pourquoi l'infidélité?

Bonjour,

Inadaptés comme nous le sommes ou bien comme on nous décrit, installés enfin dans un couple aimant, voire parents, nous ne devrions pas avoir la tentation d'un autre désirable.
J'emploie le mot "nous" car j'ai encore des difficultés à employer le "je" un peu plus insécurisant. "Nous" est plus rassurant, plus entourant.

Pourtant ce besoin de regard de l'autre, inconnue, sensible, m'obsède (ça y est , un pas de fait). Chercher avec obstination cette émotion chez l'autre, s'en nourrir avec avidité quitte à en souffrir tout autant. Et je ne parle pas de ce désir charnel permanent, charnel non pas tant par le contact physique simple mais par ce qu'il renvoie par le frisson, l'émotion à l'état brut.

Pourquoi aller voir dehors alors qu'on est si bien dans son couple, si rassuré, et découvrir au dehors l'incompréhension ou le rejet si douloureux des autres qui ne vous comprennent pas, qu'on pensait avoir rangé dans les tiroirs d'une l'adolescence qu'on voudrait oublier?

Parce qu'on ne peut s'empêcher de cette drogue qui consiste à se nourrir d'émotions, des siennes, de celles des autres, qu'elles soient heureuses jusqu'à l'étourdissement ou douloureuses jusqu'à l'évanouissement.

une énigme...

C'est pas la même chose. D'un côté la stabilité et le partage intime du couple, de l'autre côté le frisson de la passion.

On ne "devrait" pas, mais on n'est pas des êtres purement spirituels. Malgré nos idéaux, on reste des animaux plus ou moins esclaves de nos pulsions.
Pourquoi ne pas chercher un peu de ce frisson avec ta moitié ? Tenter de la redécouvrir vous redécouvrir, avec un œil nouveau. Redevenir deux ados fous d'amour le temps d'une soirée/nuit.

tu as sans doute raison!....j'y ai pensé, rêvé aussi, mais je n'arrive pas à retrouver cette fièvre adolescente. Le mot clé est bien redécouverte, et redécouverte ensemble, le plus complexe aussi.
J'y travaille....

Cette "fièvre adolescente", il faut tomber amoureux ou retomber amoureux pour la retrouver, mais c'est quelque chose qui se fait à deux... On ne peut pas alimenter un feu tout seul, sans l'aide efficace de l'autre... Il finit toujours un moment où par ennui, désespoir, fatigue, on laisse la flamme vaciller dangereusement et si à ce moment l'autre ne prend pas le relais, la routine s'installe.
Je vis cette situation, j'essaie parfois de revenir dans la passion, le feu, dans mon couple, mais je m'essouffle très vite car nos besoins ne sont pas les mêmes... Je dois être fatigante en fait au quotidien

La tentation d'aller voir ailleurs est parfois puissante et semble parfois l'unique solution pour se sentir vivre... comme "La quête de l’inaccessible étoile" du Grand Jacques... Mais, à se rapprocher trop près du feu, on risque de se brûler les ailes...

C'est vrai qu'il faut être deux pour vivre une passion, et quand l'autre, l'être aimé évite le feu, gardant une distance raisonnable pour n'en ressentir qu'une douce chaleur rassurante, cela complique les choses.

Belle image en tout cas que celle d'Icare!...mais est-ce que ce n'est pas malheureusement un de nos rêves inavoués? de se brûler les ailes, de se consumer de passion.
Ou bien tout simplement, sommes nous capables de vivre sans cela? sans à la fois le désir de voler, et le désir de fondre?
je n'ai pas la réponse.

ça c'est LA question est je n'ai pas encore la réponse... L'aurai-je un jour?
Je pense que nous sommes bien souvent (le "nous" me rassure aussi) des idéalistes de l'Amour et qu'il ne doit pas être simple pour l'autre qui se contente effectivement d'une chaleur rassurante, de suivre cela... Faut-il alors renoncer à cet idéal? Faut-il détourner dans un autre domaine de la vie ce désir d'absolu?
Parfois, j'arrive à m'en convaincre, et puis, un rêve ou l'autre (je rêve énormément, presque une seconde vie onirique) vient tout bousculer...

Parfois je me suis convaincu de me cantonner à mes rêves, de m'en contenter, de les laisser à la place qui est la leur et j'y travaille en permanence.

Mais cette seconde vie onirique est si présente, si imbriquée dans la vie réelle tout en étant si éloignée, qu'elle nous pousse en permanence à toucher nos rêves.

C'est épuisant tout autant que stimulant de lutter en permanence contre soi même, comme de se laisser aller à vivre ses rêves, même impossible.

quelle vie!!

Je confirme c'est une lutte quotidienne... et pendant ce temps là, le temps continue de filer... c'est parfois effrayant!!

Je suis pour ma part trop un monogame "idéaliste de l'amour", justement, pour être infidèle. Je ne le conçois tout simplement pas. J'ai été jusqu'à 19 ans avec la même femme, et pas un pas de côté pour ma part. Ma sexualité est une traduction physique de mes sentiments.

Oui, au bout d'un moment la chimie qui s'excite dans nos cerveaux en début de relation retombe, mais si on recherche avant tout ce côté si grisant, certes, on se retrouve condamné à butiner fleur après fleur sans plus se poser vraiment. Il y a dans l'intimité qui se construit année après qqch de très fort, si l'on est à peu près sur la même longueur d'ondes; c'est incomparable.

Mais pour ça, il faut effectivement être 2 à le vouloir, et regarder à peu près dans la même direction.

Néanmoins, un couple dont le libertinage fait partie du contrat moral peut tout aussi bien fonctionner.

En somme et à mon sens, quel que soit l'option commune, le respect et l'honnêteté sont le complément indépassable des sentiments.

"Une traduction physique de mes sentiments".. Très joliment dit et cela me correspond également... Et moi aussi je suis une "idéaliste de l'amour" monogame... Je pense que quand j'aime, c'est à vie.

Vous avez raison bien entendu quand vous dites que butiner est sans fin. C'est évidemment vrai et je sais pour ma part, que cette errance est vaine . Je suis seulement incapable de résister face à mes rêves d'absolu, pourtant convaincu qu'il me sera toujours impossible d'atteindre un état de satisfaction.
Nous sommes tous différents et tant mieux. Je fais partie de ceux pour qui, dans la quête du Graal, la quête est plus importante que le graal lui même...
Ou alors je n'ai pas rencontré la personne avec qui cette alchimie serait totale et définitive mais je doute que cette personne existe.
En tout cas cette question de l'infidélité, que moralement je reprouve, m'apparaît comme obsédante et sans issue

Pour compléter ma réponse plus personnelle en MP, je dirais que je me suis longtemps vu comme une Madame Bovary (et pourtant Pardon Flaubert mais vraiment je n'aime pas cette œuvre) , toujours insatisfaite de tout... car toujours trop idéaliste et perfectionniste...

Je pense que ça vient en partie de notre condition de zèbre, mais l'expérience m'a montré (la mienne et celle d'une amie zèbre aussi) que parfois l'infidélité sert à compléter pour un temps ou sur le long terme ce qu'on ne trouve pas à ce moment là dans le couple.
Peut-être qu'on est trop "à fond" pour se contenter d'une personne, peut-être qu'on est juste comme tout le monde dans la recherche du plaisir, du fun, sans le stress, les ennuis, les limites du quotidien...

Je l'ai fait avec l'accord de mon conjoint. Elle non. Mais dans les 2 cas l'important je crois c'est de savoir où on va et ce qu'on s'interdit ou pas d'aller chercher, ce qu'on s'interdit ou non de découvrir sur soit et sa relation.

Savoir si on a plus à perdre qu'a y gagner peut aider mais si la tentation est vraiment là, il vaut peut-être mieux juste prendre ses précautions pour que le jour ou on saut il y ai bien l'élastique et le filet de sécurité. C'est peut-être moins fun mais ça fait moins mal.

A moins que ce que tu recherches ce soit aussi l’adrénaline absolue? peut-être aussi la fin de quelque chose? A te faire mal ou à faire mal?

Ma réponse ici confirme celle déjà faire en MP...Ne surtout pas faire de mal!!!!
Me faire du mal c'est moins grave, ou bien c'est lié à cette quête de l'émotion qu'elle soit plaisante ou douloureuse.

Bonne journée, chère Emma B.

Pourquoi la fidélité ?

chuna56 a écrit:Pourquoi la fidélité ?

ce sera le sujet du prochain débat!
tout aussi riche et complexe

Pourquoi séparer les 2 débats ?

je plaisantais....tu as évidemment raison

Oui mais alors allons-y, pourquoi la fidélité?

ça pourrait peut-être répondre en creux à la question du sujet...

La fidélité, c'est culturel ou un comportement de base de l'être humain ?
Que veux dire la fidélité ?
Si la fidélité est la norme dans notre espèce, pourquoi l'infidélité ?

En effet, il faut séparer le fait de vouloir être "fidèle", c'est à dire souhaiter approfondir, construire avec la personne aimée, et la norme sociale qui va au delà du "vouloir", plus proche du "devoir".

Il y a des multiples raisons de faire le choix d'être fidèle, cela peut-être, comme je le disais, par besoin d'aller au fond des choses, de se construire un avenir à deux. Cela peut aussi s'expliquer par l'impossibilité à gérer mentalement et émotionnellement le fait d'avoir plusieurs vies, cela peut-être aussi en effet tout simplement une question de bon sens. Enfin, il ne faut surtout pas l'oublier, cela peut-être dû à une forme de l'amour dans sa toute puissance tout simplement qui fait qu'on soit incapable de concevoir ou de ressentir en dehors du couple.

Bien sûr, dans tous ces sentiments, dans tous ces choix mêmes les plus sensibles, une part de pression sociale existe.Tout comme dans cette construction sociale de la fidélité, la partie émotionnelle a aussi contribué à son élaboration.

Les deux notions sont donc bien présentes et plus imbriquées qu'il n'y paraît...

Ben voilà, on n'est pas plus avancé. La fidélité ou les fidélités, déjà si complexes, ne nous aident que peu à comprendre les infidélités....

Welcome,
Je suis en plein dedans.
Mariée depuis 10 ans.
Quelques flirts par ci par là.
Et puis, cette passion dévorante qui me tombe dessus.
Un Amour total, fait de désir charnel puissant, d'envie de fusion, de plénitude.
J'ai beaucoup beaucoup culpabilisé, mais aujourd'hui je me dis que j'ai tellement de chance.
Il faut connaître ça dans sa vie pour se sentir pleinement exister.
Lorsque l'on est comme nous le sommes, hélas, la vie de couple classique me semble une gageure...

Ce qui me fait de la peine, c'est d'être souvent si froid dans mon propre couple et débordant d'émotion dès que je regarde par la fenêtre. C'est si injuste pour la personne aimée, car je l'aime toujours....

Il faut peut-être dépasser sa culpabilité (je n'y arrive pas) et accepter cette émotion (je l'ai fait parfois), pour se sentir vivant, et partager une part de bonheur avec ceux qu'on aime, et leur donner plus de sérénité encore.

Pas de solution miracle malheureusement. si seulement?!!

Le sujet proposé jeffth est l’éternel débat. Que sommes-nous tous autant que nous sommes si l’amour n’est pas au cœur de nos vies.

J’ai longtemps cherché comme vous la réponse à cette question. Pourquoi infidélité, pourquoi fidélité ! Savez-vous pourquoi elle se pose encore et encore ? Parce que cette équation est insoluble ! Elle est insoluble parce qu’on ne se pose pas la bonne question. Car évidemment nous zèbres avons faim de sensations, mais aussi soif de justice. Les deux se contredisent et l’équation demeure.

Ma réponse je l’ai trouvé intuitivement. Comme Einstein, il faut ajouter une constante ! En fait selon moi la question ne trouve pas de solution car elle ne doit pas être posée en ces termes ! La polyfidèlité est selon moi la clé ! Nous avons beaucoup de mal à chérir sans aimer et à aimer sans chérir. Alors il faut aimer et chérir toutes celles et ceux que nous portons dans notre cœur. Facile sur le papier, pas simple à l’usage, ceci à cause de nos coutumes ancrées au plus profond de nous.

Je crois que pour nous les Zèbres, c’est le seul véritable moyen d’être pleinement épanoui dans la complétude. Maintenant, soit on en est convaincu avant même d’avoir construit son foyer et là il ne va pas être simple de faire adhérer l’autre à sa propre opinion, à moins de l’avoir rencontré dans un café poly. Soit on se rend à l’évidence sur le tard, après vingt ans de mariage et trois enfants et dans ce cas, c’est encore bien plus compliqué.

Je me suis longtemps posé la question de savoir si ça ne serait pas un truc de zèbre ça ! Non seulement j’en suis convaincu, mais en plus je pense que c’est l’avenir pour tous !

A méditer !

La bonne vieille théorie du poly amour......soupir
tu prêche un convaincu qui s'en est rendu compte....trop tard justement

Merci pour ce fil et ces réflexions , ça fait toujours plaisir de voir que d'autres sont perturbés par les mêmes démons.
C'est vraiment compliqué quand l'autre refuse en bloc d'accorder une certaine liberté, et on se retrouve avec le dilemme  de soit trahir ses principes et faire souffrir l'autre, soit refouler une parties de nos envies/aspirations..
Doit-on à ce moment reconsidérer la pertinence de la relation ou bien vivre avec ? Pour l'instant je m'en tiens a la seconde solution mais je ne sais pas combien de temps ça pourra durer.