Paradoxe: Comment s'aimer soi-même malgré le rejet par les autres ?

Bonsoir à tous,

J'ai une question qui me pose un vrai problème car je n'arrive pas à y répondre. J'aurais pu mettre ce sujet dans le topic "relation aux autres" mais je pense que le vrai pb c'est ma relation à moi.
" Comment s'aimer soi-même alors que tout le monde nous démontre que l'on n'est pas aimable en nous rejetant ?"

J'ai un manque terrible de confiance en moi et je pense que le jour ou j'arriverai à vivre une vie agréable sera le jour ou je commencerai à m'aimer. Le problème c'est que je suis rejetée plutôt régulièrement : par les mecs pour commencer. Ma relation la plus longue n'a duré que 6 mois voire moins... et je me fais systématiquement larguée... En amitié, c'est la même chose. J'ai perdu des amies que je considérais comme des amies extrêmement proches... Quant aux personnes du quotidien (collègues, potes, rencontres, etc...), je n'intéresse pas malgré mes efforts pour faire la conversation pour essayer de me sortir d'une solitude que je supporte de moins en moins.

Donc quand ton quotidien est fait de rejet et de solitude, que les autres te démontrent plus ou moins subtilement que qqch ne va pas chez toi, comment peut-on s'aimer soi-même ?
J'aimerais tellement me suffire à moi-même, apprécier passer des journées seule sans attendre un message de qqn, juste aimer être avec moi... Mais je me déteste trop pour ça puis surtout je me dis que si personne ne me propose de se voir ou ne m'écrit sans que je fasse le premier pas, c'est bien qu'être avec moi n'est pas très agréable.

C'est 98% du temps moi qui propose des sorties, des dîners, qui envoie des messages etc... Si je ne faisais pas le premier pas, je passerai mes journées encore plus seule que je ne le suis déjà.

Bref, tout ça pour dire que mon objectif est d'arrêter d'attendre des messages des autres, arrêter de croire que ma vie va s'arrêter quand je me fais larguer ou rejeter car je m'aime et je n'ai pas besoin des autres pour m'aimer, les autres c'est que du plus.

Si qqn a une solution, un avis, une critique, une remarque, qqch qui pourrait m'aider à répondre à cette question, je prends!!

Merci à vous et bonne soirée!

Mathdlc a écrit:

C'est 98% du temps moi qui propose des sorties, des dîners, qui envoie des messages etc... Si je ne faisais pas le premier pas, je passerai mes journées encore plus seule que je ne le suis déjà.

Je pense que tu te trompes sur ce point. Il peut y avoir plusieurs pistes à cela: les gens ne savent pas forcément si leurs propositions te paraîtront pertinentes par exemple, explicites-tu tes souhaits ?
Ou encore, je pense que ce ressenti peut être celui de n'importe quel extraverti, puisque leur rôle admis socialement parlant est d'être pro actif donc ils ont toujours l'impression de faire le premier pas, mais qu'importe au juste ? L'important est de passer un bon moment, pas d'être validé par l'autre non ?

Après, c'est une bonne idée de laisser un peu venir les autres à toi (une fois que tu as manifesté le désir de faire ou de participer à telle ou telle chose avec eux). Parcontre si tu n'apprécies pas ta propre compagnie, trouves-tu étonnant de faire des expériences qui renforcent ce ressenti ? Les autres doivent le percevoir d'une façon ou d'une autre, que tu es tout le temps en train de te juger, que tu es dans une demande qu'ils ne peuvent satisfaire, que tu portes un gouffre qu'ils ne peuvent combler. Essaie d'inverser la vapeur, d'être un peu plus bienveillante envers toi en faisant des petites choses qui te font plaisir toi, en t'aménageant des moments privilégiés, à ne pas attendre après les autres pour réaliser des projets qui te tiennent à coeur, et surtout en apprenant à te détacher des pensées et des interprétations masochistes.
Prends le problème par le bon bout, cesse de te rejeter toi même et je suis sûre que de moins en moins tu feras l'expérience du rejet.

Tu consultes ? Parce que si tu n'arrives pas à trouver la voie pour t'apprécier, une aide extérieure serait sûrement la bienvenue.
Est-ce que tu arrives à savoir ce que tu veux ? Ca peut facilement être un problème. Il n'est pas rare de ne pas savoir exactement ce que l'on veut, de se laisser porter et alors de sombrer.
Dans une telle situation, je pense que le meilleur moyen reste de se faire aider pour commencer à se reconstruire une bonne image de soi

Bonjour à vous deux,

Déjà merci beaucoup pour vos réponses.
@thekickinside: je pense en effet qu'ils ressentent que je ne m'aime pas...car ça transparait dans ce que je dis dans ce que je fais, ma démarche, mes gestes tout... Donc je pense en effet qu'ils doivent le ressentir et dans le meilleur des cas, faire avec et dans le pire (le plus souvent) lacher l'affaire et me rejeter... ce que je comprends! C'est fatiguant qqn comme ça... Je vais comme tu dis essayer de renverser la vapeur... mais c'est un travail de longue haleine!

@loic78, Oui je consulte et depuis déjà bien longtemps... J'ai progressé sur pas mal de points...mais la confiance en soi, elle ne progresse pas... Je vais tout de même continuer car je sais que ça me rassure!

Lire et mettre en pratique le contenu du livre de Kristin Neff, S'aimer, what else ?

Le ou la psy est-il spécialisé dans les schémas ?

N'oublie pas que tu vas vivre toute ta vie avec toi-même et que tu n'es pas obligé de vivre toute ta vie avec les autres !!
Donc apprends par t'aimer toi-même....
Aime-toi toi-même et les autres t'aimeront
et puis n'oublie pas que les autres ne te méritent peut-être pas forcément

Salut, je ne sais pas si l'autrice du topic est toujours active sur le site mais si c'est le cas, je serais ravie de pouvoir discuter avec toi ! je suis exactement dans la même configuration de vie que toi, et je ne trouve personne pour en parler. J'espère tout de même que les choses se sont arrangées pour toi depuis le temps.

Cc,
créer,
chant danse.. humour..
trouver une personne avec qui on peut se lacher et être soi-même..
(il faut être minimum 2, c'est ce qui est expliqué dans La Prophétie des Andes (testé et approuvé).

Bonjour Babek,

Je suis dans le même cas que toi et Mathdlc, si tu veux discuter je suis partant.

Pour Babek et indiana chris,
je vous recommande la lecture de mon message dans un sujet similaire : https://www.zebrascrossing.net/t39687-test-d-amour-propre#1683570

.. ne surtout pas être faux. assumer son fonctionnement, même en présence des autres.

+1
Etre digne.
Je dis ce que je pense, je fais ce que je dis.
Etre fiable.
Pouvoir se regarder dans une glace.
(Cela dit, je ne me sens pas rejeté bien qu'isolé actuellement)

Bonsoir Zebrisse,

J'ai lu ton message et c'est bien en théorie mais être bien avec soi même quand tu te fait rejeter par les autres et en plus tu ne comprends pas pourquoi, c'est difficile.

Si tu te fait rejeter par les autres, et que tu cherches le pourquoi ... je propose : "parce qu'ils ont une certaine étroitesse d'esprit (surement due au fait d'avoir des problèmes personnels)". Et qu'il n'y a pas forcément à chercher un truc qui cloche chez toi.

merci pour tes conseils, ils me remontent un peu le moral. Il va falloir que j'apprenne à vivre avec moi même sans attendre un retour des autres.

Mathdlc a écrit:Mais je me déteste trop pour ça puis surtout je me dis que si personne ne me propose de se voir ou ne m'écrit sans que je fasse le premier pas, c'est bien qu'être avec moi n'est pas très agréable.

Bonjour,

Je ne peux te faire part que de mon vécu et de comment j'ai abordé le problème. Moi non plus je ne m'aimais pas beaucoup. Je n'en étais pas à me détester, mais entre la Lucy-que-j'étais et la Lucy-que-j'aurais-voulu-être, il y avait un gouffre. Moi aussi j'étais seule, rejetée, souvent harcelée ou humiliée. C'était dur et puisque tout le monde s'y mettait, j'étais convaincue que je méritais ça parce que je n'étais pas assez normale, que je ne rentrais pas dans le rang, que je n'étais pas assez... et trop... Je faisais des efforts considérables pour changer mais ça n'améliorait pas vraiment ma situation.
Et puis un jour j'ai jeté l'éponge. Pas parce que j'en avais assez de faire plaisir à tout le monde, sauf à moi, mais parce que j'avais l'impression que je n'y arriverais jamais. Puisque j'étais incapable de changer à ce point, puisque j'étais incapable d'être une bonne personne, d'être suffisamment sociable, suffisamment drôle, suffisamment insouciante et superficielle, tant pis ! Quitte à ne pas être aimée, autant que ça soit pour de bonnes raisons !

Peu à peu, j'ai fait des choses pour moi, parce que ça me faisait plaisir, parce que ça me rendait heureuse, et une chose en entraînant une autre, je me suis rendu compte que je me sentais mieux. Je me sentais plus en accord avec moi-même et dans ma vie. Comme mon bonheur était ma seule motivation, j'ai continué, persuadée et décidée à finir seule parce que je refusais catégoriquement de rentrer dans le rang.

C'est là qu'il s'est passé quelque chose d'assez magique : les gens ont commencé à venir vers moi. Je suis convaincue que c'est parce que mon bonheur et mon assurance les attirent.
Aujourd'hui, je distribue mon énergie et mon enthousiasme, ma bienveillance et une oreille attentive en cas de besoin. Mais je ne le fais pas pour eux, je le fais parce que c'est en accord avec ma personnalité profonde, avec ma façon d'être et ma manière d'être heureuse. Avant toute chose, je me respecte moi-même et je suis ma meilleure amie.
Je dirais même plus : personne ne peut m'aimer autant et aussi bien que moi-même je m'aime, ni me respecter et m'estimer autant, parce que personne ne peut savoir aussi bien que moi tout ce que j'ai traversé, surmonté, ni connaitre aussi bien toutes mes failles, mes fragilités et ma noirceur.

Je pense que pour t'aimer, tu dois te considérer comme ta meilleure amie. Parle-toi à toi-même comme à ta meilleure amie, donne-toi des conseils que tu donnerais à ta meilleure amie, fais des choses que tu ferais avec ta meilleure amie.
Si ta meilleure amie était dans ta vie, dans ta tête, qu'est-ce que tu lui dirais ? Qu'est-ce que tu voudrais qu'elle fasse ?
Je ne sais pas si c'est une bonne idée pour toi, mais si tu n'as pas essayé, tu peux peut-être essayer ? tu n'as rien à perdre, à part quelques semaines de conversations avec toi-même... et au pire tu te connaitras un peu mieux comme ça.

Quel message encourageant @Lucy. Merci pour tes mots apaisants.

Salut! Alors, je réagis à ton post, car je suis également concernée. Je vais un peu t'expliquer mon cas, peut-être que ca pourrait amener qques pistes de réflexion. Comme toi, j'ai souvent vécu le rejet (dès la naissance, moi carrément) et je le vis toujours.  D'abord, mes parents sont des gens malsains et maltraitants qui m'ont rejetée. L'école aussi m'a rejetée, mais pas radicalement. J'avais des potes tout en me sentant en retrait. Plus tard, c'est moi qui ai rejetés mes parents en coupant radicalement les ponts avec eux et en allant voir la police. Pour les rejets dans d'autres domaines(professionnels, loisirs..), j'ai décidé d'assumer, du moins en partie. C-à-dire que dans les cas où les gens me rejettent parce que je suis différente, parce que je ne joue pas au petit mouton esclave, hé ben Je décide de faire ce que j'ai à faire: Je sens parfois que quand j'arrive dans un groupe, je suis là pour révéler les choses, montrer qu'on peut être différent, essayer de leur ouvrir un peu l'esprit en quelque sorte. Certains ne seront jamais réceptif à ça, mais OSEF. Ce choix que je fais est au prix de nombreuses souffrances, mais je préfère être comme ça que d'être esclave soumise. Il faut savoir s'affirmer. Pour moi, ce qui m'a aidée à m'assumer, à prendre confiance en moi malgré un parcours rempli de rejets et de rencontres de cons et de malveillants, c'est de prendre du temps pour moi seule, me faire des petits plaisirs, comme décorer mon chez moi, organiser ma vie, me créer un nouveau look, un nouveau style de vie, lire sur un sujet qui me questionne.. ca peut paraitre anodin, mais en faisant ces activités créatives ou intellectuelles, on apprend à mieux se connaitre et donc à s'estimer, sans demander l'avis aux autres à chaque fois. C'est aussi dans ces moments-là, seule, que j'analyse la situation, j'apprends à comprendre les mécanismes individuels et de groupe. Ca ne guérit rien, mais ça aide quand même. J'ai la croyance que j'ai ma place dans cette société, mais une place d'emmerdeuse qui vient tout bousculer. Et je m'en fous. Ma vie m'a appris qu'il fallait être audacieuse, oser sortir du cadre. Tout le temps, d'une manière ou du autre, on essaye de me faire croire que je dois partir, que je n'ai pas ma place là où je suis. On m'a fait le coup au travail, même une psy a essayé de me faire croire que le harcèlement était normal et que c'était moi qui n'était pas à la bonne place. He ben non, ce n'est pas toujours ça. Les personnes qui passent par un burnout, par exemple, décident parfois de se rÉorienter. C'est très bien si ça leur convient, mais j'aimerais que les connards que j'ai rencontrés arrêtent de croire que c'est la bonne solution pour tous. Si j'avais abandonné un projet, un boulot à chaque rejet, ça voudrait dire que je devrais me suicider, vu que je suis rejetée de partout! On essaye parfois de nous faire croire que si on ne rentre pas totalement dans une case, c'est qu'on n'est pas fait pour être là. C'est clairement de la manipulation, on se croirait dans une secte! Moi, j'ai compris que je devais me battre. Je n'ai pas juste fait le choix de ça, j'ai aussi remarqué que c'était la vérité. Sinon, je ne le ferais pas. Par exple, Pendant mes études supérieures, quasi tout le monde a essayé de détruire ma réussite, me faire croire que je n'étais pas faite pour ça, jusqu'à me mettre en échec injustifié, alors que j'ai toujours eu un feeling avec ce que j'étudiais et je me sens toujours en cohérence avec ça aujourd'hui. J'ai persévéré, je ne les ai pas écoutés et j'ai aujourd'hui un job dans ce que je voulais. J'ai bien la preuve qu'il ne faut surtout pas se laisser faire et qu'il faut prendre sa place sans attendre que l'autre nous la donne! Sinon, c'est la mort assurée! Je me sens toujours à l'écart et fort différente de mes collègues, ça me désespère que ça soit partout où je vais comme ça... mais je les emmerde, je les trouve coincés. Par moment, j'en ai marre de cette situation, alors quand je le sens, je fais de nouvelles activités, j'essaye de rencontrer d'autres personnes (hors Covid),.. mais surtout, quand je vais vers de nouvelles personnes, je garde une autonomie, je ne me fourre plus dans la masse, car je sais que ce n'est pas fait pour moi. Je suis présente, active, mais autonome. Ca aussi, c'est ce que j'ai compris de moi. Je pense que chacun peut avoir sa façon d'être aux relations. Nous ne sommes pas tous obligés de vivre pareil nos relations. Créons-nous tout simplement et ne laissons pas les autres décider à notre place! C'est dans l'insatisfaction que né la créativité. Comme tu dis, le rejet n'aide pas à la confiance en soi. C'est la vision uniquement pessimiste, ça. Il faut aussi garder en tête que la confiance en soi et même l'estime de soi ne s'acquièrent pas uniquement à travers les autres! Et concernant les mecs, c'est pareil que toi, mais je n'ai pas envie d'être en couple, en fait, donc ça me convient bien ;-) Si jamais, tu veux échanger, n'hésite pas!

On essaye parfois de nous faire croire que si on ne rentre pas totalement dans une case, c'est qu'on n'est pas fait pour être là.

Merci pour avoir écrit ça, ça fait du bien de le lire.

Névromon a écrit:

On essaye parfois de nous faire croire que si on ne rentre pas totalement dans une case, c'est qu'on n'est pas fait pour être là.

Merci pour avoir écrit ça, ça fait du bien de le lire.

Avec plaisir! Ca me semble important de s'en rendre compte, sinon on n'osera plus ;-)

Oui.
J'ai ce côté "je bouscule les choses" dans le travail et en général. Sans animosité, souvent, et même parfois avec un air faussement ingénu, donc je m'y suis retrouvée.

Et j'ajoute : je pense (mais bon, ça m'arrange puisque ça me flatte indirectement ) que les gens comme cela sont nécessaires à la société, et plus largement à la démocratie : des gens avec un regard décalé qui interrogent, ça permet d'éviter de trop se scléroser, tant que c'est fait sans méchanceté ni sournoiserie à mon sens (mais cela n'empêche pas d'user de la metis).

Névromon a écrit:Oui.
J'ai ce côté "je bouscule les choses" dans le travail et en général. Sans animosité, souvent, et même parfois avec un air faussement ingénu, donc je m'y suis retrouvée.

Et j'ajoute : je pense (mais bon, ça m'arrange puisque ça me flatte indirectement ) que les gens comme cela sont nécessaires à la société, et plus largement à la démocratie : des gens avec un regard décalé qui interrogent, ça permet d'éviter de trop se scléroser, tant que c'est fait sans méchanceté ni sournoiserie à mon sens (mais cela n'empêche pas d'user de la metis).

Evidemment, je ne peux être que d'accord avec toi^^ c'est ce que je pense aussi. Il faut bien que la société évolue un peu, et ça passe par de petites choses, parfois des personnes qui ne font que passer dans nos vies, nous bousculent et font évoluer notre tournure d'esprit, même sans le vouloir.

Oui ! Durant mon dernier boulot, par exemple, je leur ai appris à (de nouveau? ) s'autoriser, ou appris tout court :
-vraiment s'en soucier quand on demande "Ça va? " et de ne plus poser la question comme un automatisme
-consacrer plus de temps aux retours et ressentis sur l'ambiance au travail, les difficultés
-plus d'entraide et de solidarité
-moins de corporatisme et s'ouvrir un peu plus aux autres services de la structure
-prendre plus d'initiatives et sortir un peu du giron de la cheffe de service (elle n'a pas aimé du tout, ça)
-s'intéresser plus à son travail en soi, de façon intrinsèque, et s'interroger plus sur le sens qu'il pouvait avoir, les problématiques qu'il pouvait charrier
-reconnaître que l'on ne va pas forcément bien ou que l'on n'aime pas/plus son travail
-s'autoriser à le formuler et s'arrêter pour en parler et étayer cela
-se rencarder sur les formations
-faire plus circuler les informations
-plus de petites attentions : post-its, etc

Parfois, j'ai l'impression que j'ai été une étoile filante dans ce service. Bon, malheureusement pour moi, je m'y suis pas mal consumée, mais je crois qu'il en avait besoin. Je suis la Joséphine Ange gardien qu'on n'appelle pas mais qui vient quand même.

Névromon a écrit:Oui ! Durant mon dernier boulot, par exemple, je leur ai appris à (de nouveau? ) s'autoriser, ou appris tout court :
-vraiment s'en soucier quand on demande "Ça va? " et de ne plus poser la question comme un automatisme
-consacrer plus de temps aux retours et ressentis sur l'ambiance au travail, les difficultés
-plus d'entraide et de solidarité
-moins de corporatisme et s'ouvrir un peu plus aux autres services de la structure
-prendre plus d'initiatives et sortir un peu du giron de la cheffe de service (elle n'a pas aimé du tout, ça)
-s'intéresser plus à son travail en soi, de façon intrinsèque, et s'interroger plus sur le sens qu'il pouvait avoir, les problématiques qu'il pouvait charrier
-reconnaître que l'on ne va pas forcément bien ou que l'on n'aime pas/plus son travail
-s'autoriser à le formuler et s'arrêter pour en parler et étayer cela
-se rencarder sur les formations
-faire plus circuler les informations
-plus de petites attentions : post-its, etc

Parfois, j'ai l'impression que j'ai été une étoile filante dans ce service. Bon, malheureusement pour moi, je m'y suis pas mal consumée, mais je crois qu'il en avait besoin. Je suis la Joséphine Ange gardien qu'on n'appelle pas mais qui vient quand même.

Aha Josephine! Lol je vois un peu le truc. Pour le premier point, j'aime particulièrement, car ça revient à leur rappeler qu'ils ont le droit à une spontanéité. Ce qui est un peu mal vu au travail. Les gens finissent par être formatés, surtout s'ils bossent depuis longtps et qu'ils n'ont pas trop connu des pause ou du chômage, à ce que j'ai remarqué. Moi, je mets le doigts sur leur tournure de pensée que je trouve parfois pitoyable. Un jour, une collègue me demande pourquoi, j'ai quitté mon ancien job. Je lui explique que je n'ai pas quitté, c'était prévu pour durer environ un an. Elle me répond: oh c'était juste un bête job que t'as pris parce que t'étais au chômage!!!" Pleine de mépris la collègue. Alors je lui ai dis non, on ne travaille pas juste pour travailler. Moi, il y a des choses qui m'intriguent et me donnent envie même pour une durée déterminée! J'ai dû lui expliquer plusieurs fois, car elle revenait toujours avec cette idee que j'avais pris le job par dépit C'est quoi cette mentalité? En plus, j'ai aimé apprendre dans ce domaine, c'est une ouverture d'esprit, mais dans sa tête, il faut uniquement le boulot fixe, la sécurité. Le reste ne vaut rien. Je trouve ça assez limite mdr. Ca manque pour moi de personnalité et de curiosité intellectuelle.

(je leur ai en général fait réfléchir à l'impuissance apprise et à pourquoi ils restaient là si ça leur plaisait pas, aux "vieux blasés qui ont abandonné")

Je trouve ça admirable, que tu sembles arriver à ne pas lâcher le morceau, comme avec ton anecdote. J'y parviens pas forcément (pas encore? ), pour ma part.

Mais oui, y'a vraiment le côté "Si tu changes t'es une girouette et pas fiable"...
Alors que si tu restes dans un boulot un temps donné, tu peux t'y investir à fond et garder un regard neuf !

C'est effectivement très intéressant de mettre le doigt sur cette impuissance apprise!

Oui, je t'avoue la collègue, elle m'a bien saoulée! Parfois, c'est déstabilisant de voir à quel point ils s'enfoncent dans leurs idées bien rigidifiées dans leur tête. En plus, les parcours pro, y en a des tonnes de différents. Puis, moi, je ne sais pas si c'est un truc de zèbre, mais je fais parfois mes choix pro au feeling, c'est même au fil du temps que je sens ce que je veux pour la suite. Je n'ai pas de projet tout construit trop à l'avance. Et en même temps, ça colle avec la tendance actuelle. On reste rarement sur un même job toute sa vie. Mdrr au final, on s'écarte légèrement du sujet du rejet, mais c'est très intéressant. Merci pour cet échange^^

Oui, l'impuissance apprise gangrène les fonctions publiques, je pense, d'ailleurs, notamment les services tenus d'une main de fer par chefs contrôlants (souvent insécurisés).

Disons que ce hors-sujet est lié et reliable ! Merci également.