Constat de vie
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Topsy Turvy
RonaldMcDonald
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Constat de vie
Vidé, je suis vidé.
Bagarre au boulot pour ne pas servir de serpillière pendant deux ans, en prenant des risques énormes. J’ai eu de la chance sur ce coup, et c’est rare, et j’ai pu changer de service où visiblement le mot « bienveillance » n’est pas de la confiture étalée n’importe comment et qui surtout, dégouline de partout, même plein d’attention. Mais ça m’a bien vidé.
J’avais eu avant à me dépêtrer d’une sale guerre de merde menée par la mère de ma fille. J’y ai perdu beaucoup, beaucoup. Je ne l’ai plus dans les pattes, c’est le plus important, mais j’en suis ressorti vidé. Donc la blagounette au travail juste après, pas vraiment besoin dirons-nous.
D’autant qu’entre-temps, j’ai failli y laisser ma carcasse dans cette histoire. Gros pépin de santé qui a failli me tuer. On va dire encore une fois…
Se rajoutant là-dessus les pépins financiers plutôt lourds à gérer et depuis bientôt trois ans, je saute le repas de midi pour ne pas finir à la fin du mois dans le rouge. Chaque été, j’y ai droit à ma catastrophe sur mesure. Cet été n’a pas dérogé à la règle. Voire, ça s’est empiré. Si c’était possible.
Je suis bénévole en galerie, et visiblement ma présence gène. La charge en fin de printemps, puis début juillet, a été assez féroce. Le pire, pour en avoir discuté autour de moi, c’est que je suis parfaitement légitime dans mes prérogatives, seulement ça gène. Je suis en train de choisir de partir. Le clampin en face aura certes gagné, mais ce sera une victoire à la Pyrrhus, que je lui laisse volontiers, trouvant ça vraiment super con. Mais comme d’habitude en fait. Franchement, à force, ça devient lourd.
Et ces punaises de lit, problème que les autres résidents (les propriétaires surtout) gèrent avec une certaine légèreté depuis au moins décembre 2022. Voire fin 2019. Depuis que j’ai découvert le pot aux roses, je suis sur le pont. Et je m’épuise. Syndrome post-traumatique à la fête. Yeah…
Juste avant les grandes vacances, on me conseille fortement d’effectuer une reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (RQTH). Diagnostics posés des troubles du spectre autistique, du trouble déficitaire de l'attention, avec hyperactivité apparemment, et syndrome post-traumatique, se rajoutant donc au haut quotient intellectuel. Suspicion d’Asperger. Je, pfff… N’en jetez plus, là, la cour est déjà pleine.
Donc, je me bagarre dans mon « chez-moi », au premier et au second degré, je remplis des Cerfa, et j’en profite pour établir mes directives anticipées, pour me retirer de la liste des donneurs d’organes, et cetera. Du très joyeux quoi. Mais j’ai l’impression, ainsi, de me mettre en accord d’avec moi-même.
Je vais faire des choix durs, radicaux, mais en pleine conscience. Je tiens à me préserver, je suis trop abîmé en l’état. Et vidé. Juste vidé. Les amis qui ne m’ont pas vu depuis un mois ou deux, ont eu du mal à me reconnaître. Donc j’ai dû bien morfler quoi. Et puis dans le sévère. Donc me préserver. Je ne sais pas trop comment, je n’ai aucune idée des moyens à mettre en œuvre en dehors de ce que j’ai déjà fait. Je vais juste devenir hyper tranchant. D’une. Prendre le temps de me remettre un peu d’aplomb dès que je le pourrai, je n’espère juste pas dans trop longtemps, je n’ai plus rien dans les chaussettes, là. Et de trois, faire des choses en complet raccord avec moi-même. Ce serait bien un jour d’y arriver. Enfin. Plutôt que de me battre tout le temps, sur tous les fronts. Je suis vidé, mais vraiment. C'est une réalité.
Le vivant n’en a strictement rien à foutre que vous soyez ou non en bonne santé, heureux et toute la panoplie de l’Homme accompli, genre Playmobil à la noix. Rien à carrer le vivant. Je vis, mal, c’est à peu près une certitude, mais j’ai fait mon boulot, j’ai transformé de la matière, j’ai dispersé mes gènes, le reste n’est que de la construction sociale. Et l’être humain est parfois tout aussi dur que le vivant. Donc, bon, je n’ai pas beaucoup d’illusion pour la suite. Ça ne me rend même pas triste. J’ai bien de l’amertume, parce que c’est profondément injuste, et puis quoi ? Je ne me résigne même pas. Ça me rend juste hyper lucide. Et c’est tout. Sur la bêtise de ces gens qui mènent des guerres destructrices pour asseoir leur pouvoir sur d’autres. À petite ou grande échelle d’ailleurs. Et sur l’absurdité folle de la vie. Et qu’au final, j’accepte, presque amusé.
Sur atre.tv, dans l’émission 42, la réponse à presque tout, Comment se débarrasser des connards ? Déjà, on se pose la question, c’est un début. Mais il y a du boulot les gars.
Bagarre au boulot pour ne pas servir de serpillière pendant deux ans, en prenant des risques énormes. J’ai eu de la chance sur ce coup, et c’est rare, et j’ai pu changer de service où visiblement le mot « bienveillance » n’est pas de la confiture étalée n’importe comment et qui surtout, dégouline de partout, même plein d’attention. Mais ça m’a bien vidé.
J’avais eu avant à me dépêtrer d’une sale guerre de merde menée par la mère de ma fille. J’y ai perdu beaucoup, beaucoup. Je ne l’ai plus dans les pattes, c’est le plus important, mais j’en suis ressorti vidé. Donc la blagounette au travail juste après, pas vraiment besoin dirons-nous.
D’autant qu’entre-temps, j’ai failli y laisser ma carcasse dans cette histoire. Gros pépin de santé qui a failli me tuer. On va dire encore une fois…
Se rajoutant là-dessus les pépins financiers plutôt lourds à gérer et depuis bientôt trois ans, je saute le repas de midi pour ne pas finir à la fin du mois dans le rouge. Chaque été, j’y ai droit à ma catastrophe sur mesure. Cet été n’a pas dérogé à la règle. Voire, ça s’est empiré. Si c’était possible.
Je suis bénévole en galerie, et visiblement ma présence gène. La charge en fin de printemps, puis début juillet, a été assez féroce. Le pire, pour en avoir discuté autour de moi, c’est que je suis parfaitement légitime dans mes prérogatives, seulement ça gène. Je suis en train de choisir de partir. Le clampin en face aura certes gagné, mais ce sera une victoire à la Pyrrhus, que je lui laisse volontiers, trouvant ça vraiment super con. Mais comme d’habitude en fait. Franchement, à force, ça devient lourd.
Et ces punaises de lit, problème que les autres résidents (les propriétaires surtout) gèrent avec une certaine légèreté depuis au moins décembre 2022. Voire fin 2019. Depuis que j’ai découvert le pot aux roses, je suis sur le pont. Et je m’épuise. Syndrome post-traumatique à la fête. Yeah…
Juste avant les grandes vacances, on me conseille fortement d’effectuer une reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (RQTH). Diagnostics posés des troubles du spectre autistique, du trouble déficitaire de l'attention, avec hyperactivité apparemment, et syndrome post-traumatique, se rajoutant donc au haut quotient intellectuel. Suspicion d’Asperger. Je, pfff… N’en jetez plus, là, la cour est déjà pleine.
Donc, je me bagarre dans mon « chez-moi », au premier et au second degré, je remplis des Cerfa, et j’en profite pour établir mes directives anticipées, pour me retirer de la liste des donneurs d’organes, et cetera. Du très joyeux quoi. Mais j’ai l’impression, ainsi, de me mettre en accord d’avec moi-même.
Je vais faire des choix durs, radicaux, mais en pleine conscience. Je tiens à me préserver, je suis trop abîmé en l’état. Et vidé. Juste vidé. Les amis qui ne m’ont pas vu depuis un mois ou deux, ont eu du mal à me reconnaître. Donc j’ai dû bien morfler quoi. Et puis dans le sévère. Donc me préserver. Je ne sais pas trop comment, je n’ai aucune idée des moyens à mettre en œuvre en dehors de ce que j’ai déjà fait. Je vais juste devenir hyper tranchant. D’une. Prendre le temps de me remettre un peu d’aplomb dès que je le pourrai, je n’espère juste pas dans trop longtemps, je n’ai plus rien dans les chaussettes, là. Et de trois, faire des choses en complet raccord avec moi-même. Ce serait bien un jour d’y arriver. Enfin. Plutôt que de me battre tout le temps, sur tous les fronts. Je suis vidé, mais vraiment. C'est une réalité.
Le vivant n’en a strictement rien à foutre que vous soyez ou non en bonne santé, heureux et toute la panoplie de l’Homme accompli, genre Playmobil à la noix. Rien à carrer le vivant. Je vis, mal, c’est à peu près une certitude, mais j’ai fait mon boulot, j’ai transformé de la matière, j’ai dispersé mes gènes, le reste n’est que de la construction sociale. Et l’être humain est parfois tout aussi dur que le vivant. Donc, bon, je n’ai pas beaucoup d’illusion pour la suite. Ça ne me rend même pas triste. J’ai bien de l’amertume, parce que c’est profondément injuste, et puis quoi ? Je ne me résigne même pas. Ça me rend juste hyper lucide. Et c’est tout. Sur la bêtise de ces gens qui mènent des guerres destructrices pour asseoir leur pouvoir sur d’autres. À petite ou grande échelle d’ailleurs. Et sur l’absurdité folle de la vie. Et qu’au final, j’accepte, presque amusé.
Sur atre.tv, dans l’émission 42, la réponse à presque tout, Comment se débarrasser des connards ? Déjà, on se pose la question, c’est un début. Mais il y a du boulot les gars.
Alt+255- Messages : 21
Date d'inscription : 10/09/2023
Age : 53
Re: Constat de vie
Bonjour. Eh beh...
Je ne sais pas quoi dire, ton inventaire est, euh, varié. Il m'évoque juste une citation d'une amie de ma mère, qui disait "la vie est une grande tartine de merde, qu'il faut avaler entièrement". Pas très constructif de ma part, mais je n'ai pas mieux.
Je ne sais pas quoi dire, ton inventaire est, euh, varié. Il m'évoque juste une citation d'une amie de ma mère, qui disait "la vie est une grande tartine de merde, qu'il faut avaler entièrement". Pas très constructif de ma part, mais je n'ai pas mieux.
RonaldMcDonald- Messages : 11677
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Constat de vie
Elle a un petit humour noir bien corsé, l'amie de ta maman.
Dans ma tête, j'interprète le sujet dans le sens d'une déclaration de vie.
Rien d'autre à déclarer ? On peut voir ce que vous avez dans le coffre ?
L'humain est particulier, mais il y a du bon, ne serait-ce que le l'art.
Welcome back. Et bon courage. Le combo est costaud, mais toi aussi.
Dans ma tête, j'interprète le sujet dans le sens d'une déclaration de vie.
Rien d'autre à déclarer ? On peut voir ce que vous avez dans le coffre ?
L'humain est particulier, mais il y a du bon, ne serait-ce que le l'art.
Welcome back. Et bon courage. Le combo est costaud, mais toi aussi.
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Constat de vie
RonaldMcDonald a écrit:Il m'évoque juste une citation d'une amie de ma mère, qui disait "la vie est une grande tartine de merde, qu'il faut avaler entièrement". Pas très constructif de ma part, mais je n'ai pas mieux.
La mère de François Cavanna, selon son autobiographie Les Ritals disait que "la vie, c'est un grand plat de merde qu'il faut manger à la petite cuillère". C'est pas plus joyeux, mais ça fait une citation liée à un type reconnu.
Monsieur Pinpin- Messages : 1702
Date d'inscription : 04/05/2021
Age : 20
Localisation : Dans son lit, enfin !
Re: Constat de vie
Bonjour constat de vie
pour encenser la vie il faut être maso ,
ce qui peut venir en aide c'est être philosophe;
être spirituelle aide bien à considérer la souffrance
sous un certain prisme et y trouver une vocation.
Pour le reste je compatis, et perso on bouffe trop,
souvent je fais du jeûne intermittent
(manger qu'une fois par jour voir totale durant plusieurs semaines ),
dixit revoir l'abondance comme étant le Graal, j'ai moins?, pas grave je jeûne,
c'est tout bénéfice pour la santé et la planète, par exemple .
Tu pense être asperger ?, bienvenue si tel est le cas, pareil au même,
même si je remets tjrs tous en question, accessoirement je tant à me dire
que l'asperger est un fourre tous et très réducteur vu la clinique on est bien
plus qu'une étiquette artificielle, c'est que mon humble avis, il faut
avancer outre, mais peut-être qu'il ont raison.
La solution est en toi, et tu le dis "tu n'est pas en accord avec toi même".
La vie t'envoie des messages, "change de voie", tu dois selon moi te conquérir,
peut être te connais-tu encore trés mal, la souffrance est aussi un message,
écoute la mais ne la méprise pas, pas facile je sais, j'ai écrit un book sur mon
parcourt qui te parlera et il reste bien accueilli par les neuro-atypique.
Tu n'as pas encore trouvé l'environnement qui tes adaptés, tu touches le fond
tu ne peux que rebondir dans le meilleur des cas, zic c'est un brin de lumière qui s'avance vers toi ,
la vie c'est de l'expérience et de l'expérimentation, elle t'assène des vérités,
tu traces ta route et non celle d'autrui, apprends bien et libre à toi de ne pas revivre tous ça,
c'est la meilleur chose que je te souhaite.
Et oui la nature humaine est terrible, il faut se protéger de soi et des autres souvent,
"l'enfer c'est les autres"
je te souhaite d'être un vrais solitaire comme moi, c'est une force qui force le respect.
a plus.
pour encenser la vie il faut être maso ,
ce qui peut venir en aide c'est être philosophe;
être spirituelle aide bien à considérer la souffrance
sous un certain prisme et y trouver une vocation.
Pour le reste je compatis, et perso on bouffe trop,
souvent je fais du jeûne intermittent
(manger qu'une fois par jour voir totale durant plusieurs semaines ),
dixit revoir l'abondance comme étant le Graal, j'ai moins?, pas grave je jeûne,
c'est tout bénéfice pour la santé et la planète, par exemple .
Tu pense être asperger ?, bienvenue si tel est le cas, pareil au même,
même si je remets tjrs tous en question, accessoirement je tant à me dire
que l'asperger est un fourre tous et très réducteur vu la clinique on est bien
plus qu'une étiquette artificielle, c'est que mon humble avis, il faut
avancer outre, mais peut-être qu'il ont raison.
La solution est en toi, et tu le dis "tu n'est pas en accord avec toi même".
La vie t'envoie des messages, "change de voie", tu dois selon moi te conquérir,
peut être te connais-tu encore trés mal, la souffrance est aussi un message,
écoute la mais ne la méprise pas, pas facile je sais, j'ai écrit un book sur mon
parcourt qui te parlera et il reste bien accueilli par les neuro-atypique.
Tu n'as pas encore trouvé l'environnement qui tes adaptés, tu touches le fond
tu ne peux que rebondir dans le meilleur des cas, zic c'est un brin de lumière qui s'avance vers toi ,
la vie c'est de l'expérience et de l'expérimentation, elle t'assène des vérités,
tu traces ta route et non celle d'autrui, apprends bien et libre à toi de ne pas revivre tous ça,
c'est la meilleur chose que je te souhaite.
Et oui la nature humaine est terrible, il faut se protéger de soi et des autres souvent,
"l'enfer c'est les autres"
je te souhaite d'être un vrais solitaire comme moi, c'est une force qui force le respect.
a plus.
scorame- Messages : 259
Date d'inscription : 13/11/2017
Localisation : LANDES
Re: Constat de vie
Dans cet inventaire à la Prévert, où j’ai plus l’impression de servir de paratonnerre à merde qu’autre chose, il y a quelques bons points, malgré tout.
Je suis certes vidé, mais j’essaye de rester debout. Pas à me demander à quoi ça sert de rester debout (la réponse étant d’une simplicité assez rude : à rien), je le fais, c’est tout, parce que je ne sais pas quoi faire d’autres. Alors je le fais. Amoché, la gueule en biais, pas très frais, certes, mais je reste debout. Je pourrais dire que c’est une question de dignité, et il y aurait un peu de ça. Non, la vérité crue, c’est qu’effectivement, je pourrais me dire « bon, ça suffit, monde de merde ! Ciao », et quitter la scène à pas feutrés. Mais je n’y arrive pas. J’ai eu la réponse. Troublante d’ailleurs. Pas envie. Même merdique, même éreinté, même dans un sale état, je suis là comme un con, les pieds dans la merde, certes, mais je reste. Et debout. Ça, c’est pour la dignité. Même si ça reste d’un pathétique sans nom, je reste, là, vivant. Et parfois, je perçois de belles choses.
De deux, et c’est ma psy qui a soulevé ce point intrigant au possible. Moi qui croyais n’avoir que peu d’amis, ben, j’en ai plus que je ne le crois, d’une ; de deux, de très grandes qualités d’après elle. Ça ne change strictement rien à mon quotidien dans l’absolu, mais en cas de vraiment gros pépin, ils sont là. Même en mode colibri, ils sont là. Il paraît que c’est une richesse. Je ne comprends pas tout, mais j’ai bien envie de lui faire confiance sur ce coup.
Pour ce qui est de la tartine de merde, je connais cette antienne depuis très longtemps, assez lucidement, il faut le dire. Pas beaucoup d’illusions sur certaines choses dirons-nous.
Quant à la philosophie de vie, je crois que c’est dans la forge. Disons que certaines pensées m’accompagnent, de Camus à Diogène. C’est fait façon, façon, mais je crois que je me bricole un truc qui me permet de tenir. Debout donc. On verra ce que ça donne pour finir. Mais j’ai vraiment besoin de me remplumer quand même. Quelque part, d'en causer ici, de choisir mes mots, de tenter de définir ma pensée, me permet déjà de me poser dans ce foutu maelström. Et rien que ça, de pouvoir poser mon cul, ça fait un bien fou. Merci donc
Je suis certes vidé, mais j’essaye de rester debout. Pas à me demander à quoi ça sert de rester debout (la réponse étant d’une simplicité assez rude : à rien), je le fais, c’est tout, parce que je ne sais pas quoi faire d’autres. Alors je le fais. Amoché, la gueule en biais, pas très frais, certes, mais je reste debout. Je pourrais dire que c’est une question de dignité, et il y aurait un peu de ça. Non, la vérité crue, c’est qu’effectivement, je pourrais me dire « bon, ça suffit, monde de merde ! Ciao », et quitter la scène à pas feutrés. Mais je n’y arrive pas. J’ai eu la réponse. Troublante d’ailleurs. Pas envie. Même merdique, même éreinté, même dans un sale état, je suis là comme un con, les pieds dans la merde, certes, mais je reste. Et debout. Ça, c’est pour la dignité. Même si ça reste d’un pathétique sans nom, je reste, là, vivant. Et parfois, je perçois de belles choses.
De deux, et c’est ma psy qui a soulevé ce point intrigant au possible. Moi qui croyais n’avoir que peu d’amis, ben, j’en ai plus que je ne le crois, d’une ; de deux, de très grandes qualités d’après elle. Ça ne change strictement rien à mon quotidien dans l’absolu, mais en cas de vraiment gros pépin, ils sont là. Même en mode colibri, ils sont là. Il paraît que c’est une richesse. Je ne comprends pas tout, mais j’ai bien envie de lui faire confiance sur ce coup.
Pour ce qui est de la tartine de merde, je connais cette antienne depuis très longtemps, assez lucidement, il faut le dire. Pas beaucoup d’illusions sur certaines choses dirons-nous.
Quant à la philosophie de vie, je crois que c’est dans la forge. Disons que certaines pensées m’accompagnent, de Camus à Diogène. C’est fait façon, façon, mais je crois que je me bricole un truc qui me permet de tenir. Debout donc. On verra ce que ça donne pour finir. Mais j’ai vraiment besoin de me remplumer quand même. Quelque part, d'en causer ici, de choisir mes mots, de tenter de définir ma pensée, me permet déjà de me poser dans ce foutu maelström. Et rien que ça, de pouvoir poser mon cul, ça fait un bien fou. Merci donc
Alt+255- Messages : 21
Date d'inscription : 10/09/2023
Age : 53
Re: Constat de vie
Tu évoques Camus : il me semble intéressant ici, sa pensée m'avait beaucoup marquée il y a quelques années quand j'étais désorientée. Il est dans cette optique de désespoir, d'absence de sens, d'absurde, tout y voyant un bonheur. Il me semble que contrairement à Sartre (oui, je sais, classique la comparaison), il fait preuve d'une grande foi dans l'homme. Alors s'appuyer sur ses pensées, ce n'est pas une trop mauvaise prise.
Monsieur Pinpin- Messages : 1702
Date d'inscription : 04/05/2021
Age : 20
Localisation : Dans son lit, enfin !
Re: Constat de vie
Ah, j'ai un livre quelque part qui parle de comment se débarrasser des c*ns... il m'avait un peu déçu, mais je vais quand même tenter de le retrouver sous la pile de bouquins sur mon bureau. Le sujet m'intéresse encore aujourd'hui, et ces jours-ci je galère sur un sujet : comme Alt, je dois faire des choix pour me préserver à l'avenir, mais j'oublie les crasses qu'on me fait et je m'en fous, je préfère ne plus y penser... sauf que quand tu blacklistes des gens, j'ai l'impression que c'est une occupation mentale de tous les instants de les détester d'avoir été salops... car je suis obsessionnel, c'est pas nouveau.
Je trouve que c'est bien de voir ton rétablissement comme tu le fais : la mise en place de nouvelles habitudes, de nouvelles règles, elles sont nécessaires, entre autres raisons, parce que tu es autiste, et qu'il faut savoir mettre des barrières : se respecter plutôt que se surinvestir pour une reconnaissance qui sera nulle de la part de tant de monde qui tient pour acquis la part de masking. Masking, il y aura toujours, mais idéalement plus désormais celui trop coûteux, inutilement coûteux, quitte à déplaire, mais pour son propre droit à respirer, vivre correctement.
Petite parenthèse : Sartre m'a plus inspiré que Camus. L'idéalisme que je perçois chez Camus me brûle, je suis déjà de ceux qui veulent trop croire aux humains. Je pense plus sereinement à la contingence des choses qu'à des luttes de l'Homme qui crie son malheur à l'univers. Je me méfie de ces chosifications qui n'ont pas vraiment de sens. J'ai banni les phrases qui parlent de "revanche sur la vie". L'univers, le vivant, l'espèce, ce sont des constructions pour s'entendre. Il n'y a même pas de tartine de merde nécessaire. Si je puis me permettre, Alt, en remettant les choses dans l'ordre que tu souhaites, tu te désabonnes de la tartine de merde. Désolé si ça sonne creux, ou gnangnan.
Je trouve que c'est bien de voir ton rétablissement comme tu le fais : la mise en place de nouvelles habitudes, de nouvelles règles, elles sont nécessaires, entre autres raisons, parce que tu es autiste, et qu'il faut savoir mettre des barrières : se respecter plutôt que se surinvestir pour une reconnaissance qui sera nulle de la part de tant de monde qui tient pour acquis la part de masking. Masking, il y aura toujours, mais idéalement plus désormais celui trop coûteux, inutilement coûteux, quitte à déplaire, mais pour son propre droit à respirer, vivre correctement.
Petite parenthèse : Sartre m'a plus inspiré que Camus. L'idéalisme que je perçois chez Camus me brûle, je suis déjà de ceux qui veulent trop croire aux humains. Je pense plus sereinement à la contingence des choses qu'à des luttes de l'Homme qui crie son malheur à l'univers. Je me méfie de ces chosifications qui n'ont pas vraiment de sens. J'ai banni les phrases qui parlent de "revanche sur la vie". L'univers, le vivant, l'espèce, ce sont des constructions pour s'entendre. Il n'y a même pas de tartine de merde nécessaire. Si je puis me permettre, Alt, en remettant les choses dans l'ordre que tu souhaites, tu te désabonnes de la tartine de merde. Désolé si ça sonne creux, ou gnangnan.
Navetteur- Messages : 50
Date d'inscription : 12/09/2023
Re: Constat de vie
C'est marrant la capacité qu'a le corps humain de juste survivre. Ça me surprend toujours. Comme si derrière les deux premières couches de fatigue se cachait une énergie infinie de "en fait non je reste en vie".
Mais l'après survie c'est dur. Courage à toi.
Mais l'après survie c'est dur. Courage à toi.
câlin- Messages : 807
Date d'inscription : 13/09/2022
Re: Constat de vie
Non, ce n'est pas une énergie infinie, d'où l'intérêt de ne pas s'user encore et encore.
Navetteur- Messages : 50
Date d'inscription : 12/09/2023
Re: Constat de vie
câlin a écrit:C'est marrant la capacité qu'a le corps humain de juste survivre. Ça me surprend toujours. Comme si derrière les deux premières couches de fatigue se cachait une énergie infinie de "en fait non je reste en vie".
ça s'appelle l'évolution, il y a beaucoup de littérature, là-dessus. Ca marche bien, et ça explique pourquoi la plupart des gens ne se suicident pas, alors que... plus on se suicide, moins on a de descendance, statistiquement parlant.
câlin a écrit:Mais l'après survie c'est dur. Courage à toi.
je crois qu'on est beaucoup sur ce forum à en être là. Chacun à sa manière.
RonaldMcDonald- Messages : 11677
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
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