Décroissance intellectuelle
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Décroissance intellectuelle
Pardon, si c'est décousu, je suis enrhumé, et donc encore plus décroissant que d'habitude. Je ne vois pas comment expliquer de quoi je veux parler sans être décousu, de toute façon.
J'observais un type qui a une façon de parler un peu pédante. Il est plus jeune que moi, il est plus vif d'esprit que je ne le suis... ; dans une des discussions que j'ai eu avec moi-même, je me suis demandé si, dans le cas où un génie de la lampe me le proposait, je voudrais être aussi intelligent que la personne en question : je me suis répondu "non", en me disant qu'il avait encore du chemin à parcourir : comme si sa vivacité d'esprit, son amour de la connaissance et de l'exactitude étaient des naïvetés de jeunesse dont j'étais personnellement revenu.
Moi-même, je ne m'exprime pas de façon très élaborée, je crois... Plutôt même assez vulgairement, ne me privant d'aucune absurdité ou approximation, et n'hésitant pas à montrer tout net où en est l'état de ma réflexion quand quelque chose m'échappe : et même sans manquer de sommeil, sans rhume, etc., il y a "du monde" qui s'échappe. L'argot, l'absurdité et la bétise ni feinte, ni dissimulée, c'est à la fois ce qui sort de ma bouche et mon paysage mental. Et aussi un petit penchant pour l'outrance quand j'imagine que la personne en face de moi en attend un peu trop de ma part en matière d'étiquette.
Je fréquente (pas par choix) aussi des personnes qui sont bien plus vulgaires que moi... ou plutôt grossières... et (ce qui n'a rien à voir) très militantes de leur mode de vie (elles vantent leurs musiques, films préférés, leur religion préférée, etc.). Bref, elles sont vulgaires et fières de l'être, mais sur un mode que je trouve tout sauf décroissant.
Si je dis une bêtise, c'est par bêtise... mais ces personnes disent des bêtises pour aussitôt faire comprendre que leur bêtise c'est de la finesse décomplexée, si vous voyez ce que je veux dire.
Pour expliquer le titre du sujet : je crois qu'il existe une façon de décroître intellectuellement (d'avoir moins de ressources intellectuelles avec le temps) qui a à voir avec un découragement pour l'intelligence et ses produits. Je crois qu'on peut se dégouter de l'intelligence et des signes extérieurs d'intelligence (comme le ton pédant).
Comme toutes les bizarreries sont dans la nature, il a fallu que je croise des personnes qui promeuvent leurs atours décroissants. Des punks qui disent que tout le monde devrait être punk selon la recette qu'ils ont en tête... Ce qui est complètement absurde. Un punk croit en l'indépendance d'esprit ; c'est la base du truc.
Je ne sais pas où je veux en venir.
Le langage permet de tourner à vide.
Le problème que je me pose n'en est plus un si je conviens que je trouve idiot de faire la course à l'intelligence. Laquelle est une bonne manière dont il faudrait se passer si elle ne devait servir qu'à rassurer sur notre volonté de penser juste.
"Penser juste" : une drôle d'idée. Un esprit, c'est un désordre, "plus un besoin de mettre en ordre" OU PAS !
C'est peut-être un ratio entre liberté, convenance, rectitude, vanité intellectuelle, découragement, et j'en passe.
Un autre gars me disait récemment : "Je préfère avoir l'air idiot, me dévaloriser, que d'être genre un monsieur je-sais-tout." Il est très à l'aise avec son époque, très connecté, sociable. On a sans doute cette affinité de ne pas vouloir paraître malins même si parfois on sait en effet "des trucs". Il se dévalorise souvent et est négatif, défaitiste sur les défis intellectuels. Parallèlement, il est suffisamment peu grave et joueur pour retenter assez vite un "challenge".
Je ne sais pas s'il est complexé ou dégouté de l'intelligence. De mon côté, je sais que ne lis plus, que je ne pratique plus les activités de réflexions qui boostaient mon ego, comme dirait Idris Elba... , que j'étais plus performant parfois... mais que je trouve le résultat inutile.
Là, comme quand je discute avec moi-même, je me pose des questions et j'analyse un peu deux-trois trucs... oui, c'est vrai. Mais quand je n'étais pas décroissant, je carburais, je simplifiais à grand coup de vanité, puisqu'en simplifiant et en pensant très vite, il faut, dans une certaine mesure, s'en tenir à ces micro-conclusions que sont les simplifications. La beauté de l'absurde et de l'à-peu-près, c'est qu'on regagne de la liberté, et que c'est une course de moins à laquelle on participe. Pour penser très vite et s'en tenir à ce qu'on a pensé très vite, il faut beaucoup de vanité, beaucoup de jugements qui ne valent rien, de phrases creuses.
Pour avoir le culot de promouvoir sa pensée et son mode de fonctionnement, il ne faut pas être trop bon à imaginer que d'autres ont une vie, des idées propres, etc., me dis-je.
J'observais un type qui a une façon de parler un peu pédante. Il est plus jeune que moi, il est plus vif d'esprit que je ne le suis... ; dans une des discussions que j'ai eu avec moi-même, je me suis demandé si, dans le cas où un génie de la lampe me le proposait, je voudrais être aussi intelligent que la personne en question : je me suis répondu "non", en me disant qu'il avait encore du chemin à parcourir : comme si sa vivacité d'esprit, son amour de la connaissance et de l'exactitude étaient des naïvetés de jeunesse dont j'étais personnellement revenu.
Moi-même, je ne m'exprime pas de façon très élaborée, je crois... Plutôt même assez vulgairement, ne me privant d'aucune absurdité ou approximation, et n'hésitant pas à montrer tout net où en est l'état de ma réflexion quand quelque chose m'échappe : et même sans manquer de sommeil, sans rhume, etc., il y a "du monde" qui s'échappe. L'argot, l'absurdité et la bétise ni feinte, ni dissimulée, c'est à la fois ce qui sort de ma bouche et mon paysage mental. Et aussi un petit penchant pour l'outrance quand j'imagine que la personne en face de moi en attend un peu trop de ma part en matière d'étiquette.
Je fréquente (pas par choix) aussi des personnes qui sont bien plus vulgaires que moi... ou plutôt grossières... et (ce qui n'a rien à voir) très militantes de leur mode de vie (elles vantent leurs musiques, films préférés, leur religion préférée, etc.). Bref, elles sont vulgaires et fières de l'être, mais sur un mode que je trouve tout sauf décroissant.
Si je dis une bêtise, c'est par bêtise... mais ces personnes disent des bêtises pour aussitôt faire comprendre que leur bêtise c'est de la finesse décomplexée, si vous voyez ce que je veux dire.
Pour expliquer le titre du sujet : je crois qu'il existe une façon de décroître intellectuellement (d'avoir moins de ressources intellectuelles avec le temps) qui a à voir avec un découragement pour l'intelligence et ses produits. Je crois qu'on peut se dégouter de l'intelligence et des signes extérieurs d'intelligence (comme le ton pédant).
Comme toutes les bizarreries sont dans la nature, il a fallu que je croise des personnes qui promeuvent leurs atours décroissants. Des punks qui disent que tout le monde devrait être punk selon la recette qu'ils ont en tête... Ce qui est complètement absurde. Un punk croit en l'indépendance d'esprit ; c'est la base du truc.
Je ne sais pas où je veux en venir.
Le langage permet de tourner à vide.
Le problème que je me pose n'en est plus un si je conviens que je trouve idiot de faire la course à l'intelligence. Laquelle est une bonne manière dont il faudrait se passer si elle ne devait servir qu'à rassurer sur notre volonté de penser juste.
"Penser juste" : une drôle d'idée. Un esprit, c'est un désordre, "plus un besoin de mettre en ordre" OU PAS !
C'est peut-être un ratio entre liberté, convenance, rectitude, vanité intellectuelle, découragement, et j'en passe.
Un autre gars me disait récemment : "Je préfère avoir l'air idiot, me dévaloriser, que d'être genre un monsieur je-sais-tout." Il est très à l'aise avec son époque, très connecté, sociable. On a sans doute cette affinité de ne pas vouloir paraître malins même si parfois on sait en effet "des trucs". Il se dévalorise souvent et est négatif, défaitiste sur les défis intellectuels. Parallèlement, il est suffisamment peu grave et joueur pour retenter assez vite un "challenge".
Je ne sais pas s'il est complexé ou dégouté de l'intelligence. De mon côté, je sais que ne lis plus, que je ne pratique plus les activités de réflexions qui boostaient mon ego, comme dirait Idris Elba... , que j'étais plus performant parfois... mais que je trouve le résultat inutile.
Là, comme quand je discute avec moi-même, je me pose des questions et j'analyse un peu deux-trois trucs... oui, c'est vrai. Mais quand je n'étais pas décroissant, je carburais, je simplifiais à grand coup de vanité, puisqu'en simplifiant et en pensant très vite, il faut, dans une certaine mesure, s'en tenir à ces micro-conclusions que sont les simplifications. La beauté de l'absurde et de l'à-peu-près, c'est qu'on regagne de la liberté, et que c'est une course de moins à laquelle on participe. Pour penser très vite et s'en tenir à ce qu'on a pensé très vite, il faut beaucoup de vanité, beaucoup de jugements qui ne valent rien, de phrases creuses.
Pour avoir le culot de promouvoir sa pensée et son mode de fonctionnement, il ne faut pas être trop bon à imaginer que d'autres ont une vie, des idées propres, etc., me dis-je.
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
Slt béru a chacun son mode d'expression .
Bienvenu.
St'ban- Messages : 10478
Date d'inscription : 24/10/2018
Age : 102
Localisation : Belgium (Région Namuroise)
Re: Décroissance intellectuelle
J'aime bien cette phrase, j'ai l'impression que c'est déjà difficile pour la majorité de s'autoriser à être différent, et de le faire. Ensuite il faut gérer la pression sociale, et la sensation de rejet et de peur de ces gens trop libres qui remettent implicitement en cause les « honnêtes gens ». La tentation « totalitaire » (si tout le monde était comme moi/nous, tout serait formidable – voila la solution) est alors saillante chez la plupart des candidats à la liberté, à divers degrés; elle l'était quand j'étais adolescent et a mis du temps à décroître. C'est de mon point de vue tout à fait naturel. Et je la lis dans ces mots et dans ton post…Des punks qui disent que tout le monde devrait être punk selon la recette qu'ils ont en tête... Ce qui est complètement absurde. Un punk croit en l'indépendance d'esprit ; c'est la base du truc.
Ce qui est admirable dans tes propos, c'est que tu décris des gens libres… avec tes mots et c'est très beau. J'en fais partie, d'une certaine façon: moi c'est métal-SF-art contemporain-socialisme libertaire théorique et appliqué à mon échelle pour survivre à ce monde de fous, en étant le plus moi-même. J'ai un cercle d'amis, avec qui je partage certains de ces points, jamais tous, à part ma compagne. Rencontrer de nouvelles personnes devient de + en + difficile, les gens évoluent aussi, si bien que j'ai l'impression de tourner dans un vase clos de plus en plus rikiki. Les festivals de metal sont toujours des bouffées de liberté bienvenues
La période « post-totalitariste » sur fond de stimulation sociale réduite est la plus difficile étape… comment vivre avec cette liberté ? la maintenir sans la paralyser ? la préserver des agressions extérieures (pression sociale, métro-boulot-dodo, calcification de tout ordre) ? Des options tentantes et faciles sont l'outrance, et la radicalisation… mais elles ressemblent à une impasse de mon point de vue: rejet miroir d'un rejet perçu, souvent fantasmé pour préserver la sensation de petit îlot de résistance très confortable
Après mon dernier rdv Skype avec mon psy belge, au cours duquel je lui racontais mes derniers épisodes en accéléré, il m'a dit en rebondissant sur mes mots « ce qui est flippant c'est la force que vous attribuez à vos pensées et vos mots ». J'ai l'impression que la « décroissance intellectuelle » que tu décris est une sorte de piste intéressante pour reposer nos esprits agités de zèbres. Cela dit elle peut être v(éc)ue comme une sorte de défaitisme. Je verrais plutôt ça comme une forme d'ermitage intérieur pour se repositionner en observateur, et une étape courageuse pour abandonner le « totalitarisme » qui vient avec la frustration et l'insatisfaction et la stimulation d'un combat à mener (épuisant et vain). Un désarmement pour passer à autre chose, qu'on ne voit pas encore
Ma piste actuelle est d'accepter l'autre de façon générale et bienveillante, de repérer les gens différents et de les soutenir… une sorte de fraternité (sélective – on va pas non plus s'emmerder avec les raclures la vie est trop courte). Pour en savoir plus sur mon cas:
https://www.zebrascrossing.net/t36517-bouteille-a-la-mer-a-l-envers-lettre-a-une-amie-ecrite-en-pic-de-zebritude
Depuis à peu près un mois, j'explore un site de rencontres d'adultes (très orienté sexe facile) dans le pays où je vis – mon niveau de langue est assez limitant, mais j'ai fait des progrès fulgurants en quelques semaines – sans rencontrer qui que ce soit. Je ne me suis jamais senti aussi bien que de faire cela, laisser le cerveau divaguer, imaginer, utiliser les pensées et les mots pour créer du contact, pour qu'ils ne soient plus uniquement les froids outils d'une pensée trop longtemps rationnelle, cadrée, pour être contenue, des chaines confortables et rassurantes. Transfomée en un brin de poésie, de séduction et de spontanéité dans une prise de contact facilitée avec des gens qui affichent publiquement et anonymement leurs fantasmes, et désirs sexuels. J'ai fait quelques belles rencontres, à l'écrit pour l'instant… on verra bien plus tard. J'ai de la chance que ma compagne soit ouverte et me laisse procéder en toute confiance sur la pérennité de notre couple, dire que j'aurais pu ne jamais en parler Ça fait du bien cette sensation de liberté, comme une soupape de décompression par rapport aux mots et pensées, dans un contexte où je peux rencontrer des personnes libres (le public de ce genre de site est très intéressant, et très libre)
En tout cas je vais explorer la piste de mon repositionnement par rapport à la force que j'accorde à mes pensées et mes mots dans mon prochain cycle de rdv psy. Merci pour cette piste de « décroissance intellectuelle »
(pour les faux amis cocasses, en allemand »Sodomie« signifie « Zoophilie », le jour où quelqu'un me l'a signalé avec bienveillance et humour, j'ai été heureux )
PS: j'espère que le ton n'est pas pédant, je le veux plutôt léger et poétique, de la pensée brute en écriture automatique qui retranscrit juste le flux de cerveau de façon lisible, sans recherche d'exactitude ou de rigueur – l'écrit sur le Web est top pour ça (et zebracrossing a vraiment un public intéressant et capable de comprendre entre les lignes ! je devrais passer + de temps dans les parages… mon soucis est mon besoin d'exhaustivité, de lire tout, vous êtes trop productifs, ça peut se travailler et s'accepter (arrête de discuter avec toi stp schmetterling c'est pénible ))
Dernière édition par schmetterling le Dim 11 Nov 2018 - 10:21, édité 11 fois (Raison : ajout PS + quelques précisions pour rendre le propos moins confus)
schmetterling- Messages : 28
Date d'inscription : 31/10/2016
Re: Décroissance intellectuelle
Salut béru (Ref aux beruriers noirs ?)
Je me retrouve assez dans ton texte et je salue ta lucidité.
Je me qualifie souvent de "grosse faignasse" et de plus en plus, je reconnaîs que mon "à peu près" est une façon de ne pas me mettre la barre trop haute en quelque sorte, me ménager, m'économiser, m'autoriser à ne pas penser "trop bien" est une forme d'indulgence et de liberté.
Et puis, faut bien remarquer que ça évite le côté pédant de "monsieur-je-sais-tout" qui, s'il est démuni d'auto-dérision peut être paradoxalement carrément chiant !
Saouler les autres isole tandis que raconter des conneries vous rend plus sympathique.
Avoir conscience de sa propre bêtise, n'est pas une forme d'intelligence ?
L'auto-derision, celle qui consiste à se caricaturer (en parlant de déficience intellectuelle) est elle de la modestie ou au contraire exprime-t-elle un besoin de reconnaissance ou de la suffisance ?
Bon, je me rends compte que je réponds peut être pas à ta question..
Je me retrouve assez dans ton texte et je salue ta lucidité.
Je me qualifie souvent de "grosse faignasse" et de plus en plus, je reconnaîs que mon "à peu près" est une façon de ne pas me mettre la barre trop haute en quelque sorte, me ménager, m'économiser, m'autoriser à ne pas penser "trop bien" est une forme d'indulgence et de liberté.
Et puis, faut bien remarquer que ça évite le côté pédant de "monsieur-je-sais-tout" qui, s'il est démuni d'auto-dérision peut être paradoxalement carrément chiant !
Saouler les autres isole tandis que raconter des conneries vous rend plus sympathique.
Avoir conscience de sa propre bêtise, n'est pas une forme d'intelligence ?
L'auto-derision, celle qui consiste à se caricaturer (en parlant de déficience intellectuelle) est elle de la modestie ou au contraire exprime-t-elle un besoin de reconnaissance ou de la suffisance ?
Bon, je me rends compte que je réponds peut être pas à ta question..
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
Ne t'en fais pas, Hirondelle, il n'y a pas une question bien précise
Merci de participer au fil, vous pouvez y raconter ce que vous voulez si ça vous évoque qqch. Je répondrai plus tard, car je suis toujours vaseux.
Hirondelle : Béru, c'est un personnage de San Antonio qui est très très con et vulgaire.
Je réponds quand même un peu et en vrac :
À schmetterling :
Déjà, merci de m'avoir lu et de rebondir. Je t'ai moi aussi lu avec attention, et sans te trouver pédant Je suis allé sur le lien que j'ai zyeuté rapidement (j'y retournerai). Tu es bipo avec des phases très hautes ? Ou pas forcément bipo, d'ailleurs ? Moi aussi j'ai eu des périodes où j'étais très exalté et que j'écrivais des textes très ambitieux (je ne vois pas comment dire autrement). (Je ne suis pas bipolaire personnellement, mais un peu à côté de la plaque de façon générale)
J'admire Paul Valéry, et paradoxalement je suis certain que ses cahiers n'apportent rien à personne. Ils apportent qqch à ceux qui se plongent dans leurs pensées... mais le monde étant bêtement matériel, les pensées, ce ne sont qu'un moyen de s'évader. Mais le réel revient, et la vie de l'esprit, c'est bien beau, c'est poétique, c'est élaboré, mais c'est avant tout une dépense inutile et une grande perte de temps.
Des activités qui nient moins le réel sont plus saines. Rien que le langage, c'est un piège pour qui y croit trop. L'esprit peut te faire voir des choses qui n'existent pas et occulter ce qui est devant tes yeux, pour paraphraser Valéry.
Pour répondre à la fin de ton paragraphe, je n'attends rien, je ne suis pas en stand-by, j'ai plutôt constaté progressivement que je vivais trop dans l'illusion des pensées et du langage. Depuis je me surveille.
Merci de participer au fil, vous pouvez y raconter ce que vous voulez si ça vous évoque qqch. Je répondrai plus tard, car je suis toujours vaseux.
Hirondelle : Béru, c'est un personnage de San Antonio qui est très très con et vulgaire.
Je réponds quand même un peu et en vrac :
À schmetterling :
Déjà, merci de m'avoir lu et de rebondir. Je t'ai moi aussi lu avec attention, et sans te trouver pédant Je suis allé sur le lien que j'ai zyeuté rapidement (j'y retournerai). Tu es bipo avec des phases très hautes ? Ou pas forcément bipo, d'ailleurs ? Moi aussi j'ai eu des périodes où j'étais très exalté et que j'écrivais des textes très ambitieux (je ne vois pas comment dire autrement). (Je ne suis pas bipolaire personnellement, mais un peu à côté de la plaque de façon générale)
J'ai aussi cru que c'était une phase à un moment, un moment de mou, sauf que je considère que ce qui tient uniquement à l'esprit ne se partage pas... ou bien oui, mais avec des personnes que je ne voudrais pas fréquenter : des intellectuels, et donc, de mon point de vue, des snobs.schmetterling a écrit:Après mon dernier rdv Skype avec mon psy belge, au cours duquel je lui racontais mes derniers épisodes en accéléré, il m'a dit en rebondissant sur mes mots « ce qui est flippant c'est la force que vous attribuez à vos pensées et vos mots ». J'ai l'impression que la « décroissance intellectuelle » que tu décris est une sorte de piste intéressante pour reposer nos esprits agités de zèbres. Cela dit elle peut être v(éc)ue comme une sorte de défaitisme. Je verrais plutôt ça comme une forme d'ermitage intérieur pour se repositionner en observateur, et une étape courageuse pour abandonner le « totalitarisme » qui vient avec la frustration et l'insatisfaction et la stimulation d'un combat à mener (épuisant et vain). Un désarmement pour passer à autre chose, qu'on ne voit pas encore
J'admire Paul Valéry, et paradoxalement je suis certain que ses cahiers n'apportent rien à personne. Ils apportent qqch à ceux qui se plongent dans leurs pensées... mais le monde étant bêtement matériel, les pensées, ce ne sont qu'un moyen de s'évader. Mais le réel revient, et la vie de l'esprit, c'est bien beau, c'est poétique, c'est élaboré, mais c'est avant tout une dépense inutile et une grande perte de temps.
Des activités qui nient moins le réel sont plus saines. Rien que le langage, c'est un piège pour qui y croit trop. L'esprit peut te faire voir des choses qui n'existent pas et occulter ce qui est devant tes yeux, pour paraphraser Valéry.
Pour répondre à la fin de ton paragraphe, je n'attends rien, je ne suis pas en stand-by, j'ai plutôt constaté progressivement que je vivais trop dans l'illusion des pensées et du langage. Depuis je me surveille.
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
@Beru2: j'ai décrit ce que je vis plus ou moins avec les mêmes mots du flux de l'esprit à un de mes meilleurs potes. Il m'a aussi parlé d'un de ses amis qui a été diagnostiqué bipolaire récemment. J'ai l'impression que c'est autre chose pour mon cas, mais je vais abordé le sujet avec le psy vendredi et voir ce qu'il en dit. Pour l'instant ça fait depuis début Septembre que la phase de remous a commencé avec un bon pic la première moitié d'Octobre, depuis ça se calme et je suis sur un plateau haut de moral
Depuis que j'ai arrêté les infos et la propagande sécuritaire (après le merdier du Bataclan), normative et néolibérale, j'ai plus ou moins décidé que c'est mon environnement local qui comptait: le réel. Et qu'il fallait que je me ménage de l'espace pour être moi-même, la meilleure façon de s'aider et d'aider les autres, en démontrant par l'exemple (le fait?) qu'on peut le faire. Je faisais déjà ça avant (jamais coupé les cheveux depuis les études, mais maintenant je le fais un peu plus fort).
Tes propos me parlent, et c'était chouette de te lire! Je pense qu'on peut redonner un sens à ce monde de merde, sans se désarmer intellectuellement. Le chemin le plus facile et agréable que j'ai trouvé c'est d'oublier l'aspect universel-grande échelle-théorique (et parfois le découragement qui vient avec) et se focaliser sur les actions, les non-actions et les perceptions, pour compenser le trop-plein intellectuel : avec tes relations punk, tu peux sans doute relire les classiques de l'anarchisme du XIXème et début du XXème http://kropot.free.fr/index2.htm en général le style est très simple et puissant, et évite les pièges et postures intellectuel·le·s (mon préféré: La Morale Anarchiste)
Depuis que j'ai arrêté les infos et la propagande sécuritaire (après le merdier du Bataclan), normative et néolibérale, j'ai plus ou moins décidé que c'est mon environnement local qui comptait: le réel. Et qu'il fallait que je me ménage de l'espace pour être moi-même, la meilleure façon de s'aider et d'aider les autres, en démontrant par l'exemple (le fait?) qu'on peut le faire. Je faisais déjà ça avant (jamais coupé les cheveux depuis les études, mais maintenant je le fais un peu plus fort).
- ma vie (passer au besoin):
- Je suis dans un quartier de la ville qui a vu naitre Pegida, avec des stickers et des tags partout (je soupçonne des voisins de faire chier leur clebs sur les trottoirs et de taguer les trucs fraîchement repeint pour lutter contre la gentrification et les hausses de loyer, et ça me fait rire), très marqué antifa-anar-refugees welcome et au profil électoral particulier (tout cumulé la droite est à 10-15%, et 8% ont voté pour un DJ transexuel qui se présentait à la mairie sous l'étiquette d'un parti loufoque, plus que pour la candidate du PS local)… on fait des barbecues avec les voisins de l'immeuble dans la cour de l'immeuble. Quelques belles rencontres en VO allemand, des gens entiers et honnêtes qui ont le cœur sur la main, ça rebooste
Je manifeste régulièrement mon irritation de façon assez sèche envers les collègues brasseurs de vent (souvent des américains) qui s'écoutent parler en réunion au taf, qui mettent des mots qui font intelligents et qui ne font avancer personne (juste donner l'illusion) – avec le soutien de mes collègues. En parallèle je mets mon détecteur de « bons gars » à disposition pour faire des niches de travail sensés, en ayant des relations d'êtres humains (il faut bien éviter les gens et tâches toxiques, et c'est encore mieux en bonne compagnie). Une sorte de cynisme positif: quelques-unes de mes devises « no wave, no surf » (si j'ai pas envie de faire qqch, je reste sur la plage à boire de caipis – je ne me force plus, ou alors en faisant le strict minimum au dernier moment, depuis 1 an j'ai trouvé un petit coin douillet dans la boite où je bosse, où ça passe et où je suis apprécié ainsi), « SISO (Shit in Input, Shit in Output) » (celle-là a été très utile pour me guérir d'une tendance à vouloir trop bien faire, et puis il faut bien maximiser le Return On Investment )
Tes propos me parlent, et c'était chouette de te lire! Je pense qu'on peut redonner un sens à ce monde de merde, sans se désarmer intellectuellement. Le chemin le plus facile et agréable que j'ai trouvé c'est d'oublier l'aspect universel-grande échelle-théorique (et parfois le découragement qui vient avec) et se focaliser sur les actions, les non-actions et les perceptions, pour compenser le trop-plein intellectuel : avec tes relations punk, tu peux sans doute relire les classiques de l'anarchisme du XIXème et début du XXème http://kropot.free.fr/index2.htm en général le style est très simple et puissant, et évite les pièges et postures intellectuel·le·s (mon préféré: La Morale Anarchiste)
Dernière édition par schmetterling le Mar 13 Nov 2018 - 0:45, édité 2 fois (Raison : ajout de liens)
schmetterling- Messages : 28
Date d'inscription : 31/10/2016
Re: Décroissance intellectuelle
Oui, se reposer de la télé et des injonctions sournoises qu'on se mange n'importe quand dès qu'on est "connecté", ça apaise.
Merci pour les références
HS: j'ai eu un "déblocage" récemment en imaginant comment je pourrais me sentir mieux physiquement si je ne me sentais pas moralement comme un sous-humain. J'ai arrêté de lutter pour respirer en me disant qu'il fallait que je tente de ne pas ressasser le passé. Pis ya qqch qui me complexe fort, du coup j'ai pris des initiatives pour ne pas me morfondre ad vitam.
Bref. Pardon si c'est trop personnel... mais bon j'ai dèjà lu des témoignages qui m'ont aidé, alors bon...
Puis je connais tellement les conseils habituels pour ne pas rester en dépression ou en déprime, mais tant que tu l'as pas vécu ou entendu de qqn qui fonctionne un peu pareil... bref...
Merci j'ai écrit en plein découragement en subissant une humeur assez basse. Tu as raison, c'est possible de trouver du sens et de l'air (quand on est bouffé d'angoisse, c'est un petit miracle) à son petit niveau. Charité bien ordonnée... comme on dit. Évidemment, tout le monde n'est pas en état à chaque moment de ne pas tout voir en noir (donc j'ai écrit "c'est possible", sans oser dire que c'est simple ou faisable pour tout le monde sur-le-champ (des fois, faut cheminer et même aller plus bas, si ça débloque des choses qu'on avait pas digérées (parce que le truc salop de la dépression, c'est aussi les flashbacks douloureux et l'image de soi sappée dès le réveil))).schmetterling a écrit:Tes propos me parlent, et c'était chouette de te lire! Je pense qu'on peut redonner un sens à ce monde de merde, sans se désarmer intellectuellement. Le chemin le plus facile et agréable que j'ai trouvé c'est d'oublier l'aspect universel-grande échelle-théorique (et parfois le découragement qui vient avec) et se focaliser sur les actions, les non-actions et les perceptions, pour compenser le trop-plein intellectuel : avec tes relations punk, tu peux sans doute relire les classiques de l'anarchisme du XIXème et début du XXème
Merci pour les références
HS: j'ai eu un "déblocage" récemment en imaginant comment je pourrais me sentir mieux physiquement si je ne me sentais pas moralement comme un sous-humain. J'ai arrêté de lutter pour respirer en me disant qu'il fallait que je tente de ne pas ressasser le passé. Pis ya qqch qui me complexe fort, du coup j'ai pris des initiatives pour ne pas me morfondre ad vitam.
Bref. Pardon si c'est trop personnel... mais bon j'ai dèjà lu des témoignages qui m'ont aidé, alors bon...
Puis je connais tellement les conseils habituels pour ne pas rester en dépression ou en déprime, mais tant que tu l'as pas vécu ou entendu de qqn qui fonctionne un peu pareil... bref...
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
Béru2 a écrit:HS: j'ai eu un "déblocage" récemment en imaginant comment je pourrais me sentir mieux physiquement si je ne me sentais pas moralement comme un sous-humain. J'ai arrêté de lutter pour respirer en me disant qu'il fallait que je tente de ne pas ressasser le passé. Pis ya qqch qui me complexe fort, du coup j'ai pris des initiatives pour ne pas me morfondre ad vitam.
Bref. Pardon si c'est trop personnel... mais bon j'ai dèjà lu des témoignages qui m'ont aidé, alors bon...
Puis je connais tellement les conseils habituels pour ne pas rester en dépression ou en déprime, mais tant que tu l'as pas vécu ou entendu de qqn qui fonctionne un peu pareil... bref...
Pas sûr que ce soit si hors sujet que ça! « si je ne me sentais pas moralement comme un sous-humain », « Pis ya qqch qui me complexe fort, du coup j'ai pris des initiatives pour ne pas me morfondre ad vitam. », le forum est assez bien pour parler. À mon arrivée en 2016 j'étais au raz des paquerettes niveau moral, et j'ai parcouru le forum, il y a plein d'âmes torturées, très sympathiques, qui savent lire entre les lignes et apporter leur soutien
Je suis aussi dispo en message privé, si tu veux échanger mais que c'est trop personnel pour être public, si tu penses que tu peux me faire confiance et que je peux t'aider d'une façon ou d'une autre. Bref si ça te chante. T'inquiète je te dirais si c'est pas dans mes cordes ou si c'est trop pour moi – gentillement, on peut aussi y aller graduellement
schmetterling- Messages : 28
Date d'inscription : 31/10/2016
Re: Décroissance intellectuelle
C'est très sympa de ta part Objectivement, je ne suis pas à plaindre, et j'ai toujours eu des très hauts et des très bas (et vers le très bas, quand j'y suis c'est subjectivement comme si c'était la fin du monde, mais Objectivement je ne peux pas me plaindre). D'autant que je rebondis vers du positif, peut-être aussi parce que j'ai l'occasion de discuter avec quelques personnes en réel ou ici même (souvent en réel je ne parle que pour ne pas paraitre totalement renfermé, mais j'ai même des personnes avec qui j'ai sympathisé depuis peu dans mon entourage (objectivement, je n'ai jamais été sur une meilleure voie depuis quelques années)).
Voili. Merci encore. Et pareil pour toi, si tu veux discuter en mp de choses et d'autres, je suis dispo.
Tout ceci étant dit, je crois que le rejet (sans haine particulière) de l'intellectualisme (je crois que c'est le bon mot) n'est pas une chose mauvaise ou négative en soi. On peut ne jamais y avoir trouvé son compte ou se détourner d'une partie de sa vie intellectuelle pour se recentrer sur d'autres activités pas forcément moins "nobles", non ?
C'est un peu ce que tu dis ici, je crois :
On évoquait les punks... ils revendiquent parfois la liberté comme un étendart... mais en la matière il n'y a pas de petites victoires. La liberté, c'est pas plus les concerts dans la boue que deux tranches de pain à la graine de courge tartinés de crème de gruyère (c'est un bon mélange).
Comme tu disais, il faut penser plus local parfois. Des moments de liberté, c'est pas absolument LA Liberté, mais c'est toujours ça de pris ! D'autant que LA Liberté avec un grand L, c'est surement une chimère, ou une marotte... ou un ectoplasme à majuscule, pour piquer encore chez Paul Valéry.
Fin de la divagation. Bonne nuit
Voili. Merci encore. Et pareil pour toi, si tu veux discuter en mp de choses et d'autres, je suis dispo.
Tout ceci étant dit, je crois que le rejet (sans haine particulière) de l'intellectualisme (je crois que c'est le bon mot) n'est pas une chose mauvaise ou négative en soi. On peut ne jamais y avoir trouvé son compte ou se détourner d'une partie de sa vie intellectuelle pour se recentrer sur d'autres activités pas forcément moins "nobles", non ?
C'est un peu ce que tu dis ici, je crois :
) et se focaliser sur les actions, les non-actions et les perceptions, pour compenser le trop-plein intellectuel
On évoquait les punks... ils revendiquent parfois la liberté comme un étendart... mais en la matière il n'y a pas de petites victoires. La liberté, c'est pas plus les concerts dans la boue que deux tranches de pain à la graine de courge tartinés de crème de gruyère (c'est un bon mélange).
Comme tu disais, il faut penser plus local parfois. Des moments de liberté, c'est pas absolument LA Liberté, mais c'est toujours ça de pris ! D'autant que LA Liberté avec un grand L, c'est surement une chimère, ou une marotte... ou un ectoplasme à majuscule, pour piquer encore chez Paul Valéry.
Fin de la divagation. Bonne nuit
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
Béru2, je viens de trouver un bon lien qui pourrait te parler
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tao%C3%AFsme#Suivre_la_Voie
C'est « vomir son intelligence » qui m'a fait penser à toi!
Je me suis récemment re-intéressé à ce sujet (pratique du Tai Chi, intérêt pour réduire l'invasion des pensées par la méditation (je n'y arrive pas vraiment…), et parcours récent qui se repose assez bien en terme conceptuel sur les complémentaires qui n'existeraient pas si un des éléments n'existait pas ou serait trop faible (lumière/ombre froid/chaud etc…) – ce qui aide beaucoup à mieux gérer le quotidien et l'intime sans avoir l'impression de ne pas être entier)
=================================================================
Je suis un peu on fire aujourd'hui, hier soirée bien cool avec des inconnus en VO allemand: une meuf qui s'imagine en Peter Pan a aménagé l'appart' en dessous de son couple pour faire un salon hors du monde, son Pays Imaginaire (Neverland en Anglais). Elle a un plan de chambre SM si j'ai bien compris… Elle invitait pour une Vorlesen (lecture à voix haute) d'un conte pour adultes à contropètries, on a fait une deuxième lecture en tour de table – j'ai même pas eu peur
Je me suis couché à 4h du matin, après une bonne soirée, levé 8h; heureusement que c'est jour férié aujourd'hui, mais j'ai pas réussi à faire la sieste: je suis trop plein de vie. Je vais revoir la Peter Pan, on a bien accroché et attaqué des discussions qui pourraient être longues: je crois qu'on a pas mal de points communs. Qu'il est bon de percer des murs de la vie routinière et normative et de réussir à rentrer de nouvelles personnes, de façon improbable
Le rapport avec le taoïsme c'est que cet épisode est un peu comme la lumière, en opposition à l'ombre de la vie quotidienne bien normée: ça fait un bien fou cette petite dose de lumière. Et si on réfléchit bien cela ne se serait jamais produit sans cette vie bien encadrée d'adulte que je mène publiquement. Bref j'ai l'impression d'avoir trouver une sorte de voie « sur mesure » pour atteindre une forme d'harmonie, ou au moins une forme d'équilibre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tao%C3%AFsme#Suivre_la_Voie
C'est « vomir son intelligence » qui m'a fait penser à toi!
Pour se libérer des contraintes sociales, le taoïste peut fuir la ville et se retirer dans les montagnes, ou vivre en paysan. Dans les Entretiens de Confucius, on trouve déjà cette opposition entre d’une part ceux qui assument la vie en société et cherchent à l’améliorer (les confucianistes) et, d’autre part, ceux qui considèrent qu’il est impossible et dangereux d’améliorer la société, qui n’est qu’un cadre artificiel empêchant le naturel de s’exprimer (les taoïstes), une dialectique peut-être analogue à la question de l’engagement de l’intellectuel. Zhuangzi a des images frappantes : un arbre tordu, dont le menuisier ne peut faire de planches, vivra de sa belle vie au bord du chemin, tandis qu’un arbre bien droit sera coupé en planches puis vendu par le bûcheron. L’inutilité est garante de sérénité, de longue vie. De même l’occupant d’une barque se fera insulter copieusement s’il vient gêner un gros bateau, mais, si la barque est vide, le gros bateau s’arrangera simplement pour l’éviter. Il convient donc d’être inutile, vide, sans qualités, transparent, de « vomir son intelligence », de n’avoir pas d’idées préconçues et le moins d’opinions possible. Ayant fait le vide en soi, le sage est entièrement disponible et se laisse emporter comme une feuille morte dans le courant de la vie, c’est-à-dire : librement « s’ébattre dans la Voie ».
Je me suis récemment re-intéressé à ce sujet (pratique du Tai Chi, intérêt pour réduire l'invasion des pensées par la méditation (je n'y arrive pas vraiment…), et parcours récent qui se repose assez bien en terme conceptuel sur les complémentaires qui n'existeraient pas si un des éléments n'existait pas ou serait trop faible (lumière/ombre froid/chaud etc…) – ce qui aide beaucoup à mieux gérer le quotidien et l'intime sans avoir l'impression de ne pas être entier)
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Je suis un peu on fire aujourd'hui, hier soirée bien cool avec des inconnus en VO allemand: une meuf qui s'imagine en Peter Pan a aménagé l'appart' en dessous de son couple pour faire un salon hors du monde, son Pays Imaginaire (Neverland en Anglais). Elle a un plan de chambre SM si j'ai bien compris… Elle invitait pour une Vorlesen (lecture à voix haute) d'un conte pour adultes à contropètries, on a fait une deuxième lecture en tour de table – j'ai même pas eu peur
- le détail pour ceux que ma vie intéresse:
- Il y avait son compagnon (père de leur 2 enfants), 2 couples hétéros de la communauté BDSM locale, un des premiers partenaire avec qui elle a exploré le BDSM (dont elle a raconté un épisode), le mec avec qui elle a couché Vendredi, un gonze qu'elle n'avait jamais rencontré hors Facebook, et moi qu'elle n'avait jamais rencontré à part sur ce réseau de rencontres d'adultes. Ça a donné des discussions très décontractées, libérées des normes (essentiellement sexe, amour, décalage de perception, mais aussi des trucs plus variés tels que la grosse discussion sur le marxisme qui était très intéressante à suivre), rien que des potentialités ouvertes, une proximité entre inconnu·e·s crée par l'évènement, rien de sexuel.
Je me suis couché à 4h du matin, après une bonne soirée, levé 8h; heureusement que c'est jour férié aujourd'hui, mais j'ai pas réussi à faire la sieste: je suis trop plein de vie. Je vais revoir la Peter Pan, on a bien accroché et attaqué des discussions qui pourraient être longues: je crois qu'on a pas mal de points communs. Qu'il est bon de percer des murs de la vie routinière et normative et de réussir à rentrer de nouvelles personnes, de façon improbable
Le rapport avec le taoïsme c'est que cet épisode est un peu comme la lumière, en opposition à l'ombre de la vie quotidienne bien normée: ça fait un bien fou cette petite dose de lumière. Et si on réfléchit bien cela ne se serait jamais produit sans cette vie bien encadrée d'adulte que je mène publiquement. Bref j'ai l'impression d'avoir trouver une sorte de voie « sur mesure » pour atteindre une forme d'harmonie, ou au moins une forme d'équilibre
Dernière édition par schmetterling le Mer 21 Nov 2018 - 15:56, édité 4 fois (Raison : rajout sur ma soirée d'hier et le lien que je fais avec le taoïsme)
schmetterling- Messages : 28
Date d'inscription : 31/10/2016
Re: Décroissance intellectuelle
Merci pour l'extrait
J'aime bien ta façon de faire le rapprochement entre les conventions sociales et leur part d'hypocrisie, tes exhutoires, par rapport au concept de vacuité.
J'aime bien ta façon de faire le rapprochement entre les conventions sociales et leur part d'hypocrisie, tes exhutoires, par rapport au concept de vacuité.
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
Béru2 a écrit:Merci pour l'extrait
J'aime bien ta façon de faire le rapprochement entre les conventions sociales et leur part d'hypocrisie, tes exhutoires, par rapport au concept de vacuité.
Marrant ton usage du terme « vacuité¹ »… et je sens que je tiens une bonne piste²
________________________________________________________________
¹ t'es un génie, je ne sais pas si tu l'as fait exprès, de parler du vide, la plénitude du vide c'est la section d'après mon lien; mais oui maintenant que tu le dis… tout tourne autour de ça, c'est évident à c't'heure! ²
² désolé: insomnie
schmetterling- Messages : 28
Date d'inscription : 31/10/2016
Re: Décroissance intellectuelle
Oh bah non, je ne suis pas un génie : j'étais persuadé d'avoir enelevé le h glissé dans "exutoire" :p
Et en plus, j'ai juste utilisé ce mot parce que c'est ce que j'ai cru comprendre en te lisant, quand tu as parlé d'opposés et d'équilibre
Et en plus, j'ai juste utilisé ce mot parce que c'est ce que j'ai cru comprendre en te lisant, quand tu as parlé d'opposés et d'équilibre
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
Je vais développer quelques idées "en vrac", et d'une façon qui reflète le bordel de ma tête, avec beaucoup de parenthèses sur le processus dudit bordel.
Première exemple : je viens juste d'écrire ces premières lignes et je n'ai qu'une vague idée de la suite. Je comptais certes écrire, pourquoi pas, en me connectant au site, mais sans savoir où... : pas dans "Présentations", ni ailleurs a priori, et finalement, en revenant sur cette page, deux idées ce sont percutées. Elles ont tendances à faire des petits.
Sans me vanter : elles font des petits. Ça peut arriver n'importe où, et ça m'est souvent arrivé : ça fait comme la sensation qu'un nœud s'est défait quelque part dans le cerveau, ou encore que deux mots/concepts ont retrouvé une place plus appropriée dans le dawa qui tourne et qui fabrique habituellement de la marmelade pas bien précise.
Autre parenthèse : la dernière phrase n'est pas écrite par un mec bourré.
Autre parenthèse : les parenthèses ne sont et ne seront pas spécialement signalées comme telles.
Deux idées font plop. Comme sus-dit, ça m'arrive. Imaginez faire les cents-pas : c'est la même sensation : il n'y a pas besoin de marcher : le cerveau bat une mesure, et ça fait plop. C'est totalement inintéressant. Je voulais illustrer le ronronnement. Le blabla inutile. Mais ça a fait plop : impossible de perdre le fil, si on peut dire. Le truc qui a fait plop, là, tout de suite, je ne sais même plus ce que c'est, mais je le sens encore cet endroit de ma mémoire où il y a eu un chamboulement pas commun : un renversement.
Ça me rappelle un bouquin illisible rempli de digressions. Anatomie de la mélancolie.
Tu utilises habituellement un mot ou une idée dans un sens précis, et d'un coup tu perçois que ça pourrait être vu autrement, d'une façon moins orthodoxe d'utiliser les articulations, et pourtant, en chiffonnant une boule de papier, on a créé un parfait petit origami : c'est beau l'imagination... oui... Comme dit bien plus haut, le langage peut brasser de l'air et son auteur croit malgré tout avancer.
C'est rigolo que l'idée ne s'échappe pas (c'est d'expérience que je le dis), et aussi d'avoir la certitude qu'il y aura de la matière. Je parlais de nœud... : il va s'agir de débobiner.
Autre parenthèse : on précise trop rarement à quoi on pense, même ici (ou surtout ici)... dit-il sans plus préciser.
On fait une boulette de papier pour construire un bel origami. L'idée est totalement fausse ici. Tu prends un autre chemin pour voir autrement ce que tu as en tête : la clarté du résultat, on peut la symboliser comme on veut, se l'imaginer comme on veut : ce qui s'est dénoué se perçoit d'une seule vue (peut-être le pourquoi de la facilité à retrouver le bordel en tête qui a fait plop). C'est de la faiblesse d'esprit d'imaginer que la nouvelle idée serait de l'ordre de l'origami. Le cerveau (le mien déjà) est une poubelle. Si une nouvelle idée arrive et qu'elle a l'air super bien, c'est sans doute de la fatigue cérébrale. Quand ça babelle sans fin dans les basses-cours, c'est pas par excès de recul sur la production de bruit.
Je ne tease pas (ce n'est pas une redite). Ça prend un peu de temps d'écrire (même pour dire si peu), et je remplace plusieurs "addictions" par une autre. Ensuite dodo.
Décroissance intellectuelle... alors que non.
Le cerveau, tu lui coupes les mains, il en pousse d'autres.
Si et quand (si toutefois si) j'ai été performant dans un panel de tâches, c'était aux dépens d'activités que je n'investissais pas ou plus...
C'était pas décroissant. J'étais plus rapide dans des activités très familières ; si je change mes activités, je me coupe des mains habiles... il va m'en pousser d'autres.
C'est métaphorique, pour ceux qui ont suivi.
J'ai assez tué le temps...
Barf.
C'est en réponse à l'anxiété que mon cerveau veut du prévisible. Moins d'anxiété ergo moins de besoin de découpage pour tenter de se rendre le monde plus simple. Si moins de découpage, moins de conclusions, moins de brassage, moins d'exigence de résultats dont on se figure être des origamis.
Tu m'enlèves une zone de stress, mon cerveau vit mieux et est moins crispé à brasser du (faux) sens.
Pis être guindé cérébralement, c'est vrai aussi, c'est le réflexe le plus bête qui soit pour qui se trouve un petit surplus de ressources. La vanité des petites différences...
Bon, bonne nuit.
(C'était pas HS)
Tant pis pour les fautes (j'écris avec mon téléphone).
Première exemple : je viens juste d'écrire ces premières lignes et je n'ai qu'une vague idée de la suite. Je comptais certes écrire, pourquoi pas, en me connectant au site, mais sans savoir où... : pas dans "Présentations", ni ailleurs a priori, et finalement, en revenant sur cette page, deux idées ce sont percutées. Elles ont tendances à faire des petits.
Sans me vanter : elles font des petits. Ça peut arriver n'importe où, et ça m'est souvent arrivé : ça fait comme la sensation qu'un nœud s'est défait quelque part dans le cerveau, ou encore que deux mots/concepts ont retrouvé une place plus appropriée dans le dawa qui tourne et qui fabrique habituellement de la marmelade pas bien précise.
Autre parenthèse : la dernière phrase n'est pas écrite par un mec bourré.
Autre parenthèse : les parenthèses ne sont et ne seront pas spécialement signalées comme telles.
Deux idées font plop. Comme sus-dit, ça m'arrive. Imaginez faire les cents-pas : c'est la même sensation : il n'y a pas besoin de marcher : le cerveau bat une mesure, et ça fait plop. C'est totalement inintéressant. Je voulais illustrer le ronronnement. Le blabla inutile. Mais ça a fait plop : impossible de perdre le fil, si on peut dire. Le truc qui a fait plop, là, tout de suite, je ne sais même plus ce que c'est, mais je le sens encore cet endroit de ma mémoire où il y a eu un chamboulement pas commun : un renversement.
Ça me rappelle un bouquin illisible rempli de digressions. Anatomie de la mélancolie.
Tu utilises habituellement un mot ou une idée dans un sens précis, et d'un coup tu perçois que ça pourrait être vu autrement, d'une façon moins orthodoxe d'utiliser les articulations, et pourtant, en chiffonnant une boule de papier, on a créé un parfait petit origami : c'est beau l'imagination... oui... Comme dit bien plus haut, le langage peut brasser de l'air et son auteur croit malgré tout avancer.
C'est rigolo que l'idée ne s'échappe pas (c'est d'expérience que je le dis), et aussi d'avoir la certitude qu'il y aura de la matière. Je parlais de nœud... : il va s'agir de débobiner.
Autre parenthèse : on précise trop rarement à quoi on pense, même ici (ou surtout ici)... dit-il sans plus préciser.
On fait une boulette de papier pour construire un bel origami. L'idée est totalement fausse ici. Tu prends un autre chemin pour voir autrement ce que tu as en tête : la clarté du résultat, on peut la symboliser comme on veut, se l'imaginer comme on veut : ce qui s'est dénoué se perçoit d'une seule vue (peut-être le pourquoi de la facilité à retrouver le bordel en tête qui a fait plop). C'est de la faiblesse d'esprit d'imaginer que la nouvelle idée serait de l'ordre de l'origami. Le cerveau (le mien déjà) est une poubelle. Si une nouvelle idée arrive et qu'elle a l'air super bien, c'est sans doute de la fatigue cérébrale. Quand ça babelle sans fin dans les basses-cours, c'est pas par excès de recul sur la production de bruit.
Je ne tease pas (ce n'est pas une redite). Ça prend un peu de temps d'écrire (même pour dire si peu), et je remplace plusieurs "addictions" par une autre. Ensuite dodo.
Décroissance intellectuelle... alors que non.
Le cerveau, tu lui coupes les mains, il en pousse d'autres.
Si et quand (si toutefois si) j'ai été performant dans un panel de tâches, c'était aux dépens d'activités que je n'investissais pas ou plus...
C'était pas décroissant. J'étais plus rapide dans des activités très familières ; si je change mes activités, je me coupe des mains habiles... il va m'en pousser d'autres.
C'est métaphorique, pour ceux qui ont suivi.
J'ai assez tué le temps...
Barf.
C'est en réponse à l'anxiété que mon cerveau veut du prévisible. Moins d'anxiété ergo moins de besoin de découpage pour tenter de se rendre le monde plus simple. Si moins de découpage, moins de conclusions, moins de brassage, moins d'exigence de résultats dont on se figure être des origamis.
Tu m'enlèves une zone de stress, mon cerveau vit mieux et est moins crispé à brasser du (faux) sens.
Pis être guindé cérébralement, c'est vrai aussi, c'est le réflexe le plus bête qui soit pour qui se trouve un petit surplus de ressources. La vanité des petites différences...
Bon, bonne nuit.
(C'était pas HS)
Tant pis pour les fautes (j'écris avec mon téléphone).
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
Je crois comprendre ce que tu as écrit (et je me trompe certainement¹). « mon cerveau veut du prévisible », si je regarde dans mon document d'auto-secours psy écrit en 2017, ça fait écho à ça:
_________________________________________
¹ C'est pour moi la force d'une approche poétique/littéraire de l'écrit: tu envoies un message, ce message arrive, ça parle au lecteur avec son vécu, le lecteur altère fondamentalement le message (communication imparfaite liée à la structure du langage, comme tu l'as mentionné – mais dans ces cas-là on s'en tape et on l'assume ). Ça fonctionne à l'oral aussi mais c'est de l'éphémère… et on ne peut pas rembobiner aussi simplement qu'on peut revenir 2 lignes ou 2 paragraphes en avant – et puis l'écrit est asynchrone, et le lecteur « conscient » peut choisir son moment et son humeur pour recevoir (ou pas) le message – c'est très sensuel, même si ça ne se passe que dans le cerveau, l'écrit connecte les êtres humains au-delà du temps et de l'espace²
² Ce paragraphe n'est pas écrit par un mec bourré mais il va falloir que je surveille mes accès de lyrisme… j'y peux rien ça sort comme ça en ce moment; ça ne sert à rien que je coupe les mains à mon cerveau
Et maintenant je me rappelle que je ne suis pas seul (à sentir des trucs comme ça, même si les perceptions et retranscriptions semblent légèrement différentes), et maintenant je te signifie que tu n'es pas seul. Merci pour ton texte!Structures de la pensée à surveiller || ignorer la suite: a écrit:
Ici sont listées les structures de pensée, caractéristiques, mais dangereuses et à surveiller
– besoin d'une cohérence quasi-parfaite « tout doit s'imbriquer » => besoin de linéarité (continuité logique)
[...]
_________________________________________
¹ C'est pour moi la force d'une approche poétique/littéraire de l'écrit: tu envoies un message, ce message arrive, ça parle au lecteur avec son vécu, le lecteur altère fondamentalement le message (communication imparfaite liée à la structure du langage, comme tu l'as mentionné – mais dans ces cas-là on s'en tape et on l'assume ). Ça fonctionne à l'oral aussi mais c'est de l'éphémère… et on ne peut pas rembobiner aussi simplement qu'on peut revenir 2 lignes ou 2 paragraphes en avant – et puis l'écrit est asynchrone, et le lecteur « conscient » peut choisir son moment et son humeur pour recevoir (ou pas) le message – c'est très sensuel, même si ça ne se passe que dans le cerveau, l'écrit connecte les êtres humains au-delà du temps et de l'espace²
² Ce paragraphe n'est pas écrit par un mec bourré mais il va falloir que je surveille mes accès de lyrisme… j'y peux rien ça sort comme ça en ce moment; ça ne sert à rien que je coupe les mains à mon cerveau
Dernière édition par schmetterling le Sam 24 Nov 2018 - 10:19, édité 2 fois (Raison : meilleure citation du doc d'auto-secours)
schmetterling- Messages : 28
Date d'inscription : 31/10/2016
Re: Décroissance intellectuelle
En plus clair, je voulais dire que si j'abandonne la cogitation et la pratique des Échecs, il me poussera de nouvelles mains.
Invité- Invité
Re: Décroissance intellectuelle
je ne suis pas tout à fait d'accord actuellement, mais je l'étais il y a peu.
Quand j'ai "découvert" ma douance il y a environ 6 ans, j'étais très clivé : d'un côté j'avais trouvé le pourquoi mais en même temps je me suis rendu compte que je ne pouvais pas me soigner.
Donc j'ai commencé par me dire que ça me faisait une belle jambe d'être plus lucide, excédé par le non sens...et qu'il fallait être plus bête pour s'adapter peut-être. Puis petit à petit je suis arrivé à me défaire du monde professionnel classique, des relations toxiques et du consumérisme de moutons. Maintenant, je me dis que si je n'avais pas été comme ça, je ne serai jamais parvenu à prendre le recul nécessaire pour changer. Maintenant je me dis que c'est une chance de pouvoir faire ce tri là, fréquenter les bonnes personnes, savoir aller chercher les informations et les media intéressants, bref analyser les situations pour faire des choix de vie justes.
Quand j'ai "découvert" ma douance il y a environ 6 ans, j'étais très clivé : d'un côté j'avais trouvé le pourquoi mais en même temps je me suis rendu compte que je ne pouvais pas me soigner.
Donc j'ai commencé par me dire que ça me faisait une belle jambe d'être plus lucide, excédé par le non sens...et qu'il fallait être plus bête pour s'adapter peut-être. Puis petit à petit je suis arrivé à me défaire du monde professionnel classique, des relations toxiques et du consumérisme de moutons. Maintenant, je me dis que si je n'avais pas été comme ça, je ne serai jamais parvenu à prendre le recul nécessaire pour changer. Maintenant je me dis que c'est une chance de pouvoir faire ce tri là, fréquenter les bonnes personnes, savoir aller chercher les informations et les media intéressants, bref analyser les situations pour faire des choix de vie justes.
nikoku74- Messages : 1431
Date d'inscription : 22/06/2012
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