J'ai un problème avec Handel

Bonsoir,

j'ai connu Handel étant ado, comme beaucoup via la sarabande. Première fois pour moi que trouve une oeuvre classique que l'on peut qualifier de grave, cynique, majestueuse, qui vous donne un sentiment de pleine puissance tout en ricanant comme Mr Burns des Simpsons.

De là, j'ai tellement aimé que j'ai très lentement exploré le répertoire de Handel. Et depuis, j'ai un gros souci, je trouve TOUT bien mais TOUT de chez TOUT. Je trouve fascinant de trouver autant de bombes dans le répertoire d'un seul artiste. Pourtant Lully ou Tchaikovsky, ou Fauré étaient déjà des artistes dont le répertoire quasi complet était génial. Mais Handel, je sais pas, on dirait qu'une dimension de plus a été franchie.

C'est pas beau, c'est surréaliste, je trouve sa musique presque divine. Quelqu'un partage-t-il ce sentiment?

En tête de classement pour moi :
Coronation Anthems - Zadok the priest
Rinaldo - Lascia ch'io pianga
La sarabande
The arrival of the Queen of Sheba
Birthday Ode for Queen Anne - Eternal source of light divine

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Oui tu fais le lien avec le cinéma et c'est très juste. D'ailleurs la sarabande a été utilisée dans pas mal de films. Chez Handel niveau majestueux, on Zadok the priest évidemment (qui a été remanié pour créer l'hymne de l'UEFA au foot) qui est l'hymne utilisé au moment où les rois/reines d'Angleterre sont couronnés (musique d'une extraordinaire progressivité).

On trouve pas mal de ce style dans le baroque évidemment. Si cela t'intéresse, tu peux te rapprocher de Lully aussi. Je pense aux morceaux suivant :
- folie d'Espagne
- l'ouverture du ballet de la nuit

Et pour revenir au cinéma, c'est clair que John Williams, Howard Shore ou Hans Zimmer nous ont gratifié de quelques morceaux sublimes. D'ailleurs, pour avoir vu Zimmer en concert aux arènes de Nîmes, je recommande! C'est grandiose!

Mis à part le cultissime Barry Lyndon, évidemment, je restais scotché à chaque passage de cette publicité...



Certainement le meilleur spot publicitaire que j'ai jamais vu de toute ma vie. Superbement réalisé, les mouvements des corps et la musique ne font plus qu'un. Ce dépassement de soi, ce besoin sauvage de liberté que rien n'arrête, pas même les murs, ce regard échangé comme pour dire "On continue dans cette quête obstinée ?" Jusqu'aux cieux et défiant les lois de la gravité...(Peut-être aurez-vous reconnu l'acteur Nicolas Duvauchelle)

Dans mes attirances de musiques classiques (cf topic des "musiques qui vous embarquent"), je la mets en 4é position derrière l'Adagio de Mozart, la 7e symphonie de Beethoven (mouvement 2 Allegretto) et l'Air de Bach.

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Salut à toi AelSter,

installe-toi, prends donc un café, un thé ou un chocolat et soit le bienvenue ! Pachelbel était vraiment doué. D'ailleurs, je regrette qu'il n'ai pas la reconnaissance qu'il semble mériter (enfin, comme tant d'autres!). Même s'il est de plus en plus connu avec son canon en D largement utilisé comme musique d'entrée lors d'un mariage.

Hier je m'écoutais la musique pour les feux d'artifice, de Handel, et c'est sacrément brillant. La musique baroque est d'une complexité. Quand on pense à l'époque, être capable d'accorder tous ces instruments, sans aucun logiciel, sans avoir de stylo et autant de papier que de nos jours. Le tout avec des contraintes religieuses et une innovation limitée. C'est fou.

A propos de Handel, je ne sais pas si vous avez visité sa maison à Londres. J'y suis allé, bon c'est un petit musée, mais on apprend plus sur sa vie (austère) et qu'il a passé uniquement à travailler en fait. Et chose, extraordinaire, cette maison a été plus tard celle de Jimmy Hendrix (sans savoir au début que Handel avait vécu là). Je trouve ça génial comme anecdote.
https://handelhendrix.org/

Enfin, parlons un peu, si vous le voulez bien, de son nom à Handel. Nom que l'on trouve sous les formes suivantes :
Handel, Haendel, Händel, Hendel. Lui même ayant signé de différentes manières durant toute sa vie.

Pour ma part, j'ai choisi Handel, puisqu'il a été naturalisé britannique, que son oeuvre est indissociable de l'Angleterre. Et que ses dernières partitions ainsi que son testament ont été signé de cette manière. Bon et aussi car c'est pénible de faire le tréma, ou d'ajouter un e

Ah sacré Handel, bonhomme hors norme jusqu'au bout!

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@AelSter
Arf, si l'on commence à lister tout ce que le Hitler à fait au rayon des mauvaises choses, tous les secteurs vont être touchés...

Je suis pareil que toi pour les rêves. Et je m'interroge également, c'est très étrange et très excitant aussi. La musique classique me donne l'impression de venir d'ailleurs, d'un autre monde, et son écoute me donne l'impression de ressentir le lien avec cet ailleurs. En fait elle m'évoque des ressentis que d'autres musiques ne sauraient faire : puissance, élégance, majesté, sensualité, poésie, cynisme, grandeur, etc... et le tout à la fois!

Handel pour moi ça vient d'ailleurs, et sa musique c'est pour moi sa vision des valeurs et sentiments cités ci-dessus. Et donc c'est comme trouver quelqu'un qui écrit exactement ce que vous pensez. Lui c'est en musique, il a mis des notes sur la façon dont je me représentait toutes ces choses.

Je te remercie pour l'anecdote. Je ne la connaissais pas, et c'est tout simplement génial. J'ai vraiment le sentiment qu'il a eu une vit dingue, et que sa musique n'est ni plus ni moins qu'une autobiographie.

@sebraz
Merci pour la pub! Je l'avais totalement oublié, aha ça me rappelle de sacrés souvenirs. Je trouve qu'on voit quelques pubs pas trop mal ces dernières années avec des incrustations classiques : D&G Rosa notamment... ou Royal Canin aha!

L'air de Bach, je le trouve un peu triste, un peu mélancolique, mais c'est sûr qu'il transporte. La 7ème de Beethoven, elle est clairement du même tonneau que la sarabande de Handel. J'adore ce genre d'air, à écouter, un soir d'orage, dans son château, face à une fenêtre.

Egalement, un truc tout en sobriété, mais non moins unique : Spiegel im Spiegel de Arvo Pärt (popularisé par le film Gravity).

Et pour revenir à Handel, j'ai adoré le remake de Zadok the Priest par Ilan Eshkeri pour le film sur les jeunes années de la Reine Victoria. Dans la scène de début, ça apporte de l'onirique, encore plus de progressivité et de profondeur à l'oeuvre.


Et enfin, une super composition de Alexandre Desplat pour Harry Potter, et c'est bizarre, je ne me souviens pas à quel moment elle apparaît dans le film.