Maman solo cherche autres parents solo pour café à plusieurs

Bonjour,

Je suis maman solo d'une petite fille de bientôt 5 mois. C'est une très belle aventure et je suis profondément heureuse d'avoir cette enfant , mais je suis chagrinée au quotidien par la stigmatisation plus ou moins inconsciente de mon statut de parent célibataire, et par certains problèmes pratiques qui en découlent .

Perso, j'ai l'impression d'être un parent parfaitement normal. Mais je sens comme une gêne quand je dis que je suis maman célibataire. Et ce n'est pas toujours conscient, ni méchant de la part des gens. C'est plutôt que la société tout entière n'est pas organisée, pas structurée pour accueillir des familles monoparentales. Ce qui est étonnant quand on y pense, car il y a toujours eu des parents célibataires, de tout temps - par malchance, par veuvage, etc.

Quand je cherche une place en crèche par exemple, je m'aperçois que tout - les tarifs, les horaires, les formulaires à remplir - tout est prévu pour la présence et pour les salaires cumulés de 2 parents. Et quand la CAF me fait savoir qu'en tant que "parent isolé" j'ai droit à une petite allocation de soutien, j'ai l'impression de faire l'objet d'un plan de sauvetage de mon âme en perdition .

Je ne nie pas qu'un enfant se fait et s'élève à deux, que c'est mieux pour le petit, mieux pour les parents aussi de pouvoir partager la charge en temps, en fatigue et en fardeau financier que cela représente. Entièrement d'accord. J'aurais aimé aussi qu'il en soit ainsi dans mon cas. Cela étant dit, la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, elle ne se passe pas toujours comme prévu.  

En période d'après-guerre par exemple (ou d'épidémie), les mères (et aussi les pères) célibataires étaient plus nombreuses que les mères avec conjoint. La France ayant connu sa part de guerres et d'épidémies dévastatrices, je ne comprends pas qu'aucune place n'ait été ménagée dans la société française au fil des siècles pour les familles monoparentales. Je ne comprends pas pourquoi les familles monoparentales sont traitées comme des familles à problèmes, des familles "qui se débrouillent comme elles peuvent pour gérer une situation anormale". Il me semble que toute famille, quelle que soit sa composition, est une famille normale pourvu que ses membres se portent une affection mutuelle   .

Bref, je recherche simplement des parents solos (avec ou sans leurs enfants) pour prendre une tasse de thé ou de café ensemble, et discuter de tout et de rien dans une atmosphère détendue et dans un contexte où ma famille sera perçue comme normale.
Nous sommes sur Paris XXe, mais nous pouvons nous déplacer (les jours sans grève, s'entend).

NOTA BENE IMPORTANT : mise à part ma famille que je considère comme normale, je suis moi-même pleine de bizarreries. Notamment, je n'aime pas tutoyer les gens que je  ne connais pas, ni en être tutoyée. Et je mets loooongtemps à en venir au tutoyement, parce que je mets looooongtemps à approcher les gens. Et ça me convient. Je ne suis pas dans l'air du temps, je n'aime pas cette manie de l'immédiateté, d'être "amis" instantanément juste en cliquant sur un bouton. Je suis démodée, je fais les choses à l'ancienne : je considère qu'une relation se construit au long cours et qu'il faut du temps pour apprendre à se connaître. C'est ce que je suis, je ne sais pas être autrement. Lorsqu'on m'impose le tutoyement, je suis très mal à l'aise, je me ferme comme une huître et je fuis la conversation. Voir ma fiche Zeetic qui a fait couler bien de l'encre à ce sujet. En ce qui me concerne, vouvoyer quelqu'un n'empêche absolument pas la chaleur humaine, mais si cet aspect vous pose problème, il vaut peut-être mieux ne pas nous rencontrer.

Bonjour à vous, Ginger.

C'est une très belle aventure et je suis profondément heureuse d'avoir cette enfant ,

A travers votre situation, c'est bien cela qui est le plus important.

Je ne nie pas qu'un enfant se fait et s'élève à deux, que c'est mieux pour le petit, mieux pour les parents aussi de pouvoir partager la charge en temps, en fatigue et en fardeau financier que cela représente. Entièrement d'accord. J'aurais aimé aussi qu'il en soit ainsi dans mon cas. Cela étant dit, la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, elle ne se passe pas toujours comme prévu.  

Souvent, je me dis qu'il vaut mieux une famille monoparentale ou pluriparentale, dans le cas d'enfants conçus par exemple à deux couples, qui se fabrique tous les jours un peu plus dans l'Amour mutuel, qu'une famille structurée classiquement autour d'un couple si c'est pour qu'au final ce soit une famille violente ou gravement dysfonctionnelle. Donc, en fait quelque soit la forme de la famille, je pense que ce qui compte véritablement, c'est l’épanouissement de chacun/chacune, adultes comme enfants.

je ne comprends pas qu'aucune place n'ait été ménagée dans la société française au fil des siècles pour les familles monoparentales.

Vous savez, Ginger, en notre 21eme siècle débutant, nous sommes encore à se poser la question si les personnes homosexuelles peuvent avoir les mêmes droits légaux et légitimes que les hétéros (question qui évacue trop rapidement d'ailleurs les bi, trans et autres queers). Certes, il a eu de fort progrès fait en la matière ces derniers temps. Mais le ciment n'est pas encore pris et tous/toutes les réfractaires à l'évolution des mœurs restent motivés plus que jamais, massette à la main, à défaire prestement l'Ouvrage si la Loi va un jour à nouveau en leur sens. Dès lors, en regard de ça, le simple cas de la reconnaissance des familles monoparentales demeure un sujet connexe qui ne fera pas pleurer positivement dans les chaumières avant encore trèèès longtemps.

C'est malheureusement un fait, pour qu'un droit arrive à être assimilé dans les mœurs, parfois, il faut faire tomber prioritairement les barrages opposés à un autre droit, ailleurs (violence conjugale, esclavage moderne, homosexualité, lutte contre le racisme... etc .etc). A travers l'ère des technologies et de la communication moderne, notre siècle est encore en connexion, hélas, avec le Moyen-Age.  

Enfin, je dirais, peut-être ne faut-il pas attendre la Reconnaissance, mais plutôt avec bienveillance et beaucoup communication préalable, chercher à l'imposer. Faire bouger les lignes, ça commence parfois par soi-même, directement dans l'acte militant.

Je vous souhaite bonne chance à vous, Ginger, afin de satisfaire vos souhaits prochains de rencontres amicales sur le forum, si votre désir de partager le verre de l'amitié est toujours d'actualité.

Respectueusement votre,

Hig.



.

Merci, Higeekomori.