Conséquence de chocs émotionnels
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Stegos
RoyJade
ortolan
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Conséquence de chocs émotionnels
C'est une question qui me poursuit depuis quelques mois.
Vous est-il arrivé, suite à un choc émotionnel particulièrement intense :
- de vous anesthésier complètement sur le plan émotionnel pendant plusieurs jours, de devenir lisse intérieurement comme si vous étiez sous antidépresseur ?
- d'observer en parallèle une modification de fonctionnement cognitif importante, comme si votre câblage avait été modifié ?
Témoignages directs ou indirects, documents, liens... tout m'intéresse.
Vous est-il arrivé, suite à un choc émotionnel particulièrement intense :
- de vous anesthésier complètement sur le plan émotionnel pendant plusieurs jours, de devenir lisse intérieurement comme si vous étiez sous antidépresseur ?
- d'observer en parallèle une modification de fonctionnement cognitif importante, comme si votre câblage avait été modifié ?
Témoignages directs ou indirects, documents, liens... tout m'intéresse.
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
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Dernière édition par ortolan le Ven 15 Nov 2019 - 16:52, édité 1 fois
ortolan- Messages : 13579
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 404 Not Found
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Ça tombe "bien", j'ai vécu le premier point il y a quelques semaines. Une semaine en étant totalement déconnecté de ma partie émotionnelle, de ne ressentir seulement la partie logique froide.
La seconde partie par contre, pas du tout. J'ai pu observer mon raisonnement logique entièrement nu, ce qui est intéressant mais ne l'a pas changé pour autant.
La seconde partie par contre, pas du tout. J'ai pu observer mon raisonnement logique entièrement nu, ce qui est intéressant mais ne l'a pas changé pour autant.
RoyJade- Messages : 525
Date d'inscription : 15/11/2016
Age : 33
Localisation : Généralement chez moi
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Non, je pensais plutôt à une modification dans la qualité de mes représentations mentales. Mais pareil, ça n'a pas duré.ortolan a écrit:Pour la modification du fonctionnement cognitif, je ne sais pas si tu fais référence à une agitation paradoxale (s'occuper la tête pour mettre à distance la cause, une forme de conduite d'évitement).
J'ai constaté un ralentissement général, oui, qui a duré plusieurs semaines, et je n'ai pas complètement récupéré : l'exemple le plus visible : je pouvais travailler concentrée sans pause pendant 8-10 heures assez facilement avant, je suis péniblement revenue à 3-4 heures après 6 mois.ortolan a écrit: Neurologiquement, une atrophie du cortex pré-frontal (planification, conduites sociales) réversible a pu être mise en évidence dans les cas de stress post-traumatique sévères et durables (Cyrulnik en parle pour les enfants roumains des orphelinats).
En revanche, je ne remplis pas les critères de l'ESPT.
Aucune modif, donc, même au retour des émotions ?RoyJade a écrit:Une semaine en étant totalement déconnecté de ma partie émotionnelle, de ne ressentir seulement la partie logique froide.
La seconde partie par contre, pas du tout. J'ai pu observer mon raisonnement logique entièrement nu, ce qui est intéressant mais ne l'a pas changé pour autant.
Je ne pensais pas avoir de retours, vu que le sujet est un peu bizarre, alors merci à vous deux.
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
En ce qui me concerne :
Anesthésie, froideur émotionnelle, méfiance
Alternance passivité/agressivité
Alternance mutisme, repli sur soi/hurlements, hyperactivité (jusqu'au burn-out)
Stress post trauma sévère et résistant aux traitements
Conduites à risque, auto-sabotage, auto-agressivité
Conduites d'évitement
Ralentissement psycho-moteur
Sur le plan cognitif : trous de mémoire, difficultés à se concentrer...
Anesthésie, froideur émotionnelle, méfiance
Alternance passivité/agressivité
Alternance mutisme, repli sur soi/hurlements, hyperactivité (jusqu'au burn-out)
Stress post trauma sévère et résistant aux traitements
Conduites à risque, auto-sabotage, auto-agressivité
Conduites d'évitement
Ralentissement psycho-moteur
Sur le plan cognitif : trous de mémoire, difficultés à se concentrer...
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Boarf, moi, c'est pas un choc mais une série (stress chronique depuis le tout début de mon existence). Au bout de 3 décennies, ça a fini par s'effondrer, et là, amnésie, incapacité à mémoriser quoi que ce soit, à comprendre ce que je lis, à me plonger dans un travail intellectuel épanouissant... etc...
J'aimerais bien une vraie prise en charge avec imagerie du cerveau pour voir l'état de mes amygdales mais il semblerait que la médecine ne s'occupe pas du tout de ça (alors que les recherches, si).
Je doute de la possibilité de réparer ça. Il a fallu admettre que j'étais devenue idiote, ce qui a été particulièrement pénible, puisque j'avais basé le peu d'estime de moi sur la seule qualité que mon entourage me reconnaissait (enfin, pas tous les jours, mais assez pour m'offrir une sécurité): mon intelligence. Découvrir qu'on existe quand même, malgré cette déchéance, est un parcours long et douloureux.
Le décalage avec les autres est bien plus profond, maintenant. Devenir idiote ne m'a pas permis de me rapprocher de ceux avec qui je me sentais décalée avant mais m'a éloignée de ceux dont je me sentais proche (je déteste l'appauvrissement de mes conversations). Ce qui m'irrite le plus, c'est l'incompréhension des médecins, psys et autres qui trouvent que je "raisonne bien, pourtant". Ils ne veulent entendre ma souffrance. Quant aux solutions, n'en parlons pas, puisqu'il faudrait déjà qu'ils entendent.
J'aimerais bien une vraie prise en charge avec imagerie du cerveau pour voir l'état de mes amygdales mais il semblerait que la médecine ne s'occupe pas du tout de ça (alors que les recherches, si).
Je doute de la possibilité de réparer ça. Il a fallu admettre que j'étais devenue idiote, ce qui a été particulièrement pénible, puisque j'avais basé le peu d'estime de moi sur la seule qualité que mon entourage me reconnaissait (enfin, pas tous les jours, mais assez pour m'offrir une sécurité): mon intelligence. Découvrir qu'on existe quand même, malgré cette déchéance, est un parcours long et douloureux.
Le décalage avec les autres est bien plus profond, maintenant. Devenir idiote ne m'a pas permis de me rapprocher de ceux avec qui je me sentais décalée avant mais m'a éloignée de ceux dont je me sentais proche (je déteste l'appauvrissement de mes conversations). Ce qui m'irrite le plus, c'est l'incompréhension des médecins, psys et autres qui trouvent que je "raisonne bien, pourtant". Ils ne veulent entendre ma souffrance. Quant aux solutions, n'en parlons pas, puisqu'il faudrait déjà qu'ils entendent.
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Wyrdwyn a écrit:Aucune modif, donc, même au retour des émotions ?
Si, mais lié à la raison du choc plus que le choc : méfiance, transformation de certains de mes sentiments en d'autres plus négatif (qui, je le sens, n'attendent que de repasser en positif quand ils auront quelqu'un vers qui se tourner), perte d'une partie de ma volonté autrefois instoppable d'aider les autres. Rien qui ne ressemble à ce que tu décris, et surtout rien d'irréversible.
RoyJade- Messages : 525
Date d'inscription : 15/11/2016
Age : 33
Localisation : Généralement chez moi
Re: Conséquence de chocs émotionnels
... vu la liste, j'imagine que le choc est ancien... et que la prise en charge s'est avérée mal adaptée... As-tu eu l'occasion de tester, à tout hasard, les nouvelles techniques pour traiter l'ESPT ?Beautymist a écrit:En ce qui me concerne :
Anesthésie, froideur émotionnelle, méfiance
Alternance passivité/agressivité
Alternance mutisme, repli sur soi/hurlements, hyperactivité (jusqu'au burn-out)
Stress post trauma sévère et résistant aux traitements
Conduites à risque, auto-sabotage, auto-agressivité
Conduites d'évitement
Ralentissement psycho-moteur
Sur le plan cognitif : trous de mémoire, difficultés à se concentrer...
C'est exactement ma situation, sauf que les chocs en série ont eu lieu bien concentrés sur deux ans. Le dernier, mineur au regard de ce qui avait précédé, m'a fait plonger.Hortense a écrit:Boarf, moi, c'est pas un choc mais une série (stress chronique depuis le tout début de mon existence). Au bout de 3 décennies, ça a fini par s'effondrer, et là, amnésie, incapacité à mémoriser quoi que ce soit, à comprendre ce que je lis, à me plonger dans un travail intellectuel épanouissant... etc...
(...)
Il a fallu admettre que j'étais devenue idiote, ce qui a été particulièrement pénible, puisque j'avais basé le peu d'estime de moi sur la seule qualité que mon entourage me reconnaissait (enfin, pas tous les jours, mais assez pour m'offrir une sécurité): mon intelligence.
(...)
Ce qui m'irrite le plus, c'est l'incompréhension des médecins, psys et autres qui trouvent que je "raisonne bien, pourtant". Ils ne veulent entendre ma souffrance.
Personne ne comprend que je me sente diminuée, parce que je fais encore assez HPI dans l'ensemble , sauf que par rapport à avant, tout est devenu tellement laborieux que je me juge moi aussi devenue idiote. Avec cette impression d'avoir un truc de changé dans le cerveau, d'autant que j'ai noté des différences cognitives qualitatives absolument incontestables.
Si ce n'est pas indiscret, l'effondrement date d'il y a longtemps ? Tu as récupéré dans quelle mesure, et à quelle vitesse ?
D'accord. Merci pour ta réponse. Je te souhaite de trouver rapidement la personne qui fera s'envoler tes pensées négatives...RoyJade a écrit:Si, mais lié à la raison du choc plus que le choc
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase. J'ai un peu récupéré mais j'ai des alternances de moments où ça va mieux et de moments où ça repart en vrille. Et d'autres difficultés de santé qui ne permettent pas un bon rétablissement. Sans compter les difficultés relationnelles qui n'arrangent rien.
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Dans la liste, j'oubliais aussi les troubles dissociatifs. Et en effet, faute d'une prise en charge précoce et adaptée... (il faut dire qu'à l'époque, elle n'existait pas...).
En ce moment, je fais des séances d'hypnose pour diminuer les troubles anxieux, retrouver la sérénité en ayant le moins possible recours aux anxiolytiques (néfastes sur le long terme pour la santé, et de toute façon incompatibles avec mes troubles respiratoires).
J'ai des difficultés (à long terme ou chroniques) au niveau matériel, émotionnel, relationnel. Et ce malgré tous mes efforts (parfois surhumains) et mes nombreuses démarches. en même temps, quand les professionnels du secteur médico-social sont incompétents ou dans le déni... ce n'est guère étonnant.
En ce moment, je fais des séances d'hypnose pour diminuer les troubles anxieux, retrouver la sérénité en ayant le moins possible recours aux anxiolytiques (néfastes sur le long terme pour la santé, et de toute façon incompatibles avec mes troubles respiratoires).
J'ai des difficultés (à long terme ou chroniques) au niveau matériel, émotionnel, relationnel. Et ce malgré tous mes efforts (parfois surhumains) et mes nombreuses démarches. en même temps, quand les professionnels du secteur médico-social sont incompétents ou dans le déni... ce n'est guère étonnant.
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Je connais ça aussi... (enfin, les difficultés relationnelles ont toujours existé chez moi) (mais j'me soigne) (ou tout au moins je tente, en me lançant des challenges)Hortense a écrit:Et d'autres difficultés de santé qui ne permettent pas un bon rétablissement. Sans compter les difficultés relationnelles qui n'arrangent rien.
J'espère que l'hypnose te soulagera... je ne te suggère pas d'autres thérapies, j'imagine que tu as une expérience de ces domaines bien supérieure que la mienne...Beautymist a écrit:Dans la liste, j'oubliais aussi les troubles dissociatifs. Et en effet, faute d'une prise en charge précoce et adaptée... (il faut dire qu'à l'époque, elle n'existait pas...).
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Les antidépresseurs, ça fait quoi, "normalement"....?Wyrdwyn a écrit:C'est une question qui me poursuit depuis quelques mois.
Vous est-il arrivé, suite à un choc émotionnel particulièrement intense :
- de vous anesthésier complètement sur le plan émotionnel pendant plusieurs jours, de devenir lisse intérieurement comme si vous étiez sous antidépresseur ?
Toute expérience va modifier le câblage, non ?Wyrdwyn a écrit:
- d'observer en parallèle une modification de fonctionnement cognitif importante, comme si votre câblage avait été modifié ?
Stegos- Messages : 4567
Date d'inscription : 18/02/2018
Age : 105
Localisation : 3ème planète autour du soleil
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Bien relevéStegos a écrit:Les antidépresseurs, ça fait quoi, "normalement"....?
Je te dois mon premier sourire du jour.
Chez moi : antidépresseur = lissage émotionnel, mer d'huile, confortable les premiers temps, mais oui, impression d'être derrière une vitre, de ne pas vivre (j'ai tout balancé un beau matin, préférant définitivement les montagnes russes émotionnelles à cet état de zombie qui de plus ne me permettait même pas de m'attaquer efficacement aux problèmes).
Normalement -> je faisais donc allusion au lissage émotionnel.
Oui, bien sûr, mais je n'avais jamais ressenti aussi précisément une modification.Stegos a écrit:Toute expérience va modifier le câblage, non ?
En fait, voila : avant, il m'était impossible de visualiser la moindre couleur dans mon imagerie mentale, quelle qu'elle soit (hypnagogique, rêves, visualisation yeux ouverts ou fermés), et j'étais assez proche, en matière de visualisation, de l'aphantaisie.
Après, j'ai eu des images en couleur en état hypnagogique (pour être exacte, en état hypnopompique, surtout), et quand tu passes de zéro couleur et contours plus ou moins flous à des images de type vitrail en plein soleil, c'est assez (divinement) violent.
(depuis, j'écume le net à la recherche de documents là-dessus, et je ne trouve rien)
Invité- Invité
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Lors d’un choc émotionnel, je me mets en mode « survie », je deviens un robot complètement imperméable aux émotions... je ne me vois pas basculer d’un mode à l’autre..
Rosacee- Messages : 8
Date d'inscription : 07/07/2019
Age : 34
Localisation : Essonne
Re: Conséquence de chocs émotionnels
hello à tous, et merci à tous les intervenants , c'est très très interessant
je -up car je voudrai vraiment en savoir plus
L.E.L
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L.E.L
L_easy_life- Messages : 184
Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 35
Localisation : in a crossfire hurricane but it's all right
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Bonjour tout le monde.
"Invité" est parti, mais c'est pas grave, peut-être que la poursuite de la réflexion peut servir à quelqu'un d'autre.
L'aboulie, c'est un lissage intérieur qui est tellement fort que même le corps se pli aux exigences mentales. Plus aucune réflexion n'est possible, et plus aucun mouvement non plus. Il ne s'agit en aucun cas de paralysie physiologique, mais bien d'un abandon de toute volonté à agir comme à penser. C'est un KO technique net et précis. Ça peut durer seulement quelques jours jusqu'à plusieurs semaines.
Du coup, en cas de choc émotionnel moins grave, il peut effectivement exister des états intermédiaires entre l'aboulie et la simple déprime démobilisante. Et la mise soudaine en stand-by partielle ou totale de l'esprit en est un, ce que précisément tu soulignes, Invité, dans ton post d'ouverture. Ce "lissage" se double aussi d'ailleurs parfois d'une "alarme" interne qui suggère sans arrêt que "ce n'est pas normal de ne pas ressentir quoi que ce soit", ou bien que "l'esprit doit se réveiller au plus vite avant la mise en péril, car le minima de ressenti n'est plus assez requis", ce qui provoque angoisses et gènes à l'intérieur même de la zone de confort. Situation qu'on rencontre régulièrement chez les traumatisé-e-s de guerre et chez les femmes/hommes violés.
Ta question a donc bien une réponse concrète en matière de psychologie.
Et là encore, je répondrais positivement en soulignant que j'ai moi-même observé cette modification de câblage chez moi, à plusieurs reprises, comme j'ai notamment pu l'observer chez d'autres personnes.
Je n'ai personnellement aucune solution a apporter à la problématique pour qui rencontrerait brutalement ce genre de "plaine" mentale. Je peux toutefois dire, en m’appuyant sur ma propre expérience à travers mes divers états d'effondrement au cours de ma vie, que l’entraînement conscient à la résilience sait raccourcir de manière assez efficace la période de "lissage". Car avant, en tant qu'enfant (EIP pour précision) pour un même type de choc je pouvais prendre des jours avant de refaire mentalement surface. A présent, seulement 24 heures suffissent.
De 2016 à 2018, j'ai d'ailleurs expérimenté le processus par 9 fois. Durant cet interval, ma plus longue période de "lissage" n'a été que d'une semaine environ. Et à chaque fois, ma résilience s'en trouve étonnamment renforcée, bien que j'ai noté sur fin 2018, un tassement du phénomène.
A savoir enfin que ma méthode n'est peut-être valable que pour moi-même, vraisemblablement. Si j'ai croisé pas mal de "lissés temporaires" chez les traumatisé-e-s de guerre, je n'ai toutefois pas assez pas d'éléments concrets pour établir un profil qui aiderait à dégager un axe typique d'accès facile à la venue de la résilience. Je ne peux donc pas décrire une méthodologie exploitable clé-en-main qui puisse être efficace pour tout le monde. Bien désolé.
Toutefois, s'il y a questions ultérieures, je suis touchage ici sur le forum par simple MP. Ne pas hésiter.
Hig.
"Invité" est parti, mais c'est pas grave, peut-être que la poursuite de la réflexion peut servir à quelqu'un d'autre.
Plus maintenant, car j'ai appris depuis à établir des pontages mentaux qui me rendent très rapidement résilient, Mais quand j'étais enfant et puis plus tard, deux ou trois fois à l'âge adulte, lors de passages à vide particulièrement ténébreux, j'ai connu l'aboulie.Vous est-il arrivé, suite à un choc émotionnel particulièrement intense :
- de vous anesthésier complètement sur le plan émotionnel pendant plusieurs jours, de devenir lisse intérieurement comme si vous étiez sous antidépresseur ?
L'aboulie, c'est un lissage intérieur qui est tellement fort que même le corps se pli aux exigences mentales. Plus aucune réflexion n'est possible, et plus aucun mouvement non plus. Il ne s'agit en aucun cas de paralysie physiologique, mais bien d'un abandon de toute volonté à agir comme à penser. C'est un KO technique net et précis. Ça peut durer seulement quelques jours jusqu'à plusieurs semaines.
Du coup, en cas de choc émotionnel moins grave, il peut effectivement exister des états intermédiaires entre l'aboulie et la simple déprime démobilisante. Et la mise soudaine en stand-by partielle ou totale de l'esprit en est un, ce que précisément tu soulignes, Invité, dans ton post d'ouverture. Ce "lissage" se double aussi d'ailleurs parfois d'une "alarme" interne qui suggère sans arrêt que "ce n'est pas normal de ne pas ressentir quoi que ce soit", ou bien que "l'esprit doit se réveiller au plus vite avant la mise en péril, car le minima de ressenti n'est plus assez requis", ce qui provoque angoisses et gènes à l'intérieur même de la zone de confort. Situation qu'on rencontre régulièrement chez les traumatisé-e-s de guerre et chez les femmes/hommes violés.
Ta question a donc bien une réponse concrète en matière de psychologie.
... Avec de plus le sentiment que ce "changement de câblage" est quasi immédiat, c'est à dire d'un jour à l'autre, comme si un "plus jamais" avait soudainement reprogrammé notre esprit, si je puis me permettre de compléter l'idée initiale de ton post.- d'observer en parallèle une modification de fonctionnement cognitif importante, comme si votre câblage avait été modifié ?
Et là encore, je répondrais positivement en soulignant que j'ai moi-même observé cette modification de câblage chez moi, à plusieurs reprises, comme j'ai notamment pu l'observer chez d'autres personnes.
Je n'ai personnellement aucune solution a apporter à la problématique pour qui rencontrerait brutalement ce genre de "plaine" mentale. Je peux toutefois dire, en m’appuyant sur ma propre expérience à travers mes divers états d'effondrement au cours de ma vie, que l’entraînement conscient à la résilience sait raccourcir de manière assez efficace la période de "lissage". Car avant, en tant qu'enfant (EIP pour précision) pour un même type de choc je pouvais prendre des jours avant de refaire mentalement surface. A présent, seulement 24 heures suffissent.
De 2016 à 2018, j'ai d'ailleurs expérimenté le processus par 9 fois. Durant cet interval, ma plus longue période de "lissage" n'a été que d'une semaine environ. Et à chaque fois, ma résilience s'en trouve étonnamment renforcée, bien que j'ai noté sur fin 2018, un tassement du phénomène.
A savoir enfin que ma méthode n'est peut-être valable que pour moi-même, vraisemblablement. Si j'ai croisé pas mal de "lissés temporaires" chez les traumatisé-e-s de guerre, je n'ai toutefois pas assez pas d'éléments concrets pour établir un profil qui aiderait à dégager un axe typique d'accès facile à la venue de la résilience. Je ne peux donc pas décrire une méthodologie exploitable clé-en-main qui puisse être efficace pour tout le monde. Bien désolé.
Toutefois, s'il y a questions ultérieures, je suis touchage ici sur le forum par simple MP. Ne pas hésiter.
Hig.
higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
Re: Conséquence de chocs émotionnels
Touchage ? C'est ?
Ou alors c'est tout l'inverse : tout sage. *
Ou alors c'est tout l'inverse : tout sage. *
Dernière édition par I am just Nath le Mer 1 Jan 2020 - 21:08, édité 1 fois (Raison : * ajout d'un boute)
Re: Conséquence de chocs émotionnels
MDR.
lol, pardon. Mille pardons!
Merci Nath de mettre en exergue cette affreuse coquille que je n'ai pas vu lors de ma relecture rapide.
Je laisse en place le mauvais mot, mais oui, il ne s'agit pas de "touchage", mais de bien "touchable". En gros "joignable", quoi... Rien de bien cochonesque là-dedans...
"Tout sage", non, ça par contre c'est carrément à oublier...
Merci Nath.
lol, pardon. Mille pardons!
Merci Nath de mettre en exergue cette affreuse coquille que je n'ai pas vu lors de ma relecture rapide.
Je laisse en place le mauvais mot, mais oui, il ne s'agit pas de "touchage", mais de bien "touchable". En gros "joignable", quoi... Rien de bien cochonesque là-dedans...
"Tout sage", non, ça par contre c'est carrément à oublier...
Merci Nath.
higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
Re: Conséquence de chocs émotionnels
A lemon tree?
"...Je tourne, tourne tourne, et me retourne, et tout ce que je vois est un autre arbre à citrons... La, lalalalala di lala... dipdipdip-la..."
"...Je tourne, tourne tourne, et me retourne, et tout ce que je vois est un autre arbre à citrons... La, lalalalala di lala... dipdipdip-la..."
higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
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