Création de mondes mentaux

Quels sont les causes provpquant la création de mondes mentaux?

Le manque d'affection ? Un traumatisme?

J'en a un depuis le collège, dans le quel je m'invente intuitivement des scènes où je suis reconnu pour des idées que j'ai, où j'ai des relations avec des personnes, alors que dans la vie c'est nada.

Peut-être une fuite du monde réel, j'en sort progressivement en faisant des sciences et en réapprenant les propriétés du réel par ce biais, et en faisant confiance en ma pensée.

Mais si d'autres ont eu des expériences semblables, j'aimerais bien que vous les partagiez, pour en discuter.

Pis si vous voulez pas, c'est pas grave

Fireblue35 a écrit:Pis si vous voulez pas, c'est pas grave

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J'aime bien les sujets que tu post, ça me rappelle mon adolescence.

La question que je me pose c'est: Pourquoi avoir choisi de mettre en premier, quand tu parles de mondes mentaux, le fait d'être reconnu pour tes idées?

C'est assez singulier de vouloir être reconnu pour cela (enfin je crois).

Bah disons qu'on m'a toujours pris pour un débile du coup dans ces mondes je m'incarnais en tant que ghandi ou personne qui influence les autres. Pour combler le manque

Je n'ai pas la moindre idée de pourquoi je le fais, mais je le fais

Et pourquoi penses-tu que les gens te prennent pour un débile?

Je me reconnais beaucoup dans les situations virtuelles que tu évoques, et j'aurais pu m'y reconnaitre davantage à l'âge ou j'étais au collège/lycée. J'éprouvais un besoin compulsif de fuir dans des rêveries toujours complaisantes, ayant pour thème soit des rêves de grandeur liés à ma passion pour la musique, soit des relations amoureuses avec des camarades de classe, et que je ne faisais parfois que croiser sans qu'un début de complicité puisse justifier de telles rêveries.

Fireblue35 a écrit:J'en a un depuis le collège, dans le quel  je m'invente intuitivement des scènes où je suis reconnu pour des idées que j'ai, où j'ai des relations avec des personnes, alors que dans la vie c'est nada.

Tu connais peut-être ce terme de «personnalité évitante» employé en psychologie. Peut importe les causes de cette personnalité, qui peuvent être liées, du moins c'est que j'en comprend à la lecture du forum et des présentations de certains membres, à une intelligence et une sensibilité qui isolent. Par ailleurs, les bénéfices secondaires de cette manière d'être sont réels: une vie intérieure plus riche, le développement d'un potentiel artistique… Mais je pense de plus en plus, à 30 ans passés maintenant que ces tendances à l'isolement doivent être fermement combattues. Plus facile à dire qu'à faire pour ma part.

Complétement d'accord avec apprenti surdoué. J'ai vécu la même chose.

Toutefois, même si je me suis toujours senti décalé avec les autres, parfois au point de m'isoler pendant de longues périodes, j'ai toujours réussi plus ou moins à m'intégrer, au moins en parti.

Avec les années j'ai compris ou ce situe mon équilibre. Je pense être associable. La solitude me conviens assez bien. Mais quand elle me pèse je sais comment y remédier. 

J'ai du mal à comprendre que l'on puisse ce plaindre de la solitude tout en ne faisant rien pour que cela change. Ou du moins pour comprendre d'où cela vient.

apprenti surdoué, pourquoi penses-tu avec les années que cette tendance à l'isolement doit être combattue? Pourquoi cela de te sembles difficile?

Fulgrim a écrit:Complétement d'accord avec apprenti surdoué. J'ai vécu la même chose.

Toutefois, même si je me suis toujours senti décalé avec les autres, parfois au point de m'isoler pendant de longues périodes, j'ai toujours réussi plus ou moins à m'intégrer, au moins en parti. […].
apprenti surdoué, pourquoi penses-tu avec les années que cette tendance à l'isolement doit être combattue? Pourquoi cela de te sembles difficile?

Le terme «combattue» était peut-être un peu fort. Disons que j'ai un rapport très ambivalent à cette solitude, ce qui est assez classique et même probablement inévitable. Celle-ci me permet de libérer un temps important pour étudier mon instrument, et plus généralement pour organiser assez minutieusement mon quotidien. Je suis moi-même assez bien intégré, tout du moins professionnellement, mais ma solitude à un retentissement considérable sur ma vie sentimentale. On sait bien que les rencontres amoureuses se font en bonne partie dans le cercle amical: et je constate de plus en plus n'avoir qu'un sens de l'amitié très limité.

Donc si je comprends bien ton célibat te pèse?

Et la difficulté ce situe au niveau de ton sens de l'amitié très limité? Tu entend par là que tu trouves vite les gens c.. sans intérêts?

Fulgrim a écrit:Donc si je comprends bien ton célibat te pèse?

Et la difficulté ce situe au niveau de ton sens de l'amitié très limité? Tu entend par là que tu trouves vite les gens c.. sans intérêts?

Ce célibat est pesant en effet. Concernant l'explication de mon sens de l'amitié très limité, je ne saurais mieux faire que de citer ce que j'avais écris dans le fil de présentaion de Dagadil:

«J'ai un père qui a cultivé à l'extrême ces rapports d'amitiés, pour mieux s'alléger de ses obligations paternelles; et je pense que j'ai du rejeter ce modèle dont j'ai souffert. Quand la compagnie des copains et amis est plus nourrissante que celle de ses propres enfants, ces derniers en viennent à penser qu'ils ont réellement quelque chose en moins.»

Je resterai toujours un petit garçon dans ce domaine, fixé au stade de la comparaison évidemment désavantageuse pour moi. Je comparerais ma situation à celle d'un cancre, écrasé par un père brillant, mais sur un plan relationnel cette fois.

@fulgrim
Ce n'est pas une pensée ce sont des faits. Tes parents qui te dénigrent, jamais un commentaire positif sur ta personne, tes profs quu ont eu ta soeur avant toi (qui etait excellente) et qui s'attendent à la même chose de ta part.
Les gens à l'ecole qui te méprisent car tu es un "boloss", ai final tu te réfugies dans un autre monde.

Ca a d'abord été harry potter, je continuais les histoires et répétais les scenes mentalement, puis ça a continué, je me suis inventé les mêmes choses que apprenti surdoué et aujourd'hui ca m'apparait intuitivement.


Ça doit être comvbattu oui, mais ce n'est pas facile.
Surtout quand le monde exterieur ne nous satisfait pas et nous repousse.

Je pense que c'est un moyen de se protéger.

Quand je te dit "tu penses" je ne sous-entend pas que ce n'est pas un fait. Je tenais juste à savoir pourquoi il semble que pour toi cela est établi. Ta soeur a le droit a des commentaires positifs de la part de tes parents?

Plus maintenant puisqu'elle est partie, mais durant l'enfance oui, beaucoup.

Aussi de la part des profs.

Mais j'en ai un peu marre de me créer mes trucs, maintenant je ne me satisfais plus de ma vie intérieure.

Ma vie n'est pas assez et ne me satisfait pas, je vais faire ce qu'il faut pour réaliser ce qu'il se passe dans mes mondes dans ce monde ci.

Comme disais Brel "la bêtise c'est le fait de se dire que je vis et que c'est bien comme ça, c'est le fait de ne pas se dire que notre vie ne nous satisfait pas , la bêtise c'est la paresse je crois"

(c'est pas la citation exacte mais un truc dans le genre)

Merci fulgrim en tout cas

merci de quoi?

Je sais pas c'est une habitude

Fireblue35 a écrit:Ça doit être comvbattu oui, mais ce n'est pas facile.
Surtout quand le monde exterieur ne nous satisfait pas et nous repousse.

Je pense que c'est un moyen de se protéger.

J'ai envie de me battre avec cet évitement relationnel en ce moment parce que, en particulier sur le plan sentimental je cherche à le dépasser, sans succès: mon désarroi n'est qu'un logique retour de balancier. Mais la solitude peut aussi être un puissant levier d'action pour accomplir de belles choses. Remarque très personnelle: je suis toujours fasciné par la capacité d'observation, notamment psychologique de certains grands écrivains du passé, et que ne renierait pas un clinicien d'aujourd'hui, sans même parler d'invention littéraire ou du sens de la beauté de langue. Il n'y a sans doute pas de véritable créativité sans cette mise en retrait du quotidien et de la vie sociale, tout du moins momentanée.
Ta passion c'est les mathématiques, et probablement que cette solitude, bien mise à profit te permettra une réflexion sur ta discipline et de réussir mieux que la moyenne des étudiants dans celle-ci.

Non, ce qui est néfaste, ou en tout les cas stérile sur le plan intellectuel c'est de s'inventer des relations de soap opéra avec des copines de lycée, ainsi que j'ai pu l'écrire plus haut.

Je te comprends Apprenti, je ne sais pas l'âge que tu as, mais certains conseillent d'aller aborder ou de faire des sorties en groupe.
Sauf que quand on est seul, on s'éloigne un peu du monde, et on rejoins un autre monde (celui dont on parle), et quand on y retourne il nous semble froid et les conversations peu intéressantes à côté de ce qu'on s'imagine, donc on s'enferme encore dedans, cercle vicieux.
Je ne sais pas si vous avez eu cette conséquence (fulgrim et toi), mais il est possible de perdre les "propriétés" du réel.
A force de regarder des films et de ne pas cotoyer des gens, il est possible de croire que les relations dans les films sont les relations dans la vraie vie, et le comportement devient stéréotypé, ou alors on ne sait plus ce qui est juste entre le bien et le mal (bon fort heureusement ça n'est jamais arrivé et c'est assez naïf dit comme ça).


Oui, et c'est ce que disais Grothendieck, que la solitude intellectuelle est ce qui permet la création.
D'ailleurs je suis entrain d'en faire une (de création), je me forge une théorie, créee ou pas je m'en fou, mais comme ça je m'exerce, j'ai adopté le même comportement autodidacte qu'il avait, et j'ai un peu peur de devoir retourner en cours.
A vrai dire je l'ai largement dépassé, j'ai presque un niveau l3 et+ pour certaines parties ( topologie surtout où j'excelle, le côté visuel est vraiment simple pour moi qui réfléchis en image puis je maîtrise la rigueur presque parfaitement (entendre par là formalisation)) et les premiers cours seront des rappels de terminale..

Pascal en parlait également, disant qu'une solitude choisie était le meilleur pour un homme.

J'espère que ça ira mieux pour toi, je suis sur que tu peux trouver des matières où tu peux exercer ton potentiel.
Cette création, a, comme tu as dit, considérablement développé ton potentiel artistique et créatif, donc en apprenant la technique des arts il y a moyen que tu fasses de très belles choses.

«MA nature a horreur du vide.»

Je verrais deux cas:
-la personne a trop vécu dans le vide et s'est vue obligée d'inventer en mécanisme de défense une manière de le combler;
-la personne a peu vécu dans le vide ou a vécu dans une sorte de saturation et n'avait donc pas appris à apprivoiser le manque jusqu'à ce qu'elle se retrouve à le vivre.

Après, j'aurais tendance à penser que le vide et la sensation de ce vide sont des choses naturelles et saines (à une certaine mesure), qui agiraient comme un moteur naturel et efficace pour nous pousser à aller vers les autres, oser des expériences, se cultiver, ... et s'en couper, ne pas savoir l'utiliser, s'en divertir et surtout le fuir absolument et totalement pourrait s'avérer négatif. Le combler par des choses factices et imaginaires, est une manière d'éviter la frustration dans l'immédiat. A long terme, on ferait des choix de vie par lesquels on se détacherait en simple observateur du monde extérieur, et on s'isolerait pour développer, enrichir et évoluer dans ce monde intérieur et on finirait alors par générer des frustrations encore plus lourdes.

C'est pourquoi, dans un premier temps, j'estime qu'on pourrait accepter de se laisser traverser par ces vagues de frustration et en apprécier toutes les intrications et la profondeur. Finir par comprendre et ressentir que certaines parts de ce vide pourraient nous pousser à sortir de cette position en retrait pour aller vers le monde pour essayer d'agir à le façonner à l'image de notre monde intérieur.

En tout cas accepter le mouvement, aller vers l'avant, vers le monde, vers les autres, et en accepter les risques, les efforts et les déceptions. Car c'est en bougeant, en interagissant que toutes les nuances, de soi et du reste, pourraient se révéler et réagir entre elles, pour donner enfin un tableau satisfaisant et réaliste des choses. Le feed-back que nous enverraient nos expériences sur/dans le monde, avec les autres, permettrait de réguler, de drainer ce monde intérieur qui pourrait finir par étouffer, écraser et paralyser.

Finalement, je pense qu'une part de vide et solitude doit persister pour nous rappeler sans cesse à l'ordre naturel des choses, et nous permettre de rester lucide, critique et digne.

Fireblue, j'essaierai de répondre de façon plus développée à ton dernier message demain, notammnent sur l'articulation entre l'art et la vie, passionnante. Pour ce qui est de la discipline dans laquelle exercer mon potentiel, la musique et plus précisément le piano, je l'ai trouvée depuis quelque temps déjà, même si ça n'est pas mon métier actuellement.
J'ai lu dans ton fil de présentation qu'effectivement tu avais une longueur d'avance en mathématiques, déjà au lycée!