[Titre du sujet]
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Bonjour. Femme insupportable en recherche d'affinités électives sur Orléans (Oui, j'ai pondu le même profil quasiment sur un autre groupe, mais je ne pense pas avoir bien changé en un mois, j'aime les gloses aussi. Et puis, je viens de me rendre compte qu'il existait probablement 50 groupes différents... ). Liliale, enjouée... furie de littérature, furie émotionnelle, esprit associatif, sens de l'absurde... inclination : tomber sous le charme de gros connards qui théorisent tout jusqu'à en vomir.
Enchantée !
Bon, parce que je n'ai plus quinze ans, que je considère le mystère comme une composante du vide, je vais me présenter un peu.
J'ai 28 ans, je suis enseignante. Avant, j'étais peintre. Je me suis lassée du milieu artistique, des égos, des querelles de chapelle, et je ne veux plus monnayer mes tentatives artistiques. A défaut, je monnaye mes quelques compétences en matière de littérature.
J'ai été testée jeune Aspie (on dit cela, ici, non ?), mais il y probablement une erreur de diagnostic. Je ne souhaite pas refaire le test. Je sais juste que je suis curieuse, boulimique, heureuse, fascinée par tout. Que j'aime le monde de manière quasiment christique, avec les travers d'une empathie mal maîtrisée. Que je suis passionnée, mais que je me refuse les passions tristes. Je ne cherche pas l'amour ; j'aimerais adopter des amis. J'aimerais des affinités électives. Je cherche ; je ne trouve pas. J'attends et finalement mes quelques ficelles conversationnelles s'étiolent...
J'aime manger des glaces et boire des bières en terrasse. Parler du monde, inventer des théories, ne plus les suivre. Ne pas refaire le monde, mais l'apaiser avec quelques sourires de biais. Je viens ici pour rencontrer de visu. Je me méfie des mots.
Je ne suis pas féministe, je ne suis pas activiste pour un sou. J'ai peu de convictions arrêtées. Je crois au lien humain, et je suis déjà amoureuse de Montaigne.
Et je ne pense pas être cynique. Pas encore.
Je suis encore sur Paris, mais mutée à Orléans.
Enchantée. Sourire.
Enchantée !
Bon, parce que je n'ai plus quinze ans, que je considère le mystère comme une composante du vide, je vais me présenter un peu.
J'ai 28 ans, je suis enseignante. Avant, j'étais peintre. Je me suis lassée du milieu artistique, des égos, des querelles de chapelle, et je ne veux plus monnayer mes tentatives artistiques. A défaut, je monnaye mes quelques compétences en matière de littérature.
J'ai été testée jeune Aspie (on dit cela, ici, non ?), mais il y probablement une erreur de diagnostic. Je ne souhaite pas refaire le test. Je sais juste que je suis curieuse, boulimique, heureuse, fascinée par tout. Que j'aime le monde de manière quasiment christique, avec les travers d'une empathie mal maîtrisée. Que je suis passionnée, mais que je me refuse les passions tristes. Je ne cherche pas l'amour ; j'aimerais adopter des amis. J'aimerais des affinités électives. Je cherche ; je ne trouve pas. J'attends et finalement mes quelques ficelles conversationnelles s'étiolent...
J'aime manger des glaces et boire des bières en terrasse. Parler du monde, inventer des théories, ne plus les suivre. Ne pas refaire le monde, mais l'apaiser avec quelques sourires de biais. Je viens ici pour rencontrer de visu. Je me méfie des mots.
Je ne suis pas féministe, je ne suis pas activiste pour un sou. J'ai peu de convictions arrêtées. Je crois au lien humain, et je suis déjà amoureuse de Montaigne.
Et je ne pense pas être cynique. Pas encore.
Je suis encore sur Paris, mais mutée à Orléans.
Enchantée. Sourire.
Goliadkine- Messages : 24
Date d'inscription : 08/07/2019
Age : 34
Localisation : Orléans - Paris - Bagdad de la pensée.
Re: [Titre du sujet]
De la pureté réaliste ? Des convictions fortes mais mesurées ?
Les fruits de l'Univers ont cela de merveilleux qu'ils sont parfois des paradoxes imprévisibles.
Soyez la bienvenue.
Les fruits de l'Univers ont cela de merveilleux qu'ils sont parfois des paradoxes imprévisibles.
Soyez la bienvenue.
Invité- Invité
Re: [Titre du sujet]
Sourire. Merci, Gashadokuro.
Je suis vos écrits. J'aime vous lire.
Mes convictions sont fortes, mais elles tournent. La force semble suivre le flux, plus que la forme des idées.
Merci de votre accueil.
Je suis vos écrits. J'aime vous lire.
Mes convictions sont fortes, mais elles tournent. La force semble suivre le flux, plus que la forme des idées.
Merci de votre accueil.
Goliadkine- Messages : 24
Date d'inscription : 08/07/2019
Age : 34
Localisation : Orléans - Paris - Bagdad de la pensée.
Re: [Titre du sujet]
"Goliadkine" = aisné, ou cadet ?
Ce qui est sacré pourrait se traduire par "ce qui reste inchangé". Dans des mots que plus personne ne comprend aujourd'hui. Dans des langues que plus personne ne parle aujourd'hui.
Merci pour les gentils mots.
J'ai entrevu votre texte, il réclame repos et attention pour qu'on en tire la riche moelle (ahah). Ce que je ne manquerai de lui offrir.
Goliadkine a écrit:
Mes convictions sont fortes, mais elles tournent. La force semble suivre le flux, plus que la forme des idées.
Ce qui est sacré pourrait se traduire par "ce qui reste inchangé". Dans des mots que plus personne ne comprend aujourd'hui. Dans des langues que plus personne ne parle aujourd'hui.
Merci pour les gentils mots.
J'ai entrevu votre texte, il réclame repos et attention pour qu'on en tire la riche moelle (ahah). Ce que je ne manquerai de lui offrir.
Invité- Invité
Re: [Titre du sujet]
#PlaisirDuSoir
Bonsoir !
Et pourquoi une telle redondance ? Impatience et/ou souci d’efficacité dans votre quête, si louable, d’affinités électives ?
Pardon, je me permets de gloser sur votre fil de présentation – particulièrement inspirant à mon sens –, et je brode déjà, trop promptement et sans doute inopportunément, sur votre rapport au vide qui me fascine illico. Mais la tentation est trop grande d’interpréter et d’envisager une amorce de théorie, à l’appui de cette précision, encore :
Mais si bien vivre et rencontrer l’Autre, au fond, c’était en quelque sorte se réconcilier – au besoin – avec cette notion de mystère, a priori si déconcertante et inquiétante ? En hybridant deux aphorismes comparables de Gandhi (« La vie n’est pas un problème à résoudre, mais un mystère à vivre. ») et Kierkegaard (« La vie n’est pas un problème à résoudre, mais une réalité dont il faut faire l’expérience. »), j’obtiens cette équation existentielle : « La vie n’est pas un problème à résoudre, mais une réalité mystérieuse dont il s’agit de faire l’expérience. » Une belle rencontre, bien vécue, ne serait-ce pas, dès lors et de la sorte, savoir glisser dans la volupté de l'altérité, s'abandonner à ce suave corollaire du mystère ?
Navré si je peux donner là, bien malgré moi, l’impression de prêcher. En vérité, je ne suis sûr de rien : je doute et redoute – de tout, et en permanence. Les apparences sont toujours trompeuses.
Quant au fait, merveilleux, d’être « fascinée par tout », je connais bien cela, et c’est Paul Valéry (auteur de chevet pour moi aussi) qui nous dédouane encore le mieux, d’un malicieux : « J’ai beau faire, tout m’intéresse ! »
Puis-je savoir si, hormis Valéry, Montaigne et Dostoïevski (votre pseudo, comme un aveu), vous avez d’autres maîtres ou amours littéraires ? Si jamais vous étiez susceptible d’adorer Montherlant ou Léon Bloy, vous seriez peut-être cette jeune peintre lettrée que j’ai connue jadis (2011), dangereusement mystérieuse, qui portait ce même pseudo et doit avoir précisément votre âge aujourd'hui ; et qui m’avait alors superbement éconduit par ces mots cinglants : « Allez donc fouetter d’autres culs ! »
Ce serait un vertige, ce hasard troublant, cet improbable écho lointain… La coïncidence est déjà bien belle, en tout cas.
Bienvenue ici, où les mots sont la règle ; où les échanges contraints, empesés de logos, seront idéalement prélude à rencontres et partages effectifs.
Bonsoir !
Comment cela, « un autre groupe » : sur un autre forum analogue, donc ?Goliadkine a écrit:j'ai pondu le même profil quasiment sur un autre groupe, mais je ne pense pas avoir bien changé en un mois
Et pourquoi une telle redondance ? Impatience et/ou souci d’efficacité dans votre quête, si louable, d’affinités électives ?
Tout serait donc affaire de dosage, afin que la glose restât digeste !? Mais en fait, vous dites bien la chose plus bas, en expliquant :Goliadkine a écrit:j'aime les gloses […] inclination : tomber sous le charme de gros connards qui théorisent tout jusqu'à en vomir.
C’est la certitude qui rebute, la conviction chevillée au corps – Nietzsche l’appelait carrément « folie ». Précariser la crâne croyance d’un croche-pied socratique, balayer le péremptoire d’un sourire judoka, déséquilibrer un trop plein d’assurance par le jeu de palinodies finement assumées : lorsqu’un théoricien trop sérieux – épris d’exactitude, éperdu de cohérence et acharné de conséquence – se présente face à vous, demandez-lui d’abord où est sa douleur.Goliadkine a écrit:J'aime […] parler du monde, inventer des théories, ne plus les suivre. Ne pas refaire le monde, mais l'apaiser avec quelques sourires de biais. […] J'ai peu de convictions arrêtées.
N’est-ce pas là une conception par trop péjorative ? Mais c’est peut-être un mouvement naturel, aussi, cette manière de défiance, plus ou moins instinctive, à l’endroit du mystère/vide ; après tout, ne dit-on pas que « la Nature a peur du vide » !?…Goliadkine a écrit:je considère le mystère comme une composante du vide
Pardon, je me permets de gloser sur votre fil de présentation – particulièrement inspirant à mon sens –, et je brode déjà, trop promptement et sans doute inopportunément, sur votre rapport au vide qui me fascine illico. Mais la tentation est trop grande d’interpréter et d’envisager une amorce de théorie, à l’appui de cette précision, encore :
Je me risque à postuler un mépris du vide ou une allergie au mystère dans ce désir (besoin ?) impérieux de rencontre réelle, cette méfiance à l’égard du virtuel – souvent un écueil, voire un piège, j’en conviens. Car la manipulation fait rage dans ces pages, certes.Goliadkine a écrit:Je viens ici pour rencontrer de visu. Je me méfie des mots.
Mais si bien vivre et rencontrer l’Autre, au fond, c’était en quelque sorte se réconcilier – au besoin – avec cette notion de mystère, a priori si déconcertante et inquiétante ? En hybridant deux aphorismes comparables de Gandhi (« La vie n’est pas un problème à résoudre, mais un mystère à vivre. ») et Kierkegaard (« La vie n’est pas un problème à résoudre, mais une réalité dont il faut faire l’expérience. »), j’obtiens cette équation existentielle : « La vie n’est pas un problème à résoudre, mais une réalité mystérieuse dont il s’agit de faire l’expérience. » Une belle rencontre, bien vécue, ne serait-ce pas, dès lors et de la sorte, savoir glisser dans la volupté de l'altérité, s'abandonner à ce suave corollaire du mystère ?
Navré si je peux donner là, bien malgré moi, l’impression de prêcher. En vérité, je ne suis sûr de rien : je doute et redoute – de tout, et en permanence. Les apparences sont toujours trompeuses.
Je ne désarme pas, ici et là, pour décourager les passations de tests hasardeuses ou superflues – elles le sont quasiment toutes, à mes yeux intransigeants. Et je ne peux donc qu’applaudir à votre sain renoncement à vous soumettre à nouveau à cette épreuve du test, si réductrice. J’aime à clamer, toujours dans l’esprit de Kierkegaard, ma défiance à l’encontre des étiquettes – puisque les tests ne servent donc qu’à cela, finalement : étiqueter de fébriles candidats en mal de dénomination – en ces mots définitifs : « Nommez-moi, et vous annihilerez alors tous mes possibles. » Pour dire combien il m’apparaît impératif de refuser farouchement les cases ; de récuser résolument les qualificatifs bornés ; de ne laisser figer aucun potentiel sous un quelconque nom ; de ne pas chercher à oblitérer ainsi ce champ des possibles que l’on porte précieusement en soi, comme autant de puissance(s) à l’état embryonnaire.Goliadkine a écrit:J'ai été testée jeune Aspie (on dit cela, ici, non ?), mais il y probablement une erreur de diagnostic. Je ne souhaite pas refaire le test. Je sais juste que je suis curieuse, boulimique, heureuse, fascinée par tout.
Quant au fait, merveilleux, d’être « fascinée par tout », je connais bien cela, et c’est Paul Valéry (auteur de chevet pour moi aussi) qui nous dédouane encore le mieux, d’un malicieux : « J’ai beau faire, tout m’intéresse ! »
Montaigne s’y entendait en matière de lien humain, qui sublima son amitié avec La Boétie. C’était assurément le registre relationnel suprême à ses yeux. Et aux vôtres ? Vous semblez suggérer une réponse à mon interrogation ici :Goliadkine a écrit:Je crois au lien humain, et je suis déjà amoureuse de Montaigne.
Cette symétrie entre nos cas et nos quêtes respectives nous rapprochent et nous éloignent à la fois – car je ne vis hélas pas dans vos parages. Ah ! Ce drame ordinaire de nos trajectoires asymptotes…Goliadkine a écrit:Je ne cherche pas l'amour ; j'aimerais adopter des amis. J'aimerais des affinités électives. Je cherche ; je ne trouve pas. J'attends et finalement mes quelques ficelles conversationnelles s'étiolent...
J’ai lu la page initiale de votre « journal démembré », où j’ai aimé retrouver, notamment, ce style qui vous caractérise peut-être : une prose soignée, toute en agencements distingués ; et tout juste balafrée (zébrée ?) par de rafraîchissants accès de vulgarité (« gros connards », « conneries altérables ») bien sentie – « de bon aloi », dirais-je, même. Très séduisant.Goliadkine a écrit:Avant, j'étais peintre. Je me suis lassée du milieu artistique, des égos, des querelles de chapelle, et je ne veux plus monnayer mes tentatives artistiques. A défaut, je monnaye mes quelques compétences en matière de littérature.
Puis-je savoir si, hormis Valéry, Montaigne et Dostoïevski (votre pseudo, comme un aveu), vous avez d’autres maîtres ou amours littéraires ? Si jamais vous étiez susceptible d’adorer Montherlant ou Léon Bloy, vous seriez peut-être cette jeune peintre lettrée que j’ai connue jadis (2011), dangereusement mystérieuse, qui portait ce même pseudo et doit avoir précisément votre âge aujourd'hui ; et qui m’avait alors superbement éconduit par ces mots cinglants : « Allez donc fouetter d’autres culs ! »
Ce serait un vertige, ce hasard troublant, cet improbable écho lointain… La coïncidence est déjà bien belle, en tout cas.
C’est dire que la précocité n’est donc pas la panacée ! Je vous souhaite de retarder le plus possible cette prétendue fatalité de l’époque.Goliadkine a écrit:Et je ne pense pas être cynique. Pas encore.
Bienvenue ici, où les mots sont la règle ; où les échanges contraints, empesés de logos, seront idéalement prélude à rencontres et partages effectifs.
MoojiKadja- Messages : 351
Date d'inscription : 21/05/2017
Localisation : Avant « Je Suis »
Re: [Titre du sujet]
Bonjour et bienvenue !
Pourrais-tu m'expliquer ce que tu appelles "affinités électives" stp ?...
Parce que cette phrase résonne en moi mais je voudrais savoir si j'entend la même chose que ce que tu entends par là :
Dans tous les cas, re-bienvenue et au plaisir d'échanger zici zoulà.
Pourrais-tu m'expliquer ce que tu appelles "affinités électives" stp ?...
Parce que cette phrase résonne en moi mais je voudrais savoir si j'entend la même chose que ce que tu entends par là :
Je ne cherche pas l'amour ; j'aimerais adopter des amis. J'aimerais des affinités électives. Je cherche ; je ne trouve pas. J'attends et finalement mes quelques ficelles conversationnelles s'étiolent...
Dans tous les cas, re-bienvenue et au plaisir d'échanger zici zoulà.
Invité- Invité
Invité- Invité
Re: [Titre du sujet]
Montaigne, en voilà un qui savait de quoi on parle ici...
zelmoed- Messages : 71
Date d'inscription : 30/04/2019
Re: [Titre du sujet]
Bonsoir MoojiKadja,
J'ai les yeux lourds, et demeure stupéfaite par cette coïncidence. Nous nous connaissions, il semblerait. Nous semblons nous reconnaître, mais cela demeure vaseux. J'ai le sourire figé d'une Joconde engloutie par le passé. Le passé est loin... Comme j'ai pu être si désagréable dans l'Aube d'une adolescence. De mauvais compagnons, de mauvais cénacles. Je me suis trompée de Voix... Comme Zarathoustra.
Il s'agit ici d'une histoire bien simple. Je suis tombée sur un groupe, et j'ai découvert un monde souterrain. J'ai parlé de rencontres, on m'a vivement conseillé de m'inscrire ici. Jeune, je suivais déjà les écharpes rouges... Je ne voulais pas me coucher en mots, ici. J'ai besoin de voir la fumée tournoyer. Je me suis lassée des correspondances épistolaires, des interprétations hasardeuses, des joies... Des Feux contraires comme le dit si bien Jouve... Je ne souhaite pas m'étaler longuement ici ; je vous ai envoyé un message privé.
La formulation était maladroite. J'avoue avoir joué du mystère pendant des années ; il ne se passait pas grand chose en-dessous. L'impression souveraine de masturber finalement une apparence, une pellicule de souffrance qui s'avalait elle-même, devenait tempête. Je n'étais plus que passion sans cause, un simple mouvement qui ne pouvait que finir six pieds sous terre. Je théorise moins que vous, parce que mes idées et les idées ingérées ressemblent à un accouchement pénible. Je n'avance plus à l'écrit ; j'ai besoin de maïeutique. De lire sur les lèvres. Je me souviens vaguement de votre pseudo...
Je me suis doucement éloignée de Léon Bloy après avoir approché l'état de Jeanne. Ou Véronique. Je ne sais plus vraiment... Sourire. Je demeure rieuse devant Montherlant, et j'appréhende mon lien avec Léon Bloy comme une douceur. Non plus comme une erreur de jeunesse. Je reste conquise par Paul Valéry. J'étais d'ailleurs étonnée hier, en lisant ses Variétés, de me rendre compte, une fois le bouquin fermé, que le fond était aussi indissociable de sa forme. Impossible de réexpliquer certaines idées sans reprendre la syntaxe précise de la phrase...
A bientôt...
J'ai les yeux lourds, et demeure stupéfaite par cette coïncidence. Nous nous connaissions, il semblerait. Nous semblons nous reconnaître, mais cela demeure vaseux. J'ai le sourire figé d'une Joconde engloutie par le passé. Le passé est loin... Comme j'ai pu être si désagréable dans l'Aube d'une adolescence. De mauvais compagnons, de mauvais cénacles. Je me suis trompée de Voix... Comme Zarathoustra.
Comment cela, « un autre groupe » : sur un autre forum analogue, donc ?MoojiKadja a écrit:j'ai pondu le même profil quasiment sur un autre groupe, mais je ne pense pas avoir bien changé en un mois
Il s'agit ici d'une histoire bien simple. Je suis tombée sur un groupe, et j'ai découvert un monde souterrain. J'ai parlé de rencontres, on m'a vivement conseillé de m'inscrire ici. Jeune, je suivais déjà les écharpes rouges... Je ne voulais pas me coucher en mots, ici. J'ai besoin de voir la fumée tournoyer. Je me suis lassée des correspondances épistolaires, des interprétations hasardeuses, des joies... Des Feux contraires comme le dit si bien Jouve... Je ne souhaite pas m'étaler longuement ici ; je vous ai envoyé un message privé.
MoojiKadja a écrit:N’est-ce pas là une conception par trop péjorative ? Mais c’est peut-être un mouvement naturel, aussi, cette manière de défiance, plus ou moins instinctive, à l’endroit du mystère/vide ; après tout, ne dit-on pas que « la Nature a peur du vide » !?…
La formulation était maladroite. J'avoue avoir joué du mystère pendant des années ; il ne se passait pas grand chose en-dessous. L'impression souveraine de masturber finalement une apparence, une pellicule de souffrance qui s'avalait elle-même, devenait tempête. Je n'étais plus que passion sans cause, un simple mouvement qui ne pouvait que finir six pieds sous terre. Je théorise moins que vous, parce que mes idées et les idées ingérées ressemblent à un accouchement pénible. Je n'avance plus à l'écrit ; j'ai besoin de maïeutique. De lire sur les lèvres. Je me souviens vaguement de votre pseudo...
MoojiKadja a écrit:Puis-je savoir si, hormis Valéry, Montaigne et Dostoïevski (votre pseudo, comme un aveu), vous avez d’autres maîtres ou amours littéraires ? Si jamais vous étiez susceptible d’adorer Montherlant ou Léon Bloy, vous seriez peut-être cette jeune peintre lettrée que j’ai connue jadis (2011), dangereusement mystérieuse, qui portait ce même pseudo et doit avoir précisément votre âge aujourd'hui ; et qui m’avait alors superbement éconduit par ces mots cinglants : « Allez donc fouetter d’autres culs ! »
Ce serait un vertige, ce hasard troublant, cet improbable écho lointain… La coïncidence est déjà bien belle, en tout cas.
Je me suis doucement éloignée de Léon Bloy après avoir approché l'état de Jeanne. Ou Véronique. Je ne sais plus vraiment... Sourire. Je demeure rieuse devant Montherlant, et j'appréhende mon lien avec Léon Bloy comme une douceur. Non plus comme une erreur de jeunesse. Je reste conquise par Paul Valéry. J'étais d'ailleurs étonnée hier, en lisant ses Variétés, de me rendre compte, une fois le bouquin fermé, que le fond était aussi indissociable de sa forme. Impossible de réexpliquer certaines idées sans reprendre la syntaxe précise de la phrase...
A bientôt...
Goliadkine- Messages : 24
Date d'inscription : 08/07/2019
Age : 34
Localisation : Orléans - Paris - Bagdad de la pensée.
Re: [Titre du sujet]
Saxifrage* a écrit:Bonjour et bienvenue !
Pourrais-tu m'expliquer ce que tu appelles "affinités électives" stp ?...
Parce que cette phrase résonne en moi mais je voudrais savoir si j'entend la même chose que ce que tu entends par là :Je ne cherche pas l'amour ; j'aimerais adopter des amis. J'aimerais des affinités électives. Je cherche ; je ne trouve pas. J'attends et finalement mes quelques ficelles conversationnelles s'étiolent...
Dans tous les cas, re-bienvenue et au plaisir d'échanger zici zoulà.
Bonjour et merci. Sourire.
Il y a plusieurs dimensions, et définitions du syntagme "Affinités électives".
Initialement, il s'agit d'une entente naturelle entre deux êtres qui s'expliqueraient selon la chimie (Chimie des débuts du XIXe siècle qui n'exclue ni la morale, ni la politique... et théorie de Goethe s'inspirant du De attractionibus electivis de Torbern Bergman).
Au-delà de cette chimie, ou de cette alchimie... Il y a la notion d'élection (qui peut se comprendre donc de manière "chimique" mais aussi de nos jours sous l'angle du libre-arbitre, du choix). Je pense notamment à ce beau vers de Baudelaire... Toi que j'aime à jamais, ma soeur d'élection...
Encore plus simplement, Montaigne mentionne son ami La Boétie dans ses Essais :
Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel, qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui ; parce que c'était moi. »
Mais il y a forcément le spectre interprétatif. De mon côté, je crois au destin. Je crois aux signes. Et je cherche les êtres que je reconnais, sans pour autant les avoir connus...
Goliadkine- Messages : 24
Date d'inscription : 08/07/2019
Age : 34
Localisation : Orléans - Paris - Bagdad de la pensée.
Re: [Titre du sujet]
Ah les affinités électives, élues, sans abstention, un nouage subtil parce que et parce que.
Montaigne réside dans mes régions ainsi que Bloy (y compris au terrestre).
L’un est sur ma droite, le second sur ma gauche.
Au plaisir.
Montaigne réside dans mes régions ainsi que Bloy (y compris au terrestre).
L’un est sur ma droite, le second sur ma gauche.
Au plaisir.
Invité- Invité
Re: [Titre du sujet]
Enchantée, Izo. Sourire.
Merci de votre accueil.
Merci de votre accueil.
Goliadkine- Messages : 24
Date d'inscription : 08/07/2019
Age : 34
Localisation : Orléans - Paris - Bagdad de la pensée.
Re: [Titre du sujet]
Pourquoi ce pseudo stp ? Tu n'es pas kiné ?
J'ai croisé dans ma vie une femme qui faisait de la chasse à courre dans la région d'Orléans, sa présence était rafraichissante.
J'ai croisé dans ma vie une femme qui faisait de la chasse à courre dans la région d'Orléans, sa présence était rafraichissante.
Re: [Titre du sujet]
O Goliadkine, miroir mon beau miroir es-tu le double ?siamois93 a écrit:Pourquoi ce pseudo stp ? Tu n'es pas kiné ?
J'ai croisé dans ma vie une femme qui faisait de la chasse à courre dans la région d'Orléans, sa présence était rafraichissante.
un doppelganger ? Une méprise ? Va savoir ....
Invité- Invité
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