Nouveau ici, pas nouvelle du monde
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Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Hey.
Alors je n’étais pas revenue sur le mood HP depuis, depuis… 10 ans au moins? J’ai été détectée aux alentours de mes 12 ans, à l’école secondaire en Belgique. En fait, j’ai même été identifiée THPi — autant dire qu’a cet âge, ça n’avait aucun sens. Je ne voulais pas savoir mon score, mais ma mère a pensé que c’était mieux de me le dire. Je ne sais pas si ça en a vraiment valu la peine à la fin. C’est de toute façon bête d’être fier de quelque chose pour lequel on n’a rien fait (dis-je en me disant que j’ai de belles mains).
Je suis tombée sur le forum après avoir vu passer un post de @tubandes sur Instagram avec un gars qui expliquait qu’il avait dur avec sa copine du fait qu’il était zébré et anxieux. Je ne connaissais pas l’expression, mais comme son ressenti n’était quand même pas si éloigné du mien, bah… et pour cause… C’est marrant aussi cette expression de zèbre, c’est nouveau, ça n’existait pas à mon époque. Puis tout le monde a des avatars d’animaux ici, moi compris. Il y a peut-être un truc chez les zèbres avec les autres animaux. Je suis une immense fan d’éthologie et de cognition animale.
Aujourd’hui, j’ai presque 27 ans et m’en suis pas trop mal sortie. Dans la meilleure fac d’art que j’avais pu rêver, une vie ni trop tranquille, ni trop prenante, des amis qui m’aiment, une relative sécurité financière, des amants à ne plus savoir qu’en faire… Mais le sentiment d’inadéquation ne m’a jamais quittée. Chaque minute il y a ce doute, ce décalage, cette impression que décidément le courant ne passe pas. Tout le monde est fort admiratif de ma vivacité, de mon enthousiasme, de mon sens des responsabilités aussi, mais c’est cette aura qui les écrase, je n’arrive pas à avoir cette complicité factice et facile qui a l’air si confortable. Tout rape, c’est très difficile pour moi de rentrer dans une conversation. Quand j’y rentre, la banalité du truc me le fait regretter tout de suite. Le pire c’est que je les aime bien mais j’ai l’impression de regarder les mouches voler pendant qu’on se noie dans des considérations d’ordre particulièrement conatif sur la météo, la bouffe, Dieu sait quoi. J’y mets du mien et j’ai l’impression que ça ne marche pas. Même quand je parle de la découpe des tomates dans la salade, c’est trop intense. J’y pense vraiment, si je me laisse y penser.
C’est bizarre de tomber sur ce forum maintenant… J’imagine que j’ai un peu envie de faire le point. Je sors d’une relation très longue avec un type de deux fois mon âge, avec qui j’ai habité quasiment 24h/24 pendant 6 ans, et ai profité de cette année pour me faire le rattrapage de toutes les expériences que je n’ai pas eues. Découverte de la merveille contemporaine qu’est Tinder, et de sa profusion de profils terrifiants. Enfin on y trouve des gens sympas, mais je me rends bien compte que j’ai besoin d’une proximité intellectuelle forte, et que ce n’est pas si simple à trouver. Ceux qui tiennent pas le rythme, je les vois fonctionner devant moi comme au ralenti. Ça sonne affreusement prétentieux mais j’en ai marre de faire semblant de ne rien voir pour maintenir l’ambiguité constructive. Le gars avec qui j’ai passé 6 ans, qui je pense est zébré aussi, qui est d’une intelligence aussi vive qu’il est psychologiquement envahissant, n’a eu de cesse de me dire que je devais cacher mon inadéquation soigneusement et que sinon tout le monde me détesterait. Quand même lourd. Ça me fait mal, surtout qu’en fait je me rends compte que si je me laisse aller tout en prenant soin d’être agréable ça marche beaucoup mieux que de me contenir. Mes amis trouvent que je suis complètement dingue mais ils m’aiment bien quand même, c’est tout ce qui compte. De toute façon je trouve que ce sont eux qui sont dingues, donc c’est à égalité héhé.
Voilà. En gros je suis plutôt fonctionnelle, même si j’ai mes soucis. Une propension à l’introspection un peu immobilisante, anxieuse, légèrement cyclothymique. À écrire ces lignes je suis en train de procrastiner la remise de mon mémoire, mais qu’importe puisque je suis un écrivain des nuits sans lune lol. J’ai besoin de lisser mes plumes, et malheureusement je manque d’interlocuteurs pour ce faire dans ma vie. Donc les bons vieux forums. Je me sens comme en 2006 <3
Au plaisir de vous lire. J’aimerais bien préciser que je m’identifie comme hyène tachetée. Quand même :-)
Alors je n’étais pas revenue sur le mood HP depuis, depuis… 10 ans au moins? J’ai été détectée aux alentours de mes 12 ans, à l’école secondaire en Belgique. En fait, j’ai même été identifiée THPi — autant dire qu’a cet âge, ça n’avait aucun sens. Je ne voulais pas savoir mon score, mais ma mère a pensé que c’était mieux de me le dire. Je ne sais pas si ça en a vraiment valu la peine à la fin. C’est de toute façon bête d’être fier de quelque chose pour lequel on n’a rien fait (dis-je en me disant que j’ai de belles mains).
Je suis tombée sur le forum après avoir vu passer un post de @tubandes sur Instagram avec un gars qui expliquait qu’il avait dur avec sa copine du fait qu’il était zébré et anxieux. Je ne connaissais pas l’expression, mais comme son ressenti n’était quand même pas si éloigné du mien, bah… et pour cause… C’est marrant aussi cette expression de zèbre, c’est nouveau, ça n’existait pas à mon époque. Puis tout le monde a des avatars d’animaux ici, moi compris. Il y a peut-être un truc chez les zèbres avec les autres animaux. Je suis une immense fan d’éthologie et de cognition animale.
Aujourd’hui, j’ai presque 27 ans et m’en suis pas trop mal sortie. Dans la meilleure fac d’art que j’avais pu rêver, une vie ni trop tranquille, ni trop prenante, des amis qui m’aiment, une relative sécurité financière, des amants à ne plus savoir qu’en faire… Mais le sentiment d’inadéquation ne m’a jamais quittée. Chaque minute il y a ce doute, ce décalage, cette impression que décidément le courant ne passe pas. Tout le monde est fort admiratif de ma vivacité, de mon enthousiasme, de mon sens des responsabilités aussi, mais c’est cette aura qui les écrase, je n’arrive pas à avoir cette complicité factice et facile qui a l’air si confortable. Tout rape, c’est très difficile pour moi de rentrer dans une conversation. Quand j’y rentre, la banalité du truc me le fait regretter tout de suite. Le pire c’est que je les aime bien mais j’ai l’impression de regarder les mouches voler pendant qu’on se noie dans des considérations d’ordre particulièrement conatif sur la météo, la bouffe, Dieu sait quoi. J’y mets du mien et j’ai l’impression que ça ne marche pas. Même quand je parle de la découpe des tomates dans la salade, c’est trop intense. J’y pense vraiment, si je me laisse y penser.
C’est bizarre de tomber sur ce forum maintenant… J’imagine que j’ai un peu envie de faire le point. Je sors d’une relation très longue avec un type de deux fois mon âge, avec qui j’ai habité quasiment 24h/24 pendant 6 ans, et ai profité de cette année pour me faire le rattrapage de toutes les expériences que je n’ai pas eues. Découverte de la merveille contemporaine qu’est Tinder, et de sa profusion de profils terrifiants. Enfin on y trouve des gens sympas, mais je me rends bien compte que j’ai besoin d’une proximité intellectuelle forte, et que ce n’est pas si simple à trouver. Ceux qui tiennent pas le rythme, je les vois fonctionner devant moi comme au ralenti. Ça sonne affreusement prétentieux mais j’en ai marre de faire semblant de ne rien voir pour maintenir l’ambiguité constructive. Le gars avec qui j’ai passé 6 ans, qui je pense est zébré aussi, qui est d’une intelligence aussi vive qu’il est psychologiquement envahissant, n’a eu de cesse de me dire que je devais cacher mon inadéquation soigneusement et que sinon tout le monde me détesterait. Quand même lourd. Ça me fait mal, surtout qu’en fait je me rends compte que si je me laisse aller tout en prenant soin d’être agréable ça marche beaucoup mieux que de me contenir. Mes amis trouvent que je suis complètement dingue mais ils m’aiment bien quand même, c’est tout ce qui compte. De toute façon je trouve que ce sont eux qui sont dingues, donc c’est à égalité héhé.
Voilà. En gros je suis plutôt fonctionnelle, même si j’ai mes soucis. Une propension à l’introspection un peu immobilisante, anxieuse, légèrement cyclothymique. À écrire ces lignes je suis en train de procrastiner la remise de mon mémoire, mais qu’importe puisque je suis un écrivain des nuits sans lune lol. J’ai besoin de lisser mes plumes, et malheureusement je manque d’interlocuteurs pour ce faire dans ma vie. Donc les bons vieux forums. Je me sens comme en 2006 <3
Au plaisir de vous lire. J’aimerais bien préciser que je m’identifie comme hyène tachetée. Quand même :-)
crocuscorax- Messages : 397
Date d'inscription : 08/06/2019
Age : 32
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Bienvenue, je pense que tu vas trouver ici de quoi sinon t'épanouir, au moins partager. Ce que tu racontes là me parle énormément... l'âge en plus (pour moi :p). Et cette relation avec un mec qui a tout fait pour que tu te caches et donc de ce fait t'as écrasée, ne me semble pas trop saine. Donc c'est sans doute mieux qu'elle soit terminée.
Quoi qu'il en soit, bonne balade dans cette savane zébrée ou quelle qu'elle puisse être pour toi ! x)
PS : Si j'ai bien compris tu es belge, tu peux retrouver des potentiels camarades de jeu en IRL : https://www.zebrascrossing.net/f19-belgique
Quoi qu'il en soit, bonne balade dans cette savane zébrée ou quelle qu'elle puisse être pour toi ! x)
PS : Si j'ai bien compris tu es belge, tu peux retrouver des potentiels camarades de jeu en IRL : https://www.zebrascrossing.net/f19-belgique
Invité- Invité
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Merci Lotus! Oui, c’est à cause de l’écrasement que je me suis cassée (pas le seul problème mais c’est celui qui empêchait la résolution de tous les autres). C’est dommage parce que pour le reste, c’est une personne tout à fait estimable, un ami fidèle sur lequel on peut vraiment compter en cas de cataclysme. J’aurais du savoir faire la distinction plus tôt.
Pour la Belgique je vis à Londres maintenant mais passe à Bruxelles assez régulièrement.
Pour la Belgique je vis à Londres maintenant mais passe à Bruxelles assez régulièrement.
crocuscorax- Messages : 397
Date d'inscription : 08/06/2019
Age : 32
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Bienvenue !
Te lire est réjouissant, en ces temps un peu moroses. Cela fait particulièrement longtemps que je ne m'étais pas dit, en découvrant certains mots d'un autre : "j'aurais pu écrire cela".
Puisses-tu trouver ici des choses qui t'enthousiasment, et y apporter la vivacité qui réjouira encore le lecteur.
Te lire est réjouissant, en ces temps un peu moroses. Cela fait particulièrement longtemps que je ne m'étais pas dit, en découvrant certains mots d'un autre : "j'aurais pu écrire cela".
Puisses-tu trouver ici des choses qui t'enthousiasment, et y apporter la vivacité qui réjouira encore le lecteur.
Invité- Invité
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Welcome to the jungle jeune femme ou bienvenue chez Jardiland (le royaume des râteaux à la pelle , arf, je déconne ! )
Ce que je lis fait écho à mon parcours et à mon quotidien, serions nous de pauvres fous mais qu'on aime bien quand même ?
mais alors, pourquoi une hyène ?
Je te réponds sur ton autre fil.
Ce que je lis fait écho à mon parcours et à mon quotidien, serions nous de pauvres fous mais qu'on aime bien quand même ?
mais alors, pourquoi une hyène ?
Je te réponds sur ton autre fil.
Invité- Invité
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
crocuscorax a écrit:
J’y mets du mien et j’ai l’impression que ça ne marche pas. Même quand je parle de la découpe des tomates dans la salade, c’est trop intense. J’y pense vraiment, si je me laisse y penser.
C'est exactement ça! (Ca donne du poids aux considérations/hypothèses de Carlos Tinoco). Je vis précisément la même chose, depuis toujours, et je suis aussi en quête de répondant reposant et stimulant à la fois. Je joue à la fofolle, en faisant passer pour de l'humour de très sérieuses considérations sur toutes sortes de découpes alimentaires et autres sujets du même acabit. Certes, je relativise bien entendu l'importance de ces objets d'échanges, et j'ai compris que l'important n'était pas dans ce dont on parle, mais dans le fait d'échanger autre chose de non-verbal.
Ca n'empêche pas d'être frustrée d'échanges verbaux, et frustrée de ne pouvoir être spontanée dans mon expression sans devoir le mettre en scène pour que ça soit accepté, "compris", intégré au fonctionnement d'un groupe.
Bref, bienvenue!
(merci pour tes intéressants et pertinents petits pavés dans certaines sections).
Lorelei- Messages : 1414
Date d'inscription : 15/08/2016
Age : 36
Localisation : Sion, 1950 CH
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
- LORELEI:
Tiens, j'avais jamais vu les choses comme ça mais ça me donne une lecture intéressante "le verbal n'est pas l'essentiel dans l'échange, c'est le superflu" ça me cause, merci.Lorelei a écrit: j'ai compris que l'important n'était pas dans ce dont on parle, mais dans le fait d'échanger autre chose de non-verbal.
Ca n'empêche pas d'être frustrée d'échanges verbaux, et frustrée de ne pouvoir être spontanée dans mon expression sans devoir le mettre en scène pour que ça soit accepté, "compris", intégré au fonctionnement d'un groupe.
Invité- Invité
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Merci de votre accueil! Bien contente de me retrouver à jardiland, même si je préfère les nichoirs que les rateaux :-)
Eh ouais, le langage non-verbal… J’ai tendance à être soit super-crispée, soit à prendre blindé de place. À la fin je me dis tant pis, ils n’ont qu’à me prendre comme je suis. J’ai la chance d’évoluer dans un univers professionnel où c’est possible.
Un autre truc que j’ai remarqué, c’est que je m’entends beaucoup mieux avec les gens dans la culture américaine (Nord comme Sud) que dans la culture européenne. Je suis à moitié brésilienne et ai passé les années critiques de ma sociabilisation enfantine là-bas. On le croira ou pas, mais j’étais super populaire et, même si je pouvais sentir ma différence, c’était quelque chose qui était plutôt bien vu et pas montré du doigt comme j’ai pu avoir en Belgique.
Systématiquement quand je rencontre des Étasuniens maintenant, le courant passe. C’est assez étrange. Je crois que c’est le mélange de sociabilisation postcoloniale que j’ai vécue au Brésil qui est assez similaire dans ses modes enthousiastes et un peu surjoués et la défiance tranquille des Belges envers l’État qui est assez proche de la mentalité étasunienne. Puis faut dire qu’après 45 la Belgique a été (et l’est encore), le pays le plus américanophile de l’Europe.
Aussi, en anglais je suis nettement moins articulée et rapide qu’en français, et en fait ça m’a pas mal aidée à me sociabiliser parce que justement, ça m’oblige à faire beaucoup plus attention au contexte et au langage corporel. Il y a 10 mois j’avais l’impression d’être complètement débile, les enfants de 6 ans parlaient mieux que moi (pour lire par contre j’ai jamais eu de soucis) et encore aujourd’hui, si on m’explique un truc compliqué en parlant trop vite, ça me vrille le cerveau. Après maintenant je pense qu’en anglais je suis presque aussi souple et vive qu’en portugais, avec cependant un reste d’accent frenchy dont je ne me débarasserai peut-être jamais, mais qui apparemment est irrésistible pour les anglophones. Good for me.
Pour la question des hyènes, je me suis intéressée à ces charmantes bêtes mangeuses de charettes en fer (et de pare-brises d’éthologistes) après avoir lu un bouquin de Jane Goodall trouvé aux puces (Les Assassins Innocents ou quelque chose du genre). Ce qui est particulier chez elles c’est que ce sont les femelles qui sont plus grosses et agressives, et que les mâles font l’objet d’une oppression systémique, ce qui horrifie tout le monde. Dans les domaines d’études contemporains, il y le Hyena Project qui étudie les 12 clans d’hyènes du cratère de Ngorongoro depuis 30 ans en traçant les hiérarchies sociales sur des générations. C’est tout à fait fascinant.
C’est une société dans laquelle je n’aimerais pas vivre, après tout je ne suis pas une hyène, mais je ne peux m’empêcher de voir des parallèles intéressants avec la nôtre, dans les limites de ce qu’on peut dire évidemment. En fait beaucoup de sociétés animales ont des trucs en commun avec nos réflexes sociaux, ou pour le faire à l’envers, c’est plutôt nous qui partageons beaucoup plus avec les animaux que ce que l’on croit. Aussi dans le fait que ce soit une société agressivement matriarcale, j’aime bien profiter de l’effet horrificateur du renversement de perspectives pour mettre en lumière comment fonctionne l’oppression masculine chez les humains.
Eh ouais, le langage non-verbal… J’ai tendance à être soit super-crispée, soit à prendre blindé de place. À la fin je me dis tant pis, ils n’ont qu’à me prendre comme je suis. J’ai la chance d’évoluer dans un univers professionnel où c’est possible.
Un autre truc que j’ai remarqué, c’est que je m’entends beaucoup mieux avec les gens dans la culture américaine (Nord comme Sud) que dans la culture européenne. Je suis à moitié brésilienne et ai passé les années critiques de ma sociabilisation enfantine là-bas. On le croira ou pas, mais j’étais super populaire et, même si je pouvais sentir ma différence, c’était quelque chose qui était plutôt bien vu et pas montré du doigt comme j’ai pu avoir en Belgique.
Systématiquement quand je rencontre des Étasuniens maintenant, le courant passe. C’est assez étrange. Je crois que c’est le mélange de sociabilisation postcoloniale que j’ai vécue au Brésil qui est assez similaire dans ses modes enthousiastes et un peu surjoués et la défiance tranquille des Belges envers l’État qui est assez proche de la mentalité étasunienne. Puis faut dire qu’après 45 la Belgique a été (et l’est encore), le pays le plus américanophile de l’Europe.
Aussi, en anglais je suis nettement moins articulée et rapide qu’en français, et en fait ça m’a pas mal aidée à me sociabiliser parce que justement, ça m’oblige à faire beaucoup plus attention au contexte et au langage corporel. Il y a 10 mois j’avais l’impression d’être complètement débile, les enfants de 6 ans parlaient mieux que moi (pour lire par contre j’ai jamais eu de soucis) et encore aujourd’hui, si on m’explique un truc compliqué en parlant trop vite, ça me vrille le cerveau. Après maintenant je pense qu’en anglais je suis presque aussi souple et vive qu’en portugais, avec cependant un reste d’accent frenchy dont je ne me débarasserai peut-être jamais, mais qui apparemment est irrésistible pour les anglophones. Good for me.
Pour la question des hyènes, je me suis intéressée à ces charmantes bêtes mangeuses de charettes en fer (et de pare-brises d’éthologistes) après avoir lu un bouquin de Jane Goodall trouvé aux puces (Les Assassins Innocents ou quelque chose du genre). Ce qui est particulier chez elles c’est que ce sont les femelles qui sont plus grosses et agressives, et que les mâles font l’objet d’une oppression systémique, ce qui horrifie tout le monde. Dans les domaines d’études contemporains, il y le Hyena Project qui étudie les 12 clans d’hyènes du cratère de Ngorongoro depuis 30 ans en traçant les hiérarchies sociales sur des générations. C’est tout à fait fascinant.
C’est une société dans laquelle je n’aimerais pas vivre, après tout je ne suis pas une hyène, mais je ne peux m’empêcher de voir des parallèles intéressants avec la nôtre, dans les limites de ce qu’on peut dire évidemment. En fait beaucoup de sociétés animales ont des trucs en commun avec nos réflexes sociaux, ou pour le faire à l’envers, c’est plutôt nous qui partageons beaucoup plus avec les animaux que ce que l’on croit. Aussi dans le fait que ce soit une société agressivement matriarcale, j’aime bien profiter de l’effet horrificateur du renversement de perspectives pour mettre en lumière comment fonctionne l’oppression masculine chez les humains.
crocuscorax- Messages : 397
Date d'inscription : 08/06/2019
Age : 32
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Salut, (et un tardif bienvenue) je suis en train de visionner les cours de R.Sapolsky sur la biologie comportementale. Merci du lien, c'est passionnant ! Je vais pouvoir procrastiner pendant quelques jours encore...
Tu mentionnes la cognition animal, aurais-tu des liens/livres à conseiller ?
*Se met en boule* : Vive les carapaces !c’est que ce sont les femelles qui sont plus grosses et agressives, et que les mâles font l’objet d’une oppression systémique
Tu mentionnes la cognition animal, aurais-tu des liens/livres à conseiller ?
Pango- Messages : 384
Date d'inscription : 10/04/2017
Age : 35
Localisation : Châtellerault, là où les rêves........ viennent pour crever
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Mh, en bouquins j’ai pas mal.
- The Alex Studies, Dr Irene Pepperberg. (Harvard Press si je me souviens bien) Études sur la cognition des perroquets gris du Gabon. Un ouvrage absolument fascinant, bien que très chiant à lire parce que c’est des rapports d’études, avec des graphes, des stats et tout ça. Ces animaux ont la notion du 0 et peuvent compter jusqu’à 8. Aussi former des petites phases simples comme « Donne-moi une banane » (si tu donnes une noix, ils te la jettent à la gueule).
- L’Agressivité: Une histoire naturelle du mal & Les Fondements de l’éthologie de Konrad Lorenz. Grosse référence dans le domaine, un passé douteux chez les nazis autrichiens, il n’en reste pas moins incontournable.
- Au Konrad Lorenz Institut (ben tiens), on s’affaire à étudier la cognition des corbeaux et corneilles. Je pense qu’on peut trouver leurs papiers assez facilement avec une rapide recherche sur Google Scholar. Il y a aussi toutes sortes de vidéos sur YouTube qui traînent, avec des corneilles qui se reconnaissent sur photo par exemple.
- Les études sur la gorille Koko sont assez fascinantes.
- À peu près tout ce qu’on peut trouver de Jane Goodall est intelligent et bien écrit.
- Dans mon souvenir les études sur les perroquets Kéa de Nouvelle-Zélande étaient assez fascinantes, c’est de la linguistique appliquée dans le domaine de l’éthologie.
Je crois qu’il y a de quoi faire dans le domaine. :-)
- The Alex Studies, Dr Irene Pepperberg. (Harvard Press si je me souviens bien) Études sur la cognition des perroquets gris du Gabon. Un ouvrage absolument fascinant, bien que très chiant à lire parce que c’est des rapports d’études, avec des graphes, des stats et tout ça. Ces animaux ont la notion du 0 et peuvent compter jusqu’à 8. Aussi former des petites phases simples comme « Donne-moi une banane » (si tu donnes une noix, ils te la jettent à la gueule).
- L’Agressivité: Une histoire naturelle du mal & Les Fondements de l’éthologie de Konrad Lorenz. Grosse référence dans le domaine, un passé douteux chez les nazis autrichiens, il n’en reste pas moins incontournable.
- Au Konrad Lorenz Institut (ben tiens), on s’affaire à étudier la cognition des corbeaux et corneilles. Je pense qu’on peut trouver leurs papiers assez facilement avec une rapide recherche sur Google Scholar. Il y a aussi toutes sortes de vidéos sur YouTube qui traînent, avec des corneilles qui se reconnaissent sur photo par exemple.
- Les études sur la gorille Koko sont assez fascinantes.
- À peu près tout ce qu’on peut trouver de Jane Goodall est intelligent et bien écrit.
- Dans mon souvenir les études sur les perroquets Kéa de Nouvelle-Zélande étaient assez fascinantes, c’est de la linguistique appliquée dans le domaine de l’éthologie.
Je crois qu’il y a de quoi faire dans le domaine. :-)
crocuscorax- Messages : 397
Date d'inscription : 08/06/2019
Age : 32
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Sur l'intelligence animale j'ai apprécié celui-là :
Maria Franchini
De l’intelligence des chevaux de Maria Franchini
http://www.zulma.fr/livre-de-lintelligence-des-chevaux-552.html
Et puis surtout :
http://www.remydegourmont.org/de_rg/autres_ecrits/revues/depechedetoulouse/chevaux03.htm
Avant il y avait eu cela.
http://www.axolot.info/?p=660
Maria Franchini
De l’intelligence des chevaux de Maria Franchini
http://www.zulma.fr/livre-de-lintelligence-des-chevaux-552.html
Et puis surtout :
http://www.remydegourmont.org/de_rg/autres_ecrits/revues/depechedetoulouse/chevaux03.htm
Avant il y avait eu cela.
http://www.axolot.info/?p=660
Re: Nouveau ici, pas nouvelle du monde
Merci à tous les deux pour les références. Pour ma part, je trouve que c'est un domaine pas assez étudié. Ce sont souvent les mêmes études qui reviennent, mise à part les études sur les corneilles au KL institute qui sont assez récentes.
Je suis toujours en émoi devant Koko et Michael signant leurs souvenirs ou ressentis. . J'ai toujours été peiné qu'elle n'ait pas eu de descendant, j'aurais vraiment aimé observer, ou non, leur apprendre à signer.
Je vais essayer de trouver les études sur les perroquets Kéa, ça ne me dit rien.
Je suis toujours en émoi devant Koko et Michael signant leurs souvenirs ou ressentis. . J'ai toujours été peiné qu'elle n'ait pas eu de descendant, j'aurais vraiment aimé observer, ou non, leur apprendre à signer.
Je vais essayer de trouver les études sur les perroquets Kéa, ça ne me dit rien.
Pango- Messages : 384
Date d'inscription : 10/04/2017
Age : 35
Localisation : Châtellerault, là où les rêves........ viennent pour crever
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