Apprendre à apprendre et à bosser dans le cadre pro, vos conseils ?

Hello tout le monde

Je viens vers vous parce que je commence à être désespérée par mon incapacité à bosser et à fournir le moindre effort....
ça devient assez lamentable j'avoue =/

J'ai 27 ans et je suis développeuse web (je me suis reconvertie il y a 1 an et demi et j'étais graphiste avant). Je n'ai pas de diplôme à part le BAC, j'ai quelques facilités dans le sens où j'arrive à avoir du boulot (mais c'est le secteur qui le veut aussi) et à apprendre les bases pour commencer à bosser.
Par contre impossible de passer à l'étape au dessus, de passer de débutant absolu à à l'aise dans mon métier.

Je travaille à la maison et en gros je dois passer 1h par jour à bosser, le reste du temps je suis assiégée de doutes et je lis des articles sur comment apprendre ou bien des livres de psychologie, pas très utile donc... Sinon j'essaye de créer le "planning parfait", celui qui me fera magiquement réussir à être rigoureuse et assidue.
Visiblement ça suffit à mon entreprise qui est très satisfaite de mes maigres performances, cependant je commence à vraiment paniquer parce que je fournis de moins en moins de travail, étant de plus en plus accablée par mes doutes et mes innombrables questions.

J'ai lu des articles d'Arielle ADDA, présentant le "sens de l'effort" manquant aux HQI et ça m'a énormément parlé. J'ai effectivement l'impression de n'avoir pas eu besoin de bosser dans ma scolarité, arrivant au BAC sans efforts. Je n'ai cependant pas pu poursuivre des études supérieures à cause de mon cadre familial.

Donc pour en revenir à ma question de base, avez vous réussi à savoir comment apprendre et bosser ? Dans le cadre du boulot j'entends.
Je n'ai pas l'impression d'avoir de facilités dans mon domaine, j'ai une bonne logique mais je suis nulle en maths et dès que ça se complexifie mon cerveau se met en off et part dans son coin ^^.

Merci par avance, tous vos conseils sont les bienvenus, j'essaye désespérément de trouver une solution !

En Anglais, daté, mais toujours intéressant sur le sujet :

https://www.joelonsoftware.com/2002/01/06/fire-and-motion/

Joel Spolsky a écrit:What drives me crazy is that ever since my first job I’ve realized that as a developer, I usually average about two or three hours a day of productive coding.

Joel Spolsky a écrit:But it’s not the days when I “only” get two hours of work done that worry me. It’s the days when I can’t do anything.

En dev, être zèbre aide beaucoup, et je trouve perso que les temps de rêverie permettent de trouver des idées qui vont faire gagner du temps plus tard. Après, le stress et la peur de ne pas livrer dans les temps me motivent aussi beaucoup. Les motivations négatives ont toujours très bien marché avec moi(en prépa, la peur de l'échec m'a fait bosser comme un damné, avec d'excellents résultats). Ajoute à cela le fait que j'ai vu d'innombrables gens bosser 10 heures par jour et produire moins que moi, et voilà.

La seule métrique qui compte, c'est celle du résultat à la fin de la journée. Tant que tu atteints les objectifs fixés par ton employeur, peu importe ton temps de travail visible. Si tu fais plus en une heure que ton prédécesseur en 10 heures, ben, fatalement, ils sont contents. J'ai presque envie de dire : c'est lié. dev est un boulot créatif, le cerveau a besoin d'être assez libre, peu contraint par un travail répétitif et permanent.

EDIT : pour référence, Joel Spolsky, c'est le gusse qui a créé, entre autres, Trello(seul) et Stack Overflow(avec Jeff Atwood). Il sait de quoi il parle.

L'ennui et la rêverie sont en effet de bons moteurs pour la mémorisation et la synthèse. Brimés au quotidien dans ce mode de vie fou qu'on nous inculque d'adopter, seule la mémoire dite sémantique est valorisée en défaveur des autres qui sont également riches et nécessaires pour travailler efficacement. Aussi le fameux "une heure" est un leurre tant il s'agit de bosser par objectifs atteignables. Cette approche permet de se donner les moyens justifiés de les atteindre ensuite en toute tranquillité au regard de nos propres moyens. L'article est assez parlant en la matière.

Je n'avais jamais vu la rêverie comme quelque chose de positif, c'est un nouveau paradigme très intéressant !
Je pense que si j'arrêtais de culpabiliser et de douter de tout ce que je fais les choses iraient mieux.

Merci pour le lien, c'est très intéressant, j'adore particulièrement ce bout de phrase:

you have to move forward every day

Je pense que c'est un bon point de départ, essayer de me fixer un objectif pour avancer chaque jour.

Merci @RonaldMcDonald et @izo pour vos réponses !

perso, je sur performe à deux conditions :
> L'atteinte de l'objectif dépend de moi.
> L'atteinte de l'objectif est primordial, limite une question de vie ou de mort.


Bref, je me bouge quand j'ai la maîtrise du sujet et qu'il fait sens pour moi, quand à la fois, je peux ET je veux.

Il me semble déceler chez toi une absence totale de motivation pour ton boulot.

Hirondelle78 a écrit:Il me semble déceler chez toi une absence totale de motivation pour ton boulot.

Je crains que tu n'ai mit le doigt sur le problème (je réfléchis à cela depuis ton message).
Le soucis c'est que j'avais un rêve de carrière que je ne pourrais jamais faire car je n'ai pas les diplômes nécessaires et j'ai loupé le coche. Mais j'essaye de trouver un moyen de conjuguer passion et boulot en faisant évoluer mon boulot actuel, mais ce n'est pas évident =/

Alors c'est vraiment vrai, on bosse quand on aime ?
J'ai été bridée toute ma vie et on m'a empêché de faire ce que je voulais, du coup je n'ai pas l'impression d'avoir le moindre domaine qui me passionne assez pour bosser (except celui qu'on m'a toujours interdit, mais bon, là il faut vraiment des diplômes). Je me suis toujours posé la question de si ça avait créé un blocage qui fait que je ne peux même pas bosser si j'aime, ou bien si je n'aime vraiment rien ? ^^

"La meilleure manière de connaître la vraie satisfaction, c'est de faire ce que vous considérez comme étant du bon travail. Et la meilleure manière de faire du bon travail, c'est de faire ce que vous aimez. Si vous n'avez pas encore trouvé ce que vous aimez, continuez de chercher. Comme c'est le cas avec tout ce qui concerne le coeur, vous le saurez quand vous le trouverez. Ainsi que c'est le cas dans une relation, elle grandit avec les années ; Alors continuez de chercher jusqu'à ce que vous le trouviez. Ne vous résignez surtout pas."

Les mots de Steve Jobs m'ont toujours inspiré, je m'y reconnais.

tu voulais faire quel métier ? et comment on peut se résigner à 27 ans ?

Effectivement c'est inspirant, mais parfois les echecs répétés entâchent un peu la volonté.
Après le fait que je continues à chercher et à me poser des questions prouve que je ne me suis pas totalement résignée, je suis juste un peu perdue je pense...

Je voulais être neurochirurgienne, BAC + 13, études de médecine
Rien n'est impossible, mais arrêter de bosser pour partir sur 13 ans d'études ça me semble... compromis ^^

Le bon mix entre mon boulot actuel et ça c'est l'intelligence artificielle, mais j'ai des soucis de valeur là.

seheprha a écrit:

Le bon mix entre mon boulot actuel et ça c'est l'intelligence artificielle, mais j'ai des soucis de valeur là.

Au contraire, le sujet mêlant technique et éthique, il me semble indispensable de ne pas le laisser aux seules mains de ceux qui n'en auraient pas.
C'est effectivement en ayant conscience de tes forces et de tes limites que tu peux trouver à réconcilier les choses entre ce que tu peux et ce que tu veux pour retrouver ta motivation.

Mmh... très intéressant comme reflexion. Je vais me pencher dessus.
Merci !

Un jour, j'arriverai à organiser des données intellectuelles, à être fluide, et aider les esprits. Mais pas maintenant, parce que je ne suis pas mûre.

seheprha a écrit:Effectivement c'est inspirant, mais parfois les echecs répétés entâchent un peu la volonté.
Après le fait que je continues à chercher et à me poser des questions prouve que je ne me suis pas totalement résignée, je suis juste un peu perdue je pense...

Je voulais être neurochirurgienne, BAC + 13, études de médecine
Rien n'est impossible, mais arrêter de bosser pour partir sur 13 ans d'études ça me semble... compromis ^^

Le bon mix entre mon boulot actuel et ça c'est l'intelligence artificielle, mais j'ai des soucis de valeur là.

je trouve que l'orientation a la fin du bac est totalement deficiente, c'est presque scandaleux. c'est normal qu'on ai des gens qui se cherchent. et au niveau motivation ca doit pas etre facile
Moi-même je me souviens que j'avais demandé a un conseiller si c'était possible de faire deux diplomes en meme temps. On m'avait dit que c'était totalement irraisonnable  pourtant je l'ai fait (je connais un mec qui a fait inge et medecine en meme temps !) et je connais pas mal de gens qui ont fait de meme.

Je comprend qu'on se cherche, mais on a qu'une vie et meme 5 ans d'etudes c'est beaucoup. La plupart des postes c'est bac+5 maintenant, j'ai des potes dans certains entreprises, tu rentres pas si pas bac+5 (informatique par ex)
Je conseille de tres bien se renseigner sur tous les aspects d'une profession en parlant avec des gens qui ont exercé et sans langue de bois, pas des conseilleurs .

une autre grande deficience c'est de programmes de mise a niveau pour seniors ca n'existe pas (pour inge par exemple). encore rencontré récemment des ingés seniors Français (electronique par ex) qui m'ont dit etre completement largués. Meme en medecine, meme si ca evolue moins vite tu as des vieux médecins completement largués dans certains domaines

mais c'est vrai que tout le monde se fout des zebres apparemment.. (par contre pour les individus en difficulté il ont des programmes specifiques). l'Education Nationale investit sur les médiocres uniquement...genial  

pour l'intelligence artificielle, je connais bien, ca s'apprend pas comme ca, il faut des serieuses bases en programmation et les algorithmes sont complexes
l'optimisation est encore tres importante
c'est pas du VB ou du dev Web

Oui c'est sûr zebrepat, il y a énormément de défaillances dans notre système éducatif (pas qu'en France d'ailleurs).
Je regardais ce matin pour passer un doctorat en candidat libre, en partant de l'idée que l'écriture d'une thèse serait peut être "suffisant", bah non ^^ (bon heureusement pour nos doctorants peut être).

Oui je sais bien que l'intelligence artificielle est une discipline ardue, j'en ai conscience, mais là je m'ennuie sévère. Par contre le soucis c'est que ma passion va vraiment pour la biologie (l'étude du cerveau plus précisément), et ce pas nécessairement couplé à l'informatique.
Mais je me vois mal dire à mon mari: "Chéri on abandonne l'achat de l'appart, je vais repartir pour 13 ans d'étude, ne comptons plus sur mon salaire ni ma disponibilité".

En informatique ça dépend quand même de la boite, j'ai avec moi des lead tech qui ont un poste réservé aux ingénieurs sans même avoir le BAC. Les mentalités changent, mais en informatique il y a moins d'enjeux direct qu'en médecine.

*

Hello zebrisse

Merci pour ce partage d'esxpérience, c'est une réflexion très intéressante que tu as là.
C'est vrai qu'il faut prendre en considération notre potentielle nature changeante, et les études longues sont toujours un risque énorme.
Si je fais le bilan, j'ai commencé et arrêté avant la fin, 5 écoles post-bac. C'est vrai qu'il y a des questions à se poser.

Je ne pense pas que mon amour pour la biologie et la neurobiologie puissent partir car c'est bien la seule constante de ma vie, mais c'est vrai que le métier n'est pas forcément celui qu'on pense.
J'ai repris des livres sur le sujet, j'ai décidé de me faire mes années de médecine "à la maison", même si ce ne sera jamais pareil ça comblera au moins la curiosité.

Et puis bon, je me lance aussi dans de l'intelligence artificielle en projet perso, voir si ça me plait.
S'il y a une chose qui est bien vraie, c'est que l'on apprend avec l'expérience

Hirondelle78 a écrit:perso, je sur performe à deux conditions :
> L'atteinte de l'objectif dépend de moi.
> L'atteinte de l'objectif est primordial, limite une question de vie ou de mort.


Bref, je me bouge quand j'ai la maîtrise du sujet et qu'il fait sens pour moi, quand à la fois, je peux ET je veux.

Il me semble déceler chez toi une absence totale de motivation pour ton boulot.

oui, je connais bien ce que tu décris! issue de la comm, je vais dans le marketing digital...et là, les questions d’éthiques, de valeurs s’entrechoquent!! mais finalement, tout comme moi je me forme en parallèle en psy positive, tu verras que tes lectures en psycho vont faire sens, je pense, un jour, dans ton métier...merci Hirondelle78 : il va certainement falloir des gens disposant d'une formation, d'une culture éthique, pour une lecture plus en adéquation avec tous les problèmes engendrés par des pratiques douteuses...

Pourquoi ne pas essayer des formations pour adultes ?

Le système éducatif français est très contraignant pour les formations initiales, mais il existe des organismes de formation pour les adultes en cours de vie professionnelle. Je pense au Cnam, qui propose des cours du soir et des cours à distance ; les études sont validées par certificats ou par diplôme, tout dépend du parcours choisi. J'avais suivi il y a maintenant bien des années une formation en quatre ans, c'est la durée que je m'étais fixée, mais d'autres l'ont suivie en deux ou trois ans. Cette formation m'a aidée à me reconvertir, et à acquérir de bonnes bases, même si mon métier actuel est plus diversifié par rapport à ce que j'ai appris.

Le Cnam Paris propose des formations fondamentales en biologie, je ne sais pas du tout quel niveau est requis pour y entrer mais au cas où, c'est là :

http://www.cnam-paris.fr/rechercher-par-discipline/agroalimentaire-biologie-203071.kjsp

C'est un exemple, il existe des centres un peu partout en France qui peut-être proposent des formations équivalentes.

Des universités de plus en plus nombreuses proposent aussi des cursus à distance ou des formations continues. On peut passer un diplôme à n'importe quel âge.

Je suis d'accord sur plusieurs points :

- faire ce qu'on aime. C'est ce que je conseille toujours. Si on se sent en situation d'échec ou qu'on n'arrive pas à se motiver, la cause est à chercher dans l'intérêt porté au domaine d'études ou au métier plus que dans une déficience personnelle, psychologique ou intellectuelle. Savoir ce qu'on aime ou pour quoi on est fait prend du temps, et obliger de choisir à 14 ans, ou 17 ans est totalement ridicule, hélas. Certains savent déjà, mais ils sont une minorité. Il faut parfois avoir vécu un peu pour savoir ce qu'on veut, mais on fait les choses à l'envers et on s'étonne du taux d'abandon ou d'échecs en formation supérieure... Autoriser les jeunes à prendre un an, ou deux ou trois pour trouver leur voie serait bien plus efficace, je pense, que de forcer toute une génération à rentrer dans un moule d'études pour être "employable" dans les "secteurs en tension". Les grandes découvertes naissent en dehors des circuits imposés, par l'imagination, par l'intuition, par hasard, par les rencontres... Et pas à partir d'une idée toute faite d'efficacité ou de rentabilité, qui finit fatalement par s'épuiser.

- tester régulièrement. La pratique d'un métier est souvent très différente de l'idée qu'on s'en fait, toujours un peu romantisée. Il y a des aspects moins glamours qui peuvent prendre la majorité du temps, et si on ne les assume pas, le risque est d'être très déçu de son choix (avec la spirale échec, remise en question, renoncement, etc.). Les formations courtes, ou les stages peuvent aider à démythifier ou bien au contraire à valider le choix, à savoir si vraiment on veut continuer, pas à pas.

- aller rencontrer des personnes qui exercent déjà dans le domaine ou le métier, sans enjeu, juste pour discuter et poser toutes les questions qui viennent à l'esprit. Cela peut se faire lors de salons, d'expositions, de manifestations diverses. Ou au culot. Moi j'aime bien parler de ce que je fais, ou former ; je suis sûre que c'est le cas de beaucoup de gens, et puis ça aide aussi à comprendre ce qu'on aime, ou pas, pourquoi on fait tel boulot, à se remotiver en sachant qu'on a transmis quelque chose à des générations plus jeunes.

- dans tous les cas, si vraiment un domaine passionne, rien n'empêche de se documenter, et de voir si cette passion dure dans le temps. Ce qu'on apprend sert toujours à quelque chose, quoi que ce soit, de façon directe ou détournée, pour en vivre ou simplement pour changer de regard, ouvrir ses horizons.

Hirondelle78 a écrit:perso, je sur performe à deux conditions :
> L'atteinte de l'objectif dépend de moi.
> L'atteinte de l'objectif est primordial, limite une question de vie ou de mort.

combien de fois je trouve la solution au pied du mur. Depuis, j'ai compris : je me laisse arriver dans le dur et ça marche. Y aura bien un jour où je me casserai le nez, et j'aviserai.