Excès d'empathie
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Bimbang
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Excès d'empathie
Je pense qu'on sera tous d'accord, on vit dans un monde moche. C'est un fait acquis je pense, des îlots de beauté ici et là, surnagent au-dessus d'un océan de merde. La nature n'a pas évolué dans le sens de la douceur et de l'amour.
Je souffre d'un excès d'empathie. Si j'apprends que des gens, ou encore plus des animaux, souffrent atrocement quelque part dans le monde, c'est comme si je faisais mienneleur douleur. Je souffre, je deviens obsédé par la poursuite d'un espoir que oui, ce monde est rattrapable, je le cherche et je le trouve pas. Je m'isole alors et après quelques jours de souffrance, je commence à prendre du recul, et je passe à autre chose. Jusqu'a la prochaine "crise d'empathie"
Je ne parlerai pas de l'affaire qui me bousille en ce moment, le but est pas de vous "contaminer". Mais elle m'a pourri mes derniers jours. Ca commence à aller un peu mieux mais je me sens toujours instable.
Pour vivre heureux, doit-on apprendre à fermer les yeux, voire se les retirer ? A se barricader dans son petit univers et se fabriquer un cocon ? Comment arriver à s'affranchir des souffrances d'autrui ? Je ne parle pas de devenir insensible, mais juste d'arriver à prendre du recul. A ne pas laisser toute la misère animale et humaine du monde nous pénétrer dès qu'on s'y expose un tout petit peu
Brouillon comme message je sais, écrit à la va vite. J'aimerais bien savoir comment vous gérez votre empathie. Est ce qu'elle vous pourrit aussi ?
Je souffre d'un excès d'empathie. Si j'apprends que des gens, ou encore plus des animaux, souffrent atrocement quelque part dans le monde, c'est comme si je faisais mienneleur douleur. Je souffre, je deviens obsédé par la poursuite d'un espoir que oui, ce monde est rattrapable, je le cherche et je le trouve pas. Je m'isole alors et après quelques jours de souffrance, je commence à prendre du recul, et je passe à autre chose. Jusqu'a la prochaine "crise d'empathie"
Je ne parlerai pas de l'affaire qui me bousille en ce moment, le but est pas de vous "contaminer". Mais elle m'a pourri mes derniers jours. Ca commence à aller un peu mieux mais je me sens toujours instable.
Pour vivre heureux, doit-on apprendre à fermer les yeux, voire se les retirer ? A se barricader dans son petit univers et se fabriquer un cocon ? Comment arriver à s'affranchir des souffrances d'autrui ? Je ne parle pas de devenir insensible, mais juste d'arriver à prendre du recul. A ne pas laisser toute la misère animale et humaine du monde nous pénétrer dès qu'on s'y expose un tout petit peu
Brouillon comme message je sais, écrit à la va vite. J'aimerais bien savoir comment vous gérez votre empathie. Est ce qu'elle vous pourrit aussi ?
Zonkey- Messages : 27
Date d'inscription : 10/12/2019
Re: Excès d'empathie
A la fois miroir et éponge, les personnes qui souffrent comme toi du "trouble du spectre d'empathie" (trouble mental répertorié par le DSM-V) ont besoin d'une prise en charge thérapeutique.
En effet, si la capacité de se mettre à la place des autres se transforme en compassion excessive au point de se sentir coupable de la souffrance des autres, le problème est sérieux et peut amener à des conduites dangereuses (lire "les femmes qui aiment les psychopathes" légitimant les actes les plus odieux par compassion).
Ces personnes doivent apprendre à discriminer la frontière entre eux et les autres, à conserver leur "moi propre" en toute circonstance.
Il est fréquent qu'elles ressentent de forts changements d'humeur passant de la dépression à une joie excessive et souffrent d'autres troubles, tels que la paranoïa ou de troubles obsessionnels, la colère, le désespoir..
Certains toutefois ont réussi à faire de leur hyper-empathie un don pour guérir les autres en exploitant cette faculté dans leur profession. En effet, le fait de transformer la relation en transaction "commerciale", rétablit entre le patient et le guérisseur une frontière bien définie qui lui permet d'éviter la dissolution du "moi" tout en lui permettant d'exercer son besoin d'altruisme.
Quel métier fais tu ?
En effet, si la capacité de se mettre à la place des autres se transforme en compassion excessive au point de se sentir coupable de la souffrance des autres, le problème est sérieux et peut amener à des conduites dangereuses (lire "les femmes qui aiment les psychopathes" légitimant les actes les plus odieux par compassion).
Ces personnes doivent apprendre à discriminer la frontière entre eux et les autres, à conserver leur "moi propre" en toute circonstance.
Il est fréquent qu'elles ressentent de forts changements d'humeur passant de la dépression à une joie excessive et souffrent d'autres troubles, tels que la paranoïa ou de troubles obsessionnels, la colère, le désespoir..
Certains toutefois ont réussi à faire de leur hyper-empathie un don pour guérir les autres en exploitant cette faculté dans leur profession. En effet, le fait de transformer la relation en transaction "commerciale", rétablit entre le patient et le guérisseur une frontière bien définie qui lui permet d'éviter la dissolution du "moi" tout en lui permettant d'exercer son besoin d'altruisme.
Quel métier fais tu ?
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Euuuh... souffrir en voyant les autres souffrir, ce n'est pas la même chose que croire que l'on est responsable de leur douleur, Hirondelle
Nefelibata- Messages : 332
Date d'inscription : 14/06/2018
Age : 53
Re: Excès d'empathie
Aaah mais non, je ne suis pas d'accord, ce monde n'est pas moche.
Il y a autant de beauté que de laideur.
C'est un point important que de changer tout d'abord ton point de vue car le simple fait de dire que le monde est moche fait que tu te sens mal et ce mal, tu te l'inflige à toi-même.
Oui, il est légitime de détourner un moment le regard quand la douleur est insupportable car si tu ne le fais pas, tu meurs de chagrin et c'est le fin de l'histoire.
Tu ne pourras jamais porter toute la douleur du monde sur tes épaules.
Par contre, partout où tu pourras la supporter, alors tu pourras y faire quelque chose, à la mesure de tes possibilités humaines.
Tiens bon, ça va aller
Il y a autant de beauté que de laideur.
C'est un point important que de changer tout d'abord ton point de vue car le simple fait de dire que le monde est moche fait que tu te sens mal et ce mal, tu te l'inflige à toi-même.
Oui, il est légitime de détourner un moment le regard quand la douleur est insupportable car si tu ne le fais pas, tu meurs de chagrin et c'est le fin de l'histoire.
Tu ne pourras jamais porter toute la douleur du monde sur tes épaules.
Par contre, partout où tu pourras la supporter, alors tu pourras y faire quelque chose, à la mesure de tes possibilités humaines.
Tiens bon, ça va aller
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: Excès d'empathie
Le contrôle de la psyché humaine
de ses lignes karmiques illusoires
nous générons ainsi la souffrance
notre souffrance
alors nous regardons à l'extérieur
inévitablement nous voyons là cette souffrance
autant la leur, que la notre.
La matrice est-elle de douleur?
Nécessaire ou suffisante?
de ses lignes karmiques illusoires
nous générons ainsi la souffrance
notre souffrance
alors nous regardons à l'extérieur
inévitablement nous voyons là cette souffrance
autant la leur, que la notre.
La matrice est-elle de douleur?
Nécessaire ou suffisante?
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Te projeter dans la douleur des autres est une action de ta part.
Tu dois "observer" quand tu le fais, et comment tu le fais. Pour ne plus le faire, ou le faire seulement quand tu veux.
Quand ton attention commence à s'ouvrir vers les sensations qui ne sont pas les tiennes, il faut pouvoir refermer, ou rediriger vers autre chose.
J'ai été comme ça, jusqu'à m'évanouir sur mon pallier, un jour que mes voisins me racontaient la maladie d'un de leur proche.
Pour moi, c'est plus difficile de ne pas me projeter quand quelqu'un me raconte. Par respect pour les gens, je me mets en empathie. C'est une action volontaire, car je la pense utile et souhaitée par mes interlocuteurs.
Ça ne l'est pas toujours, alors il faut pouvoir ne pas le faire.
Maintenant, je grimace fort devant eux quand ça parle de choses trop sensibles, et je secoue les mains pour leur faire comprendre, que je comprends, mais que je ne veux pas continuer. Bouger son corps aide à revenir en soi.
S'ils continuent, alors je me détache car je n'ai plus ce respect. Je me déconnecte, je ne les regarde plus, et je commence même à faire autre chose. Je pose souvent des questions, parfois stupides, juste pour reprendre la main, et orienter l'histoire vers là où ça ne fait pas mal.
Le truc est de ne pas se laisser happer par l'histoire, les images entrevues. L'attention se dirige.
Il faut revenir en toi, dans ton présent.
Je suis là, et là où je suis, tout va bien.
Tu dois "observer" quand tu le fais, et comment tu le fais. Pour ne plus le faire, ou le faire seulement quand tu veux.
Quand ton attention commence à s'ouvrir vers les sensations qui ne sont pas les tiennes, il faut pouvoir refermer, ou rediriger vers autre chose.
J'ai été comme ça, jusqu'à m'évanouir sur mon pallier, un jour que mes voisins me racontaient la maladie d'un de leur proche.
Pour moi, c'est plus difficile de ne pas me projeter quand quelqu'un me raconte. Par respect pour les gens, je me mets en empathie. C'est une action volontaire, car je la pense utile et souhaitée par mes interlocuteurs.
Ça ne l'est pas toujours, alors il faut pouvoir ne pas le faire.
Maintenant, je grimace fort devant eux quand ça parle de choses trop sensibles, et je secoue les mains pour leur faire comprendre, que je comprends, mais que je ne veux pas continuer. Bouger son corps aide à revenir en soi.
S'ils continuent, alors je me détache car je n'ai plus ce respect. Je me déconnecte, je ne les regarde plus, et je commence même à faire autre chose. Je pose souvent des questions, parfois stupides, juste pour reprendre la main, et orienter l'histoire vers là où ça ne fait pas mal.
Le truc est de ne pas se laisser happer par l'histoire, les images entrevues. L'attention se dirige.
Il faut revenir en toi, dans ton présent.
Je suis là, et là où je suis, tout va bien.
Bimbang- Messages : 6444
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Excès d'empathie
Bon zonkey, il faut faire la part des choses dans ce que te racontes autrui.
Moi y compris.Chaque post ici t'apporte un point de vue, une certaine "réalité " propre à chacun(e),
c'est comme dire, nous ne sommes que notre propre exemple.
Peut-être que la voie impersonnelle est la plus juste d'une façon globale.
C'est à dire essayer de se délier des émotions/sentiments ancrés dans la personnalité, dans notre passé.
Les siens (dans sa perception de ce qu'énonce autrui et l'effet produit par reflet sur son propre vécu), ainsi que de détacher ceci dans ce qu'énonce autrui dans son discours.
Et il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal, il y a ce qu'on en fait.
Moi y compris.Chaque post ici t'apporte un point de vue, une certaine "réalité " propre à chacun(e),
c'est comme dire, nous ne sommes que notre propre exemple.
Peut-être que la voie impersonnelle est la plus juste d'une façon globale.
C'est à dire essayer de se délier des émotions/sentiments ancrés dans la personnalité, dans notre passé.
Les siens (dans sa perception de ce qu'énonce autrui et l'effet produit par reflet sur son propre vécu), ainsi que de détacher ceci dans ce qu'énonce autrui dans son discours.
Et il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal, il y a ce qu'on en fait.
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: Excès d'empathie
- Jo:
- Merci pour tes interventions, auxquelles je souscris totalement (comme souvent)
J043947.08+163415.7- Messages : 4439
Date d'inscription : 01/08/2019
Age : 49
Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Excès d'empathie
Bimbang a écrit:Maintenant, je grimace fort devant eux quand ça parle de choses trop sensibles, et je secoue les mains pour leur faire comprendre, que je comprends, mais que je ne veux pas continuer.
A chacun sa méthode pour ne pas mettre ses connexions en court-circuit.
Mais une méthode il y en a une....toujours.
L'insupportable peut se supporter...jusqu'à un certain point.
Comme le dit si bien un de mes auteurs préféré : l'instant traumatique produit toujours un "moins voir pour moins souffrir" et c'est ce qui nous fait entrer dans la condition humaine.
Je trouve cette phrase tellement juste !
Parce que c'est bien beau d'être empathique mais il y a une limite à tout et la preuve c'est qu'on cherche un moyen pour s'en sortir quand elle nous "pourrit la vie".
Et il n'y a selon moi aucune honte à ça.
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: Excès d'empathie
Ce qui est étrange par ailleurs, c'est que lorsqu'on me raconte, c'est plus difficile pour moi de sortir de mes émotions imaginaires, que lorsque je suis en directe face à la douleur (à nuancer parce que je n'ai jamais été face à quelqu'un de terriblement blessé).
Je soigne facilement les gens qui saignent par exemple, alors que d'autres partent en se cachant les yeux. La mise en distance doit se faire spontanément.
Ou peut être que c'est l'impuissance qui coûte le plus ? ou la non-action ?
(j'ai toujours une quasi certitude sur le fait que l'action empêche les émotions mais c'est peut être juste mon impression).
Je soigne facilement les gens qui saignent par exemple, alors que d'autres partent en se cachant les yeux. La mise en distance doit se faire spontanément.
Ou peut être que c'est l'impuissance qui coûte le plus ? ou la non-action ?
(j'ai toujours une quasi certitude sur le fait que l'action empêche les émotions mais c'est peut être juste mon impression).
Bimbang- Messages : 6444
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Excès d'empathie
Bimbang a écrit:
(j'ai toujours une quasi certitude sur le fait que l'action empêche les émotions mais c'est peut être juste mon impression).
Je partage cet avis ou tout du moins je pense que l’excès d’émotions prive la personne de sa capacité d’agir. Sans mise à distance de ses propres émotions, on ne peut pas aider l’autre. Comment en effet penser pouvoir aider si on Souffre avec l’autre, autant que l’autre, voir plus que l’autre ? Et avec ce type de transfert, c’est comme si on s’appropriait sa douleur, qu’on l’en dépossédait l’autre sans que ça la minimise.
C’est aussi pour ça que je parlais de culpabilité.
Car finalement la personne en proie à un excès d’empathie n’aide personne et Incapable d’agir pour soulager l’autre s’en sentira coupable.
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Ce sentiment de culpabilité que tu évoques, t'est possiblement propre. Je ne l'ai jamais vu ainsi.
Quand je suis en empathie, j'essaie de me "mettre à la place de" et seulement ça. Je visualise le problème, je tente de ressentir pour bien incarner la chose, de vivre ce que l'on me raconte, et se faisant l'émotion se déclenche. En rien je ne me sens coupable ou pose une culpabilité quelque part.
Je ne dépossède pas, je tente la compréhension pour bien en voir les contours. Je vois plus les choses sous forme de logiques en place, d'interactions contraires suivant les intervenants de l'histoire. Si je pouvais seulement être spectatrice je le ferais, mais l'émotion arrive sans doute pour être complétement en synergie.
Quand je suis en empathie, j'essaie de me "mettre à la place de" et seulement ça. Je visualise le problème, je tente de ressentir pour bien incarner la chose, de vivre ce que l'on me raconte, et se faisant l'émotion se déclenche. En rien je ne me sens coupable ou pose une culpabilité quelque part.
Je ne dépossède pas, je tente la compréhension pour bien en voir les contours. Je vois plus les choses sous forme de logiques en place, d'interactions contraires suivant les intervenants de l'histoire. Si je pouvais seulement être spectatrice je le ferais, mais l'émotion arrive sans doute pour être complétement en synergie.
Bimbang- Messages : 6444
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Excès d'empathie
Je pense que l’empathie dont parle l’auteur est bcp plus universelle, appliquée à des événements bien plus graves que juste le voisin de pallier qui est malade ...
Si j’étais l’auteur, je trouverais certaines réponses indécentes.
Si j’étais l’auteur, je trouverais certaines réponses indécentes.
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Dans ce cas, il me semble que oui, c'est différent de ce que je j'exprime et exprime l'auteure du fil qui ne se contente pas de ressentir mais " fait sienne la douleur de l'autre" et en souffre ainsi de façon excessive. C'est l'excès d'empathie qui pose problème, pas l' empathie "normale".
Dernière édition par Hirondelle78 le Sam 30 Jan 2021 - 18:00, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
J ai pas non plus compris le lien que tu fais avec la culpabilité, hirondelle. Souffrance n embarque pas forcément de la culpabilité.
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
je viens de l'expliquer. pour moi, si mon empathie n'appelle pas d'action visant à soulager la souffrance de l'autre, qu'elle est vaine, j'en éprouve de la culpabilité.
Ma mère me disait que bien souvent, on ne pleure que sur soi.
Ma mère me disait que bien souvent, on ne pleure que sur soi.
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Ok. On a déjà essayé d en discuter il y a un an ou deux, sans résultat probant. La culpabilité pour moi nécessite la croyance en une morale universelle à laquelle on croit avoir dérogé. Or ce n est pas mon cas. Donc le concept de culpabilité m est assez éloigné, très flou. Sauf quand j ai activement fait un truc qui est très largement reconnu comme mal. Mais 1) ça m arrive très rarement 2) très rare que je ne sois pas capable de relativiser, me comprendre, comprendre les raisons qui m ont fait arriver à cette action. Et donc même la nécessité d’un auto-pardon est anecdotique voire négligeable.
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
My_Illusion
Tu t'adresses à moi, j'imagine puisque tu cites mon expérience. Le père de mon voisin était affecté d'un cancer de la langue dont il est décédé après pas mal de souffrances.
En quoi ce serait "indécent" pour l'auteure que je parle de ça ?
Il y a différents types d'empathie pour toi ? Certaines nobles et d'autres moins ?
Tu t'adresses à moi, j'imagine puisque tu cites mon expérience. Le père de mon voisin était affecté d'un cancer de la langue dont il est décédé après pas mal de souffrances.
En quoi ce serait "indécent" pour l'auteure que je parle de ça ?
Il y a différents types d'empathie pour toi ? Certaines nobles et d'autres moins ?
Bimbang- Messages : 6444
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Je comprends rien. La notion de culpabilité nécessite forcément un “devoir”, une obligation morale. Mais bon on n est pas obligé de se comprendre. :-)
Invité- Invité
Invité- Invité
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Vu le triangle de Karpman, tu te positionnes en victime pour attirer l’attention sur toi.
Tu ne peux pas te placer en sauveur ni en bourreau dans ces situations alors tu prends le troisième coin.
Tu ne peux pas te placer en sauveur ni en bourreau dans ces situations alors tu prends le troisième coin.
Re: Excès d'empathie
Et se placer au milieu du triangle Siamois?
jolindien- Messages : 1602
Date d'inscription : 05/07/2015
Re: Excès d'empathie
Oui l’essentiel est à mon avis de prendre conscience. Que l’on se place au milieu ou en dehors, je trouve que ce triangle apporte un éclairage utile, à relier aux schémas en général.
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
déjà beaucoup d'excellents conseils ici, je ne peux donc que rajouter une bricole, arrivant en bout de course.
j'avais trouvé aidant, au delà du dev perso, etc, de penser de manière pragmatique.
lorsque qu'une personne va bien, elle est en mesure d'agir (positivement) pour autrui, ne serait-ce qu'un sourire, un compliment, etc.
Lorsque l'on va mal, bien sur alors nous ne sommes plus en capacité d'agir mais même nous mobilisons les ressources des autres, même si nous ne le voyons pas et leur rendons la vie moins belle (la maman qui se fait du souci, le papa qui se sent impuissant, etc.).
Qu'est-ce que cela va changer à la situation de ces personnes que tu te meures de désespoir en pensant à eux ? que te diraient-ils selon toi ?
certains surement pourraient même y voir une forme d'irrespect ou te botter le popotin en te disant d'en profiter.
d'autre part, c'est une "action" inutile qui ramène du malheur dans ta réalité qui pourrait être bonheur
Pour résumer, en pensant à ceux pour lesquels tu as de la compassion, tu peux essayer de sourire en te disant, je pense à toi, je compatis et j'essais de profiter pleinement de ce que j'ai par respect pour ce que tu traverses.
Et prendre conscience que prendre soin de sa propre santé physique et morale c'est prendre soin des autres, être en capacité de rayonner de la joie, d'être présent pour ses proches, c'est déjà agir.
voilà c'est une approche, je ne dis pas que c'est la bonne mais ça te fait un choix de plus
j'avais trouvé aidant, au delà du dev perso, etc, de penser de manière pragmatique.
lorsque qu'une personne va bien, elle est en mesure d'agir (positivement) pour autrui, ne serait-ce qu'un sourire, un compliment, etc.
Lorsque l'on va mal, bien sur alors nous ne sommes plus en capacité d'agir mais même nous mobilisons les ressources des autres, même si nous ne le voyons pas et leur rendons la vie moins belle (la maman qui se fait du souci, le papa qui se sent impuissant, etc.).
Qu'est-ce que cela va changer à la situation de ces personnes que tu te meures de désespoir en pensant à eux ? que te diraient-ils selon toi ?
certains surement pourraient même y voir une forme d'irrespect ou te botter le popotin en te disant d'en profiter.
d'autre part, c'est une "action" inutile qui ramène du malheur dans ta réalité qui pourrait être bonheur
Pour résumer, en pensant à ceux pour lesquels tu as de la compassion, tu peux essayer de sourire en te disant, je pense à toi, je compatis et j'essais de profiter pleinement de ce que j'ai par respect pour ce que tu traverses.
Et prendre conscience que prendre soin de sa propre santé physique et morale c'est prendre soin des autres, être en capacité de rayonner de la joie, d'être présent pour ses proches, c'est déjà agir.
voilà c'est une approche, je ne dis pas que c'est la bonne mais ça te fait un choix de plus
Serbelone- Messages : 188
Date d'inscription : 20/08/2020
Re: Excès d'empathie
@hirondelle: Oui, ça vaut la peine de travailler dessus, ce que Zonkey fait en venant poster ce message. De là à se voir prescrire une thérapie comme première réaction, je suis circonspect...
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Je ne pense pas que l’empathie soit le problème.
S’il y a un problème, des choses à gratter, c’est bien ce que l’on fait de notre empathie.
Il me semble avoir entendu plusieurs fois que les PNs sont de grands empathes.
Finalement ce que tu décris, Hirondelle78, ce n’est pas que de l’empathie.
Pour moi, empathie=ressenti, feeling. Les actions qui découlent de ces ressentis sont un autre sujet .
J’aime bien ce que tu as écris Serbelone, ça me rappelle une nana qui ne se mariait pas parce que sa mère était mourante d’un cancer.
S’il y a un problème, des choses à gratter, c’est bien ce que l’on fait de notre empathie.
Il me semble avoir entendu plusieurs fois que les PNs sont de grands empathes.
Finalement ce que tu décris, Hirondelle78, ce n’est pas que de l’empathie.
Pour moi, empathie=ressenti, feeling. Les actions qui découlent de ces ressentis sont un autre sujet .
J’aime bien ce que tu as écris Serbelone, ça me rappelle une nana qui ne se mariait pas parce que sa mère était mourante d’un cancer.
Re: Excès d'empathie
My_Illusion
J'étais avec la souffrance du fils qui voyait son père se dégrader, et c'était cette douleur là qui m'était racontée, et j'ai pas envie de répéter ce qu'il a dit pour que tu comprennes mieux. Peu importe. Je n'ai pas su gérer cette fois là. Ça m'a prise par surprise. Je rentrais de faire des courses, et je ne m'attendais pas à passer plus d'une heure sur mon pallier à l'écouter.
Je n'ai pas culpabilisé, mais j'aurais pu ^^
J'ai repris conscience sur le lit de mon fils, mes voisins étaient à coté de moi. Ils avaient fouillé dans mon sac pour trouver mes clés et me porter sur le lit.
C'était stupide, mais ce n'était pas réfléchi. Je ne me suis pas dit que son père aurait pu prendre tel ou tel médicament, ou je ne sais quoi. Je ne suis pas médecin.
Pour le sang, c'était juste un exemple pour dire que, dans ce cas là, l'émotion ne jouait pas, pour moi, justement, et donc je supposais que c'était parce que j'étais agissante, et non pas seulement mis devant la souffrance racontée.
Pour le reste, prendre du recul... c'est aussi ton propre conseil. Il n'y en a guère d'autres. Ensuite, c'est comment le faire qui est intéressant, effectivement.
J'étais avec la souffrance du fils qui voyait son père se dégrader, et c'était cette douleur là qui m'était racontée, et j'ai pas envie de répéter ce qu'il a dit pour que tu comprennes mieux. Peu importe. Je n'ai pas su gérer cette fois là. Ça m'a prise par surprise. Je rentrais de faire des courses, et je ne m'attendais pas à passer plus d'une heure sur mon pallier à l'écouter.
Je n'ai pas culpabilisé, mais j'aurais pu ^^
J'ai repris conscience sur le lit de mon fils, mes voisins étaient à coté de moi. Ils avaient fouillé dans mon sac pour trouver mes clés et me porter sur le lit.
C'était stupide, mais ce n'était pas réfléchi. Je ne me suis pas dit que son père aurait pu prendre tel ou tel médicament, ou je ne sais quoi. Je ne suis pas médecin.
Pour le sang, c'était juste un exemple pour dire que, dans ce cas là, l'émotion ne jouait pas, pour moi, justement, et donc je supposais que c'était parce que j'étais agissante, et non pas seulement mis devant la souffrance racontée.
Pour le reste, prendre du recul... c'est aussi ton propre conseil. Il n'y en a guère d'autres. Ensuite, c'est comment le faire qui est intéressant, effectivement.
Bimbang- Messages : 6444
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Excès d'empathie
@p2m j’avoue . .. mais faut déjà être capable de « prendre du recul », c’est pas chose facile car ce n’est pas rationnel, on parle là d’émotions exacerbées et de réactions qui dépassent la seule volonté.
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
- j avoue:
- Normal
Dernière édition par p2m le Mer 26 Aoû 2020 - 22:59, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Zonkey a écrit: Si j'apprends que des gens, ou encore plus des animaux, souffrent atrocement quelque part dans le monde, c'est comme si je faisais mienneleur douleur. Je souffre, je deviens obsédé par la poursuite d'un espoir que oui, ce monde est rattrapable, je le cherche et je le trouve pas. Je m'isole alors et après quelques jours de souffrance, je commence à prendre du recul, et je passe à autre chose. Jusqu'a la prochaine "crise d'empathie"
En fait, je pensais qu'on parlait plus de souffrance vue dans l'actualité, par exemple, que de la personne à qui on parle qui ne va pas bien.
J'ai l'impression de ne pas avoir compris le sujet de la même façon que les autres personnes qui répondent.
Nefelibata- Messages : 332
Date d'inscription : 14/06/2018
Age : 53
Re: Excès d'empathie
Et tu as raison mais dans ce cas, y a plus simple, suffit de ne plus regarder les infos
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Ca parait logique, mais ce n'est pas facilement réalisable en pratique; de plus éviter ce qui pose problème le résout rarement.
Nefelibata- Messages : 332
Date d'inscription : 14/06/2018
Age : 53
Re: Excès d'empathie
Ce qui est sûr c’est qu’elle ne résoudra pas les problèmes du monde qui l’affligent mais elle peut choisir vers quoi orienter son attention. En le plaçant la où idéalement elle sera en capacité d’agir et d’obtenir des résultats, elle en tirera satisfaction, sinon, la question qu’elle peut se poser c’est à quoi bon souffrir ?
Invité- Invité
Re: Excès d'empathie
Merci pour votre soutien et vos réponses déjà ! Je m'attendais pas forcément à lancer des débats mais c'est plutôt normal en fait comme on a tous notre façon d'aborder la chose. J'ai pas trouvé de temps en ce moment pour suivre mon fil mais j'ai lu toutes vos réponses.
Concernant la culpabilité, c'est pas le noeud de mon problème je dirais mais il m'arrive d'en ressentir oui. Je me dis, "je devrais faire un don à cette assoc X, j'ai les moyens" mais je ne passe jamais le pas parce que j'ai pas tant les moyens que ça, et que si je répondais à ces pulsions, je finirais vite sur la paille. Il y a ce côté "morale universelle" dont parlait p2m. Je me sens forcé envers mes proches (et le monde) d'être le plus juste (et inoffensif) possible. Je ne saurais même pas élaborer une raison à ça, c'est un fonctionnement très automatique, un réflexe.
A plus petite échelle, j'incarne au pied de la lettre l'expression "ne ferait pas de mal à une mouche". Effectivement je me sens très mal quand j'occasionne de la souffrance, physique ou psy, à n'importe quelle bestiole. Un humain, un animal, une mouche. J'en suis à cet extrême là. Je sais pas si c'est ce que vous entendiez par culpabilité, mais chez moi c'est comme ça qu'elle se manifeste. C'est pas exactement le même problème mais il gravite un peu autour de l'autre. La souffrance m'imprègne très facilement et encore plus quand c'est moi qui en génère, ça me conduit à m'en vouloir atrocement et à me sentir infiniment redevable envers ma "victime". Dans l'idée c'est un bon "pare-feu moral" mais ça rend des choses moins graves voire bénignes, comme un petit mensonge, aussi très difficiles pour moi.
C'est une condition qui m'a permis de nouer de très fortes amitiés parce que je suis à l'écoute, fiable et de grande confiance. Quand on se confie à moi et qu'on me raconte ses problèmes je le prends aussitôt personnellement et je VEUX trouver une solution pour aider mon interlocuteur à aller mieux... et m'aider aussi par la même occasion ? Je sais pas. Je suppose qu'un brin d'égoïsme se cache tjrs derrière l'altruisme.
Agir à notre niveau pour rendre le monde un peu meilleur c'est vraiment la solution rationnelle au problème mais je suis incapable de m'en satisfaire. C'est p-e une forme de frustration, un refus d'intégrer mon impuissance.
Pour ce qui est de la proportion de beau et de moche dans le monde, ou même de l'existence du bien et du mal, je dirais que c'est compliqué déjà de se mettre d'accord sur les termes et que ça dépend de la sensibilité de chacun... mais je comprends vos points de vue. Moi par exemple j'ai du mal à apprécier la nature en tant que système (cruelle, mécanique, génératrice de souffrance depuis la nuit des temps) et ça retire déjà beaucoup de beauté potentielle au monde. Je sais apprécier un paysage et j'aime beaucoup tous les animaux, bien sûr, mais je suis pas du tout adepte du "ah oui la nature c'est tellement plus beau que le monde des humains". L'un découlant de l'autre, pour moi les deux sont tout aussi vérolés et malsains. Le système est à chier, mais pas forcément tout ses composants.
Je me rends compte qu'en développant trop rapidement mes points de vue je peux aussi passer pour quelqu'un de très manichéen. Ca peut arriver que je le sois lors des crises d'empathie où je me mets à haïr celui ou ceux que je perçois comme bourreau. En ça je me sens assez loin du risque de tomber en empathie pour quelqu'un de vraiment dangereux et reconnu comme tel. Je hais systématiquement ceux que mon esprit désigne comme bourreaux. Ca va de pair avec une grande sensibilité à l'injustice bien sûr.
Comment se met en place la crise ? Le scénario est devenu automatique :
- J'entends quelque part une info sur un événement du monde.
- Elle me perturbe, me travaille, m'attriste, j'ai BESOIN d'en savoir plus en me disant qu'éventuellement, ça m'aidera à relativiser.
- Je fais des recherches et souvent rien ne me fait relativiser. Parfois (souvent) c'est encore plus grave que ce que je pensais, ou bien ça m'entraîne dans une autre histoire encore plus sordide.
- Je suis encore plus triste et obsédé par l'affaire. J'approfondis encore et encore mes recherches pour trouver des traces d'espoir.
- Petit à petit j'intériorise toujours plus la souffrance des victimes. J'arrive plus du tout à en décrocher mon esprit. De l'extérieur je dois paraître parfois complètement déconnecté.
- Ensuite, soit le cycle reprend de plus belle et s'aggrave, soit j'arrive à me rassurer ou à me détacher avec le temps.
Y a effectivement une forme de paralysie. Un moment où je suis juste submergé et où je ne suis plus réceptif à rien venant de l'extérieur, un pic de souffrance. Emmerdant dans la vie privée comme au travail. Et quand j'en ressors, je me sens souvent terriblement fatigué et las pendant qq jours.
Il y a qqchose d'extrêmement automatique dans ces crises, d'obsessionnel. La raison les calme très difficilement. Savoir qu'on est en train de dérailler n'aide pas forcément à rester sur les rails.
Vous parlez de méthode ou de "truc" pour ne pas vriller et arriver à éteindre les mauvaises pensées au bon moment, je crois que je suis tjrs en recherche de la mienne et que jusque là j'ai trouvé que des astuces qui marchent moyen ou pas tout le temps. J'ai beaucoup de mal à réorienter mon attention ailleurs quand je suis attaqué par ce genre de délire. Il faut souvent tout simplement que j'attende que ça se tasse et que je m'isole bien + m'occupe l'esprit. S'occuper l'esprit avec du dessin, une série, une lecture, un jeu vidéo, ça marche pas trop mal chez moi. Ça ouvre un peu la soupape et fait retomber temporairement la pression. Mais c'est un peu artificiel... Le problème persiste toujours derrière et me retombe dessus quand je me remets trop à cogiter.
Trop cogiter c'est terrible bordel. Pour moi ça signifie que la compassion se fait rejoindre par l'imaginaire. Et les deux sont explosifs ensemble. On s'imagine toujours le pire...
Après, concernant mon métier comme Hirondelle le demandait au début du fil, je suis électricien en industries. L'empathie n'est ni un atout ni un handicap dans ce job, donc il n'est révélateur de rien pour le coup.
Voilà voilà, pour détailler un peu plus mon propre ressenti. Comme dit plus haut j'ai pas énormément de temps en ce moment et j'aurais voulu être plus actif sur mon propre fil pour participer plus activement aux échanges, mais c'est cool, j'espérais pas autant de réactions quand je l'ai lancé. Merci à vous !
Concernant la culpabilité, c'est pas le noeud de mon problème je dirais mais il m'arrive d'en ressentir oui. Je me dis, "je devrais faire un don à cette assoc X, j'ai les moyens" mais je ne passe jamais le pas parce que j'ai pas tant les moyens que ça, et que si je répondais à ces pulsions, je finirais vite sur la paille. Il y a ce côté "morale universelle" dont parlait p2m. Je me sens forcé envers mes proches (et le monde) d'être le plus juste (et inoffensif) possible. Je ne saurais même pas élaborer une raison à ça, c'est un fonctionnement très automatique, un réflexe.
A plus petite échelle, j'incarne au pied de la lettre l'expression "ne ferait pas de mal à une mouche". Effectivement je me sens très mal quand j'occasionne de la souffrance, physique ou psy, à n'importe quelle bestiole. Un humain, un animal, une mouche. J'en suis à cet extrême là. Je sais pas si c'est ce que vous entendiez par culpabilité, mais chez moi c'est comme ça qu'elle se manifeste. C'est pas exactement le même problème mais il gravite un peu autour de l'autre. La souffrance m'imprègne très facilement et encore plus quand c'est moi qui en génère, ça me conduit à m'en vouloir atrocement et à me sentir infiniment redevable envers ma "victime". Dans l'idée c'est un bon "pare-feu moral" mais ça rend des choses moins graves voire bénignes, comme un petit mensonge, aussi très difficiles pour moi.
C'est une condition qui m'a permis de nouer de très fortes amitiés parce que je suis à l'écoute, fiable et de grande confiance. Quand on se confie à moi et qu'on me raconte ses problèmes je le prends aussitôt personnellement et je VEUX trouver une solution pour aider mon interlocuteur à aller mieux... et m'aider aussi par la même occasion ? Je sais pas. Je suppose qu'un brin d'égoïsme se cache tjrs derrière l'altruisme.
Agir à notre niveau pour rendre le monde un peu meilleur c'est vraiment la solution rationnelle au problème mais je suis incapable de m'en satisfaire. C'est p-e une forme de frustration, un refus d'intégrer mon impuissance.
Pour ce qui est de la proportion de beau et de moche dans le monde, ou même de l'existence du bien et du mal, je dirais que c'est compliqué déjà de se mettre d'accord sur les termes et que ça dépend de la sensibilité de chacun... mais je comprends vos points de vue. Moi par exemple j'ai du mal à apprécier la nature en tant que système (cruelle, mécanique, génératrice de souffrance depuis la nuit des temps) et ça retire déjà beaucoup de beauté potentielle au monde. Je sais apprécier un paysage et j'aime beaucoup tous les animaux, bien sûr, mais je suis pas du tout adepte du "ah oui la nature c'est tellement plus beau que le monde des humains". L'un découlant de l'autre, pour moi les deux sont tout aussi vérolés et malsains. Le système est à chier, mais pas forcément tout ses composants.
Je me rends compte qu'en développant trop rapidement mes points de vue je peux aussi passer pour quelqu'un de très manichéen. Ca peut arriver que je le sois lors des crises d'empathie où je me mets à haïr celui ou ceux que je perçois comme bourreau. En ça je me sens assez loin du risque de tomber en empathie pour quelqu'un de vraiment dangereux et reconnu comme tel. Je hais systématiquement ceux que mon esprit désigne comme bourreaux. Ca va de pair avec une grande sensibilité à l'injustice bien sûr.
Alors les plus grandes crises sont dues à de "grandes causes". Trafics/maltraitance d'animaux, persécutions, résultats d'élections inquiétants, échecs/désastres environnementaux... vous voyez le genre.Une empathie orientée groupe est plus noble si je puis dire... enfin, je laisse l’auteur exprimer plus en détails ce qui lui induit ces crises d’empathie. Les conseils donnés pour des cas individuels sont beaucoup plus faciles à appliquer et je ne pense pas que l’auteur parle d’empathie orientée sur un cas individuel mais cas plus profond, plus complexe, plus insidieux, plus systémique.
Comment se met en place la crise ? Le scénario est devenu automatique :
- J'entends quelque part une info sur un événement du monde.
- Elle me perturbe, me travaille, m'attriste, j'ai BESOIN d'en savoir plus en me disant qu'éventuellement, ça m'aidera à relativiser.
- Je fais des recherches et souvent rien ne me fait relativiser. Parfois (souvent) c'est encore plus grave que ce que je pensais, ou bien ça m'entraîne dans une autre histoire encore plus sordide.
- Je suis encore plus triste et obsédé par l'affaire. J'approfondis encore et encore mes recherches pour trouver des traces d'espoir.
- Petit à petit j'intériorise toujours plus la souffrance des victimes. J'arrive plus du tout à en décrocher mon esprit. De l'extérieur je dois paraître parfois complètement déconnecté.
- Ensuite, soit le cycle reprend de plus belle et s'aggrave, soit j'arrive à me rassurer ou à me détacher avec le temps.
Y a effectivement une forme de paralysie. Un moment où je suis juste submergé et où je ne suis plus réceptif à rien venant de l'extérieur, un pic de souffrance. Emmerdant dans la vie privée comme au travail. Et quand j'en ressors, je me sens souvent terriblement fatigué et las pendant qq jours.
Il y a qqchose d'extrêmement automatique dans ces crises, d'obsessionnel. La raison les calme très difficilement. Savoir qu'on est en train de dérailler n'aide pas forcément à rester sur les rails.
Vous parlez de méthode ou de "truc" pour ne pas vriller et arriver à éteindre les mauvaises pensées au bon moment, je crois que je suis tjrs en recherche de la mienne et que jusque là j'ai trouvé que des astuces qui marchent moyen ou pas tout le temps. J'ai beaucoup de mal à réorienter mon attention ailleurs quand je suis attaqué par ce genre de délire. Il faut souvent tout simplement que j'attende que ça se tasse et que je m'isole bien + m'occupe l'esprit. S'occuper l'esprit avec du dessin, une série, une lecture, un jeu vidéo, ça marche pas trop mal chez moi. Ça ouvre un peu la soupape et fait retomber temporairement la pression. Mais c'est un peu artificiel... Le problème persiste toujours derrière et me retombe dessus quand je me remets trop à cogiter.
Trop cogiter c'est terrible bordel. Pour moi ça signifie que la compassion se fait rejoindre par l'imaginaire. Et les deux sont explosifs ensemble. On s'imagine toujours le pire...
Après, concernant mon métier comme Hirondelle le demandait au début du fil, je suis électricien en industries. L'empathie n'est ni un atout ni un handicap dans ce job, donc il n'est révélateur de rien pour le coup.
Voilà voilà, pour détailler un peu plus mon propre ressenti. Comme dit plus haut j'ai pas énormément de temps en ce moment et j'aurais voulu être plus actif sur mon propre fil pour participer plus activement aux échanges, mais c'est cool, j'espérais pas autant de réactions quand je l'ai lancé. Merci à vous !
Zonkey- Messages : 27
Date d'inscription : 10/12/2019
Re: Excès d'empathie
Je passe en couo de vent désolée, mais je voulais rebondir sur « agir sur mon seul cerveau je ne peux m’en satisfaire » . Pourtant c’est la seule chose à faire. J’étais comme toi jusqu’au jour où j’ai compris que la seule chose que je pouvais changer en ce monde, la seule chose sur laquelle je pouvais réellement agir, la seule chose qui dépendait aussi de mes choix et de ma liberté, (car après tout je ne suis pas dans la tête des autres), et bien c’était moi. Donc la seule chose que je pouvais changer si je voulais rendre ce monde plus juste et bien c’était moi-même. Tout le reste ne dépend pas de moi, n’est pas de ma responsabilité, et même pire n’attend pas de moi que je le change (Syndrome du sauveur), que je lui trouve une solution, que je décide ou j’agisse à sa place. Respecter la liberté de chacun être d’être lui-même et de faire des choix différents des siens me semble aussi un premier pas vers l’acceptation.
J043947.08+163415.7- Messages : 4439
Date d'inscription : 01/08/2019
Age : 49
Localisation : La tête dans les étoiles
Re: Excès d'empathie
Lorsque l'émotion dure longtemps, il y a une technique utilisée par les hypnothérapeutes qui consiste à visualiser une porte dans son imaginaire. Une vrai grosse porte qu'on détaille bien, robuste, et tout.
On visualise donc la dite-porte, on met les choses qui nous affectent derrière cette porte, car on a conscience que ça n'est que douleur, et que ça n'est pas utile ainsi, et puis on la referme hermétiquement. Il faut le faire avec respect car la souffrance ressentie est celle imaginée portée par d'autres, en se disant que c'est toujours là, mais qu'on referme par nécessité pour remettre le calme par ailleurs. La clé est dans ta poche.
Ensuite, oui, c'est toujours là. Ça te constitue aussi. Ça forge les grandes lignes de ce dont tu ne veux pas. Peut être que le moment venu, il y aura un temps pour agir contre ?
On visualise donc la dite-porte, on met les choses qui nous affectent derrière cette porte, car on a conscience que ça n'est que douleur, et que ça n'est pas utile ainsi, et puis on la referme hermétiquement. Il faut le faire avec respect car la souffrance ressentie est celle imaginée portée par d'autres, en se disant que c'est toujours là, mais qu'on referme par nécessité pour remettre le calme par ailleurs. La clé est dans ta poche.
Ensuite, oui, c'est toujours là. Ça te constitue aussi. Ça forge les grandes lignes de ce dont tu ne veux pas. Peut être que le moment venu, il y aura un temps pour agir contre ?
Bimbang- Messages : 6444
Date d'inscription : 31/07/2016
Localisation : 44
Re: Excès d'empathie
Thalestra, le pire est que j'ai bien conscience de tout ça. Conscience du rôle insignifiant sur la grande scène du monde, et de celui plus notable auprès de mes proches. Je suis d'accord, la seule chose à faire est d'accepter, que ça soit comme ça et pas autrement, qu'on n'est pas des héros et encore moins des dieux. C'est compliqué de pas être un dieu.
Se changer soi-même demande un travail colossal et je suis admiratif des gens qui y arrivent. C'est la meilleure des solutions et clairement la plus corsée.
Jai pas réagi à ce que disait My_illusion tout en haut pourtant ça me parle beaucoup : le côté "un petit tour et puis s'en va" qui réduit à rien tout ce qu'on est, y compris nos souffrances. Les 70-80 ans maximum durant lesquels on traînera ici, négligeables comparés aux centaines de milliers d'années d'existance du vivant tels qu'on le connaît (et aux 13,5 milliards d'années de l'univers, oof). C'est terrible, d'un autre côté, cette idée que des gens et des animaux ont gagné une conscience pour ensuite en souffrir toute leur courte vie... nés pour l'abattoir en somme.
Mais c'est comme ça.
Détail : j'adore la physique, surtout l'astro (qui traduit l'infiniment grand) et la quantique (l'infiniment petit). Se perdre dans des échelles de temps et d'espace inaccessibles à l'intelligence humaine, contempler sa propre insignifiance, et contempler la beauté brutale et froide de l'univers, des grandes structures qui le composent, ou de ses briques presque-élémentaires. J'aime parler et qu'on me parle des rouages de l'univers. C'est ce que je trouve le plus proche dune définition crue de la beauté, ce vertige, cet inconnu insondable. Et c'est une sensation qui me soulage bcp quand ce qui se passe sur notre petite planète me fait mal.
Mais est-ce que c'est sain, ça ? Ca ressemble à une fuite de notre réalité quotidienne. A une relativisation "hors échelle" qui n'est pas forcement très pertinente. M'enfin voilà, la science et l'art sont de puissants refuges.
Jai déjà vaguement entendu parler de ça Bimbang, c'est à essayer éventuellement. Visualiser des choses j'y arrive très bien, mais les utiliser pour réorganiser concrètement mon esprit ? Compliqué mais ça se tente. Toute expérimentation est bonne à prendre en vrai.
Merci encore pour les réponses. Vraiment cool. J'insiste pe trop avec les mercis mais la diversité de points de vue et d'issues que vous proposez, bah ça aide vraiment. Depuis un ou deux jours la tempête se calme et ce fil n'y est pas étranger. Bon, ça reviendra, mais en attendant une solution définitive... c'est cool.
Se changer soi-même demande un travail colossal et je suis admiratif des gens qui y arrivent. C'est la meilleure des solutions et clairement la plus corsée.
Jai pas réagi à ce que disait My_illusion tout en haut pourtant ça me parle beaucoup : le côté "un petit tour et puis s'en va" qui réduit à rien tout ce qu'on est, y compris nos souffrances. Les 70-80 ans maximum durant lesquels on traînera ici, négligeables comparés aux centaines de milliers d'années d'existance du vivant tels qu'on le connaît (et aux 13,5 milliards d'années de l'univers, oof). C'est terrible, d'un autre côté, cette idée que des gens et des animaux ont gagné une conscience pour ensuite en souffrir toute leur courte vie... nés pour l'abattoir en somme.
Mais c'est comme ça.
Détail : j'adore la physique, surtout l'astro (qui traduit l'infiniment grand) et la quantique (l'infiniment petit). Se perdre dans des échelles de temps et d'espace inaccessibles à l'intelligence humaine, contempler sa propre insignifiance, et contempler la beauté brutale et froide de l'univers, des grandes structures qui le composent, ou de ses briques presque-élémentaires. J'aime parler et qu'on me parle des rouages de l'univers. C'est ce que je trouve le plus proche dune définition crue de la beauté, ce vertige, cet inconnu insondable. Et c'est une sensation qui me soulage bcp quand ce qui se passe sur notre petite planète me fait mal.
Mais est-ce que c'est sain, ça ? Ca ressemble à une fuite de notre réalité quotidienne. A une relativisation "hors échelle" qui n'est pas forcement très pertinente. M'enfin voilà, la science et l'art sont de puissants refuges.
Jai déjà vaguement entendu parler de ça Bimbang, c'est à essayer éventuellement. Visualiser des choses j'y arrive très bien, mais les utiliser pour réorganiser concrètement mon esprit ? Compliqué mais ça se tente. Toute expérimentation est bonne à prendre en vrai.
Merci encore pour les réponses. Vraiment cool. J'insiste pe trop avec les mercis mais la diversité de points de vue et d'issues que vous proposez, bah ça aide vraiment. Depuis un ou deux jours la tempête se calme et ce fil n'y est pas étranger. Bon, ça reviendra, mais en attendant une solution définitive... c'est cool.
Zonkey- Messages : 27
Date d'inscription : 10/12/2019
Re: Excès d'empathie
Ah tiens, je ne suis pas la seule à me plonger dans la contemplation des étoiles pour oublier le flot continu d'horreurs sur les réseaux et dans la vie. :-)
Virtuanimal- Messages : 26
Date d'inscription : 08/01/2016
Re: Excès d'empathie
Si le quantique te parle, alors les maintenant bien connus Nassim Haramein, ou Joe Dispenza peuvent aider à amorcer une forme de détachement et de sentiment d'action.
Le vide, nous interconnectant à tout et tous, peut être "utilisé" en envoyant de la paix intérieure, de la force... à ceux qui souffrent. cela demande donc au "fournisseur d’énergie" d'être solide et positif.
Dans le meilleur des cas cela fonctionnera, et le souffrant sentira peut-être un soulagement,
à défaut cela créera pour toi un sentiment d'action, de responsabilité et donc d'apaisement.
L'exercice peut se faire par le biais d'une création de croyance ou sous une forme plus terre à terre de relativisme quantique.
(c'est peut-être un peu perché mais tu sembles ouvert alors j'ose tu prendras si ça te parle sinon... benne )
Le vide, nous interconnectant à tout et tous, peut être "utilisé" en envoyant de la paix intérieure, de la force... à ceux qui souffrent. cela demande donc au "fournisseur d’énergie" d'être solide et positif.
Dans le meilleur des cas cela fonctionnera, et le souffrant sentira peut-être un soulagement,
à défaut cela créera pour toi un sentiment d'action, de responsabilité et donc d'apaisement.
L'exercice peut se faire par le biais d'une création de croyance ou sous une forme plus terre à terre de relativisme quantique.
(c'est peut-être un peu perché mais tu sembles ouvert alors j'ose tu prendras si ça te parle sinon... benne )
Serbelone- Messages : 188
Date d'inscription : 20/08/2020
Re: Excès d'empathie
Zonkey a écrit:J'aimerais bien savoir comment vous gérez votre empathie. Est ce qu'elle vous pourrit aussi ?
Zonkey,
Pour commencer, je ne gère rien du tout à ce sujet.
Je n'ai pas le contrôle sur mon empathie.
Elle ne me pourrit pas, je la considère comme faisant partie de moi, et comme pour tout ce qui fait partie de moi il m'a fallu apprendre à vivre avec avant d'être bien dans mes pompes. Apprendre à vivre avec, déterminer qui je suis et qui je ne suis pas (qui je peux devenir et qui je ne peux pas devenir), est sans doute le plus difficile mais c'est aussi ce qui rend la vie beaucoup plus simple (simple, pas facile).
J'ai toujours à l'esprit que la vie de l'autre n'est pas la mienne, par exemple sa souffrance n'est pas ma souffrance mais elle me concerne puisqu'elle s'exprime quand je suis là, je suis en empathie avec et sensible à ce qu'il vit (joies, souffrances).
Parfois, si l'autre ne peut momentanément pas prendre sa propre charge (quelles que soient les raisons), je prends sa charge sur mes épaules.
Je sens et sais que cette charge reste la sienne, de fait elle ne me pèse pas comme la mienne. Elle pèse malgré tout, ce qui est normal, je l'accepte. Je la lui rends quand c'est le moment.
Sentir et savoir qu'il s'agit bien de l'autre et pas de moi, cela me permet d'être présente et dans l'émotion sans me blinder et passer par un détachement artificiel, et sans non plus "déborder" parce que je me suis attribuée ce qui n'était pas à moi.
J'espère être claire dans mon propos, ce n'est pas évident de disséquer et décrire froidement ce genre de "processus".
Basilice- Messages : 1936
Date d'inscription : 01/11/2012
Localisation : Tout dépend des moments
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