Je suis. Et seul cela importe.
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
Astronomie : le cosmos
Pythagore apporte une connaissance qui émerveille encore le logicien Frege : l'étoile du soir (celle qu'on voit en premier à la tombée de la nuit) et l'étoile du matin sont une seule et même : Vénus. Cette identité était connue à Babylone depuis -685.
Pythagore fut le premier à appeler le ciel cosmos (ordre) et à dire que la Terre est ronde ; mais on attribue plus souvent la théorie de la sphéricité de la Terre à Parménide. Les disciples développent l'astronomie pythagoricienne.
Philolaos de Crotone aurait affirmé le premier, bien avant Copernic, la mobilité de la Terre. Il disait : « C'est le Feu qui occupe le milieu. », or ce « Feu central » n'est pas le Soleil, il reste invisible, on ne perçoit sa lumière que reflétée par le Soleil, c'est une force physique située au milieu du monde.
L'idée de la rotation de la Terre sur elle-même revient à un autre pythagoricien : Hicétas de Syracuse, pour qui « la Terre tourne et pivote sur son axe à très grande vitesse ». Ecphantos, disciple d’Hicétas selon le philologue allemand August Böckh, disait aussi que « la Terre, centre du monde, tourne sur elle-même d’Ouest en Est ».
« D’autres pensent que la Terre se meut. Ainsi, Philolaos le Pythagoricien dit que la Terre se meut autour du Feu en un cercle oblique, de même que le Soleil et la Lune. Héraclide du Pont et Ecphantos le Pythagoricien ne donnent pas, il est vrai, à la Terre un mouvement de translation [mouvement autour du Soleil, héliocentrisme]… Partant de là, j'ai commencé, moi aussi, à penser à la mobilité de la Terre »Copernic, Lettre au pape Paul III, (préface à Des révolutions des orbes célestes.
De revolutionibus orbium caelestium, 1543)
Aristarque de Samos, astronome aristotélicien, affirmera le premier, vers -280, la rotation de la Terre sur son propre axe et la translation de la Terre autour du Soleil.
Dernière édition par Zibom le Lun 18 Sep 2017 - 1:13, édité 1 fois
Lyhan- Messages : 118
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
Pour chercher plus longtemps
Lyhan- Messages : 118
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
Végétarisme
Pythagore est considéré dans la tradition occidentale comme le premier adepte du végétarisme de l'humanité qui ne vit plus dans l'âge d'or, âge d'or où l'on était effectivement végétarien (que ce soit dans la mythologie philosophique gréco-romaine, ou la mythologie hébraïque, avec Adam et Ève, jusqu'au Déluge.
C'est Ovide qui défend le végétarisme par le biais de ce passage concernant Pythagore :
« Le premier, il fit un crime à l’homme de charger sa table de la chair des animaux ; le premier, il fit entendre ces sublimes leçons qui ne furent pourtant pas écoutées : « Cessez, mortels, de vous souiller de mets abominables ! Vous avez les moissons ; vous avez les fruits dont le poids incline les rameaux vers la terre, les raisins suspendus à la vigne, les plantes savoureuses et celles dont le feu peut adoucir les sucs et amollir le tissu ; vous avez le lait des troupeaux, et le miel parfumé de thym ; la terre vous prodigue ses trésors, des mets innocents et purs, qui ne sont pas achetés par le meurtre et le sang. (...) Chose horrible ! des entrailles engloutir des entrailles, un corps s’engraisser d’un autre corps, un être animé vivre de la mort d’un être animé comme lui ! Quoi ! au milieu des richesses que la terre, cette mère bienfaisante, produit pour nos besoins, tu n’aimes qu’à déchirer d’une dent cruelle des chairs palpitantes ; tu renouvelles les goûts barbares du Cyclope, et, sans la destruction d’un être, tu ne peux assouvir les appétits déréglés d’un estomac vorace ! Mais dans cet âge antique dont nous avons fait l’âge d’or, l’homme était riche et heureux avec les fruits des arbres et les plantes de la terre ; le sang ne souillait pas sa bouche. Alors l’oiseau pouvait, sans péril, se jouer dans les airs ; le lièvre courait hardiment dans la campagne ; le poisson crédule ne venait pas se suspendre à l’hameçon. Point d’ennemis, nuls pièges à redouter ; mais une paix profonde. Maudit soit celui qui, le premier, dédaigna la frugalité de cet âge, et dont le ventre avide engloutit des mets vivants ! il a ouvert le chemin au crime. »— Ovide, Les Métamorphoses.
Ce végétarisme étant lié à la réincarnation que propose Pythagore dans sa philosophie, pensant ainsi le destin des vivants dans le sens d’une totale interdépendance, le philosophe propose une sensibilité particulière que l'on retrouve habituellement dans la civilisation hindoue (avec l'Ahimsâ et le jaïnisme tout particulièrement) :
« Le ciel et tout ce qu’on voit au-dessous de lui, la terre et tout ce qu’elle contient, changent de formes. Nous aussi, portion de ce monde, nous changeons ; et, comme nous avons une âme vagabonde qui peut, de notre corps, passer dans le corps des animaux, laissons en paix et respectons l’asile où vivent les âmes de nos parents, de nos frères, de ceux que nous aimions, des âmes d’hommes, enfin : prenons garde de faire des festins de Thyeste. Comme il se fait d’horribles goûts, comme il se prépare à verser un jour le sang humain, celui qui égorge de sang-froid un agneau, et qui prête une oreille insensible à ses bêlements plaintifs ; celui qui peut sans pitié tuer le jeune chevreau et l’entendre vagir comme un enfant ; celui qui peut manger l’oiseau qu’il a nourri de sa main ! Y a-t-il loin de ce crime au dernier des crimes, l’homicide ? N’en ouvre-t-il pas le chemin ? Laissez le bœuf labourer, et ne mourir que de vieillesse ; laissez les brebis nous munir contre le souffle glacial de Borée, et les chèvres présenter leurs mamelles pleines à la main qui les presse. Plus de rêts et de lacs, plus d’inventions perfides ; n’attirez plus l’oiseau sur la glu, ne poussez plus le cerf épouvanté dans vos toiles, ne cachez plus, sous un appât trompeur, la pointe de l’hameçon. »— Ovide, Les Métamorphoses.
- Spoiler:
Pythagore prônant le végétarisme, peinture de Pierre Paul Rubens, (1618-1620).
Dernière édition par Zibom le Lun 18 Sep 2017 - 1:41, édité 1 fois
Lyhan- Messages : 118
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
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Dernière édition par Cacendre le Mer 1 Nov 2017 - 22:45, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Science politique (et action)
Pythagore est le fondateur de la science politique. Il défend le régime aristocratique, c'est-à-dire qui confie le gouvernement à une élite (pour lui celle de savants). Il donne un modèle en réduction de l'État dans le fonctionnement de sa communauté. Il divise la société en trois fonctions sociales - comme toutes les sociétés Indo-Européennes : producteurs, guerriers, rois-prêtres. Il veut organiser la cité de façon mathématique et rationnelle. Il élabore des lois, conservatrices, favorables à la famille, recommandant le respect des lois et des magistrats. Pythagore était aussi militariste. Il défendait l'idée selon laquelle : « Il faut combattre, non en paroles, mais en actes, car il est juste et pieux de faire la guerre quand on la fait homme contre homme. »
La grande idée de Pythagore dans le domaine de l'organisation politique, c'est qu'il faut remplacer l'égalité démocratique plébéienne, de type arithmétique (x = y), par une proportionnalité aristocratique, de type géométrique (A/B = C/D), avec un rapport basé sur le mérite, et que cette constitution de la société se répandra à l'organisation du monde.
En justice, le pythagorisme recommandait la Loi du talion, ce qui, plus tard, scandalisera Aristote : « C’est la réciprocité qui constitue purement et simplement la justice. Telle était la doctrine des pythagoriciens, qui définissaient le juste simplement comme la réciprocité. Mais la réciprocité ne coïncide ni avec la justice distributive ni même avec la justice corrective. »
Archytas de Tarente, stratège de Tarente pendant 7 ans mais aussi savant et philosophe pythagoricien, est l'idéal-type du concept de philosophe-roi de Platon. Platon le rencontra physiquement dès -388 et il imagina le philosophe-roi idéal en -370 dans sa République : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les Cités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas philosophes, il n'y aura de cesse aux maux des Cités » (La République, V, 473 c).
Quelques pythagoriens furent cependant démocrates, dont Théagès.
Lyhan- Messages : 118
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
Pas compris pourquoi tu précises ça. Lui [sa doctrine] non plus n'avait pas besoin de l'imaginer puisqu'en premier lieu il ne concevait pas la notion « d'âme humaine », seulement des âmes, qui parfois habitaient des corps humains, parfois des corps non-humains. Mais la dichotomie humain / non-humain n'intervenait qu'après la prise de possession du corps humain et la possibilité d'opérer une catégorisation des choses. Or dans sa doctrine, l'âme et ses propriétés précède au corps et ses facultés.Cacendre a écrit:Je n'ai pas besoin d'imaginer qu'une âme humaine habite des corps terrestres pour trouver répugnant cet acte dans mon corps à moi ( les autres font ce qu'ils veulent)
Sans doute durant le temps d'une incarnation humaine se sentait-il plus proche de ce qui lui ressemblait le plus et qu'escargot, il n'avait pas le temps de recroiser ses amis.
Dernière édition par Zibom le Lun 18 Sep 2017 - 17:16, édité 1 fois
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
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Dernière édition par Cacendre le Mer 1 Nov 2017 - 22:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Quand venait le soir,
Elle m'observait sombrer
Sans un mot, sans un geste,
De son regard d'ennui.
S'échouait mon espoir
Dans ses paumes ambrées :
D'un seul mouvement leste,
Elle m'ôtait à la Nuit.
Elle m'observait sombrer
Sans un mot, sans un geste,
De son regard d'ennui.
S'échouait mon espoir
Dans ses paumes ambrées :
D'un seul mouvement leste,
Elle m'ôtait à la Nuit.
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
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Dernière édition par Cacendre le Mer 1 Nov 2017 - 22:47, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Dernière édition par Cacendre le Mer 1 Nov 2017 - 22:49, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Bjour.
C'est bien rare que la poésie m'apparaisse comme autre chose qu'une simple suite de mot.
Mais ton premier post, ces 4 vers m'ont fait de l'effet.
Du coup je le dis, car je crois qu'ici c'est important de le dire quand on est touché. Même si c'est un petit peu lourd de pondre un pavé de 5 lignes pour ça.
Ailleurs un "like" aurait suffit.
C'est bien rare que la poésie m'apparaisse comme autre chose qu'une simple suite de mot.
Mais ton premier post, ces 4 vers m'ont fait de l'effet.
Du coup je le dis, car je crois qu'ici c'est important de le dire quand on est touché. Même si c'est un petit peu lourd de pondre un pavé de 5 lignes pour ça.
Ailleurs un "like" aurait suffit.
Je suis un mot coincé
Dans une gorge sèche
Qui voudrait tendre au monde
L’or d’une paix aisée.
Re: Je suis. Et seul cela importe.
@Cacendre : C'est joli en soi, mais peut-être un peu trop 'inspiré' (de style) de mes précédents vers. Je suis pratiquement certain que Sand et De Musset communiquaient chacun en leur style propre, ce qui rendait si riches leurs échanges.
@Stauk :
@Stauk :
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
Décidément me disais-je, dans nos sociétés, le sexe représente bel et bien un second système de différenciation, tout à fait indépendant de l'argent ; et il se comporte comme un système de différenciation au moins aussi impitoyable. Les effets de ces deux systèmes sont d'ailleurs strictement équivalents. Tout comme le libéralisme économique sans frein, et pour des raisons analogues, le libéralisme sexuel produit des phénomènes de paupérisation absolue. Certains font l'amour tous les jours ; d'autres cinq ou six fois dans leur vie, ou jamais. Certains font l'amour avec des dizaines de femmes ; d'autres avec aucune. C'est ce qu'on appelle la "loi du marché ". Dans un système économique où le licenciement est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver sa place. Dans un système sexuel où l'adultère est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver son compagnon de lit. En système économique parfaitement libéral, certains accumulent des fortunes considérables ; d'autres croupissent dans le chômage et la misère. En système sexuel parfaitement libéral, certains ont une vie érotique variée et excitante ; d'autres sont réduits à la masturbation et la solitude. Le libéralisme économique, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. De même, le libéralisme sexuel, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. [...] Certains gagnent sur les deux tableaux ; d'autres perdent sur les deux. Les entreprises se disputent certains jeunes diplômés ; [les diplômés se disputent certaines jeunes entreprises] ; les femmes se disputent certains jeunes hommes ; les hommes se disputent certaines jeunes femmes ; le trouble et l'agitation sont considérables.– Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte, 1994
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
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Re: Je suis. Et seul cela importe.
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Dernière édition par Cacendre le Mer 1 Nov 2017 - 22:48, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
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Dernière édition par Cacendre le Mer 1 Nov 2017 - 22:49, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
« Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre, Horatio, que n’en rêve votre philosophie. »– William Shakespeare ; La Tragédie d'Hamlet, Prince de Danemark
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
Localisation : ---
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Ainsi sois tu, ainsi soit-il
Je lis ton fil déserté. C'était marrant.
Je lis ton fil déserté. C'était marrant.
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Je ne sais jamais si dans le désert, il n'y a rien à faire ou tout à faire. J'imagine qu'il est question ici du caractère du déserteur.
Dernière édition par Zibom le Sam 23 Déc 2017 - 19:10, édité 1 fois
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
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Shazz- Messages : 594
Date d'inscription : 19/10/2016
Localisation : Décentrée dans le Centre
Re: Je suis. Et seul cela importe.
J'aime cette chanson ! En acoustique elle est plus jolie encore.
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Je ne sais jamais si dans le désert, il n'y a rien à faire ou tout à faire. J'imagine qu'il est question ici du caractère du déserteur
Objecteur de conscience, Zibom ?
Et les idées alors ? Ne valent elles qu'on s'ébattent pour elles ? Qu'on débatte ?
Quant à se battre pour certaines, en théorie je dis oui.
Appelée au front chais pas bien ce qu'il en serait. Je parle de l'idee de résistance à un éventuel oppresseur. ( régime dictatorial par exemple).
L'objection de conscience ne concerne pas que le domaine militaire. Il touche également le service de la santé ( pratiques decertains actes médicaux), emploi ...
Ceci est une parenthèse.
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Comme disait l'autre : « Il n'existe que deux essences d'hommes : les collabos et les résistants. » Comme disait un autre qui n'est autre qu'un autre différent du premier : « Le monde ne vaut que par les extrêmes et ne dure que par les moyens. Il ne vaut que par les ultras et ne dure que par les modérés. »
Dernière édition par Zibom le Sam 23 Déc 2017 - 19:23, édité 1 fois
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
Localisation : ---
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Treize milliards d'années pour treize minutes.
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
Localisation : ---
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Certainement.
Je n'ai pas le temps de développer, j'ai un rdv amoureux
Mais j'y reviendrai.
Joyeuses fêtes !
Je n'ai pas le temps de développer, j'ai un rdv amoureux
Mais j'y reviendrai.
Joyeuses fêtes !
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Zibom a écrit:Je suis un regard flou
Recherchant son humeur
Dans les mers, dans les bois,
Mais jamais en mon nom.
Y trouverais-je un fou
Assoiffé de clameurs,
Des égards dus aux rois,
Vautré dans son renom.
En tout cas, quel talent, ce que tu écris est magnifique ! vraiment !
CHARLOTTECARLOTTA- Messages : 12
Date d'inscription : 03/06/2017
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Dis....quand reviendras tu ? Dis, au moins le sais tu Que? Tout ce temps qui passe ne se rattrape guère, Que toutce temps perdu ne se rattrape plus <3
Invité- Invité
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Selon la Théogonie d'Hésiode, Aphrodite est née de l'écume générée par les parties génitales de son père Ouranos, tranchées puis jetées à la mer par son fils-frère Chronos qui le prit par surprise pendant qu'il faisait l'amour à sa mère-femme Gaïa. Le mobile de l'acte était la volonté de vengeance du fils-frère, motivé et incité par la mère, pour avoir été enterré et maintenu pendant longtemps ainsi en compagnie de ses frères par leur père-frère.
J'ai voulu la faire en une phrase mais j'ai pas savu.
J'ai voulu la faire en une phrase mais j'ai pas savu.
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
Localisation : ---
Re: Je suis. Et seul cela importe.
https://www.nationalgeographic.fr/aventure/alex-honnold-nest-pas-sans-peur-il-accepte-juste-la-mort
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
Localisation : ---
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Après quoi ils faillirent bien m'enterrer.
C'est une drôle de chose que la vie - ce mystérieux arrangement d'une logique sans merci pour un dessein futile. Le plus qu'on puisse en espérer, c'est quelque connaissance de soi-même – qui vient trop tard – pour une moisson de regrets inextinguibles. J'ai lutté contre la mort. C'est le combat le plus terne qu'on puisse imaginer. Il se déroule dans une grisaille impalpable, sans rien sous les pieds, rien alentour, pas de spectateurs, pas de clameurs, pas de gloire, sans grand désir de victoire, sans grande peur de la défaite, sans beaucoup croire à son droit, encore moins à celui de l'adversaire – dans une atmosphère écœurante de scepticisme tiède. Si telle est la forme ultime de la sagesse, alors la vie est une plus grande énigme que ne le pensent certains d'entre nous. J'étais à deux doigts de la dernière occasion de me prononcer, et je découvris, déconfit, que probablement je n'aurais rien à dire. C'est pour cela que j'atteste que Kurtz fut un homme remarquable. Il avait eu quelque chose à dire. Il le dit. Depuis que j'avais moi-même risqué un œil par-dessus le bord, j'ai mieux compris le sens de ce regard fixe, qui ne voyait pas la flamme de la bougie, mais qui était assez ample pour embrasser tout l'univers, assez perçant pour pénétrer tous les cœurs qui battent dans les ténèbres. Il avait résumé – il avait jugé : "L'Horreur !". C'était un homme remarquable. Après tout, c'était l'expression d'une sorte de croyance ; il y avait de la candeur, de la conviction, une note vibrante de révolte dans ce murmure ; elle avait le visage horrifique d'une vérité entraperçue – le singulier mélange du désir et de la haine. Et ce n'est pas ma propre extrémité que je me rappelle le mieux – une vision de grisaille sans forme emplie de douleur physique, et un mépris insoucieux de l'évanescence de toute chose. Non ! C'est son extrémité à lui qu'il me paraît avoir vécue. C'est vrai, il avait franchi ce dernier pas, il était passé par-dessus le bord, tandis qu'il m'avait été permis de retirer mon pied hésitant. Et peut-être la seule différence est-elle là ; peut-être toute la sagesse, et toute la vérité, et toute la sincérité, sont-elles strictement comprimées dans ce moment inappréciable de temps dans lequel nous sautons le pas par-dessus le seuil de l'invisible. Peut-être ! J'aime à penser que mon résumé n'aurait pas été un mot d'insouciance méprisante. Mieux valait son cri à lui, bien mieux. C'était une affirmation totale, une victoire morale payée d'innombrables défaites, de terreurs abominables, d’innommables satisfactions. Mais c'était une victoire ! C'est pourquoi je suis resté fidèle à Kurtz jusqu'au bout et même au-delà, quand longtemps après j'ai entendu une fois de plus, non sa voix à lui, mais l'écho de sa magnifique éloquence jeté vers moi à partir d'une âme d'une pureté aussi transparente qu'une falaise de cristal.
Non, ils ne m'ont pas enterré, quoiqu'il y ait eu une période que je me rappelle obscurément, avec des frémissements de stupeur, comme un passage à travers un monde inconvenable qui ne recelait ni espoir ni désir. Je me retrouvais dans la cité sépulcrale. J'en voulais à ces gens que je voyais courir pour se chiper quelques sous les uns aux autres, pour dévorer leur infâme cuisine, pour avaler leur mauvaise bière, pour réaliser leurs rêves insignifiants et stupides. Ils empiétaient sur mes pensées. C'était des intrus de qui la connaissance de la vie était pour moi une irritante imposture, tant je me sentais certain qu'il n'était pas possible qu'ils connaissent les choses que je connaissais. Leur comportement, qui était simplement celui d'individus comme allant à leurs affaires dans la certitude d'une sécurité parfaite, me blessait comme les bravades outrageantes de la sottise en face d'un danger qu'elle est incapable de concevoir.– Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres, 1902.
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
Localisation : ---
Re: Je suis. Et seul cela importe.
Constitution du 4 Octobre 1948.
ARTICLE PREMIER.
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction [de sexe,] d'origine, de raceou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.
Lyhan- Messages : 118
Date d'inscription : 02/06/2014
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