J’ai oublié mon mot de passe

Bonjour

J’ai oublié mot mot de passe.

Encore une fois.

Je ne sais plus dans quel fichier je l’ai caché, je l’ai peut-être perdu. A chaque fois j’invente des mots de passe tellement évidents que je pense ne jamais l’oublier… et je finis toujours par les oublier ou les mélanger. Peu importe.

Je ne m’étais pas présentée la première fois. Je ne suis pas sûre de le faire cette fois non plus.

J’aurais peur en me présentant de figer un état que je n’aime pas et duquel je cherche à sortir. Quand je viens sur ce forum ce n’est pas pour étaler mon bonheur ni clamer à quel point je me sens heureuse. Non. C’est pour trouver une bouffée d’air. Pour écrire comme je pourrais écrire dans un journal intime. J’ai toujours eu honte de mes journaux intimes et pourtant je suis incapable de les jeter. Ici j’ai un peu moins honte, étrangement. L’anonymat aide sûrement. Le fait d’essayer de faire de belles phrases aussi. Bien que j’écrive bien souvent comme les mots me viennent. Finalement c’est peut être plus le fait de ne pas voir mon écriture. Comme ma seconde peau qui me définit et en même temps qui me déplaît tellement. Elle est brouillon, comme moi. Précipitée parfois bâclée. Peu esthétique. Bref.

En fait ici c’est un peu mon refuge intérieur.

Je ferme les yeux, pour me sonder.

Je sens le poids de mes peurs appuyer sur mes épaules, me contraindre dans mes mouvements, m’empêcher de respirer.
Je sens des boules de nerfs au niveau des points de contact.
Je sens de la chaleur dans le reste de mon corps. J’ai l’impression d’être en feu. Je dois faire de la fièvre.
Impossible de trouver le sommeil, tandis que la maison dort paisiblement.
Je n’arrive pas à m’apaiser.
Quand je contacte mon corps je me retrouve face à une réalité abrupte.
Pendant toutes ces années, j’ai cherché à le fuir, à me fuir.
A travers des stratagèmes très bien ficelés. Je n’y ai vu que du feu….
Je me retrouve donc là, seule, dans le noir. Avec cette impression d’être passée à côté de l’essentiel.
Je passe par toutes les émotions en même temps, sans avoir le temps de les saisir réellement. Je ressens entremêlés l’excitation, l’angoisse, la peur, la tristesse. Mais surtout la peur.
Le temps est compté, j’ai l’impression de l’avoir gâché.
Combien d’autres secondes, minutes, heures vais-je encore dilapider sous l’emprise de ce Moi que je n’arrive même plus à définir.
Je suis perdue dans un océan de doutes. Je ne sais pas par où commencer.
Une réponse me vient en même temps que j’écris ces mots : Dormir…