Colorless green ideas sleep furiously.
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Colorless green ideas sleep furiously.
Bonjour,
Je viens d'arriver, je ne sais pas ce que je suis, je ne suis pas testé, mais je suis là, quelque part dans le troupeau. Je n'en prends conscience que maintenant, ou plutôt, je réassocie et je connecte. Je découvre et j'apprends.
Je ne sais pas si mon parcours est particulier, mais il a le mérite d'exister et de ne pas être banal. J'ai grandi dans mon coin la majeure partie de mon enfance, sans trop d'amis, sans trop de contacts extérieurs, sans réel besoin d'en avoir. Brinquebalé de ville en ville, de pays en pays, dans la valise du père absent, seulement présent pour me rappeler que ce que je faisais était sans intérêt.
Je me suis construit sur des bases mouvantes, parfois extraordinaires, parfois d'un ennui mortel. Déraciné. Coupé de mes ancêtres, sans terre et sans culture, éponge à toutes celles que je pouvais croiser, qui devenaient miennes l'espace de quelques mois, ou quelques années, avant de devoir composer avec d'autres. J'en tire une immense richesse, et un profond manque de repères.
Les gens, leurs vies, leurs cultures, leurs délires, leurs envies, leurs parcours deviennent autant d'éléments singuliers exterieurs. Ils ne m'atteignent jamais vraiment, même si souvent ils m'interpèlent.
Et je suis davantage touché, ou plutot je suis fasciné, par les "extra-terrestres", ces hommes, ces femmes qui ont marqué leur temps ou leur époque, qui ont créé, écrit, peint, joué, composé des choses fantastiques dont on se souvient encore, dont on se souviendra longtemps. Des oeuvres qu'on décortique à l'infini, sous toutes les coutures. On se gargarise de références, de symbolisme, d'idées. On dresse ces individus au rang d'icones, d'idoles, de génies, et on oublie leurs souffrances, leurs parcours, et le coût de leurs créations, on se dit "c'est triste quand même, mais c'est si beau...", on en oublie presque qu'ils ne les ont pas simplement créées, mais qu'ils les ont vécues. Les Mozart, les Rimbaud, les Baudelaire, les Kerouac, les Joplin, les Cobain, les Hendrix, les Lovecraft, les K. Dick, j'en passe... La liste est longue, et ne fait que s'allonger.
En lutte permanente avec le "faux", qui peine à palier à l'Ennui existentiel du "vrai". Tout n'est que temporaire, plaisirs, passions, projets, relations, centres d'intérêt, hobby, goûts... Rien ne semble résister à l'épreuve du temps.
Engagé dans une énième exploration de moi-même, une énième phase de (re)construction, j'avais trouvé quelqu'un qui traversait les mêmes peines et les mêmes épreuves, qui partageait des désirs similaires, et pour la premiere fois depuis tres longtemps je me suis dis "hey... t'es pas tout seul, mec". Et puis l'épreuve du temps.
Me voilà donc dans une phase transitionnelle contrariée, qui fait ressurgir beaucoup de choses, beaucoup de souvenirs, beaucoup de rêves brisés, et de considérations oubliées. Et personne avec qui en parler, avec qui échanger, avec qui essayer de comprendre. Je ne peux pas me satisfaire d'idées toutes faites ou de poncifs, si fréquents, si omniprésents à chaque tentative d'aborder ces sujets avec celles et ceux (peu nombreux mais néanmoins présents) qui gravitent autour de moi.
Alors j'espère trouver quelques pistes ici, quelques idées, quelques considérations moins conventionnelles, et peut-être, qui sait, réussir à offrir quelque perspective à d'autres.
Godspeed.
Je viens d'arriver, je ne sais pas ce que je suis, je ne suis pas testé, mais je suis là, quelque part dans le troupeau. Je n'en prends conscience que maintenant, ou plutôt, je réassocie et je connecte. Je découvre et j'apprends.
Je ne sais pas si mon parcours est particulier, mais il a le mérite d'exister et de ne pas être banal. J'ai grandi dans mon coin la majeure partie de mon enfance, sans trop d'amis, sans trop de contacts extérieurs, sans réel besoin d'en avoir. Brinquebalé de ville en ville, de pays en pays, dans la valise du père absent, seulement présent pour me rappeler que ce que je faisais était sans intérêt.
Je me suis construit sur des bases mouvantes, parfois extraordinaires, parfois d'un ennui mortel. Déraciné. Coupé de mes ancêtres, sans terre et sans culture, éponge à toutes celles que je pouvais croiser, qui devenaient miennes l'espace de quelques mois, ou quelques années, avant de devoir composer avec d'autres. J'en tire une immense richesse, et un profond manque de repères.
Les gens, leurs vies, leurs cultures, leurs délires, leurs envies, leurs parcours deviennent autant d'éléments singuliers exterieurs. Ils ne m'atteignent jamais vraiment, même si souvent ils m'interpèlent.
Et je suis davantage touché, ou plutot je suis fasciné, par les "extra-terrestres", ces hommes, ces femmes qui ont marqué leur temps ou leur époque, qui ont créé, écrit, peint, joué, composé des choses fantastiques dont on se souvient encore, dont on se souviendra longtemps. Des oeuvres qu'on décortique à l'infini, sous toutes les coutures. On se gargarise de références, de symbolisme, d'idées. On dresse ces individus au rang d'icones, d'idoles, de génies, et on oublie leurs souffrances, leurs parcours, et le coût de leurs créations, on se dit "c'est triste quand même, mais c'est si beau...", on en oublie presque qu'ils ne les ont pas simplement créées, mais qu'ils les ont vécues. Les Mozart, les Rimbaud, les Baudelaire, les Kerouac, les Joplin, les Cobain, les Hendrix, les Lovecraft, les K. Dick, j'en passe... La liste est longue, et ne fait que s'allonger.
En lutte permanente avec le "faux", qui peine à palier à l'Ennui existentiel du "vrai". Tout n'est que temporaire, plaisirs, passions, projets, relations, centres d'intérêt, hobby, goûts... Rien ne semble résister à l'épreuve du temps.
Engagé dans une énième exploration de moi-même, une énième phase de (re)construction, j'avais trouvé quelqu'un qui traversait les mêmes peines et les mêmes épreuves, qui partageait des désirs similaires, et pour la premiere fois depuis tres longtemps je me suis dis "hey... t'es pas tout seul, mec". Et puis l'épreuve du temps.
Me voilà donc dans une phase transitionnelle contrariée, qui fait ressurgir beaucoup de choses, beaucoup de souvenirs, beaucoup de rêves brisés, et de considérations oubliées. Et personne avec qui en parler, avec qui échanger, avec qui essayer de comprendre. Je ne peux pas me satisfaire d'idées toutes faites ou de poncifs, si fréquents, si omniprésents à chaque tentative d'aborder ces sujets avec celles et ceux (peu nombreux mais néanmoins présents) qui gravitent autour de moi.
Alors j'espère trouver quelques pistes ici, quelques idées, quelques considérations moins conventionnelles, et peut-être, qui sait, réussir à offrir quelque perspective à d'autres.
Godspeed.
Déraciné- Messages : 10
Date d'inscription : 26/09/2018
Age : 43
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
Bonsoir,
J'espère que ce forum te permettra de sortir de cette phase transitionnelle dans laquelle tu te trouves actuellement.
Pas simple effectivement lorsque certaines choses du passé ressurgissent mais avec le recul on remarque généralement que tout cela n'est pas forcément négatif.
Bienvenue à toi sur le forum.
J'espère que ce forum te permettra de sortir de cette phase transitionnelle dans laquelle tu te trouves actuellement.
Pas simple effectivement lorsque certaines choses du passé ressurgissent mais avec le recul on remarque généralement que tout cela n'est pas forcément négatif.
Bienvenue à toi sur le forum.
quipourmecomprendre- Messages : 102
Date d'inscription : 11/06/2018
Localisation : chante cigales
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
Merci
Am I, though ?
Am I, though ?
Déraciné- Messages : 10
Date d'inscription : 26/09/2018
Age : 43
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
Très belle présentation !!!
Bienvenu ici :-)
Je te souhaite de trouver sur ce forum tout ce que tu viens y découvrir, et plus encore !
Bienvenu ici :-)
Je te souhaite de trouver sur ce forum tout ce que tu viens y découvrir, et plus encore !
Orangebleue- Messages : 264
Date d'inscription : 16/09/2018
Age : 52
Localisation : Finistère
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
Merci à toi Orangebleue
Déraciné- Messages : 10
Date d'inscription : 26/09/2018
Age : 43
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
Déraciné a écrit:Tout n'est que temporaire, plaisirs, passions, projets, relations, centres d'intérêt, hobby, goûts... Rien ne semble résister à l'épreuve du temps.
Sans doute tout cela est-il une forme de nourriture... et que son "ingestion", puis sa "digestion" est la seule à pouvoir "produire" ce que devient l'être "absorbant". J'ai, au travers des ans, cheminé doucement vers cette conclusion...
Bienvenue ici et au plaisir de partager.
Invité- Invité
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
ludion a écrit:Déraciné a écrit:Tout n'est que temporaire, plaisirs, passions, projets, relations, centres d'intérêt, hobby, goûts... Rien ne semble résister à l'épreuve du temps.
Sans doute tout cela est-il une forme de nourriture... et que son "ingestion", puis sa "digestion" est la seule à pouvoir "produire" ce que devient l'être "absorbant". J'ai, au travers des ans, cheminé doucement vers cette conclusion...
Bienvenue ici et au plaisir de partager.
Oui, je suis d'accord, j'en viens aussi, peu à peu, à redéfinir, à repenser ces expériences comme autant d'explorations. Mais nous vivons dans un monde de spécialisation où le Jack-of-all-Trades reste irrémédiablement Master-of-None, et peine donc profondément à trouver sa place. Un aspect qui coupe des autres par défaut, mais aussi en pratique, par le fait que ces envies changeantes vont très souvent à l'encontre du partage durable autour de centres d'intérêt communs.
J'en viens à requestionner mon rapport à moi-même, et cette soif d'interaction. J'en viens à reconsidérer ma solitude, et me demander comment renouer avec elle, comment me réconcilier avec elle. Pourtant si présente et confortable enfant, elle est aujourd'hui pesante et angoissante. Elle rime avec ennui et noeuds au cerveau, avec remise en question perpetuelle, et cheminement cyclique, avec enfermement et isolement. Pourtant elle n'a pas toujours été telle, et je peine à trouver ce qui l'a modifiée tant.
Merci pour tes mots et ton accueil.
Déraciné- Messages : 10
Date d'inscription : 26/09/2018
Age : 43
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
Déraciné a écrit:Elle rime avec ennui et nœuds au cerveau, avec remise en question perpétuelle, et cheminement cyclique, avec enfermement et isolement. Pourtant elle n'a pas toujours été telle, et je peine à trouver ce qui l'a modifiée tant.
Sans doute la prise de conscience que tout est en interaction, que notre perception individuelle du monde est limitée, que chaque mouvement intellectuel ou physique nous amène vers une nouvelle frontière, une nouvelle porte vers un nouvel ailleurs. Que chaque instant de concentration sur un sujet nous "empêche" de continuer à saisir l'instant qui "flue" autre part. Ceci nous met intuitivement devant le fait que le "sable coule entre nos doigts" quelle que soit l'énergie que nous délivrions à le garder dans la main...
Invité- Invité
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
La culture traditionnelle Navajo définit la vie d'une personne par blocs, eux-mêmes définis par des rencontres. Etre "en retard" ou "en avance" n'a pas réellement de sens, car la personne est toujours à l'heure, maintenant, mais jamais où elle est sensée être.
Serions-nous perpuétuellement sur un sentier qui nous mène vers un lieu que nous n'atteindrons jamais ?
J'ai soif de sérénité, de calme et de stabilité. Mais elles semblent toujours hors de portée, toujours fugaces, furtives, insaisissables. Elles se rappèlent parfois à mon bon souvenir, mais disparaissent dès lors que je les vois.
Comment faire la paix avec ma destination, pour mieux apprécier le voyage ? Comment ne plus subir l'échec, chaque fois un peu plus dur, pour en faire un appui porteur vers de plus agréables accomplissements ?
Comment cesser de fixer ce sable qui coule entre nos doigts et se décider enfin à le suivre ?
Serions-nous perpuétuellement sur un sentier qui nous mène vers un lieu que nous n'atteindrons jamais ?
J'ai soif de sérénité, de calme et de stabilité. Mais elles semblent toujours hors de portée, toujours fugaces, furtives, insaisissables. Elles se rappèlent parfois à mon bon souvenir, mais disparaissent dès lors que je les vois.
Comment faire la paix avec ma destination, pour mieux apprécier le voyage ? Comment ne plus subir l'échec, chaque fois un peu plus dur, pour en faire un appui porteur vers de plus agréables accomplissements ?
Comment cesser de fixer ce sable qui coule entre nos doigts et se décider enfin à le suivre ?
Déraciné- Messages : 10
Date d'inscription : 26/09/2018
Age : 43
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
Je me demande toujours si notre éducation par rapport à la perception du temps n'est pas un "frein", ou bien plus un biais cognitif presque délétère car instillant de manière subliminale le fait que nous pourrions être maîtres de son écoulement, ou tout au moins en mesure de le maîtriser parfois.
Pour rebondir sur l'exemple Navajo, je porte ici à connaissance l'approche du temps de la culture Aymara :
http://www.cogsci.ucsd.edu/~nunez/web/LaRecherche.pdf
Je poserai la question me concernant, sous cette forme : Chaque pas est-il un voyage en même temps qu'un but ?
Cette reformulation, peut, peut-être, donner un éclairage différent aux questions qui suivent ?
Quant à la dernière ("Comment cesser de fixer ce sable qui coule entre nos doigts et se décider enfin à le suivre ?")... : Accueillir bras ouvert notre finitude, notre impossibilité de préhension, A s'ouvrir à l'hébétude devant les ravages des biais cognitifs et a en tirer leçon. A lâcher prise comme unbatteur bateau largue ses amarres pour partir vers l'inconnu. Non pas pour fuir mais pour découvrir... et réinventer.
Pour rebondir sur l'exemple Navajo, je porte ici à connaissance l'approche du temps de la culture Aymara :
http://www.cogsci.ucsd.edu/~nunez/web/LaRecherche.pdf
Déraciné a écrit:Serions-nous perpétuellement sur un sentier qui nous mène vers un lieu que nous n'atteindrons jamais ?
Je poserai la question me concernant, sous cette forme : Chaque pas est-il un voyage en même temps qu'un but ?
Cette reformulation, peut, peut-être, donner un éclairage différent aux questions qui suivent ?
Quant à la dernière ("Comment cesser de fixer ce sable qui coule entre nos doigts et se décider enfin à le suivre ?")... : Accueillir bras ouvert notre finitude, notre impossibilité de préhension, A s'ouvrir à l'hébétude devant les ravages des biais cognitifs et a en tirer leçon. A lâcher prise comme un
Dernière édition par ludion le Dim 30 Sep 2018, 17:06, édité 1 fois (Raison : faute)
Invité- Invité
Re: Colorless green ideas sleep furiously.
ludion a écrit:Chaque pas est-il un voyage en même temps qu'un but ?
Merci pour ça, ça va faire son chemin. Pun intended
Déraciné- Messages : 10
Date d'inscription : 26/09/2018
Age : 43
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