Comment rebondir ?

Je viens vers vous parce que je ne sais plus comment rebondir. Je vous remercie par avance pour votre attention et votre soutien.

Durant de nombreuses années je pensais que mon mode de pensée était le fruit de mon enfance. Depuis septembre 2020, j’ai été testé HPI (à 51 ans). J’ai lu plusieurs ouvrages sur le sujet et ai avec effarement trouvé énormément de similitude entre mes pensées, mes mal-êtres et mes passions et les zèbres décrits.
Après l’euphorie du « ça y est j’ai trouvé ce qui ne tourne pas rond dans ma tête, dans ce que je suis, dans comment je suis », la colère « pourquoi tout ce gâchis dans ma vie ? ».

Aujourd’hui, comme beaucoup de vos témoignages, je suis enfouie dans ma solitude, dans ma bizarrerie.

Ces 7 dernières après un énième licenciement, j’ai explosé façon puzzle, ce qui m’a conduit à m’isoler du monde brutal, au point qu’aujourd’hui, mes seules interactions sont ma séance psy tout les 15 jours. Seul espace où je me sens libre de lâcher mes idées, mes émotions et mes doutes.

Je me sens comme une enfant perdue dans une fête foraine, je voudrais grandir, m’en sortir mais le moindre coup devient plus lourd à encaisser, la résilience plus âpre à mettre en oeuvre.

Je gratouille le neurone, mais je ne trouve pas d’issue, pas de solution pour rebondir.

Merci de m’avoir lu.

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Oui, laisse du temps, et ne néglige pas les éventuels autres traumas ou comportements qui ne sont pas liés spécialement à la douance.
Quand on subit sa douance pendant très longtemps il y a quelques mécanismes qui sont en place : victime (C-PTSD), deuil (grieving).
Il faut arriver à tourner la page pour démarrer un nouveau chapitre. L’histoire (ton histoire) continue.
Ne te mets pas trop la pression.

Merci à vous 2 pour vos réponses.

Je vais essayer de ne pas me mettre la pression même si cela n'est pas très facile.

Le test a-t-il été demandé par ton psy ?
En gros est-ce que ton psy est au courant ?
Et connait-il les impactes ?

Pour la capacité de résilience, mes expériences me font dire que les résultats dépendent très fortement de la croyance qu'on y porte.
Car objectivement comme subjectivement on est tout aussi fort qu'on est faible et inversement.

Peut-être qu'il ne faut pas chercher à re-bondir ?
Je n'ai jamais compris/aimé cette expression.
Peut être que les issues se trouvent là où il n'a pas de bond à faire ?
C'est peut être les bonds, le problème ?
Et peut être que puzzle, c'est ton fonctionnement ? Ton mode de réflexion naturel ?
Peut-être que tu dois utiliser ce mode là ?
Et peut être tu verras des issues ?

Ça m'est venue à te lire, je te le pose ici, si ça te tilt, au cas où.

The Wise Duck a écrit:Le test a-t-il été demandé par ton psy ?

Pas vraiment, mais encouragé quand je lui en ai parlé et m'a promis de prendre ce paramètre en considération pour la suite de mon suivi.
Plusieurs personnes de mon entourage passées, m'avaient fait des remarques sur ma particulière pensée.

The Wise Duck a écrit:est ce que tu es claire avec toi même ;-)

Comment en être certaine ?
J'ai l'impression que oui.

So Sûre a écrit:Peut-être qu'il ne faut pas chercher à re-bondi

Peut-être suis-je pas précise dans ma formulation. Je cherche à adoucir ma vie, à être moins agresser par les autres, et à moins être en souffrance.

So Sûre a écrit:Et peut être que puzzle, c'est ton fonctionnement ? Ton mode de réflexion naturel ?

Quand je disais façon puzzle, je pensais plutôt burn-out ou dépression ou repli massif sur soi-même.
C'est vrai que la dépression je connais ça depuis de nombreuses années mais sous cette forme aussi violente et longue pas vraiment.
Avant je pensais pouvoir m'en sortir, me construire une vie. Aujourd'hui je n'y crois plus. Souvent la petite phrase "A quoi bon" pourri ma motivation.

En tous cas, merci à vous deux pour vos réponses, vos réflexions et vos pistes de cogitations.

La dépression ça se soigne aussi
Il y a des trucs intéressant sur ce fil https://www.zebrascrossing.net/t20292-la-depression-il-parait-qu-ici-c-est-tabou
Bon courage

Tu parles de puzzle, c'est justement l'image qui m'est venue quand j'ai découvert, sur le très tard (les cinquantièmes rugissants sont bien là) que j'étais probablement HP. C'était comme si, jusqu'alors j'étais un puzzle éparpillé et que la petite pièce "HP" venait tout mettre en ordre et tout expliquer. Quoiqu'il en soit, comme tu le constates ça change tout et ça change rien. Enfin, si un peu quand même. J'ai mieux compris mon hypersensibilité. Quand le monde autour de moi me blesse je me dis que ce n'est pas le monde en lui-même qui est brutal (quoique) mais moi qui suis en mode "crabe sans carapace".
La compréhension de ma bizarrerie m'aide désormais à mieux l'accepter et mieux accepter ceux qui ne le sont pas. J'ai aussi croisé d'autres extraterrestres aussi, qui ne venaient pas forcément de la même planète, ce qui me fait dire qu'au final on est quand même un sacré paquet à être bizarre.
Quand j'ai fêté mes 50 ans je me suis que, chouette, j'étais tout juste à la moitié de ma vie et que j'espérais que la deuxième partie allait être aussi intéressante que la première :-) Après tout je suis maître de mon destin, capitaine de mon âme patin couffin, demande toi donc ce que tu veux faire des cinquante ans qui sont devant toi, ça ouvre quand même des perspectives sympas !

Wich a écrit:La dépression ça se soigne aussi

Merci pour le lien.

Zorglub_33 a écrit:Après tout je suis maître de mon destin, capitaine de mon âme patin couffin, demande toi donc ce que tu veux faire des cinquante ans qui sont devant toi, ça ouvre quand même des perspectives sympas !

Justement ai du mal à trouver des perspectives.
Chacune de mes tentatives semble voué à l'échec, ça en devient flippant. Et si j'allais voir un marabout ? Non, sérieusement, ces échecs enfoncent le clou de "tu n'as pas ta place ici, t'es pas comme tout le monde. On veut pas de toi".

Bonjour,

Quelle est ton rapport aux erreurs ? Es-tu perfectionniste ? Idéaliste ? As-tu un dictateur dans la tête qui te juge très sévèrement même avant que tu entreprennes une action ? T'observes-tu, t'analyses-tu constamment ?

Est-ce que tu as su retrouver une certaine cohérence dans ton histoire personnelle, certaines explications grâce au diagnostic ? Est-ce que depuis ces explications ne te paraissent pas trop générales, pas assez détaillées par rapport à ton cas particulier ?

J'explique rapidement mes deux rasades de questions :

1) En rapport avec le fait de cogiter beaucoup il y a souvent une peur de l'échec et un fort perfectionnisme, les deux sont des freins à l'action. Si on n'agit pas assez parce qu'on ne se fait pas confiance, on alimente un cercle vicieux. Comment repasser à un cercle vertueux ou neutre ?
Pour ne pas avoir peur d'agir, l'idéal c'est de ne pas avoir peur de se tromper (je dis ça à la louche, certes), sachant qu'une fois lancée, et même, imaginons, dans l’approximation ou l'erreur, il y a toujours (souvent, du moins) moyen de se rattraper. Ce serait à mettre en balance avec ce qu'induit la prostration, l’abattement : est-ce qu'il vaut mieux agir plus quitte à se trouver un peu con parfois, mais finalement fier de soi une fois qu'on a rétabli le cap et qu'on a malgré tout mené une activité qu'on aurait pas imaginer réaliser à son terme ?

2) Pour imaginer le futur, il faut (hypothèse que je propose sans avoir trop réfléchi (cf plus haut, mieux vaut de l'action quitte à dire des c*******)) que son histoire soit cohérente, qu'on sache lui donner un sens : qu'on se rassemble soi-même. Exemple, me concernant et pour justifier la démarche que j'ai de répondre ici sur ce fil : je suis un peu un gland, je suis plus jeune, mais je me pose vaguement le problème que tu poses : "comment rebondir ?"... Comment se rassembler ?, aurais-je dit... Ou "comment se ressembler ?" si on n'a pas peur de la psychanalyse qui ne se foule pas et qui se satisfait d'un jeu de mot pas terrible; je suis plutôt inculte, mais des fois je me débrouille, dans le genre tacticien. J'ai pas de ressources, mais j'ai des idées (vaseuses), et du coup, parfois ça me donne des ressources. J'ai pas de mémoire (c'est embêtant pour résoudre un sudoku ou être bien cohérent), pour écrire, ça va à peu près. Je fais avec ce que je suis et avec les infos que j'ai. Te concernant, je n'en ai aucunes ou presque. J'ai lu que tu te retrouvais dans l'histoire des autres Z et que tu en étais une aussi. En m'en tenant à ces seules informations, j'aurais été tenté de te suggérer d'appliquer les mêmes méthodes de "rebonds" que les Z (pour ceux pour qui ça a marché). Dans ce registre, on peut transposer le problème pour qu'il n'en soit plus un comme pour la réponse que tu as eue de So Sure : Tu demandes comment rebondir, on te répond de ne pas rebondir, ou encore, tu dis que tu es éparpillée en puzzle (le chaos dans ta vie, donc), on te dit que c'est pas si mal d'être un puzzle. On dissout la difficulté. Et alors du même tonneau, je te dirais bien que pour ne plus subir tes problèmes de Z, tu peux devenir un tigre (c'est un concept de certaines personnes du forum, je ne sais pas trop en quoi ça consiste d'ailleurs).

Bon, pardon si c'est échevelé.

pejaudi a écrit:Quelle est ton rapport aux erreurs ?

J'aime pas trop en faire, du coup suis en hyper-vigilance pour palier.

pejaudi a écrit:Es-tu perfectionniste ? Idéaliste ?

Perfectionniste oui, idéaliste je ne crois pas.

pejaudi a écrit:As-tu un dictateur dans la tête qui te juge très sévèrement même avant que tu entreprennes une action ? T'observes-tu, t'analyses-tu constamment ?

Oui, et je suis persuadé que cela c'est accentué avec les années, beaucoup à cause des jugements récurrents sur ma soit disant fainéantise ou j'aurais pu mieux faire.
A force de ces regards j'ai pris le plis.
Depuis quelques mois, j'essaye d'être plus respectueuse avec ma façon de faire et de moins me laisser influencer. Par contre, la petite voix "ils me voient ainsi" tourne dans a tête et me blesse.

En tout cas pour tes réflexions, et tes conseils.

Bonjour, je parcours ZC un peu au hasard et ton mot me touche, alors me voilà.

Pourquoi nécessairement parler de gâchis ? Tu as vécu ce que tu pouvais vivre avec les outils à ta disposition. Et même si le constat est amer (ces licenciements, cette vie que tu décris comme douloureuse socialement) tu as vécu des choses qui n’appartiennent qu’à toi, et acquis des compétences diverses, dont le mix te définit.

Ces compétences peuvent aller de la réalisation d’objets récupérés et bricolés, à la connaissance quasi parfaite du morse ou du braille, en passant par une recette particulière de gâteau à la patate douce ou la pratique quasi professionnelle du sudoku. Peu importe, ce dont TES compétences.

Si tu les as développées, toutes bizarres qu’elles soient, c’est parce qu’à un moment, de les apprendre, les pratiquer, les améliorer, était nécessaire. Cela te faisait du bien.

C’est donc là dessus que tu dois t’appuyer aujourd’hui pour faire ton propre « bilan de compétences » sous la forme d’une carte mentale.

Prends un papier, une feuille A4 ou même du A3, des crayons de couleur, des bidules à coller (photos de magazines, vieux timbres, rubans, etc tout petit bidule que tu trouves joli, agréable à manipuler, regarder), mets une musique que tu aimes, une jolie lumière et commence simplement par la bulle du milieu avec ton prénom ou « Moi ».

Ensuite en faisant le tour de cette bulle initiale comme un cadran de montre, tu essayes de trouver au minimum 5 ou 6 bulles (cela peut donc être plus) de « choses que tu apprécies », même si tu n’y est pas experte, comme par exemple « musique » ou « lecture » ou « dessin » ou « philosophie » ou « biologie », ou.... la liste est infinie.

Tu vas ensuite pour chaque bulle « musique », « dessin », etc, détailler chaque domaine à l’aide d’autres bulles (qui peuvent avoir d’autres formes) en notant quelle musique, ou, quand, avec qui, un souvenir, une envie, tout ce qui te vient à l’esprit. Tu peux te servir de couleurs, d’images collées, des bidules cités plus haut. Cela doit te plaire, t’amuser, que tu le fasses à ton goût, sans te presser pour laisser remonter les envies.

Cela peut te prendre deux ou trois heures si tu le fais honnêtement.

On pourrait dire que ces bulles sont comme les pièces éclatées de ton puzzle intime, mais tu vas voir qu’elles sont liées et forment toutes ensemble un curieux mélange qui est unique, toi.

Car une fois la carte réalisée, elle doit être étalée largement sur ta feuille, avec des couleurs, des images, des symboles, et là intervient la phase de reconstitution du puzzle.

C’est plus compliqué de le faire seul (je le fais faire en ateliers) parce qu’on manque de recul sur soi, mais cela reste possible si tu te laisses être, si tu acceptes ce qui remonte et prend forme.

Donc pour la dernière phase tu cherches des liens entre les différents mots et tu traces des chemins entre ces mots.

Exemple :
La bulle littérature t’aura permis de mettre en avant que tu aimes écouter des pièces de théâtre à la radio, la bulle bricolage que tu aimes toujours te fabriquer des vêtements à partir de fringues récupérées chez Emmaus et la bulle « ce que j’aimais faire à l’adolescence » que tu t’amusais bien avec tes copines à vous déguiser pour aller faire les folles dans la rue.
==> pourquoi ne pas proposer tes services de costumière à la troupe amateur du coin ? Tu ne t’obliges pas à jouer si cela te fait peur mais tu participes à un projet de groupe et tu retrouves une sociabilité qui te manque.

Autre exemple :
La bulle cuisine te montre que tu adores ça mais pas pour toi seule et c’est pour ça que tu ne cuisines pas, la bulle « langues » que tu baragouines plusieurs langues et que tu te débrouilles plutôt bien, la bulle « ce qui me manque par rapport au boulot » que tu aimais bien aider les nouveaux arrivants perdus ou que tu avais un excellent contact avec le personnel de nettoyage souvent venu d’ailleurs.
==> pourquoi ne pas proposer des ateliers au centre social du quartier pour faciliter l’apprentissage de la langue française à ceux qui en ont besoin en te basant sur la cuisine (ateliers Lire Écrire Compter basés sur les actes du quotidien).

Encore une fois la liste est infinie.

La seule chose difficile est de s’accorder la confiance minimale pour accepter de se dire compétente en ceci ou en cela. Mais comme il s’agit de compétences tous azimuts (et pas nécessairement professionnelles) c’est absolument certain, tu es compétente !

Essayes en t’amusant, peut-être que cela fonctionnera. Et si ça ne fonctionne pas aussi bien que je le présente, tu te seras fait quand même du bien en mettant en couleurs tout ce que tu aimes ;-)

Merci @Fleur de Lotus.  
Ta méthodologie me plait bien, c'est vraiment une approche que je trouve sympa.
Grâce à toi, je sais comment occuper mon WE.

Je me permets de te remercier également Fleur de Lotus, c'est toute la beauté d'un forum où les problématiques personnelles peuvent déboucher sur des solutions ou des pistes de réflexion qui correspondent à d'autres problématiques d'autres personnes... Donc merci du partage FdL et merci d'avoir posé ta problématique zici Mondonga.