Effet Barnum et WAIS IV

Bonjour,

Je suis nouvelle ici, donc j'espère ne pas être hors sujet. Pour expliquer un peu mon questionnement, je dois vous expliquer mon parcours (brièvement), et ce qui m'a amené à passer le WAIS IV.

Avant de rencontrer mon compagnon (THQI), je ne m'étais jamais posé la question du HPI. Je me suis toujours sentie en décalage, mais je ne me trouvais pas très intelligente. C'est lui qui a commencé à m'en parler. A me dire "ça c'est une façon de penser de surdoués" dès que je disais ou faisais quelque chose. Au début, ça m'agaçait parce que je rejetais complètement l'idée.
Mais au bout d'un moment, j'ai commencé à me poser des questions. J'avais déjà deux amis testés HPI aussi (mes plus proches amis), donc en soi je connaissais un peu le sujet. Et je m'étais toujours sentie moi-même et comprise avec eux. Ils m'ont tous les trois encouragés à passer ce test.

J'ai passé le test qui a révélé que j'étais dans la moyenne. Ce qui a été compliqué à digérer c'était plutôt la restitution en 5 min top chrono et le rapport avec écrit en gros MOYEN partout. Quand on manque de confiance en soi, et qu'on souffre d'épisode dépressif, c'est très compliqué à gérer. J'avais commencé à voir des réponses à mes comportements, et la seule chose que cette psy m'ai dit c'est "Soyez contente, les HPI ont beaucoup de difficulté".

Huit mois après, ayant réussi à me relever de cette restitution misérable et ayant réussi à sortir de cet effet Barnum, je me posais la question de savoir si l'effet pouvait être pour les autres aussi. Parce que mon compagnon continue à me répéter (timidement) que la psy a du faire une erreur de calcul, que ce n'est pas possible, que je le suis forcément.
Quand je regarde la définition, c'est une acceptation d'une description s'appliquant à nous-mêmes. Sauf que je suis tombée dans cet effet, suite aux discussions avec cet encourage. Eux continuent à "appliquer cette description à moi-même".

Je ne sais pas si j'ai été très claire. Mais en une phrase : l'effet Barnum peut-il s'appliquer à l'entourage quand ça concerne un individu extérieure (nous-mêmes en l'occurrence) ?

Je vous remercie par avance pour vos réponses

Bonjour,

Je crois que l'effet Barnum c'est plutôt ce que tu en pensais au départ : on s'identifie soi-même grâce à une description qui semble nous correspondre (alors que la description est de type horoscope, un peu).

Bleune29 a écrit:J'avais commencé à voir des réponses à mes comportements, et la seule chose que cette psy m'ai dit c'est "Soyez contente, les HPI ont beaucoup de difficulté".

Quels genres de comportements, si ce n'est pas indiscret ?

Cette psy se trompe, le fait d'avoir un bon QI est généralement avantageux (il n'est pas corrélé avec des maladies psy, ou quoi).

Avant de rencontrer mon compagnon (THQI), je ne m'étais jamais posé la question du HPI. Je me suis toujours sentie en décalage, mais je ne me trouvais pas très intelligente. C'est lui qui a commencé à m'en parler. A me dire "ça c'est une façon de penser de surdoués" dès que je disais ou faisais quelque chose. Au début, ça m'agaçait parce que je rejetais complètement l'idée.

Il n'y a pas un profil type, et je ne crois pas qu'il y ait une façon de penser "surdouée". Le test de QI mesure la même chose tout au long de la courbe, selon notre performance à ce test, on démontre qu'on a plus (dans le cas du surdon, par rapport à la moyenne) de cette "intelligence" "mesurée", mais on n'a pas un autre type d'intelligence : le test n'est pas conçu de cette façon.

Bienvenue zici

Bonjour et bienvenue.

C'est compliqué, tout ça. Le premier point, c'est que le QI n'est pas le seul élément qui fait que des gens e sentent bien ensemble. Ca aide, bien sur, mais quand on a des affinités culturelles ou de manière de penser, la différence de vitesse de raisonnement soudain a moins d'influence sur les relations.

Le deuxième point, c'est que non, ce n'est pas de l'effet Barnum (ça ne marche pas comme ça, l'effet barnum). mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien. "intelligence" veut dire plein de trucs différents. Le QI en mesure une série, mais certainement pas tous. "qui pense comme moi" est un point que la plupart des gens - y compris intelligents - utilisent pour jauger l'intelligence d'autrui. Ce qui n'est pas très intelligent, d'ailleurs.

Non, ce n'est pas de l'effet barnum, mais c'est un peu pareil, c'est de l'effet de groupe standard.

Le troisième point, c'est "Les HPI ont beaucoup de difficultés". Foutaises. Les gens qui font de la science savent que les non-HPI ont autant, voire parfois plus, de soucis, que les HPI (lire Gauvrit et Ramus à ce sujet). Ce qui ne veut pas dire que les HPI n'en ont pas - beaucoup en ont plein. Mais pas plus que les autres. Donc tu est tombé sur une psy bas-de-gamme qui ne t'a pas rendu service (euphémisme).

Et si en plus il semble y avoir des soucis sur le test, alors il faut relativiser la mesure qui a été faite.

Je vais ajouter un truc indirect. HPI n'est pas un profil de personnalité. Par contre, on trouve des "surdoués" au sens de Carlos Tinoco, des gens qui ont certains points communs, que Monique de Kervadec résume par "intensité, complexité, urgence", qui n'ont pas tous (mais souvent) un HPI, qui ont un fort décalage avec la population générale, qui n'est pas de l'autisme mais en a quelques points quand même. Il est bien possible que tu en sois (mais tu n'as pas donné assez de billes pour en être sur).

Si tu as un peu de temps, la chaine vidéo de Carlos Tinoco, en commençant par les plus anciennes, plus courtes, plus droit au but, devrait te permettre de te situer, savoir si ce profil te correspond.

Dans tous les cas, bonne chance pour la suite.

Je partage (si ça peut apporter quelque chose), je suis tombée dessus hier : sur France Culture ils parlent de l'effet Barnum sur le premier podcast du dossier Déjouer les manipulations.

Bienvenue à vous.

Selon moi, votre difficulté majeure dans cette situation est que ce compagnon n'a pas la capacité d'introspection nécessaire pour s'observer projeter sur vous ce qu'il a en lui-même. Vous pouvez aller passer un deuxième test si vous voulez, mais selon moi c'est au compagnon de faire une thérapie même légère pour s'enlever cette idée qui l'obsède de la tête. Vous, vous avez déjà fait le test et obtenu des résultats suffisamment clairs.

Bonjour,

Je me permets de rajouter un point rapide aux réponses ci-dessus : vous avez indiqué dans votre message "Quand on manque de confiance en soi, et qu'on souffre d'épisode dépressif, c'est très compliqué à gérer." Je ne suis pas psychologue, donc je laisse quiconque plus calé que moi me corriger, mais des altérations temporaires dans les fonctions cognitives sont fréquentes durant les dépressions. Donc, outre le fait que les tests de QI ne mesurent qu'un certain type de capacité, ils ne fournissent qu'une "photo" desdites capacités à un instant donné, et avec un instrument approximatif.

Maintenant, je rejoins les autres messages concernant le fait de vous demander ce que vous attendiez de ce test, suite aux discussions avec vos proches. Est-ce qu'un niveau de QI au-dessus d'un certain seuil représenterait à vos yeux une explication pour votre faible confiance en vous (car pour le coup, et contrairement à ce qu'a affirmé la psychologue, il y a pas mal d'éléments suggérant que ce soit un mythe)? Au contraire, une garantie d'aptitude qui serait la source d'une meilleure confiance en vous (et, dans ce cas, y a-t-il d'autres méthodes qui pourraient contribuer plus efficacement à avoir confiance en vous, car vous existez bien au-delà d'un petit bout de papier)? Un simple laisser-passer face à votre compagnon et vos amis, qui mettent l'accent sur cette dimension (et, dans ce cas, peut-être discuter ensemble à ce que ce "sésame chiffré" peut apporter ou pas au sentiment de connivence que vous avez)? La sécurité "d'entrer dans une case", avec le mode d'emploi qui irait avec (mais peut-être, dans ce cas, surestimez-vous l'homogénéité de cette "case" psychométrique et ce qu'elle peut vous apprendre sur vous-même)?

Ce ne sont pas des questions faciles, et il n'y a pas de "bonne" ou de "mauvaise" réponse. Si certaines pistes peuvent vous aider, tant mieux, sinon, n'hésitez pas à les laisser tomber. Vous méritez d'aller bien.

Être dans la moyenne c'est être normale et ça c'est quand même positif car c'est mieux que déficient mental. Ce qui est positif aussi est d'avoir fait la démarche pour objectiver les choses et de savoir maintenant ce qu'il en est réellement.

Votre ami THQI s'est trompé et ne vous rend pas service en suggérant que ce serait la psychologue qui se serait trompée. Beaucoup de HPI n'ont aucun problème et s'ignorent même être hpi.

De plus votre ami vous met dans l'état d'esprit de manquer ou rater quelque chose. Il vous enfonce en faisant ça. On est comme on est (nait). Vous avez sûrement des qualités dont vous n'avez pas conscience car vous considérez cela normal. Essayez de les découvrir.

Ses amis HPI la trouvent intéressante, aiment sa présence, ne s'ennuient pas avec elle et la trouvent donc naturellement intelligente, ce qui est probablement très vrai, même si ses capacités intellectuelles sont dans la norme, ce qui veut dire qu'elle les utilise bien et à bon escient

Bleune29 : ne crois-tu pas que ce que tu fais est plus important que ce que tu peux faire ?
Aie confiance en tes amis, pas seulement dans un test.

Jérémy34 a écrit:Bienvenue à vous.

Selon moi, votre difficulté majeure dans cette situation est que ce compagnon n'a pas la capacité d'introspection nécessaire pour s'observer projeter sur vous ce qu'il a en lui-même. Vous pouvez aller passer un deuxième test si vous voulez, mais selon moi c'est au compagnon de faire une thérapie même légère pour s'enlever cette idée qui l'obsède de la tête. Vous, vous avez déjà fait le test et obtenu des résultats suffisamment clairs.

Vous vous entendez bien, avec votre compagnon. Ce n'est pas donné à tout le monde.
D'après vous, pourquoi tient-il absolument à ce que vous soyez également, à tout le moins, HPI ?
Comme dit plus haut, pour une psy : affirmer que les HPI ont beaucoup de difficultés, c'est soit preuve de mauvaise foi, soit d'incompétence profonde (biais de recrutement).

J'ai personnellement côtoyé une femme au QI hétérogène de, si l'on s'adonnait au "calcul interdit", 128. "[C]otoyé", ça veut dire se lancer à fond dans une relation, sentimentalement, physiquement, etc.
Dès que je lui ai parlé de mon QI (bien au-dessus du sien), n'importe quelle discussion était impossible sans qu'elle me rabâche un topo relou concernant notre différence de QI (que je ne situais pas vraiment à quelque moment que ce fût, ni ne sentais : nous avions même plein de jeux intellectuels où elle me mettait à l'amende...) : tout ça pour dire que : essayez peut-être de lâcher l'affaire, non ?

Il a honte de ton résultat ? Ou c'est toi qui en as honte ?
As-tu eu l'impression que ton compagnon, et ses amis HPI, se retenaient d'aborder certains sujet, ou certaines profondeurs de certains sujets, parce qu'ils te pensaient inférieure intellectuellement ? J'ai l'impression que non.

Cette inquiétude vient peut-être de l’hypothèse, qu’on lit parfois sur ce forum, qu’au-delà de deux écarts-type de QI aucune véritable entente n’est possible. Eh bien de ce que j’ai lu ça a été prouvé par personne. Vous deux, vous vous entendez tellement bien que vous êtes en couple. Je pense que y a pas besoin de s’inquiéter de cet écart de QI qui devrait ou pourrait selon certain poser problème, parce que là vous êtes dedans, et dans les faits (!) cette différence (vous en étiez pas conscients avant!) pose pas de problème ! (À part celui que « ça ne devrait pas marcher, pas être ça… » alors que factuellement si). Il a 145+ de QI, tu as autour de 100, vous vous aimez. Et alors ? Qu’est-ce qu’il y a d’incohérent entre ces trois données ? Pourquoi remette en cause les tests que vous avez passés ?


Disclaimer : j’ai pas lu le fil en entier donc peut-être que le problème c’est autre chose

Peut-être que le problème est indépendant du QI de ton compagnon et de ton couple. Dans ce cas je vois pas en quoi avoir un QI de 100 est un problème ! Un QI inférieur à 85-70, oui. Mais 100: c’est bien ! C’est normal ! C’est … tout ce qu’il y a de plus normal. C’est le chiffre de QI qui devrait donner le moins d’interrogation  

Et ensuite tout  le monde est différent, Qi de 100= normal pour le QI, pas Normal dans la vraie vie pour tout et en tout . Moi je trouve que tu as l’air plus sympa et plus cool que la normale

Aussi, peut-être que tu t’inquiètes du décalage entre ce que ton mec a prédit et le résultat réel. Le peer-repairing ça marche pas tout le temps. Que ce soit pour le QI, ou pour tout autre chose