Petit souci technique : où placer les yeux lorsque je parle ?

.

Mon regard bouge beaucoup. Va et vient dans tous les sens et croisé régulièrement le regard de l'autre afin de ne pas perdre le lien.

N'en es-tu pas triste, de ne savoir maintenir le contact visuel ?
Moi, j'en suis assez triste et dépité.
Je regarde de temps en temps l'autre, mais vraiment qu'occasionnellement - généralement durant la pause entre deux phrases ou lorsque je reprends du souffle - lorsque je suis en train de m'exprimer.
Comme si regarder l'autre influerait sur ce que j'accepterais d'exprimer.
Comme si communiquer plutôt que juste m'exprimer manquerait d'authenticité, pour être plus à me mettre à la place de l'autre.
Mais si je parle à l'autre de l'autre, que reste-t-il de moi dans ce moment qui est à mon sens censé être "commun", libre et plein de joie ?

Bof, non...

De toute façon, j'ai assez peu de conversation avec les gens, ou alors pendant des activités (genre en voiture, à table...)

Je peine à regarder dans les yeux, c'est ainsi.
On put créer le contact autrement. C'est l'essentiel.

Ce qui me peine vraiment c'est de ne pas réussir à créer le contact et entrer en communication.

Je me dis que justement, regarder dans les yeux durant la prise de parole serait en fait une manière de rentrer en contact bien plus "connectée" pour moi.
J'ai honte des sentiments et besoins qui me tourmentent, qu'ils soient d'ordre intime, sexuel, amoureux, affectueux, appréciatifs, heureux, je ne peux les montrer.
Je me dis que si je regarde autrui dans les yeux il, elle verra peut-être la tristesse refoulée, l'ennui éprouvé durant ce moment commun, la peur de n'être qu'une distraction et un coach face aux aléas de la vie.
En fait, je crains avec une peur assez vivante que l'autre ne se rende compte que mes paroles ne font que recouvrir des émotions que je ne peux montrer sans crainte de perdre ce contact.
Regarder quelqu'un.e dans les yeux et savoir que tout est dit serait une forme de communication que j'aimerais beaucoup et que j'associe pourtant à une vulnérabilité et une fragilité qui me terrorisent et me font me sentir bien seul.
Bon, après tout la vérité libérerait.
Je préfère pourtant une forme de simplicité commune à une authenticité seul, parfois.
La chaleur du contact et de la présence d'une connaissance, j'aurais peine à les remettre en jeu.
Donc je m'isole pour éviter d'éviter le regard, de peur de la solitude.
Je regarde la solitude dans les yeux.
« Quand tu regardes l'abîme, l'abîme regarde aussi en toi »
Nietzsche.
L'abîme, plutôt que les yeux des autres.
Where is the love, in this case ?

Tout ton corps exprime tes sentiments, pas que les yeux...

Effectivement.
D'ailleurs, il est question de 80 % de la communication qui passerait par le corps.
Peut-être réussir à s'exprimer aussi avec les 2 ou 3 % que sont les yeux par rapport à cette masse corporelle ( voire même pas tant ) serait la cerise sur le gateau, s'il s'agit, comme évoqué des "miroirs de l'âme" ?
Tu as de beaux yeux, tu sais ?
L'histoire de se noyer dans les yeux du/de la partenaire, d'y découvrir des mondes.

En fait, je me souviens du collège où certains "caids" demandaient aux autres de "baisser les yeux" face à elles et eux.
"Qu'est-ce que tu regardes/mates ? Tu m'cherches ?"
Et je ne leur demandais en rien un photo.
J'étais terrorisé.
Je voyais la contribution qu'est das "Augenlicht", la "lumière de l'oeil" lorsque je choisis consciemment de regarder et de (perce-)voir, et de "comprendre" et de "saisir" par le regard.
Je suis fasciné quant à cette compétence.
Et je pense à cette citation ou idée de ne regarder le doigt qui pointe, mais la lune vers laquelle il montre : quelque "chose" qui ne peut être saisi ou décroché ( comme la lune ou les étoiles, déjà morte depuis bien longtemps pour certaines, nous n'en verrions plus que les restes de lumière.
L'oeil permet une connexion avec cet univers, comme les autres sens avec la musique et ainsi de suite.
Imaginez un Beethoven qui composait, alors qu'il était déjà sourd, l'ode à la joie.
Voir avec les yeux, quel beauté ( beauté qui serait dans l'oeil de la personne qui observe ).


Exprimer tout cela, plutôt que juste les mots, en surface "visible"/"discernable par les sons/audible" du iceberg qu'est l' "âme".

Personnellement, si c'est un femme, je ne lâche pas le décolleté ...

Exprimer plutôt que communiquer en une forme de manquement qui quelque part "tue" l'autre que je ne saurais voir ?
Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
La "dé-couverte" en voile enlevé entre moi et le monde, comme entre le mort et la vie ( le voile funéraire - merci pour un poème à ce sujet, Vercors! ).
Regarder dans les yeux, quelle beauté dans une forme de coopération réciproque, en ce sens.

Maître Yoda, je me permets de remarquer que le décolleté me semble peut-être une manière de faire en sorte que l'autre - l'homme en face souvent - regarde ailleurs que dans les yeux, qui ne sauraient soutenir le regard du vis-à-vis.
Comme dans un tour de magie : mener le regard ou l'attention du public ailleurs que là où l'action se passe.
Agiter une baguette magique ou dire des "mots magiques" pour détourner l'attention de ce qui importe.
Des films comme "Now you see me", "the A Team" ( L'agence tous risques ) et "Who am I ?" explorent cet aspect.

j'ai beaucoup de mal aussi, si je regarde droit dans les yeux j'ai cette impression d'agresser ou de violer l'autre d'une certaine manière, ou c'est juste un moyen d'éviter un contact trop intime avec des gens qui ne le sont pas, par ailleurs si je regarde dans les yeux directement j'ai tendance à perdre ma réflexion, je me focalise sur l'autre en tant que personne physique, peu pas dire mieux

je jette des coup d'œil alors périodiquement, mais je ne fixe pas , j'ai remarqué que plein de gens font cela mai sil ya une parti culturelle

quand une femme vous plait en Allemagne elle vous regarde directement dans les yeux sans aucune gêne, le message est fonctionnel, très allemand, tu me plais "je te le dis" en quelque sorte

au japon les yeux baissés sont monnaie courante

dans certains cultures fuir du regard est vu comme un mauvais signe

faudrait creuser toussa

Ça t'arrive tout le temps avec tout le monde ?

Je me souviens que ça m'est déjà arrivé, mais juste avec quelques personnes.
Et plus j'y pensais et moins j'y arrivais. Parce qu'après ça devenait un défit, il fallait que je réussisse à maintenir le regard mais mes yeux commençait à piquer/larmoyer et j'étais obligée de détourner le regard.
Très chelou comme sensation. C'était pendant une période de fatigue aussi.

Plus facile à dire qu'à faire, mais essaie peut-être d'essayer de penser à autre chose (en dormant mieux, en te laissant divaguer dans tes pensées), parce que plus tu te concentreras sur l'idée que tu es en train de regarder quelqu'un dans les yeux, moins tu y arriveras.
(pour la plupart des gens et du temps, je ne remarque même pas que je regarde les autres dans les yeux au moment où je le fais)

.

Disons que dans la plupart des situations, je me sens à l'aise et je vois l'autre, on se voit, mais ça n'a rien de perturbant. Je pourrais les fixer longuement sans ressentir aucune gêne.
Par contre, s'il y a une gêne et que je me fixe l'objectif de la dépasser, je n'y arrive absolument plus, et ça empire à chaque coup d’œil.
Du coup je me dis que le fait que tu en fasses un problème général ne peut qu'aggraver ta difficulté.

.

Sur tous les sujets ?

Ou c'est vraiment une question d'intimité partagée ?

.

Que ton intensité les crame ?  
Mais tu ressens cette intensité en permanence ? Dans le quotidien j'imagine que tu dois aborder plein de sujets/thèmes pas trop intenses, si ?

Les gens ont quand même peut de chance de te mettre à nu dans un regard, même s'ils essayaient. Tu leur accordes sans doute un pouvoir qu'ils n'ont pas, on ne se lit pas les uns les autres si facilement, juste avec un regard.
Tu ne vas pas fondre, et ils ne fondront pas non plus, si tu les regardes.

0:25 pour cette première vidéo,

et



je suis intéressé par le fait que sont "changés" les yeux de quiconque est "possédé.e" dans les films.
Je suis intéressé et fasciné.
Je veux pouvoir communiquer les ténèbres en moi, les mettre en lumière vers les autres, pour être heureux avec les autres, plutôt que "contre" elles et eux et seul au final.
D'où la fin aussi de ces histoires et narration que nous nous racontons à "créer" de toutes pièces ces perversions narcissiques, à défaut de savoir regarder l'autre dans les yeux face à toutes ces souffrances qui l'accablent.
L'amour vient à bout des ténèbres par la lumière et par la patience et la compréhension.

Excuse-moi, mais je n'ai pas compris ce passage:

PJ a écrit:Si le prix à payer pour un semblant de réciprocité est une intimité quant à l'authenticité des sentiments du moment, au moins je peux vivre en communauté, même si je sais que la vérité apporterait davantage.
En fait, je ne veux ressentir par le regard de l'autre ce que je sais de moi : que je m'ennuie avec ce vis-à-vis, comme avec tous les autres.
Lui/elle ne s'en rendra pas forcément compte, mais moi je le verrai miroité dans ses yeux.

Est-ce que tu pourrais reformuler s'il-te-plait ?
Qu'est-ce qui te permet de vivre en communauté, et qu'est-ce que tu aimerais en réalité ?

edit: j'avais pas vu la fin du deuxième post. Tu me perturbes, j'ai pas réfléchi.
Que l'autre ne saurait supporter de voir certaines choses qui t'habitent ? Et que tu as besoin d’être accepté avec celles-ci ?

.

Ah, oui d'accord.
Oui c'est embêtant.

Tu es très exigeant avec toi-même.

D'où vient ton avatar ?
https://www.zebrascrossing.net/t667p475-vos-avatars#1225564
Si tu veux, tu peux l'exprimer ( le communiquer, le montrer ) ici.
Je serais curieux
D'autant que je ne vois pas les yeux du personnage, je trouve que cela rentre dans le sujet, d'une certaine facon.

Et si j'observe les autres lorsqu'ils,elles parlent, il s'agit pour moi d'apprendre comment ils,elles font pour me regarder dans les yeux en le faisant, au-delà de la gêne.
Lier la gêne uniquement à une peur de l'attirance - par rapport au sexe opposé dans les situations que je connais - me semble manquer quelques éléments qui m'importe pour vraiment comprendre de quoi il en retourne au final.
"Exigeant" ?
J'aime l'ordre selon lequel tout est là où j'y accorde de l'importance.
Je vois de la beauté dans la simplicité, or en manque cruellement à communiquer ET à regarder l'autre : deux mondes se rencontrent et ne font plus qu'un, alors même que je suis déjà perdu à chercher à comprendre l'univers en moi pour commencer.
Je préfère une transition douce entre un monde et l'autre, plutôt que des heurts.

Bon, est en rapport indirect l'EMDR.
Voici donc les sujets sur ZebrasCrossing lancés quant à cette technique.

Je n'ai pas forcément de réponse mais ça me fait plaisir/rire de tomber sur ce sujet car tu n'imagines même pas le nombre de fois où je me suis posée la question ahahahah

Donc à défaut de réponse j'apporte mon témoignage

Avec les gens qui me connaissent trèèèèès bien (ma famille quoi) j'ai une relation "indirecte", c'est à dire que je parle en fixant mon regard ailleurs, comme ça je peux me concentrer et réfléchir

Mais en société... eheheheh
Là est le gros problème
Si je faisais ça, les gens penseraient que je n'écoute pas
Du coup je me retrouve dans une situation bizarre où quand quelqu'un me parle en me fixant dans les yeux, je me concentre tellement sur le fait de maintenir son regard et d'envoyer des "signaux d'attention" (d'empathie, pour pas faire peur avec mon regard sérieux) que je n'écoute absolument pas !

Le pire c'est en cours. Quand je pose une question à un prof, et qu'il soutient mon regard, je suis tellement stressée/concentrée sur ma manière de le regarder que tout s'assombrit autour de moi, je ne vois plus rien à part ses yeux, et finalement je ne sais absolument pas ce qu'il raconte

Finalement j'ai l'air de quelqu'un de sympa... mais je n'écoute rien

Bref, tout ça pour dire que c'est galère ahah mais tu n'es pas seul