sentiment d'inutilité

Bonjour,

je reçois beaucoup de zèbres plus ou moins jeunes (je suis psy).
Souvent ils ont le sentiment d'être "hors de leur vie", pas vraiment nécessaires, trop observateurs et distanciés.
Si ma clientèle/patientèle me choisit pour mes qualités de zébrelle, je cale parfois pour dégager un chemin plus ou moins broussailleux.
la question reste ouverte pour moi, donc de peu d'aide pour mes patients.
Comment, non pas résoudre, mais donner un peu de lumière?

Odile

Bonsoir.

Tu as lu Tinoco, Penser l'écart ? parce qu'il me semble que ça pourrait grandement t'aider...

Fabrice Bak est assez pertinent dans sa méthode paraitrait il. Son livre La précocité dans tous ses états pourrait aussi donner des pistes. Je suis pas psy. ^^

...

Si je peux donner des conseils sur le plan professionnel, c'est quitter les entreprises dans lesquelles on se sent inutile. C'est la meilleure façon de se protéger car ce sentiment couplé à la pression du résultat est un cocktail insupportable qui peut aller jusqu'à la mort pour nous.
Il ne faut pas hésiter à chercher du sens dans des activités libérales ou au moins qui peuvent distancier de l'aspect hiérarchique.
Un psy justement me disait : il n'y a pas que le boulot dans la vie mais on y passe de 8 à 10 h par jours le plus souvent! Donc c'est primordial de ne pas s'y sentir mal.
Personnellement, depuis que j'ai résolu le problème de boulot, tout n'est pas parfait mais je trouve mon équilibre.

Dans mon cas, ce sentiment a disparu le jour où je me suis donné des objectifs personnels qui ne dépendent que de moi.

Un psy s'est connecté ! Nous sommes sauvés.

Peut-être le sentiment d'être "hors de sa vie" et d'inutilité, demandent rééquilibrer ce qu'on appelle un résultat.

Ne pas se cacher la réalité sur ses besoins qui sont parfois bien plus humbles.
Depuis quelques mois j'ai retrouvé la place des animaux dans ma vie, ils en étaient absents d'une certaine manière depuis que j'ai choisi d'être végétalien.
C'est un élément qui a son importance pour moi.
Pour cela je suis passé un chemin pas du tout psy.

Il y a l'impression d'être hors de sa vie, ET le sentiment d'inutilité qui en découle ou qui précède. L'un sans l'autre, aussi.
Ce n'est pas toujours désagréable ou désespérant d'être en dehors. C'est parfois un peu angoissant. Pour garder le contrôle, il faut savoir trouver la sensation d'être vivant, même ponctuellement.

Certainement basique. Pour la théorie, aucune idée.

Bénie-par-Cils-verts a écrit:Un psy s'est connecté ! Nous sommes sauvés.  

Bon en même temps, elle se connecte pour demander qu'on tente de lui apprendre son métier donc ...


Et une réponse si pertinente lui a été donnée :

nikoku74 a écrit:Si je peux donner des conseils sur le plan professionnel, c'est quitter les entreprises dans lesquelles on se sent inutile.

La boulangerie est un métier très respectable et fort utile qui rend le plus grand service à l'humanité.

Et soudain sa patientèle ira mieux puisqu'elle pourra aller faire les soldes (qui s'annoncent vénérables cause GJ) avec l'argent économisé.


Par exception, je demande à la modération de tolérer le diag sauvage (hors charte) établi par nikoku puisqu'il s'adresse à un professionnel du domaine !

Bonjour,

Je repense à ce topic, parce qu'il ne faut pas négliger la réalité de la différence de la vie des zèbres. Ce n'est pas bénin, et l'intégration est effectivement compliquée. Donc, l'utilité est évidemment une difficulté.

On peut chercher ouvrir des pistes : utilité physique, utilité sociale, utilité économique, utilité philosophique, utilité relative...

Bonsoir Odile et Bienvenue

il y a des liens de pst sur YT si cela peut t'aider pour exercer je t'en mets un


dans ce que tu évoques (hors de sa vie , inutilité ) cela me fait penser au manque de confiance en soi ainsi qu' au fait d'avoir du mal à s'aimer

et je trouve que c'est drôlement difficile de s'aimer ----tel que l'on est bien sur ---

dur n'est pas le terme en fait ; je dirai plutôt que c'est compliqué de s'aimer , plus compliqué que pour les non zèbres

Bonjour,

Je ne pense pas que c'est une question de s'aimer ou non.

Par exemple, si tu vendanges avec tes mains, ton dos et tes genoux, personne ne demande jamais au zèbre "n'est-ce pas, les nuances de couleurs sont délectables ?"...personne ne lui demande nommer son sécateur ou son seau en 5 langues...personne ne lui demande une statistique du nombre de raisins par rafles...personne ne lui demande un compte-rendu d'une approche kinésithérapeutique du déplacement latéral ...

Finalement, le zèbre hyper bon passe pour un ouvrier quelconque.

ouaips ....bof...
suis pas persuadée Bénie

parce qu'à un moment donné le zèbre vendangeur va oeuvrer à sa façon avec son astuce à lui qui va être visible aux autres parce que plus efficace

Ils vont souvent développer le sentiment que c'est injuste, devenir jaloux.

Je hais cette sensation de ne pas être comme les autres, de me sentir déconnectée, décalée, pas en phase et j'ai une peur : que les autres le remarquent.

Mais il faut l'accepter. Depuis quelques jours, je fais des progrès là-dessus. Oui, j'existe par de-là les conventions et je les traverse avec un délice manifeste.

Je ne sais pas si ce témoignage a pu aider, mais bon

Du coup, oui, je pense qu'il y a une relation d'amour de soi là-dedans. Ne pas se percevoir comme "bizarre" mais "unique".

oui Siamois ou alors les autres personnes vont avoir une admiration sans borne pour le zèbre vendangeur

ce qui est tout aussi insupportable

et souvent il y a les deux : jalousie et envie (ce qui est pareil ) et admiration

de toutes façons , tout ça est insupportable

---je précise que je ne suis pas testée ----
mais j'ai ressenti tout cela très jeune , et le reste qui va avec

et ma façon-à-moi de porter au mieux ma différence c'est de ne pas passer inaperçue , puisque de toutes façons à un moment , je vais être "découverte différente"

avec cette façon de ne pas passer inaperçue , durant des dizaines d'années on m'a traitée d'avoir mauvais caractère , voire même d'être cinglée (et tout ce qui va avec)
et agir ainsi (ne pas passer inaperçue) m'a pris des années bien sur


je pense qu'un psy peut aider à se sentir fier de n'être "pas pareil"

oui fier

ça c'est génial .....en théorie , car , en ce qui me concerne , je ne suis pas fière de moi et
je ne m'aime pas des masses , simplement je tente de faire au moins pire avec moi-même ,
à défaut de faire au mieux

par contre j'ai fait amie amie avec moi-même afin de rester unité
c'est à dire que , le plus souvent possible je fais ce que je pense ,
j'évite ainsi d'avoir un décalage entre moi et moi
et ça , pour moi c'est très important
car cela me permet de m'assumer même quand je déconne (ce qui est assez fréquent)

mais de là à m'aimer , c'est plus compliqué

Ce qui m'a beaucoup aidé lors de la thérapie que j'ai fait il y a quelques années, c'est de progressivement apprendre à moins me questionner, me remettre en cause, à moins douter.

C'est d'abord passé par un diagnostic HQI clair et sans équivoque.

Je n'ai pas eu la chance enfant d'être accompagnée dans la reconnaissance et l'acceptation de mes particularités (comme beaucoup) du coup je crois avoir passé mon temps depuis mon plus jeune age à chercher la bonne norme comportementale avec mes prochains.

Est ce que c'est bien ce que je fais ? Comment je dois parler ? Qui je dois être... Bref qu'est ce qu'il faut dire, penser ou faire pour être acceptée.

Sauf que c'est un exercice épuisant souvent toxique puisque j'ai dû essayer à peu près toutes les stratégies sans au final prendre le temps de poser mes propres valises.

La psy a su me recentrer sur des questionnements plus personnels, constructifs au sens "ce comportement, ce n'est pas la norme la plus commune mais c'est la mienne, sur le plan moral c'est très bien (au sens par exemple : la façon dont je me comporte ne va pas à l'encontre de liberté de l'autre") donc on valide, on le "base" et on passe à autre chose

ou-est-la-question a écrit:parce qu'à un moment donné le zèbre vendangeur va oeuvrer à sa façon avec son astuce à lui qui va être visible aux autres parce que plus efficace

Certainement chacun fait de son mieux. Mais l'efficacité, c'est le chef d'équipe qui la décide. On va lui demander un travail de groupe, une cohésion de rythme et d'action, pas une expérimentation individuelle.

Mais ce n'est pas mauvais, d'autres qualités sont mises en avant : la saillie des muscles, la résistance à l'effort, la bonne ambiance qu'il inspire...donc l'inutilité des qualités intellectuelles peut laisser place à une utilité charismatique-pratique au niveau du groupe.

Le recyclage c'est aussi une façon de renverser l'inutilité, en bousculant l'égo d'usage.

le sentiment d'inutilité renvoie à une quête de SENS (le SENS de la VIE, le SENS du TRAVAIL) qui est un questionnement très profond, très complexe, et très ancien

quel est le sens de la vie ?
qu'est on supposé faire de son temps limité sur Terre ?
pourquoi certains naissent dans l'extrême richesse et d'autres naissent dans la misère ?

historiquement, les religions, la Bible, la spiritualité sont une des réponses possibles à ces questionnements

la quête de sens de nos sociétés occidentales est souvent liées à la déconnexion avec le religieux , le spirituel

vouloir être utile, c'est :
- rechercher le sens de sa vie propre, de manière individuelle
- rechercher le sens de la vie, de manière collective (au niveau de sa famille, de ses amis, son pays, de l'humanité entière)
- rechercher à faire partie d'un groupe qui a un objectif commun, de se sentir lié à un destin commun ( sentiment d'appartenance à un collectif), c'est à dire l'inverse de l'individualisme exacerbé de nos sociétés

bien souvent, cela renvoye à un malaise vis à vis du modèle de société qui nous est présenté, à savoir la société de consommation, la nécessité de travailler pour gagner de l'argent pour consommer,le fait que des gens meurent de faim ou dorment dans la rue alors que d'autres sont milliardaires...la manière dont nous traitons la planète, les animaux, les autres êtres humains,...les guerres...bref de grands problèmes de nos sociétés que le HP, épris de justice et valeurs morales, ne peut pas comprendre... il ressent un malaise...car dans son esprit le monde devrait être beau, juste, en paix, fraternel, on devrait prendre soin de la planete et des animaux, il ne devrait pas y avoir de SDF dans nos rues ni d'enfants qui meurent de faim

la quête de sens renvoie également à la perception de la fragilité et de la brièveté de la vie (donc à la mort), si l'on est sur que l'on va mourir, à quoi cela sert il de vivre ? quel est le but ? ou va-t-on individuellement et collectivement ? que faisons nous et pourquoi le faisons nous si l'on sait qu'on va de toute facon mourir ?
est ce que l'objectif est de travailler dur dans un boulot qui nous stresse, juste pour gagner de l'argent pour pouvoir consommer et impressionner d'autres personnes, et cela en détruisant la Planète, cela a t il un sens ?

ces grandes questions peuvent trouver diverses réponses:
- certains disent que la vie n'a pas de sens, que c'est a chacun de trouver un sens individuel, mais cette réponse satisfait rarement le HP
- certains disent que la vie n'a pas de sens et que comme on va mourir, il faut mieux en profiter un maximum via une accumulation de plaisirs (CARPE DIEM), mais cette réponse ne satisfait pas forcément tous les esprits qui recherchent qqch de plus profond
- certains imaginent un futur pour l'humanité au travers du transhumanisme, cad repousser les frontières de la durée de la vie humaine par la technologie
- certains imaginent un futur totalement différent, en connection avec la Nature, les animaux et nos frères les êtres humains de tous les pays, pour cela le systeme économique global et de nombreuses regles actuelles devraient être modifiées
- d'autres pensent que l'avenir de l'humanité est le voyage spatial et la conquête et l'expansion sur d'autres planètes
- d'autres considèrent que seule la Foi, la spiritualité, les religions, la Bible, ... offrent des réponses à ces questionnements

une des priorités pour le HP est de se connecter à d'autres HP ou avec des adultes qui vont pouvoir être des mentors, des coachs, des professeurs et les guider , les amener à réfléchir à ces différentes pistes

car si cette quête de sens est abordée de manière solitaire, elle peut vite mener à la dépression existentielle

il est primordial que le HP soit accompagné, qu'il ne se sente pas seul, qu'on puisse le guider vers ces différentes pistes, lui montrer que de nombreux philosophes ont dejà réfléchi à ces sujets depuis l'antiquité (Platon, Socrates, ...) afin qu'il puisse les lire et développer sa propre réflexion sur le SENS de la vie et l'utilité qu"il juge la meilleure, en sachant que celle ci peut évoluer avec le temps et en fonction de l'état de la Planète et des circonstances

l'une des clès les plus importantes est de travailler sur le sentiment d'appartenance à un groupe de personnes qui ont les mêmes idées/questionnements

C.N.V.

et sortir du phallus

Merci à toi, Zebronimo, de nous donner une réponse si complète pour un sujet pourtant aussi vaste. En réalité, il n'y a pas de réponse toute faite à ce genre de problème et c'est bien là ce qui nous angoisse car nous n'avons pas de modèle. Il faudrait donc en trouver puis expérimenter nous-mêmes.

hs :clown

Pourquoi le titre de ce sujet fait-il référence à l'inutilité ? Je ne vois pas ce terme dans le premier message.

A quoi ou à qui le "sentiment d'inutilité" fait-il référence ?

S'agit-il de se questionner sur les gens qui pensent "je suis inutile" ou "ma vie est inutile" ou "tout est inutile" ?

Quelle est la question, en fait ?

Si ma clientèle/patientèle me choisit pour mes qualités de zébrelle, je cale parfois pour dégager un chemin plus ou moins broussailleux.
la question reste ouverte pour moi, donc de peu d'aide pour mes patients.
Comment, non pas résoudre, mais donner un peu de lumière?

D'ou son sentiment d'inutilité

Ah, ok, merci pour la traduction, bien utile.

Si les psys servaient à quelque chose, ça se saurait, non ?

Hortense a écrit:Ah, ok, merci pour la traduction, bien utile.

Si les psys servaient à quelque chose, ça se saurait, non ?

Souvent, trouver quelqu'un qui nous écoute c'est déjà apaisant. Cela n'apporte pas de solution mais d'avoir été entendu, avec un minimum d'entendement, cela soulage.

siamois93 a écrit:Souvent, trouver quelqu'un qui nous écoute c'est déjà apaisant. Cela n'apporte pas de solution mais d'avoir été entendu, avec un minimum d'entendement, cela soulage.

Elle est drôle cette prégnance de l’écoute qu’on dit parfois active alors que celui qui attend cette écoute aspire à être vu, aussi écouté il est vu tout entier dans le cadre qu’il offre et la meilleure écoute (donc vision) ainsi obtenue et renvoyée de sa personne est celle qui lui enseigne qu’il n’est pas aussi étroitement comprimé comme il peut le penser.