Une pingouine rayée ! :)

Hello !

Je ne sais pas trop par où commencer cette présentation... Je vais y aller au gré de mes pensées, donc. En fait, cette présentation m'angoisse complètement. Peur de trop en dire ou pas assez (surtout trop, quand je suis lancée on ne m'arrête plus), que tout ne soit pas nickel chrome quand je la relirai. Enfin, lançons-nous...

J'ai 20 ans, je suis étudiante en double cursus : psychologie et logopédie (correspondant à l'orthophonie en France il me semble ). A côté, je prends dans mon université des cours isolés d'autres cursus, nécessaires pour avoir accès au master de linguistique (master "orphelin", auquel ne correspond aucun bachelier donc). J'adore mes études. L'université me correspond complètement (du moins celle que je fréquente), j'aime absolument tout dans ce que je fais, au point d'être attachée même à l'ambiance du blocus et des examens. Tous mes profs sont évidemment des chercheurs, avec un sens du perfectionnisme et un esprit scientifique (incluant l'esprit critique) incroyable. Tout ce que j'attends de professeurs en somme, ils ne sont pas devant leur auditoire pour nous dire "voilà comment est le monde", mais "voilà ce que les études ont prouvé, voilà les critiques qu'on peut y apporter, à vous de travailler pour finir par changer le monde, ne prenez rien pour acquis, critiquez tout". Bref, mon cerveau se régale, mes études sont devenues ma passion.

Concernant ma zébritude, je dois dire que j'ai eu pas mal de chance Soupçonnée zèbre à l'âge de 2 semaines puis à la crèche, dès mon entrée en maternelle, je n'ai eu que des institutrices qui ont fait attention à mes particularités, ma sensibilité, mon perfectionnisme. Mon seul mauvais souvenir est celui d'une remplaçante qui, elle, m'a profondément blessée, mais n'est restée qu'une ou deux semaines. Durant cette période, mes parents ont été convoqués à l'école par une assistante sociale (accompagnée d'une psychologue), qui leur a annoncé qu'elle soupçonnait fortement chez moi une zébritude (sans utiliser ce terme). Fait intéressant, elle a dit ça d'un air assez catastrophé, comme si ça condamnait ma vie à la souffrance. Elle a proposé de me faire sauter une classe pour passer directement en primaire, ma mère m'a demandé mon avis, j'ai dit non. Je mourais d'envie d'apprendre, mais émotionnellement je n'étais absolument pas prête à changer de vie.

Mes parents, d'ailleurs, ont toujours été présents. Zébritude ou pas, ils me voyaient comme j'étais et s'adaptaient à la personne que j'étais, tout simplement Je me souviendrai toujours du jour où, à 4 ans, j'ai demandé à mon père pourquoi mes coccinelles aimantées se rapprochaient, et que, en bon physicien, il a pris une feuille pour me dessiner une explication du magnétisme.

Mon père est mort soudainement quelques mois avant mon entrée en primaire.

A l'école primaire, je n'ai pas rencontré de problèmes majeurs. J'étais très bien intégrée socialement dans ma classe (mieux que la moyenne même, paradoxalement), et n'approchais le reste des enfants x) J'avais des excellentes notes et mes instits m'appréciaient beaucoup.

Bref, une enfance vraiment heureuse en somme, même la mort de mon père ayant été particulièrement bien gérée par ma maman. Evidemment, parfois c'était terrible, quand on m'imposait une autorité illogique et que , tétanisée par l'hypersensibilité et l'angoisse, j'étais incapable de réagir, ou quand on prenait mes phobies et troubles pour des caprices et que je savais qu'on allait m'engueuler, mais que j'étais dans l'impasse, incapable de faire ce qu'on me demandait. Néanmoins, dans l'ensemble, ça se passait vraiment bien.

A l'adolescence, ça a commencé à se corser. En entrant dans une nouvelle école, j'étais incapable de sociabiliser. Le premier jour, je n'ai pas osé ouvrir mon stylo de peur que ça fasse du bruit et qu'on me regarde. J'étais littéralement tétanisée. Mais j'ai vite rencontré une zèbre très bien intégrée dans ma classe, et ça s'est arrangé petit à petit, cette classe finissant par devenir ma bulle d'oxygène à une période de ma vie Par ailleurs, j'ai eu la chance d'être dans une école -et une classe- à taux élevé de zèbres (25% dans la classe), ce qui n'est pas négligeable quand on tente de s'intégrer. On s'entendait tous très bien, et je les aimais tous très fort. Zèbre ou pas zèbre, on était très liés.

Vers 15 ans, j'ai commencé à avoir beaucoup de problèmes personnels que ma sensibilité a été littéralement incapable de gérer. J'allais très trèèèès mal, et étudier était la dernière chose à laquelle je pensais. Quand bien même, mon cerveau était bloqué, quoi que j'essayasse de retenir, ça ne rentrait plus. Je conservais des bonnes notes dans les matières dans lesquelles je ne me sentais pas sous pression, et où, sans travailler, je restais excellente. Mais le reste s'est littéralement effondré. Mes profs devenaient fous, persuadés que j'avais sciemment décidé de tout lâcher, et me disaient de travailler, mais j'y arrivais juste pas. C'est à ce moment que j'ai été testée. J'avais besoin de savoir si ce que tout le monde avait l'air de savoir depuis toujours était avéré, si ça pouvait effectivement expliquer ma bizarrerie. J'avais besoin de mettre un mot sur ma vie. Et en effet, la psychologue, pourtant spécialisée en HP, m'a regardée avec des yeux ronds en me rendant le résultat : THQI. Je ne pense pas qu'être zèbre me définisse en soi, mais ça a tellement influencé toute ma vie, mes relations, ma façon de voir le monde, que ça m'a construite, c'est une partie indissociable de "moi".

J'ai fini par rater ma cinquième (première), et me suis retrouvée dans une classe remplie de gens complètements plats et inintéressants. L'inverse de ma classe précédente, en fait. Plus rien ne me raccrochait à l'école, et j'ai fini par faire une phobie scolaire. Rester au milieu de l'ennui à écouter un cours que je ne voyais plus que comme un nouveau moyen de pression (cours = interro = rater = reproches) était devenu insupportable. On en a parlé, avec ma maman, et on a pris la décision de me mettre dans une école de préparation au Jury central, école habituée à récupérer toutes sortes d'élèves non-adaptés au système scolaire "classique".

Cette école m'a remise sur pieds en quelques mois. J'ai réussi mon Jury en 6 mois avec d'excellentes notes, et en sortant de là, j'allais réellement mieux. J'aimais à nouveau apprendre, je savais à nouveau étudier, et j'avais même appris à un peu sociabiliser. Aujourd'hui ça fait un peu plus d'un an que je suis à l'université et je revis. J'ai d'autres problèmes liés à ma zébritude, des périodes assez difficiles, mais ça se gère. J'ai appris à mieux m'écouter et à moins culpabiliser. J'aime profondément les gens, même s'il y a des jours où j'ai envie de pleurer de solitude au milieu de la foule. J'ai beaucoup de mal à sortir de chez moi, mais quand je suis dehors dans un endroit accueillant, je me sens vraiment bien. Je vis ma petite vie comme je peux

Au cas où le doute planerait encore, j'adore écrire ! ;-) Ainsi que lire, énormément de choses m'intéressent, mais au-dessus de toutes, j'ai trouvé les sciences du langage. J'adore les liens sociaux, et rencontrer les gens virtuellement avant de les voir IRL, c'est vraiment parfait.
Sur ce forum je me sens complètement apaisée et ça ne m'arrive presque jamais. Merci de m'accueillir

Des bisous !

(je vais stresser pendant des heures d'avoir fait une présentation trop longue. Soyez cléments s'il vous plaît, poster est difficile pour moi >.<)