autre pays, que j'avais tous ces bagages dès le départ pour bien m'enfoncer. Tellement d'injustices de la part de tout le monde dès cet instant..
Quand à mes facilités scolaires (avant que l'école et le système ne deviennent d'ignobles moulins hideux que je devais défaire sans cesse avec mes propres armes) je les expliquais le plus simplement du monde : les questions n'étaient pas au niveau, les profs trop cons, mes camarades stupides.
Tous les profs n'étaient pas stupides, petite anecdote, au collège j'ai gagné un concours de dessin avec un truc que j'avais réalisé puis détesté et chiffonné avant de le balancer à la poubelle. La prof l'a pris, la déplié. Plus tard je gagnais ce concours scolaire, je me suis offert des livres le bon d'achat, l'Odyssée entre entre dans une version assez indigeste d'ailleurs..
Dessin, rédaction, histoire géographie.. plus je recevais de compliments plus je me faisais insulter : comble de l'horreur, les profs qui me citait en exemple pour telle ou telle rédaction et qui m'imposaient de la lire devant toute la classe en guise de bon exemple de ce qu'il fallait dire ou faire..
L'horreur et la haine des autres.. comment les aimer, eux qui me détestaient sans raison ? Pourquoi on me mettait en avant devant ces gens ? J'ai vite compris que faire profil bas était une meilleur stratégie.. Plus t'es con, moins on te fais chier, plus t'es badasse plus t'es populaire et quand t'es populaire tu sais quoi, on t'écoute et quand on écoute on te fais plus chier.
De toutes les manières je me suis toujours senti en droit les voir stupides les gens (j'avais tord évidemment), eux qui me persécutaient sans raisons à la moindre occasion.
J'ai développé certain violences à cet âge, ma part d'ombre se nourrissait et prenait en maturité. Je détestais la violence, mais j'ai pris conscience qu'elle m'aiderait - ma part amie - le jour ou je fus pourchassé par des petits bronzés de quartier, ils m'ont entouré et ont commencé à me fouetter. Six gars ou plus, de petites frappes d'école primaire..
Il est honnête de préciser que j'ai toujours détesté la violence, elle me fait peur, elle me fait mal au ventre sous toutes ses formes, la voix, les yeux, les gestes, les slogans bref, je ne me suis battu que très rarement, pour me défendre, et pourtant.. je suis me suis découvert si violent! Paradoxe de celui qui fuie les interactions et les altercations.
Le même qui lisait des livres dans son coin sans jamais faire chier personne n'a pas eu le choix, j'ai pris le "chef" du troupeau, celui qui avait le fouet. J'ai pris sa tête d'une main, et de l'autre main fermée je l'ai cogné. Plus je frappais plus ma part d'ombre en demandait, j'étais devenu fou je crois. Et lorsque il a commencé à saigner de la bouche j'ai ressenti une envie irrésistible de ne pas m'arrêter : je me souviens très bien ce que j'ai ressenti, je l'ai trouvé faible, et plus je le voyais faible et plus je tapais.
Finalement ils ont tous fuis, frapper la tête avait fait décampé les membres. Je n'étais pas fier, envie de vomir mais j'étais sain et sauf, ils ne m'ont plus jamais emmerdé, ils ont même laissé le fouet par terre en détalant.
Dès cet instant j'ai eu la certitude que je n'étais pas normal. En grandissant divers troubles, l'incapacité de supporter des contacts extérieurs, la main d'un camarde sur mon épaule, le regard d'une fille etc.. etc.. et cette violence que je savais tapie autant de signes secrets qui m'avaient convaincu que j'étais réellement un malade, un psychopathe. N'importe quelle personne aurait pensé la même chose sans autre éléments en main..
J'ai toujours un doute à ce sujet cependant.. on verra bien.
Après le big-bang, mes petites étoiles
Quand ma vie a littéralement explosé en vol fin 2016, quand elle m'a clairement abandonné par épuisement, je me suis mis à écumer des chats comme un chien fou qu'on avait jeté dans une rivière gelée, là nous sommes au temps présent mais j'en ai parlé ailleurs, je reviendrais pas dessus.
Ces dernières semaines donc, il y a eu une série d'événements troublants.. D'une part j'ai été bouleversé récemment en découvrant ce forum, puis certain de vous puis et surtout les témoignages de Super Pépette (un vrai miroir, bordel je t'aime d'avoir fait ça sur youtube) ..
..d'autre part ces réflexions soudaines de "connaissances" (féminines) sur des chats de discussion :
La première, une psy irl jurait que je n'étais pas un homme, car mes centres d'intérêts, ma manière de m'exprimer ne sont pas celles des hommes.. elle m'a donc accusé d'être une femme.. ..(et le 3e type t'en fais quoi ma jolie?..).. invoquant ses talents de psy pour me convaincre d'avouer. Puis elle m'a accusé d'être un ancien du chat, elle trouvait que pour un nouveau je connaissais bien trop tout le monde, que je parlais aux gens comme si je les connaissais que j'étais en fin de compte une vielle connaissance se faisant passer pour un nouvel user..
Comment répondre à ça? J'ai juste répondu: "C'est de l'empathie, c'est tout.. j'observe aussi..".
La seconde, une psy encore (je le jure c'est un hasard, on découvre les fonctions sociales irl de chatteurs qu'au bout d'un moment, j'évite les psy habituellement, je ne vais certainement pas les chercher sur un chat volontairement..) bref une psy scolaire pour jeunes enfants m'a dit "tu me fais pensais aux comportements de certains jeunes enfants surdoués" puis une troisième encore qui me sort sans raison en public "t'es un zèbre ? Je traine avec des amis HQI".
J'ai bien ri évidemment, HQI non.. les maths ça me casse les couilles, la physique et la chimie c'est chiant sans applications direct, de manière générale je suis surtout chaotique bref non et puis zébéré je déteste le terme, rayé oui peut être.. rayé du disque dur.. quand ça gratte en général c'est pas bon.
En moins d'un mois j'ai acquis la certitude qu'on pouvait être non-HQI mais rayé.. au point de souffrir de TSA ou de choses tout aussi proches. Ceci s'est confirmé en lisant le témoignages sur ce forum d'autres autistes avérés ou auto-déclarés.
C'est pour nommer cette part d'ombre, savoir si je suis plus proche de Dexter que d'un aspi, que j'ai décidé d'entreprendre ce chemin de croix que beaucoup me déconseillent d'ailleurs.
Le long chemin vers.. quoi? vers moi mais.. ..vers qui?
Un soir de 10 janvier, les yeux flottant encore dans leur bain d'émotions après avoir lu quelques tribulations d'une Aspergirl, je me suis décidé à écrire un mail au CRA local (Centre de Ressources Autisme).. Une bouteille à la mer.
J'ai été prévenu sur ce forum par Godzilla au sujet de l'intérêt de ces tests et j'ai bien entendu également, dans le même sens, les avertissements de Super Pépette dans sa vidéo "Autisme et syndrome d'Asperger : un diagnostic pour quoi faire?.
J'ai bien intégré le fait que les connaissances sont trop précaires, les professionnels "qualifiés" sur le sujet trop rares ou d'écoles trop différentes, j'ai bien compris que n'importe quel diagnostic ne changerait rien et j'ai écouté la fatigue de certain zèbres de ce forum à nous voir débarquer ainsi..
A ce titre je me dois de rassurer les HQI locaux qui se sentent envahis, ne vous inquiétez pas vous restez rares, personne ne va vous voler la vedette ni obscurcir vos singularités.. ..mais nous avons assez de points communs pour venir nous exprimer ici en toute sincérité et autrement que simplement poussés par je ne sais quelle "mode soudaine" : d'ailleurs que savez-vous réellement des TSA ? Cas isolés et naturels ou épidémie méconnue produite par une société polluée à souhait ?
Moi je crois que ces troubles sont plus présent qu'on ne veut se l'avouer au sein de la population. Si les QI d'altitude restent une exception, je ne pense pas que ce soit le cas concernant les troubles autistiques. Je ne dis pas que nous faisons face à une sorte de mutation silencieuse de nos gens mais que les connaissances évoluant nous nous rendons compte que personne n'est aussi normal que ça et qu'en fin de compte nous sommes tous un peu de tout (ce qui justifie aussi le fait que la définition locale de Zèbre tente au contraire de circonscrire et arrêter un périmètre précis plutôt que de se laisser aller à tant de débordement).
Fort de ces diverses informations, désolé par le dédain de certain ou encouragé par la volonté d'autres encore, mais surtout poussé par l'envie pressante de savoir ce qui encrasse mes canalisations crâniennes et émotionnelles, j'ai commencé à mon tour, au-delà des avertissements, mon petit chemin de croix.
Premier doigt dans l'engrenage
Et puis ce matin j'ai reçu une réponse du CRA..
Quand on y pense c'est assez ironique n'est-ce pas?.. de faire confiance et devoir se livrer corps et âmes à tout ce que vous avez détesté toute votre vie, le système et ses gardes fous de psy de tous poils, ces gens que vous auriez mis sur des bûchers en d'autres temps.. Pour être honnête, le système je le haie du plus profond de mon être, si on me proposait un putain de bouton rouge "REWIND HUMANITY" je la jouerais façon L'Armée des 12 Singes sans soucis, pas par vengeance non, ni par frustration mais par cette froide logique qui nous pousse à penser qu'une I.A. ferait probablement la même chose si on lui proposait un tel choix.
C'est ironique alors de soudain s'en remettre à ces gens là, qui font les états, soignent les peuples et distribuent les bons et mauvais points. Je me suis demandé comment autant de zèbres ici et d'autres aussi, avaient acceptés de courber l'échine à ce point, de se laisser tomber docilement dans les bras blancs de ces psy-bricoleurs de tous bord. Je me suis posé cette question alors que dans le même temps je n'ai cessé de douter de ma propre objectivité..
.. et c'est parce que je n'avais pas cette certitude d'être une I.A. incontestable et infaillible, la certitude aussi de ne pas être un être si bon que ça ou si vertueux que j'aime le penser en opposition à ce que je vois, que j'ai accepté l'hypothèse que d'autres en sauraient mieux et plus que moi sur ce que j'étais.. plus que que je ne saurais le faire tout seul, sans connaissances ni expériences..
Mea culpa.. peut-être que finalement ma confusion est telle que j'ai atteint un point d'acceptation ultime : se livrer à des inconnus et je ne parle pas seulement d'ici mais de ce CRA. Puisque je n'ai pas su me comprendre, qu'ai-je à perdre de tenter autre chose?
La réponse mail (ci-dessous) du CRA a été brève mais honnête : en gros, attendre deux ans mais avant, pour lancer la procédure il fallait remplir ces quatre documents *.pdf. Lire ces documents fait naitre un sentiment étrange, la sensation d'avoir la main sur une sorte de levier commandant une trappe sur laquelle vous vous trouvez.
Remplir et renvoyer les document revient à pousser le levier.. ..sans savoir ce qui se trouve sous la trappe encore solidement fermée. De ce que j'ai lu, nous sommes nombreux, quelque soient les conclusions de l'aventure, à avoir plus ou moins ou dans d'autres termes, éprouvé cette même sensation à ce stade là. Rien n'est déclenché encore.
Revenir en arrière c'est la certitude de rien y trouver de nouveau tandis que plonger.. ..est un risque de découvrir quelque chose.
Re: Fwd: Demande de RdV pour diagnostique adulte de TSA a écrit:Monsieur,
En effet il existe une antenne à Bergerac au Centre Hospitalier Samuel Pozzi.
Le Médecin Responsable est le Dr RAJERISON, il y a une psychologue Mme ROSOLIN et une orthophoniste Mme FOURÉ.
Le Médecin se déplace sur l'antenne de Bergerac généralement le lundi (exceptionnellement le mardi) et les autre professionnelles sont présentes le lundi et mardi.
Le temps d'attente estimé pour un adulte, pour être reçu sur le CRA de Bergerac, est d'environ 2 ans.
Pour que votre demande soit enregistrée vous devez compléter et nous retourner le dossier ci-joint, par courrier ou mail.
Vous en souhaitant bonne réception et restant à votre disposition si besoin d'information complémentaire.
Cordialement.
En pièce jointe de ce mail j'ai reçu 4 fichiers *.pdf ..une "surprise" assez déconcertante étant donné que je ne m'attendais qu'à simple une réponse (probablement négative en fait), non pas à un premier contact aussi concret, presque physique, avec ce que je venais de lancer.. Je n'ai ni été soulagé, ni été découragé, je suis resté perplexe, ne sachant pas trop quoi en penser mais certain que j'allais continuer.
Pour ceux que ça peut intéresser, et sans savoir si ces documents sont partout en France identiques, voici ce que le CRA Aquitaine m'a envoyé (téléchargeables depuis Google Drive) :
- Autorisation vidéo majeur.pdf
- Dossier adm. Majeur responsable.pdf
- SRS Adulte.pdf
- synthèse adulte.pdf
L'ironie dans cette histoire c'est que seule mon ex peut et devra répondre au questionnaire "SRS Adulte" destiné à un adulte de mon entourage, à la fois proche et m'ayant vécu il y a moins de 6 mois..
Comme je le disais à mon frère, après tout c'est elle qui lancé la machine, ce n'est que la monnaie de sa pièce que je vais lui envoyer..
Un sévice après vente en retournant le produit finalement.
SyndromeChinois- Messages : 95
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