Monsieur Florebo

J'ai écrit un petit bout de dialogue qui me semble illustrer l'allégorie du labyrinthe.

- vous connaissez monsieur Florebo ? Il a paraît-il développé une théorie sur la liberté
- oui, j'ai eu l'occasion d'aller à une de ses conférences. Il a parlé de mécanique, mécanique entre les êtres. Nous serions chacun plus ou moins verouillés parce qu'on a tous plus ou moins dérouillé.
- une histoire d'ouverture et de fermeture en somme
- oui, si vous voulez. Il croît que nous naissons riches de toutes les virtualités. Certaines se seraient exprimées, d'autres non. Il nous a demandé d'imaginer une tour qui s'élève avec à chaque étage plusieurs portes. Des portes visibles, d'autres secrètes. Un porte pouvant en cacher une autre
- une histoire de portes et de clés ? de porte clés ? pour déverouiller les virtualités ?
- oui, c'est bien cela. Le franchissement d'une porte à chaque palier ne peut s'opérer que si nous avons la bonne clef. Il nous faudra également choisir la bonne porte à chaque palier et trouver la bonne clef pour déverouiller une virtualité dont nous ignorons tout par avance. Nous ne savons pas combien d'étages, ni combien de portes, ni combien de virtualités. Le nombre de clés n'est pas indicatif. Une même clef peut ouvrir plusieurs portes. Au sommet, mystère...
- curieuse cette théorie
- j'en conviens. Voulez-vous que je poursuive ?
- oui, voyons où cela nous mène
- pour entrer dans cette tour, vous devez ouvrir la porte d'entrée. Sans doute est-ce là l'étape la plus difficile. Il vous faudra trouver la bonne clef, mais rien ne garantit que vous ayez la bonne clef en votre possession, cette clef si essentielle d'après monsieur Florebo. Il n'a rien dit de plus à ce sujet. Paraît-il qu'il nous faut chercher en nous-même. Ceci dit, suivant son chemin de pensée, la première étape franchie, vous n'êtes que dans le hall d'entrée. Vous levez les yeux et vous voyez un escalier montant en spirale. Vous hésitez... plusieurs possibilités s'offrent à vous. Vous pouvez vous engager plus loin encore et passer un temps indéterminé à gravir les paliers jusqu'au sommet dont s'échappe un mince faisceau de lumière, ou rebrousser chemin retournant à ce qui vous est familier
- si je m'engage, que se passe-t-il ?
- cela me semble évident, vous prenez le risque de changer, de modifier en profondeur ce que vous êtes
- et vous, êtes-vous entré dans cette tour ?
- je n'ai pas encore franchi la porte d'entrée...

On a envie d'en savoir plus.
Aura-t-on le plaisir de lire une suite ?
Mais qui y a t-il donc au sommet ?
Un psychotaure rôde-t-il à l'intérieur...

Pourquoi n'imagineriez vous pas la suite

Ok je suis déjà en train d'y penser.

Excellent ! Je suis très enthousiaste

Il y avait longtemps que Monsieur Florebo avait disparu lorsque je trouvai enfin la clef.
J'avais parcouru des milliers de livres et de cartes, exploré des territoires nouveaux, des chemins parfois obscurs, mais jamais la moindre trace.
Et un jour, je la sentis là. Elle était là, au fond de ma poche. Depuis toujours peut-être. Encore fallait-il qu'elle fût assez désirée assez pour l'y trouver.
J'allai à la Tour, tremblant et sincère.
Je tournai la clef, j'entrai.
- Je vous attendais, vous voilà enfin.
- Monsieur Florebo ! Depuis tout ce temps ! Je pensais que vous étiez...
- Vous avez trouvé la clef pour moi. Tout était déjà inscrit dans le livre. Mais ce n'est que le début du chemin.
- Je me sens si las. J'aimerais me reposer.
- Vous aurez tout le temps, croyez-moi. Voulez-vous un thé, un café ? Peut-être vous restaurer avant de monter ?
J'acceptais un thé et distinguai dans la pénombre le départ d'un grand escalier en pierre qui longeait la paroi moussue et sans âge.
Je pris le thé dans une tasse gravée de runes étranges. Dansaient-elles sous mes yeux ? Je ne sus pas si c'était le thé de Florebo mais ma vision se troublait comme sous l'effet d'une drogue douce.
- Il faut y aller maintenant.
Florebo m'accompagna à l'escalier.
- J'ai peur Monsieur.
- Moi aussi mon fils.
Il mit la main sur mon épaule.
Je me retournais mais je ne vis rien si ce n'est une demi obscurité tiède. Je montais, les jambes en coton.

Vous prenez la suite ?

Superbe ! OK je prends la suite

Génial, merci pour ce récit ! Je vous suis dans l’ombre

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Isabelle, J'attends avec impatience votre suite.
Flo, montez donc l'escalier avec nous

Avec plaisir !

La curiosité m’y pousse...

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Je propose à Flow Flo de poursuivre après moi et ainsi de suite jusqu'à ce que mort s'ensuive... Heu je rigole là. Mais ça peut être sympa de voir avec le temps vers quels chemins cela nous mène. Curieuse, exaltante et première expérience que j'ai la chance de vivre avec toi Black Fab et toi Flow Flo. À très vite pour la suite...

La sueur perle sur mon front. La voix de Florebo s'éleve, caverneuse, bourdonnant à l'infini...
- Petit, tu dois poursuivre seul. Nul ne peut faire le chemin pour toi. Nul ne peut décider pour toi.
L'escalier s'évanouit sous mes pas. Impossible de faire demi-tour.
- Florebo ! Florebo ! m'entendez-vous ? (Angoisse - Silence)
Des fines particules dansent dans le faisceau de lumière. L'odeur d'humus emplit mes poumons, colle à ma peau.
Je n'ai d'autre choix que d'avancer.
- Oh là ! qui es-tu ? me lance une voix indéfinissable
- (sursautant - je me retourne en tout sens, cherchant sa provenance - rien)
- Qui es-tu ?
- (que puis-je lui répondre ? Pourquoi me demande-t-il cela ?) Pourquoi souhaites-tu savoir qui je suis ? (un porte se dresse soudainement devant moi ! A travers la lucarne de cette porte, le visage d'un curieux personnage)
- "Qui es-tu ?" est la condition pour que tu poursuives. Il te suffit juste d'apporter une réponse, celle qui te convient dans le moment. Il n'y a ni bonne, ni mauvaise réponse. Seul toi est juge de la profondeur de celle-ci.
- Je suis en quête. Pensez-vous que cela me définisse en partie ?
La porte s'ouvre. Le personnage a disparu. L'escalier se découvre à nouveau. Paroi moussue et sans âge.
Pirouette ! Une marelle, la terre, le ciel. Dois-je lancer le pavé, dois-je sauter à cloche pieds comme au temps de mon enfance ?
La tour se renverse, je bascule, tout s'inverse. Une floppée de portes apparaissent en cascade. Tant de possibilités ?! tache infinie. Le temps s'écoule-t-il encore ? ou va-t-il si vite qu'il en est abolit ? Comment procéder ? Par où commencer ? Y-a-t-il une logique ? ou dois-je suivre mon intuition ?

Mon intuition. Cette petite voix qui m’accompagne depuis que les mots habitent ma tête.
Pourquoi Florebo est-il parti ? Ou pourquoi était-il là en premier lieu ?
- Pourquoi tu questionnes tout comme ça !?
- Tu sais bien, ce besoin de comprendre, et de remettre en question
- Mais là, tu as fait le choix de la passer cette porte. Tu regrettes ?
- Nullement. J’apprends à marcher, la tête à l’envers c’est pas simple.
- Je sais
- Je sais.
Je retrouve la clef et la glisse dans la serrure d’une de ces innombrables portes.
- Pourquoi celle-là ?
- elle est différente des autres, ça ne se voit pas mais /
- Je sais. Tu sais.


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Une première également. Je suis en relation avec une autre zèbre écrivain et on doit écrire un texte en commun. Pas tout à fait le même exercice. Je vais lui proposer de se joindre à nous si elle a le temps. Merci à Isabelle pour avoir proposé cette expérience et joué le jeu et merci à Flo pour se joindre à nous. Ecrivez-vous par ailleurs ? Je suis à peu près sûr de l'affirmative
Bon la balle est dans mon camp, et cela devient plutôt subtil. A très vite pour la suite.

En fait je n'écris pas par ailleurs. J'avais bien tenté l'expérience de l'écriture il y a environ deux ans parce que j'en ressentais le besoin et puis ça s'est transformé en mini dialogues qui me faisaient bien rire. Là je suis super heureuse de pouvoir partager sur le mode de la créativité. Ça me fait non seulement plaisir, mais c'est une expérience si inédite. À très bientôt pour la suite

Je suis ravie de vous avoir rejoint !
J’écris très aléatoirement, en ce moment je reprends la plume, que j’avais posée depuis 5 -6 ans. Introspection et poésie la plupart du temps. Ce nouvel exercice commun me plaît bien ma foi !
Au plaisir de découvrir la suite...

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- reprends-toi ! depuis combien de temps je suis dans ce lieu ? il me semble devenir fou...
(j'introduis la clé - un cliquetis et le sons de rouages. Graves, aigus, crissants et inquiétants - le porte s'ouvre)
- vous devez montrer patte blanche !
- (surpris, sursautant, les yeux écarquillés, je m'engage dans la pénombre) Qu'entendez-vous par patte blanche ? Serais-ce une variation du "qui suis-je ?" ?
- ...
- Répondez ! montrez votre visage ! expliquez-vous !

Une silhouette bouge dans la semi-obscurité de la pièce. Je n'en distingue pas les murs, elle doit être immense. L'effet de perspective est saisissant. Ça ne colle pas avec les dimensions de la tour... Je me retourne pour sortir mais la porte a disparu. Je suis comme au milieu de nulle part.
- Qui est là
- Je suis le lapin blanc. Montre patte blanche, je disais donc...
- Quoi ? Mais j'ai passé l'âge de jouer à Alice !
- Ah non justement tu es là parce tu es si ... juvénile.
Le lapin blanc rit et s'en va. En quelques bonds, il a disparu. J'ai l'impression que mon esprit déraille à nouveau.
Le thé devait être drogué, je dois rêver tout cela.
J'entends des pas lourd se diriger vers moi. C'est autre chose que le lapin. Un remugle puissant de litière se répand, accompagné d'un grognement guttural... J'ai peur, ne puis-je pas me réveiller ! Je le sais, je le sens, le Psychotaure arrive, il vient à moi.

Je reviens vite pour vous dire combien j'ai rit à la lecture de votre suite. ça fait du bien. Merci pour ces traits d'humour

Bienvenue dans la Tour Flo
De mon côté, j'écris de la poésie également. Actuellement je travaille un roman.
Je ne sais pas qui va prendre le relai.
Au plaisir de vous lire

Entre rires et angoisse. Comme dans la vie alors

Je prends la suite :-)

Depuis le temps qu'il me tardait d'en rencontrer... un Psychotaure ! Pas encore aperçu, mais pas de doute c'est bien lui. Comme dans mes délires enfantins, le cauchemar faisant maintenant place à l'excitation.
Je me lance.
- Psychotaure ? Psyyyychoootauuuuure ? Montre-toi s'il te plaît. Je suis ravi de te rencontrer tu sais... tu ne me fais plus peur.
Shhhrmmff, Shhhrmmff, Shhhrmmff, Shhhrmmff.
Il se déplace doucement, de son pas lourd et traînant.
- Hmm, c'est toi. Je t'attends depuis des lustres tu sais ! Regarde au plafond un peu !
Et effectivement, des lustres par centaines étaient pendus là, certains poussiéreux comme s'ils étaient la depuis des siècles, d'autres flambant neufs. J'étais frappé : devant mes yeux, là, s'étendaient les mêmes lustres que ceux que j'imaginai la première fois que j'entendis cette expression.
- Je n'ai de cesse d'agrandir la pièce pour tous les suspendre, il est bien temps que tu arrives.

Aïe, j’espère que je n’ai pas coupé votre inspiration avec ma dernière contribution !

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Non non du tout Flow. Je suis juste un peu prise dans les événements de la Réunion et je dois prendre l'avion pour Paris ce matin. Je reviens des que j'arrive à me poser. À très bientôt

Ah mince ! Bon courage alors...

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Je prends la relève d'Isabelle.

Soudain, un bruit métallique se fait entendre en hauteur. Un lustre se détache...
Nous le voyons tourner, ses lumières formant des spirales comme si une galaxie de bougies tombait sur nous.
Le Psychotaure me saisit et d'un coup de rein prodigieux nous envoie vers un coin de la pièce.
- C'est la fin dans cette pièce, il faut que tu sortes et que tu ailles vers ton destin.
- Mais je ne sais pas comment...
- Si tu le sais.
- Ma main tombe - par hasard ? - sur une poignée. Je tourne la bobinette. La porte s'ouvre.
- Viens avec moi Psychotaure, nous avons tant à dire.
- Mais je suis toi ! Je suis ton dialogue intérieur.
La porte se referme avec fracas me laissant seul dans l'escalier sans âge. La porte est scellée pas moyen de l'ouvrir à nouveau.
Je compris alors qu'il n'y avait pas moyen de déroger à la fatalité de la Tour. Il  me fallait monter encore. Livré à moi-même et dans un silence immémorial, avec pour seul compagnon le bruit de mes pas sur les degrés de pierre..

Marche, après marche, après marche.
Plus j’en montais, plus mon ascension semblait vaine. L’escalier derrière moi ne croissait pas, tandis que les marches qui restaient à monter n’en finissaient pas de se multiplier. Pas une porte à vue, pas une sortie, pas un interstice.
Des marches, juste des marches.
Et une odeur.
Odeur rance, de renfermé, aigre et persistante. Pas étonnant dans un tel endroit.
Tiens une poignée. Pas de porte.
Une serrure dans la poignée. Je plonge la main dans ma poche et j’en sors un trousseau de clefs ahurissant. Clefs en plastique rose, verte, bleue, clefs de château, clef anglaise, clefs banales...

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- zut !
L'angoisse monte. Bruit sourd dans les oreilles, battements irréguliers.
- Est-ce mon coeur qui résonne ainsi ?
Je me penche pour mieux entendre. Je m'allonge, je bouche mes oreilles. Le bruit sourd et les battements... je n'entends que cela. Depuis combien de temps suis-je ainsi en train d'errer. Que n'ai-je de cesse de vouloir gravir cette tour. Et psychotaure qui a disparu. Qu'aurais-je aimé une danse avec lui dans ce dédale silencieux. Mon pygmalion psychotaure.
- Hé Ho ! où es-tu, l'animal ? Hé hé !
Je poursuis mon ascension. Dialogue intérieur qui se poursuit. A la folie. Est-ce la fin ? Le vide. Rien. Le néant. l'immensité absurde d'une tour sans logique. Me faut-il reparcourir le chemin et y inscrire ma propre fable ?
- Après tout, la tour de Babel peut être déconstruite et l'infini déjoué. Les pierres démontées une à une pour s'étaler horizontalement à l'infini. Architecture plane. Enfin libre !

Je monte rapidement les degrés. Je perds la notion du temps. J'ai l'impression que j'ai beaucoup vieilli et, alors que paradoxalement, le temps se ralentit.
Soudain, je me rends compte qu'il n'y a plus de marche. Je me vois claudiquer sur un sol devenu plat, mes pieds cherchant à gravir des marches devenues fantômes. Je reprends mon souffle, suis-je arrivé ?
- Oui tu es au sommet !
Le Psychotaure est là ! Il m'attend.
- Mais comment ?
- N'oublie pas que je suis toi. Là où tu es, je peux être.
Il me montre une porte surmonter d'un cadre. Je me rapproche. Je distingue un portrait.
- Quel est ce vieil homme ?
- C'est toi.
- Mais...
Je commence à reconnaître mes traits considérablement vieillis
- Comment est-ce possible, j'ai pris 30 ans au moins, je n'étais pas se vieillard en entrant.
- Tu as oublié pourquoi tu es venu ici ?
- Pour être libre...
- Oui mais quelles circonstances t'ont amené ici ?
- Je ne sais pas, je ne sais plus...
Je me souviens...
Le Psychotaure se fait insistant
- Veux-tu entrer ? Tu dois m'en faire la demande ou renoncer.
- Non pas si près du but !
Je prends une profonde inspiration.
- Je suis prêt. Fais-moi entrer.
Il ouvre.
- Adieu mon ami.

Personne pour la suite

Je trouvais que ta contribution faisait une parfaite conclusion à vrai dire... laissant la porte ouverte à ce que chacun voudrait y voir

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