Entourée mais seule

Bonjour à tous !

Ce sujet a peut-être été déjà été traité mais je n'ai pas vraiment trouvé de récent et certainement pas assez cherché enfin passons.

Pour être rapide et assez concise afin de ne pas vous faire lire un pavé immense, j'ai des amis, je suis entourée mais... j'ai l'impression qu'ils ne me connaissent pas véritablement, qu'ils ne me comprennent pas et surtout qu'ils sont bien trop différents de moi. Je les aime tout de même mais, je les vois éloigné de moi. J'ai l'impression que je suis à part même si ça ne se voit absolument pas, que je rigole avec eux, que je parais hyper à l'aise, toujours intégrée facilement etc.
J'ai toujours cette impression que personne ne sait qui je suis vraiment, que je suis la seule à le savoir. Même pour mon copain ce n'est pas facile. Il essaye mais j'ai toujours l'impression qu'il ne me comprend pas.
Est-ce que c'est également votre cas ou pas?

Plus généralement, en dehors de mes amis, beaucoup ont une image de moi totalement faussée. Est-ce que vous arrivez à ne pas jouer un personnage, à être vous-même et à ne pas vous sentir seuls ?

C'est totalement mon cas.
Personne même pas mes plus proches amis ne savent qui je suis réellement, et d'ailleurs aucun ne connaissent mes vrais passions à part le piano et le dessin (parce que je dessine en classe). Ma vie privée et ma vie sociale sont séparés d'un vrai gouffre, impossible de relier les deux.
Je suis aussi très très bien intégrer d'ailleurs personne ne se douterait que je sois un zèbre car j'ai appris à me minimiser (que se soit mes réactions, ma personnalité, ma présence etc) je suis la fille la plus passe partout qu'il soit on va dire.
Tellement que je me suis parfois perdue moi même quand je n'avais pas assez d'espace privé pour me retrouver.
Et effectivement je les apprécie quand même, mais je suis tellement détachée d'eux que les choses qui agaceraient ou rendraient triste les personnes normales (ex: ne pas se faire inviter à une super soirée où tout le monde devait y aller) ne me fait ni chaud ni froid.
C'est comme une simple couverture sociale pour ne pas se faire rejeter de la société.

Bonjour,

Je crois que ça me parle. Je me reconnais un peu mais en y pensant, je réalise que c'est de ma faute. La plupart du temps, il y a des moments où les gens s'intéressent à moi... Mais je ne me livre pas facilement, je le fais au compte goutte, je cloisonne. J'en sais toujours plus sur les autres, directement ou pas, qu'ils n'en savent sur moi.

Je ne suis pas spécialement sociable mais caméléon oui je sais faire. Certains me connaissent une passion, j'en ai d'autres qu'ils ne soupçonnent pas. Je m'intéresse à des choses hétéroclites et je ne vis pas forcément en conformité avec mon idéal (j'y travaille), donc ça peut être inattendu. En général, je suis plus fantaisiste et moins sérieuse que j'en ai l'air. On me dit parfois des choses comme "je ne te voyais pas aussi fun". J'ai aussi mes zones d'ombres et des trucs qui me tiennent à cœur mais même quand j'aurais envie de le partager, j'en suis incapable.

J'ai pu être très intime avec certaines personnes, par rapport à des choses précises. Ça ne veut pas dire qu'ils connaissaient mes passions, par exemple. Une fois, j'ai connu quelqu'un qui avait les mêmes blessures que moi... C'était troublant. On n'a jamais pu partager autre chose que ça.

Je fréquente des gens en rapports avec mes centres d'intérêts du moment. Des gens qui ne savent pas que j'aime aussi telle et telle chose, que je m'impatiente quand j'ai fais le tour du sujet, que je peux potentiellement m'intéresser à presque n'importe quoi.

J'ai aussi connu des gens que je percevais comme décalés et peut-être plus aptes à me comprendre... mais différents différemment de moi (heureusement!).

Je ne supporte pas les réseaux sociaux... Dire à tout le monde qu'on aime ci ou ça, qu'on est en train de faire telle ou telle chose, qu'on recommande le film D et la boutique W, qu'on fait partie de tel et tels groupes, qu'on étudie ci ou ça, qu'on soutient telle ou telle cause, je trouve ça affreux.

En résumé, personne ne me connait vraiment mais c'est de ma faute. J'ai l'impression d'être assez complexe, parfois paradoxale et ça me ferait peur que quelqu'un connaisse à la fois mes idéaux, mes goûts, mes habitudes... Ça viendra peut-être un jour avec la bonne personne. Pour les autres je suis secrète.

Je trouve que c'est vraiment difficile de se mettre dans la tête et dans le coeur de quelqu'un d'autre.
Si très souvent les autres n'arrivent pas à se mettre à ma place, je me sens dans la même position.
Peut-être un peu moins qu'eux mais ça reste un exercice difficile.
Ca demande du temps et de l'attention.
Il y a quand même une chose qui fonctionne dans cette dynamique et cette chose c'est de vraiment essayer de se mettre à la place de l'autre.
Sentant cela, il y en a qui tentent de faire la même chose.
Et là, on atteint des sommets! C'est vraiment très agréable.
Néanmoins, ça reste quelque chose de rare. C'est pour ça que c'est si bon

Pareil que Zarbitude. J'ai parfois des réactions incompréhensible pour qui n'est pas dans ma tête. Et personne n'est dans ma tête, avec mes espoirs et mes angoisses, mes forces et mes traumas.

J'ai presque envie de dire "c'est normal, ce n'est même pas un truc de zèbre". Communiquer est quelque chose d'infamement difficile, quel que soit notre niveau d'intelligence. Spécialement, communiquer de manière claire ce qui se passe dans notre cerveau. Nous avons tous, en plus, des fonctionnements cérébraux différents - je ne parle même pas des traumas ou autres reflexes, mais bien du fonctionnement basal du cerveau. J'ai appris récemment que certaines personnes(que j'estime beaucoup) sont incapables de visualiser des images dans leur tête. Ca me fout les jetons - je ne marche que comme ça, son et image. J'aurais l'impression d'être handicapé sans cette faculté. Et des gens formidables font très bien sans.

J'arrive parfois à communiquer un peu, quand même, depuis que j'ai compris à quel point c'était important. Mais je mesure aussi le chemin qui reste à parcourir - donc une bonne part est certainement impraticable. Nous avons trop de choses qui nous paraissent tellement évidentes que nous oublions de les communiquer à ceux pour qui ça n'est justement pas évident. (et je ne sais pas si je communique clairement ce fait qui me parait évident...)

salut deux choses je perçois

le faux self , la c'est fini maintenant je m'adapte plus indument à autuis, sinon tu fini par être comme voudrais l'autres et toi tu sais plus qui tu est, c'est classique dira ton .

se sentir seul .... la je me sent tjrs seul à 48 ans , c'est un sentiment insoluble je trouve , il faut être toi d'abord et accepter ; aussi comment veux tu que les autres te comprennent si tu joue un rôle ?, ben oui tu est pas naturelle tu trouble les cartes.

ensuite je connais se sentiment de pas en être réellement du groupe ,même si il parait que oui superficiellement, la je te dirais que c'est parce que eux sont normé et communiquent intuitivement ,ils se comprennent , toi non car tu est différente "tu est pas du groupe" , voila trés chère.

Hello !

Idem de mon côté, un immense gouffre me sépare de mon entourage, ami ou famille. Leur fonctionnement est trop différent du mien pour que je les considère comme mes « semblables » ou mes « pairs ». Pour moi, cela n’a pas tant avoir avec mes passions/goût/préférences, ni même avec des problèmes de communication (avec du temps, de la motivation, de la patience et du travail (et beaucoup de mimétisme) ça s’apprends), même si il y a de grosses différences de ce côté-là aussi. A mon sens, c’est plus que le faux-self et l’adaptation aux comportements et code de communication des gens, c’est plus que cacher ses goûts différents ou son côté hyper introverti.

Malgré le fait d’être bien entouré d’amis et de savoir bien communiquer avec eux, on n’existe pas dans les mêmes dimensions. J’ai l’impression qu’il y a des choses que je ne pourrai jamais percevoir chez eux et des choses qu’ils ne pourront jamais percevoir chez moi. Ça donne le sentiment d’être hors du monde des humains. Dernièrement, je mets ça sur le fait qu’on a pas le même équilibre « rationalité/émotions ». J’ai des expériences où je suis totalement sidéré par le fait que des gens soient dans l’hypocrisie et le déni total de choses très importantes par peur de se faire happer par leurs émotions, et à l’inverse ils sont capables de se faire entièrement dicter leurs comportements par leurs émotions dans des situations critiques nécessitant du recul et une mise à distance de leurs désirs pour agir dans leur intérêt.
Bref, j’ai l’impression de pouvoir équilibrer mes émotions (et donc donner de la place à mes valeurs morales) et exploiter toute ma rationalité et mon esprit critique (en tout cas j’essaie), alors qu’il me semble que les autres ne sont pas dans ce schéma là et n’en n’ont d’ailleurs pas envie. Par conséquent, je suis en décalage complet dans l’analyse des situations et la prise de décision, mais aussi dans l’implication émotionnelle. Donc je n’ai pas les mêmes objectifs, priorités, règles de conduite que les autres, et ça, ça impacte beaucoup la vie de tout les jours.

Bon je raconte ça, mais je ne sais pas si c’est une caractéristique de zèbre ou si c’est juste ma zarbitude à moi, d’ailleurs en me relisant je me dis que c’est pas hyper clair, je vous laisse me dire si vous vous y retrouvez.

Entourée mais seule,

Ca me parle aussi et je me suis toujours dit que ce sentiment de solitude était ressenti par tous. Maintenant j'apprends que c'est peut-être spécifique aux rayures zébrées, ou à la "différence" de manière générale (par rapport à la norme). J'avoue que j'ai du mal à l'admettre et me dis que c'est être vraiment seule que d'avoir un sentiment que finalement tt le monde ne ressent pas comme on s'imaginait.

Je n'ai pas assez de recul, mais j'ai du mal à croire que le sentiment de solitude parte. Par contre, je sais qu'il était/est moindre avec mes "vrais" amis. Pareil, il y a qq années, j'étais dans un milieu que je trouvais bienveillant et donc ça apaisait grandement la chose. Maintenant, je réalise que ces personnes-là avaient un mode de fonctionnement ressemblant au mien pour la plupart. Il y avait moins de décalage. Et du coup, le meilleur coté de ma personnalité prenait le dessus, je pense que j'étais plus moi. Ou alors je collais plus à la norme sociétale du coup ça passait. Mais en tt cas le sentiment de solitude étais plus silencieux à ce moment là. Donc il y a peut-être de l'espoir!

Au final, je n'aide pas à la réflexion. ^^

l'enfer c'est les autres

Welcome to the zébras club!
C'est une constante ici de ne jamais trop se sentir à sa place dans la société dite normale.

nikoku74 a écrit:Welcome to the zébras club!
C'est une constante ici de ne jamais trop se sentir à sa place dans la société dite normale.

Celà dit, est-ce que les non-zébres se sentent à leur place? Leur ressenti est forcément différent du notre, mais est-il meilleur? Je n'ai pas la réponse.

Ou encore : est-ce que tous les zèbres se sentent bien ici ?

Merci à tous de vos réponses !

Finalement je me demande si tout le monde et même en dehors de la zébritude ne se sentirait pas seul.
Ça va un peu mieux depuis quelques temps puisque je me suis rapprochée de quelques personnes avec qui je me sens vraiment bien et là devinez quoi ? Ce sont des zèbres !

Je peux me tromper mais quand on a le sentiment d'avoir les caractéristiques HP++ et qu'on se voit très loin des autres, ça vaut le coup de se faire diagnostiquer. Le profil THQI est possible. On a l'impression que les autres ne sont jamais "assez".

elephfox a écrit:Merci à tous de vos réponses !

Finalement je me demande si tout le monde et même en dehors de la zébritude ne se sentirait pas seul.
Ça va un peu mieux depuis quelques temps puisque je me suis rapprochée de quelques personnes avec qui je me sens vraiment bien et là devinez quoi ? Ce sont des zèbres !

Je ne connais pas de non-zèbres qui se sentent "accompagnés mais seuls". Mais peut-être qu'ils ne le disent pas, tout simplement.

@Fenrir : Une idée en passant : Est-ce que ce que tu décris sur la capacité à pouvoir ou non équilibrer ses émotions pourrait être à rapprocher de la possibilité d'analyser ses propres comportements et d'en interroger la pertinence ?

Vieux fantasme absolu et récurrent chez moi : pouvoir échanger le temps d'une journée mon cerveau avec celui de l'élu de mon coeur, et ne plus jamais être seule le reste de ma vie.
"La Machine" (Renée Belleto)
"les jolies Choses" (Virginie Despentes)

Ces deux bouquins m'ont littéralement fascinée.
Pourtant les deux bouquins décrivent des expériences aux frontières de l'horreur, angoissantes.