Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
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ortolan
SolennMumu
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Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Bonjour à tous,
C'est toujours assez compliqué de débuter une présentation, vous ne trouvez pas ? Surtout la première et la deuxième phrase.
Après, ça va plus ou moins tout seul, une fois qu'on a commencé... C'est un peu comme entrer dans une piscine un peu froide.
J'ai 22 ans. Depuis quelques années, je rencontre des difficultés croissantes dans pas mal de domaines de ma vie, notamment du côté professionnel / études. J'ai toujours été une gamine sans trop d'histoires du point de vue scolaire, mis à part le fait (très commun, cela dit en passant) que j'aie sauté le CP. En grande section, les profs avaient insisté pour me "faire dépister" (en termes de QI et tout ça), mais mes parents n'ont jamais cédé, estimant que c'était assez monstrueux de mettre une gamine de 5 ans dans une case... Et je crois que c'est exactement ce que j'aurais fait à leur place.
J'ai toujours eu de très bons résultats, même si j'en foutais pas une, et que je planais dans mon petit monde une grande partie du temps. J'en avais un peu honte, d'ailleurs, et j'essayais de ne pas trop y penser. J'étais déjà très branchée arts (musique, dessin) et animaux (chevaux en particulier), dans une mesure que je ne parvenais pas toujours à partager avec mes amis et ma famille... Mais je n'en souffrais pas.
Socialement, ça se passait bien aussi ; je n'ai jamais été une extravertie, mais j'ai construit des amitiés durables sans trop de problème (malgré une tendance à l'autosuffisance).
Les choses ont commencé à se détériorer un peu à partir du lycée. Durant ces trois ans, j'ai vécu un repli sur-moi même, un désintéressement assez important vis-à-vis des cours, et une certaine difficulté à créer des liens. J'ai commencé à beaucoup compiler sur certaines choses, notamment sur des problématiques de société (politique, justice, etc)... J'ai développé un certain pessimisme, un esprit très critique à propos de ces choses-là. J'aurais aimé en parler, pouvoir l'exprimer, mais je sentais bien que ce n'était pas quelque chose dont les autres souhaitaient parler. C'est comme ça que j'ai commencé à souffrir.
En parallèle, mon côté artistique s'est largement étoffé. Il a commencé à avoir une fonction de refuge, de soulagement - ce qui était beaucoup moins vrai avant. Je pense que mes proches ne se rendaient pas bien compte de tout ça ; je leur en parlais peu. C'était sans doute normal après tout... "Je suppose que c'est ça, l'adolescence", je me disais. En attendant, j'avais zéro confiance en moi.
Il faut dire que j'étais dans un lycée assez, disons, élitiste. J'ai ressenti très vite, dès la seconde, un esprit de compétition avec lequel j'étais en profond désaccord.
Résultat des courses : je me suis maintenue à flot, j'ai fait le minimum syndical pour avoir le moins d'emmerdes possible, et j'ai eu mon Bac S avec une mention "assez bien" qui, quelque part, m'a laissé un goût d'insatisfaction, car je me savais capable de faire mieux. Tout le monde était content... Mais moi, j'avais le sentiment d'être, peut-être, passée à côté de quelque chose.
Ensuite, première année de médecine. Avec redoublement. Je ne m'étale pas là-dessus : je n'ai juste pas du tout trouvé mon compte dans ce milieu. J'avais la volonté d'apporter du bien aux autres, j'avais de l'empathie, j'avais un intérêt profond pour la biologie et la médecine... Mais ce qu'on nous demandait, c'était d'apprendre sans comprendre, de tout gober pour tout recracher sur un QCM dépourvu de sens, et surtout, d'être un tueur. L'entraide, la solidarité, ça n'avait pas sa place dans les amphis... Là encore, j'étais en désaccord avec moi-même. Je n'allais pas très bien, mais je m'accrochais. "Si je passe cette étape..." Vous voyez le délire.
Mais ça n'a pas marché, je n'ai pas eu le concours, bon. C'est la vie.
J'ai ensuite pris la décision de m'orienter vers quelque chose de "plus humain", qui corresponde mieux à mes valeurs, mes idéaux. Je pensais le trouver dans la formation d'infirmière...
J'ai tout de suite été prise aux concours, quelle chance. En arrivant en première année, je me suis dit "whoa, c'est le paradis ici !"... Grandes idées sur les idéaux du soin, sur la Bienveillance, la Bientraitance, l'Éthique ! J'étais assez aux anges, je dois dire.
J'avais de nouveau de bonnes notes sans bosser, et j'ai au passage retrouvé ce sentiment de culpabilité que j'avais en primaire et au collège... Que je me suis empressée de compenser en faisant du tutorat pour les personnes en difficulté.
Puis est venu le temps des stages... Tout se passait plutôt bien au début. "Excellente relation avec le patient" "Bonne analyse des problèmes de santé"... J'avais vraiment l'impression d'avoir enfin trouvé ma voie. J'ai progressivement construit des amitiés magnifiques, j'ai pris de l'assurance en classe. J'ai étonné beaucoup de monde, parce que "Dis donc toi, on arrivait jamais à savoir ce que tu pensais, tu étais une énigme pour nous, et là tu te révèles ! Ça fait vachement plaisir !"
Ensuite... tout a commencé à merder.
J'ai commencé, en stage, à être confrontée réellement au problèmes de l'urgence, de la productivité, du stress organisationnel, du manque de temps. J'ai été témoin de maltraitance (inconsciente la plupart du temps, car liée à la négligence par manque de temps) de la part de certains professionnels de santé. J'ai pris en pleine face le manque d'empathie au quotidien, le stress... J'ai vécu une énorme perte de sens. J'ai été extrêmement déçue.
Malgré tout (parce qu'au fond je suis une sacrée tête de mule, même si ça ne se voit pas), je me suis accrochée. Avec une espèce de rage, d'énervement internes de plus en plus omniprésentes. Je me disais, "mais merde ! Je ne peux pas laisser ce genre de choses m'empêcher d'être qui je suis, m'empêcher de vouloir soigner de la façon où je l'entends !"
Je me suis vraiment accrochée comme c'est pas permis de s'accrocher. Progressivement, j'ai perdu le goût d'aller en stage... Totalement. Mais tous les jours, j'y allais, je me levais à 5h, je mettais ma blouse, mes crocs, je faisais du mieux que je pouvais... Mais une part de moi s'est éteinte quelque part. J'ai commencé à avoir des difficultés croissantes de concentration. Avec cela est venue la peur de commettre une erreur... Je me sentais mal, vraiment mal. Je n'arrivais pas à en parler, les professionnels autour de moi sentaient que je portais un masque, qu'il y avait une barrière qui me séparait des autres...
Les autres étudiants ont eu quelques baisses de régime aussi... Assez vite surmontées. J'avais la sensation que mon mal-être était bien plus profond et enraciné que le leur.
J'ai continué à m'accrocher. Je n'ai rien lâché. J'ai même passé des concours supplémentaires pour devenir infirmière puéricultrice à la fin de ma formation d'infirmière-tout-court... Je les ai tous réussis.
Et il y a un moment où j'ai perdu pied, mais perdu pied comme je n'avais jamais perdu pied. L'angoisse est devenue insupportable, et j'ai arrêté d'aller en stage, progressivement. J'ai commencé à prendre des médicaments, des anxiolytiques, des antidépresseurs... Parfois je buvais le soir, seule. Ça me fait presque peur d'y repenser. Le mal-être était tellement présent et écrasant... J'ai commencé à avoir des idées noires, des idées suicidaires. Je me suis moi-même étiquetée dépressive, assez inconsciemment d'ailleurs.
J'étais convaincue que je n'arriverais jamais à m'insérer nulle part, à m'épanouir nulle part, à n'être utile nulle part. Que jamais je ne serais comprise nulle part, que je ne servais à rien, que j'étais juste bonne qu'à rêver et à faire des trucs inutiles genre dessiner et faire de la musique, que la sélection naturelle n'avait pas de pitié pour les gens comme moi (ça allait assez loin...).
Et le pire, c'est que je n'arrivais à en parler à personne. Ni à mes amis, ni à mon frère, ni à ma sœur, ni même à ma mère ou à mon père. Seulement à quelques inconnus sur internet.
Évidemment, il y a eu un moment où les gens l'ont su. On ne peut pas tout cacher indéfiniment.
On m'a fait voir des psychiatres, des psychologues, qui ont été unanimes sur le fait que je n'étais... pas en dépression. Car extraite du contexte de ma formation, je finissais par me retrouver assez vite.
C'est juste qu'il y avait cette sensibilité assez extrême, difficile à partager, qui me séparait des autres, me mettait en difficulté.
Une de mes formatrices avait, depuis un moment, suspecté une problématique de type douance/zébritude chez moi... Suspicion à présent partagée par une psychologue conseillère d'orientation, par pas mal de mes proches, par mes parents (depuis toujours).
Je n'ai jamais passé de test. C'est trop cher, je ne vois pas ce que ça peut m'apporter, même si parfois j'aimerais bien en avoir le cœur net.
Bref.
Je suis, comme vous vous en doutez, en train de me réorienter. Ce n'est pas facile, et j'ai la sensation d'avoir perdu énormément de temps dans ma vie... Mais je me sens quand même bien mieux maintenant. Je vise les concours de psychomotricienne et d'ergothérapeute, qui, je pense, correspondent bien mieux à ma vision des choses, à ma sensibilité, à qui je suis.
Je ne sais pas si je suis zèbre/surdouée, je ne sais pas si je le saurai un jour avec certitude.
Cependant, ça me fait du bien de parler de mon parcours sur ce forum qui, je pense, est sensibilisé à ces soucis-là.
Si vous avez tout lu, je vous remercie du fond du coeur.
Et sinon, je comprendrai... Parce que c'est quand même un putain de pavé !
Au plaisir !
C'est toujours assez compliqué de débuter une présentation, vous ne trouvez pas ? Surtout la première et la deuxième phrase.
Après, ça va plus ou moins tout seul, une fois qu'on a commencé... C'est un peu comme entrer dans une piscine un peu froide.
J'ai 22 ans. Depuis quelques années, je rencontre des difficultés croissantes dans pas mal de domaines de ma vie, notamment du côté professionnel / études. J'ai toujours été une gamine sans trop d'histoires du point de vue scolaire, mis à part le fait (très commun, cela dit en passant) que j'aie sauté le CP. En grande section, les profs avaient insisté pour me "faire dépister" (en termes de QI et tout ça), mais mes parents n'ont jamais cédé, estimant que c'était assez monstrueux de mettre une gamine de 5 ans dans une case... Et je crois que c'est exactement ce que j'aurais fait à leur place.
J'ai toujours eu de très bons résultats, même si j'en foutais pas une, et que je planais dans mon petit monde une grande partie du temps. J'en avais un peu honte, d'ailleurs, et j'essayais de ne pas trop y penser. J'étais déjà très branchée arts (musique, dessin) et animaux (chevaux en particulier), dans une mesure que je ne parvenais pas toujours à partager avec mes amis et ma famille... Mais je n'en souffrais pas.
Socialement, ça se passait bien aussi ; je n'ai jamais été une extravertie, mais j'ai construit des amitiés durables sans trop de problème (malgré une tendance à l'autosuffisance).
Les choses ont commencé à se détériorer un peu à partir du lycée. Durant ces trois ans, j'ai vécu un repli sur-moi même, un désintéressement assez important vis-à-vis des cours, et une certaine difficulté à créer des liens. J'ai commencé à beaucoup compiler sur certaines choses, notamment sur des problématiques de société (politique, justice, etc)... J'ai développé un certain pessimisme, un esprit très critique à propos de ces choses-là. J'aurais aimé en parler, pouvoir l'exprimer, mais je sentais bien que ce n'était pas quelque chose dont les autres souhaitaient parler. C'est comme ça que j'ai commencé à souffrir.
En parallèle, mon côté artistique s'est largement étoffé. Il a commencé à avoir une fonction de refuge, de soulagement - ce qui était beaucoup moins vrai avant. Je pense que mes proches ne se rendaient pas bien compte de tout ça ; je leur en parlais peu. C'était sans doute normal après tout... "Je suppose que c'est ça, l'adolescence", je me disais. En attendant, j'avais zéro confiance en moi.
Il faut dire que j'étais dans un lycée assez, disons, élitiste. J'ai ressenti très vite, dès la seconde, un esprit de compétition avec lequel j'étais en profond désaccord.
Résultat des courses : je me suis maintenue à flot, j'ai fait le minimum syndical pour avoir le moins d'emmerdes possible, et j'ai eu mon Bac S avec une mention "assez bien" qui, quelque part, m'a laissé un goût d'insatisfaction, car je me savais capable de faire mieux. Tout le monde était content... Mais moi, j'avais le sentiment d'être, peut-être, passée à côté de quelque chose.
Ensuite, première année de médecine. Avec redoublement. Je ne m'étale pas là-dessus : je n'ai juste pas du tout trouvé mon compte dans ce milieu. J'avais la volonté d'apporter du bien aux autres, j'avais de l'empathie, j'avais un intérêt profond pour la biologie et la médecine... Mais ce qu'on nous demandait, c'était d'apprendre sans comprendre, de tout gober pour tout recracher sur un QCM dépourvu de sens, et surtout, d'être un tueur. L'entraide, la solidarité, ça n'avait pas sa place dans les amphis... Là encore, j'étais en désaccord avec moi-même. Je n'allais pas très bien, mais je m'accrochais. "Si je passe cette étape..." Vous voyez le délire.
Mais ça n'a pas marché, je n'ai pas eu le concours, bon. C'est la vie.
J'ai ensuite pris la décision de m'orienter vers quelque chose de "plus humain", qui corresponde mieux à mes valeurs, mes idéaux. Je pensais le trouver dans la formation d'infirmière...
J'ai tout de suite été prise aux concours, quelle chance. En arrivant en première année, je me suis dit "whoa, c'est le paradis ici !"... Grandes idées sur les idéaux du soin, sur la Bienveillance, la Bientraitance, l'Éthique ! J'étais assez aux anges, je dois dire.
J'avais de nouveau de bonnes notes sans bosser, et j'ai au passage retrouvé ce sentiment de culpabilité que j'avais en primaire et au collège... Que je me suis empressée de compenser en faisant du tutorat pour les personnes en difficulté.
Puis est venu le temps des stages... Tout se passait plutôt bien au début. "Excellente relation avec le patient" "Bonne analyse des problèmes de santé"... J'avais vraiment l'impression d'avoir enfin trouvé ma voie. J'ai progressivement construit des amitiés magnifiques, j'ai pris de l'assurance en classe. J'ai étonné beaucoup de monde, parce que "Dis donc toi, on arrivait jamais à savoir ce que tu pensais, tu étais une énigme pour nous, et là tu te révèles ! Ça fait vachement plaisir !"
Ensuite... tout a commencé à merder.
J'ai commencé, en stage, à être confrontée réellement au problèmes de l'urgence, de la productivité, du stress organisationnel, du manque de temps. J'ai été témoin de maltraitance (inconsciente la plupart du temps, car liée à la négligence par manque de temps) de la part de certains professionnels de santé. J'ai pris en pleine face le manque d'empathie au quotidien, le stress... J'ai vécu une énorme perte de sens. J'ai été extrêmement déçue.
Malgré tout (parce qu'au fond je suis une sacrée tête de mule, même si ça ne se voit pas), je me suis accrochée. Avec une espèce de rage, d'énervement internes de plus en plus omniprésentes. Je me disais, "mais merde ! Je ne peux pas laisser ce genre de choses m'empêcher d'être qui je suis, m'empêcher de vouloir soigner de la façon où je l'entends !"
Je me suis vraiment accrochée comme c'est pas permis de s'accrocher. Progressivement, j'ai perdu le goût d'aller en stage... Totalement. Mais tous les jours, j'y allais, je me levais à 5h, je mettais ma blouse, mes crocs, je faisais du mieux que je pouvais... Mais une part de moi s'est éteinte quelque part. J'ai commencé à avoir des difficultés croissantes de concentration. Avec cela est venue la peur de commettre une erreur... Je me sentais mal, vraiment mal. Je n'arrivais pas à en parler, les professionnels autour de moi sentaient que je portais un masque, qu'il y avait une barrière qui me séparait des autres...
Les autres étudiants ont eu quelques baisses de régime aussi... Assez vite surmontées. J'avais la sensation que mon mal-être était bien plus profond et enraciné que le leur.
J'ai continué à m'accrocher. Je n'ai rien lâché. J'ai même passé des concours supplémentaires pour devenir infirmière puéricultrice à la fin de ma formation d'infirmière-tout-court... Je les ai tous réussis.
Et il y a un moment où j'ai perdu pied, mais perdu pied comme je n'avais jamais perdu pied. L'angoisse est devenue insupportable, et j'ai arrêté d'aller en stage, progressivement. J'ai commencé à prendre des médicaments, des anxiolytiques, des antidépresseurs... Parfois je buvais le soir, seule. Ça me fait presque peur d'y repenser. Le mal-être était tellement présent et écrasant... J'ai commencé à avoir des idées noires, des idées suicidaires. Je me suis moi-même étiquetée dépressive, assez inconsciemment d'ailleurs.
J'étais convaincue que je n'arriverais jamais à m'insérer nulle part, à m'épanouir nulle part, à n'être utile nulle part. Que jamais je ne serais comprise nulle part, que je ne servais à rien, que j'étais juste bonne qu'à rêver et à faire des trucs inutiles genre dessiner et faire de la musique, que la sélection naturelle n'avait pas de pitié pour les gens comme moi (ça allait assez loin...).
Et le pire, c'est que je n'arrivais à en parler à personne. Ni à mes amis, ni à mon frère, ni à ma sœur, ni même à ma mère ou à mon père. Seulement à quelques inconnus sur internet.
Évidemment, il y a eu un moment où les gens l'ont su. On ne peut pas tout cacher indéfiniment.
On m'a fait voir des psychiatres, des psychologues, qui ont été unanimes sur le fait que je n'étais... pas en dépression. Car extraite du contexte de ma formation, je finissais par me retrouver assez vite.
C'est juste qu'il y avait cette sensibilité assez extrême, difficile à partager, qui me séparait des autres, me mettait en difficulté.
Une de mes formatrices avait, depuis un moment, suspecté une problématique de type douance/zébritude chez moi... Suspicion à présent partagée par une psychologue conseillère d'orientation, par pas mal de mes proches, par mes parents (depuis toujours).
Je n'ai jamais passé de test. C'est trop cher, je ne vois pas ce que ça peut m'apporter, même si parfois j'aimerais bien en avoir le cœur net.
Bref.
Je suis, comme vous vous en doutez, en train de me réorienter. Ce n'est pas facile, et j'ai la sensation d'avoir perdu énormément de temps dans ma vie... Mais je me sens quand même bien mieux maintenant. Je vise les concours de psychomotricienne et d'ergothérapeute, qui, je pense, correspondent bien mieux à ma vision des choses, à ma sensibilité, à qui je suis.
Je ne sais pas si je suis zèbre/surdouée, je ne sais pas si je le saurai un jour avec certitude.
Cependant, ça me fait du bien de parler de mon parcours sur ce forum qui, je pense, est sensibilisé à ces soucis-là.
Si vous avez tout lu, je vous remercie du fond du coeur.
Et sinon, je comprendrai... Parce que c'est quand même un putain de pavé !
Au plaisir !
SolennMumu- Messages : 13
Date d'inscription : 25/01/2017
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Bonjour et bienvenue, SolennMumu!
J'ai tout lu, et ça m'a bien intéressée... Après mon bac S, j'ai commencé une formation de manip' radio, que j'ai arrêtée à la fin de la première année, en partie parce que je n'ai pas supporté d'être face à la souffrance humaine au quotidien, et en partie parce que je m'ennuyais, je n'avais pas suffisamment de stimulations intellectuelles. Ceci dit, le boulot d'infirmière est plus intéressant que celui de manip' radio, je pense.
Pour la petite histoire, pendant cette première année de formation, on avait 3 stages en services de soins. Les deux premiers ont été difficiles pour moi car je suis tombée dans des services durs (gastro-entéro pour le premier, avec deux décès en deux semaines; et post-opérations digestives pour le deuxième, avec beaucoup de cancers gastriques). Le troisième, c'était en service de gériatrie longue durée (dur, là aussi) et au bout de 3 jours, j'ai craqué. J'étais dans le bus qui m'emmenait à l'hôpital à 6h du mat', je pleurais comme une madeleine tellement je me sentais mal d'y retourner, et là j'ai décidé d'arrêter, je suis restée dans le bus qui m'a ramenée chez moi... Puis je suis allée à l'institut de formation et j'ai dit que je ne pouvais pas continuer (en pleurant à nouveau), et voilà, c'était la fin... Pour ma part, je n'ai pas regretté cette année car elle m'a beaucoup apporté au niveau social: je me suis bien intégrée à ma promo et j'ai beaucoup aimé l'ambiance chaleureuse qui y régnait. Ça m'a d'ailleurs beaucoup manqué à la fac ensuite.
Je ne connais pas bien les métiers de psychomotricien et d'ergothérapeute, en quoi est-ce que l'un ou l'autre te permettrait d'éviter les écueils que tu as trouvés dans le métier d'infirmière?
Je te souhaite bonne chance pour la suite!
J'ai tout lu, et ça m'a bien intéressée... Après mon bac S, j'ai commencé une formation de manip' radio, que j'ai arrêtée à la fin de la première année, en partie parce que je n'ai pas supporté d'être face à la souffrance humaine au quotidien, et en partie parce que je m'ennuyais, je n'avais pas suffisamment de stimulations intellectuelles. Ceci dit, le boulot d'infirmière est plus intéressant que celui de manip' radio, je pense.
Pour la petite histoire, pendant cette première année de formation, on avait 3 stages en services de soins. Les deux premiers ont été difficiles pour moi car je suis tombée dans des services durs (gastro-entéro pour le premier, avec deux décès en deux semaines; et post-opérations digestives pour le deuxième, avec beaucoup de cancers gastriques). Le troisième, c'était en service de gériatrie longue durée (dur, là aussi) et au bout de 3 jours, j'ai craqué. J'étais dans le bus qui m'emmenait à l'hôpital à 6h du mat', je pleurais comme une madeleine tellement je me sentais mal d'y retourner, et là j'ai décidé d'arrêter, je suis restée dans le bus qui m'a ramenée chez moi... Puis je suis allée à l'institut de formation et j'ai dit que je ne pouvais pas continuer (en pleurant à nouveau), et voilà, c'était la fin... Pour ma part, je n'ai pas regretté cette année car elle m'a beaucoup apporté au niveau social: je me suis bien intégrée à ma promo et j'ai beaucoup aimé l'ambiance chaleureuse qui y régnait. Ça m'a d'ailleurs beaucoup manqué à la fac ensuite.
Je ne connais pas bien les métiers de psychomotricien et d'ergothérapeute, en quoi est-ce que l'un ou l'autre te permettrait d'éviter les écueils que tu as trouvés dans le métier d'infirmière?
Je te souhaite bonne chance pour la suite!
Invité- Invité
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Merci MerQuiBrasse !
Je ne pensais pas que les stages de manip radio vous confrontaient autant au quotidien et à la souffrance des patients, surtout dès le début. J'avais tendance à croire que la charge émotionnelle était moins importante pour vous, étant donné la nature de votre mission (plus technique, moins dans l'accompagnement / la vie quotidienne des patients)... Je me suis fait une fausse idée, peut-être. Ou bien es-tu tellement empathique que ?...
Ce qui m'a mise en difficulté dans la profession infirmière, ça a principalement été le manque de relationnel au profit du soin technique, la répétition de toujours les mêmes tâches (prises de sang / distribution de médocs / soins techniques / administratif )... Le tout dans un climat d'urgence permanent... Ça a abouti à une perte totale de sens pour moi.
Je pense que les domaines de la psychomotricité et de l'ergothérapie sont beaucoup plus adaptés à ma façon de voir le soin, car bien plus centrés sur les besoins psychologiques du patient. Beaucoup moins de technique, plus d'écoute, de psychologie... Et surtout, la possibilité d'utiliser ma créativité, la garantie d'une plus grande indépendance sur le terrain. Je vise en premier le concours de psychomotricienne, pour pouvoir exercer des techniques comme l'art-thérapie, la musicothérapie, l'équithérapie…
Et ça, ça n'aurait pas de prix… Parce que ça me donnerait la possibilité de soigner avec ce qui m'a justement moi-même « soignée » durant toute ma vie.
Je vois difficilement ce qui pourrait m'arriver de plus beau que ça.
Je ne pensais pas que les stages de manip radio vous confrontaient autant au quotidien et à la souffrance des patients, surtout dès le début. J'avais tendance à croire que la charge émotionnelle était moins importante pour vous, étant donné la nature de votre mission (plus technique, moins dans l'accompagnement / la vie quotidienne des patients)... Je me suis fait une fausse idée, peut-être. Ou bien es-tu tellement empathique que ?...
Ce qui m'a mise en difficulté dans la profession infirmière, ça a principalement été le manque de relationnel au profit du soin technique, la répétition de toujours les mêmes tâches (prises de sang / distribution de médocs / soins techniques / administratif )... Le tout dans un climat d'urgence permanent... Ça a abouti à une perte totale de sens pour moi.
Je pense que les domaines de la psychomotricité et de l'ergothérapie sont beaucoup plus adaptés à ma façon de voir le soin, car bien plus centrés sur les besoins psychologiques du patient. Beaucoup moins de technique, plus d'écoute, de psychologie... Et surtout, la possibilité d'utiliser ma créativité, la garantie d'une plus grande indépendance sur le terrain. Je vise en premier le concours de psychomotricienne, pour pouvoir exercer des techniques comme l'art-thérapie, la musicothérapie, l'équithérapie…
Et ça, ça n'aurait pas de prix… Parce que ça me donnerait la possibilité de soigner avec ce qui m'a justement moi-même « soignée » durant toute ma vie.
Je vois difficilement ce qui pourrait m'arriver de plus beau que ça.
SolennMumu- Messages : 13
Date d'inscription : 25/01/2017
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
.
Dernière édition par ortolan le Mar 12 Déc 2017 - 17:12, édité 1 fois
ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Profil type: HPI.
Bravo pour ton courage à travers toutes ces difficiles prises de conscience, et bienvenue parmi nous !
Bravo pour ton courage à travers toutes ces difficiles prises de conscience, et bienvenue parmi nous !
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
ortolan a écrit:Ah bon, tu es un et tu portes un dentier ?SolennMumu a écrit:je mettais mes crocs,
... J'ai ri
(Pour ceux qui sont perplexes, je pensais à ces chaussures laides & confortables que nous sommes amenés à porter dans le milieu. Je n'ai pas encore besoin de dentier, fort heureusement. )
(Peut-être que des crocs bien pointus m'auraient été plus utiles, j'ai tendance à prendre un peu trop sur moi, à être trop sympa...)
Merci pour ton message de bienvenue !
En effet, la psychiatrie aurait eu de grandes chances de me plaire. Je n'y ai effectué qu'un seul stage durant ma formation, qui m'a pas mal plu par ailleurs.
Mais je dois avouer être un peu en rupture avec mon école... Celle-ci exige de ma part la validation d'un stage en service de "soins somatiques" (non psychiatriques donc), obligatoirement en hospitalier... Sans prendre en compte mon projet professionnel. Leur logique est : "tu as des difficultés en service hospitalier, nous devons donc t'y envoyer à nouveau pour que tu puisses y remédier et pouvoir être présentée à la commission de diplôme d'état". Ils avancent également la problématique du chômage : "tu dois être absolument être opérationnelle dans un service hospitalier traditionnel, car le chômage fait que tu ne trouveras peut-être pas de taf ailleurs".
Je suis assez dégoûtée du milieu infirmier pour le moment... Je cherche aussi à gagner en autonomie par rapport au rôle infirmier.
D'où ma réorientation... Néanmoins, je ne suis qu'en suspension provisoire de formation infirmière, ce qui me permet de recommencer un stage si jamais je le souhaite à l'avenir (j'ai trois ans "de sursis"). Je n'ai donc pas définitivement "abandonné", je garde les acquis de tout ce que j'ai validé jusqu'ici =)
Par rapport à la puériculture... C'est exactement ce que je visais en préparant ce concours. En particulier la PMI ! Mais obligation de passer par la validation du diplôme d'état infirmier, de repasser par des stages qui risquent encore de m'emmener au fond du trou où les précédents stages m'ont menée... Je suis fatiguée de souffrir
Je suis contente que tu partages mon point de vue sur l'horreur de l'organisation hospitalière en tout cas ! Ça fait du bien à entendre, ça change de "de toute façon vous êtes privilégié(e)s car vous ne connaissez pas le chômage, vous les infirmiers" (ce qui est totalement faux) ou encore des choses comme "profite bien de ton statut de fonctionnaire des CHU"...
Fata Morgana > Merci beaucoup pour ces encouragements ! =)
Ah, tu me verrais bien HPI ? Je ne peux pas te le confirmer (n'ayant pas passé de tests "officiels")... Est-ce que je peux savoir ce qui t'a amenée à penser ça ?
SolennMumu- Messages : 13
Date d'inscription : 25/01/2017
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Oui. Outre le saut de classe, il y a les questions à l'adolescence, et surtout le fait de commencer une activité avec enthousiasme avant de s'en détourner une fois que la nouveauté est passée. M'enfin dans ce domaine, je ne détiens pas la vérité.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 67
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
SolennMumu a écrit:Je ne pensais pas que les stages de manip radio vous confrontaient autant au quotidien et à la souffrance des patients, surtout dès le début. J'avais tendance à croire que la charge émotionnelle était moins importante pour vous, étant donné la nature de votre mission (plus technique, moins dans l'accompagnement / la vie quotidienne des patients)... Je me suis fait une fausse idée, peut-être. Ou bien es-tu tellement empathique que ?...
Effectivement, les stages en services de manip' radio étaient beaucoup moins confrontants et difficiles. Les stages que j'ai évoqués ici sont les trois stages que nous devions faire en services de soins, dans le but de mieux comprendre le fonctionnement hospitalier, d'appréhender d'une autre façon la relation patient-soignant, etc... À vrai dire, les personnels des services de soins ne comprenaient pas toujours ce que des élèves de manip' radio faisaient là, et l'intégration n'était pas toujours facile... Mais de ce côté-là je m'en suis pas mal sortie.
Et, oui... je dois être trop empathique! (Ou trop souffrante?) En tous cas, j'ai laissé tomber à tout jamais l'idée de travailler dans le secteur du soin, ou plus largement du social... Plus tard, j'ai fait une thèse en écologie comportementale sur les fourmis, et même là, un jour où je devais tuer pas mal de fourmis qui ne nous servaient plus, j'ai eu vraiment mal au coeur...
Et toi, tu n'as pas de problèmes pour gérer la confrontation quotidienne à la souffrance des patients?
SolennMumu a écrit:Je pense que les domaines de la psychomotricité et de l'ergothérapie sont beaucoup plus adaptés à ma façon de voir le soin, car bien plus centrés sur les besoins psychologiques du patient. Beaucoup moins de technique, plus d'écoute, de psychologie... Et surtout, la possibilité d'utiliser ma créativité, la garantie d'une plus grande indépendance sur le terrain. Je vise en premier le concours de psychomotricienne, pour pouvoir exercer des techniques comme l'art-thérapie, la musicothérapie, l'équithérapie…
Je comprends bien tout ça. J'ai fait un peu d'art-thérapie et musico-thérapie, et j'ai trouvé ça chouette!
J'ai du mal à bien faire la différence entre ces deux métiers, est-ce que l'ergothérapie est tournée vers des handicaps plus lourds? (J'ai lu les fiches onisep des deux professions et c'est ce qui en ressortait, mais ce n'était pas très clair).
SolennMumu a écrit:Et ça, ça n'aurait pas de prix… Parce que ça me donnerait la possibilité de soigner avec ce qui m'a justement moi-même « soignée » durant toute ma vie.
Je vois difficilement ce qui pourrait m'arriver de plus beau que ça.
Je te souhaite sincèrement d'y parvenir! On sent que le désir d'aider les autres t'anime vraiment!
Invité- Invité
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Psychomotricien me semble plus adapté qu'ergothérapeute, ce dernier métier ayant une faible visibilité et se trouvant souvent en position de faire de l'occupationnel avec les personnes âgées ou bien du technique (adaptation de poste de travail pour que le salarié s'use moins vite).
La psychomotricité a deux écoles : une qui se centre sur la relation entre la construction psychique et la construction de l'image du corps, et une autre qui est centrée sur l'évaluation et les protocoles rééducatifs. La deuxième école ne te conviendrait pas je pense. La première se réfère souvent à Bullinger :si tu passes le concours dans une école qui n'en a pas entendu parler, fuis en courant.
La psychomotricité a deux écoles : une qui se centre sur la relation entre la construction psychique et la construction de l'image du corps, et une autre qui est centrée sur l'évaluation et les protocoles rééducatifs. La deuxième école ne te conviendrait pas je pense. La première se réfère souvent à Bullinger :si tu passes le concours dans une école qui n'en a pas entendu parler, fuis en courant.
Yoda300- Messages : 1254
Date d'inscription : 12/06/2016
Age : 51
Localisation : Haute-Garonne
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Fata Morgana > Merci pour ton avis, en tout cas.
C'est vrai que professionnellement, j'ai du mal à rester sur une activité précise, je m'en rends compte... Ou plutôt, je ne trouve pas trop ma place pour l'instant. Cependant, ce n'est pas le cas dans d'autres domaines (musique, dessin) que je pratique depuis des années de façon régulière... Après, c'est vrai que même dans ces domaines-là, je navigue de technique en technique, de style en style, j'expérimente de nouveaux instruments...
MerQuiBrasse > Par rapport à la gestion émotionnelle de la souffrance des patients...
Sur le moment, non. Je gère bien mon émotion sur le moment, car je sens qu'il le faut. Je ne suis pas concentrée sur moi-même dans ces moments-là, mais sur le patient. J'ai l'esprit occupé à observer, à trouver les bons mots, à apaiser.
C'est quand je ne peux pas faire ça que je ne suis pas en paix... Quand je sais que tel ou tel patient aurait eu désespérément besoin de parler, mais je ne pouvais pas car 456453 prises de sang à faire, des traitements à distribuer, des entrées, de l'urgence... Et après ma journée de travail, je repense à ces personnes seules, prisonnières de la maladie, avec qui on a si peu le temps d'échanger, alors que c'est un besoin tellement fondamental...
Non mais merde quoi, j'ai distribué des anxiolytiques et des antidépresseurs à cette personne, et j'ai même pas pris le temps de lui PARLER. Le non-sens dans toute sa splendeur.
C'est ça qui était émotionnellement insupportable.
Pour répondre à ta question sur l'ergothérapie... Leurs missions se recoupent pas mal avec celles du psychomotricien, mais l'ergo est quand même plus axé sur les questions d'ordre matériel (comment concrètement permettre à cette personne d'être le plus autonome possible ? Avec quels outils, quels exercices...) ; le psychomotricien a une mission plus centrée sur l'interface psychisme / corps (comment amener le psychisme de cette personne à aller mieux, pour aider son corps à aller mieux ?)
C'est pas forcément ultra clair ce que je dis, j'espère que tu as saisi le truc quand même !
Yoda > Je suis d'accord avec toi, je me vois plus en psychomot' aussi.
Merci infiniment pour ces infos, pour le coup ça m'aide beaucoup ! Je ne connaissais pas l'existence de ces deux écoles... Je vais me renseigner de ce pas
C'est vrai que professionnellement, j'ai du mal à rester sur une activité précise, je m'en rends compte... Ou plutôt, je ne trouve pas trop ma place pour l'instant. Cependant, ce n'est pas le cas dans d'autres domaines (musique, dessin) que je pratique depuis des années de façon régulière... Après, c'est vrai que même dans ces domaines-là, je navigue de technique en technique, de style en style, j'expérimente de nouveaux instruments...
MerQuiBrasse > Par rapport à la gestion émotionnelle de la souffrance des patients...
Sur le moment, non. Je gère bien mon émotion sur le moment, car je sens qu'il le faut. Je ne suis pas concentrée sur moi-même dans ces moments-là, mais sur le patient. J'ai l'esprit occupé à observer, à trouver les bons mots, à apaiser.
C'est quand je ne peux pas faire ça que je ne suis pas en paix... Quand je sais que tel ou tel patient aurait eu désespérément besoin de parler, mais je ne pouvais pas car 456453 prises de sang à faire, des traitements à distribuer, des entrées, de l'urgence... Et après ma journée de travail, je repense à ces personnes seules, prisonnières de la maladie, avec qui on a si peu le temps d'échanger, alors que c'est un besoin tellement fondamental...
Non mais merde quoi, j'ai distribué des anxiolytiques et des antidépresseurs à cette personne, et j'ai même pas pris le temps de lui PARLER. Le non-sens dans toute sa splendeur.
C'est ça qui était émotionnellement insupportable.
Pour répondre à ta question sur l'ergothérapie... Leurs missions se recoupent pas mal avec celles du psychomotricien, mais l'ergo est quand même plus axé sur les questions d'ordre matériel (comment concrètement permettre à cette personne d'être le plus autonome possible ? Avec quels outils, quels exercices...) ; le psychomotricien a une mission plus centrée sur l'interface psychisme / corps (comment amener le psychisme de cette personne à aller mieux, pour aider son corps à aller mieux ?)
C'est pas forcément ultra clair ce que je dis, j'espère que tu as saisi le truc quand même !
Yoda > Je suis d'accord avec toi, je me vois plus en psychomot' aussi.
Merci infiniment pour ces infos, pour le coup ça m'aide beaucoup ! Je ne connaissais pas l'existence de ces deux écoles... Je vais me renseigner de ce pas
SolennMumu- Messages : 13
Date d'inscription : 25/01/2017
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Bonjour SolennMumu ! (voix en coeur, style Alcooliques Anonymes)
Merci pour cette touchante présentation. J'ai une formation en biologie/sciences cognitives et les problématiques du corps et de l'éthique me parlent. Faire attention et prendre soin, de soi, des autres.
Juste une référence en passant, qui me vient pour nourrir la réflexion sur l'idée de corps, de soin, de tact : le mouvement autour de l'"intelligence sensorielle", la somato-psychopédagie et des pédagogies perceptives et relationnelle (si tu cliques, il faut être patiente...) et du "toucher manuel de relation".
Ex. de réf. orienté formation pro : CF3P - Centre de Formation professionnelle en pédagogie perceptive. Je ne connais pas, donc vas-y avec des pincettes, mais de loin çà à l'air sain.
"La plupart du temps, le corps est abordé dans son « extériorité » ; tous les jours il doit répondre à des exigences et des rythmes qui valorisent sa fonctionnalité et son esthétique mais qui ne prêtent aucune attention à sa sensibilité.
Pourtant, la science (notamment la psychologie du développement et les neurosciences cognitives) met à jour son rôle central dans notre évolution : il est un « environnement interne » où se joue une écologie aussi importante pour notre vie que l’écologie de la planète. C’est à travers lui que nous existons, pensons, agissons, ressentons nos émotions ; c’est grâce à lui que nous sommes en lien avec notre environnement à chaque instant ; c’est en lui qu’émergent nos modes d’action, de pensée et même de création.
Ces fonctions corporelles représentent un potentiel de ressources dont les impacts sur la qualité de vie personnelle et professionnelle sont bien visibles dans de nombreux secteurs d’activité. Ce sont ces ressources et impacts que la pédagogie perceptive vous propose de développer et d’intégrer dans votre activité."
En tout cas c'est tout à fait sérieux du point de vue théorique : "De l’intelligence du corps à l’esquisse
d’une théorie de l’intelligence sensorielle", Hélène Bourhis. Sinon, voir Dany Bois, le fondateur de la pédagogie perceptive.
C'est un mouvement assez récent, qui à l'air de s'institutionnaliser. Je te laisse explorer, si la thématique t'intéresse.
En espérant avoir apporté un peu d'eau à ton moulin.
Merci pour cette touchante présentation. J'ai une formation en biologie/sciences cognitives et les problématiques du corps et de l'éthique me parlent. Faire attention et prendre soin, de soi, des autres.
Juste une référence en passant, qui me vient pour nourrir la réflexion sur l'idée de corps, de soin, de tact : le mouvement autour de l'"intelligence sensorielle", la somato-psychopédagie et des pédagogies perceptives et relationnelle (si tu cliques, il faut être patiente...) et du "toucher manuel de relation".
Ex. de réf. orienté formation pro : CF3P - Centre de Formation professionnelle en pédagogie perceptive. Je ne connais pas, donc vas-y avec des pincettes, mais de loin çà à l'air sain.
"La plupart du temps, le corps est abordé dans son « extériorité » ; tous les jours il doit répondre à des exigences et des rythmes qui valorisent sa fonctionnalité et son esthétique mais qui ne prêtent aucune attention à sa sensibilité.
Pourtant, la science (notamment la psychologie du développement et les neurosciences cognitives) met à jour son rôle central dans notre évolution : il est un « environnement interne » où se joue une écologie aussi importante pour notre vie que l’écologie de la planète. C’est à travers lui que nous existons, pensons, agissons, ressentons nos émotions ; c’est grâce à lui que nous sommes en lien avec notre environnement à chaque instant ; c’est en lui qu’émergent nos modes d’action, de pensée et même de création.
Ces fonctions corporelles représentent un potentiel de ressources dont les impacts sur la qualité de vie personnelle et professionnelle sont bien visibles dans de nombreux secteurs d’activité. Ce sont ces ressources et impacts que la pédagogie perceptive vous propose de développer et d’intégrer dans votre activité."
En tout cas c'est tout à fait sérieux du point de vue théorique : "De l’intelligence du corps à l’esquisse
d’une théorie de l’intelligence sensorielle", Hélène Bourhis. Sinon, voir Dany Bois, le fondateur de la pédagogie perceptive.
C'est un mouvement assez récent, qui à l'air de s'institutionnaliser. Je te laisse explorer, si la thématique t'intéresse.
En espérant avoir apporté un peu d'eau à ton moulin.
Dernière édition par soto le Sam 28 Jan 2017 - 9:33, édité 2 fois (Raison : bac+5, mais pas en orthographe... ;))
soto²- Messages : 2760
Date d'inscription : 07/12/2016
Localisation : Au delಠ(31)
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Merci soto pour ton message !
Je reconnais bien ma façon de voir les choses dans l'idée d' "environnement interne" (sous-estimé dans son impact sur la santé du patient).
En soins infirmiers, on se rapprochait du problème en abordant des choses comme le risque de "sur-médicalisation" d'une personne, le risque de tomber dans le "corps-objet" (où la personne est réduite à sa pathologie et à son fonctionnement biologique)...
J'ai toujours personnellement résumé ça ainsi : être objectif dans le traitement des problèmes de santé d'une personne ne suffit pas pour la soigner efficacement, il faut aussi savoir entrer dans son système subjectif. Parce que la douleur c'est subjectif, se sentir bien ou pas c'est subjectif... On ne peut pas faire abstraction de cette part de subjectivité, même si ce n'est pas forcément "logique", "scientifique".
Or, dans les services, dans la vraie vie... La subjectivité, on a pas le temps pour ça. Dans la parole, oui (ces réunions où tout le monde se gargarise de bientraitance...), mais dans les actes, non.
Je suis toujours aussi révoltée quand j'y repense.
En tout cas merci pour tes liens, c'est très intéressant !
Le moulin à eau a de quoi tourner avec ça
Je reconnais bien ma façon de voir les choses dans l'idée d' "environnement interne" (sous-estimé dans son impact sur la santé du patient).
En soins infirmiers, on se rapprochait du problème en abordant des choses comme le risque de "sur-médicalisation" d'une personne, le risque de tomber dans le "corps-objet" (où la personne est réduite à sa pathologie et à son fonctionnement biologique)...
J'ai toujours personnellement résumé ça ainsi : être objectif dans le traitement des problèmes de santé d'une personne ne suffit pas pour la soigner efficacement, il faut aussi savoir entrer dans son système subjectif. Parce que la douleur c'est subjectif, se sentir bien ou pas c'est subjectif... On ne peut pas faire abstraction de cette part de subjectivité, même si ce n'est pas forcément "logique", "scientifique".
Or, dans les services, dans la vraie vie... La subjectivité, on a pas le temps pour ça. Dans la parole, oui (ces réunions où tout le monde se gargarise de bientraitance...), mais dans les actes, non.
Je suis toujours aussi révoltée quand j'y repense.
En tout cas merci pour tes liens, c'est très intéressant !
Le moulin à eau a de quoi tourner avec ça
SolennMumu- Messages : 13
Date d'inscription : 25/01/2017
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Bonjour
Premièrement, bravo pour cette présentation, je me suis pas mal retrouvé dedans autant dans le parcours scolaire que dans le style d'écriture. Comme tu dis ce n'est jamais facile de débuter une présentation mais pourtant c'était très intéressant ^^
Enfin j'ai eu quelque chose qui m'a fait un peu réfléchir et qui a fait écho à mon vécu aussi c'est lorsque tu as parlé de ta première année de médecine où l'entraide et la solidarité n'avaient pas sa place dans les amphis.
Je crois, si j'ai bien compris que tu n'as plus essayé le système fac depuis c'est ça? Je me demandais, tu penses que c'est vraiment le système fac qui t'a dégoûté ou plus la médecine? (Doit y'avoir un peu des deux certes)
Car pour ma part pour avoir testé en post bac une Prépa Physique Chimie, une fac de chimie et une fac de psycho, les deux premiers sont beaucoup plus proches que les deux derniers. Et sur les retours que j'en ai eu, la médecine se rapproche davantage d'une Prépa. Dans laquelle moi aussi j'ai ressenti ce que tu décris (encore plus en fac de chimie même), apprends, recraches et pas de solidarité.
Alors, je vais pas dire que la fac de psycho est le paradis, en effet le système d'amphis est loin d'être le meilleur pour s'intégrer mais j'ai l'impression que le domaine de psycho fait que les élèves et les professeurs sont plus enclins à la solidarité.
Du coup ton avis m'intéressait là dessus
Premièrement, bravo pour cette présentation, je me suis pas mal retrouvé dedans autant dans le parcours scolaire que dans le style d'écriture. Comme tu dis ce n'est jamais facile de débuter une présentation mais pourtant c'était très intéressant ^^
Enfin j'ai eu quelque chose qui m'a fait un peu réfléchir et qui a fait écho à mon vécu aussi c'est lorsque tu as parlé de ta première année de médecine où l'entraide et la solidarité n'avaient pas sa place dans les amphis.
Je crois, si j'ai bien compris que tu n'as plus essayé le système fac depuis c'est ça? Je me demandais, tu penses que c'est vraiment le système fac qui t'a dégoûté ou plus la médecine? (Doit y'avoir un peu des deux certes)
Car pour ma part pour avoir testé en post bac une Prépa Physique Chimie, une fac de chimie et une fac de psycho, les deux premiers sont beaucoup plus proches que les deux derniers. Et sur les retours que j'en ai eu, la médecine se rapproche davantage d'une Prépa. Dans laquelle moi aussi j'ai ressenti ce que tu décris (encore plus en fac de chimie même), apprends, recraches et pas de solidarité.
Alors, je vais pas dire que la fac de psycho est le paradis, en effet le système d'amphis est loin d'être le meilleur pour s'intégrer mais j'ai l'impression que le domaine de psycho fait que les élèves et les professeurs sont plus enclins à la solidarité.
Du coup ton avis m'intéressait là dessus
Yuushi- Messages : 8
Date d'inscription : 28/01/2017
Age : 27
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
Merci Yuushi !
En effet, depuis la fac de médecine, je n'ai plus remis les pieds dans une fac (pas besoin). Mais la fac de médecine, c'est vraiment hyper particulier... C'est très similaire à une prépa, mais avec moins de moyens, et aucun suivi de la part des profs. L'éclate =')
Donc le système fac en lui-même, je ne le connais pas vraiment, au final. En soi, je ne suis pas contre.
Je comprends très bien ce que tu as vécu en prépa physique-chimie, du coup... Mon avis ? Je trouve ce genre de système d'apprentissage totalement crétin, limité, socialement destructeur, créaticide et générateur de souffrance. Le seul point éventuellement positif, c'est que ça peut permettre de développer la force de volonté sur le moment. Mais ce n'est que mon humble avis ^^
En effet, depuis la fac de médecine, je n'ai plus remis les pieds dans une fac (pas besoin). Mais la fac de médecine, c'est vraiment hyper particulier... C'est très similaire à une prépa, mais avec moins de moyens, et aucun suivi de la part des profs. L'éclate =')
Donc le système fac en lui-même, je ne le connais pas vraiment, au final. En soi, je ne suis pas contre.
Je comprends très bien ce que tu as vécu en prépa physique-chimie, du coup... Mon avis ? Je trouve ce genre de système d'apprentissage totalement crétin, limité, socialement destructeur, créaticide et générateur de souffrance. Le seul point éventuellement positif, c'est que ça peut permettre de développer la force de volonté sur le moment. Mais ce n'est que mon humble avis ^^
SolennMumu- Messages : 13
Date d'inscription : 25/01/2017
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
SolennMumu a écrit:Je trouve ce genre de système d'apprentissage totalement crétin, limité, socialement destructeur, créaticide et générateur de souffrance.
Je plussoie!
D'autant plus quand c'est ce qui permet d'accéder à un métier du secteur social! Les "élus" sont alors recrutés sur la base de leurs capacités à engranger un maximum de connaissances en un minimum de temps, et à batailler dans la jungle de leurs féroces congénères! Aucune sélection sur l'empathie, le sens de la psychologie, la capacité à aller chercher des causes profondes, etc...
Ayant pas mal déménagé, j'ai rencontré pas mal de médecins différents, et certains m'ont vraiment atterrée...
Invité- Invité
Re: Présentation de SolennMumu (j'assume ce titre chiant)
MerQuiBrasse a écrit:
D'autant plus quand c'est ce qui permet d'accéder à un métier du secteur social!
On est d'accord.
Un médecin doit avoir un esprit scientifique et une énorme capacité d'apprentissage, c'est incontournable. Mais un médecin qui n'a que ça, qui n'a pas d'intelligence sociale ou d'empathie par ailleurs, sera à mon sens un mauvais médecin. (Peut-être un bon chirurgien, à la limite... Quoique même : une opération, c'est un travail d'équipe).
SolennMumu- Messages : 13
Date d'inscription : 25/01/2017
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