En passant, j'ai vu de la lumière ...

Bonjour à tous,
Je viens ici sur la pointe des pieds : je ne suis pas zèbre, mais je pense que mon fils de 21 ans en est un. Alors je viens sur ce forum pour mieux comprendre son univers. Je suis passionnée par tout ce que je découvre de ce monde que je connais si mal. Lorsque je serai moins intimidée, peut-être oserai-je vous demander des conseils, pour la simple moldue    que je suis : il n'est pas toujours simple de cerner vos attentes, et je me sens parfois si maladroite avec les zèbres, détectés ou pas, de mon entourage !

Welcome!

Ose donc ! Personne ne te mangera (enfin gaffe quand même si tu as des bonbons dans les poches, on sait jamais...)

Merci Tartiflette !

Peut-être peux tu aussi proposer à ton fils de nous rejoindre ?
En tout cas, bienvenue par ici et n'hésite pas à poser des questions, en sachant tout de même que nous restons tous différents ! Tu auras autant de réponses différentes que d'individus. Etre zèbre ne signifie pas que nous sommes tous les mêmes...

Mark Larx a écrit:Etre zèbre ne signifie pas que nous sommes tous les mêmes...

Exact, même si nous partageons des troncs communs d'intensité variable.
Comme des fleurs : on a tous une tige, tous des pétales et des structures internes et des méthodes d'extractions de nutriments assez similaires, mais je met au défi quiconque de dire qu'une tulipe, une chrysanthème, une fleur de cerisier ou un pétunia sont quatre fois la même chose.

Sur ce, n'hésite pas à poser toute les questions qui peuvent te passer par la tête, y compris les plus saugrenues !

Pour mon fils, j'y vais doucement, j'ai parlé de la douance, je lui ai donné quelques liens... J'ai lu "Trop intelligent pour être heureux" et l'ai laissé à sa disposition...
Zèbres ou pas, nous sommes tous différents, certes, mais certains plus que d'autres
En tant que non HP, j'ai par exemple du mal à évaluer ce qui, chez un zèbre, relève de la solitude choisie ou de la solitude génératrice de souffrance.
Je vais poursuivre ma lecture (copieux, ce forum !) avant de vous faire part de toutes mes interrogations. Merci pour votre accueil !

Salut et bienvenue !
Qu'il soit zèbre ou pas, qu'a-t-il comme "problème" dans la vie ? La solitude par exemple ?

C'est un geek solitaire, il a un copain avec qui il ne communique que par ordinateur interposé alors qu'ils habitent dans la même ville, sinon, pas d'autres relations, y compris sentimentales. Dans ses études et son boulot, il parvient à donner le change, ça se passe assez bien mais parce qu'il se force à communiquer, il répugne aux relations sociales. Dans la famille proche, il semble plus à l'aise mais déteste être dérangé dans ses habitudes et passe la plupart du temps dans son "terrier". Il me paraît plus sûr de lui que plus jeune, il est passionné par ce qu'il fait, il plaisante volontiers, mais je ne sais pas  s'il souffre de sa solitude, il est bien trop secret pour aborder ce genre de conversation ... Je le sais aussi très sensible, mais il le montre peu. Je le pense zèbre, parce qu'il y en a dans la famille de son père et dans la mienne, qu'il a appris à lire tout seul, que petit il ne s'intéressait qu'aux encyclopédies, qu'il apprend facilement ce qui l'intéresse mais qu'il n'a jamais pu apprendre par cœur les disciplines qui ne lui plaisaient pas, qu'il a toujours des dizaines d'onglets ouverts sur son ordinateur, entre lesquels il jongle à toute vitesse, etc.
J'aimerais pouvoir me dire qu'en tant que parents, nous l'avons armé pour affronter la vie, mais je n'en suis pas sûre, contrairement à sa sœur et à son frère qui me paraissent bien plus épanouis. C'est pour cela que j'ai tapé "adultes à haut potentiel" dans le moteur de recherche ... et depuis, je vais de découvertes en interrogations, c'est passionnant !

Bienvenue Fanette
"la solitude choisie ou de la solitude génératrice de souffrance."
39 ans d'expérience du sujet : je peux te dire que les deux formes sont très difficiles à discerner l'une de l'autre, et ne s'excluent pas mutuellement, d'ailleurs.
Puis bon, solitude... si demain plus personne ne me parlais, je serais très malheureux. Mais la musique me permettrait de survivre. Ton fils a-t-il des passions qui le "tienne en vie " ?
Parce que la fréquentation des Sapiens, c'est cool, mais bon...
il y a d'autres voies... enfin bon tant que rien n'est clairement exprimé dans le sens de la souffrance, tu peux t'inquiéter certes (c'est humain en tant que parent), mais pas la peine de te faire des cheveux blancs non plus
Essaie d'en savoir plus... quitte à - subtilement - forcer un peu la communication à ce sujet.

Merci Godzi.
Il est passionné d'informatique, et de tout ce qui s'y rattache, et bricole beaucoup. Je suis moi-même assez sauvage dans ma vie privée, je déteste recevoir par exemple, mais les relations sociales au boulot ne me posent pas problème, les gens me trouvent plutôt sociable. Pour lui, je sens bien que c'est un effort de chaque instant. Bon, il ne va pas trop mal quand même, je vais rester vigilante, et tout ce que je découvre ici ne peut que m'aider à mieux le comprendre. Merci à tous.

relève de la solitude choisie

Ça a été mon choix. Les gens, la brutalité de leurs interactions me terrifient. J'ai eu certes un passé fracassé, mais les moments où je fonctionne le mieux, c'est quand je m'occupe de mes centres d'intérêt (qui changent d'un jour à l'autre) dans le calme et la solitude..
Beaucoup plus jeune c'est un psy qui avait quasiment ordonné à mes parents de me laisser seul. C'est ainsi que j'ai été auditeur libre en cinquième...
J'ai eu davantage de vie sociale en tant que jeune adulte. Puis ai eu un fils autiste profond, ce qui a fait de moi un père au foyer. Du coup retour à la solitude (relative, je suis marié, mais mon épouse travaille et je ne la vois que le matin et le soir).

La solitude peut-être un hâvre pour certains. On voit ça paraît-il chez nombre de THQI, qui préfèrent parfois une vie retirée et cachée, étant donné que leurs pensées peuvent être envahissantes et leus centres d'intérêts très prégnants.

Cependant les tests pourraient s'avérer nécessaires: il ne faut pas confondre solitude et isolement. Il y a aussi beaucoup de geeks accrocs à leur PC qui ne sont pas zèbres. L'ordinateur peut entraîner un repli social, indépendamment du QI des personnes concernées.
Le virtuel peut être un piège parfois.

A toi de discerner lequel de ces deux comportements correspond à ton fils.

Fata Morgana a écrit:
Cependant les tests pourraient s'avérer nécessaires: il ne faut pas confondre solitude et isolement. Il y a aussi beaucoup de geeks accrocs à leur PC qui ne sont pas zèbres. L'ordinateur peut entraîner un repli social, indépendamment du QI des personnes concernées.

Je ne pense pas que ce soit l'ordinateur qui soit responsable de son isolement, parce que bien avant d'être geek, il était déjà différent. Pour ce qui est des tests, j'aborde le sujet de façon légère pour l'instant : j'ai lu que c'était pour beaucoup un vrai bouleversement dans leur vie, c'est à lui me semble-t-il de déterminer s'il le souhaite, s'il en a besoin, s'il se sent prêt.
Ton témoignage apporte à ma réflexion. Moi, tout ce que je souhaite, c'est qu'il puisse être à peu près heureux ...

Il n'y a pas de fatalité à être malheureux quand on est surdoué. Mais il faut trouver les centres d'intérêts continue sous les centres d'intérêts passagers.
La solitude choisie vient d'une série de constatations. Elle peut souvent provenir d'une hypersensibilité qui rend douleureux ce qui pour d'autres est anodin. (Pour prendre mon exemple, pour le peu que je suis allé à l'école, les leçons d'histoire m'ont traumatisé quand j'ai appris de quelle violence pouvaient être capables les gens entre eux.)
Quand il s'agit de gérer non stop ce qui est vécu comme une violence dans les relations sociales, soit par le biais des
comportements des personnes, soit par celui des exigences sociales de la vie en société (ce coté toujours pressé le fait qu'on a le temps de rien) - ressentie elle aussi comme brutale, la vie devient quasiment impossible et il faut commencer à imaginer des stratégies et des options pour s'épargner d'être à vif à longueur de temps jusqu'à la dépression.

Je ne te donne pas ici des "conseils" juste des directions pour nourrir ta réflexion.

Pour le problème du test, si la différence supposée finit par créer un problème d'identité ravageur, il vaut mieux les passer. Le tracas de quelques instants vaut mieux qu'une errance à vie.

c'est à lui me semble-t-il de déterminer s'il le souhaite, s'il en a besoin, s'il se sent prêt.

Pour la plupart, le manque de confiance en soi des surdoués ne leur permet pas d'envisager qu'ils puissent être surdoués. C'est souvent de l'extérieur que cette hypothèse est abordée. De plus, si la question se pose, il y a un seuil au delà duquel les traumas issus de l'ignorance de ce fait peuvent devenir de graves problèmes d'identité qui finissent par envahir tout le vécu et engendrer des difficultés d'adaptation insolubles. Ne pas savoir qui on est et pourquoi on fonctionne différement peut engendrer un caractère dépressif. Après quoi, il est un peu tard pour rattraper le coup.

J'entends tout ce que tu me dis, et je réfléchis. Merci

Je t'en prie ! Sois la bienvenue.

Voici un lien sensé recenser un certain nombre de caractéristiques. Il est probable que maints surdoués le remettront en question,
mais dans d'autres cas, on peut s'y reconnaître. Je pense que ce n'est pas inutile d'y jeter un coup d'œil (appuyé)

http://wiki.zebras-crossing.org/doku.php