Donc le jambon est vraiment voleur de feu
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Donc le jambon est vraiment voleur de feu
"Faire n'importe quoi consciemment, c'est s'ouvrir à des satisfactions faciles, et fréquentes!" Patrick Sébastien.
combien de fois, imaginant le pire résultat pour la moindre de mes entreprises, j'ai pu m'émerveiller d'avoir réussi sans en avoir eu l'intention clairement déterminée ! C'est se satisfaire, je le comprends maintenant, de n'importe quelle conséquence qui n'avait pas vu le jour en amont dans mon imagination. Voyant un plancher abstrait comme fin de tout mouvement, ce serait etre bien hypocrite de ne pas reconnaitre qu'aucune chose ne peut tomber aussi bas. Chaque action amène alors de nouvelles surprises, sans que le contentement, qui devait conduire mon jugement, ne puisse bien m'informer de la valeur de celles-ci. Ce "contentement de peu" ne vient pas d'un effondrement, je le sais, et je me suis toujours bien gardé d'avoir quoi que ce soit autour de moi, par mon propre fait, qui aurait pu m'affecter violemment par sa perte. Amitiés, affection, politesse, savoir, amours, tout m'est toujours parvenu comme un devoir fixé en moi par une volonté qui m'était extérieure, devoirs dont je me faisais une loi, limitant ou guidant mon action, de m'échapper, ou d'en éviter le plus qu'il m'était possible. Je me divisais ainsi entre l'obligation et la liberté, synonyme longtemps de solitude. ()
Incapable de m'isoler ou m'abstraire d'une situation où un autre être humain présent ou passé me ramenait à mes spéculations au sujet des contraintes auxquelles il allait bientot me forcer de me soumettre, je n'ai jamais réussi à penser clairement et simplement qu'en dormant, ou en me rapprochant de cet état où le sommeil ni la veille ne sont discernables l'un de l'autre.
Par faiblesse ou par lacheté, j'ai poussé à l'extreme limite de mes capacités la volonté de comprendre ce que les autres voulaient me dire (au point de ne plus rien comprendre effectivement). J'ai finit aujourd'hui par me placer dans une situation où l'énigme est facile :
En n'ayant jamais l'intention de communiquer, j'ai fait passer dans l'autre l'idée que tout effort pour échanger avec moi était aussi utile, au mieux, que pisser dans un volcan. Il me semble bien qu'avant d'être poussé à l'extreme, cette volonté de compréhension était guidée par une générosité et un enthousiasme réels. Mais, repoussé sans raisons à plusieurs reprises par les jeux de la sociabilité, une idée de "l'injustice" s'est vite développée, me contraignant (par moi même cette fois ci) aux remords quand je mentais favorablement... à la honte quand je ridiculisais un autre ou moi même pour rendre mon accueil dans un groupe plus facile ou rapide... aux regrets quand, en désaccord "intérieurement", je faisais basculer vers l'inaction la voix de la raison, qui m'appelait à rétablir le "bon" contre le "méchant" etc etc.
Je finissais par repousser de moimême avec autant de légereté possible les ami(e)s que j'appréciais le mieux. Je me suis rendu insupportable par ma passivité, et l'idée qu'il allait de soi de me laisser est peu à peu devenue la première impression que je laissais à n'importe qui.
C'est un processus qui a duré autant que ma scolarité. Je n'ai rien retenu des leçons notées, j'ai tout retenu de celles des élèves. Elles sont bien plus utiles que les premières, et je n'ai jamais réussi à les appliquer...
J'ai vu de nombreuses occasions d'avoir du courage ou seulement sa surface sans perte, sans risque, - ayant "calculé" le moment les réactions intérieures et extérieures de chacun, les conséquences dans les moindres détails et la façon de me rendre tout favorable en accomplissant l'acte que me proposait de faire l'opportunité que je trouvai, tout un monde qui commençait et qui passait de manière fulgurante dans mon "esprit" l'instant même qui précède celui de saisir cette chance, - tomber à l'eau, et rester collées comme souvenirs de situations et développements qui n'auront jamais eu lieu que dans ma tete.
Souvent dans une conversation, je me réveille de ce genre de réflexions pathétiques, que je ne décide pas, mais qui me rendent le reste de "l'entretien" affligeant. Alors je me dis "Ne réfléchis plus, parle avec ta tete, tes pensées sont sur ta langue!" ce qui m'amène à bien plus écouter ce que je pense que ce que j'entends, quand il s'agissait de me contraindre à l'inverse.
Mais le "pire" est qu'en me concentrant ainsi sur mes pensées, elles m'apparaissent tellement embrouillées désordonnées agitées que je ne suis plus qu'un gros nuage qui désespère d'arreter un flux, dans lequel rien ne lui est familier, pas plus qu'étranger.
Absent la plupart du temps, je m'en sortais par n'importe quelle roulade, j'essayais d'amuser pour masquer ma confusion ; et, en effet j'amusais : je me servais du caractère de mon père, un rire bruyant, les yeux toujours compréhensifs, de la bienveillance et l'envie d'intégrer tout le monde dans un grand sourire par quelque blague à retardement ou par une remarque amusante, mais assez "profonde" pour intéresser jusqu'aux professeurs, qui me punissaient rarement, ou avec sympathie. Ca m'a valu toutes les amitiés que j'ai pu obtenir.
Ce caractère disparu par le besoin de faire disparaitre le modèle, tout ce qui en suivait disparu avec lui.
Moi qui me croyait entièrement constitué aux yeux des autres de ce caractère, je devins alors pour les miens vidé de ma substance.
combien de fois, imaginant le pire résultat pour la moindre de mes entreprises, j'ai pu m'émerveiller d'avoir réussi sans en avoir eu l'intention clairement déterminée ! C'est se satisfaire, je le comprends maintenant, de n'importe quelle conséquence qui n'avait pas vu le jour en amont dans mon imagination. Voyant un plancher abstrait comme fin de tout mouvement, ce serait etre bien hypocrite de ne pas reconnaitre qu'aucune chose ne peut tomber aussi bas. Chaque action amène alors de nouvelles surprises, sans que le contentement, qui devait conduire mon jugement, ne puisse bien m'informer de la valeur de celles-ci. Ce "contentement de peu" ne vient pas d'un effondrement, je le sais, et je me suis toujours bien gardé d'avoir quoi que ce soit autour de moi, par mon propre fait, qui aurait pu m'affecter violemment par sa perte. Amitiés, affection, politesse, savoir, amours, tout m'est toujours parvenu comme un devoir fixé en moi par une volonté qui m'était extérieure, devoirs dont je me faisais une loi, limitant ou guidant mon action, de m'échapper, ou d'en éviter le plus qu'il m'était possible. Je me divisais ainsi entre l'obligation et la liberté, synonyme longtemps de solitude. ()
Incapable de m'isoler ou m'abstraire d'une situation où un autre être humain présent ou passé me ramenait à mes spéculations au sujet des contraintes auxquelles il allait bientot me forcer de me soumettre, je n'ai jamais réussi à penser clairement et simplement qu'en dormant, ou en me rapprochant de cet état où le sommeil ni la veille ne sont discernables l'un de l'autre.
Par faiblesse ou par lacheté, j'ai poussé à l'extreme limite de mes capacités la volonté de comprendre ce que les autres voulaient me dire (au point de ne plus rien comprendre effectivement). J'ai finit aujourd'hui par me placer dans une situation où l'énigme est facile :
En n'ayant jamais l'intention de communiquer, j'ai fait passer dans l'autre l'idée que tout effort pour échanger avec moi était aussi utile, au mieux, que pisser dans un volcan. Il me semble bien qu'avant d'être poussé à l'extreme, cette volonté de compréhension était guidée par une générosité et un enthousiasme réels. Mais, repoussé sans raisons à plusieurs reprises par les jeux de la sociabilité, une idée de "l'injustice" s'est vite développée, me contraignant (par moi même cette fois ci) aux remords quand je mentais favorablement... à la honte quand je ridiculisais un autre ou moi même pour rendre mon accueil dans un groupe plus facile ou rapide... aux regrets quand, en désaccord "intérieurement", je faisais basculer vers l'inaction la voix de la raison, qui m'appelait à rétablir le "bon" contre le "méchant" etc etc.
Je finissais par repousser de moimême avec autant de légereté possible les ami(e)s que j'appréciais le mieux. Je me suis rendu insupportable par ma passivité, et l'idée qu'il allait de soi de me laisser est peu à peu devenue la première impression que je laissais à n'importe qui.
C'est un processus qui a duré autant que ma scolarité. Je n'ai rien retenu des leçons notées, j'ai tout retenu de celles des élèves. Elles sont bien plus utiles que les premières, et je n'ai jamais réussi à les appliquer...
J'ai vu de nombreuses occasions d'avoir du courage ou seulement sa surface sans perte, sans risque, - ayant "calculé" le moment les réactions intérieures et extérieures de chacun, les conséquences dans les moindres détails et la façon de me rendre tout favorable en accomplissant l'acte que me proposait de faire l'opportunité que je trouvai, tout un monde qui commençait et qui passait de manière fulgurante dans mon "esprit" l'instant même qui précède celui de saisir cette chance, - tomber à l'eau, et rester collées comme souvenirs de situations et développements qui n'auront jamais eu lieu que dans ma tete.
Souvent dans une conversation, je me réveille de ce genre de réflexions pathétiques, que je ne décide pas, mais qui me rendent le reste de "l'entretien" affligeant. Alors je me dis "Ne réfléchis plus, parle avec ta tete, tes pensées sont sur ta langue!" ce qui m'amène à bien plus écouter ce que je pense que ce que j'entends, quand il s'agissait de me contraindre à l'inverse.
Mais le "pire" est qu'en me concentrant ainsi sur mes pensées, elles m'apparaissent tellement embrouillées désordonnées agitées que je ne suis plus qu'un gros nuage qui désespère d'arreter un flux, dans lequel rien ne lui est familier, pas plus qu'étranger.
Absent la plupart du temps, je m'en sortais par n'importe quelle roulade, j'essayais d'amuser pour masquer ma confusion ; et, en effet j'amusais : je me servais du caractère de mon père, un rire bruyant, les yeux toujours compréhensifs, de la bienveillance et l'envie d'intégrer tout le monde dans un grand sourire par quelque blague à retardement ou par une remarque amusante, mais assez "profonde" pour intéresser jusqu'aux professeurs, qui me punissaient rarement, ou avec sympathie. Ca m'a valu toutes les amitiés que j'ai pu obtenir.
Ce caractère disparu par le besoin de faire disparaitre le modèle, tout ce qui en suivait disparu avec lui.
Moi qui me croyait entièrement constitué aux yeux des autres de ce caractère, je devins alors pour les miens vidé de ma substance.
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Sarty a écrit:bravo saussure !
Bravo à toi, je vais relire ça plusieurs fois. Si tu avais d'autres commentaires, n'hésites pas, c'est le sartyfice
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Sale Troll.
Je vais te dénoncer à la DGSI anti-Trolls.
Car je suis un indic' de Trolls.
HAHA.
TE VOILA BIEN ATTRAPE !
Je vais te dénoncer à la DGSI anti-Trolls.
Car je suis un indic' de Trolls.
HAHA.
TE VOILA BIEN ATTRAPE !
Fifrelin- Messages : 167
Date d'inscription : 10/02/2016
Age : 37
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
"si tu avais d'autres commentaires" ? Comment, sur le tien ?
Ou bien autre chose à rajouter au premier message ?... Es tu plutot oeil-moqueur, ou oreille-épaule ?
Ou bien autre chose à rajouter au premier message ?... Es tu plutot oeil-moqueur, ou oreille-épaule ?
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Sarty a écrit:"si tu avais d'autres commentaires" ? Comment, sur le tien ?
Ou bien autre chose à rajouter au premier message ?... Es tu plutot oeil-moqueur, ou oreille-épaule ? (et pas forcément de jambon)
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
https://www.youtube.com/watch?v=WUBFTMuBoNg
- Premier cours, Classe élémentaire, Doctrine du droit, des devoirs et de la religion:
- Introduction:
- §1
L'objet de cet enseignement est le vouloir humain, selon le rapport qui lie le vouloir particulier au vouloir universel. A titre de vouloir, l'esprit se comporte sur un mode pratique.
Il faut distinguer de son comportement théorique le comportement pratique par lequel, de lui-même, il impose une détermination à son indéterminité, c'est-à-dire substitue d'autres déterminations à celles qui, sans qu'il y soit pour rien, se trouvent déjà en lui.
§2
La conscience, absolument parlant, est la relation du Moi, du Je, à un objet, soit intérieur soit extérieur. Notre savoir contient, d'une part, des objets que nous connaissons par des perceptions sensibles, mais, d'autre part, des objets qui ont leur fondement dans l'esprit même. Les premiers constituent le monde sensible, les autres le monde intelligible. C'est à ce dernier que ressortissent les concepts juridiques, moraux et religieux.
§3
Dans la relation mutuelle entre le Moi, Je, et l'objet, 1° le Je joue un rôle passif et l'objet intervient comme la cause en moi de certaines déterminations. En ce cas les représentations déterminées que j'ai en moi viennent de ce que des objets immédiatement donnés exercent sur moi une impression. C'est la conscience théorique. Qu'elle se comporte comme percevante, comme imaginante ou comme pensante, le contenu en est toujours donné ; il est à sa disposition et, dans la pensée, il est son contenu qui est lui-même. - 2° Le Je, au contraire, se manifeste phénoménalement comme conscience pratique lorsque ses déterminations ne doivent pas être de simples déterminations de sa représentation et de sa pensée, mais doivent assumer une réalité présente extérieure. Ici c'est moi qui détermine les choses, c'est-à-dire qui suis la cause de modifications affectant les objets donnés.
§4
La faculté pratique se détermine, absolument parlant, sur un mode intérieur, d'elle-même. Le contenu de ses déterminations lui appartient et elle les reconnaît pour siennes. -
Or ces déterminations ne sont d'abord qu'intérieures et, par conséquent, séparées de la réalité de l'extériorité, mais elles doivent devenir extérieures et se réaliser. Cette réalisation s'effectue grâce à la conduite, par laquelle les déterminations pratiques intérieures assument une extériorité, c'est-à-dire une présence extérieure. - En prenant les choses en sens inverse, on peut dire aussi qu'une extériorité donnée est supprimée et qu'on la met en accord avec la détermination interne.
§5
Or la détermination intérieure de la conscience pratique est elle-même, soit tendance, soit vouloir proprement dit. La tendance est un acte naturel d'auto-détermination, qui repose sur des sentiments limités et possède un but limité au-delà duquel elle ne va pas ; en d'autres termes elle est la faculté inférieure d'appétition, pouvoir non-libre, immédiatement déterminé, selon lequel l'homme se comporte comme un être de nature. - Par la réflexion, il dépasse la tendance et, en même temps, les limites de cette tendance. Grâce à la réflexion, non seulement il compare la tendance avec les moyens qui en permettent la satisfaction, mais il compare aussi ces moyens, comme les tendances elles-mêmes, entre eux et avec les buts de son essence, et selon ce que conclut cette réflexion, ou bien s'abandonne à la satisfaction de la tendance, ou bien la retient et y renonce.
§6
Le vouloir proprement dit, ou faculté supérieure d'appétition, 1° est pure indéterminité du Moi, du Je, qui, comme telle, ne comporte aucune limitation et n'a aucun contenu que la nature mette immédiatement à sa disposition, et elle est, en elle-même, indifférente à toute déterminité ; 2° mais, en même temps, je puis passer à une déterminité et faire mienne l'une ou l'autre, que dès je transforme en réalité effective.
§7
La liberté abstraite du vouloir consiste donc en cette indéterminité, ou égalité du Je à lui-même, qui ne comporte aucune détermination que dans la mesure où il la fait sienne,
c'est-à-dire la pose en lui-même, tout en restant cependant égal à lui-même et capable de faire derechef abstraction de toute détermination. - Assurément toutes sortes d'excitations, de mobiles, de lois peuvent, du dehors, se présenter au vouloir, mais, si l'homme les suit, ce ne saurait être que dans la mesure où le vouloir lui-même les fait siens et s'est décidé en leur faveur. - Il en va de même pour les déterminations de la faculté inférieure d'appétition, c'est-à-dire ce qui procède des tendances et inclinations naturelles.
§8
Il n'y a responsabilité du vouloir que 1° dans la mesure où sa détermination n'est faite sienne que par lui-même, c'est-à-dire appartient à sa décision : j'ai voulu,- 2° dans la mesure où un vouloir connaît les déterminations qu'entraîne sa conduite, telle qu'elle est contenue dans sa décision, ou celles qui se trouvent en immédiate et nécessaire corrélation avec elle.
§9
L'acte est, absolument parlant, la modification et la détermination produites dans la réalité présente. Mais ne ressortit à la conduite que l'élément de cet acte qui se trouve dans la décision ou qui fut dans la conscience, ce que le vouloir, de la sorte, reconnaît pour sien.
§10
De plus, en tant que libre, le libre vouloir n'est pas lié à la déterminité et singularité qui distingue un individu d'un autre, mais il est vouloir universel et, par son pur vouloir, l'individu est une essence universelle.
§11
Le vouloir peut assurément assumer en lui-même et faire siens toute sorte de contenus extérieurs, c'est-à-dire ne procédant pas de son essence. Il ne reste égal à lui-même que formellement, c'est-à-dire dans la mesure où il a conscience de pouvoir aussitôt derechef faire abstraction de tout contenu et restaurer sa pureté, - mais non pas selon le contenu et l'essence. Dans cette mesure, il n'est, absolument parlant, qu'arbitraire.
§12
Mais, dès lors que le vouloir est véritablement et absolument libre, ce qu'il veut, c'est-à-dire son contenu, ne saurait être autre chose que lui-même. Ce n'est qu'en lui même qu'il peut vouloir et se prendre lui-même pour objet. Ce que veut, par conséquent, le vouloir, n'est pas un quelconque contenu particulier en raison de sa particularité, mais c'est que le vouloir libre comme tel soit libre dans son acte et qu'il soit laissé libre, c'est-à-dire qu'advienne le vouloir universel.
Déterminer et développer de plus près ce principe universel du vouloir, tel est l'objet de la théorie du droit, des devoirs et de la religion.- Eclaircissements sur l'introduction:
- §1 (numérotage indépendant de celui des paragraphes qui précèdent)
C'est par leur détermination que les objets sont la réalité particulière qu'ils sont : un objet sensible n'est tel, par exemple, que par sa forme, sa grandeur, son poids, sa couleur,
par la cohésion plus ou moins fixe entre ses parties, par le but en vue duquel on l'emploie, etc. Maintenant, si, dans la représentation, on laisse de côté les déterminations d'un objet, c'est ce qu'on appelle abstraire (on le tire, on l'abstrait quoi...). Il ne reste alors qu'un objet moins déterminé, c'est à dire un objet abstrait. Mais si, dans la représentation, je ne considère qu'une détermination singulière de cet ordre, c'est là aussi une représentation abstraite. Conservé dans la plénitude de ses déterminations, l'objet est dit concret. Si je fais abstraction de toutes les déterminations, il ne me reste que la représentation de l'objet totalement abstrait. Lorsqu'on dit chose, on vise bien quelque réalité déterminée, mais on parle d'une réalité tout à fait indéterminée, car c'est notre pensée qui transforme une chose effective en cette abstraction de simple chose.
La perception sensible est, d'une part, extérieure, d'autre part, interne. Par l'extérieure nous percevons des choses qui sont spatialement et temporellement situées hors de nous et qu'en même temps nous distinguons de nous. Par la perception sensible interne, nous saisissons des états, d'une part, de notre corps, de l'autre, de notre âme. Une partie du monde sensible contient des objets et des déterminations de ces objets, les couleurs, par exemple, qui ont le sensible pour fondement et qui ont assumé une forme spirituelle.
Lorsque je dis : Cette table est noire, je parle d'abord de cet unique objet concret ; en second lieu, le prédicat (ce qui est dit de la chose) "noir" que j'énonce à son propos est un prédicat universel qui ne vaut pas pour lui seulement, mais s'applique à plusieurs objets. Le noir est une simple représentation. - Le savoir que nous avons d'un objet proprement concret est immédiat. L'intuition est ce qui devient conscient de façon immédiate. Une représentation universelle abstraite est, au contraire, une représentation médiatisée, car ce que je sais d'elle me vient par la médiation d'une autre, c'est-à-dire par ce que j'ai abstrait ou mis de côté d'autres déterminations qui sont liées à elle dans le concret. - On analyse une représentation concrète lorsqu'on sépare les déterminations qui sont unies dans le concret. C'est de l'esprit que le monde intelligible reçoit son contenu, c'est-à-dire, absolument parlant, des représentations pures et universelles, comme être, néant, propriété, essence, etc.
§2
La source première de notre connaissance est ...att
- Première subdivision :
- att
- Deuxième subdivision :
- att
- Troisième subdivision :
- att
Dernière édition par Sarty le Sam 2 Sep 2017 - 19:35, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Fifrelin a écrit:Sale Troll.
Je vais te dénoncer à la DGSI anti-Trolls.
Car je suis un indic' de Trolls.
HAHA.
TE VOILA BIEN ATTRAPE !
Je dédie mes messages à Tom, un grand dans le milieu ; et à toi, sans qui rien n'aurait été possible.
J'applaudie et pleure à la fois ! Oui ! Je sens que ce n'est pas seulement la douleur de me frappper les mains ! Oui ! 'estde la joie !
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Sarty a écrit:Habile
Si c'était pour moi :
Aucunement c'est ce forum qui est très bien fait
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Le bon veau de feu jean leur ment , c'est vrai donc !
Welcome ( mais sarty et le smiley clown, bizarre ca me rappelle un truc, sur le chat genre 2913/2014 peut être)
Le bon veau de feu jean leur ment , c'est vrai donc !
Welcome ( mais sarty et le smiley clown, bizarre ca me rappelle un truc, sur le chat genre 2913/2014 peut être)
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
(Bien vu Emilienne. Je me suis souvenu récemment que je m'étais inscrit il y a un moment ici. Je repassais.)
pour saussure, d'accord je n'hésite pas, allons-y
On va dépasser les 42% pour le coup mais je crois pas que tu sois au "fait"
(encore un "je" impersonnel? etc. "c'est une astuce" tel "gratin de pomme de terre")
je n'oublie jamais rien. Rien àvoir abvec la mémoire, la méthode est bien éloignée, elle en est meme à l'inverse : je suis incapable de retenir. fixer. je n'oublie pas parceque je découvre sans cesse. Ma mémoire est infaillible, simplement parcequ'elle ne peut se tromper sur aucun contenu. le présent la remplie. Les petits souvenirs existent.. Mais lorsqu'elle se réveille, c'est avec toute la masse de choses qui, malgré tout, sont restés en elle, qu'elle se soulève. De cette manière une perte de me vexe jamais (en tout cas je le comprends comme ça), car jamais rien ne m'est posé comme "acquis".
Tout m'apparait comme ressouvenir, ce mot n'a pas le sens qu'on lui donne, pour moi moi moi. Tout se répète sans cesse, mais progresse. et de la même manière, je vis toujours le présent comme on voit le passé. j'habite une réminiscence. c'est pratique pour saisir "dans les grandes lignes" : c'est toujours inutile "en société"
le soulèvement de mon attention est couteux en énergie j'en suis réduit à choisir arbitrairement sans y penser le moment de "s'y mettre"
Cette énergie économiser toute la journée par peur de la perdre vient se dépenser involontairement quand l'idée me vient de dormir. l'obscurité réveille un désir de clarté retard ! retard retard
et la lumière se fait sur le jour terminé. jamais de longs regrets, je me connais trop. Mais toujours cette idée que mon attention m'a entièrement occupé l'esprit durant toute la journée, forçant ma concentration, par "à-coups" répétés constants, mais seulement par "à-coups" moindre effort l'animal vit l'homme reve un hybride se réveille puis un somnambule prend en charge le jour
voix de ma conscience avant de dormir : je suis un éphémère et point trop mécontent parasite nourrit par un corps fatigué
pour saussure, d'accord je n'hésite pas, allons-y
On va dépasser les 42% pour le coup mais je crois pas que tu sois au "fait"
(encore un "je" impersonnel? etc. "c'est une astuce" tel "gratin de pomme de terre")
je n'oublie jamais rien. Rien àvoir abvec la mémoire, la méthode est bien éloignée, elle en est meme à l'inverse : je suis incapable de retenir. fixer. je n'oublie pas parceque je découvre sans cesse. Ma mémoire est infaillible, simplement parcequ'elle ne peut se tromper sur aucun contenu. le présent la remplie. Les petits souvenirs existent.. Mais lorsqu'elle se réveille, c'est avec toute la masse de choses qui, malgré tout, sont restés en elle, qu'elle se soulève. De cette manière une perte de me vexe jamais (en tout cas je le comprends comme ça), car jamais rien ne m'est posé comme "acquis".
Tout m'apparait comme ressouvenir, ce mot n'a pas le sens qu'on lui donne, pour moi moi moi. Tout se répète sans cesse, mais progresse. et de la même manière, je vis toujours le présent comme on voit le passé. j'habite une réminiscence. c'est pratique pour saisir "dans les grandes lignes" : c'est toujours inutile "en société"
le soulèvement de mon attention est couteux en énergie j'en suis réduit à choisir arbitrairement sans y penser le moment de "s'y mettre"
Cette énergie économiser toute la journée par peur de la perdre vient se dépenser involontairement quand l'idée me vient de dormir. l'obscurité réveille un désir de clarté retard ! retard retard
et la lumière se fait sur le jour terminé. jamais de longs regrets, je me connais trop. Mais toujours cette idée que mon attention m'a entièrement occupé l'esprit durant toute la journée, forçant ma concentration, par "à-coups" répétés constants, mais seulement par "à-coups" moindre effort l'animal vit l'homme reve un hybride se réveille puis un somnambule prend en charge le jour
voix de ma conscience avant de dormir : je suis un éphémère et point trop mécontent parasite nourrit par un corps fatigué
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Mais tu savais pas parler avant, enfin il y a 4 ans.
T'as appris Quand?
T'as appris Quand?
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Oh Oh Oh Emilienne on ne se contente pas de peu ?
On prend de l'age Emilienne, on vieilli atrocement vite et puis à force d'attendre de devenir un très méchant fou on le devient l'age apporte la honte de la honte, "ahhhh par délicatesse, j'ai perdu ma vie" blabla mais est-ce l'age ou la boisson
Mais ta question porte sur la motivation, l'intention : c'est très bien vu encore ! Tout a été expliqué, mais je crois que c'est trop tard Je me répéterai quand j'aurais plus de jus
On prend de l'age Emilienne, on vieilli atrocement vite et puis à force d'attendre de devenir un très méchant fou on le devient l'age apporte la honte de la honte, "ahhhh par délicatesse, j'ai perdu ma vie" blabla mais est-ce l'age ou la boisson
Mais ta question porte sur la motivation, l'intention : c'est très bien vu encore ! Tout a été expliqué, mais je crois que c'est trop tard Je me répéterai quand j'aurais plus de jus
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Oui j'ai lu, en fait.
Je me souviens parfaitement de toi, de ton intérêt pour les autres ( présence soutenue) et de tes silences.
Dans mes souvenirs tu n'étais pas si offensif que ca.
Je me souviens parfaitement de toi, de ton intérêt pour les autres ( présence soutenue) et de tes silences.
Dans mes souvenirs tu n'étais pas si offensif que ca.
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Oups, je ne voulais pas offensé. D'ailleurs j'y avais pas pensé.
Je sais pas si c'est ce que ça appel, mais : excuse moi. "etc".
Je sais pas si c'est ce que ça appel, mais : excuse moi. "etc".
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
J'aime perdre mon temps. Inutilement de préférence. Asseyez vous, essayez.
- 1ère heure:
- Messieurs ! (hegel, cours de Berlin, 1820)
Ces leçons ont pour objet l'histoire de la philosophie.
Ce que représente cette histoire c'est la suite des nobles esprits, la galerie des héros de la raison pensante qui, par la vertu de cette raison, ont pénétré dans l'essence des choses,
de la nature et de l'esprit, dans l'essence de Dieu, et nous ont acquis par leur effort le trésor suprême, celui de la connaissance rationnelle. Ce que nous sommes historiquement,
la propriété qui nous appartient à nous, au monde actuel, ne s'est pas produit spontanément, n'est pas sorti seulement de la condition présente, mais c'est l'héritage et le résultat du labeur de toutes les générations antérieures du genre humain. De même que les arts de la vie extérieure, la masse de moyens et de procédés, les dispositions et les usages de la société et de la vie politique sont un résultat de la réflexion, de l'invention, du malheur, de la nécessité et de l'esprit de l'histoire qui a précédé notre état présent, de même nous devons ce que nous sommes, en fait de science et plus précisément, de philosophie, à la tradition qui passe comme une chaîne sacrée à travers tout ce qui est passager, donc passé et qui nous a conservé et transmis tout ce qu'a produit le temps passé. Toutefois, cette tradition n'est pas seulement semblable à une ménagère qui se contente de garder fidèlement ce qu'elle a reçu comme des images de pierre, le conservant sans changement et le transmettant ainsi à la postérité - ainsi que le cours de la nature dans sa variabilité et son agitation infinies fait que ses figurations et ses formes restent toujours conformes aux lois primitives sans progresser. Mais la tradition de ce qu'a produit dans le domaine de l'esprit le règne de l'esprit s'accroît et grandit comme un fleuve puissant à mesure qu'il s'est éloigné de son origine. Car le contenu de la tradition est d'ordre spirituel et l'esprit universel ne s'arrête pas. Quand il s'agit d'une nation particulière, il peut bien arriver que sa culture, son art, sa science et, d'une manière générale, la faculté de son esprit devienne statique (le cercle), comme cela paraît être le cas des Chinois, par exemple, qui, il y a deux mille ans, peuvent bien avoir été en tout aussi avancés qu'aujourd'hui. Mais l'esprit du monde ne demeure pas dans ce repos indifférent ; ce qui repose sur la simplicité de la nature. La vie est action et l'action a devant soi une matière qui est son objet,
qu'elle travaille et transforme. Ce que chaque génération a ainsi réalisé en fait de science, de production spirituelle, la génération suivante en hérite ; cela en constitue l'âme,
la substance spirituelle comme une habitude, les principes, les préjugés et la richesse. Mais c'est aussi pour elle un legs reçu, une matière donnée. Parce qu'elle est vitalité, activité spirituelle, elle travaille ce qu'elle n'a eu qu'à recevoir et la matière ainsi travaillée n'en est devenue que plus riche. Nous devons donc d'abord saisir la science existante, nous l'assimiler et la former ensuite. Ce que nous produisons présuppose essentiellement un existant, ce qu'est notre philosophie n'existe essentiellement qu'en cet enchaînement et en est nécessairement dérivé. L'histoire ne nous présente pas le devenir de choses étrangères, mais notre devenir, le devenir de notre science.
L'explication détaillée de cette proposition constituera l'introduction à l'histoire de la philosophie ; cette explication doit contenir, indiquer la notion de l'histoire de la philosophie,
son importance et son intérêt. Lorsqu'on expose une autre histoire, par exemple l'histoire politique, on peut plutot se passer de donner, avant de traiter cette histoire elle-même,
la notion de cette histoire, car ce qui s'y traite correspond à peu près à ce qui se trouve déjà dans la représentation générale de l'histoire et que l'on peu ainsi présumer. Mais histoire et philosophie paraissent d'après l'ordinaire conception de l'histoire, en soi déjà, comme des déterminations fort hétérogènes. La philosophie est la science des pensées nécessaires dont l'enchainement et le système est la connaissance de ce qui est vrai et pour cette raison éternel et impérissable. Mais l'histoire, d'après la plus ordinaire représentation qu'on s'en fait, a affaire à ce qui est arrivé, donc à ce qui est contingent, passager et passé. La réunion de ces deux choses si hétérogènes, jointe aux autres représentations très superficielles qu'on se fait de chacune en particulier, notamment de la philosophie, amène d'ailleurs avec soi des conceptions si inadéquates et si fausses qu'il est nécessaire de les rectifier dès le début afin que l'intelligence du sujet traité ne soit pas rendue difficile ni même impossible.
Je commencerai par une introduction concernant : a) la notion et la détermination de l'histoire de la philosophie ; de cette explication résultera en même temps la méthode ; b) j'établirai en second lieu la notion de la philosophie pour savoir ce que nous devons distinguer et recueillir dans une matière infiniment variée, et les multiples aspects de la formation intellectuelle des peuples. Quant à la religion, d'ailleurs, et aux idées la concernant ainsi que l'Etat, les devoirs et les lois, on doit se dire qu'il faut en tenir compte dans l'histoire de la philosophie. Que n'a-t-on pas appelé philosophie et philosopher ? Nous devons donc déterminer notre domaine et en exclure ce qui n'appartient pas à la philosophie ; mais cette détermination ne nous fournit que le point de départ de son histoire ; c) ensuite se présentera la division en périodes de cette histoire, division qui doit faire voir que l'ensemble forme une suite rationnelle, un ensemble progressant organiquement. La philosophie est une connaissance rationnelle, l'histoire de son développement doit être quelque chose de rationnel, l'histoire de la philosophie doit elle-même être philosophique ; d) finalement, je parlerai des sources de l'histoire de la philosophie.
I. Notion et détermination de l'histoire de la philosophie.
Ici se présentent aussitôt les représentations superficielles ordinaires de cette histoire, que l'on doit mentionner et rectifier. Au premier abord, histoire signifie narration des événements contingents des époques, des peuples et des individus, contingents soit suivant leur succession dans le temps, soit suivant leur contenu.
Il sera ultérieurement question de la contingence sous le rapport de la succession dans le temps.
La notion à laquelle nous voulons d'abord avoir affaire concerne la contingence du contenu. [en marge: actions contingentes]
Or, le contenu de la philosophie n'est pas constitué par les actions et les événements extérieurs des passions et de la fortune, mais par des pensées ; toutefois, des pensées contingentes ne sont pas autre chose que des opinions et des opinions philosophiques sont des opinions concernant le contenu bien déterminé et les objets plus particuliers de la philosophie : dieu, la nature, l'esprit.
Nous rencontrons alors aussitôt la conception habituelle de l'histoire de la philosophie, à savoir qu'elle doit détailler la collection des opinions philosophiques comme elles se sont produites et présentées dans la suite des temps.
Quand on parle avec ménagement, on qualifie cette matière d'opinions ; ceux qui pensent pouvoir l'exprimer avec plus de précision appellent cette histoire une galerie des sottises ou tout au moins des erreurs de l'homme qui se plonge dans la pensée et dans les purs concepts.
On entend parler dans ce sens non seulement ceux qui avouent leur ignorance en fait de philosophie - ils l'avouent, car cette ignorance, comme on croit communément, ne doit pas être un obstacle pour juger de la valeur de la philosophie ; chacun bien au contraire a la certitude de pouvoir juger de sa valeur et de son essence sans y rien entendre - mais ceux mêmes qui écrivent et ont écrit sur l'histoire de la philosophie.
Cette histoire, conçue comme comme une énumération de beaucoup d'opinions, devient ainsi un objet de vaine curiosité ou, si l'on préfère, un objet d'intérêt pour l'érudition ;
car l'érudition consiste surtout à connaître une foule de choses inutiles, c'est à dire de choses qui en soi n'ont ni valeur, ni intérêt, si ce n'est d'en avoir connaissance. Néanmoins,
l'on pense en tirer quelque profit si l'on connait les opinions et les pensées d'autres personnes ; cela, dit-on, anime la pensée, fait naître maintes bonnes idées, c'est à dire conduit à avoir aussi une opinion, la science consistant (pour ce on) en opinions qui se succèdent.
D'autre part, à cette considération s'en rattache une autre qu'on en tire ; car à l'aspect de tant d'opinions diverses, de tant de systèmes philosophiques, on se trouve embarrassé et on ne sait auquel s'en tenir ; on constate que, en ce qui concerne les grands sujets vers lesquels l'homme se sent attiré et que la philosophie prétend faire connaitre, les plus grands esprits se sont trompés parce que d'autres les ont réfutés... Alors que ceci est arrivé à de si grands esprits, comment puis-je, ego homuncio , prendre une décision. Cette conséquence tirée de la diversité des systèmes philosophiques en constitue, pense-t-on, la nocivité, subjectivement toutefois, elle n'est pas inutile ; car cette diversité est le prétexte ordinaire de ceux qui veulent paraitre s'intéresser à la philosophie alors que, malgré cette prétendue bonne volonté et même s'ils admettent qu'on doit nécessairement cultiver cette science, ils la négligent en fait totalement.
Cependant cette diversité des systèmes ne se considère pas, loin de là, comme simple prétexte ; elle passe plutot pour une raison sérieuse, véritable, pour combattre d'une part le sérieux que la philosophie attribue à son travail et d'autre part pour justifier qu'on la néglige, car il y a là une preuve irréfutable de l'inutilité de l'essai consistant à vouloir atteindre la connaissance philosophique de la vérité.
Si l'on accorde toutefois que la philosophie est une science réelle et qu' une philosophie déterminée pourrait être la vraie, il se pose la question de savoir laquelle ; à quelle signe la reconnaitre ?... Chacune affirme être la véritable ; mais chacune donne d'autres signes et d'autres critères auxquels on doit reconnaitre la vérité ; il s'ensuit, dit-on, qu'une pensée sage, réfléchie, doit hésiter à porter un jugement définitif.
Au sujet de ces idées courantes, qui, sans nul doute, vous sont, Messieurs, aussi connues - car ce sont en effet les premières réflexions qui peuvent venir à l'esprit dès qu'on songe à une histoire de la philosophie - je ne ferai que quelques brèves remarques nécessaires et l'explication de cette diversité nous conduira directement dans notre sujet même.
- 2ème heure:
- En ce qui concerne d'abord cette galerie d'opinions que présenterait l'histoire de la philosophie - sur Dieu, sur l'essence des objets de la nature et de l'esprit - ce serait, si elle ne faisait que cela, une science très superflue et très ennuyeuse, alors même qu'on invoquerait la multiple utilité à retirer d'une si grande érudition.
Qu'y a-t-il de plus inutile, de plus ennuyeux qu'une suite de simples opinions ?
On n'a qu'à considérer des écrits qui sont des histoires de la philosophie en ce sens qu'ils présentent et traitent les idées philosophiques comme des opinions, pour se rendre compte à quel point tout cela est sec, ennuyeux et sans intérêt.
Une opinion est une représentation subjective , une idée quelconque, fantaisiste, que je conçois ainsi et qu'un autre peut concevoir autrement.
Une opinion est mienne ; ce n'est pas une idée en soi générale, existant en soi et pour soi.
Or la philosophie ne renferme pas des opinions ; il n'existe pas d'opinions philosophiques. Un homme,
serait-il même un historien de la philosophie, trahit aussitôt un défaut de culture élémentaire quand il parle d'opinions philosophiques.
La philosophie est la science objective de la vérité, la connaissance de sa nécessité, un connaître compréhensif et nullement opinion, ni délayage d'opinions.
D'ailleurs, c'est un fait bien établi qu'il y a eu diverses philosophies. Cependant la vérité est une ;
l'instinct de la raison a ce sentiment ou cette foi invincible. Une seule philosophie peut donc être vraie. Or, comme les philosophies sont diverses, on en conclut que les autres sont nécessairement erronées ; mais chacune assure, établit, prouve qu'elle est cette philosophie unique.
C'est là un raisonnement ordinaire et l'idée d'une pensée pondérée qui est exacte ; mais pour ce qui est de la pondération de la pensée, mot à effet, l'expérience quotidienne nous apprend à ce sujet que quand nous sommes à jeun, nous ressentons de l'appétit tout de suite ou aussitôt après. Toutefois,
cette sobriété de pensée a le talent et l'adresse de ne pas passer de cet état à la faim et au désir,
mais d'être et de demeurer rassasiée en soi. Or la pensée qui s'exprime ainsi trahit par là même qu'elle est un entendement mort , car c'est seulement ce qui est mort qui est à jeun, tout en étant et demeurant en même temps rassasié.
Mais la vitalité physique, comme celle de l'esprit, ne se satisfait pas de cet état, car c'est un instinct qui a faim et soif de la vérité, de la connaissance de la vérité, qui désire se satisfaire et que des réflexions comme celle qui précède ne sauraient contenter, ni rassasier.
Ce qu'on pourrait dire au sujet de cette réflexion, ce serait tout d'abord que quelle que soit la diversité des philosophies, elles ont ce trait commun d'être de la philosophie.
Quiconque étudierait ou posséderait une philosophie, si toutefois c'en est une, connaitrait par suite la philosophie. Ce prétexte, ce raisonnement qui s'en tient à la simple diversité et qui, par dégoût ou appréhension de la diversité où se réalise un universel, ne veut ni saisir, ni reconnaître cette universalité, je l'ai comparé ailleurs (encyclopédie, §8 ) à un malade pédantesque auquel le médecin conseille de manger du fruit et auquel on sert des cerises, des prunes ou des raisins ; son pédantisme fait qu'il n'en prend point parce qu'aucun de ces fruits n'est du fruit, mais que ce sont des cerises,
des prunes ou des raisins.
Il importe essentiellement de savoir ce que signifie cette diversité des systèmes philosophiques ;
la connaissance philosophique de ce qui est vérité et philosophie montre cette diversité sous un tout autre aspect que suivant l'opposition abstraite de vérité et d'erreur.
L'explication que nous en donnerons nous révélera la signification de l'histoire de la philosophie tout entière.
Cette explication nous oblige à parler de la nature de la vérité en partant de l'Idée et d'énoncer à ce propos une série de propositions dont on ne peut apporter ici la démonstration ; on ne peut que les rendre claires et intelligibles ; on ne saurait ici vous en convaincre, ni les établir, mais on n'a pour but que de vous les faire connaitre historiquement ; c'est l'affaire de la philosophie de les reconnaitre comme véritables et fondées (il s'occupe des démonstrations etc dans d'autres oeuvres, ici c'est simplement un cours avec des élèves etc).
La première de ces notions préliminaires est la proposition donnée précédemment que la vérité est une. Le point de départ et la fin de la philosophie est, en un sens plus profond, ce qui d'une façon générale relève formellement de notre conscience pensante, à savoir de connaitre cette vérité une et de la connaitre en même temps comme la source d'où découle tout le reste, toutes les lois de la nature, tous les phénomènes de la vie et de la conscience qui n'en sont que le reflet - ou inversement en apparence de ramener toutes ces lois et tous ces phénomènes à cette source unique pour les comprendre par elle, c'est-à-dire pour connaître la façon dont ils en dérivent.
a) Mais cette proposition que la vérité est une est elle-même encore abstraite et formelle ; le plus essentiel est plutôt de reconnaître que la vérité une n'est pas une pensée ou une proposition simple et abstraite, c'est plutôt un concret en soi.
C'est un préjugé courant de croire que la science philosophique n'aurait affaire qu'à des abstractions,
à des généralités creuses ; et l'on pense que l'intuition, la conscience empirique de nous-mêmes,
le sentiment de nous-mêmes, de la vie, est ce qui est en soi concret, déterminé, riche. La philosophie se trouve en effet dans le domaine de la pensée ; elle s'occupe donc de généralités ; son contenu est abstrait, mais seulement quant à la forme, l'élément ; en soi, l'idée est essentiellement concrète, c'est l'unité de déterminations diverses. C'est en ceci que la connaissance de la raison se distingue de la simple connaissance de l'entendement et à l'encontre de celui-ci la philosophie doit montrer que le vrai, l'idée, ne consiste pas en généralités vides, mais en un universel qui est en soi-même le particulier, le déterminé. Ce que j'ai dit ici fait essentiellement partie de ce dont j'ai dit que ce doit être d'abord connu historiquement seulement par ceux que l'étude de la philosophie n'a pas encore familiarisés avec elle.
La pensée instinctive saisit bien déjà que la vérité est une, que la vérité saisie philosophiquement dans l'élément de la pensée se trouve sous forme générale ; c'est là pour nous une représentation courante. Mais que le général renferme en soi sa détermination, qu'en soi l'idée soit l'unité absolue de diversités, c'est par là que commence une proposition proprement philosophique ; c'est ici que recule la conscience dont la connaissance n'est pas encore philosophique, en disant qu'elle ne comprend pas ; ce qui signifie que ceci ne se rencontre pas parmi ses représentations et ses convictions habituelles. En ce qui concerne la conviction, on a déjà remarqué que ce n'est pas ici le lieu de la produire, de prouver cette détermination, de former la conscience en vue de cette connaissance. [en marge: Je n'aurais qu'à en appeler au sentiment. Ces abstractions sont la vie, l'esprit, la vérité, le divin ; chacun possède en soi la plénitude de ces représentations, de ces pensées, simples il est vrai - un réel mérite intérieur, une richesse -, une plénitude naturelle. C'est à expliquer par des exemples se rapportant à des représentations et des pensées particulières, ce qui est des sentiments.]
Toutefois c'est aisé à comprendre, à appréhender dans la représentation. Le rouge, par exemple,
est une représentation sensible abstraite, cependant quand la conscience ordinaire parle du rouge,
elle ne pense pas qu'il y ait là de l'abstrait ; mais une rose qui est rouge, est un rouge concret,
elle forme une unité de feuilles, de forme, de couleur, d'odeur, elle est une chose qui vit, pousse ;
on peut y distinguer, isoler maint abstrait, on peut la détruire, la déchirer aussi et cependant en sa diversité, c'est un seul sujet, une seule idée.
Ainsi la pure idée abstraite en soi n'est pas un abstrait, une simplicité vide, comme le rouge, mais une fleur, un concret en soi.
Prenons un exemple tiré d'une détermination de la pensée ; soit la proposition A=A, c'est la proposition de l'identité, une simplicité tout abstraite, un pur abstrait tel que A=A, pas de détermination, de distinction, de particularisation ; toute détermination, tout contenu doit lui venir de l'extérieur, c'est une forme vide.
Mais si je passe à la détermination à la détermination par l'entendement de la raison, il y a là déjà une détermination en soi concrète. La raison, les raisons, l'essentiel des choses est en effet aussi ce qui est identique avec soi, ce qui est en soi, mais déterminé aussi comme cause de façon à être quelque chose s'extériorisant, relatif à quelque chose dont il est la raison.
Dans le simple concept il y a donc non seulement ce qui est la raison, mais aussi l'autre chose dont c'est la raison, dont la cause est aussi l'effet. Quelque chose devant être raison,
pris sans quelque chose dont c'est la raison, n'est pas une raison ; quelque chose devant être défini comme cause est, sans son effet, une chose seulement, non une cause.
Il en est de même de l'effet. Le concret, c'est donc ce qui contient en soi non seulement sa seule détermination immédiate, mais aussi son autre détermination.
Dernière édition par Sarty le Mer 2 Aoû 2017 - 7:22, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Bah j'ai lu.
Ce qu'il exclut de la philosophie serait intéressant . L'histoire des pensées touche l'Etat et la religion il me semble.
Pour la forme, c'est plutôt tres Bien ecrit et precis.
Bien sûr il parle de pensées rationnelles , collectives. Une représentation partielle donc de l'histoire de la philosophie qui s'arrête à son temps.
Tu devrais prendre sa suite?
J'aime ce genre de texte. Il reste quelque chose de global apres ca. C'est plaisant.
Ce qu'il exclut de la philosophie serait intéressant . L'histoire des pensées touche l'Etat et la religion il me semble.
Pour la forme, c'est plutôt tres Bien ecrit et precis.
Bien sûr il parle de pensées rationnelles , collectives. Une représentation partielle donc de l'histoire de la philosophie qui s'arrête à son temps.
Tu devrais prendre sa suite?
J'aime ce genre de texte. Il reste quelque chose de global apres ca. C'est plaisant.
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
l'ennui cosmique de l'espâce continue
- 3ème heure:
- b) Après avoir expliqué ainsi en général la nature du concret, j'ajoute au sujet de sa signification que le vrai ainsi défini en soi a la tendance de se développer. Le vivant, le spirituel se remue, s'agite en soi, se développe. Ainsi l'idée, concrète en soi et se développant, est un système organique, une totalité qui renferme en soi une richesse en degrés et en moments.
c) La philosophie est pour soi la connaissance de ce développement et comme pensée compréhensive, elle est elle-même ce développement de la pensée. La philosophie est d'autant plus parfaite que ce développement a pris plus d'extension. De plus ce développement ne va pas au-dehors, dans l'extériorité, mais son déploiement est aussi bien une intériorisation,
c'est-à-dire que l'Idée universelle demeure le fondement, ce qui comprend tout et reste immuable. L'extériorisation de l'Idée philosophique dans son évolution n'étant pas un changement, un devenir en autre chose, mais aussi bien une intériorisation, un approfondissement en soi, la progression rend l'Idée générale primitivement indéterminée, plus déterminée en soi. Le développement ultérieur de l'Idée ou sa détermination plus grande sont une seule et même chose. Ce qui est le plus extensif est ici le plus intensif. L'extension comme développement n'est pas un éparpillement et une division, mais aussi une cohésion qui est d'autant plus forte et intensive que l'extension et le cohérent est plus riche et plus large.
Ce sont là les propositions abstraites concernant la nature et le développement de l'Idée. La philosophie formée est ainsi constituée en soi. Dans son ensemble et tous ses membres il y a une seule idée comme dans un individu vivant une seule vie, un seul pouls bat dans tous les membres. Toutes les parties qui s'en dégagent et leur systématisation découlent d'une idée unique, toutes ces particularisations ne sont que les miroirs et les copies de cette vitalité une, elles ne trouvent leur réalité que dans cette unité et leurs différences, leurs diverses déterminations concrètes réunies ne sont que l'expression et la forme contenue dans l'Idée. L'Idée est centre et périphérie en même temps, c'est la source de lumière qui en toutes ses expansions ne sort pas d'elle-même, mais demeure en soi présente et immanente ; elle est le système de la nécessité et de sa propre nécessité qui est aussi sa liberté.
La philosophie est donc un système en son développement ; il en est de même de l'histoire de la philosophie et c'est là le point principal, la notion fondamentale que ce traité présentera en cette histoire.
Pour l'expliquer, il faut d'abord faire remarquer, par rapport au genre du phénomène, la différence qui peut se produire. L'apparition des divers degrés dans la progression de la pensée peut se réaliser avec la conscience de la nécessité d'où dérive le degré suivant et en vertu de laquelle cette détermination et cette forme seule peut se présenter -
ou bien se produire de façon naturelle, en apparence contingente, sans cette conscience, en sorte que la notion agit intérieurement [en marge : ouvrier interne] et suivant sa logique, cette logique demeurant d'ailleurs inexprimée ; c'est ainsi que dans la nature, dans le développement du tronc, des rameaux, des feuilles, de la fleur, du fruit, chaque élément apparaît pour soi, mais l'Idée intérieure est ce qui guide et détermine cette succession ; dans l'enfant, de même, les aptitudes du corps, et notamment les activités de l'esprit apparaissent peu à peu simplement, ingénument en sorte que les parents qui font pour la première fois cette expérience considèrent comme un miracle d'où tout cela vient,
qui, existant pour soi intérieurement, à présent se manifeste, la suite de ces phénomènes n'affectant que la forme d'une succession dans le temps.
Présenter la manière une de cette apparition, la dérivation des formations, la nécessité pensée, reconnue, des déterminations est l'objet et l'affaire de la philosophie ; et en tant qu'ici c'est l'idée pure qui importe et non sa forme particulière comme nature et esprit, cette description est essentiellement l'objet et l'affaire de la philosophie logique.
Quant à l'autre manière qui expose les divers degrés et moments du développement dans le temps, la façon dont ils se produisent, en ces régions particulières, chez tel ou tel peuple, dans telles circonstances politiques et telles complications, bref sous cette forme empirique déterminée, c'est là le spectacle que nous offre l'histoire de la philosophie.
C'est là le seul point de vue digne de cette science ; c'est en soi le véritable en vertu du concept de la chose ; et l'étude de cette histoire montrera qu'en fait elle se présente et s'avère ainsi.
D'après cette conception, je soutiens que la succession des systèmes de la philosophie est en histoire la même que la succession des déterminations de la notion de l'Idée en sa dérivation logique. Je soutiens que si l'on dépouille les concepts fondamentaux des systèmes apparus dans l'histoire de la philosophie de ce qui concerne vraiment leur forme extérieure, leur application au particulier, on obtient les divers degrés de la détermination même de l'Idée dans sa notion logique. Inversement, la suite logique en elle-même donnera en ses moments principaux la succession des phénomènes historiques ; il est vrai aussi que d'un côté la succession, comme succession temporelle dans l'histoire, se distingue de la succession dans l'ordre des concepts. Mais montrer ce côté nous détournerait trop de notre objet. Je remarque encore toutefois que, d'après ce que nous venons de dire, l'étude de l'histoire de la philosophie est l'étude de la philosophie elle-même et il ne peut en être autrement. Celui qui étudie l'histoire de la physique, de la mathématique,
etc., apprend aussi à connaître la physique, la mathématique, etc. Toutefois, pour reconnaître dans la forme et le phénomène empirique que revêt historiquement la philosophie sa succession comme développement de l'Idée, il faut au préalable posséder la connaissance de l'Idée ; c'est ainsi que pour juger les actions humaines, il faut posséder la notion de ce qui est juste et convenable ; sinon, et c'est ce qui arrive dans tant d'histoires de la philosophie, il ne s'offre au regard sans Idée qu'un amoncellement incohérent d'opinions. L'affaire de celui qui expose l'histoire de la philosophie consiste à vous indiquer cette Idée, à expliquer d'après elle les phénomènes ; comme l'observateur doit apporter la notion de la chose pour pouvoir la saisir dans son phénomène et expliquer vraiment l'objet, nous ne devons pas nous étonner s'il existe tant de plates histoires de la philosophie et si elles présentent la série des systèmes philosophiques comme une série de simples opinions, d'erreurs, de jeux d'esprit, inventés il est vrai avec un grand déploiement de subtilité, un grand effort d'esprit, et tous les compliments qu'on a imaginés concernant leur élément formel. Etant donné le défaut d'esprit philosophique de ces historiens, comment pourraient-ils saisir et présenter ce qui est le penser rationnel ?
D'après ce que nous avons dit sur la nature formelle de l'Idée, à savoir que seule une histoire de la philosophie conçue comme système de développement de l'Idée mérite le nom de science, il résulte qu'un amas de connaissances ne constitue pas une science. Ce n'est que comme une suite fondée en raison de phénomènes qui renferment et dévoilent ce qu'est la raison, que cette histoire se révèle comme une chose raisonnable ; elle fait voir qu'elle est un événement raisonnable. Comment ne serait pas raisonnable tout ce qui s'est effectué dans ce qui concerne la raison. C'est déjà une croyance raisonnable que le hasard ne règne pas dans les affaires humaines et c'est justement à la philosophie qu'il appartient de reconnaître que, dans la mesure où son propre phénomène est de l'histoire, celle-ci n'est déterminée que par l'Idée.
Considérons maintenant les concepts généraux indiqués dans leur application à l'histoire de la philosophie, application qui nous fera voir les points de vue les plus importants de cette histoire.
La question la plus immédiate à poser à ce sujet concerne cette différence dans le phénomène de l'Idée qui vient d'être établie ; à savoir comment il se fait que la philosophie se présente comme phénomène dans le temps et qu'elle ait une histoire. La réponse empiète sur la métaphysique du temps et ce serait une digression qui nous écarterait du sujet si l'on indiquait ici autre chose que les moments qui importent pour répondre à la question.
On a dit ci-dessus à propos de l'essence de l'esprit que son être était son acte. La nature est comme elle est, ses changements ne sont par suite que des répétitions et son mouvement est circulaire. Plus précisément, cet acte est se connaître. Je suis ; mais je ne suis ainsi que comme organisme vivant, de manière immédiate ; comme esprit, je ne suis qu'en tant que je me connais, Gnothi seauton, connais-toi toi-même, l'inscription sur le temple du dieu qui connaît, à Delphes, est le commandement absolu qui exprime le caractère de l'esprit. La conscience contient essentiellement ceci que je suis pour moi, que je suis objet pour moi. Grâce à ce jugement absolu, en me distinguant de moi-même, l'esprit se fait existant, se pose lui-même comme extérieur, se pose dans l'extériorité ce qui est justement le mode général, distinctif de l'existence de la nature. Or, un des aspects de l'extériorité est le temps, forme qui doit être expliquée dans la philosophie de la nature, comme dans celle de l'esprit fini.
Cet être-là, cet être dans le temps, n'est pas seulement un moment de la conscience individuelle en général qui comme tel est essentiellement fini, mais aussi un moment du développement de l'Idée philosophique dans l'élément du penser. L'Idée conçue au repos est, il est vrai, intemporelle ; la concevoir en repos, c'est la saisir sous forme d'immédiateté,
ce qui équivaut à l'intuition intérieure de celle-ci. Toutefois l'idée, comme concrète, comme unité de choses diverses, ainsi qu'il a été dit, n'est pas essentiellement intuition, mais comme distinction en soi et développement par suite, elle arrive en soi à l'être-là et à l'extériorité dans l'élément de la pensée ; c'est ainsi que dans la pensée la philosophie pure apparaît comme une existence progressant dans le temps. Mais cet élément de la pensée est abstrait, c'est l'activité d'une conscience individuelle. Or, l'esprit n'est pas seulement une conscience individuelle, finie, mais il existe aussi comme un esprit en soi universel, concret. Cette universalité concrète comprend tous les aspects et côtés développés où il est et devient pour soi objet, conformément à l'Idée. Ainsi son appréhension de lui-même en la pensée est également la progression que remplit la réalité développée, totale ; c'est une progression que ne parcourt pas la pensée d'un individu et que ne présente pas une conscience individuelle, mais bien l'esprit universel qui dans l'histoire générale se présente dans toute la richesse de sa formation. Dans cette évolution, il arrive qu'une forme, un degré de l'Idée prend conscience chez un peuple, en sorte que ce peuple et ce temps exprime cette forme seule, en laquelle il se forme son univers et élabore sa condition tandis que le degré supérieur se révèle des siècles plus tard chez un autre peuple.
- 4ème heure:
- II : Notion de la philosophie.
L'histoire de la philosophie doit exposer cette science par rapport au temps et aux individualités qui en ont donné les formes. Cet exposé exclut l'histoire extérieure de l'époque et rappelle seulement le caractère général du peuple et du temps ainsi que la condition général [en marge : la liaison]. En fait, l'histoire de la philosophie présente ce caractère et même à son point culminant. Elle est avec lui en relation intime et la forme définie de la philosophie d'une époque n'est elle-même qu'un côté, un moment de ce caractère.
A cause de cette relation, il importe de considérer quel est son rapport aux circonstances historiques, d'autre part surtout ce qui lui est particulier ; c'est là ce qu'il faut envisager à l'exception même de ce qui la touche de très près.
A. En conséquence, la forme déterminée d'une philosophie n'est pas seulement contemportaine d'une forme déterminée du peuple où elle apparait, de sa constitution, de son gouvernement, de ses moeurs, de sa vie sociale, de ses aptitudes, de ses habitudes et commodités, de ses essais et travaux dans les arts et les sciences, de ses religions, de ses conditions militaires et extérieures en général, contemporaine de la décadence des Etats dans lesquels a prévalu tel principe déterminé, comme de la formation et de l'ascension d'Etats nouveaux où un principe supérieur trouve sa source et son développement. L'esprit a élaboré et étendu le principe du degré déterminé de la conscience de lui-même,
chaque fois dans toute sa richesse multiple. C'est un esprit riche, l'esprit d'un peuple, une organisation, une cathédrale qui présente une foule de chapelles, de galeries,
de colonnades, de portiques, de divisions, tout est le produit d'un seul ensemble, d'une seule fin. La philosophie est une forme de ces aspects divers, elle est la fleur la plus sublime, le concept de la formation entière, la conscience et l'essence spirituelle de la condition en son ensemble, l'esprit de l'époque existant comme esprit qui se pense.
L'ensemble aux formes multiples se réfléchit dans la philosophie en tant que simple foyer, en tant que notion qui se sait.
Philosopher exige :
a) Un certain degré de culture intellectuelle.
Dernière édition par Sarty le Mar 29 Aoû 2017 - 4:09, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Donc le jambon est vraiment voleur de feu
Tu t'en es allé à nouveau?
Tu dors sur tes lectures soporifiques et intéressantescadependdesheures?
Tu dors sur tes lectures soporifiques et intéressantescadependdesheures?
Invité- Invité
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