Décalage avec sa/son partenaire

Salut à tous,

Je suis nouveau sur ce forum et j’aimerais vous parler à vous. Depuis toujours je ressens un décalage entre mes attentes et les attentes de mes partenaires.

Je m’oblige constamment à me rabaisser pour entrer dans leurs lignes et diminuer le ressenti du décalage que j’ai avec eux. Je suis très taquin et on dit souvent que mon humour est difficile à comprendre, alors cela peut blesser certaines personnes ou les éloigner de moi car ils n’arrivent pas à me comprendre. Cet éloignement je l’ai vécu encore ce soir où j’apprends à connaître une fille qui n’arrive pas a me comprendre et qui de manière insouciante m’a repoussé avec ses paroles. Bien entendu, mon cerveau a directement pris le large et a commencé à amplifier ses paroles. Cela arrive très souvent et me fait très mal intérieurement. Je n’arrive pas à trouver cet équilibre qui pourrait me permettre de ne plus amplifier les paroles mais mon côté hypersensible prend le dessus et ne me laisse pas le choix.

Cela arrive même au travail où je m’efforce de garder mes distances pour ne pas avoir à subir des paroles qui pourraient faire en sorte que je quitte mon travail sans rien demander en contre partie.

Je me pose la question : pourquoi tout ce décalage et à quel point peut il nous mener la vie dure?
Une remise en question perpétuelle à chaque ressenti de décalage.

Bien à vous

On a causé d'un truc comme ça sur un autre fil.
On disait qu'il fallait repérer les idées qui reviennent en boucle souvent, qui nous polluent. C'est juste pénalisant, ça n'aide pas.
Mais les identifier permet de passer outre, et d'aller vers autre chose d'une part, et repérer les schémas qui reviennent constamment peut aider à comprendre là où il faut travailler sur toi.

Je n'ai pas vraiment de conseils, mais je sais ce que tu vis, car je crois que je peux dire vivre la même chose.

Deux trois petits « trucs »:
- ne rien prendre pour soi,
- communiquer pour éviter les malentendus,
- ne pas avoir peur d’expliquer à l’autre ses fonctionnements et sensibilités, car il ne lit pas dans nos pensées,
- prendre des temps de solitude pour stabiliser son état émotionnel et éviter ainsi les tempêtes émotionnelles lors d’interactions avec les autres.

qui de manière insouciante m’a repoussé avec ses paroles.

En fait, je pense que si on tourne le propos ainsi : "je me suis senti repoussé par ses paroles", ça change la donne.
Ya une différence notable, non ?

ça rejoint le conseil de J... : ne rien prendre pour soi

En quoi t'es tu senti repoussé ?

Je suis également newbe ici.

Pour avoir vécu (et vivre encore) des situations très similaires aux tiennes, je ne peux que me permettre de te dire ce qui m'a personnellement fait le plus avancer: la thérapie.
Je m'explique cela m'a appris à:
-m'exprimer
-ne plus "exploser" (forcement quand on parle pas, un moment donné ça doit sortir d'une manière ou d'une autre)
-donc aussi rester calme
-avoir du recul d'une manière générale
-me décomplexer et pas mal d'autres détails...
-le nec plus ultra : voir ma vie et mes "choix" d'une manière extra lucide, tout s'expliquant enfin... jamais je n'oublierai ce jour du "déclic" qui a signé la fin de thérapie "intensive".

Courage , tu es jeune! Je suis impressionné qu'à ton âge tu veuilles faire bouger les choses car en parler est déjà un grand pas en avant.

Pour ce qui est du sentiment de décalage je l'ai toujours mais j'essaye désormais d'en tirer parti.
Par contre je suis choqué de lire que tu te rabaisses constamment pour plaire: c'est dur ce que tu t'infliges, je veux dire par là que tes choix ne sont pas forcement les bons et je te souhaite que cela te paraisse évident un jour.

Je vous remercie de votre profonde attention qui m'a vraiment beaucoup touché.

je vous remercie de vos conseils, cependant si je peux me permettre, ma prof de philo en Terminale, m'a également conseillé de toujours expliquer mes ressentis mais un jour j'ai vécu une phase qui a fait en sorte que j'annule ces conseils. Je m'explique : Lorsque je ressens de la tristesse ou que l'on me repousse, une ombre avec un pinceau très fin, vient peindre mon coeur en violet profond. J'ai fais part de ce ressenti a quelques personnes et ils ont ris de moi en me traitant de menteur indirectement, après plusieurs recherches, mon psy m'a fait part de "Synesthésie" et je me suis senti en plein dedans.

@1708 peux tu approfondir : -le nec plus ultra : voir ma vie et mes "choix" d'une manière extra lucide, tout s'expliquant enfin... jamais je n'oublierai ce jour du "déclic" qui a signé la fin de thérapie "intensive".

Excellent Dimanche à tous.

A force d'être en décalage, on intègre ce décalage. Je suis convaincue que les hp se comprennent entre eux, même si certains ne sont pas au même niveau de conscience mutuels.
Avec le temps je ne supporte plus les petits coups, comme ceux dont tu parles, y a certains trucs qu'ils faut pas dire ou pas faire sinon une alarme interne s'allume et je comprends qu'il est temps de se barrer.

On a besoin de compréhension émotionnelle. Sans ça, on est déconnecte de l'autre et on vit la relation comme une contrainte. Ça demande un gros travail d'ego aussi, parce qu'en tant que bisounours rejetés on a tendance à se charger de négatif alors qu'on est simplement différents. Il faut pardonner aux autres, mais aussi à soi : c'est pas de notre faute si on recherche quelque chose de plus profond dans nos relations, c'est un besoin fondamental.

Avant je cherchais à convenir à l'autre, parce que mon ego mental ne voulait pas accepter l'abandon, mais après un travail conséquent, j''ai compris comment atteindre le point de lucidité. J' ai arrêté de vouloir m'adapter. Ça fait du bien.

Un seul conseil, la seule personne que tu es censé aimer, c'est celle qui te comprends

@1984, je te rejoins sur ce que tu dis. Ça fait du bien d’entendre de tels propos qui m’aide à surmonter ce parcours du combattant au quotidien.

Cependant, j’ai une seule crainte que je n’ai jamais réussi à enlever de ma tête : j’ai peur de rester incompris à vie et ne jamais réussir à avoir une relation amoureuse / amicale car avoir une relation profonde est impossible de nos jours où le paraître prend le dessus sur ce que nous sommes réellement nous humains (une boule d’émotions qui doit exploser chaque jour et faire vivre les autres ce qu’ils ne vivent pas mutuellement afin de se sentir vivant).

Le seul moment où ces barrières s’effacent et où nous pouvons être connectés c’est malheureusement lorsque nous sommes alcoolisés et donc pas en état de conscience.. ce qui rend le moment intense mais qui ne se reproduit que par moment.

Je pense sincèrement que nous devrions faire étudier la notion « vivre » à l’école. Cela aiderait certainement tous les zèbres de pouvoir mieux s’intégrer à la vie commune et d’effacer toutes ces barrières qui nous mettent dans ces situations désastreuses.

Il y a d'autres moments durant lesquels les "neurotypiques" acceptent cette connexion. Sinon, tu peux partir de plateformes en ligne comme ici pour faire des rencontres en chair et en os ensuite !

J’aimerai juste que l’on puisse tous vivre avec nos différences mais cela révèle d’un rêve qui ne verra jamais le jour.

J’ai l’impression que les HP doivent avoir un incubateur (au sens d’incubateur de start-up) pour pouvoir s’épanouir. Si vous devriez créer cet incubateur, par quoi commencerez vous et quel personnel choisirez vous ? Quand je dis personnel, je veux dire les gens autour de nous (père, mère, frères, amis etc.)

Si on pensait comme une entreprise, nous serions sûrement beaucoup plus protégés face aux agressions externe.

Je vis actuellement dans un pays où les HP ne sont même pas reconnu en tant que HP... cela efface à peu près le décalage sur certains points mais le renforce dans d’autres comme les relations amoureuses ( oui je me répète mais je préfère être sincère et avouer que c’est mon point faible car on souhaite tous aimer et être aimée).

Je pense donc à créer mon propre incubateur, pour cela j’aimerais vos avis sur la construction de cet incubateur.

Simple-humain a écrit:
Cependant, j’ai une seule crainte que je n’ai jamais réussi à enlever de ma tête : j’ai peur de rester incompris à vie et ne jamais réussir à avoir une relation amoureuse / amicale car avoir une relation profonde est impossible de nos jours où le paraître prend le dessus sur ce que nous sommes réellement nous humains  (une boule d’émotions qui doit exploser chaque jour et faire vivre les autres ce qu’ils ne vivent pas mutuellement afin de se sentir vivant).

J'ignore dans quel contexte tu as grandi.
Ce dont je suis sûr : si t'es homo, trouve des homos. Si t'es intello, trouve des intellos. Si t'es cramé(e) de la tête, trouve d'autres cramé(e)s de la tête. Si t'aimes les peluches, trouve des gens qui aiment les peluches. Etc. Et ne doute pas qu'il y ait perméabilité des groupes, nul besoin d'aimer les peluches pour discuter sincèrement avec des furs...

Y'a aucune fatalité.

"de nos jours, où les relations sont dans le paraître"... bla, bla, bla. En 13cent et des bananes, Chrétien de Troyes écrivait, en début d'ouvrage : "l'amour n'est plus ce qu'il a été". Bref : relativise. Certes, notre époque a ses particularités ; et certes, tu as les tiennes ; mais nul doute que tu trouveras des semblables. Pas forcément des gens qui te comprendront, ou que tu comprendras, mais avec lesquels la possibilité d'un "nous" existe. Si radicalement autres, si obstinément semblables.

Bienvenue sur Terre. Si tu le veux bien, tu pourras voir : c'est de la bonne !

Moi je sens un décollage avec ma partenaire ... et il nous emmène bien haut !

Baisez, camarades, et jouissez sans entraves. "les dieux sont jaloux de nos corps, nous balayons l'éternité..." Tiens, je vais me l'écouter.

Z'avez aussi le droit de boire un thé en faisant un câlin, c'est ça qu'est bon.

Voire de vous faire la gueule. Mais ça fait moins décoller.

"@1708 peux tu approfondir : -le nec plus ultra : voir ma vie et mes "choix" d'une manière extra lucide, tout s'expliquant enfin..."

Je suis parvenu à me rendre compte que tout ce que j'avais considéré comme étant des choix personnels n'en étaient en fait pas, que ces derniers étaient en réalité conditionnés par les circonstances et mon vécu par exemple... me comprendre en tant qu'être vivant parmi les autres, que ce sont aussi eux qui me définissent ainsi que ce que je fais parmi eux.
Je vais mal le formuler mais j'ai eu l'impression de comprendre le fil de ma vie, de tout revoir mais "d'en haut", avec un regard sans jugement comme le verrait le "tout puissant".

Je n'ai pas le verbe facile, désolé si tu as du mal à me comprendre. En somme c'est la finalité de toute psychanalyse car parfaitement comprendre c'est avoir le pouvoir de faire changer et de s'élever (sans prétention aucune).

1708.

Charv a écrit:

Simple-humain a écrit:
Cependant, j’ai une seule crainte que je n’ai jamais réussi à enlever de ma tête : j’ai peur de rester incompris à vie et ne jamais réussir à avoir une relation amoureuse / amicale car avoir une relation profonde est impossible de nos jours où le paraître prend le dessus sur ce que nous sommes réellement nous humains  (une boule d’émotions qui doit exploser chaque jour et faire vivre les autres ce qu’ils ne vivent pas mutuellement afin de se sentir vivant).

J'ignore dans quel contexte tu as grandi.
Ce dont je suis sûr : si t'es homo, trouve des homos. Si t'es intello, trouve des intellos. Si t'es cramé(e) de la tête, trouve d'autres cramé(e)s de la tête. Si t'aimes les peluches, trouve des gens qui aiment les peluches. Etc. Et ne doute pas qu'il y ait perméabilité des groupes, nul besoin d'aimer les peluches pour discuter sincèrement avec des furs...

Y'a aucune fatalité.

"de nos jours, où les relations sont dans le paraître"... bla, bla, bla. En 13cent et des bananes, Chrétien de Troyes écrivait, en début d'ouvrage : "l'amour n'est plus ce qu'il a été". Bref : relativise. Certes, notre époque a ses particularités ; et certes, tu as les tiennes ; mais nul doute que tu trouveras des semblables. Pas forcément des gens qui te comprendront, ou que tu comprendras, mais avec lesquels la possibilité d'un "nous" existe. Si radicalement autres, si obstinément semblables.

Bienvenue sur Terre. Si tu le veux bien, tu pourras voir : c'est de la bonne !

Je suis assez d'accord avec cette idée, disons que même si tu te trouves caméléon, tu n'es pas le seul à l'être. Il faut avant tout apprendre à se connaître, se comprendre, pour pouvoir mieux identifier les gens qui nous conviennent. Ça prends du temps mais c'est un travail intersujectif fascinant.

Simple-humain a écrit:j’ai peur de rester incompris à vie

Cela s'appelle la lucidité et c'est une caractéristique de beaucoup d'HP, là où d'autres vivent dans l'illusion de transparence, ne serait-ce que pour la raison qu'ils ne se comprennent pas toujours eux-même.

david50 a écrit:

Simple-humain a écrit:j’ai peur de rester incompris à vie

Cela s'appelle la lucidité et c'est une caractéristique de beaucoup d'HP, là où d'autres vivent dans l'illusion de transparence, ne serait-ce que pour la raison qu'ils ne se comprennent pas toujours eux-même.

Surtout que le problème, c'est pas de rester incompris, le souci c'est d'être aimé pour sa différence. J'ai 33 ans et ça me revient souvent en tête, ces questions là, mais ce sont des peurs, pas des réalités. On a toujours des gens pour nous comprendre.

On parle souvent de lucidité entre HP, hors je pense peut être que notre lucidité est amplifié par nos émotions et on extrapole certains ressenti comme le fait d’être incompris. Je me trompe peut être, mais il est sûrement intéressant de donner notre impression sur notre lucidité même si ça revient à étudier notre lucidité ce qui est presque contradictoire. (Désolé si je m’exprime mal mais j’enchaîne ce que ma tête me dit)

On estime souvent qu’il faut apprendre à se connaître etc mais on apprend réellement à se connaître que lorsqu’on vit des moments fort solo ou en groupe et pour vivre des moments fort faut déjà avoir un certain sens du partage.. et encore une fois la notion de partage n’est vraiment pas la même entre HP et non HP (expérience perso)

Que veux tu dire, il faut avoir un certain sens du partage... Tout le monde partage à sa manière, pourquoi penser que c'est une limitation ?

Oui, il ne nous est pas possible d'être bien et à l'aise en toute circonstances, et cela que tu sois extraverti ou introverti, l'énergie de groupe peut être lourde et pesante comme euphorisante selon la température émotionnelle du dit groupe ou/et de soi même.

Mais cela n'est pas une limitation pour se connaître. En écrivant ici, tu avances, en t'instruisant sur tes mécanismes, tu avances, en acceptant d'être seul, tu avances, et si tu apprends à arrêter de te penser et à agir sans autre motivation que ton bien être,
Tu fais des pas de géant.

J'ai l'impression que tu es encore en rejet de ta différence, et que tu ne réalises pas la chance et la richesse d'avoir un mental, une émotivité, et surtout, un monde intérieur riches. Tu dois te focaliser sur le meilleur en toi pour trouver le meilleur chez les autres, et crois moi, c'est pas des conneries.

Je crois en la loi d'attraction. Quand on vibre l'amour, on attire l'amour, sous un maximum de formes, et ça facilite toutes les relations. Mais la première, c'est celle qui te lie à toi. La source c'est toi. Pas les autres. J'ai mis des années avant de le comprendre.

Quand tu comprends que c'est ça la première porte, tes échecs avec les neurotypiques ou même les atypiques deviennent des paliers pour atteindre les prochaines portes. L'amour c'est quand t'as déjà trouvé le bonheur seul et donc la paix avec toi même. C'est donc ton passage obligé.

1984 a écrit:
Je crois en la loi d'attraction. Quand on vibre l'amour, on attire l'amour, sous un maximum de formes, et ça facilite toutes les relations. Mais la première, c'est celle qui te lie à toi. La source c'est toi. Pas les autres. J'ai mis des années avant de le comprendre.

J'ai l'impression d'être en train, ou sur le point de vivre cela. Avec un seul "cas", je ne pense cependant pas que l'on puisse parler de démonstration par l'exemple.

"Je me pose la question : pourquoi tout ce décalage et à quel point peut il nous mener la vie dure?
Une remise en question perpétuelle à chaque ressenti de décalage."

Je te comprends car toute ma vie j'ai vécu la même chose. Pourquoi y a-t-il décalage entre HP et normopensants, entre hypersensibles et normosensibles, et pourquoi pas entre le pôle nord et le pôle sud, le jour et la nuit, la marée montante et la marée descendante? La vie en 3D est faite de bipolarité apparemment. Je pense qu'en fréquentant un site comme celui-ci ou encore un site pour les hypersensibles, tu te donnes plus de chances de rencontrer des esprits qui vibrent à une même fréquence (j'en ai rencontré sur le site des hypersensibles). Car la réalité est implacable: tu es et seras toujours HP et HS. Ma suggestion: restes qui tu es même si c'est inconfortable pour toi et pour les autres, exprimes ce que tu penses et ce que tu ressens dans le respect de toi et de l'autre, même si ça signe la fin de la relation. Appelles ça si tu veux la loi de la sélection naturelle.