Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
+6
hewi
zebrisse
Delightfull Grey
siamois93
Chuna
Awakal
10 participants
Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Comment fonctionne notre cerveau, neurosciences
Page 1 sur 1
Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Bonjour à tous !
Je ne sais pas si je suis dans la bonne rubrique, je n'ai pas de soucis pour reecrire mon post ailleurs si besoin.
Je suis à la recherche de témoignages concernant le sentiment de régression intellectuelle.
Je contextualise un peu ma situation ! Je suis une zèbre de 27 ans non diagnostiquée mais se reconnaissant beaucoup dans les caractéristiques de la douance (je vous passe les détails de mes doutes et certitudes à ce sujet !). J'ai un parcours de vie sans gros traumatisme en dehors du divorce de mes parents qui a été assez difficile quand j'avais 6 ans et une crise d'ado assez intense ! J'ai toujours été très bonne à l'école et j'ai bien réussi mes études même si je ne m'y suis jamais sentie hyper épanouie. J'ai essayé la prepa après le bac mais j'ai abandonné au bout de 2 mois car je ne gérais pas psychologiquement. Puis une fac de géo et 2 masters en relations internationales, pour faire simple.
J'en viens au fait : j'ai l'impression de régresser intellectuellement depuis la fac. Jusqu'à la prepa et les premiers mois de fac je me sentais globalement un peu stimulée, ou en tous cas challengée (objectif bac avec mention, puis la prepa assez dense, et a la fac j'ai du rattraper plusieurs semaines quand je suis arrivée). Depuis ça, je me suis globalement ennuyée dans quasi tout les cours, en dehors de ceux enseignes par des profs qui me semblaient brillant et me faisaient découvrir une nouvelle manière de voir les choses. Mais ce n'est pas pour autant que j'ai vraiment essayé de contrebalancer la tendance en cherchant moi même de la nourriture intellectuelle. En fait j'ai l'impression d'assister de manière passive à l'affaiblissement de mon cerveau... Mais tout en sentant qu'au fond de moi, j'ai un potentiel et que si j'y allais vraiment, ça pourrait vriament fuser et je pourrai faire des choses de fou !
Des fois je me dis que c'est comme de la flemme. Ou bien est ce des blocages ? Ou juste mon environnement qui n'est peut être pas assez stimulant (je quitte un job dans le social après 3 ans et un sentiment de profond lassitude et desaccord avec ma hiérarchie)? Ou juste un manque de confiance ?
Et en même temps je suis infoutue de rester concentrée pour lire un livre un peu intello, ou pour suivre une conversation intéressante...
Y en a t il qui ressentent la même chose ? Qui auraient trouvé des solutions à cela ?
(merci à ceux qui seraient tentés de me faire la morale de s'abstenir )
Merciii!
Je ne sais pas si je suis dans la bonne rubrique, je n'ai pas de soucis pour reecrire mon post ailleurs si besoin.
Je suis à la recherche de témoignages concernant le sentiment de régression intellectuelle.
Je contextualise un peu ma situation ! Je suis une zèbre de 27 ans non diagnostiquée mais se reconnaissant beaucoup dans les caractéristiques de la douance (je vous passe les détails de mes doutes et certitudes à ce sujet !). J'ai un parcours de vie sans gros traumatisme en dehors du divorce de mes parents qui a été assez difficile quand j'avais 6 ans et une crise d'ado assez intense ! J'ai toujours été très bonne à l'école et j'ai bien réussi mes études même si je ne m'y suis jamais sentie hyper épanouie. J'ai essayé la prepa après le bac mais j'ai abandonné au bout de 2 mois car je ne gérais pas psychologiquement. Puis une fac de géo et 2 masters en relations internationales, pour faire simple.
J'en viens au fait : j'ai l'impression de régresser intellectuellement depuis la fac. Jusqu'à la prepa et les premiers mois de fac je me sentais globalement un peu stimulée, ou en tous cas challengée (objectif bac avec mention, puis la prepa assez dense, et a la fac j'ai du rattraper plusieurs semaines quand je suis arrivée). Depuis ça, je me suis globalement ennuyée dans quasi tout les cours, en dehors de ceux enseignes par des profs qui me semblaient brillant et me faisaient découvrir une nouvelle manière de voir les choses. Mais ce n'est pas pour autant que j'ai vraiment essayé de contrebalancer la tendance en cherchant moi même de la nourriture intellectuelle. En fait j'ai l'impression d'assister de manière passive à l'affaiblissement de mon cerveau... Mais tout en sentant qu'au fond de moi, j'ai un potentiel et que si j'y allais vraiment, ça pourrait vriament fuser et je pourrai faire des choses de fou !
Des fois je me dis que c'est comme de la flemme. Ou bien est ce des blocages ? Ou juste mon environnement qui n'est peut être pas assez stimulant (je quitte un job dans le social après 3 ans et un sentiment de profond lassitude et desaccord avec ma hiérarchie)? Ou juste un manque de confiance ?
Et en même temps je suis infoutue de rester concentrée pour lire un livre un peu intello, ou pour suivre une conversation intéressante...
Y en a t il qui ressentent la même chose ? Qui auraient trouvé des solutions à cela ?
(merci à ceux qui seraient tentés de me faire la morale de s'abstenir )
Merciii!
Awakal- Messages : 12
Date d'inscription : 23/11/2018
Localisation : Paris
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Y en a t il qui ressentent la même chose ? Qui auraient trouvé des solutions à cela ?
oui et je sais pas ^^
Je sais pas parce qu'après un long travail en psychothérapie, j'avance sur mes sujets, et je ne me sens plus bloquée comme avant. Et je ne crois pas aujourd'hui faire briller ma magnifique intelligence plus qu'avant lol (ironik insite ^^)
Par contre, aujourd'hui, j'ai des objectifs clairs, je les réalise, et même si je garde ce besoin d'être reconnue, j'ai fini par cesser de croire que ça passe par des réalisations extraordinaires.
Je crois que je fais pas beaucoup plus qu'avant, mais je suis contente de le faire, et je suis fière de ce que je fais (pas tout, hein, faut pas exagérer ^^)
Par contre, je continue à ramer à lire, et rester concentrée, mais ça, j'ai compris que ma vie ne m'aide pas (très stimulée la journée, toujours en train de changer de sujet toutes les 5 min, toujours un besoin social énorme qui fait que je me disperse en futilité, mais j'en ai besoin, et c'est tout).
Bref, changement de point de vue car j'ai changé l'angle de vue.
Rien n'a changé, mais tout à changé ^^
oui et je sais pas ^^
Je sais pas parce qu'après un long travail en psychothérapie, j'avance sur mes sujets, et je ne me sens plus bloquée comme avant. Et je ne crois pas aujourd'hui faire briller ma magnifique intelligence plus qu'avant lol (ironik insite ^^)
Par contre, aujourd'hui, j'ai des objectifs clairs, je les réalise, et même si je garde ce besoin d'être reconnue, j'ai fini par cesser de croire que ça passe par des réalisations extraordinaires.
Je crois que je fais pas beaucoup plus qu'avant, mais je suis contente de le faire, et je suis fière de ce que je fais (pas tout, hein, faut pas exagérer ^^)
Par contre, je continue à ramer à lire, et rester concentrée, mais ça, j'ai compris que ma vie ne m'aide pas (très stimulée la journée, toujours en train de changer de sujet toutes les 5 min, toujours un besoin social énorme qui fait que je me disperse en futilité, mais j'en ai besoin, et c'est tout).
Bref, changement de point de vue car j'ai changé l'angle de vue.
Rien n'a changé, mais tout à changé ^^
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Ah oui intéressant ! Je vais réfléchir à ça !
Et tu as quand même l'impression qu'avant tu captais plus vite ?
Et tu as quand même l'impression qu'avant tu captais plus vite ?
Awakal- Messages : 12
Date d'inscription : 23/11/2018
Localisation : Paris
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
«fac de géo et 2 masters en relations internationales» puis «je quitte un job dans le social après 3 ans et un sentiment de profond lassitude et desaccord avec ma hiérarchie» Je ne vois pas le rapport avec tes masters.
Tu as d'autres domaines où exercer ton intérêt, par exemple piloter un avion ?
Tu as d'autres domaines où exercer ton intérêt, par exemple piloter un avion ?
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
siamois93 a écrit:«fac de géo et 2 masters en relations internationales» puis «je quitte un job dans le social après 3 ans et un sentiment de profond lassitude et desaccord avec ma hiérarchie» Je ne vois pas le rapport avec tes masters.
Tu as d'autres domaines où exercer ton intérêt, par exemple piloter un avion ?
En effet, aucun rapport ! J'ai bifurqué après les études.
Je ne comprends pas ta question. C'est ironique ?
Mais sinon oui je me cherche pas mal sur mes envies professionnelles.
Awakal- Messages : 12
Date d'inscription : 23/11/2018
Localisation : Paris
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Awakal a écrit:Ah oui intéressant ! Je vais réfléchir à ça !
Et tu as quand même l'impression qu'avant tu captais plus vite ?
Je sais pas trop. D'un côté, je me suis toujours trouvée con, d'un autre côté, je me suis longtemps trouvée ralentie, comme dans le brouillard, bien en dessous de mon potentiel. Avec l'idée que je pouvais mieux faire (et je le pense toujours, même si j'ai qd même pu valider un doctorat, donc j'ai qd même pu faire un peu ^^)
Mais clairement, c'était psychologique. Je veux dire, j'osais pas. Je pensais que ça serait forcément faux.
Impuissance acquise.
C'est quand tu apprends à laisser tomber. Difficile d'aller en sens inverse, même maintenant, ça me retient encore ; et pourtant j'ai retrouvé confiance en moi.
Mais la perte de confiance datait de la petite enfance. Je dirais vers 10-12 ans. Donc dire qu'avant je captais plus vite, je sais pas trop.
Il serait intéressant que tu décortiques un peu plus tes ressentis, et que tu essaies de capter si tu n'as pas des pensées parasites, des croyances sur les choses et surtout sur toi.
Concrètement, qu'est-ce qui est ralenti chez toi ?
Oké, c'est une impression, mais sur quoi ça se base ? Sur quelles performances ?
Et si tu es ralentie, en quoi c'est gênant ? Pourquoi c'est frustrant ?
Tu n'arrives plus à lire, mais as tu d'autres activités intellectuelles ?
Comment te sens tu avec toi même en ce moment ? Avec les autres ?
Bref, le problème est probablement lié à quelque chose de plus général, mais quoi ?
Le ralentissement c'est pas le problème, mais l'expression d'un problème. Si tu veux gérer ça, faut trouver lequel c'est, tu ne crois pas?
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Ah oui je suis d'accord avec toi, il y a sûrement des croyances qui sont bien présentes. C'est vrai que j'ai cette impression de laisser tomber. Ça a commencé au collège ou je faisais souvent semblant de ne rien comprendre... Au lycée je ne sais plus trop et a la fac j'ai toujours eu l'impression d'être à la masse d'une certaine manière, pas dans le même cadre que les autres, et j'ai commencé à complexer et à me trouver bête et incapable. J'ai aussi une impression de surchauffe et que du coup je me mets en veille. Je crois que je ne suis pas la seule à ressentir ça.
Mais je vais réfléchir à toutes ces questions c'est vraiment intéressant de creuser de cette manière là ! Merci
Mais je vais réfléchir à toutes ces questions c'est vraiment intéressant de creuser de cette manière là ! Merci
Awakal- Messages : 12
Date d'inscription : 23/11/2018
Localisation : Paris
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Et je n'ai pas vraiment de source de réflexion intellectuelle, à part mon travail qui d'une certaine manière me donne de la matière pour réfléchir sur les fonctionnement humains. Mais c'est essentiellement empirique. Par ailleurs je consacre plus de temps à des activités créatives, qui me permettent de rester concentrer plus longtemps, d'aller au bout de ce que je fais, et de m'exprimer.
Awakal- Messages : 12
Date d'inscription : 23/11/2018
Localisation : Paris
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Je ne côtoie pas beaucoup de zèbres, et c'est la principale raison de mes déprimes. La dernière fois je me retrouve avec un groupe d'amis dans un bar, on boit quelques bières. Tout se passe bien, il y a même un mec que je trouve séduisant. On parle, l'heure file et on finit par se dire au revoir. Le mec séduisant me demande si je veux monter chez lui, j'accepte. On passe finalement plusieurs heures à discuter devant la porte de chez lui de nos systèmes intellectuels d'analyse respectifs. Un désaccord, mais il est tard, je n'ai même pas passé le pallier. Passionnant.
C'est dans ce genre de situation que je me rends compte que je me suis vraiment beaucoup adaptée à mon environnement sociale. Le mec me parle des cubes quadratiques, et je suis obligée de réfléchir. Plus tard j'apprends qu'il est rayé ; ça ne m'étonne pas.
C'est peut-être ce que tu ressens. Tu quittes le milieu de la fac, de la classe préparatoire où il est régulièrement demandé de réfléchir, pour un environnement où cette réflexion est considérée comme acquise.
C'est un cercle vicieux. Quand tu "régresses", c'est plus compliqué ; comme la mer, ce n'est qu'une fois que tu es dedans qu'elle n'est pas si froide. Le tout, pour reprendre la métaphore, c'est de passer la taille ; et ça demande un effort.
Je fais régulièrement de la méditation sur mon environnement, pour éviter que ce dernier ne déforme trop ma manière de voir et de penser les choses. C'est fou de voir à quel point les fréquentations et les conditions de vie influencent notre comportement et nos pensées, voir même notre considération.
Se recentrer sur soi et (re)prendre des habitudes reste, je pense, un bon moyen de rester fidèle à soi. Ce sont des points de repères infaillibles et bénéfiques.
En espérant t'avoir aidé,
C'est dans ce genre de situation que je me rends compte que je me suis vraiment beaucoup adaptée à mon environnement sociale. Le mec me parle des cubes quadratiques, et je suis obligée de réfléchir. Plus tard j'apprends qu'il est rayé ; ça ne m'étonne pas.
Je crois qu'on ne se rend pas forcément compte qu'on "régresse". Nous sommes fait pour nous adapter à notre environnement, et lorsque celui-ci ne met pas forcément l'accent sur l'intellectuel, il se peut qu'à un moment (lorsque l'environnement change vers le dit accent), qu'on se rend compte qu'on dépérit. C'est assez désagréable.En fait j'ai l'impression d'assister de manière passive à l'affaiblissement de mon cerveau...
C'est peut-être ce que tu ressens. Tu quittes le milieu de la fac, de la classe préparatoire où il est régulièrement demandé de réfléchir, pour un environnement où cette réflexion est considérée comme acquise.
C'est un cercle vicieux. Quand tu "régresses", c'est plus compliqué ; comme la mer, ce n'est qu'une fois que tu es dedans qu'elle n'est pas si froide. Le tout, pour reprendre la métaphore, c'est de passer la taille ; et ça demande un effort.
Je fais régulièrement de la méditation sur mon environnement, pour éviter que ce dernier ne déforme trop ma manière de voir et de penser les choses. C'est fou de voir à quel point les fréquentations et les conditions de vie influencent notre comportement et nos pensées, voir même notre considération.
Se recentrer sur soi et (re)prendre des habitudes reste, je pense, un bon moyen de rester fidèle à soi. Ce sont des points de repères infaillibles et bénéfiques.
En espérant t'avoir aidé,
_________________
Modérateur du forum : ma messagerie est à disposition des membres.
Signature dans les MP: le libellé "pour la modération" indique que le message vous est signé sous le rôle de modérateur. À défaut, il est à titre personnel.
Delightfull Grey- Messages : 1402
Date d'inscription : 27/10/2018
Age : 25
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Tu ne sembles pas avoir été passionnée par tes études, enfin pas passionnée par les méthodes de travail auxquelles l'objet d'étude qui t'intéressait était soumis à la fac (et ça se comprend tout à fait). Je trouve personnellement que l'école/fac a le don de rendre les choses (a priori intéressantes) chiantes.
Je n'ai malheureusement pas le sentiment qu'il faille vraiment "réfléchir" à l'école en générale (en tout cas, telle que conçue actuellement)... Apprendre des choses dans le contexte scolaire ressemble davantage à de l'accumulation de données qu'à une réelle articulation de pensées, le tout dans une perspective de "performance", avec des profs aussi fougueux et pétillants qu'un François Fillon sous décontractants musculaires
Je constate que c'est un lieu où la cervelle (la mienne en tout cas) fonctionne en "sous-régime" mais j'imagine et j'espère que ce n'est pas non plus une généralité!!! Et c'est tant mieux.
Peut-être que ta souffrance viendrait un peu de ça? Peut-être que la fac, le lycée, le collège, ton foyer ne t'ont pas fourni une "nourriture intellectuelle" à ta mesure, celle dont tu avais besoin ; ainsi à force de ne plus manger à sa faim, on finit par ne plus savoir ce que c'est, même si on sent bien qu'on est faiblard et que le ventre gronde. peut-être traverses-tu une phase de ce type?
Dans notre société, la performance et le diplôme sont devenus une "faim" en soi. C'est ce que l'institution scolaire nous met dans le crâne, et c'est comme ça qu'elle fonctionne, la fin (diplôme) justifie les moyens (l'accumulation de données limitées à un cadre restreint, dans des disciplines hermétiques les unes aux autres), mais cette idéologie nourrit davantage l'égo que l'intellect (je ne dis pas que les gens diplômés sont stupides, non non! mais que l'idéologie l'est). On nous apprend à courir après un objectif (bac, brevet, licence, master), l'essentiel étant de l'atteindre, le fait qu'on s'épanouisse ou non dans cette quête, c'est secondaire...
Petit aparté: j'ai assisté à une scène édifiante quand j'étais lycéenne, j'attendais devant le bureau de la CPE avec une fille et de fil en aiguille, elle m'a expliqué qu'elle voulait redoubler sa terminale parce qu'elle ne se sentait pas à la hauteur, elle voulait refaire une bonne année de terminale pour pouvoir entrer dans l'école qu'elle convoitait. Elle était d'une nature anxieuse, et voulait tout de même se présenter aux épreuves du bac (tout en sachant qu'elle ne l'aurait pas) afin de savoir où elle en était au niveau de ses connaissances, de démystifier l'examen et savoir à quoi s'attendre l'année suivante. Elle allait donc en parler à la CPE ce jour-là. La fille est sortie du bureau et m'a dit d'un air écœuré: "la CPE m'a dit que si je me présentais au bac cette année, ça ferait baisser le taux de réussite de l'établissement, donc interdiction de me présenter aux épreuves. Et si je le fais, je devrais trouver un autre lycée dans lequel faire ma terminale".
J'ai bossé dans un autre lycée des années plus tard, le proviseur tenait le même genre de discours.
Bref, je divague (...vague... ).
Ainsi, peut-être associes-tu, sans vraiment t'en rendre compte, la "nourriture intellectuelle" à cette injonction de performance (pression familiale, scolaire, économique, politique... pour finir par être intériorisée avec le temps)? Et/ou que ta curiosité intellectuelle n'a pas encore trouvé le terrain de jeu dont elle aurait besoin pour se déployer pleinement, le "bridage" étant franchement épuisant et douloureux (surtout au long cours). Et de la même manière, peut-être que ton esprit a fini par associer l'intellect et la réflexion purs à la douleur et à la solitude ?
Enfin, ce sont seulement des pistes toi seule a la réponse!
Comme dit 3615chuna, l'introspection pourra t'aider à y voir plus clair, à comprendre tes besoins et je rejoins Greysome sur l'importance de l'appréciation de son environnement, d'être attentif quant à l'adéquation entre l'intérieur et l'extérieur!
Sinon, je doute que ce soit une question de fainéantise. Je suis convaincue que ton cerveau n'est pas flemmard haha! Il est peut-être en convalescence parce qu'il en a besoin. La paresse, je ne crois pas en ce péché capital ... C'est un concept inventé pour que les gens s'autoflagellent, et restent productifs, performants sans écouter ce que ce manque de tonus et d'envie signifie vraiment, et qui empêche de remettre en question l'environnement, les croyances (religieuses ou non) et la société en générale.
J'ai évoqué avec mon psy le "brouillard cognitif", je ne sais pas si c'est de ça dont il est question ici, mais disons que les moments durant lesquels nous sommes dans une sorte de "brouillard intellectuel" sont d'autant plus prégants pour les HP, parce qu'à l'inverse, nous vivons des moments de grande clarté... Selon lui, ces oscillations sont le propre de la labilité du psychisme humain .
Ce qui n'exclut pas de faire un travail sur soi pour mieux en déterminer et en comprendre les ressorts.
Un truc que je constate, si le livre que je lis ne me passionne pas, c'est mort. Je le repose. Idem, pour la conversation. Si la conversation était vraiment mais vraiment intéressante, tu ne penses pas que tu resterais concentrée?
Peut-être que tu ne l'apprécies pas parce que ce n'est pas de ça dont tu as envie de parler ou d'entendre parler à ce moment précis. On peut aimer les glaces au citron et parfois, ne pas en avoir envie. Je comprends peut-être mal ce que tu voulais dire sur ce sujet
Continue de t'interroger, tu sembles bien partie, courage à toi. (Il paraît qu'on se pose les questions quand on a les moyens d'y répondre, même si on ne le sait pas encore, j'aime bien cette idée ).
Je n'ai malheureusement pas le sentiment qu'il faille vraiment "réfléchir" à l'école en générale (en tout cas, telle que conçue actuellement)... Apprendre des choses dans le contexte scolaire ressemble davantage à de l'accumulation de données qu'à une réelle articulation de pensées, le tout dans une perspective de "performance", avec des profs aussi fougueux et pétillants qu'un François Fillon sous décontractants musculaires
Je constate que c'est un lieu où la cervelle (la mienne en tout cas) fonctionne en "sous-régime" mais j'imagine et j'espère que ce n'est pas non plus une généralité!!! Et c'est tant mieux.
Peut-être que ta souffrance viendrait un peu de ça? Peut-être que la fac, le lycée, le collège, ton foyer ne t'ont pas fourni une "nourriture intellectuelle" à ta mesure, celle dont tu avais besoin ; ainsi à force de ne plus manger à sa faim, on finit par ne plus savoir ce que c'est, même si on sent bien qu'on est faiblard et que le ventre gronde. peut-être traverses-tu une phase de ce type?
Dans notre société, la performance et le diplôme sont devenus une "faim" en soi. C'est ce que l'institution scolaire nous met dans le crâne, et c'est comme ça qu'elle fonctionne, la fin (diplôme) justifie les moyens (l'accumulation de données limitées à un cadre restreint, dans des disciplines hermétiques les unes aux autres), mais cette idéologie nourrit davantage l'égo que l'intellect (je ne dis pas que les gens diplômés sont stupides, non non! mais que l'idéologie l'est). On nous apprend à courir après un objectif (bac, brevet, licence, master), l'essentiel étant de l'atteindre, le fait qu'on s'épanouisse ou non dans cette quête, c'est secondaire...
Petit aparté: j'ai assisté à une scène édifiante quand j'étais lycéenne, j'attendais devant le bureau de la CPE avec une fille et de fil en aiguille, elle m'a expliqué qu'elle voulait redoubler sa terminale parce qu'elle ne se sentait pas à la hauteur, elle voulait refaire une bonne année de terminale pour pouvoir entrer dans l'école qu'elle convoitait. Elle était d'une nature anxieuse, et voulait tout de même se présenter aux épreuves du bac (tout en sachant qu'elle ne l'aurait pas) afin de savoir où elle en était au niveau de ses connaissances, de démystifier l'examen et savoir à quoi s'attendre l'année suivante. Elle allait donc en parler à la CPE ce jour-là. La fille est sortie du bureau et m'a dit d'un air écœuré: "la CPE m'a dit que si je me présentais au bac cette année, ça ferait baisser le taux de réussite de l'établissement, donc interdiction de me présenter aux épreuves. Et si je le fais, je devrais trouver un autre lycée dans lequel faire ma terminale".
J'ai bossé dans un autre lycée des années plus tard, le proviseur tenait le même genre de discours.
Bref, je divague (...vague... ).
Ainsi, peut-être associes-tu, sans vraiment t'en rendre compte, la "nourriture intellectuelle" à cette injonction de performance (pression familiale, scolaire, économique, politique... pour finir par être intériorisée avec le temps)? Et/ou que ta curiosité intellectuelle n'a pas encore trouvé le terrain de jeu dont elle aurait besoin pour se déployer pleinement, le "bridage" étant franchement épuisant et douloureux (surtout au long cours). Et de la même manière, peut-être que ton esprit a fini par associer l'intellect et la réflexion purs à la douleur et à la solitude ?
Enfin, ce sont seulement des pistes toi seule a la réponse!
Comme dit 3615chuna, l'introspection pourra t'aider à y voir plus clair, à comprendre tes besoins et je rejoins Greysome sur l'importance de l'appréciation de son environnement, d'être attentif quant à l'adéquation entre l'intérieur et l'extérieur!
Sinon, je doute que ce soit une question de fainéantise. Je suis convaincue que ton cerveau n'est pas flemmard haha! Il est peut-être en convalescence parce qu'il en a besoin. La paresse, je ne crois pas en ce péché capital ... C'est un concept inventé pour que les gens s'autoflagellent, et restent productifs, performants sans écouter ce que ce manque de tonus et d'envie signifie vraiment, et qui empêche de remettre en question l'environnement, les croyances (religieuses ou non) et la société en générale.
J'ai évoqué avec mon psy le "brouillard cognitif", je ne sais pas si c'est de ça dont il est question ici, mais disons que les moments durant lesquels nous sommes dans une sorte de "brouillard intellectuel" sont d'autant plus prégants pour les HP, parce qu'à l'inverse, nous vivons des moments de grande clarté... Selon lui, ces oscillations sont le propre de la labilité du psychisme humain .
Ce qui n'exclut pas de faire un travail sur soi pour mieux en déterminer et en comprendre les ressorts.
Un truc que je constate, si le livre que je lis ne me passionne pas, c'est mort. Je le repose. Idem, pour la conversation. Si la conversation était vraiment mais vraiment intéressante, tu ne penses pas que tu resterais concentrée?
Peut-être que tu ne l'apprécies pas parce que ce n'est pas de ça dont tu as envie de parler ou d'entendre parler à ce moment précis. On peut aimer les glaces au citron et parfois, ne pas en avoir envie. Je comprends peut-être mal ce que tu voulais dire sur ce sujet
Continue de t'interroger, tu sembles bien partie, courage à toi. (Il paraît qu'on se pose les questions quand on a les moyens d'y répondre, même si on ne le sait pas encore, j'aime bien cette idée ).
Dernière édition par Batmaaan le Lun 17 Déc 2018 - 18:58, édité 2 fois
Invité- Invité
zebrisse- Messages : 321
Date d'inscription : 16/07/2015
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Observation personnelle : même dans un environnement dans lequel personne n'exige qu'on n'emploie les bons mots ainsi que des tournures de phrases correctes, il vaut mieux parler un peu pompeux quitte à passer pour prout-prout... ou bien faire mine de parler précisément un peu façon second degré, vieillot, d'y mettre pas mal d'humour... sauf qu'au moins tu ne fais pas preuve de fainéantise intellectuelle pour te conformer : tu parles éventuellement comme au siècle dernier, mais pas comme quelqu'un qui a lâché la rampe, déchaussé ses moufles, ou dites ça comme vous voulez...Delightfull Grey a écrit:Je crois qu'on ne se rend pas forcément compte qu'on "régresse". Nous sommes fait pour nous adapter à notre environnement, et lorsque celui-ci ne met pas forcément l'accent sur l'intellectuel, il se peut qu'à un moment (lorsque l'environnement change vers le dit accent), qu'on se rend compte qu'on dépérit. C'est assez désagréable.
C'est peut-être ce que tu ressens. Tu quittes le milieu de la fac, de la classe préparatoire où il est régulièrement demandé de réfléchir, pour un environnement où cette réflexion est considérée comme acquise.
C'est un cercle vicieux. Quand tu "régresses", c'est plus compliqué ; comme la mer, ce n'est qu'une fois que tu es dedans qu'elle n'est pas si froide. Le tout, pour reprendre la métaphore, c'est de passer la taille ; et ça demande un effort.
Je fais régulièrement de la méditation sur mon environnement, pour éviter que ce dernier ne déforme trop ma manière de voir et de penser les choses. C'est fou de voir à quel point les fréquentations et les conditions de vie influencent notre comportement et nos pensées, voir même notre considération.
Se recentrer sur soi et (re)prendre des habitudes reste, je pense, un bon moyen de rester fidèle à soi. Ce sont des points de repères infaillibles et bénéfiques.
En espérant t'avoir aidé,
Édition : d'ailleurs, c'est ce que je fais ici sur le forum : souvent je parle hélas tout seul (parce que dès que tu poses vraiment des questions, plein de monde s'en mouche), mais je reste rompu au langage de la zone.
hewi- Messages : 265
Date d'inscription : 20/08/2021
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
.
Dernière édition par Ophélia le Sam 25 Sep 2021 - 16:00, édité 1 fois
Ophélia- Messages : 43
Date d'inscription : 28/02/2018
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
La flemme en tant que telle n'existe pas, selon moi. Elle cache toujours une absence ou une perte de sens.
Je me sens effectivement un peu limitée, intellectuellement, alors que je me souviens avoir fait des étincelles et fonctionné à cent à l'heure. Mais j'ai lu que c'est ce qui peut notamment arriver, en cas de dépression...alors je progresse pas à pas en essayant de me mettre moins de pression à retrouver un niveau intellectuel antérieur réel ou fantasmé. Parce que de toute façon, c'est plus avec de la patience et de la chaleur qu'avec de l'empressement et de la pression que j'obtiens des résultats (et que l'en obtient) chez moi.
Bon courage...
Je me sens effectivement un peu limitée, intellectuellement, alors que je me souviens avoir fait des étincelles et fonctionné à cent à l'heure. Mais j'ai lu que c'est ce qui peut notamment arriver, en cas de dépression...alors je progresse pas à pas en essayant de me mettre moins de pression à retrouver un niveau intellectuel antérieur réel ou fantasmé. Parce que de toute façon, c'est plus avec de la patience et de la chaleur qu'avec de l'empressement et de la pression que j'obtiens des résultats (et que l'en obtient) chez moi.
Bon courage...
Névromon- Messages : 1636
Date d'inscription : 29/12/2020
Prince Joann visite- Messages : 1774
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Je m'en balek
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
La flemme existe dans le sens qu'on peut ne pas avoir appris à faire des efforts. Et me semble que c'est le gros souci de notre génération.
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
et celle qui suit c encore plus décevant
vue exceptionnelle- Messages : 4843
Date d'inscription : 21/05/2019
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
et celle qui suit c encore plus décevant
vue exceptionnelle- Messages : 4843
Date d'inscription : 21/05/2019
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Décevant, je ne trouve pas. C'est pas franchement de leur fait. Inquiétant, ah ça, oui !
Chuna- Messages : 22222
Date d'inscription : 31/12/2014
Age : 43
Localisation : Landes
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
Je remonte le sujet pour voir si d'autres auraient de quoi dire sur le sujet... Par exemple, avez-vous des "outils" ou des "astuces" pour essayer de relancer la machine ? Ou plutôt la motivation déjà ? Peut-on se relever d'un "abattement cérébral", genre après une dépression ou un burn-out ?
PS : peut-être qu'un autre topic est plus adapté à ma réflexion... Le cas échéant je déplacerai donc n'hésitez pas à m'en faire la remarque si nécessaire.
PS : peut-être qu'un autre topic est plus adapté à ma réflexion... Le cas échéant je déplacerai donc n'hésitez pas à m'en faire la remarque si nécessaire.
Invité- Invité
Re: Régression intellectuelle, flemme, intelligence enfouie ?
remettre du plaisir dans la boite à neuronnes notamment par le sport qui régule et stabilise le psychique , on se décentre moins
Invité- Invité
Sujets similaires
» Savez-vous ce qu'est la régression intellectuelle ?
» Régression
» Certains zèbres ont-ils la capacité de s'analyser seuls ? ... recherche de témoignages
» Régression suite à des progrès conséquents
» Régression vers la moyenne et Haut Potentiel
» Régression
» Certains zèbres ont-ils la capacité de s'analyser seuls ? ... recherche de témoignages
» Régression suite à des progrès conséquents
» Régression vers la moyenne et Haut Potentiel
Forum ZEBRAS CROSSING :: La zébritude :: Discussions générales relatives à la zébritude :: Comment fonctionne notre cerveau, neurosciences
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum