[Nouveau venu] pitou

Hello,

Pitou, 29 ans, de Lyon.

Je n'ai jamais été diagnostiqué HP officiellement, même si j'ai vécu toute ma vie en me considérant comme tel, suite à un test passé en maternelle pour me faire sauter la grande section. A l'époque la psychologue faisant passer le test en avait conclu à ma "zébritude", le diagnostic de l'époque se résumant à un sommaire "il est surdoué". Pendant une quinzaine d'années, j'ai donc vécu avec des proches me disant que j'étais plus intelligent, et j'ai eu très régulièrement tendance à le penser, et à être très médisant, hautain, ou dédaigneux avec les gens. Mais cela se résumait à certains domaines, là où dans d'autres je me sentais complètement à la masse, ou déconnecté de ce monde, et son mode de fonctionnement classique.

Enclin à de nombreuses questions sur moi même depuis 7 à 8 ans, j'ai lu plusieurs livres qui sont venus étayer ce que je ressentais au fond de moi, d'être différent et non pas meilleur ou plus doué. J'ai toujours ressenti ce décalage avec les autres, dans mes réponses à une simple question, ma manière d'aborder un problème, etc...

Après avoir lu les livres classiques quand on se cherche sur le sujet (Jeanne Siaud-Facchin et Béatrice Millêtre en gros), je suis en quête de ma propre identité, avec cette impression d'être toujours à cheval entre mon faux-self et celui que je veux/que j'aime être. J'ai pas mal regardé les vidéos youtube de la chaine desmontrer de Carlos Tinocco, je me suis informé sur la désintégration positive, le trouble de la personnalité limite (sur lequel je retrouve énormément de point commun avec mon comportement).

Au vue de différentes lectures et vidéos que j'ai pu regardé sur le net, je m'autodiagnostiquerai HP Complexe ou HPE selon le référentiel.

Je lis le forum depuis plusieurs années en dilettante, et je viens poster ici pour obtenir avant tout des témoignages de personne pouvant vivre des expériences similaires aux miennes, pour mieux les comprendre, les appréhender, ou vivre avec. Je viens aussi pour des conseils, sur comment expliquer mes différences, et faire admettre par mes proches ce fonctionnement, qui est parfois rejeté en bloc sans discussion possible.

Voilà j'ai 1000 trucs en tête mais je vais y passer l'aprem sinon donc j'en resterais là pour l'instant.

A bientôt

Bienvenue, pitou

Si tu nous lis déjà depuis plusieurs années, je ne te fais pas faire le tour du propriétaire. Bons échanges, bonnes rencontres !

Bienvenue, pitou !
J'espère que tu vas pouvoir trouver les réponses à toutes tes (nombreuses) questions et te trouver. Ce forum est fait pour toi !

Hello Pitou

pitou a écrit:Voilà j'ai 1000 trucs en tête

Ce qui nous fait déjà un point commun

Bienvenue et bonne recherche sur le forum !

Bienvenue et bonnes decouvertes, stt de toi même

Bienvenue à toi

J'espère que tu apprécieras autant poster que lire

Bienvenue.

C'est pas bien d'être dédaigneux. T'as arrêté ?

Hortense a écrit:Bienvenue.

C'est pas bien d'être dédaigneux. T'as arrêté ?

J'essaie, mais c'est pas toujours facile. Surtout qu'au début c'était plus pour me faire remarquer qu'autre chose, et montrer que j'existais bien par ce prisme de la douance, que j'étais le meilleur. J'étais le petit dernier parmi 4 enfants et les autres rencontraient des difficultés scolaires et personnelles, du coup suite à mon diagnostic, il était acquis pour mes parents que je réussirais, que je m'en sortirais par moi même, et donc que sur ce plan là ils ont concentré leur attention sur mes frères et soeurs.

A 5/6 ans en CE1, j'ai aidé un camarade sur un exercice scolaire, et à la vue de son échec, je lui ai dis "si tu n'arrives pas ça, de toute façon tu n'arriveras à rien dans la vie".

C'est horrible, on m'avait dit que j'étais "meilleur", sans me dire comment, sur quoi, pourquoi, et je l'ai pris comme acquis pour tout. Je voyais tout comme une compétition (et c'est encore le cas), ou seules 2 issues sont possibles, ma victoire, ou ma défaite. L'amusement était secondaire, et pouvoir rabaisser les gens pour parvenir à mes fins était un moyen acceptable.

Aujourd'hui, à travers mon expérience personnel et des gens que j'ai rencontré ou dont j'ai appris à accepter les différences tout en apprenant à accepter les miennes justement, je le suis beaucoup moins.
Cependant, il arrive régulièrement que mon envie de savoir pourquoi, quelqu'en soit le sujet, et qu'on me prouve que ce qui est dit est vrai, passe pour dédaigneux, et parfois je pense que cette manière de comprendre mes questionnements m'agacent et que j'y rajoute le ton dédaigneux, quitte à de toute façon être entendu comme tel, cela fait plus réagir ...

Bref, merci pour l'accueil en tout cas

Essaie de travailler ton estime de toi. Elle est probablement trop fragile (haute mais fragile). Quand tu seras plus en harmonie avec toi-même, les "différences" avec les autres seront des richesses (enfin, pas toujours, le débile du quartier qui fait tourner sa moto à 2h du matin et qui jette ses bouteilles de bière par terre, tu n'arriveras toujours pas à lui trouver des qualités, mais globalement, ça sera mieux).

Hortense a écrit:Essaie de travailler ton estime de toi. Elle est probablement trop fragile (haute mais fragile). Quand tu seras plus en harmonie avec toi-même, les "différences" avec les autres seront des richesses.

Oui c'est mon plus gros problème actuellement (l'estime de soi fragile), je me sens théoriquement capable d'accomplir ce que je souhaite, mais en pratique je me sens extrêmement perfectible et imparfait, je connais mes faiblesses et elles m'effraient, me terrorisent. J'ai une peur panique de l'échec, de la perte, et j'en viens donc à procrastiner sur tout ce qui pourrait me mettre en situation potentiel d'échec. Et donc au final je ne tente rien, ne prends aucun risque, et n'ose que trop peu vivre mes désirs s'ils peuvent s'avérer moins bien que ce que j'attendais, et ce même si j'ai déjà vécu des situations ou le résultat final s'avérait non pas en accord avec mes attentes, mais différents, et qu'il procurait des sentiments parfois mieux qu'espérés, et surtout inattendu.

Je n'ai pas spécialement de problème avec le fait que les autres soient "différents", disons que j'ai longtemps rejeté leurs différences car de une je n'acceptais pas mes différences, je voulais être dans le moule, je n'aimais pas cet écart, et de deux je projetais sur eux ce qu'ils renvoyaient sur moi, cette non acceptation de la différence. Vu qu'ils n'acceptaient pas mes différences, je faisais en quelque sorte exprès de ne pas les comprendre, pour signifier "hé ho, je comprends pas ça comme ça, c'est parce que je réfléchis différemment, votre truc c'est peut être votre norme mais pas pour tout le monde".

Au fond, et paradoxalement, je rêvais que tout le monde soit comme moi, mais j'aurais aimé être comme tout le monde.
J'en ai longtemps voulu à mes parents sur certains aspects de mon éducation, mais aujourd'hui j'ai compris qu'ils ont fait ce qu'ils pensaient juste, avec les armes qu'ils avaient et l'expérience qu'ils avaient pu tirer, alors que pendant plusieurs années je les avais coupé de ma vie car je leur en voulais de n'avoir pas su me comprendre ni agir en conséquence, alors que je ne me comprenais pas moi même.

Bref, maintenant que je suis plus en phase avec moi-même, ce rejet de mon mode de pensée par des personnes qui me sont proches est la deuxième chose qui me fait le plus mal après cette peur de l'échec paralysante. Typiquement, la non-acceptation du fait que si je ne note pas quelque chose que l'on vient d'évoquer il y a 30 sec, je peux l'avoir oublier illico car j'ai eu 15 autres idées depuis, + 2 chansons en fond qui trotte dans ma tête, et des images qui défilent dans ma tête idem.

"Indulgence" (envers les autres et envers toi-même) est donc le mot que tu dois intégrer.
Au boulot !