Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
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Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Cascades du matin, elles n’étaient pas là hier soir.
Je suis Prince des Étoiles
Je suis un Géant un pied campé à Nantes, l’autre à Paris, la tête dans le firmament.
Je suis ce Géant, le regard perdu dans les étoiles, qui ne voulait plus voir cette chaine à son pied, cette chaine qu’il n’avait pas désiré, qu’il avait accepté pour le bien d’un autre, cette chaine temporaire mais désespérément tenace, cette chaine effrayante et repoussante.
Je suis ce Géant autour duquel cette Étoile Filante s’est mise en orbite.
Trois p’tits tours et puis s’en va,
Trois p’tits jours et puis s’en va…
Je suis ce Géant enchainé qui n'a pu suivre son Étoile.
Je suis Prince de ces Étoiles, dont je garde la lumière : Eva, Nathalie, Valérie, mes parents de cœur, trop tôt disparus, Elvina, ma troisième mère qui m’a montré le sens de la Vie. Même Nadine qui aurait pu être ma marraine v1.5, celle dont je n’ai jamais connu le nom qui, au cours de tout un après-midi de fin de vacances, m’a appris à embrasser, celle dont je tairais le nom que j’ai perdu tragiquement, et bien sur, mes deux marraines. Tous et toutes, celles-là et d’autres, sont dans mon Panthéon de Lumière. La lumière de mon Étoile Filante est accueillie, elle est la bienvenue, elle est des leurs…
Je suis Roi en mon royaume, petit royaume, petit Roi dont les seuls pouvoirs, simples mais infinis d’amour, sont d’accueillir et laisser partir.
Je suis ce Roi qui laisse partir sa Reine dont la couronne lui semble trop lourde, et qui veut redevenir chasseuse.
Mes yeux sont couleur cascade, cascades lumineuses.
Je suis Prince des Étoiles, et, malgré les chaines et les apparences, je suis définitivement heureux !
Je suis Prince des Étoiles
Je suis un Géant un pied campé à Nantes, l’autre à Paris, la tête dans le firmament.
Je suis ce Géant, le regard perdu dans les étoiles, qui ne voulait plus voir cette chaine à son pied, cette chaine qu’il n’avait pas désiré, qu’il avait accepté pour le bien d’un autre, cette chaine temporaire mais désespérément tenace, cette chaine effrayante et repoussante.
Je suis ce Géant autour duquel cette Étoile Filante s’est mise en orbite.
Trois p’tits tours et puis s’en va,
Trois p’tits jours et puis s’en va…
Je suis ce Géant enchainé qui n'a pu suivre son Étoile.
Je suis Prince de ces Étoiles, dont je garde la lumière : Eva, Nathalie, Valérie, mes parents de cœur, trop tôt disparus, Elvina, ma troisième mère qui m’a montré le sens de la Vie. Même Nadine qui aurait pu être ma marraine v1.5, celle dont je n’ai jamais connu le nom qui, au cours de tout un après-midi de fin de vacances, m’a appris à embrasser, celle dont je tairais le nom que j’ai perdu tragiquement, et bien sur, mes deux marraines. Tous et toutes, celles-là et d’autres, sont dans mon Panthéon de Lumière. La lumière de mon Étoile Filante est accueillie, elle est la bienvenue, elle est des leurs…
Je suis Roi en mon royaume, petit royaume, petit Roi dont les seuls pouvoirs, simples mais infinis d’amour, sont d’accueillir et laisser partir.
Je suis ce Roi qui laisse partir sa Reine dont la couronne lui semble trop lourde, et qui veut redevenir chasseuse.
Mes yeux sont couleur cascade, cascades lumineuses.
Je suis Prince des Étoiles, et, malgré les chaines et les apparences, je suis définitivement heureux !
Dernière édition par Kiwi44 le Lun 8 Jan 2018 - 14:44, édité 9 fois
Kiwi44- Messages : 290
Date d'inscription : 07/06/2017
Age : 56
Localisation : Nantes
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Lâcher prise ...
Merci pour cet instant présent empreint de romantisme et rempli d'amour.
Merci pour cet instant présent empreint de romantisme et rempli d'amour.
Lyse- Messages : 7
Date d'inscription : 15/11/2017
Localisation : Nantes
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Je reviendrai dessus un jour. Merci à vous deux...Lyse a écrit:Lâcher prise ...
Kiwi44- Messages : 290
Date d'inscription : 07/06/2017
Age : 56
Localisation : Nantes
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Matin brumeux, encore beaucoup d’humidité dans l’air, impossible de prévoir ce que va donner la journée.
Je suis Prince de mes Étoiles.
Je suis le Géant qui, regard tourné vers les cieux à attendre le prochain passage de son Étoile qui ne viendrait plus, n’a pas vu cette petite lueur tombée sur son épaule.
Fragile luciole vacillante, épuisée, malmenée par les vents solaires.
Je suis le Roi, dont les actes d'Amour sont d'accueillir et laisser partir.
Le Roi se pencha de son trône, recueillit la petite braise céleste et dit :
- « Comme tu as souffert ! Que vais-je bien pouvoir faire de toi ? »
- « Tu le sais bien… » Dit une voix grinçante comme une craie sur un tableau.
La désagréable voix provenait d’un canard perché sur le dossier du trône, un canard mal emplumé et tout boursouflé.
- « Oui, j’en ai le pouvoir, mais… » Dit le Roi.
- « Mais quoi ? D’où te vient ton pouvoir ? » Demanda le vilain canard.
- « Tu le sais fort bien, vilaine bestiole, tu étais déjà là ! »
- « Oui, mais j’ai parfois la mémoire qui flanche. Raconte à nouveau… »
- « Très bien ! » Soupire le Roi. « J’étais déjà Roi à l’époque mais d’un bien plus petit royaume. Un méchant Dragon ravageait mes campagnes et malmenait mes gens. Son Feu créateur s’était transformé en bile haineuse et acide. Il avait trop souffert des brimades des humains qui l’avaient trop souvent contraint et humilié. Je m’étais résolu à mettre fin à tout ça… J’allai trouver ce monstre qu’il était devenu dans son antre et le combattis. Ce fut rude, mais je prévalus. L’agonie de la Bête ne fut pas rapide. Il m’apostropha :
o « Tu m’as vaincu, minable petit roi. Mais tu ne n’échapperas pas à ma vengeance, tu connaitras la grandeur mais aussi, la Malédiction du Don que je vais te faire, je te fais Don de mon Souffle, le Don de l’Amour.
o « Comment l’Amour pourrait-il être une malédiction ? J’accepte ton Don et m’en servirai pour faire le bien autour de moi. »
Le Dragon ricana une dernière fois et expira. »
- « Ah oui ! C’était bien ainsi que cela s’est passé ! Le Dragon fait maintenant partie de toi. Quel festin que ce jour-là… »
- « Cesse de me rappeler sans cesse comment tu te nourris, maudite volaille ! »
- « Ah ? Et comment donc ? » Poursuivit le perfide volatile.
- « Tu te gaves de mes faiblesses ! » Pesta le Roi. « C’est pour ça que tu es si gras et incapable de t’envoler ! »
- « Et donc, pour cette petite Étoile fatiguée, que vas-tu faire ? »
- « Ne me dis pas ce que j’ai à faire ! Utiliser le Souffle du Dragon pour la ranimer, elle pourra ainsi reprendre sa route lorsqu’elle sera remise. »
- « Oui, tu en as le pouvoir, et aussi… »
- « Oui, aussi le devoir. »
- « Fais attention à ce qu’elle ne se ravive pas trop vite, elle pourrait se consumer et toi, perdre encore quelque cheveux… »
- « Tais-toi, persifleur ! »
Le Roi se pencha à nouveau et souffla doucement sur l’étincelle palpitante qui se mit à luire un peu plus fort.
- « Elle s’est endormie. Toutes ses épreuves l’ont épuisée. »
- « Tu sais qu’elle ne restera pas. »
- « Oui, sa place n’est pas ici, pas définitivement. Mais même lorsqu’elle aura repris sa route, son souvenir perdurera… avec les autres… »
Le Roi se rassit sur son trône, les yeux perdus dans le vague.
- « Tu sais, horrible emplumé, n’eut été cette noirceur à la cheville, tu serais parti depuis longtemps… J’ai hâte du jour où je pourrai la briser ! »
- « Bah, et quand bien même ! Que feras-tu ? »
- « Je rassemblerai ses morceaux épars… »
- « Et ? »
- « J’en forgerai une cage ! »
- « La belle affaire ! Et dans quel but ? »
- « Pour t’y fourrer dedans, sordide conseiller, et te jeter au fond de l’Océan !! »
- « Ah ! » Fit l’oiseau, désinvolte. « En attendant, j’y suis, j’y reste. Et même lorsque cela arrivera, tu sais la profondeur qu’aura laissée la marque. Cela se voit ! »
- « Oui, je sais mon manteau de noirceur. J’attends celle dont la robe de lumière saura l’estomper ! »
- « Tu peux courir ! Celle dont tu parles n’existe pas ! »
- « J’ai foi que si ! Ma deuxième marraine et mon Étoile Filante étaient de celles-ci. Comme on dit, jamais deux sans trois, même si cela va à l’encontre des probabilités. Mais aussi, j’entrevois une autre voie, une que je ressens depuis longtemps, une autre façon de gérer ces Amours… »
- « Ha ! Tu vas nous faire ton coming-out ? »
- « Tais-toi, stupide animal, rien à quoi pense ton cerveau tortueux ! Je suis plus fin que ça. »
- « Alors, qu’est-ce ? »
- « Même pour toi, j’ai des secrets… Tais-toi et dors… pour le moment. Le week-end ne fait que commencer. »
Je suis Prince de Mes Étoiles, passées, présentes et à venir, et j’ai assez d’Amour pour les aimer toutes en même temps.
Je suis Prince de mes Étoiles.
Je suis le Géant qui, regard tourné vers les cieux à attendre le prochain passage de son Étoile qui ne viendrait plus, n’a pas vu cette petite lueur tombée sur son épaule.
Fragile luciole vacillante, épuisée, malmenée par les vents solaires.
Je suis le Roi, dont les actes d'Amour sont d'accueillir et laisser partir.
Le Roi se pencha de son trône, recueillit la petite braise céleste et dit :
- « Comme tu as souffert ! Que vais-je bien pouvoir faire de toi ? »
- « Tu le sais bien… » Dit une voix grinçante comme une craie sur un tableau.
La désagréable voix provenait d’un canard perché sur le dossier du trône, un canard mal emplumé et tout boursouflé.
- « Oui, j’en ai le pouvoir, mais… » Dit le Roi.
- « Mais quoi ? D’où te vient ton pouvoir ? » Demanda le vilain canard.
- « Tu le sais fort bien, vilaine bestiole, tu étais déjà là ! »
- « Oui, mais j’ai parfois la mémoire qui flanche. Raconte à nouveau… »
- « Très bien ! » Soupire le Roi. « J’étais déjà Roi à l’époque mais d’un bien plus petit royaume. Un méchant Dragon ravageait mes campagnes et malmenait mes gens. Son Feu créateur s’était transformé en bile haineuse et acide. Il avait trop souffert des brimades des humains qui l’avaient trop souvent contraint et humilié. Je m’étais résolu à mettre fin à tout ça… J’allai trouver ce monstre qu’il était devenu dans son antre et le combattis. Ce fut rude, mais je prévalus. L’agonie de la Bête ne fut pas rapide. Il m’apostropha :
o « Tu m’as vaincu, minable petit roi. Mais tu ne n’échapperas pas à ma vengeance, tu connaitras la grandeur mais aussi, la Malédiction du Don que je vais te faire, je te fais Don de mon Souffle, le Don de l’Amour.
o « Comment l’Amour pourrait-il être une malédiction ? J’accepte ton Don et m’en servirai pour faire le bien autour de moi. »
Le Dragon ricana une dernière fois et expira. »
- « Ah oui ! C’était bien ainsi que cela s’est passé ! Le Dragon fait maintenant partie de toi. Quel festin que ce jour-là… »
- « Cesse de me rappeler sans cesse comment tu te nourris, maudite volaille ! »
- « Ah ? Et comment donc ? » Poursuivit le perfide volatile.
- « Tu te gaves de mes faiblesses ! » Pesta le Roi. « C’est pour ça que tu es si gras et incapable de t’envoler ! »
- « Et donc, pour cette petite Étoile fatiguée, que vas-tu faire ? »
- « Ne me dis pas ce que j’ai à faire ! Utiliser le Souffle du Dragon pour la ranimer, elle pourra ainsi reprendre sa route lorsqu’elle sera remise. »
- « Oui, tu en as le pouvoir, et aussi… »
- « Oui, aussi le devoir. »
- « Fais attention à ce qu’elle ne se ravive pas trop vite, elle pourrait se consumer et toi, perdre encore quelque cheveux… »
- « Tais-toi, persifleur ! »
Le Roi se pencha à nouveau et souffla doucement sur l’étincelle palpitante qui se mit à luire un peu plus fort.
- « Elle s’est endormie. Toutes ses épreuves l’ont épuisée. »
- « Tu sais qu’elle ne restera pas. »
- « Oui, sa place n’est pas ici, pas définitivement. Mais même lorsqu’elle aura repris sa route, son souvenir perdurera… avec les autres… »
Le Roi se rassit sur son trône, les yeux perdus dans le vague.
- « Tu sais, horrible emplumé, n’eut été cette noirceur à la cheville, tu serais parti depuis longtemps… J’ai hâte du jour où je pourrai la briser ! »
- « Bah, et quand bien même ! Que feras-tu ? »
- « Je rassemblerai ses morceaux épars… »
- « Et ? »
- « J’en forgerai une cage ! »
- « La belle affaire ! Et dans quel but ? »
- « Pour t’y fourrer dedans, sordide conseiller, et te jeter au fond de l’Océan !! »
- « Ah ! » Fit l’oiseau, désinvolte. « En attendant, j’y suis, j’y reste. Et même lorsque cela arrivera, tu sais la profondeur qu’aura laissée la marque. Cela se voit ! »
- « Oui, je sais mon manteau de noirceur. J’attends celle dont la robe de lumière saura l’estomper ! »
- « Tu peux courir ! Celle dont tu parles n’existe pas ! »
- « J’ai foi que si ! Ma deuxième marraine et mon Étoile Filante étaient de celles-ci. Comme on dit, jamais deux sans trois, même si cela va à l’encontre des probabilités. Mais aussi, j’entrevois une autre voie, une que je ressens depuis longtemps, une autre façon de gérer ces Amours… »
- « Ha ! Tu vas nous faire ton coming-out ? »
- « Tais-toi, stupide animal, rien à quoi pense ton cerveau tortueux ! Je suis plus fin que ça. »
- « Alors, qu’est-ce ? »
- « Même pour toi, j’ai des secrets… Tais-toi et dors… pour le moment. Le week-end ne fait que commencer. »
Je suis Prince de Mes Étoiles, passées, présentes et à venir, et j’ai assez d’Amour pour les aimer toutes en même temps.
Kiwi44- Messages : 290
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Lyse- Messages : 7
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Actarus n'a donc pas pris sa retraite ^^
- Spoiler:
Invité- Invité
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Godzilla et le romantisme...
@Kiwi44: j'aime bien le duo du roi et du vilain canard... Vivement la suite
@Kiwi44: j'aime bien le duo du roi et du vilain canard... Vivement la suite
Invité- Invité
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
@Tempête: ta réceptivité ne me surprend pas. Il y aura une suite,car il y a encore à dire, je ne peux pas dire encore combien d'épisodes pour ne pas gâcher le suspens. Pour qui sait et comprend de quoi je parle, l'histoire est sujette à évolution...
Tu me connais un peu, mais avais-tu imaginé que je pouvais écrire ce genre de choses, hmm?
Tu me connais un peu, mais avais-tu imaginé que je pouvais écrire ce genre de choses, hmm?
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
@Godzi malgré ce que tu cherches à faire croire, je sais que tu as toute ta place ici.
Néanmoins, ca ne t'excuse pas de jouer gentiment les lourdauds ici.
Pour te faire pardonner, je te propose un défi:
Je suis aussi de la génération Goldorak; trouve moi l'épisode, ou à tout le moins, son titre, qui se rapproche le plus du ton que je cherche à avoir ici...
Trouve, et tu seras pardonné et le bienvenu...
Néanmoins, ca ne t'excuse pas de jouer gentiment les lourdauds ici.
Pour te faire pardonner, je te propose un défi:
Je suis aussi de la génération Goldorak; trouve moi l'épisode, ou à tout le moins, son titre, qui se rapproche le plus du ton que je cherche à avoir ici...
Trouve, et tu seras pardonné et le bienvenu...
Kiwi44- Messages : 290
Date d'inscription : 07/06/2017
Age : 56
Localisation : Nantes
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Kiwi44 a écrit:Tu me connais un peu, mais avais-tu imaginé que je pouvais écrire ce genre de choses, hmm?
J'avoue que non... Et que je m'en suis fait la réflexion en te lisant
Invité- Invité
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
La cour du Roi siégeait ce jour en doléances et le Roi rendait justice, accordait miséricorde et écoutait d’éventuels amuseurs.
Un magicien se présenta, se vantant de posséder le miroir enchanté le plus prodigieux qui soit.
« Ô puissant Roi, je suis l’heureux propriétaire de ce miroir magique qui a la faculté de transporter vers celui qui le regarde l’Élue de son cœur » pérora le Magicien.
Le Prince, curieux, s’avança et demanda :
« Comment cela marche-t-il ? »
« Tout simplement. » répondit le Mage. « Le soupirant se place devant le Miroir, celui-ci sonde l’âme en retour et en extrait l’image de l’être aimé tel qu’il le rêve au plus fort de son amour. Le soupirant n’a plus qu’à prononcer le nom de l’objet de son désir pour que celui-ci traverse le miroir et le rejoigne… »
« Et d’où vient cet être ? Es-tu Nécromant pour manipuler ainsi les choses de la vie ? »
« Que non point. Le Miroir va puiser dans d’autres réalités ce qui a été ou aurait pu être »
Le Prince s’approcha, et planta son regard dans le miroir. L’image d’un rideau de brume se forma pour s’écarter et révéler l’image de cette Étoile distante, image sublimée par cet amour que lui portait le Prince. Cette image s’effaça pour laisser place à d’autres successivement, toutes se tournaient vers lui pour lui sourire…
« Ton enchantement pourrait-il en ramener plus d’une ? » demanda le Prince
« Hoho, la vigueur du jeune Prince ne serait pas qu’une légende ? » suggéra le Magicien.
« Tiens ta langue, vieux hibou », piailla le canard perché sur le trône, « tu frises le crime de lèse-majesté par ta grivoiserie, il ne tient à rien que le Roi tienne Haute Cour ici même et maintenant… »
« Pour une fois, vieille corneille palmée, je suis d’accord avec toi » dit le Roi froidement…
« Hélas, non, Sage Prince, l’Enchantement ne marche qu’une seule fois par requérant. » se ressaisit le Mage.
Le Prince restait songeur devant les images qui continuaient de défiler ; l’une d’elles se précisa : elle montrait un couple dansant, un cavalier dans son habit de cérémonie et une cavalière à la chevelure si unique, virevoltants sur la piste, indifférents au monde, les yeux de l’autre pour seul repère.
« Ce miroir ne fait pas que montrer le passé, n’est-ce pas ? » interrogea le Prince.
« Non, en effet, il montre aussi ce qui aurait pu être, et ce qui peut encore l’être… si vous en payez le prix… »
« Et quel est ton prix, vieil enchanteur ? »
« Rien qui ne vous fasse défaut, une fois que vous serez auprès de votre belle… »
« Quoi donc ? Parle ! Que veux-tu ? L’accès aux coffres du Royaume ? »
« Rien de cela. Juste votre Epée… » suggéra le Mage.
« Quoi ? L’Epée du Sauveur ? Rien que ça ? Cette Épée m’a été offerte par ma première marraine. Elle est mon lien avec cette terre, mon ancre, elle est le point de convergence de mes Amours du passé pour venir en aide à mes Amours présents. Sans Elle, je me serais consumé depuis longtemps et aurait laissé cette terre sans défense. Es-tu donc fou ? » s’emporta le Prince.
« Doux Sire, une fois votre Étoile revenue, plus rien d’autre ne comptera… » susurra l’Enchanteur.
Mille émotions passèrent sur le visage du Prince. Les images dans le miroir se remirent à défiler. Passait-il en revue ses Amours leur demandant un avis, un conseil ? Toutes lui décochèrent un sourire plus grand encore ainsi qu’un signe de tête, d’acquiescement. Il leur avait toujours fait confiance…
Sa mâchoire se crispa soudain en une grimace, mélange de douleur, de chagrin et d’une sinistre résolution. Il sortit lentement, résolument son Épée d’Onyx de son fourreau. Il leva ce bras armé au-dessus de ce maudit miroir si tentateur…
« Sire, non, arrêtez, cet Enchantement ne pourra être reproduit. » s’alarma le Sorcier.
L’Épée s’abattit, pulvérisant le miroir en un million d’éclats, brisant des liens entre le monde magique et le monde physique, réduisant le tout en un tas de fine poussière translucide…
« Seigneur, ai-je bien fait ? Marraines, aidez-moi… » pensa le Prince.
Ma magnifique deuxième marraine m’apparut effectivement.
Son image, Flamme blonde dans sa parure émeraude, frémissait dans l’air...
De sa petite voix, claire et pure comme l’air, belle comme un rire, elle dit :
« Je n’ai que peu de temps, Gentil Prince, et tu as encore tant de chemin. Suis ton Intuition, et tu ne seras jamais perdu.
Tu es le Dragon, Souffle de Vie et Feu de la Terre,
Tu es le Dragon, la Flamme Vivante est ta sœur, le Phoenix est ton frère, tu te nourris de l’un et tu nourris l’autre… »
La silhouette s’évanouit dans un mince filet de fumée qui ne peut résister au vent, sans un mot de plus.
Le magicien était ivre de rage d’avoir perdu son gagne-pain ; seule une veine dilatée à sa tempe signifiait l’intensité de sa haine. Il ne pouvait faire plus ; le bourreau n’était pas loin…
Froidement, il ne prononça qu’un seul mot : « Pourquoi ? »
Apaisé, le Prince remit son Épée au fourreau.
« Choisir l’une ou l’autre, même mon Étoile, aurait précipité les autres dans les Limbes de l’Oubli. Je me serais ainsi renié, ce que mon Étoile ne m’aurait jamais pardonné… J’ai fait le choix du non-choix, pour préserver ce qui est et ce qui sera ! Qui plus est, de par mon égoïsme, j’aurais pu arracher à un autre moi-même son amour ; je ne l’aurais pas supporté…»
A bientôt, Douce Marraine, je le sais…
Je suis le Dragon dont le Feu Créateur déclenche des passions insoupçonnées.
Je suis le Dragon dont le Feu Intérieur réchauffe le cœur de ses proches.
Je suis le Dragon dont le Feu Salvateur rend justice.
Je suis ce Dragon.
Je suis Prince des Étoiles, Enfant et Héritier du Dragon.
Un magicien se présenta, se vantant de posséder le miroir enchanté le plus prodigieux qui soit.
« Ô puissant Roi, je suis l’heureux propriétaire de ce miroir magique qui a la faculté de transporter vers celui qui le regarde l’Élue de son cœur » pérora le Magicien.
Le Prince, curieux, s’avança et demanda :
« Comment cela marche-t-il ? »
« Tout simplement. » répondit le Mage. « Le soupirant se place devant le Miroir, celui-ci sonde l’âme en retour et en extrait l’image de l’être aimé tel qu’il le rêve au plus fort de son amour. Le soupirant n’a plus qu’à prononcer le nom de l’objet de son désir pour que celui-ci traverse le miroir et le rejoigne… »
« Et d’où vient cet être ? Es-tu Nécromant pour manipuler ainsi les choses de la vie ? »
« Que non point. Le Miroir va puiser dans d’autres réalités ce qui a été ou aurait pu être »
Le Prince s’approcha, et planta son regard dans le miroir. L’image d’un rideau de brume se forma pour s’écarter et révéler l’image de cette Étoile distante, image sublimée par cet amour que lui portait le Prince. Cette image s’effaça pour laisser place à d’autres successivement, toutes se tournaient vers lui pour lui sourire…
« Ton enchantement pourrait-il en ramener plus d’une ? » demanda le Prince
« Hoho, la vigueur du jeune Prince ne serait pas qu’une légende ? » suggéra le Magicien.
« Tiens ta langue, vieux hibou », piailla le canard perché sur le trône, « tu frises le crime de lèse-majesté par ta grivoiserie, il ne tient à rien que le Roi tienne Haute Cour ici même et maintenant… »
« Pour une fois, vieille corneille palmée, je suis d’accord avec toi » dit le Roi froidement…
« Hélas, non, Sage Prince, l’Enchantement ne marche qu’une seule fois par requérant. » se ressaisit le Mage.
Le Prince restait songeur devant les images qui continuaient de défiler ; l’une d’elles se précisa : elle montrait un couple dansant, un cavalier dans son habit de cérémonie et une cavalière à la chevelure si unique, virevoltants sur la piste, indifférents au monde, les yeux de l’autre pour seul repère.
« Ce miroir ne fait pas que montrer le passé, n’est-ce pas ? » interrogea le Prince.
« Non, en effet, il montre aussi ce qui aurait pu être, et ce qui peut encore l’être… si vous en payez le prix… »
« Et quel est ton prix, vieil enchanteur ? »
« Rien qui ne vous fasse défaut, une fois que vous serez auprès de votre belle… »
« Quoi donc ? Parle ! Que veux-tu ? L’accès aux coffres du Royaume ? »
« Rien de cela. Juste votre Epée… » suggéra le Mage.
« Quoi ? L’Epée du Sauveur ? Rien que ça ? Cette Épée m’a été offerte par ma première marraine. Elle est mon lien avec cette terre, mon ancre, elle est le point de convergence de mes Amours du passé pour venir en aide à mes Amours présents. Sans Elle, je me serais consumé depuis longtemps et aurait laissé cette terre sans défense. Es-tu donc fou ? » s’emporta le Prince.
« Doux Sire, une fois votre Étoile revenue, plus rien d’autre ne comptera… » susurra l’Enchanteur.
Mille émotions passèrent sur le visage du Prince. Les images dans le miroir se remirent à défiler. Passait-il en revue ses Amours leur demandant un avis, un conseil ? Toutes lui décochèrent un sourire plus grand encore ainsi qu’un signe de tête, d’acquiescement. Il leur avait toujours fait confiance…
Sa mâchoire se crispa soudain en une grimace, mélange de douleur, de chagrin et d’une sinistre résolution. Il sortit lentement, résolument son Épée d’Onyx de son fourreau. Il leva ce bras armé au-dessus de ce maudit miroir si tentateur…
« Sire, non, arrêtez, cet Enchantement ne pourra être reproduit. » s’alarma le Sorcier.
L’Épée s’abattit, pulvérisant le miroir en un million d’éclats, brisant des liens entre le monde magique et le monde physique, réduisant le tout en un tas de fine poussière translucide…
« Seigneur, ai-je bien fait ? Marraines, aidez-moi… » pensa le Prince.
Ma magnifique deuxième marraine m’apparut effectivement.
Son image, Flamme blonde dans sa parure émeraude, frémissait dans l’air...
De sa petite voix, claire et pure comme l’air, belle comme un rire, elle dit :
« Je n’ai que peu de temps, Gentil Prince, et tu as encore tant de chemin. Suis ton Intuition, et tu ne seras jamais perdu.
Tu es le Dragon, Souffle de Vie et Feu de la Terre,
Tu es le Dragon, la Flamme Vivante est ta sœur, le Phoenix est ton frère, tu te nourris de l’un et tu nourris l’autre… »
La silhouette s’évanouit dans un mince filet de fumée qui ne peut résister au vent, sans un mot de plus.
Le magicien était ivre de rage d’avoir perdu son gagne-pain ; seule une veine dilatée à sa tempe signifiait l’intensité de sa haine. Il ne pouvait faire plus ; le bourreau n’était pas loin…
Froidement, il ne prononça qu’un seul mot : « Pourquoi ? »
Apaisé, le Prince remit son Épée au fourreau.
« Choisir l’une ou l’autre, même mon Étoile, aurait précipité les autres dans les Limbes de l’Oubli. Je me serais ainsi renié, ce que mon Étoile ne m’aurait jamais pardonné… J’ai fait le choix du non-choix, pour préserver ce qui est et ce qui sera ! Qui plus est, de par mon égoïsme, j’aurais pu arracher à un autre moi-même son amour ; je ne l’aurais pas supporté…»
A bientôt, Douce Marraine, je le sais…
Je suis le Dragon dont le Feu Créateur déclenche des passions insoupçonnées.
Je suis le Dragon dont le Feu Intérieur réchauffe le cœur de ses proches.
Je suis le Dragon dont le Feu Salvateur rend justice.
Je suis ce Dragon.
Je suis Prince des Étoiles, Enfant et Héritier du Dragon.
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Je suis fan, je pense que tu le sais assez maintenant !
Lyse- Messages : 7
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Vi, merci de ton approbation et de ta reconnaissance, je t'avais dit qu'il y avait encore des choses à dire...Lyse a écrit:
Je suis fan, je pense que tu le sais assez maintenant !
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Un autre chapitre ?
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Tu cherches l'approbation du public? Ouiiiiiii, un autre, un autre!!
Bon, j'avoue que je n'avais pas trop la tête à ça quand j'ai lu le 3ème épisode, alors je le relirai avec le 4ème...
Bon, j'avoue que je n'avais pas trop la tête à ça quand j'ai lu le 3ème épisode, alors je le relirai avec le 4ème...
Dernière édition par Tempête le Lun 20 Nov 2017 - 18:08, édité 1 fois (Raison : erreur d'épisodes)
Invité- Invité
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Il n'y a pas vraiment d'ordre de lecture.
Je posterai l'épisode 4 ce soir...
Je posterai l'épisode 4 ce soir...
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
[quote="Tempête"]Tu cherches l'approbation du public? Ouiiiiiii, un autre, un autre!!
Complètement d'accord ! Encore, encore !
Complètement d'accord ! Encore, encore !
Lyse- Messages : 7
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Un jour, Roi et Prince, Père et Fils, devisaient dans les jardins, loin des piailleries sournoises du funeste volatile…
« Père ? Comment se porte votre nouvelle protégée ? »
« Elle a ouvert les yeux, doucement, un instant, pour se rendormir. Je crois qu’elle bien senti avoir trouvé un endroit où se poser et se reposer, qu’elle peut avoir confiance. Bientôt elle aura repris suffisamment de forces pour poursuivre sa route.
Et toi, comment vas-tu, mon fils ? »
« De la meilleure façon qui puisse, Père »
« Tu L’aimes toujours donc et tu en souffres ? »
« On ne va pas revenir là-dessus, Père. Laissez-moi donc gérer mon deuil et mon acceptation. »
Quelques pas et quelques minutes de silence plus loin...
« Tu aurais souhaité qu’Elle soit ta troisième marraine ? »
« A tout le moins, oui. En fait, je La considère déjà comme telle. Si subtile, très tôt, Elle m’a donné des pistes pour avancer. »
« Quels souvenirs as-tu des deux autres ? » demanda le Roi
« La Première était solide, de terre et de feu. Elle m’a sorti de ma gangue, Elle m’a appris l’intensité de l’Amour.
La Seconde était fluide, d’air et d’eau. Elle m’a permis de m’élever, Elle m’a appris l’immensité de l’Amour.
Cette Troisième était d’éther, Elle m’a montré le chemin vers les étoiles, j’ai encore à faire le bilan de ce qu’elle m’a appris sur l’Amour. »
« Vas-tu l’attendre ? » s’inquiéta le Roi.
« Un autre vous aurait répondu : « l’espoir fait vivre… ». Moi, non. Je ne l’attendrai pas. J’ai écouté vos astronomes, philosophes et autres savants à votre cour. J’ai entendu des discours sur la Vie, la Mort, le Fini ou l’Infini de l’Univers ; j’en ai même entendu un affirmer que l’Univers était courbe, qu’une pierre lancée parmi les étoiles finissait toujours par revenir à son point de départ. Je ne vais pas attendre qu’Elle revienne ; Elle m’a montré un passage vers les étoiles, je m’en vais l’explorer. Ainsi, si un jour, elle repasse, j’aurais accompli autre chose. Je ne vais pas rester planté là comme un tournesol à bruler de trop regarder le soleil. Je crois profondément qu’elle détesterait me voir me morfondre et dépérir à force d’attendre. Quelle déception ça serait si Elle revenait pour moi. Alors, j’avancerai, et pas que pour Elle, aussi et surtout pour moi. »
« Les adieux ont-ils toujours été douloureux ? »
« Non. Certes avec ma première marraine, ça a été brutal. Avec la deuxième, c’eut pu se passer dans une délicieuse douceur. » admit le Prince.
« Pourquoi as-tu rejeté son dernier cadeau ? »
« Je ne l’ai pas rejeté, juste reporté. Je pense, qu’à son sens, ça aurait dû être la dernière étape de mon passage. Mais j’ai senti, intuitivement ou non, qu’il y a avait encore à creuser, des pistes inexplorées ou abandonnées depuis longtemps qui demandaient à être remises en état, des non-dits qui avaient encore à apparaitre en pleine lumière. »
« N’était-ce pas égoïste ? »
« Peut-être, c’est le problème des convictions, des évidences qui s’imposent à vous...
…
Père, qui était ma mère ? »
« Tu le sais bien, tu as 3 mères… »
« L’une est retournée à la terre, la troisième repartie dans les airs, mais la première, ma génitrice, pourquoi ne ressens-je rien pour elle ? »
« L’amour ne s’exprime pas toujours de la manière la plus visible ; il peut ne pas se montrer ou ne pas se voir, cela n’enlève rien à son existence. »
« Je connais la parabole du bruit dans la forêt, comment donner existence et réalité à ce qui n’est pas perçu ? » s’interrogea le Prince
« Je dirais que c’est la définition même de l’Amour Inconditionnel, celui qu’une mère porte à son enfant, et ce n’est qu’un exemple... »
« Je comprends, cette révélation peut venir en son temps… ou jamais. Cela n’ôte rien à son intensité. »
« Oui. Tout au moins, c’est comme ça, que moi je le comprends. »
« Père, vous êtes au fait de mon Amour, mais le vôtre ? »
« Je suis en mon château, ce château que j’ai construit. Je suis un Créateur, j’ai construit des murs, une maison, puis cette prison. »
« Mais la chaine s’est distendue ; un dernier élan et vous voilà libre, non ?… »
« Oui, la chaine s’affaiblit, mais le dernier maillon est le plus puissant. Il a été forgé par une instance plus suprême que ma volonté et ne pourra être défait que par la même Autorité.
En attendant, je rêve, je reprends mes projets de construction, plus de murs dorénavant, mais des ponts…
Et ton Amour, le tien, ne sera-t-il jamais comblé ? »
« J’en viens à douter que ma complétude provienne d’une seule. »
« Cette impression n’est pas nouvelle… »
« Non, j’en sentais déjà le vent. Bien avant que vous ne vous enfermiez… Mais j’ai plus important à faire sur l’heure… A bientôt, Père »
« Père ? Comment se porte votre nouvelle protégée ? »
« Elle a ouvert les yeux, doucement, un instant, pour se rendormir. Je crois qu’elle bien senti avoir trouvé un endroit où se poser et se reposer, qu’elle peut avoir confiance. Bientôt elle aura repris suffisamment de forces pour poursuivre sa route.
Et toi, comment vas-tu, mon fils ? »
« De la meilleure façon qui puisse, Père »
« Tu L’aimes toujours donc et tu en souffres ? »
« On ne va pas revenir là-dessus, Père. Laissez-moi donc gérer mon deuil et mon acceptation. »
Quelques pas et quelques minutes de silence plus loin...
« Tu aurais souhaité qu’Elle soit ta troisième marraine ? »
« A tout le moins, oui. En fait, je La considère déjà comme telle. Si subtile, très tôt, Elle m’a donné des pistes pour avancer. »
« Quels souvenirs as-tu des deux autres ? » demanda le Roi
« La Première était solide, de terre et de feu. Elle m’a sorti de ma gangue, Elle m’a appris l’intensité de l’Amour.
La Seconde était fluide, d’air et d’eau. Elle m’a permis de m’élever, Elle m’a appris l’immensité de l’Amour.
Cette Troisième était d’éther, Elle m’a montré le chemin vers les étoiles, j’ai encore à faire le bilan de ce qu’elle m’a appris sur l’Amour. »
« Vas-tu l’attendre ? » s’inquiéta le Roi.
« Un autre vous aurait répondu : « l’espoir fait vivre… ». Moi, non. Je ne l’attendrai pas. J’ai écouté vos astronomes, philosophes et autres savants à votre cour. J’ai entendu des discours sur la Vie, la Mort, le Fini ou l’Infini de l’Univers ; j’en ai même entendu un affirmer que l’Univers était courbe, qu’une pierre lancée parmi les étoiles finissait toujours par revenir à son point de départ. Je ne vais pas attendre qu’Elle revienne ; Elle m’a montré un passage vers les étoiles, je m’en vais l’explorer. Ainsi, si un jour, elle repasse, j’aurais accompli autre chose. Je ne vais pas rester planté là comme un tournesol à bruler de trop regarder le soleil. Je crois profondément qu’elle détesterait me voir me morfondre et dépérir à force d’attendre. Quelle déception ça serait si Elle revenait pour moi. Alors, j’avancerai, et pas que pour Elle, aussi et surtout pour moi. »
« Les adieux ont-ils toujours été douloureux ? »
« Non. Certes avec ma première marraine, ça a été brutal. Avec la deuxième, c’eut pu se passer dans une délicieuse douceur. » admit le Prince.
« Pourquoi as-tu rejeté son dernier cadeau ? »
« Je ne l’ai pas rejeté, juste reporté. Je pense, qu’à son sens, ça aurait dû être la dernière étape de mon passage. Mais j’ai senti, intuitivement ou non, qu’il y a avait encore à creuser, des pistes inexplorées ou abandonnées depuis longtemps qui demandaient à être remises en état, des non-dits qui avaient encore à apparaitre en pleine lumière. »
« N’était-ce pas égoïste ? »
« Peut-être, c’est le problème des convictions, des évidences qui s’imposent à vous...
…
Père, qui était ma mère ? »
« Tu le sais bien, tu as 3 mères… »
« L’une est retournée à la terre, la troisième repartie dans les airs, mais la première, ma génitrice, pourquoi ne ressens-je rien pour elle ? »
« L’amour ne s’exprime pas toujours de la manière la plus visible ; il peut ne pas se montrer ou ne pas se voir, cela n’enlève rien à son existence. »
« Je connais la parabole du bruit dans la forêt, comment donner existence et réalité à ce qui n’est pas perçu ? » s’interrogea le Prince
« Je dirais que c’est la définition même de l’Amour Inconditionnel, celui qu’une mère porte à son enfant, et ce n’est qu’un exemple... »
« Je comprends, cette révélation peut venir en son temps… ou jamais. Cela n’ôte rien à son intensité. »
« Oui. Tout au moins, c’est comme ça, que moi je le comprends. »
« Père, vous êtes au fait de mon Amour, mais le vôtre ? »
« Je suis en mon château, ce château que j’ai construit. Je suis un Créateur, j’ai construit des murs, une maison, puis cette prison. »
« Mais la chaine s’est distendue ; un dernier élan et vous voilà libre, non ?… »
« Oui, la chaine s’affaiblit, mais le dernier maillon est le plus puissant. Il a été forgé par une instance plus suprême que ma volonté et ne pourra être défait que par la même Autorité.
En attendant, je rêve, je reprends mes projets de construction, plus de murs dorénavant, mais des ponts…
Et ton Amour, le tien, ne sera-t-il jamais comblé ? »
« J’en viens à douter que ma complétude provienne d’une seule. »
« Cette impression n’est pas nouvelle… »
« Non, j’en sentais déjà le vent. Bien avant que vous ne vous enfermiez… Mais j’ai plus important à faire sur l’heure… A bientôt, Père »
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Bonne lecture, petite Etincelle, si tu souhaites en discuter, tu sais où me joindre...
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Merci pour ce nouvel épisode.
(J'ai poussé le vice à me refaire la totale)
(J'ai poussé le vice à me refaire la totale)
Lyse- Messages : 7
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Aujourd'hui, le Prince se repose.
Je suis allé poster dans une autre rubrique, car j'ai toujours des choses à dire, quitte à choquer...
Suivez moi si vous l'osez...
Je suis allé poster dans une autre rubrique, car j'ai toujours des choses à dire, quitte à choquer...
Suivez moi si vous l'osez...
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Ouais bon finalement, le Prince est en verve.
Un chapitre en ligne ce soir avant qu'il ne sorte au Bal
Un chapitre en ligne ce soir avant qu'il ne sorte au Bal
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
La Cour du Roi ce soir-là tenait Grand Bal. Hautes Naissances et Belles Robes tournoyaient au son des ménestrels.
Le Prince en hôte averti offrait son bras à toutes, désireuses de s’oublier le temps de quelques pas, dans une attitude empreinte de dignité et de respect.
« Voyez-le faire le paon et parader. Combien de cœurs vont-ils chavirer sur son passage ? Quelle sera donc sa prochaine victime ? » s’hasarda un Comte, Pair du Royaume, depuis la foule de l’assistance.
« Monsieur, je vous ai entendu. Sortez donc du rang que tout le monde vous entende mieux ! Condamnez-vous mes façons d’aimer ? » lança le Prince depuis la piste de danse.
« Je les condamne et les réprouve. Elles vont à l’encontre de ces lois non écrites qui nous régissent tous, y compris le Roi. » s’avança le Comte.
« Le Roi a eu le courage de laisser partir une Reine sans qu’elle ait demandé quoi que ce soit ! Il vous faut être plus souple, mon ami ! »
« Du genre de souplesse dont vous faites preuves lors de vos parties fines ? » ricana le Comte
« Légendes ! Je n’ai jamais participé à ce genre de licences. Libertaire oui, libertin non.
Jamais je n’ai séduit femme mariée qui ne le veuille explicitement, et même là je ne me cachais point, parfois même avec la bénédiction du mari. Jamais, il n’y eut trahison.
Jamais je n’ai détourné quelque veuve du souvenir de son mari, sinon par mon écoute et ma présence.
Jamais je n’ai tenté ingénue, jeune ou pas, et ne l’ai empêché de faire un beau mariage.
Jamais je n’ai manqué de sincérité dans mon élan, et toutes étaient au courant de ma façon de ressentir.
Je ne me suis jamais lié qu’à des femmes libres, indépendantes, ou en passe de.
Et quand bien même parleriez-vous de séduction ; je n’ai fait qu’écouter ces amours et les accueillir.
Me prendriez-vous pour un luxurieux sec de sentiments ? » s’emporta le Prince.
« Je vous prends pour un faquin qui joue des sentiments des unes pour les séduire, et qui piétine les valeurs des autres ! » maugréa le Comte.
« Monsieur, vous me rendrez raison de vos insultes ! » lança le Prince.
Le lendemain, au champ d’honneur, dans la fraicheur de ce matin d’automne, le duel se mettait en place. Le Roi siégeait, garant du bon déroulé de l’affaire. Une bonne partie de la Cour était présente pour encourager l’un ou l’autre de ces Champions.
Prêts, les deux combattants s’avancèrent. Les formalités d’usage accomplies, les fers se croisèrent.
Les duellistes devisaient honorablement entre deux échanges de coups.
« Alors, Monsieur, lesquelles de vos valeurs aurais-je bien pu fouler aux pieds ? » commença le Prince.
« Votre absence de morale offense la cour. »
« Monsieur, je respecte votre morale et ne vous impose rien. »
Un coup d’épée sur un écu, un de glaive sur un bouclier…
« Votre comportement insulte le sens du mot ‘Amour’ quant à la fidélité. L’on ne peut avoir qu’un seul amour dans sa vie. » poursuivit le Comte.
« De quelle fidélité parlez-vous ? Celle du chien envers son maitre, du vassal envers son seigneur ? »
« Je parle de votre souillure sur le sacré du mariage, je parle de fidélité à la tradition conjugale, de serment et d’engagement. »
Une passe. Blocage. Un coup, esquivé.
« Engagement ou propriété ? L’engagement est un libre choix qui lie deux êtres suivant leurs critères à eux, pas d’après une quelconque Loi que d’autres, depuis longtemps retournés à la poussière, ont écrites avant eux. L’un peut demander de l’autre l’exclusivité de cet amour, je le respecte, tant qu’il n’y a pas exigence, ni chantage. » s’enflammait le Prince. Il poursuivit :
« Fidélité ou soumission ? Que vaut cette fidélité lorsque vous troussez une femme de chambre alors que votre épouse est au bain pour vous plaire ? Que vaut votre serment de protection, lorsque, revenant de la guerre, la fièvre du combat battant encore aux tempes, vous exigez de votre épouse qu’elle écarte les cuisses d’un soupir enamouré alors que vous la prenez comme rien moins qu’un soudard ? Que vaut cette fidélité qui devrait être confiance alors que le Roi a interdit par la Loi l’utilisation de la ceinture de Vertu ? Aurait-il quelques surprises s’il lui prenait l’envie de soulever les jupes des Dames de sa Cour ? Fidélité ou hypocrisie ? »
Des murmures montèrent de l’assistance, de réprobation dans les tons masculins les plus murs, d’approbation chez les jeunes Nobles, rehaussés de ci de là de quelques touches féminines…
« Ces Lois sont le fondement de notre Royaume depuis plus de 2000 ans. » s’obstina le Comte.
« 2000 ans, la belle affaire. A partir de combien de siècles entre-t-on en décrépitude ? 2000 ans, même les Dragons ne vivent pas aussi vieux. 2000 ans, lequel de nos sages aurait encore toute sa tête s’il lui était permis de vivre autant ? Et avant cela, étions-nous moins sages ? » rétorqua le Prince.
« Avant, nous n’étions que barbares à demi-nus, à peine plus que des bêtes. » contra le Comte.
« Étions-nous moins heureux ? » philosopha le Prince.
Le Roi ne bougeait pas, le fondement de ce duel était régi par des Lois bien anciennes et jamais remises en question, mais son visage montrait qu’il n’en pensait pas moins : ce duel dépassait la simple provocation.
« Il suffit de ces tergiversations et perfidies. Votre seule existence est une abomination donnant mauvaises pensées à d’honnêtes femmes. » s’emporta le Comte
Celui-ci redoubla et appuya ses coups.
Devant la violence de l’assaut, le Prince comprit que la chose allait au-delà de la simple divergence de vue entre deux hommes, mais qu’il était devenu l’incarnation de ce que le Comte abhorrait. Il n’était plus question d’honneur mais de vie et de mort. Pensant mener ce duel en philosophe de l’Amour, le Prince devait maintenant défendre sa vie même.
Le Comte, plus mur, plus lourd, plus fort, plus expérimenté dans l’art de la guerre et du combat prenait nettement l’ascendant.
Coup après coup, l’armure du Prince se bosselait, craquait de toutes parts, son bouclier se fissurait.
Un rude coup, et la protection lâcha ; le Prince mit genou à terre, le souffle coupé. Le Comte aveuglé de haine, poussa son avantage et leva son glaive pour le coup de grâce.
« NOOON ». Le cri provenait de la gorge de la Comtesse, paniquée de voir l’homme qu’elle aimait malgré tout, sur le point de tuer celui qu’elle admirait par-dessus tout. Le Comte tourna machinalement la tête vers cette voix connue et aimée et eut un instant de flottement. Le Prince n’eut pas le temps de réfléchir ; par réflexe, il vit l’ouverture. En un crissement sinistre, la lame noire se fraya un chemin entre deux plaques de cuirasse.
Nul dans l’assistance n’eut le moindre doute sur l’issue du dernier coup. Le Comte s’affaissa, de toute la hauteur de ses convictions.
« Emportez-le, honorez sa vie, respectez sa mort ; il a vécu et est mort pour ses valeurs !» proclama le Prince…
L’assemblée se dispersa presque sans un bruit... oui, presque…
Le Prince en hôte averti offrait son bras à toutes, désireuses de s’oublier le temps de quelques pas, dans une attitude empreinte de dignité et de respect.
« Voyez-le faire le paon et parader. Combien de cœurs vont-ils chavirer sur son passage ? Quelle sera donc sa prochaine victime ? » s’hasarda un Comte, Pair du Royaume, depuis la foule de l’assistance.
« Monsieur, je vous ai entendu. Sortez donc du rang que tout le monde vous entende mieux ! Condamnez-vous mes façons d’aimer ? » lança le Prince depuis la piste de danse.
« Je les condamne et les réprouve. Elles vont à l’encontre de ces lois non écrites qui nous régissent tous, y compris le Roi. » s’avança le Comte.
« Le Roi a eu le courage de laisser partir une Reine sans qu’elle ait demandé quoi que ce soit ! Il vous faut être plus souple, mon ami ! »
« Du genre de souplesse dont vous faites preuves lors de vos parties fines ? » ricana le Comte
« Légendes ! Je n’ai jamais participé à ce genre de licences. Libertaire oui, libertin non.
Jamais je n’ai séduit femme mariée qui ne le veuille explicitement, et même là je ne me cachais point, parfois même avec la bénédiction du mari. Jamais, il n’y eut trahison.
Jamais je n’ai détourné quelque veuve du souvenir de son mari, sinon par mon écoute et ma présence.
Jamais je n’ai tenté ingénue, jeune ou pas, et ne l’ai empêché de faire un beau mariage.
Jamais je n’ai manqué de sincérité dans mon élan, et toutes étaient au courant de ma façon de ressentir.
Je ne me suis jamais lié qu’à des femmes libres, indépendantes, ou en passe de.
Et quand bien même parleriez-vous de séduction ; je n’ai fait qu’écouter ces amours et les accueillir.
Me prendriez-vous pour un luxurieux sec de sentiments ? » s’emporta le Prince.
« Je vous prends pour un faquin qui joue des sentiments des unes pour les séduire, et qui piétine les valeurs des autres ! » maugréa le Comte.
« Monsieur, vous me rendrez raison de vos insultes ! » lança le Prince.
Le lendemain, au champ d’honneur, dans la fraicheur de ce matin d’automne, le duel se mettait en place. Le Roi siégeait, garant du bon déroulé de l’affaire. Une bonne partie de la Cour était présente pour encourager l’un ou l’autre de ces Champions.
Prêts, les deux combattants s’avancèrent. Les formalités d’usage accomplies, les fers se croisèrent.
Les duellistes devisaient honorablement entre deux échanges de coups.
« Alors, Monsieur, lesquelles de vos valeurs aurais-je bien pu fouler aux pieds ? » commença le Prince.
« Votre absence de morale offense la cour. »
« Monsieur, je respecte votre morale et ne vous impose rien. »
Un coup d’épée sur un écu, un de glaive sur un bouclier…
« Votre comportement insulte le sens du mot ‘Amour’ quant à la fidélité. L’on ne peut avoir qu’un seul amour dans sa vie. » poursuivit le Comte.
« De quelle fidélité parlez-vous ? Celle du chien envers son maitre, du vassal envers son seigneur ? »
« Je parle de votre souillure sur le sacré du mariage, je parle de fidélité à la tradition conjugale, de serment et d’engagement. »
Une passe. Blocage. Un coup, esquivé.
« Engagement ou propriété ? L’engagement est un libre choix qui lie deux êtres suivant leurs critères à eux, pas d’après une quelconque Loi que d’autres, depuis longtemps retournés à la poussière, ont écrites avant eux. L’un peut demander de l’autre l’exclusivité de cet amour, je le respecte, tant qu’il n’y a pas exigence, ni chantage. » s’enflammait le Prince. Il poursuivit :
« Fidélité ou soumission ? Que vaut cette fidélité lorsque vous troussez une femme de chambre alors que votre épouse est au bain pour vous plaire ? Que vaut votre serment de protection, lorsque, revenant de la guerre, la fièvre du combat battant encore aux tempes, vous exigez de votre épouse qu’elle écarte les cuisses d’un soupir enamouré alors que vous la prenez comme rien moins qu’un soudard ? Que vaut cette fidélité qui devrait être confiance alors que le Roi a interdit par la Loi l’utilisation de la ceinture de Vertu ? Aurait-il quelques surprises s’il lui prenait l’envie de soulever les jupes des Dames de sa Cour ? Fidélité ou hypocrisie ? »
Des murmures montèrent de l’assistance, de réprobation dans les tons masculins les plus murs, d’approbation chez les jeunes Nobles, rehaussés de ci de là de quelques touches féminines…
« Ces Lois sont le fondement de notre Royaume depuis plus de 2000 ans. » s’obstina le Comte.
« 2000 ans, la belle affaire. A partir de combien de siècles entre-t-on en décrépitude ? 2000 ans, même les Dragons ne vivent pas aussi vieux. 2000 ans, lequel de nos sages aurait encore toute sa tête s’il lui était permis de vivre autant ? Et avant cela, étions-nous moins sages ? » rétorqua le Prince.
« Avant, nous n’étions que barbares à demi-nus, à peine plus que des bêtes. » contra le Comte.
« Étions-nous moins heureux ? » philosopha le Prince.
Le Roi ne bougeait pas, le fondement de ce duel était régi par des Lois bien anciennes et jamais remises en question, mais son visage montrait qu’il n’en pensait pas moins : ce duel dépassait la simple provocation.
« Il suffit de ces tergiversations et perfidies. Votre seule existence est une abomination donnant mauvaises pensées à d’honnêtes femmes. » s’emporta le Comte
Celui-ci redoubla et appuya ses coups.
Devant la violence de l’assaut, le Prince comprit que la chose allait au-delà de la simple divergence de vue entre deux hommes, mais qu’il était devenu l’incarnation de ce que le Comte abhorrait. Il n’était plus question d’honneur mais de vie et de mort. Pensant mener ce duel en philosophe de l’Amour, le Prince devait maintenant défendre sa vie même.
Le Comte, plus mur, plus lourd, plus fort, plus expérimenté dans l’art de la guerre et du combat prenait nettement l’ascendant.
Coup après coup, l’armure du Prince se bosselait, craquait de toutes parts, son bouclier se fissurait.
Un rude coup, et la protection lâcha ; le Prince mit genou à terre, le souffle coupé. Le Comte aveuglé de haine, poussa son avantage et leva son glaive pour le coup de grâce.
« NOOON ». Le cri provenait de la gorge de la Comtesse, paniquée de voir l’homme qu’elle aimait malgré tout, sur le point de tuer celui qu’elle admirait par-dessus tout. Le Comte tourna machinalement la tête vers cette voix connue et aimée et eut un instant de flottement. Le Prince n’eut pas le temps de réfléchir ; par réflexe, il vit l’ouverture. En un crissement sinistre, la lame noire se fraya un chemin entre deux plaques de cuirasse.
Nul dans l’assistance n’eut le moindre doute sur l’issue du dernier coup. Le Comte s’affaissa, de toute la hauteur de ses convictions.
« Emportez-le, honorez sa vie, respectez sa mort ; il a vécu et est mort pour ses valeurs !» proclama le Prince…
L’assemblée se dispersa presque sans un bruit... oui, presque…
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Juste un clin d’œil en passant pour certaine Duchesse...
Kiwi44- Messages : 290
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Le Roi avait encore du mal à comprendre les motivations du Prince quant à l’Amour en général et ses amours en particulier. Le Roi a hérité du Don du Dragon, certes, mais le Prince, lui, était habité par le Dragon. Il n’avait beau n’être que Prince, il n’en serait pas moins Roi un jour.
Un Roi a certaines responsabilités, même envers ceux qui ne partagent pas sa vision des choses. Et puis, la question de la Succession se poserait bien un jour. Les Lois sur l’accès au trône sont bien moins rigides que d’autres, mais quand même. Ce garnement serait bien fichu d’abdiquer.
Lui trouver une future Reine, et vite. Mais laquelle accepterait sa façon d’être ? Ou alors une qui réussirait à contenir tout cet Amour et y répondre ? Un Amour plus qu’humain ?
Pourquoi pas… Il devait réfléchir très sérieusement à cette option…
Quelques dentiers allaient encore grincer…
Le Prince était assis près du feu de son antichambre, de loin l’endroit du château qui avait sa préférence. Ici était l’écrin de nombreux et doux bavardages, de regards plus ou moins appuyés, frôlements, chastes caresses, autant de tendresses qui se poursuivaient ou non dans la chambre toute proche.
Mais ce soir, le Prince était seul, assis, les yeux perdus au cœur du feu, son épée en travers de ses cuisses.
« Es-tu triste ? » fit une voix légère derrière lui.
Le Prince haussa à peine un sourcil reconnaissant immédiatement la jeune voix qui n’avait pas encore mué.
« Je ne t’ai pas entendu entrer. J’aurais pu ne pas être seul… » dit le Prince.
Une frêle silhouette se détacha de l’ombre de la porte, la silhouette d’un garçon qui n’est plus un enfant mais pas encore un adolescent. C’était ce jeune ménestrel que le Prince affectionnait tant.
« Je sais être discret quand il le faut. Je m’étais renseigné si tu n’étais pas en agréable compagnie… »
Le ménestrel s’installa en tailleur sur le tapis, ni trop loin du feu, pour en gouter la douceur, ni trop près, pour protéger son instrument.
« Non, je suis moins triste que soucieux. Vois mon épée. »
Le ménestrel leva les yeux vers la lame noire que le Prince lui tendait. Le plat était recouvert d’une vilaine macule brun-rouge.
« Ton duel ? »
« Son résultat ; cela ne se nettoie pas. Je crains d’avoir souillé ma lame en l’utilisant à mauvais escient. »
« Il allait te tuer… » dit le musicien.
« J’aurais dû faire en sorte qu’on en arrive pas à cette extrémité. »
Le ménestrel accordait doucement son fragile instrument.
« L’ambiance a déjà été plus gaie, ici »
« Oui, je me sens l’âme aussi ternie que mon épée. »
« Veux-tu que je te chante quelque chose ? »
« Tu chantes maintenant ? Je croyais que tu détestais cela… » s’étonna le Prince.
« Oui, je préfère jouer ; la musique ne ment pas, alors que les mots… Mais, pour toi, qui n’a ni orgueil, ni vanité, nul besoin de flatterie. Je serai sincère…»
Le ménestrel entonna une douce ballade en mode mineur ; il évita soigneusement les thématiques de l’amour, il chanta une errance, la recherche d’un but…
Au dernier accord, le Prince s’autorisa un soupir…
« Ton Père cherche à te marier. »
« Encore ? Il m’a déjà présenté les plus beaux partis du Royaume et même des contrées voisines. Aucune n'a répondu à mes attentes… Ne comprend-il pas que je ne puis être l’homme d’une seule femme, ou alors d’une qui soit si exceptionnelle qu’elle réponde à mon besoin de complétude, de bienveillance et d’acceptation ?»
« Tu penses beaucoup à tes besoins… N’est-ce pas un peu égocentrique ?»
« Tu déformes mes paroles. Tu sais comment je ressens. » se renfrogna le Prince.
« Les mots sont traitres par eux-mêmes. Fais attention à ce que tu dis, tu pourrais être mal compris.»
« Crois-tu que ma sincérité n’éclaire pas assez mon propos ? » douta le Prince.
« Ne demande rien, propose… »
« Ce que prépare mon Père, tu sais quelque chose ?… »
« Le vieil homme est rusé. » esquiva le ménestrel avec un large sourire.
« Laissons-lui du temps, alors… » concéda le Prince.
Un Roi a certaines responsabilités, même envers ceux qui ne partagent pas sa vision des choses. Et puis, la question de la Succession se poserait bien un jour. Les Lois sur l’accès au trône sont bien moins rigides que d’autres, mais quand même. Ce garnement serait bien fichu d’abdiquer.
Lui trouver une future Reine, et vite. Mais laquelle accepterait sa façon d’être ? Ou alors une qui réussirait à contenir tout cet Amour et y répondre ? Un Amour plus qu’humain ?
Pourquoi pas… Il devait réfléchir très sérieusement à cette option…
Quelques dentiers allaient encore grincer…
Le Prince était assis près du feu de son antichambre, de loin l’endroit du château qui avait sa préférence. Ici était l’écrin de nombreux et doux bavardages, de regards plus ou moins appuyés, frôlements, chastes caresses, autant de tendresses qui se poursuivaient ou non dans la chambre toute proche.
Mais ce soir, le Prince était seul, assis, les yeux perdus au cœur du feu, son épée en travers de ses cuisses.
« Es-tu triste ? » fit une voix légère derrière lui.
Le Prince haussa à peine un sourcil reconnaissant immédiatement la jeune voix qui n’avait pas encore mué.
« Je ne t’ai pas entendu entrer. J’aurais pu ne pas être seul… » dit le Prince.
Une frêle silhouette se détacha de l’ombre de la porte, la silhouette d’un garçon qui n’est plus un enfant mais pas encore un adolescent. C’était ce jeune ménestrel que le Prince affectionnait tant.
« Je sais être discret quand il le faut. Je m’étais renseigné si tu n’étais pas en agréable compagnie… »
Le ménestrel s’installa en tailleur sur le tapis, ni trop loin du feu, pour en gouter la douceur, ni trop près, pour protéger son instrument.
« Non, je suis moins triste que soucieux. Vois mon épée. »
Le ménestrel leva les yeux vers la lame noire que le Prince lui tendait. Le plat était recouvert d’une vilaine macule brun-rouge.
« Ton duel ? »
« Son résultat ; cela ne se nettoie pas. Je crains d’avoir souillé ma lame en l’utilisant à mauvais escient. »
« Il allait te tuer… » dit le musicien.
« J’aurais dû faire en sorte qu’on en arrive pas à cette extrémité. »
Le ménestrel accordait doucement son fragile instrument.
« L’ambiance a déjà été plus gaie, ici »
« Oui, je me sens l’âme aussi ternie que mon épée. »
« Veux-tu que je te chante quelque chose ? »
« Tu chantes maintenant ? Je croyais que tu détestais cela… » s’étonna le Prince.
« Oui, je préfère jouer ; la musique ne ment pas, alors que les mots… Mais, pour toi, qui n’a ni orgueil, ni vanité, nul besoin de flatterie. Je serai sincère…»
Le ménestrel entonna une douce ballade en mode mineur ; il évita soigneusement les thématiques de l’amour, il chanta une errance, la recherche d’un but…
Au dernier accord, le Prince s’autorisa un soupir…
« Ton Père cherche à te marier. »
« Encore ? Il m’a déjà présenté les plus beaux partis du Royaume et même des contrées voisines. Aucune n'a répondu à mes attentes… Ne comprend-il pas que je ne puis être l’homme d’une seule femme, ou alors d’une qui soit si exceptionnelle qu’elle réponde à mon besoin de complétude, de bienveillance et d’acceptation ?»
« Tu penses beaucoup à tes besoins… N’est-ce pas un peu égocentrique ?»
« Tu déformes mes paroles. Tu sais comment je ressens. » se renfrogna le Prince.
« Les mots sont traitres par eux-mêmes. Fais attention à ce que tu dis, tu pourrais être mal compris.»
« Crois-tu que ma sincérité n’éclaire pas assez mon propos ? » douta le Prince.
« Ne demande rien, propose… »
« Ce que prépare mon Père, tu sais quelque chose ?… »
« Le vieil homme est rusé. » esquiva le ménestrel avec un large sourire.
« Laissons-lui du temps, alors… » concéda le Prince.
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Les larmes du Géant sont fleuves charriant les feuilles d’automne dans leur dernier voyage.
Ce jour-là, le Prince s’était levé tôt ; il goutait la fraicheur piquante de cette matinée d’automne.
Le soleil se levait dans un ciel sans nuage.
Il avait passé la fin de la nuit à préparer ses fontes de voyages : des affaires de rechange, quelques vivres de route, de quoi tenir jusqu’à une prochaine halte, un jaseran simple sans ostentation mais solide et surtout ces chausses brodées d’étoiles dont il avait demandé la confection aux mains les plus fines du château.
Le Prince passa aux écuries et demanda à ce qu’on lui prépare un cheval pour un long périple.
Il choisit une bête puissante et fiable, douce et loyale.
Rien à voir avec les pur-sangs piaffants et caracolants dont il avait l’habitude lors des défilés.
Le Prince savait son Père aux écuries aussi à cette heure se préparant à aller chasser.
« Bonjour, Père, et au revoir. »
« Bonjour, mon Fils. Tu donnes dans le succinct, mais tu sembles sûr de ta décision. Évitons les postures larmoyantes. Tu pars donc. Sais-tu à la recherche de quoi ? »
« J’ai l’intuition que je le découvrirai en chemin. »
Le Roi donna l’accolade à son fils et s’en fut, sans rien révéler de ses appréhensions…
Le Prince finit de se préparer et fit ses adieux aux gens de sa maisonnée.
Il enfourcha sa monture et se dirigea vers les portes de la ville.
Alors que le Prince franchissait les Grandes Portes du Château, un éclair fauve surgit de nulle part pour atterrir sur le pommeau de sa selle.
« Perceval ! Cela faisait longtemps, mon ami. ».
Perceval était un chat à demi-sauvage, excellent dératiseur, qui avait élu domicile au Château.
Le Prince, ainsi que le Ménestrel, faisait partie des rares humains que le fauve laissait approcher.
Le chat regarda le Prince droit dans les yeux et roucoula d’un air interrogatif.
« Mon bel ami soyeux, tu es bien l’unique chat que je connaisse qui soit incapable de miauler correctement. Oui, je pars… pour un temps. On se reverra à mon retour… »
Le félin observait gravement le visage du Prince, puis se retourna et s’installa entre les cuisses du cavalier, les griffes plantées dans le pommeau de la selle.
Il regardait fixement un point à l’horizon entre les oreilles du cheval, de lointaines et hautes montagnes.
« Très bien ! Tu es un grand garçon, et tu feras un gentil compagnon. Allons-y ! »
Jeunes Nobles et Belles Dames se pressaient aux remparts pour souhaiter bon voyage au Prince ; les uns, envieux de la liberté de cette belle aventure, les autres, tristes et bienveillants à la fois, de voir s’éloigner si douce compagnie.
Pendant plusieurs jours, le Prince erra dans les campagnes, laissant son cheval décider de la route à prendre.
Insensiblement, comme le chat l’avait pressenti, ils prenaient la direction des montagnes.
Le Prince, de plus en plus souvent perdu dans ses pensées, avait à peine conscience de là où ils étaient, où ils allaient, ne se reprenant que lorsqu’il fallait bivouaquer.
Inexorablement, la petite troupe se dirigeait vers la plus haute montagne du massif sur des chemins de plus en plus élevés, de plus en plus escarpés.
Une bourrasque de vent glaciale fit douloureusement reprendre conscience au Prince.
Il était sur une piste rocailleuse déjà à bonne hauteur et très étroite, si étroite qu’il eut été dangereux de tenter de faire demi-tour.
Avancer vaille que vaille, jusqu’à trouver un endroit à l’abri.
La fin de l’ascension fut plus pénible encore. Le Prince dut mettre pied à terre pour finir et guider le cheval.
Épuisés et trempés de sueur, ils arrivèrent tous deux au sommet, plateau curieusement découvert de givre et sans vent.
Les bruits ici résonnaient comme dans une église, tout en semblant étouffés par une neige invisible.
Il était encore tôt mais le soleil couchant était déjà caché par les montagnes environnantes.
Les étoiles apparaissaient doucement, se reflétant dans les glaciers alentours.
Le Prince eut l’impression d’être sur le toit du monde, au bord d’une mer étoilée.
Le chat sauta à bas de la selle et se mit en tête d’explorer cet espace dégagé.
Il s’arrêta près d’un bord, donnant sur un précipice, moustaches frémissantes et oreilles tendues.
Le Prince s’approcha au bord du plateau toujours menant sa monture par la bride. Il appréciait la majesté du paysage.
Le cheval s’ébroua, un sabot tapant par terre ; le même bruit que le marteau d’un forgeron sur son enclume.
Le Prince n’y prêta pas attention, gagné par la sérénité de l’endroit.
L’animal s’agita un peu plus, deux coups de son sabot ferré.
Le dernier coup, plus fort, fit jaillir une étincelle.
Cette étincelle sortit le Prince de sa rêverie.
Une frappe du sabot de plus ; cette fois-ci, gerbe d’étincelles.
Le cheval tirait sur sa bride pour s’éloigner du bord et il entrainait le Prince qui tentait de le calmer vers l’entrée du plateau.
Le destrier se calma mais frémissait de tous ses muscles.
Il donnait des coups d’encolure au Prince qui le flattait.
Le cheval se mit à faire la révérence, insistait, incitait le Prince à remonter en selle, ce que l’intéressé fit.
Au moment de volter, le cheval renâcla et refusa de bouger, orienté vers le précipice.
Le Prince était perplexe ; il n’avait jamais vu tel comportement chez un cheval.
Celui-ci fit un pas en avant.
Nouvelle gerbe d’étincelles dont certaines vinrent se coller aux chausses du Prince et y laisser des marques brillantes.
Le prince entendit dans la brise ou se remémora les dernières paroles de sa deuxième marraine : « Suis ton Intuition, et tu ne seras jamais perdu… ».
Illumination !
« En avant, mon brave ! Tu as l’air de savoir où tu vas ! » dit le Prince à sa monture.
Le cheval se cabra un peu et s’élança vers le bord du plateau en direction du vide. L’espace était court mais l’animal prit rapidement de la vitesse.
Le roulement de tonnerre des sabots monta vers le plafond étoilé de cette basilique céleste plus fort que mille cloches lancées à toute volée.
Les étincelles sous les sabots du destrier se condensaient formant route pavée lumineuse en direction de… de quoi ?
Le cavalier et sa monture ne s’arrêteraient pas ;
qu’importe le bord du précipice, la route les emmenait au-delà, vers une destination plus élevée que n’importe quelle montagne...
Je suis Prince des Étoiles,
Je suis le Dragon Renaissant,
Je suis Géant d’Amour,
Je suis le Dragon de la Vie,
Je suis Prince de mes Étoiles futures et je suis déjà heureux de les accueillir,
Je suis Roi de ce Royaume des Étoiles et je chevauche le Dragon !
Perceval regarda sans ciller la trainée lumineuse monter vers les cieux et disparaitre.
Qui peut savoir la sagesse qui se cache derrière les étoiles du regard d’un chat ?
Un battement de queue. Le petit fauve se demandait par combien les souris du château avaient pu se multiplier.
Le chemin serait long vers son panier chaud et douillet.
Il trouverait bien quelque lapin grassouillet sur la route ; cette agréable perspective lui mit la queue en panache et il se mit en marche d’un pas léger.
Oui, la route serait longue malgré tout…
Ce jour-là, le Prince s’était levé tôt ; il goutait la fraicheur piquante de cette matinée d’automne.
Le soleil se levait dans un ciel sans nuage.
Il avait passé la fin de la nuit à préparer ses fontes de voyages : des affaires de rechange, quelques vivres de route, de quoi tenir jusqu’à une prochaine halte, un jaseran simple sans ostentation mais solide et surtout ces chausses brodées d’étoiles dont il avait demandé la confection aux mains les plus fines du château.
Le Prince passa aux écuries et demanda à ce qu’on lui prépare un cheval pour un long périple.
Il choisit une bête puissante et fiable, douce et loyale.
Rien à voir avec les pur-sangs piaffants et caracolants dont il avait l’habitude lors des défilés.
Le Prince savait son Père aux écuries aussi à cette heure se préparant à aller chasser.
« Bonjour, Père, et au revoir. »
« Bonjour, mon Fils. Tu donnes dans le succinct, mais tu sembles sûr de ta décision. Évitons les postures larmoyantes. Tu pars donc. Sais-tu à la recherche de quoi ? »
« J’ai l’intuition que je le découvrirai en chemin. »
Le Roi donna l’accolade à son fils et s’en fut, sans rien révéler de ses appréhensions…
Le Prince finit de se préparer et fit ses adieux aux gens de sa maisonnée.
Il enfourcha sa monture et se dirigea vers les portes de la ville.
Alors que le Prince franchissait les Grandes Portes du Château, un éclair fauve surgit de nulle part pour atterrir sur le pommeau de sa selle.
« Perceval ! Cela faisait longtemps, mon ami. ».
Perceval était un chat à demi-sauvage, excellent dératiseur, qui avait élu domicile au Château.
Le Prince, ainsi que le Ménestrel, faisait partie des rares humains que le fauve laissait approcher.
Le chat regarda le Prince droit dans les yeux et roucoula d’un air interrogatif.
« Mon bel ami soyeux, tu es bien l’unique chat que je connaisse qui soit incapable de miauler correctement. Oui, je pars… pour un temps. On se reverra à mon retour… »
Le félin observait gravement le visage du Prince, puis se retourna et s’installa entre les cuisses du cavalier, les griffes plantées dans le pommeau de la selle.
Il regardait fixement un point à l’horizon entre les oreilles du cheval, de lointaines et hautes montagnes.
« Très bien ! Tu es un grand garçon, et tu feras un gentil compagnon. Allons-y ! »
Jeunes Nobles et Belles Dames se pressaient aux remparts pour souhaiter bon voyage au Prince ; les uns, envieux de la liberté de cette belle aventure, les autres, tristes et bienveillants à la fois, de voir s’éloigner si douce compagnie.
Pendant plusieurs jours, le Prince erra dans les campagnes, laissant son cheval décider de la route à prendre.
Insensiblement, comme le chat l’avait pressenti, ils prenaient la direction des montagnes.
Le Prince, de plus en plus souvent perdu dans ses pensées, avait à peine conscience de là où ils étaient, où ils allaient, ne se reprenant que lorsqu’il fallait bivouaquer.
Inexorablement, la petite troupe se dirigeait vers la plus haute montagne du massif sur des chemins de plus en plus élevés, de plus en plus escarpés.
Une bourrasque de vent glaciale fit douloureusement reprendre conscience au Prince.
Il était sur une piste rocailleuse déjà à bonne hauteur et très étroite, si étroite qu’il eut été dangereux de tenter de faire demi-tour.
Avancer vaille que vaille, jusqu’à trouver un endroit à l’abri.
La fin de l’ascension fut plus pénible encore. Le Prince dut mettre pied à terre pour finir et guider le cheval.
Épuisés et trempés de sueur, ils arrivèrent tous deux au sommet, plateau curieusement découvert de givre et sans vent.
Les bruits ici résonnaient comme dans une église, tout en semblant étouffés par une neige invisible.
Il était encore tôt mais le soleil couchant était déjà caché par les montagnes environnantes.
Les étoiles apparaissaient doucement, se reflétant dans les glaciers alentours.
Le Prince eut l’impression d’être sur le toit du monde, au bord d’une mer étoilée.
Le chat sauta à bas de la selle et se mit en tête d’explorer cet espace dégagé.
Il s’arrêta près d’un bord, donnant sur un précipice, moustaches frémissantes et oreilles tendues.
Le Prince s’approcha au bord du plateau toujours menant sa monture par la bride. Il appréciait la majesté du paysage.
Le cheval s’ébroua, un sabot tapant par terre ; le même bruit que le marteau d’un forgeron sur son enclume.
Le Prince n’y prêta pas attention, gagné par la sérénité de l’endroit.
L’animal s’agita un peu plus, deux coups de son sabot ferré.
Le dernier coup, plus fort, fit jaillir une étincelle.
Cette étincelle sortit le Prince de sa rêverie.
Une frappe du sabot de plus ; cette fois-ci, gerbe d’étincelles.
Le cheval tirait sur sa bride pour s’éloigner du bord et il entrainait le Prince qui tentait de le calmer vers l’entrée du plateau.
Le destrier se calma mais frémissait de tous ses muscles.
Il donnait des coups d’encolure au Prince qui le flattait.
Le cheval se mit à faire la révérence, insistait, incitait le Prince à remonter en selle, ce que l’intéressé fit.
Au moment de volter, le cheval renâcla et refusa de bouger, orienté vers le précipice.
Le Prince était perplexe ; il n’avait jamais vu tel comportement chez un cheval.
Celui-ci fit un pas en avant.
Nouvelle gerbe d’étincelles dont certaines vinrent se coller aux chausses du Prince et y laisser des marques brillantes.
Le prince entendit dans la brise ou se remémora les dernières paroles de sa deuxième marraine : « Suis ton Intuition, et tu ne seras jamais perdu… ».
Illumination !
« En avant, mon brave ! Tu as l’air de savoir où tu vas ! » dit le Prince à sa monture.
Le cheval se cabra un peu et s’élança vers le bord du plateau en direction du vide. L’espace était court mais l’animal prit rapidement de la vitesse.
Le roulement de tonnerre des sabots monta vers le plafond étoilé de cette basilique céleste plus fort que mille cloches lancées à toute volée.
Les étincelles sous les sabots du destrier se condensaient formant route pavée lumineuse en direction de… de quoi ?
Le cavalier et sa monture ne s’arrêteraient pas ;
qu’importe le bord du précipice, la route les emmenait au-delà, vers une destination plus élevée que n’importe quelle montagne...
Je suis Prince des Étoiles,
Je suis le Dragon Renaissant,
Je suis Géant d’Amour,
Je suis le Dragon de la Vie,
Je suis Prince de mes Étoiles futures et je suis déjà heureux de les accueillir,
Je suis Roi de ce Royaume des Étoiles et je chevauche le Dragon !
Perceval regarda sans ciller la trainée lumineuse monter vers les cieux et disparaitre.
Qui peut savoir la sagesse qui se cache derrière les étoiles du regard d’un chat ?
Un battement de queue. Le petit fauve se demandait par combien les souris du château avaient pu se multiplier.
Le chemin serait long vers son panier chaud et douillet.
Il trouverait bien quelque lapin grassouillet sur la route ; cette agréable perspective lui mit la queue en panache et il se mit en marche d’un pas léger.
Oui, la route serait longue malgré tout…
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
Le vent d’automne a balayé les larmes du Géant avec les dernières feuilles.
Le Géant prend conscience de cette multitude qui s’agite à ses pieds.
Combien parmi eux lèveraient les yeux vers lui ? 100 ?
Parmi ces 100, combien entendraient son message d’amour ? 10 ?
Parmi ces 10, combien ne seraient pas effrayées ? Une seule peut-être ? Pourrait-elle l’accepter tel qu’il est ?
Le Roi dormit mal cette nuit-là. Il s’était levé plusieurs heures avant l’aube, habillé chaudement pour affronter le froid de cette nuit qui annonçait toutes les rigueurs d’un hiver difficile et était monté à sa tour d’observation. Il aimait plonger son regard dans les courses des étoiles, parfois pour leur beauté simple, parfois d’un œil plus savant pour en percer les mystères.
Ce soir-là était de ceux qui touchaient à la perfection pour ce genre d’observation.
Rapidement, il prit ses repères dans la voute céleste.
Ce n’était pas une période de l’année à étoile filante, et pourtant, une, d’une lueur intense, traversa le ciel de nord au sud, partant du Dragon et filant vers Orion, le Chasseur. Le nord, et ses montagnes, vers là s’était dirigé le Prince.
Une étoile filante hors saison, c’était déjà exceptionnel, mais traversant le Dragon, d’après les astrologues royaux, c’était le signe d’un grand bouleversement.
Le Roi réfléchissait encore aux conséquences éventuelles de cet évènement, lorsqu’une deuxième étoile filante, partie du Lynx, traversa aussi le Dragon.
Chose étrange, une rémanence de sa trace resta suspendue dans les cieux, juste à hauteur de l’œil du Dragon, parle nacrée, une larme, qui scintilla doucement, puis disparut.
Le Roi en était encore à s’étonner de ces deux prodiges successifs, quand il sentit plutôt qu’entendit une présence, un léger bruit comme le carillon de cristaux de givre tombant au sol.
Il connaissait cette présence… si familière….
Alors qu’il se tournait, il entendit sa Voix, chaude comme une pluie d’été, légère et gaie comme un vol de martinets au Printemps :
« Non, Doux Roi, ne Te retourne pas. Il n’est pas encore écrit que tes yeux puissent à nouveau se porter sur Moi. »
« Es-tu venue m’annoncer quelque mauvaise nouvelle à propos de mon Fils ? »
« Non, rassure-toi, Il va bien. Son Destin va le mener sur bien des chemins, certains qu’il empruntera seul, d’autres où Il sera bien accompagné. Je veille toujours sur lui… »
« Reviendra-t-il guéri de sa fièvre amoureuse ? »
La deuxième Marraine partit d’un rire sincère et moqueur à la fois :
« Guéri ? Encore eusse-t-il fallu qu’il soit malade… Ses façons d’aimer ne sont pas une maladie, même si cela peut faire souffrir. Trop confondent encore impermanence avec inconstance et inconséquence… Toi, plus que quiconque, devrait connaître un des principes fondamentaux de l’amour… »
« Lesquels ? » demanda le Roi.
« L’Amour au sens large, est multidimensionnel et infini. On peut aimer en quantité infinie, d’une infinité de façon, une infinité d’êtres. »
« C’est vrai, je le sais déjà… Mais alors, pourquoi es-Tu là ?»
« Pour te signifier ton Destin… »
« Rien que ça ? » ironisa le Roi.
La marraine ne releva pas et poursuivit :
« Oui, tu as toi aussi de nouveaux chemins qui s’ouvrent devant, certains s’ouvrent sur un Avenir incertain, d’autres te ramèneront vers un passé heureux. A l’instar du Prince, ces chemins, tu les parcourras seul ou non… »
« Avec quelqu’un ? »
« Parfois oui, parfois non. Je vois une Flamme chaude et brillante, mais enfermée dans un écrin de glace noire… »
« Devrais-je la libérer ? A la force de pouvoir de cet amour que j’ai reçu de Dragon agonisant ? »
« Ce n’est pas le seul pouvoir dont tu disposes, et cela n’a jamais été le cas. Tu ne peux pas la libérer, mais tu peux la persuader, lui montrer qu’elle peut se libérer elle-même… et d’elle-même !»
« Mais je suis prisonnier en mon château… »
« Ce château, tu l’as construit, tu peux le détruire… »
« Mais ma chaine noire… »
« D’aucuns, maintenant, n’y prêteront même plus attention… »
Les dernières paroles de la marraine s’éparpillèrent dans le vent du petit matin….
Je suis ce Roi solitaire
Je suis le Dragon dont le Feu bienveillant caresse monts et vallées
Je suis le Géant éveillé
Je suis Prince des Étoiles
Et surtout
Je suis Libre
Le Géant prend conscience de cette multitude qui s’agite à ses pieds.
Combien parmi eux lèveraient les yeux vers lui ? 100 ?
Parmi ces 100, combien entendraient son message d’amour ? 10 ?
Parmi ces 10, combien ne seraient pas effrayées ? Une seule peut-être ? Pourrait-elle l’accepter tel qu’il est ?
Le Roi dormit mal cette nuit-là. Il s’était levé plusieurs heures avant l’aube, habillé chaudement pour affronter le froid de cette nuit qui annonçait toutes les rigueurs d’un hiver difficile et était monté à sa tour d’observation. Il aimait plonger son regard dans les courses des étoiles, parfois pour leur beauté simple, parfois d’un œil plus savant pour en percer les mystères.
Ce soir-là était de ceux qui touchaient à la perfection pour ce genre d’observation.
Rapidement, il prit ses repères dans la voute céleste.
Ce n’était pas une période de l’année à étoile filante, et pourtant, une, d’une lueur intense, traversa le ciel de nord au sud, partant du Dragon et filant vers Orion, le Chasseur. Le nord, et ses montagnes, vers là s’était dirigé le Prince.
Une étoile filante hors saison, c’était déjà exceptionnel, mais traversant le Dragon, d’après les astrologues royaux, c’était le signe d’un grand bouleversement.
Le Roi réfléchissait encore aux conséquences éventuelles de cet évènement, lorsqu’une deuxième étoile filante, partie du Lynx, traversa aussi le Dragon.
Chose étrange, une rémanence de sa trace resta suspendue dans les cieux, juste à hauteur de l’œil du Dragon, parle nacrée, une larme, qui scintilla doucement, puis disparut.
Le Roi en était encore à s’étonner de ces deux prodiges successifs, quand il sentit plutôt qu’entendit une présence, un léger bruit comme le carillon de cristaux de givre tombant au sol.
Il connaissait cette présence… si familière….
Alors qu’il se tournait, il entendit sa Voix, chaude comme une pluie d’été, légère et gaie comme un vol de martinets au Printemps :
« Non, Doux Roi, ne Te retourne pas. Il n’est pas encore écrit que tes yeux puissent à nouveau se porter sur Moi. »
« Es-tu venue m’annoncer quelque mauvaise nouvelle à propos de mon Fils ? »
« Non, rassure-toi, Il va bien. Son Destin va le mener sur bien des chemins, certains qu’il empruntera seul, d’autres où Il sera bien accompagné. Je veille toujours sur lui… »
« Reviendra-t-il guéri de sa fièvre amoureuse ? »
La deuxième Marraine partit d’un rire sincère et moqueur à la fois :
« Guéri ? Encore eusse-t-il fallu qu’il soit malade… Ses façons d’aimer ne sont pas une maladie, même si cela peut faire souffrir. Trop confondent encore impermanence avec inconstance et inconséquence… Toi, plus que quiconque, devrait connaître un des principes fondamentaux de l’amour… »
« Lesquels ? » demanda le Roi.
« L’Amour au sens large, est multidimensionnel et infini. On peut aimer en quantité infinie, d’une infinité de façon, une infinité d’êtres. »
« C’est vrai, je le sais déjà… Mais alors, pourquoi es-Tu là ?»
« Pour te signifier ton Destin… »
« Rien que ça ? » ironisa le Roi.
La marraine ne releva pas et poursuivit :
« Oui, tu as toi aussi de nouveaux chemins qui s’ouvrent devant, certains s’ouvrent sur un Avenir incertain, d’autres te ramèneront vers un passé heureux. A l’instar du Prince, ces chemins, tu les parcourras seul ou non… »
« Avec quelqu’un ? »
« Parfois oui, parfois non. Je vois une Flamme chaude et brillante, mais enfermée dans un écrin de glace noire… »
« Devrais-je la libérer ? A la force de pouvoir de cet amour que j’ai reçu de Dragon agonisant ? »
« Ce n’est pas le seul pouvoir dont tu disposes, et cela n’a jamais été le cas. Tu ne peux pas la libérer, mais tu peux la persuader, lui montrer qu’elle peut se libérer elle-même… et d’elle-même !»
« Mais je suis prisonnier en mon château… »
« Ce château, tu l’as construit, tu peux le détruire… »
« Mais ma chaine noire… »
« D’aucuns, maintenant, n’y prêteront même plus attention… »
Les dernières paroles de la marraine s’éparpillèrent dans le vent du petit matin….
Je suis ce Roi solitaire
Je suis le Dragon dont le Feu bienveillant caresse monts et vallées
Je suis le Géant éveillé
Je suis Prince des Étoiles
Et surtout
Je suis Libre
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Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
L’Hiver était maintenant bien présent.
Le Géant était bien insensible aux rigueurs de cette saison ; le froid, le vent, que lui importait…
Ce qu’Il ressentait avait une toute autre cause.
Il observait distraitement tous ces petits êtres affolés affairés à leurs tâches quotidiennes ; Il les percevait sous forme de pétillements lumineux de teintes variables suivant leurs états d’âme.
Le Géant connaissait la variété de ces teintes et pouvait en saisir toutes les nuances… si banales, terriblement banales, sans jugement, ni mépris… Quoique, certaines avaient, II ne savait quoi, quelque chose, en plus ou en moins…
Le Roi savait sa maisonnée compétente. Il n’eut aucun mal à organiser son départ, son pèlerinage comme il l’appelait parfois. Certains travaux de réaménagement du Château pouvaient maintenant se poursuivre sans sa supervision.
On lui mit à disposition spontanément un attelage complet digne de son rang pouvant lui apporter un minimum de confort lors de son voyage. Il refusa, ce n’était pas l’esprit de ce périple. Ne serait-ce qu’un cheval ? Pas plus. Une bonne paire de bottes suffirait ainsi qu’un sac à dos rempli en pertinence et bon sens…
Le voyage du Roi s’était peu à peu précisé dans son esprit ; il savait vouloir renouer avec certaines personnes perdues de vue, retourner dans certaines régions qui l’avaient marqué, construit, revivre certaines expériences et en gouter de nouvelles.
Le hasard (le hasard ?) fit que ses pas le menèrent en direction de sa province natale. Au fil de sa route, le Roi traversait incognito des villages qu’il reconnaissait, d’autres qu’il ne reconnaissait pas.
L’Hiver était bien présent dans cette région côtière, mais la proximité de la mer en adoucissait la dureté. Il en résultait malgré tout un supplément de vent et de pluie, surtout de vent en l’occurrence…
Ce soir-là, Il avait établi son campement au bord d’une rivière. Il avait réussi à allumer un feu envers et contre toutes les rafales qui s’acharnaient à vouloir l’éteindre…
Le creux dans lequel le Roi s’était niché lui permettait d’être à l’abri du vent et de recueillir toute la chaleur de son feu. Le bruit du vent restait le plus gênant pour se reposer. Il allait et venait en intensité faisant craquer les branches des arbres environnants. Il lui sembla même que les arbres se parlaient et se répondaient au gré des bourrasques. Son esprit fatigué se mit même à entendre des murmures dans les bruits des branches et des troncs qui grinçaient, la lumière de son feu inspirait des ombres mouvantes dans le sous-bois.
Le vent gagna encore en intensité, les murmures se transformèrent en gémissements, les ombres en présence, les craquements en… des bruits de pas précipités ?
Le Roi n’en était pas à sa première confrontation avec le surnaturel : son esprit s’éveilla totalement, et il se redressa, tous sens aux aguets…
Le vent tourbillonnait maintenant autour de lui, soulevait les feuilles, puis retomba… d’un seul coup…. Plus aucun bruit hormis le crépitement du feu, ni mouvement aux alentours. Il se serait cru dans un salon de son château ; il ressentait même une certaine chaleur.
« Qui es-tu ? ». Derrière le Roi, une petite voix bien impérieuse, un chuchotement mais très clair. Il se retourna lentement, pour se retrouver face à un petit bout de femme bien improbable en cet endroit. Une jeune femme, à peine plus qu’une jeune fille, vêtue d’une tunique verte et brune, complètement inadaptée à l’hiver, des brindilles et des feuilles dans les cheveux comme si elle venait de se rouler par terre, deux yeux du bleu d’une agate, un regard qui appuyait bien sa question…
« Qui es-tu ? » répéta-t-elle sur le même ton…
Des êtres comme elle, le Roi en avait déjà entendu parler. Les légendes les nomment de diverses façons, nymphes, dryades, esprit des eaux et des forêts. Beaucoup d’appellations mais peu de témoignages autres que spéculations et vantardises. Ne voulant pas irriter une puissance qui pouvait être aussi fantasque que la Nature même, le Roi en appela à son calme intérieur et répondit doucement et distinctement quant à son nom et son rôle en ce royaume.
La présence n’exprima son agacement que par un soupir et répéta sa question, cette fois-ci en en détachant bien les mots : « Qui – es – tu ? ».
Le Roi s’en trouva un peu désarçonné ; il pensait avoir satisfait à la condition. Et si la question pouvait avoir un autre sens pour cet être d’un autre monde ?
« Je suis ici et maintenant, avec toi… » répondit-il…
Cette réponse eut l’heur de plaire à la jeune femme, appelons-la comme ça… Un sourire d’une fraicheur de Printemps illumina son visage.
« Cela fait des siècles que je t’observe… » dit-elle
‘Des siècles ?’, remarqua le Roi. Cela ne faisait que quelques heures qu’il était là ; il ne comprenait pas sa pensée.
« Tu es un humain… intéressant… » poursuivit-elle. Elle tournait autour du Roi en ramassant une brindille par ci, une herbe par là, tout en se rapprochant progressivement. Elle s’arrêta à deux pas du Roi, le bleu de ses yeux clairs planté dans le regard du Roi.
« Reviendras-tu ? » demanda-t-elle.
Intriguée et prudent, mais sincère dans sa réponse, le Roi répondit : « Oui ! »
Un dernier sourire, un clin d’œil et cette fée disparut dans un tourbillon de feuilles sèches…
Et l’Hiver resserra son étreinte…
Le Géant était bien insensible aux rigueurs de cette saison ; le froid, le vent, que lui importait…
Ce qu’Il ressentait avait une toute autre cause.
Il observait distraitement tous ces petits êtres affolés affairés à leurs tâches quotidiennes ; Il les percevait sous forme de pétillements lumineux de teintes variables suivant leurs états d’âme.
Le Géant connaissait la variété de ces teintes et pouvait en saisir toutes les nuances… si banales, terriblement banales, sans jugement, ni mépris… Quoique, certaines avaient, II ne savait quoi, quelque chose, en plus ou en moins…
Le Roi savait sa maisonnée compétente. Il n’eut aucun mal à organiser son départ, son pèlerinage comme il l’appelait parfois. Certains travaux de réaménagement du Château pouvaient maintenant se poursuivre sans sa supervision.
On lui mit à disposition spontanément un attelage complet digne de son rang pouvant lui apporter un minimum de confort lors de son voyage. Il refusa, ce n’était pas l’esprit de ce périple. Ne serait-ce qu’un cheval ? Pas plus. Une bonne paire de bottes suffirait ainsi qu’un sac à dos rempli en pertinence et bon sens…
Le voyage du Roi s’était peu à peu précisé dans son esprit ; il savait vouloir renouer avec certaines personnes perdues de vue, retourner dans certaines régions qui l’avaient marqué, construit, revivre certaines expériences et en gouter de nouvelles.
Le hasard (le hasard ?) fit que ses pas le menèrent en direction de sa province natale. Au fil de sa route, le Roi traversait incognito des villages qu’il reconnaissait, d’autres qu’il ne reconnaissait pas.
L’Hiver était bien présent dans cette région côtière, mais la proximité de la mer en adoucissait la dureté. Il en résultait malgré tout un supplément de vent et de pluie, surtout de vent en l’occurrence…
Ce soir-là, Il avait établi son campement au bord d’une rivière. Il avait réussi à allumer un feu envers et contre toutes les rafales qui s’acharnaient à vouloir l’éteindre…
Le creux dans lequel le Roi s’était niché lui permettait d’être à l’abri du vent et de recueillir toute la chaleur de son feu. Le bruit du vent restait le plus gênant pour se reposer. Il allait et venait en intensité faisant craquer les branches des arbres environnants. Il lui sembla même que les arbres se parlaient et se répondaient au gré des bourrasques. Son esprit fatigué se mit même à entendre des murmures dans les bruits des branches et des troncs qui grinçaient, la lumière de son feu inspirait des ombres mouvantes dans le sous-bois.
Le vent gagna encore en intensité, les murmures se transformèrent en gémissements, les ombres en présence, les craquements en… des bruits de pas précipités ?
Le Roi n’en était pas à sa première confrontation avec le surnaturel : son esprit s’éveilla totalement, et il se redressa, tous sens aux aguets…
Le vent tourbillonnait maintenant autour de lui, soulevait les feuilles, puis retomba… d’un seul coup…. Plus aucun bruit hormis le crépitement du feu, ni mouvement aux alentours. Il se serait cru dans un salon de son château ; il ressentait même une certaine chaleur.
« Qui es-tu ? ». Derrière le Roi, une petite voix bien impérieuse, un chuchotement mais très clair. Il se retourna lentement, pour se retrouver face à un petit bout de femme bien improbable en cet endroit. Une jeune femme, à peine plus qu’une jeune fille, vêtue d’une tunique verte et brune, complètement inadaptée à l’hiver, des brindilles et des feuilles dans les cheveux comme si elle venait de se rouler par terre, deux yeux du bleu d’une agate, un regard qui appuyait bien sa question…
« Qui es-tu ? » répéta-t-elle sur le même ton…
Des êtres comme elle, le Roi en avait déjà entendu parler. Les légendes les nomment de diverses façons, nymphes, dryades, esprit des eaux et des forêts. Beaucoup d’appellations mais peu de témoignages autres que spéculations et vantardises. Ne voulant pas irriter une puissance qui pouvait être aussi fantasque que la Nature même, le Roi en appela à son calme intérieur et répondit doucement et distinctement quant à son nom et son rôle en ce royaume.
La présence n’exprima son agacement que par un soupir et répéta sa question, cette fois-ci en en détachant bien les mots : « Qui – es – tu ? ».
Le Roi s’en trouva un peu désarçonné ; il pensait avoir satisfait à la condition. Et si la question pouvait avoir un autre sens pour cet être d’un autre monde ?
« Je suis ici et maintenant, avec toi… » répondit-il…
Cette réponse eut l’heur de plaire à la jeune femme, appelons-la comme ça… Un sourire d’une fraicheur de Printemps illumina son visage.
« Cela fait des siècles que je t’observe… » dit-elle
‘Des siècles ?’, remarqua le Roi. Cela ne faisait que quelques heures qu’il était là ; il ne comprenait pas sa pensée.
« Tu es un humain… intéressant… » poursuivit-elle. Elle tournait autour du Roi en ramassant une brindille par ci, une herbe par là, tout en se rapprochant progressivement. Elle s’arrêta à deux pas du Roi, le bleu de ses yeux clairs planté dans le regard du Roi.
« Reviendras-tu ? » demanda-t-elle.
Intriguée et prudent, mais sincère dans sa réponse, le Roi répondit : « Oui ! »
Un dernier sourire, un clin d’œil et cette fée disparut dans un tourbillon de feuilles sèches…
Et l’Hiver resserra son étreinte…
Kiwi44- Messages : 290
Date d'inscription : 07/06/2017
Age : 56
Localisation : Nantes
Re: Prince des Etoiles... (Livre II, Chapitre 1)
John Donne a écrit:Go and catch a falling star,
Get with child a mandrake root,
Tell me where all past years are,
Or who cleft the devil's foot,
Teach me to hear mermaids singing,
Or to keep off envy's stinging,
And find
What wind
Serves to advance an honest mind.
If thou be'st born to strange sights,
Things invisible to see,
Ride ten thousand days and nights,
Till age snow white hairs on thee,
Thou, when thou return'st, wilt tell me,
All strange wonders that befell thee,
And swear,
No where
Lives a woman true, and fair.
If thou find'st one, let me know,
Such a pilgrimage were sweet;
Yet do not, I would not go,
Though at next door we might meet;
Though she were true, when you met her,
And last, till you write your letter,
Yet she
Will be
False, ere I come, to two, or three.*
*(s'il y a besoin d'une traduction, je suis là)
Invité- Invité
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