Prise de décisions en fonction des autres

Bonjour tout le monde,

Pour préciser, je n'ai pas (encore) été identifié HP. J'ai enchaîné différentes psy pour différents problèmes (anorexie, TOC) et la dernière psy en date m'a conseillé de passer le test (parce que j'avais l'air "atypique" selon elle) mais vu le prix, je n'ai rien fait. Et honnêtement je ne pense pas que je le suis.

Bref, voilà une de mes problématiques :

Je prends des décisions en fonction des autres, pour être aimée et acceptée, quitte à regretter après coup et à ne plus trop savoir ce que j'aime et ce que j'aimerais faire dans la vie (et je vais avoir 30 ans).

Des personnes se reconnaissent t-elles dans ce que je dis? Si oui, votre témoignage pourrait m'être d'une grande aide. Quel travail vous avez fait pour vous "sortir" de ça?

Merci d'avance

PS: j'espère avoir posté mon message au bon endroit et ne pas faire doublon ! si c'est le cas, j'en suis désolée

Hello et bienvenue !

Lors d'une journée de formation axée sur la connaissance de soi, je me souviens que plusieurs participants, qui partageaient certaines préférences du MBTI, partageaient aussi le constat qu'ils avaient suivis des désirs autres (parents, société,...) pour leur choix (de formation, voire plus).

Bien sûr, j'ai oublié les critères en questions, mais c'était sûrement une (ou deux) option(s) parmi :
S (sensation plutôt qu'intuition N)
T (pensée plutôt que sentiment F)
J (jugement plutôt que perception P)
sans préférence entre E et I (extraversion et introversion)

Est-ce que tu te reconnaîtrais dans certaines de ces préférences psychologiques du MBTI ?
(Les préférences peuvent être marquées ou pas vraiment, stables ou pas vraiment,...)

C'était peut-être des profils SJ ("gardiens", recherche de sécurité,... ?) :
http://www.16-types.fr/16types.html

Merci pour ta réponse,

je connaissais le test des 16 personnalités et en le faisant (à l'instant du coup) j'ai le résultat suivant : INFP-T
et effectivement je me retrouve dans le côté Sentiment plutôt que Pensée, Intuitive plutôt qu'Observatrice et dans le côté Introvertie plutôt qu'Extravertie.

Je suis timide, assez réservée et je m'adapte très (trop) bien aux autres.
Le résultat de ce test ne m'étonne donc pas vraiment mais j'ai dû mal à savoir comment me sortir de ce tintouin pour autant. Je me laisse un peu porter par la vie en quelque sorte et prendre une décision pour moi et moi seule me fait peur (peur du rejet des autres, de l'abandon etc.).

Suffit il de savoir se cerner pour changer et aller de l'avant ?

Eh bien, tu n'es pas du tout dans le schéma que j'avais alors pu observé de manière caricaturale ! (Ça en était presque drôle, mais un peu triste aussi parce que les personnes en question semblaient insatisfaites.) Bref, MBTI, non, rien à voir avec le schmilblick.

C'est compliqué quand on a l'impression d'avoir des pelotes de noeuds à démêler sans savoir par quel bout attaquer le bordel. Il y a peu de chance qu'un tour de passe-passe "yaka" change tout, mais échanger avec des gens qui ont aussi eu à se poser des questions peut aider à y voir plus clair.

Tu voudrais bien en dire un peu plus ? Pourrais-tu par exemple faire un lien avec un climat familial et/ou social particulier (parents autoritaires, milieu exigeant, rejet par des pairs, relation toxique,...) ? Aurais-tu souvenir de désirs et/ou choix bien à toi à une époque reculée où c'était moins confus/parasité par les autres ? Y aurait-il une ou des personnes dont l'avis exprimé ou imaginé t'influencerait plus que d'autres (parents, fratrie, couple, amis, collègues, inconnus,...) ?

Oui, c'est la première fois que je m'inscris sur un forum et je pense que discuter avec des personnes qui ont (ou on eut) des problématiques similaires peut beaucoup m'aider.

Concernant le climat familial, je ne sais pas trop ce qu'il y a à dire; mon père (qui est HP selon des médecins qui l'ont vu récemment) exprime très peu ses émotions, il est solitaire et reste dans son coin (je lui ressemble un peu sur ce point). Et il était assez autoritaire. Du coup, j'ai tjrs eu peur de le décevoir et aujourd'hui encore je me dis que je me mets une pression incroyable pour le satisfaire et "être à la hauteur".

eh oui, j'ai le souvenir d'un choix bien à moi qui remonte à quelques années, où ni mon père, ni ma mère ni un copain n'a influencé ma décision et ce fut une des meilleures décisions prises jusqu'à aujourd'hui. Je relis ça au fait qu'à cette époque, je n'avais pas d'attache particulière et notamment pas de copain.
Parce que oui, je crois que j'ai un gros problème de dépendance affective.

Enfin bon, nous pouvons aussi parler en mp pour éviter que j'étale trop ma vie ici

Merci en tous cas pour ton aide !

Bonjour Dvina,
Je suis à 100% dans ton cas. Ou du moins l'étais-je il y a une petite 10aine d'années. Aujourd'hui, on va dire qu'il reste encore 20% peut-être ? ça dépendra des domaines de la vie...

Pour changer, c'est simple : yaka dépensée des fortunes en psy et attendre que ça change... ou pas

Pour être plus optimiste : c'est long, mais on peut changer, si si. La prise de conscience est déjà un énorme pas. Se faire aider par des gens compétents aide également.

Résumer mon parcours est compliqué, il y a plein de choses qui sont entrées en jeu. Je peux tenter ainsi :
J'ai été dressée depuis la petite enfance à répondre aux besoins de ma mère, qui n'entrait réellement en relation avec moi que dans ce mode : demande-réponse à son besoin. Maman elle même très insécure dans ses relations aux autres, et très insécurisante. Si bien que j'avais une peur terrible d'être abandonnée en permanence (alors qu'en fait, cette peur était la sienne). Du coup dépendance affective notamment aux copains.
Du coup j'étais très bonne pour anticiper les besoins des autres et y répondre avant même qu'ils les formulent. Je te laisse imaginer vers quelles dérives ça peut mener.
Aujourd'hui, avec des inconnus, j'ai stoppé. Avec des proches, je limite, avec les copains c'est toujours la cata. Avec la famille, ça reste très variable, mais je limite aussi avec plus ou moins de succès.
Ce qui a été très compliqué : abandonner le sentiment de culpabilité (à ne pas répondre).
Et je garde des réflexes. Mais j'arrive désormais à faire passer mes besoins vers l'avant (je dis pas en avant lol hein).
Bref : c'est mieux.

Comment ?
Ben là, pas de miracle : toute seule j'y serais pas arrivée. ça a été donc travail psychothérapeutique avec une psy spécialisée en thérapie familiale, qui m'a appris déjà à gérer mes émotions (c'était pas une mince affaire). EMDR également (résultats moyens si je suis honnête).
Puis burn out qui au final m'a permis de lâcher encore des trucs. La fin de la culpabilité en fait. Là aussi, aidée par une psy qui m'a secoué les cloches ^^

et le reste, ben on verra ce que ça donne dans le temps...


Courage à toi

Merci beaucoup pour ta réponse Laelia.

Je crois que tu as bien cerné le problème et je suis hyper contente de lire et de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas et que je peux sortir de cette sorte de spirale (besoin d'être appréciée et reconnue -> prise de décision en fonction des autres -> mal-être dans la situation dans laquelle je me mets -> démotivation -> culpabilité et n'ose pas dire que ça ne va pas -> peur du rejet -> essaye d'être encore plus valorisée -> et ainsi de suite)

Il faut effectivement que je me sorte de ce m*rdier et peut être me faire accompagner dans ça. Et arrêter de penser que je suis destinée à rien et nulle en tout. Et dire honnêtement aux gens que j'aime (mes parents et mon copain) que je ne veux pas faire telle ou telle chose.
Si ces personnes m'aiment, ils me comprendront j'imagine ?!

C'est peut-être bête à dire mais je me sens déjà un peu "libérée" et j'envisage d'écrire une lettre à mes parents et à mon copain pour expliquer tout ça (j'ai dû mal à parler en face à face).

Qu'en pensez-vous ? Est-ce que toi, Laelia, tu as parlé à ton entourage de ce problème ?

"Si ces personnes m'aiment, ils me comprendront j'imagine ?!"
Pas forcément, par contre, ils continueront de t'aimer, et je crois que c'est ça qui est important (du moins ça l'est pour moi).

Je te dirais que ça dépend beaucoup des gens. Mes parents ne me comprennent pas et j'ai mis le temps pour le digérer, avec régulièrement des rechutes. Mais ils m'aiment et ne m'abandonneront pas pour autant si mes décisions ne leur vont pas.
Ma mère a une personnalité de type manipulatrice (celle que tu peux voir dans les bouquins), elle est irrécupérable. Dans le sens elle ne sera jamais comme j'aurais aimé qu'elle soit. Donc deux solutions : je coupe les ponts ou je fais avec.
Ben elle m'aime, je l'aime, alors je fais avec. Et désormais je me débrouille pour me mettre dans des situations où l’interaction est confortable (pas évident, car elle a un potentiel casse-couille extraordinaire lol !!!)
Donc dans mon cas, lui expliquer (j'ai tenté) ne sert strictement à rien. Et ce qui est écrit est une preuve qui reste, alors je n'aurais jamais fait. Ce qui est dit est moins dangereux.
Avec d'autres personnes, ça serait une bonne idée.

Pour ton copain, par contre, je te dirais que si c'est ce que je décris avec ma mère : fuis ! Le chéri, on le choisit, il n'y a pas l'obligation qui découle du lien du sang, donc si ça ne va pas, c'est que la relation est toxique, alors on change.
Pour le coup, là, si tu t'exprimes clairement à l'oral ou l'écrit, et que la réaction est merdique, tu sais ce qu'il en est, ça fait mal, mais au moins tu sais quoi faire (se barrer en courant, même si c'est dur).
Lui pour le coup, IL FAUT qu'il te comprenne ne serait-ce qu'un peu et t'accepte comme tu es.

Ce qui peut être compliqué : si tu retiens trop de choses depuis longtemps, ça risque de sortir dans le désordre, pas clairement, et tu peux être mal comprise.
Il me semble important de commencer par le copain, qui te sera un soutien par la suite. Et s'il n'en est pas un, on en revient au même : taille toi la route.

C'est facile à dire, hein. et je sais comme c'est difficile (si tu savais comme je me suis mise minable dans ma vie pour des mecs...)

La première étape me semble de trouver des personnes ressources pour un soutien. ça sera un psy, une amie, ou j'espère ton copain.

écrire une lettre à mes parents et à mon copain pour expliquer tout ça

Mon premier réflexe, là, c'est de déconseiller.

Leur expliquer quoi ? Que tu t'es perdue à force de vouloir leur plaire ? Quel effet en attendre ? Qu'ils fassent plus attention à te rassurer sur leur affection ? Sur ta valeur ? Qu'ils respectent tes choix ? Avec plus, ou moins, d'échanges sur les envies et besoins des uns et des autres (les tiens et les leurs) ?

Pourquoi ne pas commencer par tester sur de petites choses (choix d'un film, d'une activité,...) et voir comment ça se passe ? Tu vas peut-être alors découvrir qu'ils respectent tes envies et qu'ils sont contents que tu prennes position. En cas contraire, tu pourras observer ce qui se joue et par quels mécanismes tu as pu te retrouver dans cette situation.