Au-dess(o)us de tout
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Au-dess(o)us de tout
« On ne se correspond pas », m'a dit mon patron il y a quelques mois avec ce regard où il s'appliquait à teinter de sollicitude mièvre sa fermeté condescendante. Il ne comprenait pas ma manière de raisonner qui s’obstine à ne pas aller d’un point A à un point B selon un plan préétabli. Il comprenait encore moins mon incapacité à chercher à faire l’intéressant face aux clients en sa présence.
Comme beaucoup d’entre vous, je n’avais pas idée jusqu’à présent que le fait d’être surdoué pouvait me concerner.
J’avais bien l’idée d’une aisance d’expression, ma mère appelait ça « des facilités » quand j’étais enfant.
Mais ensuite, j’étais plutôt en dessous de tout.
Juste au-dessus de la moyenne au bac, grâce à des sujets qui laissaient de la place à l’improvisation.
En-dessous de tout ensuite, par décrochages successifs lors de mes tentatives d’études générales qui m’ont fait perdre cinq ans pour me faire hara-kiri au moment de passer les diplômes.
Au-dessus de toute forme d’autorité en général, volontairement ou non.
Alors quelqu’un me pose un hypothèse : « surdoué ». Je décide de faire le test, et c’est le constat d’un déséquilibre : je monte dans les tours d’un « haut potentiel » de compréhension verbale, je reste dans le quart supérieur en raisonnement perceptif et mémoire de travail, mais la vitesse de traitement est à la traîne. Pensée arborescente, possibles troubles de l’attention. Des résultats à la hauteur de ce que je suis : inégal dans les performances, manière de penser à part. Pas une flèche.
Certains codes sociaux sont pour moi comme des langues étrangères : la compétition, la séduction, engager une petite conversation, accepter les faux-semblants de la carrière et du diplôme…
À trente ans, moi qui venais d’un milieu modeste et rural ai dû faire le deuil de rêves échevelés pour accepter salariat et vie de couple.
À 45 ans, je suis sans doute plus sage, mais toujours traversé de tourments contradictoires.
Et me voilà.
Comme beaucoup d’entre vous, je n’avais pas idée jusqu’à présent que le fait d’être surdoué pouvait me concerner.
J’avais bien l’idée d’une aisance d’expression, ma mère appelait ça « des facilités » quand j’étais enfant.
Mais ensuite, j’étais plutôt en dessous de tout.
Juste au-dessus de la moyenne au bac, grâce à des sujets qui laissaient de la place à l’improvisation.
En-dessous de tout ensuite, par décrochages successifs lors de mes tentatives d’études générales qui m’ont fait perdre cinq ans pour me faire hara-kiri au moment de passer les diplômes.
Au-dessus de toute forme d’autorité en général, volontairement ou non.
Alors quelqu’un me pose un hypothèse : « surdoué ». Je décide de faire le test, et c’est le constat d’un déséquilibre : je monte dans les tours d’un « haut potentiel » de compréhension verbale, je reste dans le quart supérieur en raisonnement perceptif et mémoire de travail, mais la vitesse de traitement est à la traîne. Pensée arborescente, possibles troubles de l’attention. Des résultats à la hauteur de ce que je suis : inégal dans les performances, manière de penser à part. Pas une flèche.
Certains codes sociaux sont pour moi comme des langues étrangères : la compétition, la séduction, engager une petite conversation, accepter les faux-semblants de la carrière et du diplôme…
À trente ans, moi qui venais d’un milieu modeste et rural ai dû faire le deuil de rêves échevelés pour accepter salariat et vie de couple.
À 45 ans, je suis sans doute plus sage, mais toujours traversé de tourments contradictoires.
Et me voilà.
Dernière édition par Melfrid le Lun 26 Oct 2020 - 21:54, édité 1 fois
Melfrid- Messages : 6
Date d'inscription : 22/09/2020
Localisation : Lyon
Bonjour
Je suis arrivée hier, mais je crois que je peux te souhaiter la bienvenue
Les codes sociaux comme ça fait du bien de lire que je ne suis pas la seule à ne pas tous les comprendre...
Si ton aventure sur le forum commence tout comme la mienne alors j'espère qu'elles seront bonnes.
Les codes sociaux comme ça fait du bien de lire que je ne suis pas la seule à ne pas tous les comprendre...
Si ton aventure sur le forum commence tout comme la mienne alors j'espère qu'elles seront bonnes.
AbstractMind- Messages : 22
Date d'inscription : 25/10/2020
Re: Au-dess(o)us de tout
Je crois qu'on ne peut pas être doué en tout, à part Dieu bien entendu
Au moins, tu es fidèle à toi-même et crois-moi que c'est important pour ne pas être "sens dessus dessous"
Au moins, tu es fidèle à toi-même et crois-moi que c'est important pour ne pas être "sens dessus dessous"
Zarbitude- Messages : 8895
Date d'inscription : 06/12/2012
Localisation : Ici et maintenant
Re: Au-dess(o)us de tout
A 45 ans il est temps de vivre tes rêves !
Marquise45- Messages : 120
Date d'inscription : 15/07/2013
Age : 48
Re: Au-dess(o)us de tout
Melfrid bienvenue, et à AbstractMind également
Je vous souhaite de trouver plein d'infos sur le forum qui vous permettront d'avancer plus sereinement sur VOTRE chemin.
Je vous souhaite de trouver plein d'infos sur le forum qui vous permettront d'avancer plus sereinement sur VOTRE chemin.
Invité- Invité
Re: Au-dess(o)us de tout
Merci à vous. J'espère vous croiser au fil de riches discussions.
Melfrid- Messages : 6
Date d'inscription : 22/09/2020
Localisation : Lyon
Re: Au-dess(o)us de tout
Melfrid a écrit:« On ne se correspond pas », m'a dit mon patron il y a quelques mois avec ce regard où il s'appliquait à teinter de sollicitude mièvre sa fermeté condescendante. Il ne comprenait pas ma manière de raisonner qui s’obstine à ne pas aller d’un point A à un point B selon un plan préétabli.
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'Adulte surdoué: Apprendre à faire simple quand on est compliqué
Couverture
Monique de Kermadec
Albin Michel, 5 oct. 2011 - 192 pages
1 Commentaire
Être surdoué est une richesse formidable pour réussir sa vie. Alors pourquoi y a-t-il tant d'adultes surdoués malheureux ? Pourquoi tant d'anciens enfants précoces sont-ils en situation d'échec social, professionnel et sentimental ? Pourquoi les femmes et les hommes à fort potentiel vivent-ils si mal leur différence ?
Nourri de son expérience de clinicienne et des dernières recherches sur le sujet, le nouveau livre de Monique de Kermadec constitue un guide indispensable pour comprendre les adultes surdoués.
Cet ouvrage offre également aux surdoués les clés nécessaires pour réapprendre à s'estimer, se construire, trouver l'âme soeur, s'épanouir enfin dans la plénitude de leurs talents et de leur extraordinaire personnalité, et s'adresse aussi à leurs proches, alliés fondamentaux, pour qu'ils les aident à désamorcer leurs conduites d'échec
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Il comprenait encore moins mon incapacité à chercher à faire l’intéressant face aux clients en sa présence.
Comme beaucoup d’entre vous, je n’avais pas idée jusqu’à présent que le fait d’être surdoué pouvait me concerner.
J’avais bien l’idée d’une aisance d’expression, ma mère appelait ça « des facilités » quand j’étais enfant.
Mais ensuite, j’étais plutôt en dessous de tout.
Juste au-dessus de la moyenne au bac, grâce à des sujets qui laissaient de la place à l’improvisation.
En-dessous de tout ensuite, par décrochages successifs lors de mes tentatives d’études générales qui m’ont fait perdre cinq ans pour me faire hara-kiri au moment de passer les diplômes.
Au-dessus de toute forme d’autorité en général, volontairement ou non.
Alors quelqu’un me pose un hypothèse : « surdoué ». Je décide de faire le test, et c’est le constat d’un déséquilibre : je monte dans les tours d’un « haut potentiel » de compréhension verbale, je reste dans le quart supérieur en raisonnement perceptif et mémoire de travail, mais la vitesse de traitement est à la traîne. Pensée arborescente, possibles troubles de l’attention. Des résultats à la hauteur de ce que je suis : inégal dans les performances, manière de penser à part. Pas une flèche.
Certains codes sociaux sont pour moi comme des langues étrangères : la compétition, la séduction, engager une petite conversation, accepter les faux-semblants de la carrière et du diplôme…
À trente ans, moi qui venais d’un milieu modeste et rural ai dû faire le deuil de rêves échevelés pour accepter salariat et vie de couple.
À 45 ans, je suis sans doute plus sage, mais toujours traversé de tourments contradictoires.
Et me voilà.
Bienvenue
Le premier jour de ta vie.
Étienne Daho.
Musique.
Espérant que tu trouveras des que possible ce que tu as "envie" de faire
So Sûre 2- Messages : 6805
Date d'inscription : 08/08/2020
Age : 53
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