Épitaphe & Renaissance
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Épitaphe & Renaissance
Le son est là, partout, vivant, vrai, simple… Si puissant… Musique vibrante d’une courbe continue, elle tremble de tout son être, ce petit être si fragile, si simple. Peu à peu le monde se fait flou, comme perdu dans un brouillard fondu…
Il fait danser ses soeurs, chatoyant le monde de couleurs vives simples et belles. Chatoyant le monde du cri de chacune d’entre elles. Chatoyant le monde de sang, d’ambre, d’anis si pur, si vivant dans la mort.
On est un soir d’automne. Elle tremble, rouge, incertaine. Elle va partir bientôt, elle le sait. Elle a fait son chemin, pas à pas. Elle a fait sa part.
Le sait-il lui ? Il la soutient de sa main forte depuis sa venue. A-t-il même conscience de son être ? Il sera là encore longtemps. Il est là depuis plus longtemps encore. Si longtemps que même les hommes ne savent plus depuis quand. Peut-être sera-t-il là toujours. Peut-être pas. Personne ne sait de quoi demain est fait…
Comment pourraient-ils comprendre cela, quand ils vivent tout si vite ? Que la vie n’est qu’incertaine, que vide, que plate ? Qu’elle n’a de sens que celui qu’on lui donne ? Que sans nous, inlassable, implacable, intarissable, elle continuera son cours ? Si on ne lui prête pas attention, à quoi alors sert la mort ?
L’enfant simple l’a comprit. Il va partir, seul.
Partir.
Pour aller plus loin.
Pour passer les monts.
Pour passer les ans.
Pour tuer des dragons.
Pour tuer ses démons.
Pour tuer le monde.
Pour manger le monde.
Pour se réveiller. Ivre mort. Heureux. À n’en plus finir. Enfin. Toujours marcher. Ne jamais s’arrêter. Laisser son corps meurtri souffrir. Sans bruit. Sans amour. Sans puissance. Sans force. Mais toujours debout. Après. Derrière. A côté. Toujours debout. Là est sa place. Son honneur, sa bataille, son amour. La vie. Elle est sienne. Elle sera mienne. La vie.
Le souffle se fait plus fort. Plus mordant. Le froid s’invite dans la danse. C’est beau. C’est beau de se libérer à ce moment. Quand la vie perd un peu. Quand enfin, elle s’agenouille face au poids de celle qui l’a créée. C’est beau d’être de ceux qui sont témoins et parts de ce déclin funeste. Immolée pour la splendeur de la vie. Brulée pour le phoenix.
Alors, quand tout va s’éteindre, elle essaye… Ultime tentative de vie, ultime espoir d’éphémère. Elle se permet, enfin, son âme. Elle lâche prise, danse, chante, vit. La fin est là, son port l’a laissée partir, la mort lui tend les bras et enfin, elle vit. Elle vit et le crie, dans tout elle, de tout elle, elle crie :
Je pars, je pars,
Prenez mon âme, mangez mon corps, puisez mon être,
Je serai poussière, si infime, si pâle,
Allégée…
Je pars, je pars,
Mon âme n’est plus, mon corps s’étiole, mon être s’éteint,
Devenue poussière, si infirme, si blême,
Apaisée…
La neige est douce sur mon nez. Du bout de la langue, je la goûte, je l’apprécie. Je ris. Qu’il est bon de sautiller dans la forêt l’hiver venu. De sentir ce froid clair chatouiller ses moustaches. Les arbres, de leurs allures décharnées m’entourent, me protègent, me saluent. Le Soleil, derrière, avoue son impuissance. Encore cette année, la Terre a eu raison de lui. Je me sens bien. Je me sens… Apaisé. Une goutte grenat magnifie ce décor idyllique. Tâche écarlate répondant à ma douceur orangée. Dans la neige, cette feuille, la dernière sans doute. C’est bon d’être en vie.
Il fait danser ses soeurs, chatoyant le monde de couleurs vives simples et belles. Chatoyant le monde du cri de chacune d’entre elles. Chatoyant le monde de sang, d’ambre, d’anis si pur, si vivant dans la mort.
On est un soir d’automne. Elle tremble, rouge, incertaine. Elle va partir bientôt, elle le sait. Elle a fait son chemin, pas à pas. Elle a fait sa part.
Le sait-il lui ? Il la soutient de sa main forte depuis sa venue. A-t-il même conscience de son être ? Il sera là encore longtemps. Il est là depuis plus longtemps encore. Si longtemps que même les hommes ne savent plus depuis quand. Peut-être sera-t-il là toujours. Peut-être pas. Personne ne sait de quoi demain est fait…
Comment pourraient-ils comprendre cela, quand ils vivent tout si vite ? Que la vie n’est qu’incertaine, que vide, que plate ? Qu’elle n’a de sens que celui qu’on lui donne ? Que sans nous, inlassable, implacable, intarissable, elle continuera son cours ? Si on ne lui prête pas attention, à quoi alors sert la mort ?
L’enfant simple l’a comprit. Il va partir, seul.
Partir.
Pour aller plus loin.
Pour passer les monts.
Pour passer les ans.
Pour tuer des dragons.
Pour tuer ses démons.
Pour tuer le monde.
Pour manger le monde.
Pour se réveiller. Ivre mort. Heureux. À n’en plus finir. Enfin. Toujours marcher. Ne jamais s’arrêter. Laisser son corps meurtri souffrir. Sans bruit. Sans amour. Sans puissance. Sans force. Mais toujours debout. Après. Derrière. A côté. Toujours debout. Là est sa place. Son honneur, sa bataille, son amour. La vie. Elle est sienne. Elle sera mienne. La vie.
Le souffle se fait plus fort. Plus mordant. Le froid s’invite dans la danse. C’est beau. C’est beau de se libérer à ce moment. Quand la vie perd un peu. Quand enfin, elle s’agenouille face au poids de celle qui l’a créée. C’est beau d’être de ceux qui sont témoins et parts de ce déclin funeste. Immolée pour la splendeur de la vie. Brulée pour le phoenix.
Alors, quand tout va s’éteindre, elle essaye… Ultime tentative de vie, ultime espoir d’éphémère. Elle se permet, enfin, son âme. Elle lâche prise, danse, chante, vit. La fin est là, son port l’a laissée partir, la mort lui tend les bras et enfin, elle vit. Elle vit et le crie, dans tout elle, de tout elle, elle crie :
Je pars, je pars,
Prenez mon âme, mangez mon corps, puisez mon être,
Je serai poussière, si infime, si pâle,
Allégée…
Je pars, je pars,
Mon âme n’est plus, mon corps s’étiole, mon être s’éteint,
Devenue poussière, si infirme, si blême,
Apaisée…
...
La neige est douce sur mon nez. Du bout de la langue, je la goûte, je l’apprécie. Je ris. Qu’il est bon de sautiller dans la forêt l’hiver venu. De sentir ce froid clair chatouiller ses moustaches. Les arbres, de leurs allures décharnées m’entourent, me protègent, me saluent. Le Soleil, derrière, avoue son impuissance. Encore cette année, la Terre a eu raison de lui. Je me sens bien. Je me sens… Apaisé. Une goutte grenat magnifie ce décor idyllique. Tâche écarlate répondant à ma douceur orangée. Dans la neige, cette feuille, la dernière sans doute. C’est bon d’être en vie.
Falling Feal- Messages : 72
Date d'inscription : 31/12/2017
Re: Épitaphe & Renaissance
Magnifique texte. Présentation hors norme, génial pour les Sensibles.
Bienvenue Falling Feal et belle année à toi
Bienvenue Falling Feal et belle année à toi
Pti renard- Messages : 22
Date d'inscription : 29/12/2017
Localisation : Bordeaux et Paris
Re: Épitaphe & Renaissance
Coucou, j'adore,merci pour toutes ces images et ces émotions, bienvenue.
Invité- Invité
Re: Épitaphe & Renaissance
Merci tous les deux... Je suis heureux que mes mots vous touchent et que ma prose vous atteigne. Ça me fait chaud au coeur.
Falling Feal- Messages : 72
Date d'inscription : 31/12/2017
Re: Épitaphe & Renaissance
Tu as quel âge si ce n'est pas indiscret ?Falling Feal a écrit:Merci tous les deux... Je suis heureux que mes mots vous touchent et que ma prose vous atteigne. Ça me fait chaud au coeur.
Je te pose la question car j'écrivais beaucoup dans le même registre que le tiens jusqu'à il y a une vingtaine d'années et plus du tout maintenant à mon grand regret.
Invité- Invité
Re: Épitaphe & Renaissance
Ah quelle question ! Si complexe qu'elle me demande à chaque fois de compter dans ma tête les ans qui me séparent de ma naissances ^^
Disons juste que suis et resterai un éternel enfant ! Je pense que c'est le mieux que je puisse faire.
Pourquoi as-tu arrêté ? C'est triste de perdre ses beautés... Vas y ! Fais donc revivre cette part de ton âme
Disons juste que suis et resterai un éternel enfant ! Je pense que c'est le mieux que je puisse faire.
Pourquoi as-tu arrêté ? C'est triste de perdre ses beautés... Vas y ! Fais donc revivre cette part de ton âme
- Spoiler:
- Désolé pour le retard, je ne suis pas toujours très diligent...
Falling Feal- Messages : 72
Date d'inscription : 31/12/2017
Re: Épitaphe & Renaissance
Très jolie, ta photo. Ça me cause, ainsi que ta présentation.
Bienvenue à toi
Bienvenue à toi
Bimbang- Messages : 6445
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Épitaphe & Renaissance
Ha ! Ha ! Merci !
La photo est de moi aussi, je suis content si ça t'as touchée
La photo est de moi aussi, je suis content si ça t'as touchée
Falling Feal- Messages : 72
Date d'inscription : 31/12/2017
Re: Épitaphe & Renaissance
Bienvenue Falling Feal
Lainie- Messages : 3164
Date d'inscription : 22/07/2015
Localisation : Canterbury plains
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