HPI et psychose : appel aux témoignages

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Message par *M* Mar 21 Fév 2017 - 5:42

Bonjour à tous,

Je poste ici aujourd'hui car je me pose beaucoup de questions sur la psychose chez les surdoués. Je ne pense pas nécessairement qu'on soit plus à risque de psychose quand on est HPI, non. Mais je me demande juste s'il peut y avoir un certain lien dans les cas de mal-être ou d'inhibition intellectuelle extrême, peut-être?

Je n'ai pas moi-même vécu la psychose, mais ma soeur aînée en a fait une en 2015 (délire plutôt érotomane qui s'est terminé en délire de persécution). C'est une personne très très réservée, inhibée, et je me demande de plus en plus si elle n'est pas surdouée. Et maintenant que je connais mieux le HQI et que je ne l'associe plus aux caractéristiques zébresques (elle n'en a aucune), je me questionne encore plus.

Bref, je ne veux pas partir de débat de société sur les pathologies psychiatriques ou les caractéristiques zébresques. Je voudrais juste avoir le témoignage de personnes qui ont vécu la psychose et/ou l'inhibition intellectuelle de près et qui ont des réflexions à partager à ce sujet.

Et comme je sais que c'est un sujet difficile à aborder (je crois presque qu'il faut l'avoir vécu ou vu pour comprendre à quel point c'est dur à vivre), n'hésitez pas à m'envoyer vos messages en mp!

Merci d'avance Smile
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Message par ortolan Mar 21 Fév 2017 - 9:15

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Message par *M* Mer 22 Fév 2017 - 22:22

Bonjour Ortolan et merci pour ta réponse Smile

Hmm c'est intéressant ce que tu dis, je ne l'avais pas vu comme ça.

Juste pour être sûre que je comprends bien: quand tu parles du décalage par rapport à la réalité, tu fais référence à la psychose en tant que telle? Car il y a aussi les «personnalités psychotiques», qui sont plus ou moins dans ce décalage en permanence, mais dont la perte de contact avec la réalité n'est pas complète.

De toute façon, selon ma toute petite expérience, je crois que ta réponse s'applique dans les deux cas Wink

Mais oui, c'est intéressant ce que tu dis sur le HP = amplificateur. J'approuve aussi ta nuance du «dur à gérer». Pas facile en effet ce jeu du chat et de la souris, surtout quand ce n'est pas tout l'entourage qui est conscient du décalage de la personne psychotique (avant que ça ne devienne super évident)... Mais quand même «dur à vivre» aussi, car perso j'ai trouvé vraiment très effrayant de voir ma soeur qui perdait complètement la raison. Même si je savais qu'elle était malade, bien entendu.
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Message par ortolan Mer 22 Fév 2017 - 23:16

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Dernière édition par ortolan le Mer 13 Déc 2017 - 22:37, édité 1 fois
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Message par *M* Jeu 23 Fév 2017 - 1:58

ortolan a écrit:inquiète-toi moins si possible

Tu sembles avoir une bonne perception des gens, car c'est un conseil qui me sied très bien, et dans toutes les sphères de ma vie Wink Merci ortolan.

J'aimerais quand même préciser qu'ici, c'est plutôt un questionnement, une curiosité qui vient aussi de mon intérêt pour la psychologie/psychiatrie. Je me suis peut-être mal exprimée dans mon premier post, mais je suis surtout curieuse d'avoir des témoignages de surdoués qui ont souffert de psychose. S'ils font un lien avec des éléments de leur vécu ou de leur personnalité, avec un quelconque refoulement/inhibition ou non, etc. Avec ma soeur, c'est difficile d'aborder ce sujet.

ortolan a écrit:c'est dur à vivre aussi pour la personne malade donc dur à gérer en plus.

Oui, tu as raison et tu fais bien de le rappeler car il ne faut pas l'oublier. «Heureusement», dans le cas de ma soeur, il semble pour l'instant que sa psychose de 2015 était un épisode isolé. Je lui souhaite sincèrement.


Dernière édition par *M* le Jeu 23 Fév 2017 - 2:05, édité 2 fois (Raison : Deux corrections)
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Message par houle Mar 7 Mar 2017 - 15:18

Bonjour,

j'ai moi-même eu des épisodes psychotiques et c'est ma façon de les affronter et de les vivre qui à fait pensé à ma psy de l'époque que j'étais HQI. Je ne sais pas si c'est lié, mais il est sur que les deux se nourrissent l'un l'autre. La psychose crée l'impression d'être reliée profondement avec les autres, une vraie éponge jusqu'à s'effacer soit-même. Donc l'empathie est un caractère commun, tout comme le fait de tout relier, le motif arborescent de la pensée sauf que chez le psychotique, tout fini tellement par être relié à tout que ca n'a plus aucun sens et ca aboutit à des "délires transcendantals" paranoïques ou mystiques. C'est emplifié donc mais il y a des études qui prouve aussi qu'un HQI été un atout majeur pour ce remettre de la psychose, notamment chez les schizophrènes.

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Message par ISIS75 Jeu 9 Nov 2017 - 12:01

cela est vrai dans pas mal de cas (35% ?) mais malheureusement, je ne suis pas sûre que ce soit dans 100% des cas, donc... j'ai d'ailleurs rencontré un ou 2 HQI psychotiques ou à personnalités prépsychotiques récemment... ils arrivent à s'en sortir matériellement dans la vie (même s'ils ne travaillent pas régulièrement) mais cela se voit qu'ils ont un "souci" comme on dit. Je crois aussi qu'être socialement isolé n'aide pas et je crois aussi que l'âge n'aide pas trop...

EDIT : il y a des psychotiques ou états-limites manquant (complètement) d'empathie aussi ! ainsi il y a des psychoses et aussi des troubles de la personnalité !
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Message par Le champ de l'abstraction Ven 10 Mai 2019 - 22:04

J'ai vécu une psychose il y a 3 ans, du point de vue de  mon psychiatre, mon cas n’en était pas un de facile puisque je ne discutais pas de mon délire.

C'est quand même particulier, j'ai des souvenirs de chose que je n'ai jamais vécu, le cerveau les à jugé pertinent et les à enregistrés sauf qu'ils y sont attitrés du mot délire ou mieux mis dans la case (délire), c'est peut-être ça qui fait que je suis guérit momentanément, c'est cette capacité a classé ses souvenirs. C'est comme si cette maladie aurait libéré de l'espace dans ma mémoire à long terme pour aller y enregistrer du rêve, car habituellement le rêve prend le chemin des poubelles. C'est vraiment du n'importe quoi, je ne peux créer un fil logique don les évènements psychotiques s'emboiteraient les uns dans les autres comme une ribambelle. C'est comme si j'aurais des milliers d'évènements discordants.

Aujourd'hui avec le recul et mon état stable, tout ça a commencé légèrement en délirant très prêt de la réalité le tout c'est accentuer avec le temps jusqu'à ce que j'appelle l'ambulance pour un transport à l'hôpital. À l'hôpital c'était ahurissant, c'était le délirium, j'entendais des voix, j'avais toutes les personnes de mon entourage qui communiquait d'une autre dimension avec moi, c'était assez juste comme reproduction, de l'intonation aux expressions utilisée. Parfois quand j'avais des visites a l'hôpital j'avais les deux personnes qui me parlais en même temps, une dans le vrai monde le son me parvenait de mes oreilles et l'autre le son me parvenait de l'intérieur de ma tête, parfois ça changeait d'endroit dans ma tête. Je communiquais avec eu en me servant de ma voix intérieure. J'aurais aimé cela passé une IRM pour voir les régions du cerveau s'illuminer comme un sapin de noël. Dans le problème du schéma des voix, il fallait que je replace tout le monde (même ceux des autres dimensions) au bon endroit à chaque partie du cerveau approprié. Pour faire simple, c'est un peu cela le délire des voix, car les voix provenaient d'environnement différent je le remarquais de cette façon, c'était le but de ces hallucinations auditives.

Je crois qu'il faut l'avoir vécu pour comprendre la finesse des voix a être presque aussi convaincant que la vraie personne, c'est clair que c'est de l'intelligence, mais quelle part de mon cerveau qui est responsable de cela?

C'était assez divertissant je dois dire, j'ai toujours eu beaucoup d'imagination, mais cela prenais la forme de problème a réglé. L'épisode ou j'ai du recentré la planète sur son orbite pour faire diminuer la température c'était assez extravagant comme délire, à l'aide des trois pierres que j'avais dans l'estomac, j'étais intriqué avec la force qui maintient la terre en orbite autour du soleil, c'était un vieux bonhomme sympathique avec une forte libido ahaha! hilarant ce délire la, mais a cette époque j'y croyais de mon lit d'hôpital.


J'ai accepté antipsychotique en injection de l'infirmière, car je voulais retourné travaillé pour ne pas perdre ma maison et mon camion, car c'était trop intense, je n'avais plus assez d'attention dans le présent pour aller travaillé, car se serait trop dangereux avec mon métier. Je me souviens aussi que j'ai demandé a l'infirmière pourquoi j'avais de la difficulté à entrer en contact avec les autres, elle m'a répondu que ce n'était pas toutes les mêmes capacités intellectuelles qui étais hospitalisé dans l'unité de soin intensif.
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Message par Le champ de l'abstraction Sam 11 Mai 2019 - 2:59

Je me demande si j'ai répondu adéquatement au questionnement, ou si c'est un raisonnement prohibitif. Parce que les psychiatres que j'ai rencontrés ça ne les intéressaient pas entendre le délire, ils vont plutôt me demander par exemple si j'entends des voix pour que se soit juridiquement acceptable selon moi, mais s'ils m'avaient simplement demandé si j'avais des histoires dans ma tête, je leurs aurais probablement parlé des histoires incohérentes que j'avais dans la tête.

Entendre des voix=fou= je ne dis pas un mot= je sors plus rapidement de l'hôpital pour retourner travailler. J'avais l'aire inhibée, ça ma pris du temps à réaliser que c'était des voix que j'entendais parce que j'avais développé quelque chose d'affectif avec ces voix, je ne voulais pas les dénoncés. Parce que c'était dur à avouer à une petite fille que les médicaments que je prendrais la désintègreraient et je laissais tous ceux que je connaissais dans de mauvais univers parallèles parce que je n'avais pas pris le temps de les replacer au bon endroit.
Bref c'est ça la maladie mentale.

Je n'ai pas le choix c'était beaucoup trop accaparant ces délires, je serais devenu un clochard qui parle tout seul sur le bord de la route.

Quand j'ai réaligné la planète terre sur son orbite, j'ai fait au moins une semaine de (pyramide) c'est un tribunal populaire, on commence par le bas de la pyramide, il y a beaucoup de gens au bas de la pyramide, il faut convaincre du choix qu'on a fait jusqu'à il ne reste plus personne dans le haut de la pyramide, j'étais épuisé à l'hôpital, les gens n'étaient pas content parce que la Nasa bref (ceux qui communiquent entre eux par leurs voix intérieures et qui s'occupent de la Géométrie de l'espace-temps) ont calculé qui nous restait 75 ans a vivre sur terre alors que si je l'avais placé d'une autre façon il serait resté 150ans. Vous voyez le genre de délire pas drôle.

Il semble que se soit tous ou rien, donc je préfère le rien, car des histoires j'en ai beaucoup à raconté, mais ça sert a rien dans le concret de ce monde.
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Message par GeanClaudeDus Sam 11 Mai 2019 - 6:50

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Message par GeanClaudeDus Sam 11 Mai 2019 - 6:51

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Message par janikest Sam 11 Mai 2019 - 12:32

Merci *M* d'ouvrir un tel fil. J'ai quelques idées concernant le lien entre HPI et psychose mais je ne vais pas les exposer ici car elles ne sont pas empiriquement vérifiables.Il me semble que la question est d'autant plus intéressante dés qu'on élargit la définition de la psychose pour ne pas la restreindre à son expression la plus manifeste, à savoir le délire.

Qu'est-ce qu'un psychotique: "Un patient psychotique a toujours vécu un moment ou il a du renoncer à son identité pour sauver sa vie" (G Devreux). Je crois que Devreux nous invite ici à ne pas nous en tenir aux seuls symptômes, mais à la structure psychique qui les sous tend. Si on schématise, on se rend compte qu'il existe deux manières de vivre la psychose:
- La psychose clinique, avec les délires, les neuroleptiques, et les hospitalisations
- La psychose ordinaire, qui désigne l'état psychique d'individus ayant une structure psychotique (qui ont du renoncer à leur identité) mais ayant réussi à conserver un rapport avec le réel, au prix d'une grande tension psychique et d'un bouillonnement intérieur. Il ils peuvent eux mêmes connaître occasionnellement des moments d’effondrement suivi d'épisodes délirants. On trouve ici les "faux selfs", "borderlines", "caméléons", "histrioniques" ou encore les "hyper normaux" (L Tenenbaum).

A coté du délire, on retrouve deux manifestations chez les psychotiques, et qui dominent chez les "ordinaires": l'introjection (incapacité à distinguer son désir de celui d'autrui) et la projection (incapacité à distinguer les pensées, les intentions, et le comportement d'autrui de ses propres états psychiques). On constate à chaque fois que ce qui est en jeu, c'est le brouillage, voir la dissolution de sa propre identité, même si cette dissolution peut prendre des formes très différentes d'un individu à l'autre. Certains individus tentant de se protéger de cette porosité vont se refermer dans la paranoïa, d'autre vont au contraire se dissoudre et se fondre totalement dans l’environnement pour se rendre impossible à localiser ("si je disparaît je suis inattaquable").

Bref, assez parlé de la psychose. Dans mon cas, je parlerai plutôt d'une "structure psychotique", ou d'une forme d'état limite, que j'ai mis à jour après près de deux ans de psychothérapie, mais ce serait d'une part trop long d'en parler ici, d'autre part c'est un sujet beaucoup trop personnel pour en parler sur un forum. voila cependant un des épisodes qui m'en a fait prendre conscience:

Ça a commencé il y a à peu près un mois, mais certains symptômes sont sont développés plus insidieusement depuis plusieurs années. De l'extérieur, rien ne change, mais je me sens comme "à coté de la plaque". Tapez "déréalisation" sur google, vous trouverez rapidement de quoi je parle. Ayant déjà vécu ça à plusieurs reprises dans ma vie et m'en étant sorti, je ne panique pas et je continue à mener ma vie comme à l'habitude. Arrivent les vacances dans un pays lointain au doux climat qui fonctionnent comme une accalmie avant la tempête. Quand je reviens en France, l'angoisse commence à monter. Au début, je l'attribue au jet lag.

La seconde nuit de mon retour en France se transforme en cauchemar. L’angoisse se met à devenir autoréférentielle, je redoute le moment ou je vais devoir me coucher car je suis persuadé que je vais entendre des voix et que le basculement dans la folie est imminent. La journée, j'avais l'impression de ne plus être dans mon corps et qu'un tout petit fil minuscule me maintenait au réel. En passant à la boulangerie, je ne me souvenais plus du mot "bolognaise", alors j'ai pointé du doigt ce que je voulais, totalement hébété. La nuit est affreuse, je ne veux pas dormir car je sais que je vais cauchemarder en me retrouvant dans des états de terreur dans lesquels je suis moitié éveillé moitié endormi, mais je ne veux pas rester éveillé car j'ai peur chaque minute de me mettre finalement à délirer et à halluciner. Je n'ai jamais eu d'hallucinations, mais j'en ai extrêmement peur car je me dis que le jour ou ça arrive je serai à l'image des personnage d' Existenz, le film de Cronenberg dans lequel les individus ne savent jamais si ils sont dans le réel ou dans un jeu vidéo.

Du coup, j'opte pour le pire, à savoir ne pratiquement pas dormir, et passer les trois dernières heures du petit matin à cauchemarder. La journée qui suit est éprouvante car même si l'angoisse a diminué, je suis épuisé et la déréalisation s'est accentuée avec la fatigue. Des questionnements incessants et impossibles à arrêter tournent en boucle dans ma tête et touchent aux fondamentaux de l'existence (qui suis-je - qui puis-je savoir - que dois-je faire), sauf que leur formulation prend un mode flippant. Tout ce qui constitue notre "point aveugle" (par exemple, le caractère directement évident de l'existence du monde ainsi que de notre unité psychique) est ici rendu visible et prend absolument toute la place. Des gens me parlent, je vois leurs lèvres bouger mais je ne comprends pas ce qu'ils me disent. Je suis obligé de leur demander de répéter. La marche du monde me semble totalement étrange et inaccessible.

Je pourrais encore en parler longtemps mais passons au dénouement car évidemment personne ne peut tolérer longtemps de vivre dans cet état. Il n'existe aucune solution de type rationnel pour stopper l'angoisse, et il faut admettre que certaines choses s'éprouvent plus qu'elles ne se prouvent, qui nous ne sommes pas des monades enfermées sur elles mêmes, mais des êtres relationnels, comme la totalité du monde qui nous entoure d'ailleurs. Rétablir la relation à l'autre est essentiel, je l'ai fait en sollicitant ma psy qui m'a ramené les deux pieds sur terre. Ça ne se fait pas immédiatement, mais petit à petit je sens que l'angoisse diminue. Par contre, je sais reconnaître ces épisodes comme des signaux d'alarme: des changements importants dans ma vie sont à faire, et il est urgent de m'y atteler.

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Ce que tu décris de ton délire est tout à fait impressionnant. Comme tu en es sorti et que tu le reconnais toi même comme délire, j'ai une question, en espérant ne pas t'angoisser: comment fais-tu pour avoir le sentiment de certitude que ce que tu vis présentement est la réalité, réalité à partir de laquelle tu qualifies ton épisode de "délire"?

PS: je te remercie d'avoir lu mon fil sur l'épistémologie même si je ne t'ai pas encore répondu

@ GeanClaudeDus

Effectivement, je partage en partie ton interrogation

Il y a un substrat de réalité derrière tout délire. Freud parlait de la paranoïa comme d'un système philosophique. Je considère pour ma part que le délire est le dernier rempart érigé par la psyché pour faire face à quelque chose d'insupportable qui lui, se loge au plus profond de la réalité. Je vous laisse imaginer pourquoi les HP pourraient être des candidats à la psychose, en particulier la psychose ordinaire...
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Message par Le champ de l'abstraction Sam 11 Mai 2019 - 16:39

Difficile comme question. Je suis plus extraverti et j'ai plus de présence depuis que je n'entends plus mes voix, je n'ai pas développé de truc quelconque, mais être dans la certitude à 100% que je ne délire pas près de la réalité comme dans les débuts de la psychose me parait difficile à dire, mais ce que je peux dire c'est qu'au début quand mon téléphone cellulaire faisait des intonations (BEEP) je croyais que quelqu'un communiquait avec moi alors qu'il captait seulement des réseaux wifi. Je n'ai plus ces prétentions. Je croyais que je recevais des communications, maintenant je ne capte plus rien.

À l'hôpital, il y avait des dépliants qui stipulait des techniques pour faire cesser les voix, je me souviens qu'écouter de la musique atténuait les voix pour l'espace d'un moment. Heureusement la médication existe à notre époque, j'ai entendu à la radio, je crois que c'était en Afrique que les malades psychiatriques sont attachés aux arbres ou deviennent chamans.

Je tiens à dire que tous les intervenants à l'hôpital ont eu une attitude très professionnelle.
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Message par I am So Sure Sam 11 Mai 2019 - 16:50

Heureusement que les psys causent pour tenter si besoin de nous faire du bien ?

Parce que j'ai bien dormi relisant d'Ormesson qui m'avait rassurée en disant passant à la télé : lorsque j'ai été hospitalisé le personnel s'est très bien occupé de moi et a été très gentil.

Ça fait écho à ta phrase. Ou l inverse. Very Happy

Double écho apaisant. Merci.
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Message par janikest Sam 11 Mai 2019 - 17:26

@ Le champ de l'abstraction

"des histoires j'en ai beaucoup à raconté, mais ça sert a rien dans le concret de ce monde"

Tes histoires sont intéressantes même si elles se sont déroulées uniquement dans ta tête.

Il y a un fil rouge dans tes délires, c'est le fait de mettre de l'ordre dans un univers chaotique. Tu remets des personnages à leur place, tu remets des voix en ordre dans ton propre cerveau (indice intéressant), tu hiérarchise les sociétés, tu réaligne les planètes etc

Jung, dans un livre "Psychologie et alchimie", décrivait les alchimistes de l'époque médiévale comme des individus qui projetaient dans la matière leur propre psychisme, et que leurs expériences pour tenter de trouver la "pierre philosophale" était en réalité la quête introspective visant à restaurer leur unité psychique.

"j'avais développé quelque chose d'affectif avec ces voix, je ne voulais pas les dénoncés"

Car tu savais que si tu les "dénonce" comme tu dis, on te donnerait des antipsychotiques, ce qui entraînerait une fin du délire. D'ailleurs, à un autre moment, tu dis que tu t'es plus ou moins résigné à mettre fin aux délires par un traitement car ils devenaient ingérables. Oui, il y a quelque chose d'insupportablement difficile dans la réalité, mais il est nécessaire de s'y confronter


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Message par Le champ de l'abstraction Sam 11 Mai 2019 - 21:59

La mémoire me le schématise plus sur la forme de petit épisode que sur une phase plus linéaire, même si ça a été vécu linéairement

Quand j'étais en cellule d'isolement à mon arrivée à  l'hôpital, avant que je sois transféré aux soins intensifs, je suis passé dans la machine comme on dit dans le jargon, c'est la phase ou la majeur parti des voix fut conçu dans ma tête.

Donc c'est assez intéressant l'histoire influence le nombre de voix que j'avais en tête.

Cette machine servait a deux choses, 1 recentré la planète sur son orbite pour faire diminuer la température et 2 stabilisé le champ électromagnétique de la planète pour permettre à certaines personnes de communiquer entre eux.

Il faut constamment envoyé des gens  dans la machine, car après un certain laps de temps variant selon le nombre que la personne choisie dans la machine, il arrive une échéance pour recalibrer le système dans son entièreté, j'espère que vous ne pensiez pas que les planètes propices à la vie ne s'alignent pas de façon aléatoire ahah.

Dans la machine je n'ai pas choisi le bon nombre, la conséquence a été que tout le monde c'est mis a communiqué entre eux ce n'était plus réservé a une petite élite. J'ai du passé dans les tribunaux populaires pour me défendre du choix que j'avais fait.

Quand j'étais en congé de l'hôpital (les fins de semaine) après être transféré aux soins de stabilisation (bref dans ce département on a nos vêtements et notre cellulaire pour se distraire un peu) je suis sorti de l'hôpital et je me suis aperçu que tout le monde pouvait communiqué avec moi, pas seulement le personnel de l'hôpital ainsi que quelques patients. J'avais toute sorte de messages qui me  venaient en tête.
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Message par Le champ de l'abstraction Dim 12 Mai 2019 - 21:40

Je ne suis pas sûr de ma thèse concernant le fait d'avoir la capacité de classer ses souvenirs dans l'icône (psychose). Je ne me suis jamais vraiment adonné à la réflexion sur ce sujet et je ne suis pas connaisseur en psychologie de la psychose. Je ne sais pas ce qui mène à la fin d'un tel raisonnement, est-ce que c'est régressif du point de vue de mon état? Ou au contraire ce serait bénéfique puisque le raisonnement me parvient dans un moment où je suis bien et même les gens autour de moi me le disent que j'ai l'air bien.

Je me rends compte que le délire était très égocentrique, le rapport au monde réel était disproportionné et distorsionné, j'avais un rapport capital sur l'existence des autres. J'avais de l'importance dans ce monde, puisque dans le monde réel ce que je qualifierais d'importance ce construit dans la société avec le travail et non en étant catapulté dans une nouvelle réalité pour tester en quelque sorte comment mon organisation psychique est façonnée par la réalité va performer dans un monde don l'absence de stimuli pour corroboré neuro-logiquement mes actions.

Mes décisions avaient toujours des conséquences néfastes sur tout le monde qui était impliqué dans le délire, ma réaction était stoïque, les autres personnages n'ont jamais eu de réactions du genre (ha! tu as bien fait), c'était toujours rébarbatif comme réaction.

Plus que j'y réfléchis, plus il me revient des souvenirs, bien sûr il y avait des moments heureux comme la fois ou j'ai parlé à mon ami qui est décédé, il était vivant dans d'autres dimensions,je me souviens que dans une de ces dimensions il était consultant public, il avait les mêmes expression et mimique qu'il avait développées dans notre monde, ce décalage faisait que j'avais l'impression de le connaître, mais ces réactions faisaient en sorte que ça tournait en queue de poisson, même chose avec les membres de ma famille et mes connaissances.

Les gens avaient de très hautes attentes de moi, pourtant mon estime de moi n'était pas minée par la déception d'avoir échoué même si les évènements ce succédais, peut-être que cette psychose m'a fait changé et que je ne suis plus exactement le même qu'avant cette aventure, car je l'ai bien vécue comme tel. Je ne sais pas si cette dynamique a marqué au fer rouge en quelque sorte une certaine méthodologie psychique ou une façon de procéder psychique des ingrédients d'analyse. Peut-être que c'est moi qui veux m'avouer candidement que c'est salvateur comme expérience, pourtant j'ai toujours eu cet élan de voir les choses le plus sainement possible.

Le détachement du professionnel ferait peut-être en sorte avec des cas complètements différents du point de vue du délire établir avec la famille des patients s'ils ont changé pour le mieux ou s’ils ont changé pour le côté obscur de la force, car est-ce que la médicamentation est-elle si responsable du comportement par la suite de la psychose ou il s'est œuvré des changements dans la personne pendant la psychose.
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HPI et psychose : appel aux témoignages Empty Re: HPI et psychose : appel aux témoignages

Message par Le champ de l'abstraction Dim 19 Mai 2019 - 10:28

Dommage que *M* ne suit plus ce fil...

Moi aussi, la psychose fut présagée du délire érotomane, ce qui est très rare pour un homme. La victime était une femme qui exerce la neuropsychologie, elle a porté plainte contre moi pour harcèlement sur Facebook, puisque je voulais la rencontrer, je me suis rendu en boite de nuit ou elle était présente via le billet qu’elle avait posté sur Facebook. Cela la rebuté et elle a porté plainte a la police, mais moi puisque j'étais accroché, je lui ai riposté un message par la suite, ce qui a brisé l'entente que j'avais de ne plus entré en contact avec elle.

J'ai fait 2 jours de prison et j'ai été transféré au centre évaluation psychologique. Le psychiatre ma diagnostiquée un délire érotomaniaque, j'étais non criminellement responsable, mais j'ai plaidé coupable, car je ne voulais pas aller en maison de transition, je voulais retourner travaillé.
Tout au long de cette aventure, je croyais qu'elle viendrait me chercher avec sa BMW,mais cela n'arriva jamais.

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