La synthèse et après
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La synthèse et après
Il arrive que l'esprit opère des synthèses.
Ce peut être de petites synthèses de connaissances éparses convergeant dans un petit tout cohérent et organique. Et ce peut être de plus grandes synthèses engageant le tout de l'existence, embrassant jusqu'à l'univers et la mort.
Je veux parler de ces grandes synthèses. Celles-ci, je crois, empruntent un cycle naturel, bien que la réalisation et les fruits qu'il porte dépendent des circonstances. Alors, d'abord, sur le plan du cycle, qu'y a-t-il après la synthèse ?
Quelle est cette période, comment la qualifier, la caractériser ou la vivre tout simplement ?
Cette période n'est pas la synthèse elle-même, ni ne peut être l'annonciation de son retour car il y faut matière et temps ; elle en est le retrait, l'engloutissement, la consomption.
Il y a pourtant dans la synthèse un brin d'éternité, c'est vrai, comme le caillou frappant l'eau du lac provoque ses ondes. Mais un problème m'inquiète, disons de santé mentale : peut-on rester "bloqué" dans une synthèse ? refuser si fort de quitter cet état, de lâcher ce brin qu'on empêche, en définitive, le cycle de se reproduire ?
J'ai en mémoire un ancien drogué qui avait connu sous influence des révélations dont il n'avait pu se remettre, dix ans plus tard. Il se sentait toujours rappelé et, au fond, enfermé dans ces vues vertigineuses dont il ne pouvait plus qu'entretenir le souvenir. Avait-il comme Icare brulé ses ailes ?
Enfin, je m'interroge sur le genre de synthèse favorisé par notre environnement, cette société et cette époque. Car si la synthèse vient butiner l'expérience, son miel prend la couleur des champs, des fleurs et des ruisseaux.
Ce peut être de petites synthèses de connaissances éparses convergeant dans un petit tout cohérent et organique. Et ce peut être de plus grandes synthèses engageant le tout de l'existence, embrassant jusqu'à l'univers et la mort.
Je veux parler de ces grandes synthèses. Celles-ci, je crois, empruntent un cycle naturel, bien que la réalisation et les fruits qu'il porte dépendent des circonstances. Alors, d'abord, sur le plan du cycle, qu'y a-t-il après la synthèse ?
Quelle est cette période, comment la qualifier, la caractériser ou la vivre tout simplement ?
Cette période n'est pas la synthèse elle-même, ni ne peut être l'annonciation de son retour car il y faut matière et temps ; elle en est le retrait, l'engloutissement, la consomption.
Il y a pourtant dans la synthèse un brin d'éternité, c'est vrai, comme le caillou frappant l'eau du lac provoque ses ondes. Mais un problème m'inquiète, disons de santé mentale : peut-on rester "bloqué" dans une synthèse ? refuser si fort de quitter cet état, de lâcher ce brin qu'on empêche, en définitive, le cycle de se reproduire ?
J'ai en mémoire un ancien drogué qui avait connu sous influence des révélations dont il n'avait pu se remettre, dix ans plus tard. Il se sentait toujours rappelé et, au fond, enfermé dans ces vues vertigineuses dont il ne pouvait plus qu'entretenir le souvenir. Avait-il comme Icare brulé ses ailes ?
Enfin, je m'interroge sur le genre de synthèse favorisé par notre environnement, cette société et cette époque. Car si la synthèse vient butiner l'expérience, son miel prend la couleur des champs, des fleurs et des ruisseaux.
Dernière édition par Sörenn le Ven 15 Mai 2020, 10:40, édité 4 fois (Raison : Divers détails inénarrables)
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
Re: La synthèse et après
J'ai l'impression, si tes propos me font sens dans le même sens que toi, que chez celui qui utilise la force de son esprit pour son bien-être, chaque synthèse ancre un peu plus la confiance en d'autres synthèses futures, d'une part, et donne le sel nécessaire au quotidien plus banal entre deux vagues
Invité- Invité
Re: La synthèse et après
Donc il n'y a pas lieu, lorsqu'un tel évènement est imminent et correctement conduit, qu'il nourrisse déjà en amont et soulève ensuite en aval une certaine... angoisse ?
Comment appellerait-on celui ou celle qui reste "bloquée" ?
Comment appellerait-on celui ou celle qui reste "bloquée" ?
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
Re: La synthèse et après
Peut-être n'ais je pas vécu de tel événements avec tel intensité.
Le fait de pouvoir le ressentir en amont me questionne,
et sur un état 'bloqué' pareil je n'ai pas de référence
Je suis étonné que tu parles de période, observe tu une régularité ? Je vois plutôt des jalons
Le fait de pouvoir le ressentir en amont me questionne,
et sur un état 'bloqué' pareil je n'ai pas de référence
Je suis étonné que tu parles de période, observe tu une régularité ? Je vois plutôt des jalons
Invité- Invité
Re: La synthèse et après
-Océan- a écrit:
Je suis étonné que tu parles de période, observe tu une régularité ? Je vois plutôt des jalons
Oui je trouve une régularité. Le printemps au moins, chaque année, est le moment d'une petite renaissance. Et c'est dans la nature même du phénomène qui m'interroge. La synthèse intervient comme dépassement des contradictions, création d'une unité qui n'existait pas. Sur le plan du sport et de l'art c'est plus concret : c'est l'excellence. Quand les apprentissages, erreurs, errements, accumulés jours après jours soudain convergent au sein d'un geste qui va toucher au sublime. Dans l'instant, c'est mystique et jouissif mais dès qu'on se replace les deux pieds dans l'existence, on voit que ce n'est qu'un moment, qu'on peut cultiver sans doute.
Mais si on parle maintenant de ces moments décisif où le tout de l'existence est engagé (donc pas véritablement de jalon car pas de conclusion préétablie - le but même du "jeu" en jeu). Une transformation, une unité réalisée au terme de laquelle je suis autre, par rapport à laquelle ensuite je dirai : je n'existais pas encore, avant cela, ou pas vraiment (ou au contraire, ah alors, à l'époque j'existais ! si je suis dans le regret).
C'est là la tragédie. C'est irréversible. Alors si demain, j'ai entraperçu la vérité, "mon" bien, si la voie est apparue et s'est ouverte devant moi, mais je n'ai pas agi conformément ? Je serai plus perdu encore qu'aujourd'hui, plus morcelé et désespéré car coupable, doublement responsable de ma propre désunion. Je deviendrai à moi-même un fardeau à traîner jusqu'à la tombe et il se pourrait bien que j'abrège. Tu vois donc que l'approche de tels moments a de quoi terrifier. Être libre, c'est être libre aussi de se tromper, et soi-même et le monde. Donc l'angoisse monte.
Bon c'est jeté là et j'écris mal mais le cœur y est.
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
Re: La synthèse et après
Sörenn a écrit:Alors, d'abord, sur le plan du cycle, qu'y a-t-il après la synthèse ?
Quelle est cette période, comment la qualifier, la caractériser ou la vivre tout simplement ?
Cette période n'est pas la synthèse elle-même, ni ne peut être l'annonciation de son retour car il y faut matière et temps ; elle en est le retrait, l'engloutissement, la consomption.
Ravie de tomber sur ce fil... qui est complètement d'actualité avec une de mes participations du jour...
J'ignore ce qu'est cette période, je sais juste que je suis en plein dedans après une synthèse "existentielle". Et j'aimerais bien rester bloquée dans cette période, mais pour avoir déjà vécu un cycle analogue par le passé, je crains ne pas y parvenir.
Mais de ce que j'ai noté de mon expérience, il y a l'oubli, qui m'a plus ou moins épargné la tragédie. Jusque là.
Voilà. C'est jeté là et très mal écrit mais le cœur y est
(et si tout le monde pouvait écrire aussi mal que toi, lire serait toujours un plaisir)
Invité- Invité
Re: La synthèse et après
Bonsoir,
Il me semble avoir vécu ce que tu évoque et exprime à l' écrit d' une manière que je trouve clair, (bravo car ce n' est vraiment pas évident, je vais tenter ...)
Cette notion de cycles, jalons (dont je ne comprends pas le lien avec la notion de conclusion préetablie ), vagues et leur régularité saisonnière aussi.
D' ailleurs il me semble que ce sont des notions bien intégrés dans les cultures traditionnelles (opposé à moderne dans mon expression), et dans le zodiaque occidental aussi au passage.
Par rapport à cette peur de rester bloqué où d' un j' existai où n' existai pas encore en fonction de mes actes, de mon expérience, et le terme témoin me viens à l' esprit, une présence est intempsgible. Même si en fonction des époques, des émotions, la mémoire semble changeante, comme si la conscience changeai de tamis et que les différents maillage de ces derniers modifiaient les souvenirs accessible et donc la narration de soi (en fonction de leurs tailles, textures ) (et parfois donc une protection ...mais aussi une prison)
... La peur/angoisse n' évite pas le danger et elle est certes mauvaises conseillère, mais c' est pour moi un allié à ne pas négliger pour autant en terme d' informations sur son rapport au monde. Belle anticipation.
Je tente décanter ?
Pour cette histoire de rester bloqué, il me semble que l' on pourrais appeler cela se mettre en grève, et faire grève de la vie, de mon expérience c' est pas top pour la santé (mental et physique pour préciser ), et pour l' exemple de la personne qui as pris des drogues, abimer notre support physique me fait peur effectivement, mais to each is own )
et pour rire :
Bloqués #36 - Le toupisme sur youtube
Bon courage pour cette entre deux vagues en tout les cas
Il me semble avoir vécu ce que tu évoque et exprime à l' écrit d' une manière que je trouve clair, (bravo car ce n' est vraiment pas évident, je vais tenter ...)
Cette notion de cycles, jalons (dont je ne comprends pas le lien avec la notion de conclusion préetablie ), vagues et leur régularité saisonnière aussi.
D' ailleurs il me semble que ce sont des notions bien intégrés dans les cultures traditionnelles (opposé à moderne dans mon expression), et dans le zodiaque occidental aussi au passage.
Par rapport à cette peur de rester bloqué où d' un j' existai où n' existai pas encore en fonction de mes actes, de mon expérience, et le terme témoin me viens à l' esprit, une présence est intempsgible. Même si en fonction des époques, des émotions, la mémoire semble changeante, comme si la conscience changeai de tamis et que les différents maillage de ces derniers modifiaient les souvenirs accessible et donc la narration de soi (en fonction de leurs tailles, textures ) (et parfois donc une protection ...mais aussi une prison)
... La peur/angoisse n' évite pas le danger et elle est certes mauvaises conseillère, mais c' est pour moi un allié à ne pas négliger pour autant en terme d' informations sur son rapport au monde. Belle anticipation.
Je tente décanter ?
- Spoiler:
Prends garde à ne pas faire ressembler ton repos et ta contemplation à ceux du chien devant l'étal d'un boucher. La peur ne lui permet pas d'avancer, le désir l'empêche de reculer, et il ouvre de grands yeux qui ressemblent à une gueule béante.
Nietzsche Humain, trop Humain
Pour cette histoire de rester bloqué, il me semble que l' on pourrais appeler cela se mettre en grève, et faire grève de la vie, de mon expérience c' est pas top pour la santé (mental et physique pour préciser ), et pour l' exemple de la personne qui as pris des drogues, abimer notre support physique me fait peur effectivement, mais to each is own )
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Bon courage pour cette entre deux vagues en tout les cas
Seiphys- Messages : 932
Date d'inscription : 07/11/2012
Age : 38
Re: La synthèse et après
Wyrdwynn a écrit:Sörenn a écrit:Alors, d'abord, sur le plan du cycle, qu'y a-t-il après la synthèse ?
Quelle est cette période, comment la qualifier, la caractériser ou la vivre tout simplement ?
Cette période n'est pas la synthèse elle-même, ni ne peut être l'annonciation de son retour car il y faut matière et temps ; elle en est le retrait, l'engloutissement, la consomption.
Ravie de tomber sur ce fil... qui est complètement d'actualité avec une de mes participations du jour...
J'ignore ce qu'est cette période, je sais juste que je suis en plein dedans après une synthèse "existentielle". Et j'aimerais bien rester bloquée dans cette période, mais pour avoir déjà vécu un cycle analogue par le passé, je crains ne pas y parvenir.
Mais de ce que j'ai noté de mon expérience, il y a l'oubli, qui m'a plus ou moins épargné la tragédie. Jusque là.
Voilà. C'est jeté là et très mal écrit mais le cœur y est
(et si tout le monde pouvait écrire aussi mal que toi, lire serait toujours un plaisir)
Ravi de tomber sur vos réponses, merci !
J'ai maintenant les deux pieds dans l'après de cette vague qui m'a submergé au printemps. Le souvenir en est moins brulant, quoi qu'encore très présent mais je peux déjà l'aborder avec plus de détachement (c'est fou ce pouvoir du temps, des jours qui passent comme les vagues sur le rivage effacent les traces de la tempête).
Voilà ce que je pense : j'ai eu accès à certaines vérités. Synthétiquement : l'Être, l'unité du monde et l'unité de la pensée (vous pensez, comme moi ; eh bien il est apparu que c'est le même être qui se manifeste, ici et là, que nous appelons la pensée - et que nous sommes, finalement, comme un seul être sous diverses déclinaisons, situations, etc.) Ceci semble abstrait, et d'une certaine façon ça l'est, mais moi ce dont je parle, je l'ai senti de tout mon "être", et pas seulement dans mon intelligence. Bon.
Maintenant, il me semble que mon travail, c'est d'avancer et d'agir avec ces "brins" de vérité et de les confronter, de les contredire activement pour tester leur résistance et aller plus loin, ou encore les peler comme des oignons pour découvrir ce qu'ils renferment encore plus "bas".
Ce qui d'ailleurs était contenu en germe quand j'initiais ce sujet puisque j'écrivais que je ressens qu'il y a un risque à s'accrocher à ce moment, tellement refuser qu'il se perde qu'on empêche le cycle de se réaliser à nouveau.
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
Re: La synthèse et après
Eh bien merci beaucoup !Seiphys a écrit:Bonsoir,
Il me semble avoir vécu ce que tu évoque et exprime à l' écrit d' une manière que je trouve clair, (bravo car ce n' est vraiment pas évident, je vais tenter ...)
Cette notion de cycles, jalons (dont je ne comprends pas le lien avec la notion de conclusion préetablie ), vagues et leur régularité saisonnière aussi.
D' ailleurs il me semble que ce sont des notions bien intégrés dans les cultures traditionnelles (opposé à moderne dans mon expression), et dans le zodiaque occidental aussi au passage.
Par rapport à cette peur de rester bloqué où d' un j' existai où n' existai pas encore en fonction de mes actes, de mon expérience, et le terme témoin me viens à l' esprit, une présence est intempsgible. Même si en fonction des époques, des émotions, la mémoire semble changeante, comme si la conscience changeai de tamis et que les différents maillage de ces derniers modifiaient les souvenirs accessible et donc la narration de soi (en fonction de leurs tailles, textures ) (et parfois donc une protection ...mais aussi une prison)
... La peur/angoisse n' évite pas le danger et elle est certes mauvaises conseillère, mais c' est pour moi un allié à ne pas négliger pour autant en terme d' informations sur son rapport au monde. Belle anticipation.
Je tente décanter ?
- Spoiler:
Prends garde à ne pas faire ressembler ton repos et ta contemplation à ceux du chien devant l'étal d'un boucher. La peur ne lui permet pas d'avancer, le désir l'empêche de reculer, et il ouvre de grands yeux qui ressemblent à une gueule béante.
Nietzsche Humain, trop Humain
Pour cette histoire de rester bloqué, il me semble que l' on pourrais appeler cela se mettre en grève, et faire grève de la vie, de mon expérience c' est pas top pour la santé (mental et physique pour préciser ), et pour l' exemple de la personne qui as pris des drogues, abimer notre support physique me fait peur effectivement, mais to each is own )
et pour rire :
Bloqués #36 - Le toupisme sur youtube
Bon courage pour cette entre deux vagues en tout les cas
Cette notion de conclusion préétablie était maladroite. Je voulais faire ressortir la différence entre ces moments qui engagent le tout de l'existence par rapport à des synthèses plus locales, intervenant dans un sous-domaine défini et qui n'ont pas d'impact au-delà, ou de façon indirecte (comme en sciences, techniques ou même dans les relations qu'on a avec autrui). C'est pourquoi la notion de jalon me faisait réagir, car elle suppose que le chemin soit déjà balisé, autrement dit qu'il y ait un chemin et une arrivée prédéfinies (ainsi on passe des étapes). Or, là, justement, ce n'est pas le cas. Le chemin se fait comme nous le faisons. Il n'y a pas de balises, de jalons. C'est peut-être illusoire ? mais enfin c'est ainsi que j'ai entraperçu les choses.
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
Re: La synthèse et après
Très différent de mon expérience, qui consiste plutôt en une perception/compréhension fluide et claire des mécanismes, en systèmes dynamiques interagissants, avec des notions de zones "tampon", ou "avec du jeu" qui déterminent la souplesse réactive aux mouvements subis... je ne sais pas si c'est clair, mais en gros, si je dois traduire ma vision par rapport à la pensée, je ne l'ai pas ressenti comme le même être, mais toutes ses parties sont très sensibles les unes aux autres interdépendantes... comme un écosystème, en quelque sorte.l'Être, l'unité du monde et l'unité de la pensée (vous pensez, comme moi ; eh bien il est apparu que c'est le même être qui se manifeste, ici et là, que nous appelons la pensée - et que nous sommes, finalement, comme un seul être sous diverses déclinaisons, situations, etc.)
Question indiscrète : tu travailles (quel que soit ce travail : dans l'idée de réflexion approfondie) sur la conscience ?
Invité- Invité
Re: La synthèse et après
Bonjour Wyrdwynn,Wyrdwynn a écrit:Très différent de mon expérience, qui consiste plutôt en une perception/compréhension fluide et claire des mécanismes, en systèmes dynamiques interagissants, avec des notions de zones "tampon", ou "avec du jeu" qui déterminent la souplesse réactive aux mouvements subis... je ne sais pas si c'est clair, mais en gros, si je dois traduire ma vision par rapport à la pensée, je ne l'ai pas ressenti comme le même être, mais toutes ses parties sont très sensibles les unes aux autres interdépendantes... comme un écosystème, en quelque sorte.l'Être, l'unité du monde et l'unité de la pensée (vous pensez, comme moi ; eh bien il est apparu que c'est le même être qui se manifeste, ici et là, que nous appelons la pensée - et que nous sommes, finalement, comme un seul être sous diverses déclinaisons, situations, etc.)
Question indiscrète : tu travailles (quel que soit ce travail : dans l'idée de réflexion approfondie) sur la conscience ?
Cette approche de la pensée en systèmes dynamiques interactifs m'interpelle mais j'ai du mal à établir une correspondance avec ce que tu écris, est-ce abuser de te demander si tu peux développer encore ?
Je ne travaille pas particulièrement sur la conscience, mais celle-ci est incontournable en sciences humaines (mon domaine, avec une recherche qui recoupe sociologie proprement dite, l'histoire de la sociologie et l'épistémologie des sciences sociales) et en philosophie (une passion).
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
Re: La synthèse et après
Aucun abus, non, bien évidemment que non… je vais essayer de clarifier : imagine une toile d’araignée très dense en 3D, les nœuds sont les pensées*, et les fils les interactions humaines (quelles quelles soient) (je simplifie en essayant de rester aussi exacte que possible). Chaque mouvement de pensée entraine une réaction chez l’autre, qui va de l’accompagnement du mouvement à une rigidification en opposition, mais réaction qui aura des répercussions sur les interactions simultanées et ultérieures, de manière plus ou moins forte selon cette zone de "jeu" que je ne sais définir, disons, comme si certaines interactions étaient plus élastiques, plus sensibles, plus "réceptives" que d’autres (plus ou moins susceptible d’amortir le mouvement ou plus ou moins conductrices de ce mouvement, voire capable de l’amplifier). Le système global est globalement statiques, des mouvements brutaux ou amples peuvent l’ébranler localement, mais perdront le plus souvent de l’énergie en s’éloignant de leur épicentre… du coup les pensées évoluent peu, et lentement. Sauf cas de bouleversement (interne ou externe, parce qu’il y a aussi des interactions avec le monde matériel) suffisamment violent pour provoquer des modifications structurales en profondeur. Évidemment, le système est régi par des lois homéostasiques, et tend à la stabilité, comme n’importe quel organisme.Sörenn a écrit:Cette approche de la pensée en systèmes dynamiques interactifs m'interpelle mais j'ai du mal à établir une correspondance avec ce que tu écris, est-ce abuser de te demander si tu peux développer encore ?
Sociologie ? j’ai étudié la socio après le bac, mais je me suis arrêtée à la maîtrise…
* en me relisant, je me dis que l’image du cerveau, avec toutes les interconnections neuronales et leur plasticité (création de nouvelles connexions, disparition d’anciennes devenues inutiles) n’est pas trop mauvaise pour une description structurale du truc, mais ne elle ne fonctionne en revanche pas du tout pour la description fonctionnelle que je décris ensuite
Invité- Invité
Re: La synthèse et après
Merci beaucoup pour ce développement, je comprends mieux ce que tu veux dire. Ceci me fait penser que cette conception en système centrée sur l'interaction et la communication a été développée particulièrement aux Etats-Unis avec l'école de Palo Alto, dont l'application concrète a été la thérapie familiale (voir aussi les termes "systémique" et "cybernétique" pour le versant théorique ainsi les figures très inspirantes de Milton Erickson et, dans une moindre mesure, Gregory Bateson). L'idée, assez simple et évidente finalement, est que les groupes (ici familles) forment des systèmes et qu'on ne peut soigner, du point de vue psychiatrique, l'individu hors du groupe auquel il appartient. Il faut comprendre quel rôle la pathologie joue au sein du système et chercher à modifier son équilibre global.Wyrdwynn a écrit:
Aucun abus, non, bien évidemment que non… je vais essayer de clarifier : imagine une toile d’araignée très dense en 3D, les nœuds sont les pensées*, et les fils les interactions humaines (quelles quelles soient) (je simplifie en essayant de rester aussi exacte que possible). Chaque mouvement de pensée entraine une réaction chez l’autre, qui va de l’accompagnement du mouvement à une rigidification en opposition, mais réaction qui aura des répercussions sur les interactions simultanées et ultérieures, de manière plus ou moins forte selon cette zone de "jeu" que je ne sais définir, disons, comme si certaines interactions étaient plus élastiques, plus sensibles, plus "réceptives" que d’autres (plus ou moins susceptible d’amortir le mouvement ou plus ou moins conductrices de ce mouvement, voire capable de l’amplifier). Le système global est globalement statiques, des mouvements brutaux ou amples peuvent l’ébranler localement, mais perdront le plus souvent de l’énergie en s’éloignant de leur épicentre… du coup les pensées évoluent peu, et lentement. Sauf cas de bouleversement (interne ou externe, parce qu’il y a aussi des interactions avec le monde matériel) suffisamment violent pour provoquer des modifications structurales en profondeur. Évidemment, le système est régi par des lois homéostasiques, et tend à la stabilité, comme n’importe quel organisme.
Sociologie ? j’ai étudié la socio après le bac, mais je me suis arrêtée à la maîtrise…
* en me relisant, je me dis que l’image du cerveau, avec toutes les interconnections neuronales et leur plasticité (création de nouvelles connexions, disparition d’anciennes devenues inutiles) n’est pas trop mauvaise pour une description structurale du truc, mais ne elle ne fonctionne en revanche pas du tout pour la description fonctionnelle que je décris ensuite
Oui, sociologie ! Une discipline plutôt mal vue, qu'on a tendance à dénigrer, souvent à raison d'ailleurs, pour ses affinités naturelles avec la propagande et l'idéologie, mais qui n'épuise pas, dans ces travers, ses possibilités ni sa richesse. Mais d'ailleurs, il me semble que la vision que tu as rapidement développée ci-dessus tend à la sociologie ! En as-tu gardé quelque-chose, de cette étude de la socio ?
Reste que tout ceci est assez éloigné de mon idée ci-dessus, c'est vrai, sans être toutefois incompatible. C'est l'entrée qui diffère.
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
Re: La synthèse et après
Je connaissais le courant Palo Alto, mais plus du côté Watzlawick (dont je massacre le nom un coup sur deux, et là j'ai la flemme de vérifier ^^).
Je n'ai réellement découvert la systémie que cette année, et effectivement, il y a des similitudes. Mais c'est une approche qui m'était familière depuis quelques temps déjà, notamment par le biais de la biologie.
Ce que j'ai gardé de la socio ? une approche distancée du fait social, des codes et valeurs des différents groupes (interculturel dans toutes ses dimensions), et une passion inébranlable pour la psychologie sociale.
(pas incompatible, non, mais mon idée est "vue d'en bas" et la tienne "vue d'en haut" ^^, ou la mienne plus dynamique et la tienne plus liée à la nature...
Question : de ces expériences, ne retient-on pas l'aspect que nous sommes le plus apte à comprendre, ou qui répond le mieux à certaines de nos interrogations/préoccupations ?)
Je n'ai réellement découvert la systémie que cette année, et effectivement, il y a des similitudes. Mais c'est une approche qui m'était familière depuis quelques temps déjà, notamment par le biais de la biologie.
Ce que j'ai gardé de la socio ? une approche distancée du fait social, des codes et valeurs des différents groupes (interculturel dans toutes ses dimensions), et une passion inébranlable pour la psychologie sociale.
(pas incompatible, non, mais mon idée est "vue d'en bas" et la tienne "vue d'en haut" ^^, ou la mienne plus dynamique et la tienne plus liée à la nature...
Question : de ces expériences, ne retient-on pas l'aspect que nous sommes le plus apte à comprendre, ou qui répond le mieux à certaines de nos interrogations/préoccupations ?)
Invité- Invité
Re: La synthèse et après
Wyrdwynn a écrit:Je connaissais le courant Palo Alto, mais plus du côté Watzlawick (dont je massacre le nom un coup sur deux, et là j'ai la flemme de vérifier ^^).
Je n'ai réellement découvert la systémie que cette année, et effectivement, il y a des similitudes. Mais c'est une approche qui m'était familière depuis quelques temps déjà, notamment par le biais de la biologie.
Ce que j'ai gardé de la socio ? une approche distancée du fait social, des codes et valeurs des différents groupes (interculturel dans toutes ses dimensions), et une passion inébranlable pour la psychologie sociale.
(pas incompatible, non, mais mon idée est "vue d'en bas" et la tienne "vue d'en haut" ^^, ou la mienne plus dynamique et la tienne plus liée à la nature...
Question : de ces expériences, ne retient-on pas l'aspect que nous sommes le plus apte à comprendre, ou qui répond le mieux à certaines de nos interrogations/préoccupations ?)
Ah la biologie, un domaine absolument passionnant ! C'est en amateure ou en professionnelle que tu y es arrivée ?
Nous n'allons pas nous battre sur des questions de ce qui est en haut ou en bas, mais je trouve au contraire ta vision bien plus surplombante ! Tu es dans le modèle. Je suis dans une expérience brute, que j'essaie de démêler.
Mince je dois filer. A plus tard !
Sörenn- Messages : 31
Date d'inscription : 13/05/2020
Age : 34
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