La gestion des contradictions

Petit sujet pour savoir comment vous gérer vos contradictions au quotidien.

Je vous explique j'ai 30 ans, je suis assistant dentaire, je gagne modestement ma vie, suit en couple depuis 4 ans et ai quelques amis. Le plus souvent c'est ainsi que je me sens bien. Le weekend vient de passer, grosse soirée, le truc qui arrive assez rarement, plein de monde, de blablabla de choix de vie, et ça y est j'ai l'impression de vouloir encore tout remettre en question. Mais en plus ce sont jamais des questions drastiques que je me pose car je ne suis pas du tout dans la mouise financièrement, ma vie n'est pas infernale, ce qui n'empêche que par effet de comparaison (un truc sur lequel je m'estime pourtant quasiment guéri) me voilà à reposer le pour et le contre de chaque possibilité

En voici quelques exemples
- Changer de taff, oui pourquoi pas, ce serait l'occasion de rencontrer plus de monde, d'acquérir de nouvelles connaissances, prendre plus de responsabilités... Le couac, je ne suis attiré que par les métiers du social, des secteurs en crises et en grèves perpétuelles. Quitter mon boulot pas si bien payé pour un autre boulot à salaire équivalent, ça m'enchante sans m'enchanter en fait. D'un autre côté j'aimerais bien me lancer dans du coaching mais j'ai l'impression que c'est encore plus précaire que tout le reste. Reste encore les concours pour l'administration, mais ce serait se lancer dans des jobs de bureau pur avec les yeux rivés sur un écran toute la sainte journée. Aucune solution ne me satisfait plus de 50-60%....
- Chercher à rencontrer plus de monde en général, se faire plus d'amis, faire des rencontres tout ça... D'un autre côté la fête du weekend m'a rappelé que la vie dans un groupe c'est assez gonflant par bien de aspects. Il faut toujours que certains instillent un rapport de force, c'est un impératif je crois: physique à chicaner un peu tout le monde voir qui répond, oral à parler systématiquement plus fort et à couper la parole, de leadership, à toujours vouloir décider de tout pour tout le monde. Et alors faut faire semblant de rire, de s'intéresser, ne pas écouter le psychopathe en toi qui a envie de mettre des baffes à tout va...
- Déménager oui, petite ville, routine, pas beaucoup de choses à faire, peu d'opportunités, mais déménager pour faire quoi, aller où, dans quel objectif pour ne pas se retrouver trois mois plus tard au même point?

Et encore ça c'est que ce qui trait à ma petite personne, c'est encore pire quand je l'étend à l'humanité dans son ensemble, où beaucoup me trouvent m'en foutiste parce que j'ai pas d'opinion politique tranchée alors que je ne me reconnait dans rien, aucun combat de droite ou de gauche, écolo, vegan ou quoi que ce soit parce que fondamentalement je suis plutôt intéressé par les bons rapports humains que de savoir qui a raison et pourquoi. L'impression de ne jamais être le cœur de cible des politiques, de ne m'être jamais reconnu dans une religion, dans notre système de valeurs sociales etc... C'est un autre débat ou plutôt un autre roman.^^

Du coup comment je fais pour prendre des décisions qui me ressemblent quand chacune d'elle me demande tant de compromis que j'en perd tout intérêt pour la chose? Quels projets à moyen et long termes suis je censé entreprendre? Si je pense pas que quiconque puisse répondre; la question est comment faites vous pour gérer votre schizophrénie mentale au quotidien?

Alors non, pas schizophrénie. L'association terme/idée est incorrecte. Dichotomie.

La réponse est déjà dans vos mots -> le ratio.

Une fête genre nouveau cluster ou une fête avec seulement 3-4 pélerins ?

La seule contradiction que je vois dans ce que tu dis, c'est celle qu'il y a et qu'il y aura toujours entre ce qui pourrait vraiment te convenir, et ce que la société considère comme devant te convenir... Juste une suggestion : un bilan de compétences (oui, j'avoue, le mien est en cours ) te permettrait de réfléchir et mettre les choses à plat, tant du point de vue pro que perso. Et de te concentrer sur ce qui te fait du bien, te fait vibrer, d'envisager de nouvelles perspectives... et de retrouver le sourire

Yo algernon!

Marrant de poser une question tout en exposant un problème différent
(Après lorsqu'on arrive à se poser la bonne question on a généralement pas besoin de demander un avis/de l'aide.)

Je ne vois pas de problème de contradiction/dichotomie/(complexité de point de vue) dans tes raisonnements.

Par contre je vois que tu rumines les pensées/les ambitions des autres : ce qu'il faut gérer me semble plus de "te projeter dans les problématiques des autres" / l'émotionnel / l’empathie  ; que les problématiques en elles-mêmes.

HFGL!

Quand je suis dans un état comme le tien, je pose l'idée dans un coin de ma tête et je continue à vivre normalement.
Si l'idée est bonne, alors il y a d'autres choses en rapport avec ça qui viennent s'y coller. Sinon, bah... je finis par oublier.

Pas d'urgence, prends ton temps.

Salut Algernon,

Par rapport aux décisions qui te préoccupent dans ton post, et la gestion des contradictions, je souhaite partager avec toi ma lecture de ce jour (extraite du livre Huit Etapes vers le bonheur) :

Guéshé Kelsang Gyatso a écrit:
[Nous attendons beaucoup de nos amis, espérant qu’ils seront une source de vrai bonheur mais, dans le samsara, nous ne pouvons jamais trouver de tels amis. Même s’ils n’essaient pas délibérément de nous faire du mal, ils nous causent inévitablement des problèmes de temps à autre. Nous pensons qu’en cherchant assez longtemps nous trouverons l’ami idéal, ou le partenaire parfait, qui ne nous décevra jamais, mais dans le samsara il n’y a aucun ami parfait. Les relations samsariques sont, de par leur nature même, trompeuses. Nous espérons trouver une relation constamment harmonieuse et satisfaisante mais, d’une manière ou d’une autre, cela ne marche jamais. Inutile de tenir l’autre pour responsable de ne pas être à la hauteur de nos attentes, c’est la faute de la renaissance samsarique. Ayant pris renaissance dans le samsara, nous n’avons pas d’autres choix que de connaître des relations insatisfaisantes – il est impossible de trouver des amis purs dans ce monde impur. Si nous voulons réellement jouir de relations pures et harmonieuses, nous devons absolument abandonner le samsara. Par conséquent, lorsque nos amis nous déçoivent ou nous laissent tomber, nous ne devrions pas nous mettre en colère contre eux, mais les considérer au contraire comme des enseignants spirituels qui nous montrent les défauts du samsara.

Par nature, les lieux samsariques sont également trompeurs. Nous pensons qu’en changeant de maison, en allant vivre hors de la ville ou dans un autre pays nous trouverons un endroit où nous pourrons nous sentir vraiment bien et heureux. Pourtant, nous ne trouverons jamais un tel endroit tant que nous resterons dans le samsara. Nous avons déménagé tant de fois et nous ne sommes toujours pas satisfaits. Quand nous visitons une nouvelle région, elle nous paraît si belle que nous avons l’impression que tous nos problèmes seraient résolus si nous y habitions. Mais une fois que nous avons effectivement déménagé, de nouveaux problèmes surgissent rapidement. Il n’y a aucun endroit dans ce monde où nous n’aurons aucun problème. Si nous voulons vivre dans un environnement pur ou trouver un endroit où nous nous sentirons toujours bien, nous avons besoin de purifier notre esprit en développant un amour et une compassion universels.

Nous passons notre vie à rechercher le bonheur dans le samsara, allant d’un ami à l’autre et d’un endroit à l’autre, mais nous ne trouverons jamais de vrai bonheur. Nous sommes comme le voleur qui s’était introduit une nuit dans la grotte de Milarépa, recherchant un objet de valeur à voler. Milarépa l’entendit et se mit à rire en disant : « Comment espères-tu trouver un objet de valeur ici, en pleine nuit, quand je ne peux rien y trouver de valeur en plein jour ? » Comment pouvons-nous espérer trouver le bonheur dans cette grotte vide, le samsara, alors que nous sommes plongés dans l’obscurité de nos perturbations mentales, quand tous les bouddhas ont été incapables de le trouver avec leur sagesse omnisciente ? Le samsara est une prison dont nous devons absolument nous échapper et non y perdre notre temps à y rechercher inutilement le bonheur.