ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
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ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Vient de sortir, ci-dessous la présentation diffusée sur le site de la revue (https://www.anae-revue.com/).
ANAE N°154
Le Haut Potentiel Intellectuel
Mise au point
Vol 30 – Tome III – année 2018
Dossier coordonné par Léonard Vannetzel (A.N.A.E. Formations) et Nicolas Gauvrit (Laboratoire Cognitions Humaine et Artificielle, École Pratique des Hautes Études)
Malgré les biais méthodologiques régulièrement soulignés dans le champ de la recherche sur le haut potentiel, les études scientifiques et cliniques ont montré, de manière consensuelle, que l’intelligence très développée :
Ce numéro d’A.N.A.E. comprend des contributions de chercheurs et de praticiens (C. Bert, K. Terriot, G. Labouret, J. Grégoire, C. Brasseur, F. Ramus, F. Guénolé, J.-M. Baleyte, M. Speranza, M. Liratni, N. Gauvrit, A. Guez, P. Santinelli, L. Vannetzel). Il a pour objectif de d’informer sur plusieurs problématiques qu’il nous a paru indispensable d’examiner pour éclairer les débats actuels sur le haut potentiel intellectuel :
Le périmètre couvert par les différentes contributions est loin d’être exhaustif. Nous espérons toutefois qu’il permettra au lecteur, chercheur, praticien ou usager de trouver des pistes de réponses à certaines questions actuelles ou, pour le moins, de nouvelles interrogations.
En France, jusqu’au début des années 80, les ouvrages et publications scientifiques sur les surdoués – appellation consacrée à l’époque – étaient quasiment inexistants, tout comme les réflexions sur les mesures pédagogiques et les politiques publiques à l’égard des enfants concernés. L’institution scolaire française s’y opposa même. Contrairement à ce qui existait dans d’autres pays, elle craignait – peut-être à tort – le célèbre effet Mathieu, bien connu en psychologie sociale, consistant à enrichir les plus riches et à creuser les inégalités.
C’est dans ce contexte peu propice à la prise en compte des différences et des spécificités que les années 80 et 90 ont été marquées, en France, par la naissance et le développement de mouvements de reconnaissance de cette population d’enfants. Il s’agissait, alors, d’obtenir, à l’instar de ce qui existe dans d’autres pays, des mesures permettant aux potentiels de s’exprimer pleinement et, autant que possible, d’éviter que les atouts ne soient gâchés par un système pédagogique qui refusait de les valoriser.
Dès lors, en France, la précocité intellectuelle n’a plus été mise en avant comme une richesse mais a progressivement été associée – dans les médias notamment – à des difficultés, des troubles, des pathologies, des spécificités plus ou moins handicapantes.
Par ailleurs, depuis une dizaine d’années, on assiste à une multiplication des sources, ouvrages, articles de presse, sites internet, etc., à destination du grand public, diffusant des informations de niveaux très hétérogènes, souvent non vérifiées scientifiquement ou tout simplement erronées, allant parfois même à l’exact opposé des faits établis en sciences depuis des décennies et répliqués dans de nombreux laboratoires internationaux.
Un tel usage de la notion de haut potentiel risque d’avoir pour conséquences :
Il faut le dire et le répéter : le haut potentiel n’immunise pas contre les difficultés scolaires, psychologiques, professionnelles, relationnelles, etc. De même, il est possible de présenter un trouble durable dans les apprentissages et, concomitamment, un haut potentiel intellectuel. L’un n’exclut pas l’autre ; ils ne corrèlent pas pour autant. Et avant de considérer le HPI comme un facteur de risque – ou pire, une cause de trouble – il faut tenir compte d’une marge qui doit être évaluée avec rigueur, tant au moyen des études scientifiques existant que des observations pratiques-cliniques qui peuvent être recueillies.
Ceci étant dit, qu’on les nomme surdoués, précoces, HPI, hauts talents ou autres appellations, nous pensons que les enfants concernés peuvent – et peut-être doivent – faire l’objet, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays, de mesures et programmes éducatifs spécifiques à condition que l’état des connaissances scientifiques internationales, y compris françaises bien sûr, soit pris en compte de manière rigoureuse, systématique et qu’il intègre, avec nuances et subtilité, les spécificités de chaque situation, de chaque enfant sur le terrain. En dernier lieu une question peut-être à méditer: est-on HPI ou présente-t-on un haut potentiel ?
Nicolas Gauvrit (Laboratoire Cognitions Humaine et Artificielle, École Pratique des Hautes Études)
et Léonard Vannetzel (A.N.A.E. Formations)
SOMMAIRE
Éditorial - La compréhension de la cognition est-elle davantage scientifique avec des données neuronales qu’avec des données comportementales ? E. GENTAZ
DOSSIER
Avant-propos - Le haut potentiel intellectuel - Mise au point L. VANNETZEL & N. GAUVRIT
Enfants surdoués : historique C. BERT
De la définition théorique du haut potentiel aux conséquences pratiques K. TERRIOT
La dispersion intra-individuelle et le profil des scores dans les QI élevés G. LABOURET & J. GREGOIRE
Les surdoués ont-ils un cerveau qualitativement différent ? F. RAMUS
Les jeunes à haut potentiel sont-ils hyperémotifs ? C. BRASSEUR & J. GREGOIRE
La santé mentale des enfants et adolescents surdoués : synthèse des données quantitatives F. GUENOLE, J.M. BALEYTE & M. SPERANZA
Haut potentiel et psychopathologies : positions réconciliatrices et pistes thérapeutiques M. LIRATNI
Réussite scolaire et professionnelle des personnes à haut potentiel intellectuel N. GAUVRIT & A. GUEZ
Etude intercantonale sur la satisfaction scolaire et personnelle des élèves à haut potentiel intellectuel P. SANTILLI
Synthèse du livre de S. Brasseur et C. Cuche : Le haut potentiel en questions L. VANNETZEL
Conclusion N. GAUVRIT & L. VANNETZEL
VARIA
Quels sont les bénéfices académiques, cognitifs, socio-émotionnels et psychologiques des interventions basées sur la pleine conscience en milieu scolaire ? Une synthèse des 39 études quantitatives publiées entre 2005 et 2017 A. THEUREL, F. GIMBERT & E. GENTAZ
Nouvelle Rubrique interactive sur notre site www.anae-revue.com – discussion-articles@anae-edition.com
ANALYSE CRITIQUE
Débat sur l’apprentissage de la lecture et son enseignement : Quels sont les liens entre décodage et compréhension écrite en fin de CP ? L. SPRENGER-CHAROLLES, E. GENTAZ
À propos de l’article Les facteurs explicatifs des performances en lecture-compréhension en fin de CP, GOIGOUX, CEBE & PIRONOM, Revue française de pédagogie, 196, 2016 (paru en mai 2018)
ANAE N°154
Le Haut Potentiel Intellectuel
Mise au point
Vol 30 – Tome III – année 2018
Dossier coordonné par Léonard Vannetzel (A.N.A.E. Formations) et Nicolas Gauvrit (Laboratoire Cognitions Humaine et Artificielle, École Pratique des Hautes Études)
Malgré les biais méthodologiques régulièrement soulignés dans le champ de la recherche sur le haut potentiel, les études scientifiques et cliniques ont montré, de manière consensuelle, que l’intelligence très développée :
- constitue une ressource tant pour le développement personnel que la vie scolaire, professionnelle, psychologique ou sociale dès lors que les capacités de l’enfant sont prises en compte et soutenues dans un environnement adapté,
- ne « vaccine » pas pour autant contre d’éventuels problèmes psychologiques, sociaux, scolaires ou autres,
- ne constitue ni une pathologie ni une cause de difficulté en soi.
Ce numéro d’A.N.A.E. comprend des contributions de chercheurs et de praticiens (C. Bert, K. Terriot, G. Labouret, J. Grégoire, C. Brasseur, F. Ramus, F. Guénolé, J.-M. Baleyte, M. Speranza, M. Liratni, N. Gauvrit, A. Guez, P. Santinelli, L. Vannetzel). Il a pour objectif de d’informer sur plusieurs problématiques qu’il nous a paru indispensable d’examiner pour éclairer les débats actuels sur le haut potentiel intellectuel :
- Que nous apprend l’histoire des surdoués depuis le début du 20e siècle jusqu’à nos jours ?
- Que sait-on sur l’hétérogénéité intra-individuelle dans l’étude des profils cognitifs des personnes HPI ?
- Cette variabilité intra-individuelle renvoie-t-elle à des difficultés, à des spécificités ou à des troubles ?
- De quels principes psychométriques fondamentaux faut-il tenir compte pour ne pas traduire ces données quantitatives de manière réductrice ou erronée ?
- Le cerveau des HPI est-il quantitativement ou qualitativement différent de celui des non-HPI ? Fonctionne-t-il de manière spécifique ? Peut-on parler d’un « cerveau HPI » ?
- L’hyperémotivité et l’hypersensibilité s’observent-elles davantage chez les enfants avec HPI que dans une population dont les résultats aux examens spécialisés demeurent dans la moyenne de la courbe de Gauss ?
- L’enfant à HPI est-il plus exposé que les autres en termes de santé mentale et de psychopathologie (troubles cognitifs, TDAH, troubles psychologiques ou psychiatriques) ?
- Sur les questions de la réussite scolaire et de la vie professionnelles, quel est l’état des connaissances ?
Le périmètre couvert par les différentes contributions est loin d’être exhaustif. Nous espérons toutefois qu’il permettra au lecteur, chercheur, praticien ou usager de trouver des pistes de réponses à certaines questions actuelles ou, pour le moins, de nouvelles interrogations.
En France, jusqu’au début des années 80, les ouvrages et publications scientifiques sur les surdoués – appellation consacrée à l’époque – étaient quasiment inexistants, tout comme les réflexions sur les mesures pédagogiques et les politiques publiques à l’égard des enfants concernés. L’institution scolaire française s’y opposa même. Contrairement à ce qui existait dans d’autres pays, elle craignait – peut-être à tort – le célèbre effet Mathieu, bien connu en psychologie sociale, consistant à enrichir les plus riches et à creuser les inégalités.
C’est dans ce contexte peu propice à la prise en compte des différences et des spécificités que les années 80 et 90 ont été marquées, en France, par la naissance et le développement de mouvements de reconnaissance de cette population d’enfants. Il s’agissait, alors, d’obtenir, à l’instar de ce qui existe dans d’autres pays, des mesures permettant aux potentiels de s’exprimer pleinement et, autant que possible, d’éviter que les atouts ne soient gâchés par un système pédagogique qui refusait de les valoriser.
Dès lors, en France, la précocité intellectuelle n’a plus été mise en avant comme une richesse mais a progressivement été associée – dans les médias notamment – à des difficultés, des troubles, des pathologies, des spécificités plus ou moins handicapantes.
Par ailleurs, depuis une dizaine d’années, on assiste à une multiplication des sources, ouvrages, articles de presse, sites internet, etc., à destination du grand public, diffusant des informations de niveaux très hétérogènes, souvent non vérifiées scientifiquement ou tout simplement erronées, allant parfois même à l’exact opposé des faits établis en sciences depuis des décennies et répliqués dans de nombreux laboratoires internationaux.
Un tel usage de la notion de haut potentiel risque d’avoir pour conséquences :
- d’engendrer l’effet inverse de celui recherché – en diffusant des approximations ou des informations erronées – la problématique du HPI est susceptible d’attirer la défiance, notamment des institutions et des pouvoirs publics, voire, de n’être plus prise au sérieux,
- de stimuler des actions éducatives ou pédagogiques non appropriées car fondées sur des bases erronées,
- de desservir la cause des personnes concernées, à savoir, les enfants et les familles d’enfants dits à haut potentiel,
- enfin, d’attirer, de manière illusoire, vers ce concept prometteur, de nombreux enfants en difficultés psychologiques, sociales ou scolaires pour lesquels la question du HPI n’est pas pertinente.
Il faut le dire et le répéter : le haut potentiel n’immunise pas contre les difficultés scolaires, psychologiques, professionnelles, relationnelles, etc. De même, il est possible de présenter un trouble durable dans les apprentissages et, concomitamment, un haut potentiel intellectuel. L’un n’exclut pas l’autre ; ils ne corrèlent pas pour autant. Et avant de considérer le HPI comme un facteur de risque – ou pire, une cause de trouble – il faut tenir compte d’une marge qui doit être évaluée avec rigueur, tant au moyen des études scientifiques existant que des observations pratiques-cliniques qui peuvent être recueillies.
Ceci étant dit, qu’on les nomme surdoués, précoces, HPI, hauts talents ou autres appellations, nous pensons que les enfants concernés peuvent – et peut-être doivent – faire l’objet, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays, de mesures et programmes éducatifs spécifiques à condition que l’état des connaissances scientifiques internationales, y compris françaises bien sûr, soit pris en compte de manière rigoureuse, systématique et qu’il intègre, avec nuances et subtilité, les spécificités de chaque situation, de chaque enfant sur le terrain. En dernier lieu une question peut-être à méditer: est-on HPI ou présente-t-on un haut potentiel ?
Nicolas Gauvrit (Laboratoire Cognitions Humaine et Artificielle, École Pratique des Hautes Études)
et Léonard Vannetzel (A.N.A.E. Formations)
SOMMAIRE
Éditorial - La compréhension de la cognition est-elle davantage scientifique avec des données neuronales qu’avec des données comportementales ? E. GENTAZ
DOSSIER
Avant-propos - Le haut potentiel intellectuel - Mise au point L. VANNETZEL & N. GAUVRIT
Enfants surdoués : historique C. BERT
De la définition théorique du haut potentiel aux conséquences pratiques K. TERRIOT
La dispersion intra-individuelle et le profil des scores dans les QI élevés G. LABOURET & J. GREGOIRE
Les surdoués ont-ils un cerveau qualitativement différent ? F. RAMUS
Les jeunes à haut potentiel sont-ils hyperémotifs ? C. BRASSEUR & J. GREGOIRE
La santé mentale des enfants et adolescents surdoués : synthèse des données quantitatives F. GUENOLE, J.M. BALEYTE & M. SPERANZA
Haut potentiel et psychopathologies : positions réconciliatrices et pistes thérapeutiques M. LIRATNI
Réussite scolaire et professionnelle des personnes à haut potentiel intellectuel N. GAUVRIT & A. GUEZ
Etude intercantonale sur la satisfaction scolaire et personnelle des élèves à haut potentiel intellectuel P. SANTILLI
Synthèse du livre de S. Brasseur et C. Cuche : Le haut potentiel en questions L. VANNETZEL
Conclusion N. GAUVRIT & L. VANNETZEL
VARIA
Quels sont les bénéfices académiques, cognitifs, socio-émotionnels et psychologiques des interventions basées sur la pleine conscience en milieu scolaire ? Une synthèse des 39 études quantitatives publiées entre 2005 et 2017 A. THEUREL, F. GIMBERT & E. GENTAZ
Nouvelle Rubrique interactive sur notre site www.anae-revue.com – discussion-articles@anae-edition.com
ANALYSE CRITIQUE
Débat sur l’apprentissage de la lecture et son enseignement : Quels sont les liens entre décodage et compréhension écrite en fin de CP ? L. SPRENGER-CHAROLLES, E. GENTAZ
À propos de l’article Les facteurs explicatifs des performances en lecture-compréhension en fin de CP, GOIGOUX, CEBE & PIRONOM, Revue française de pédagogie, 196, 2016 (paru en mai 2018)
Gigi- Messages : 935
Date d'inscription : 08/10/2009
Age : 52
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Merci pour l'info et le résumé, Gigi
ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Merci Gigi. J'ai acheté ce numéro, si je n'ai pas trop la flemme je reviendrai dire ce que j'en pense
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Quelques-uns des articles sont disponibles en accès libre :
De la définition théorique du haut potentiel intellectuel (HPI) aux conséquences pratiques
Katia Terriot
La dispersion intra-individuelle et le profil des scores dans les QI élevés
Ghislaine Labouret et Jacques Grégoire
Les surdoués ont-ils un fonctionnement cérébral qualitativement différent ?
Frank Ramus
Haut potentiel intellectuel et psychopathologies : position réconciliatrice et pistes thérapeutiques
M. Liratni
Réussite scolaire et professionnelle des personnes à haut potentiel intellectuel
Nicolas Gauvrit et Ava Guez
Étude intercantonale sur la satisfaction scolaire des élèves à haut potentiel intellectuel (mémoire de master ayant le même titre que l'article de l'ANAE)
Patrick Santilli, dirigé par Sylvie Franz
De la définition théorique du haut potentiel intellectuel (HPI) aux conséquences pratiques
Katia Terriot
La dispersion intra-individuelle et le profil des scores dans les QI élevés
Ghislaine Labouret et Jacques Grégoire
Les surdoués ont-ils un fonctionnement cérébral qualitativement différent ?
Frank Ramus
Haut potentiel intellectuel et psychopathologies : position réconciliatrice et pistes thérapeutiques
M. Liratni
Réussite scolaire et professionnelle des personnes à haut potentiel intellectuel
Nicolas Gauvrit et Ava Guez
Étude intercantonale sur la satisfaction scolaire des élèves à haut potentiel intellectuel (mémoire de master ayant le même titre que l'article de l'ANAE)
Patrick Santilli, dirigé par Sylvie Franz
Dernière édition par Ardel le Dim 5 Déc 2021 - 14:02, édité 7 fois
ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Ah, bah l'article suivant est également disponible (merci Gigi de l'avoir indiqué sur un autre post) :
La dispersion intra-individuelle et le profil des scores dans les QI élevés
Ghislaine Labouret, Jacques Grégoire
La dispersion intra-individuelle et le profil des scores dans les QI élevés
Ghislaine Labouret, Jacques Grégoire
LaArchiMadOldR- Messages : 817
Date d'inscription : 09/03/2014
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Content que ça serve Je suis allé regarder sur google scholar (qui référence les articles de recherche et est assez efficace pour trouver d'éventuelles versions en accès libre), et les autres n'ont pas l'air d'être dispo.
Par contre il y a le mémoire de master de P. Santili, qui porte le même titre que son papier dans l'ANAE (je suppose que ça dit la même chose en plus détaillé) :
Étude intercantonale sur la satisfaction scolaire des élèves à haut potentiel intellectuel (mémoire de master)
Patrick Santilli, dirigé par Sylvie Franz
Par contre il y a le mémoire de master de P. Santili, qui porte le même titre que son papier dans l'ANAE (je suppose que ça dit la même chose en plus détaillé) :
Étude intercantonale sur la satisfaction scolaire des élèves à haut potentiel intellectuel (mémoire de master)
Patrick Santilli, dirigé par Sylvie Franz
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Merci encore!!!
Je n'avais absolument pas percuté qu'il y avait un mémoire de master psycho 2017 à Lausanne, portant sur une comparaison d'élèves "HP" ou pas ("TV", pour tout venant, hem) en fonction des cantons...
Bon, ça m'intéressait particulièrement. Mais, de ce que j'ai vu rapidement, je ne vois rien de pertinent à en tirer. J'ai l'impression que l'étude passe à côté de points potentiellement intéressants, probablement par manque de sujets (donc regroupements qui floutent certains effets ou facteurs) et probablement aussi par manque d'ambition.
Par exemple, je ne sais pas comment il comparent les moyennes de français, de math, d'allemand, alors que ce sont des cours à niveaux (avoir une bonne note en niveau 1, c'est plus proche d'avoir une mauvaise note en niveau 2, sinon, l'élève serait en niveau 2...). Je rappelle que j'ai parcouru rapidement, donc que je suis peut-être injustement critique.
L'auteur précise au sujet des niveaux d'exigences scolaires qu'il voulait juste voir la satisfaction de chaque élève dans son environnement, indépendamment du niveau d'exigence de celui-ci.
Ce qui m'intéresserait, c'est, par exemple, le niveau de satisfaction des HP en fonction du niveau d'exigence dans lequel ils sont, ainsi que la répartition des HP entre les différentes options dans la voie la plus exigeante (math-physique, latin, italien ou économie).
Mon impression, c'est que c'est comme si on voulait mettre à l'épreuve l'idée préconçue "HP alors problèmes", et qu'on arrivait à la conclusion que le HP ne change... rien.
Super, on va à l'encontre d'une idée préconçue, on rassure les parents.
Mais on passe ici, j'en ai peur, vraiment à côté de plein de trucs potentiellement pertinents.
Je relève quand même que les résultats valaisans semblent montrer une insatisfaction nette des HP, alors que le Valais est historiquement vu comme le plus à l'écoute des HP. Maintenant, l'auteur précise avoir eu peu de sujets (n=17) en Valais. Mais l'écart apparaît quand même particulièrement marqué.
Je sais que de petites études ont été faites à l'Ecole pédagogique. Je vais peut-être jeter un coup d'oeil à ce qu'elles ont donné. Mais ce ne sont en général que de micro-pseudo-recherches.
Encore merci. J'y reviendrai peut-être. N'hésitez pas à me demander (à moi ou à un autre enseignant suisse) si vous n'y comprenez pas quelque chose lié aux systèmes éducatifs suisses. (Ici, on parle d'instruction publique).
Je n'avais absolument pas percuté qu'il y avait un mémoire de master psycho 2017 à Lausanne, portant sur une comparaison d'élèves "HP" ou pas ("TV", pour tout venant, hem) en fonction des cantons...
Bon, ça m'intéressait particulièrement. Mais, de ce que j'ai vu rapidement, je ne vois rien de pertinent à en tirer. J'ai l'impression que l'étude passe à côté de points potentiellement intéressants, probablement par manque de sujets (donc regroupements qui floutent certains effets ou facteurs) et probablement aussi par manque d'ambition.
Par exemple, je ne sais pas comment il comparent les moyennes de français, de math, d'allemand, alors que ce sont des cours à niveaux (avoir une bonne note en niveau 1, c'est plus proche d'avoir une mauvaise note en niveau 2, sinon, l'élève serait en niveau 2...). Je rappelle que j'ai parcouru rapidement, donc que je suis peut-être injustement critique.
L'auteur précise au sujet des niveaux d'exigences scolaires qu'il voulait juste voir la satisfaction de chaque élève dans son environnement, indépendamment du niveau d'exigence de celui-ci.
Ce qui m'intéresserait, c'est, par exemple, le niveau de satisfaction des HP en fonction du niveau d'exigence dans lequel ils sont, ainsi que la répartition des HP entre les différentes options dans la voie la plus exigeante (math-physique, latin, italien ou économie).
Mon impression, c'est que c'est comme si on voulait mettre à l'épreuve l'idée préconçue "HP alors problèmes", et qu'on arrivait à la conclusion que le HP ne change... rien.
Super, on va à l'encontre d'une idée préconçue, on rassure les parents.
Mais on passe ici, j'en ai peur, vraiment à côté de plein de trucs potentiellement pertinents.
Je relève quand même que les résultats valaisans semblent montrer une insatisfaction nette des HP, alors que le Valais est historiquement vu comme le plus à l'écoute des HP. Maintenant, l'auteur précise avoir eu peu de sujets (n=17) en Valais. Mais l'écart apparaît quand même particulièrement marqué.
Je sais que de petites études ont été faites à l'Ecole pédagogique. Je vais peut-être jeter un coup d'oeil à ce qu'elles ont donné. Mais ce ne sont en général que de micro-pseudo-recherches.
Encore merci. J'y reviendrai peut-être. N'hésitez pas à me demander (à moi ou à un autre enseignant suisse) si vous n'y comprenez pas quelque chose lié aux systèmes éducatifs suisses. (Ici, on parle d'instruction publique).
LaArchiMadOldR- Messages : 817
Date d'inscription : 09/03/2014
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Celui là est vraiment à diffuser largement !!Ardel a écrit:
Réussite scolaire et professionnelle des personnes à haut potentiel intellectuel
Nicolas Gauvrit et Ava Guez
Il m'a regonflé le moral à fond.
Merci aux auteurs !!
kerlutinhoec- Messages : 204
Date d'inscription : 25/05/2018
Localisation : Brest
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Et Ramus a mis le sien sur son blog ... on finira par tous les avoir
Les surdoués ont-ils un fonctionnement cérébral qualitativement différent ?
Frank Ramus
(pour d'éventuels nouveaux lecteurs de ce fil : cf mon post https://www.zebrascrossing.net/t35307-anae-n154-le-haut-potentiel-intellectuel-mise-au-point#1442315 ci-dessus où je répertorie tous ceux en accès libre)
Les surdoués ont-ils un fonctionnement cérébral qualitativement différent ?
Frank Ramus
(pour d'éventuels nouveaux lecteurs de ce fil : cf mon post https://www.zebrascrossing.net/t35307-anae-n154-le-haut-potentiel-intellectuel-mise-au-point#1442315 ci-dessus où je répertorie tous ceux en accès libre)
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Merci pour ce résumé.
Cordialement,
Envoyé depuis l'appli Topic'it
Cordialement,
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\(>0<)/- Messages : 27
Date d'inscription : 06/03/2018
Age : 43
Localisation : Lyon
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Gigi a écrit:
Malgré les biais méthodologiques régulièrement soulignés dans le champ de la recherche sur le haut potentiel, les études scientifiques et cliniques ont montré, de manière consensuelle, que l’intelligence très développée :
- constitue une ressource tant pour le développement personnel que la vie scolaire, professionnelle, psychologique ou sociale dès lors que les capacités de l’enfant sont prises en compte et soutenues dans un environnement adapté,
- ne « vaccine » pas pour autant contre d’éventuels problèmes psychologiques, sociaux, scolaires ou autres,
- ne constitue ni une pathologie ni une cause de difficulté en soi.
Ce numéro d’A.N.A.E. comprend des contributions de chercheurs et de praticiens (C. Bert, K. Terriot, G. Labouret, J. Grégoire, C. Brasseur, F. Ramus, F. Guénolé, J.-M. Baleyte, M. Speranza, M. Liratni, N. Gauvrit, A. Guez, P. Santinelli, L. Vannetzel).
MERCI :-)
Les surdoué.es liront et comprendront sans difficulté ces articles ;-)
Quelques précisions sur une partie des auteur.ices :
http://www.lscp.net/persons/ramus/fr/
http://www.lscp.net/persons/ramus/fr/equipe.html
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
En repassant, j'ai vu que d'autres articles avaient été mis en accès libre, cf https://www.zebrascrossing.net/t35307-anae-n154-le-haut-potentiel-intellectuel-mise-au-point#1442315 pour la liste, on finira par tous les avoir ! (et ce numéro de l'ANAE reste une excellente référence)
Re: ANAE N°154 : Le Haut Potentiel Intellectuel - Mise au point
Parce que ça délire ailleurs sur l'intelligence qui existe ou pas, comment en exercer le muscle gras ou pas, etc. La conclusion du papier de Ramuz est sympa, sur les travaux en neuroimagerie.
Les surdoués ont-ils un fonctionnement cérébral qualitativement différent?
[…]
Conclusion
Les individus à HQI semblent se caractériser par les propriétés cérébrales suivantes :
-plus grande activation de régions préfrontales et pariétales postérieures ;
-plus grande connectivité fonctionnelle et anatomique, particulièrement entre les deux hémisphères ;
-un cerveau plus volumineux ;
Certaines études ont également rapporté (avec un niveau de preuve moindre) :
-une trajectoire développementale plus tardive de l’épaisseur du cortex dans un certain nombre de régions ;
-un hippocampe de moindre volume (relativement au volume cérébral total).
En revanche, nous n’avons trouvé aucune donnée venant à l’appui d’une implication plus grande de l’hémisphère droit, ni d’une vulnérabilité particulière de l’amygdale.
Dans tous les cas, il s’agit de différences statistiques entre groupes HQI et QI normal, ou de corrélations entre le QI et la caractéristique cérébrale correspondante. A partir du moment où il y a des corrélations entre le QI et certaines caractéristiques cérébrales, le fait que certaines personnes ayant des QI extrêmes obtiennent également des valeurs extrêmes dans les caractéristiques cérébrales corrélées est une nécessité logique. Il ne s’ensuit pas que les HQI auraient un cerveau qualitativement différent : ils se situent juste dans le prolongement de la corrélation, sans aucune discontinuité apparente. Dans toutes les études que nous avons examinées, les caractéristiques cérébrales des HQI se recouvrent avec celles des individus à QI normal : d’une part, certains individus avec HQI n’ont pas des caractéristiques cérébrales extrêmes ; d’autre part, certains individus avec QI normal ont des caractéristiques cérébrales aussi extrêmes que les HQI moyens.
Finalement, tout ce que permettent de conclure les études de neuroimagerie sur le HQI, c’est que de même que ces personnes ont des fonctions cognitives plus performantes que les autres, elles ont, comme on pourrait s’y attendre, des fonctions cérébrales (en moyenne) plus performantes que les autres.
https://scilogs.fr/ramus-meninges/cerveau-surdoues/
Articlé publié dans: Ramus, F. (2018). Les surdoués ont-ils un cerveau qualitativement différent? A.N.A.E., 30(154), 281‑287.
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
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