Cette histoire d'avoir l'habitude de travailler ou pas et la procrastination chez les zèbres

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Message par Waka Jeu 8 Déc 2011 - 15:49

Bonjour à tous,

On entend souvent cette histoire d'après laquelle la raison pour laquelle les surdoués sont plus fainéants que la moyennes, ou échouent en fin de collège - début lycée, c'est parce que "Ils n'ont jamais appris à travailler".

Je trouve ca foireux comme explication.

1) Les autres : eux aussi ils ont du apprendre à travailler : pourquoi ca n'a pas fichu leur vie en l'air?

2) Admettons que depuis bébé on fait tout sans effort, et ca fait une différence par rapport aux autres : pourquoi lorsque les notes baisses, elles ne remontent jamais, et que c'est l'échec définitif si rien n'est fait? A force d'être devenu mauvais, on devrait bien fini par s'habituer à travailler, en un ou deux ans, et redevenir bons au lycée. Non?

Bref, je suis pas si c'est clair, mais si c'est une question d'habitude, pourquoi quand ca devient dur, on s'habitue jamais?? Leur théorie n'explique pas ca.

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Message par Invité Jeu 8 Déc 2011 - 16:07

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Message par Fata Morgana Jeu 8 Déc 2011 - 16:13

Loïc, ce que tu dis me fait penser à un comportement dont on dit qu'on peut l'observer chez les surdoués. Very Happy
Pour moi, qui n'interviens ici que comme observateur, j'ai commencé à procrastiner le deuxième jour de maternelle. Le "tous en rang et en silence" m'a suffit pour comprendre que l'école ne servait pas à apprendre mais à emmerder les enfants.
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Message par bepo Jeu 8 Déc 2011 - 16:17

Oui
Pour ma part j'avais fait d'autres déductions dont je ne suis toujours pas vraiment revenu.
La première hypothèse était que j'avais bénéficié fut une périodes de moins d'entraves idéologiques à l'établissement de schémas de pensée librement établis, donc sans suivre le modèle conseillé en cours. Cela m'avais permis une plus grande appropriation.Mais qu'en suite j'étais retombé face à ma réalité, qui consistait en réalité à une mémoire plus déficiente et moins malléable, incapable d'ingurgiter des données sans echo intérieur (une version qui offre des similitudes avec le travail a l'affectif). Bref j'avais abouti à la conclusion que j'avais simplement bénéficié d'une stratégie plus efficiente associée a des compétences intrinsèques juste un peu plus que normales.
Après d'autres facteurs entrent en jeu d'ordre psy.
D'ailleurs au passage tous les surdoué ne s'échouent pas sur l'obstacle.
1/3 s'en sortirait même avec les honneurs.
Donc il y a bien intervention de facteurs autres.

D'autre part il faut bien reconnaitre que le rythme d'acquisition de notions ébouriffantes est particulièrement faible jusqu'à la term à peu près et qu'il consiste juste en la déclinaison de principe fondateurs remontant au primaire.
Il y a bel et bien a changement dramatique vers la terminale, ou une transition vers non pas le développement d'outils, mais vers la mise en utilisation concrète avec un notion de rendement, que ce soit dans un but constructif ou un but représentatif. Là encore cela doit dépendre fortement des filières. Dans ce contexte les structures sont clairement moins adaptés à la résolution de problèmes de décrochage individuels.
On a beau critiquer le primaire, le décrochage est intégré avec plus ou moins de réussite, mais intégré à la structure.
Imaginez donc la tête d'un enseignant de fac à qui l'on demanderait de l'aide pour rejet scolaire lol !
Bon voilà ma petite contrib.

PS idem loic même constat en post bac. Avec des réussites cotoyant des echecs retentissants.


Dernière édition par qwerty le Jeu 8 Déc 2011 - 16:19, édité 1 fois (Raison : Post scriptum)

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Message par Maderane Jeu 8 Déc 2011 - 16:22

Honnêtement un manque total de motivation et d'intérêt parfois sur le sujet !
Je suis bien obligée de faire les choses à un moment mais qu est ce qu il m en coûte moralement ! En revanche quand je suis motivée ou quand le déclic arrive , j éprouve une certaine satisfaction !
Sinon au collège et au lycée , je faisais strictement tout au dernier moment , les dissert juste la veille et bien sur tard dans la nuit , de memel que les devoirs maison toujours à la limite ultime ! J avais l impression que c était la que j étais la plus créative ou les idées foisonnaient et s'ordonnaient ! Tout cela parceque j j'avais une échéance de temps , tel une épée de damoclès !
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Message par Invité Jeu 8 Déc 2011 - 17:01

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Message par lafeelicite Jeu 8 Déc 2011 - 17:17

Je me suis fait cette réflexion l'autre jour, que je n'aime pas quand je n'y arrive pas tout de suite.
Je me décourage, je m'invente des excuses (t'es bien trop nulle, c'était é-vi-dent que tu t'en sortirais pas) et je fuis.

J'étais une bonne élève jusqu'à la prépa où j'ai été malheureuse et où je n'avais clairement pas ma place.
Je faisais tout au dernier moment (jamais compris ceux qui disaient "_ la veille, faut pas réviser, faut se détendre" moi je pensais "_heuh, mais alors, si on fait ça, quand c'est qu'on travaille?)
Les disserts de philo, je mettais mon réveil à 4h pour les finir le matin, trop bloquée la veille.
Ce qui fait que j'ai probablement un ulcère à l'estomac maintenant, d'avoir tellement stressé pour tout et de m'être tant détestée de ne pas savoir m'y prendre à l'avance (ah, le graal, la planification, l'anticipation sereine...)

Je ne sais toujours pas travailler. Tout m'ennuie profondément et je n'ai pas l'envie, le coup de pied aux fesses, la carotte... appelez ça comme vous voulez.

Je crois que je lie beaucoup le travail (comme tout d'ailleurs) à l'affect.

Sinon, à part vous raconter ma vie, je peux aussi vous parler du livre "enfant doué: intelligence réconciliée" (je crois) dans lequel les auteurs parlent des stratégies d'apprentissage et aussi de l'importance de la confiance en soi.
Il est tout à fait possible d'échouer à un exam simplement parce qu'on s'est convaincu qu'on n'y arriverait pas. Ca bloque les capacités cognitives.

Sur ce, je vais essayer de travailler Smile
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Message par Mlle Zèbre Jeu 8 Déc 2011 - 17:28

Maderane a écrit:Honnêtement un manque total de motivation et d'intérêt parfois sur le sujet !

Je me permet de te citer car c'est exactement mon cas, autant dans mon cursus "majeur" je suis hyper motivée, toujours active et heureuse de travailler.

Mais à côté de ça, j'ai des cours très généralistes qui sont commun à tout le monde dans la fac, je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une offre "bas de gamme" mais je souffre d'un ennui chronique qui fait que je renâcle à la tâche, presque jusqu'à boucler le travail en 1/4 d'heure montre en main.

C'est vrai que je me sens parfois un peu coupable de ce comportement, mais j'ai toujours été comme ça
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Message par Rus In Urbe Jeu 8 Déc 2011 - 17:48

lafeelicite a écrit:Les disserts de philo, je mettais mon réveil à 4h pour les finir le matin, trop bloquée la veille.
Haha, moi aussi je faisais ça !
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Message par Maug Jeu 8 Déc 2011 - 18:30

Quand j'aime un truc je suis capable d'être à fond dessus 19h par jour pendant un bail. Une fois dedans je perd la notion du temps et je m'arrête que quand j'ai atteint le résultat cherché, et vu que je ne suis jamais satisfait... Ceci dit je travaille mieux, plus vite et de manière plus efficace que les autres dans ses conditions.

Par contre si j'aime pas, je peux tout essayer je vais bloquer et c'est pas la peine d'insister. Ou au bout d'un moment je passe a autre chose. C'est comme ça que j'ai fait des tas de petits boulots.
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Message par Invité Jeu 8 Déc 2011 - 18:50

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Message par Fata Morgana Jeu 8 Déc 2011 - 19:04

Je sais pas... Pour moi les choses se catégorisent ainsi: soit c'est facile pour moi et je deviens quasi un expert, soit c'est impossible. Aucun moyen terme.
Bon, étant donné mon extrême liberté en matière professionnelle ( Very Happy ) Je n'en pâtis pas trop. Mais il y a tant de choses que je voudrais explorer, tant et tant de choses !!! Sad
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Message par Waka Jeu 8 Déc 2011 - 23:04

Merci pour vos contributions Smile

Voilà pourquoi je pose cette question : j'ai été un cancre fainéant du CP à la cinquième. En quatrième, brevet à l'horizon, je commence à me mettre à bosser. Je double ma moyenne assez vite dans les disciplines que j'aime bien ou dans lesquelles j'ai un bon prof (doubler = passer de 6 à 12/20 en anglais par exemple... je passe de dernière de la classe à élève moyenne).

Puis, j'ai envie de faire quelque chose de ma vie, et j'ai vu qu'en bossant j'étais capable de mieux que ce dont on m'avait toujours créditée. Je bosse donc réellement maintenant, mais je reste une élève moyenne. En terminale, je bosse autant que des gens qui sont en classe prépa, à tel point que mes parents me poussent à m'aérer pour m'éviter le burn out, mais je suis plus motivée que jamais pour me montrer ce de quoi je suis capable. J'ai eu une petite mention, 13/20, en ayant passée l'année entière à bosser comme une dingue : je suis super décue, le jeu n'en valait pas la chandelle.

Puis je passe à la fac et là bam : propulsée en tête de promo dès le premier semestre. Jusqu'à la fin, j'ai toujours été comme un poisson dans l'eau à la fac...

Bilan : pour moi, ce n'est pas une question d'habitude de travailler ou pas. Oui on procrastine, sans doute parce qu'on peut se le permettre. Personne n'aime travailler pour travailler. A mon avis, le problème, c'est plutôt une question de mal-adaptation au système scolaire.... pas d'ennui, parce que moi j'étais devenue attentive, j'étais motivée, mais de mal adaptation en terme de méthodes de modes apprentissage...




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Message par Fata Morgana Jeu 8 Déc 2011 - 23:06

Il y a quand même une chose qui me titille: On parle beaucoup du "travail". Mais quels en sont les bienfaits sur le plan concret dans nos sociétés et finalement, à quoi ça sert ?
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Message par Bleu nuit Jeu 8 Déc 2011 - 23:31

Lili Wata a écrit:Merci pour vos contributions Smile

Voilà pourquoi je pose cette question : j'ai été un cancre fainéant du CP à la cinquième. En quatrième, brevet à l'horizon, je commence à me mettre à bosser. Je double ma moyenne assez vite dans les disciplines que j'aime bien ou dans lesquelles j'ai un bon prof (doubler = passer de 6 à 12/20 en anglais par exemple... je passe de dernière de la classe à élève moyenne).

Puis, j'ai envie de faire quelque chose de ma vie, et j'ai vu qu'en bossant j'étais capable de mieux que ce dont on m'avait toujours créditée. Je bosse donc réellement maintenant, mais je reste une élève moyenne. En terminale, je bosse autant que des gens qui sont en classe prépa, à tel point que mes parents me poussent à m'aérer pour m'éviter le burn out, mais je suis plus motivée que jamais pour me montrer ce de quoi je suis capable. J'ai eu une petite mention, 13/20, en ayant passée l'année entière à bosser comme une dingue : je suis super décue, le jeu n'en valait pas la chandelle.

Puis je passe à la fac et là bam : propulsée en tête de promo dès le premier semestre. Jusqu'à la fin, j'ai toujours été comme un poisson dans l'eau à la fac...

Bilan : pour moi, ce n'est pas une question d'habitude de travailler ou pas. Oui on procrastine, sans doute parce qu'on peut se le permettre. Personne n'aime travailler pour travailler. A mon avis, le problème, c'est plutôt une question de mal-adaptation au système scolaire.... pas d'ennui, parce que moi j'étais devenue attentive, j'étais motivée, mais de mal adaptation en terme de méthodes de modes apprentissage...





Aucun réel rapport avec le sujet.. mais ça me fait plaisir de voir que je suis pas le seul a être moyen en travaillant beaucoup.. Smile
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Message par Badak Ven 9 Déc 2011 - 6:34

Moi , je suis le pire procrastinateur "paresseux" au monde. Quoique quand les gens me voient étudier constamment dans les cafés ou les bibli, ils croient que je travaille fort..alors que c'est le plus souvent des études clandestines procrastinatrices qui me motivent plus que ma thèse. (Je sais c mal )

@Loic hahahaha ta huitaine de thèses commencées... je sais pas si ça me rassure ou m'inquiète... je ressemble un peu à ça. La prochaine thèse que je commence, je choisirai moi-même le sujet de recherche !!

En ce qui me concerne, c'est que je suis un peu lassé aussi de consacrer l'essentiel aux études. Je me suis plongé à fond dans les études (officielles ou clandestines...) de 14-22 ans environ en me privant de vie sociale et depuis j'étudie de façon plutôt dissipée en cherchant à développer davantage mon côté social. Ou en déprimant parfois.

Mais même en faisant tout à la dernière minute, je suis arrivé quand même à avoir des résultats corrects (A+ de moyenne) dans mes cours de doctorat. C'est la rédaction des articles scientifiques qui me "bogue" et ma désorganisation chaotique...
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Message par Maug Ven 9 Déc 2011 - 8:59

Lili Wata a écrit:
Bilan : pour moi, ce n'est pas une question d'habitude de travailler ou pas. Oui on procrastine, sans doute parce qu'on peut se le permettre. Personne n'aime travailler pour travailler. A mon avis, le problème, c'est plutôt une question de mal-adaptation au système scolaire....

Tu n'as pas lu les livres de JSF sur l'adulte et l'enfant surdoué? Elle parle beaucoup des difficultés que rencontre les surdoués à l'école. Surtout dans celui concernant l'enfant bien sur(environ 72 pages dessus), mais il me semble qu'elle en parle de manière plus rapide dans la version adulte(je l'ai pas sous la main pour vérifier celui là je l'ai prêté).
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Message par Clemelle Ven 9 Déc 2011 - 9:23

peut être le principe de la grenouille qui est dans l'eau qu'on chauffe progressivement... quand elle se rends compte que c'est trop chaud, elle meurt car n'a plus la force de sauter...

Je n'ai pas connu l'échec scolaire et tout ça, bon la procrastination etc je connais à mort (hein genre ça fait + de 6 mois que je suis sur le tarot *c'te honte ! *) le boulot j'ai appris a bosser scolairement dès la maternelle puisque j'étais d'origine étrangère et que je devais donc apprendre la langue etc puis a l'école j'y apprenais TOUT vu qu'a la maison pas de livres ni rien... peut être que "réaliser tôt" qu'il faut bosser (un minimum) permet à la grenouille de se sauver avant de cramer...
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Message par cartouche Ven 9 Déc 2011 - 10:13

Travailler?? Impossible. Soit ça rentre tout seul, c'est cohérent, amusant, soit y a rien à faire. Je tente cette année de passer le DAEU, equivalence du bac, mais je me demande ce qui m'a pris!! C'est tout ce que je deteste!!!! Je dois bosser sur un commentaire composé, le texte me parle il y a des choses à dire mais de là à en faire un truc tout bien comme ils veulent... D'où le chaos insurmontable naissant, ou renaissant, qui me submerge. Je bloque, je ne peux plus rien faire, rien, mais rien. ah si, je déprime! J'aimerais fonctionner différemment, savoir me maitriser, savoir faire ce que je n'aime pas, savoir participer au mouvement du monde. Je suis un poil dans la main.

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Message par Maderane Ven 9 Déc 2011 - 10:20

J'aime beaucoup ton idée de la grenouille et de l'eau boullante , Clemelle .
Je pense qu'il y a un peu de celà on s'habitue progressivement et il est difficile meme si on le sait au fond de nous de bousculer nos habitudes !
Le hic c'est que je procastine pour tout , factures , rendez vous à prendre , cadeaux d'anniversaire (ma fille hier a eu 2 ans ! et bien j'ai acheté son cadeau en fin d'apres midi Embarassed ) quand je vois que deja la majorité a deja bouclé leurs achats de noël pale ! pour tout pour dire que celà fait 20 ans que je pense à passer le permis et que je n'ai jamais encore franchi la porte d'une auto ecole ! et mon compagnon atteint le summum de la procrastination , j'ai réussi à trouver pire que moi meme Very Happy

D'ailleurs Maug , il est exactement comme toi , quand un sujet le passionne , il est hyper perfectionniste , limite obsessionnel , il peut s'enfermer , surtout quand il ecrit pendant des journée et meme des nuits entières et à coté de celà il fait toujours tout au dernier moment et a enchainé de multiples petits boulots ! et je ne vous raconte meme pas ses etudes !
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Message par Maderane Ven 9 Déc 2011 - 10:35

Fata Morgana a écrit:Il y a quand même une chose qui me titille: On parle beaucoup du "travail". Mais quels en sont les bienfaits sur le plan concret dans nos sociétés et finalement, à quoi ça sert ?
C'est une bonne question , Fata ! un vaste débat
La vie est hélas faite de contraintes imposées , meme parfois par nous meme !
Alors parait il , il faut travailler car c'est bon pour la santé , enfin tout depend de la tache ! un travail valorisant , gratifiant ou notre esprit créatif est en exergue , je veux bien ! mais un travail en usine , avec des taches répétifis , ou l'on nous demande juste d'etre bête et discipliné, de ne surtout pas reflechir là j'ai des doutes !
Ensuite bien sur , nous sommes dans une société de consommation , si nous voulons un minimum de confort et pas seulement celà , mais pouvoir tout simplement subvenir à nos besoins vitaux , il nous faut travailler pour avoir un minimum d'argent ,et pour bien sur faire tourner cette fichue société , acheter des biens de consommations courantes , mais aussi des produits "inutiles " en soi le dernier i phone à la mode etc

Sinon au niveau du système éducatif , il faudrait une reforme en profondeur qui prenne plus en considération l'enfant , classe moins surchargée , plus grande écoute etc ... mais bon celà est un autre débat qui n'a pas sa place ici !

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Message par Invité Ven 9 Déc 2011 - 11:40

J'ai eu des périodes scolaires ou je travaillais bcp, idem à l'université ou c'était du par coeur selon les cours et se remémorer des images pour d'autres. J'avais mes techniques (des arbres, des plans, des schémas) mais je bossais des heures. Cela ne m'a pas empêchée d'avoir parfois des notes limites en tout cas pas du tout en rapport avec l'investissement ou encore d'arriver à rebondir "par hasard" face à un "blanc".

Je suis sortie de tout ça et je développe ma propre technique sans me soucier de la façon "normale" d'apprendre. Il faut remettre les choses à leur place : l'important à l'école c'est d'abord d'avoir les notes suffisantes pour passer de niveau. En tout cas c'est ce qu'on attend de toi.

Si c'était à refaire j'étudierais moins et j'en profiterais plus pour vivre des choses avec mes amis et sortir, ce que je n'ai pas fait assez.

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Message par Waka Ven 9 Déc 2011 - 15:23

@Cramique :
Oui, cela peut être vrai, mais ca dépends des ambitions que l'on a... parfois, certains acquis sont tout de même nécessaire pour aller dans une direction donnée...

@Fata :
Travailler pour s'occuper
Travailler pour réaliser des objectifs de vie (matériels ou idéologiques)
Travailler pour se payer une vie confortable
Travailler pour se payer des voyages
Travailler pour pouvoir manger
Travailler pour tenir ses responsabilités envers ses enfants
Travailler pour s'acheter une petite parcelle où l'on pourra cultiver de quoi manger et se construire une cabane
Travailler pour boucher le trou de la sécu et financer solidairement l'aide au chômage
...

Les bonnes raisons sont aussi variées que les individus...
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Message par Badak Ven 16 Déc 2011 - 0:41

cartouche a écrit:Travailler?? Impossible. Soit ça rentre tout seul, c'est cohérent, amusant, soit y a rien à faire.... D'où le chaos insurmontable naissant, ou renaissant, qui me submerge. Je bloque, je ne peux plus rien faire, rien, mais rien. ah si, je déprime! J'aimerais fonctionner différemment, savoir me maitriser, savoir faire ce que je n'aime pas, savoir participer au mouvement du monde. Je suis un poil dans la main.

C'est tout à fait moi aussi !!
je n'arive pas à travailler sur quelque chose pour lequel j'ai perdu la motivation... je me sens hyper fatigué.. et je déprime.. Ou encore soudain mon intérêt s'éveille et je pars à étudier autre chose (de préférence inutile) avec plein d'energie et de concentration...
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Message par Invité Ven 16 Déc 2011 - 21:03

pour plusieurs raisons et les voici (ci c'est pas déja fais) ;

d'une part ,l'éducation (parents attentionner et aimant et stimulant), puis le mode séquensiel enjendre un décalage par rapport a nous qui sommes globale , puis souvent troubles de l'apprentissages ( mieux diagnostiquer ce jour quand même ) , plus de fragiliter psychologique , et surtout une gestion émotionnel hasardeuse , et j'oublier une chance sur deux d'être persécuter par les autres élèves et l'instit , tu en veux encore ? Shocked .

et qu'on vienne pas me dire que ca n'existe pas ! Suspect

study

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Message par AlphaCentauri Ven 16 Déc 2011 - 21:18

Fata Morgana a écrit:Le "tous en rang et en silence" m'a suffit pour comprendre que l'école ne servait pas à apprendre mais à emmerder les enfants.
Laughing Twisted Evil

Et ceci, encore une citation d'Einstein :

"La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information."

Bon W-E à tous !! (il a neigé chez moi enfiiiiiinnnn j'ai le moral qui remonte)
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Message par AlphaCentauri Ven 16 Déc 2011 - 21:50

Maderane a écrit:Le hic c'est que je procastine pour tout , factures , rendez vous à prendre , cadeaux d'anniversaire (ma fille hier a eu 2 ans ! et bien j'ai acheté son cadeau en fin d'apres midi Embarassed ) quand je vois que deja la majorité a deja bouclé leurs achats de noël pale ! pour tout pour dire que celà fait 20 ans que je pense à passer le permis et que je n'ai jamais encore franchi la porte d'une auto ecole ! et mon compagnon atteint le summum de la procrastination , j'ai réussi à trouver pire que moi meme Very Happy

D'ailleurs Maug , il est exactement comme toi , quand un sujet le passionne , il est hyper perfectionniste , limite obsessionnel , il peut s'enfermer , surtout quand il ecrit pendant des journée et meme des nuits entières et à coté de celà il fait toujours tout au dernier moment et a enchainé de multiples petits boulots !
Maderaneeeee.. Les mêmes attidudes What a Face J'ai eu le cran de te lire jusqu'au dernier mot, ton post me parle trop, beaucoup trop, au point que j'ai attrapé en pleine figure et d'être à 2 doigts d'une crise d'angoisse pale Fichue hachepétude (et procrastination) !

j'ai réussi à trouver pire que moi meme Very Happy
Laughing
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Message par Giamilla Sam 17 Déc 2011 - 19:01

Mes amis me surnomment "Grande Otaku Procrastineuse". Alors le côté Otaku est passé il y a quelques années merci, mais la procrastination est ma compagne de toujours, ce qui avait le don d'agacer mon père et maintenant mon mari. ^^;
Factures à traiter, courrier à ouvrir, rendez-vous à prendre, coups de fil à donner, cadeaux de Noël à acheter... vive la dernière minute ! (quand une facture ne disparaît pas sous mon classement vertical Very Happy)

Bref, je rigole, mais c'est galère. Je ne travaille bien que sous pression, ce qui fait que pour l'uni, c'est pareil.
Mercredi, j'ai animé un séminaire sur la conception aristotélicienne de l'histoire. J'avais mon sujet depuis des mois.
J'ai présenté mon schmilblick, étalé une belle biblio de 15 livres et un chôli Powerpoint.
Félicitations du prof pour m'en être tirée sur un sujet complexe sans rien lui avoir demandé alors que bin euh.... j'ai vraiment commencé à lire mes bouquins et faire mon Powerpoint la veille ? Embarassed

Et ça a toujours été comme ça. Quand j'ai du temps devant moi, je le sais. Je sais de combien de temps j'ai réellement besoin pour une tâche (quitte à sacrifier une nuit... très malin ^^;;; ), donc, quand j'ai encore une bonne semaine devant moi, alors que je connaissais mon sujet à travailler depuis des mois, je ne fous toujours rien. Mon esprit part ailleurs.
Comme si j'avais besoin de sentir un couteau virtuel sous la gorge pour être productive.
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Message par ThomasQi Sam 17 Déc 2011 - 22:23

Idem que toi Giamiilla

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Message par Lanza Dim 18 Déc 2011 - 0:11

Faut lire sans oublier la moitié de ce qui est dit, aussi. Le post de départ est un peu simplifié et réducteur. Il y a travailler comme un dingue, et travailler efficacement. Ce n'estpas d'habitude dont il est question, mais de manière de faire. Et même si on vous raconte que c'est l'effort fourni qui est la mesure, c'est faux (enfin, pour un surdoué). Ce qui est mesuré, c'est son efficacité, ou plutôt son efficience.

Dans les premières années, ce qu'on est censé apprendre, c'est essentiellement une méthode pour travailler, ce que le surdoué n'apprend pas vu qu'il en a pas besoin : c'est trop simple pour lui, et tout vient naturellement. Et, accessoirement, personne n'est foutu de lui démontrer en quoi une méthode est plus efficace qu'une absence de méthode : on a beau lui répéter qu'il faut faire comme ça, que c'est mieux, il constate qu'en pratique ça ne change strictement rien, si ce n'est qu'en suivant le chemin enseigné, il est moins efficace, plus lent, et qu'il s'emmerde. Du coup, non seulement il n'apprend pas à travailler de manière organisée, mais pire, il apprend que la méthode enseignée est chiante et improductive. En bref : inepte. Et sur le moment, il a raison, en ce qui le concerne personnellement.

C'est surtout cette croyance qui pose problème, parce qu'il faut s'en débarrasser avant de pouvoir s'y mettre vraiment.

Pendant ce temps, les autres apprennent au contraire qu'en suivant la méthode enseignée, ils sont plus efficaces, et qu'en la suivant, ils sont récompensés par de meilleurs résultats. Le vécu est donc radicalement différent, et je trouve le post de WakaLili biaisé, parce que comparant deux expériences opposées : les uns apprennent qu'on obtient de meilleurs résultats en suivant une méthode, les autres le contraire (la frontière se situe probablement vers un QI de 130, ceci expliquant cela What a Face).

Ce problème, à mon avis, commence même avant la scolarisation.

Vient un jour où le surdoué a besoin de travailler, parce que ce qui est enseigné dépasse sa capacité naturelle d'"absorption"... (Chez un autre, ce moment intervient bien plus tôt, probablement dès les premières années de vie, et la méthode devient très tôt un préalable à tout apprentissage). Et là il est dans la merde, parce qu'il fait ce qu'on lui dit : il travaille... comme il a toujours fait, donc de manière absolument inefficiente. Il mouline dans le vide, et il ne comprend pas, parce que jusque là ça a marché, et d'un coup, ça ne marche plus. Il a besoin de changer radicalement de manière de voir les choses, et ça, c'est peut-être ce qui est le plus difficile à faire dans une vie. Désapprendre, c'est pas enseigné à l'école. Et pour cause, ça fait très mal à l'égo, déjà fortement malmené dans ce genre de situation, d'admettre qu'on ne sait pas comment faire, qu'on s'est trompé... Et encore faut-il le comprendre ! Quand tout le monde semble savoir comment faire sauf soi-même, il y a légitimement de quoi se trouver complètement nul. L'ennui, c'est que le personnel enseignant et les parents sont conditionnés à présupposer que c'est la quantité de travail qui est en cause, alors que le problème se situe essentiellement dans sa qualité. (Tiens, ça me rappelle un truc... Razz)

Travailler c'est bien, et c'est facile à dire, mais comment on fait, concrètement ? (Je mets au défi une bonne moitié du forum de me l'expliquer, l'autre moitié étant constituée d'hyperadaptés... What a Face ). J'ai 35 ans, et je suis seulement maintenant en train de découvrir et d'apprendre comment on fait, pratiquement et concrètement. Ce que signifie vraiment travailler. Jusqu'à remettre en cause des gestes basiques de la vie quotidienne, devenus automatiques depuis des années, mais tout à fait contre productifs. Et finalement, c'est pas désagréable, ça a même un côté jubilatoire d'apprendre et d'appliquer des méthodes... et de constater qu'elles fonctionnent. Dire que j'ai toujours cru que c'était ennuyeux à mourir Razz.

Le surdoué n'est pas plus fainéant qu'un autre à l'origine. Seulement, il ne sait pas ce que travailler veut dire, si ce n'est le sempiternel refrain trop bien intégré : "oui c'est chiant, mais il faut parfois en baver", dans lequel il a rapidement remplacé "parfois" par "toujours", parce que ramer pour n'obtenir aucun résultat, c'est effectivement très ennuyeux, c'est même, à la longue, absolument désagréable.

Au final, aujourd'hui je peux me permettre de dire que si le mot travailler ne vous évoque qu'un désagrément, que vous n'en éprouvez aucun plaisir, vous avez un problème. Et que ce problème a une solution. Vous avez parfaitement le droit de tirer du plaisir de votre travail (et même d'exiger en tirer, c'est un devoir que vous avez envers vous-même, si j'ose dire). Ça va sans dire pour un paquet de monde (et d'ailleurs, c'est tellement évident que personne ne le dit, on a plutôt tendance à insister sur le côté négatif* rabbit), mais ça va mieux en le disant, surtout ici. Smile


* Il y a une raison à cette insistance : un être humain moyen éprouve du plaisir à travailler, et pour lui c'est une évidence. Donc, comme tout le monde, il n'aime pas quand ça devient désagréable, et il le dit. Par contre, à cet être humain moyen, ça ne viendrait pas à l'idée que ça puisse être désagréable en permanence, donc il n'éprouve pas le besoin d'insister sur le plaisir que l'on peut éprouver à la réalisation d'une tâche, tellement ça lui semble naturel et évident. Je pense à contrario, qu'il est nécessaire ici de le rappeler, voire d'insister lourdement. Dont acte.
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Message par Invité Dim 18 Déc 2011 - 13:18

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Message par Invité Dim 18 Déc 2011 - 13:43

Loic a écrit:...Je sais pas Smile Quand je me mets à travailler, c'est d'une efficacité redoutable...
Seule possibilité : une pression maximale, un degré de stress intolérable, un sentiment d'urgence (gravité ou overbooké), et là ça part...

pareil pour moi; sans doute que face à un "cas" nous devons prendre une décision , la décision !

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Message par chaman_cyclant Dim 18 Déc 2011 - 14:33

Lanza a écrit:
Au final, aujourd'hui je peux me permettre de dire que si le mot travailler ne vous évoque qu'un désagrément, que vous n'en éprouvez aucun plaisir, vous avez un problème. Et que ce problème a une solution. Vous avez parfaitement le droit de tirer du plaisir de votre travail (et même d'exiger en tirer, c'est un devoir que vous avez envers vous-même, si j'ose dire). Ça va sans dire pour un paquet de monde (et d'ailleurs, c'est tellement évident que personne ne le dit, on a plutôt tendance à insister sur le côté négatif* rabbit), mais ça va mieux en le disant, surtout ici. Smile

A mon avis il y a en effet un problème sur le mécanisme travail => récompense (plaisir associé), mais pas forcément dans la présence / absence de plaisir dans l'absolu, plus dans le temps qui s'écoule entre travail et récompense.
Comme le surdoué peut obtenir des résultats scolaires sans travail, il ne s'établit pas de lien direct entre travail et accomplissement.
Par contre, quand on demande au surdoué de travailler (et qu'il ne sait pas ce que cela veut dire), il va occuper son temps en s'amusant avec des tâches scolaires : il prend des exercices de maths et il s'amuse. Il prend le bouquin de physique et il lit les chapitres suivants, ça a l'air marrant. Il complique les exos qu'on lui demande pour les rendre intéressants, commence les travaux au dernier moment ...
Et donc le mécanisme tâche => plaisir immédiat devient l'unique source de motivation (et surtout, celui de travail de fond => récompense par rapport à un accomplissement long terme n'existe pas).

N'est-ce pas cette optimisation du plaisir immédiat dans le travail qui alimente le fait de scanner les tâches ? N'est-ce pas cette absence de plaisir immédiat qui pousse à abandonner le travail scolaire, alors qu'il devient nécessaire à un certain niveau ?

En tous cas, c'est ce qui me pose pas mal de problème dans mon boulot : je ne prends aucun plaisir immédiat dans la réalisation des tâches, et l'accomplissement est à horizon 6 mois, 1 an. 6 mois, 1 an affraid ? C'est trop loin pour moi.


Mais fondamentalement, est-ce un problème ? Il faut de tout pour faire un monde. Là où le brillant bosseur marathonien sera bon, il ne sera peut-être pas à l'aise dans les sprints, précisément là où le surdoué est difficile à rattraper.
Et regardez ce brillant bosseur, il a peut-être le syndrome inverse du surdoué : il est obligé de courir 3 ou 4h pour avoir du plaisir là où nous, il nous faut juste un sprint !

Il faut juste ensuite faire attention à ce que le sprint ne devienne pas une drogue (scanneur), mais ça, c'est une autre histoire ...

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Message par Lanza Dim 18 Déc 2011 - 15:24

Ça devient un problème à partir du moment où on en souffre, et que ça mène à l'autosabotage.

Par contre, quand on demande au surdoué de travailler (et qu'il ne sait pas ce que cela veut dire), il va occuper son temps en s'amusant avec des tâches scolaires.
En ce qui me concerne, même pas. J'ai toujours fui tout ce qui était scolaire. J'ai appris à m'ennuyer à la place, à attendre que ça se termine. Au mieux je me forçais à relire une leçon. De toutes façons avant la seconde ça n'a jamais fait aucune différence, après, j'étais complètement paumé.

Je me rappelle qu'en fac de sciences éco, je luttais comme un malade en lisant et relisant pour essayer de retirer l'essentiel d'un cours, mais c'était trop dense pour ma capacité naturelle de synthèse. Il ne me serais jamais venu à l'idée (et encore maintenant, j'ai parfois du mal à l'admettre) qu'il puisse y avoir une autre façon de faire qui soit efficace. Soit ça rentre du premier coup, soit ça rentre pas, et là, je ne voyais pas comment ça pouvait rentrer.
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Message par Invité Dim 18 Déc 2011 - 15:35

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Dernière édition par Loic le Jeu 6 Déc 2012 - 18:27, édité 1 fois

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Message par Lanza Dim 18 Déc 2011 - 20:51

Ce comment, je n'ai jamais réussi à le décrire, et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Ce "switch", ce "repositionnement psychique positif" se vit plus qu'il ne se dit, et est une expérience personnelle intime, parce que se situant au niveau du ressenti. La meilleure description du phénomène (et qui n'est hélas pas une méthode) que j'ai pu lire est celle de Cher Monsieur, qui le comparait au fait de trouver le mot qui coince une grille de mots croisés. C'est un peu la même chose, et ça fait le même effet jubilatoire. Un peu comme quand on découvre la "zébritude" et qu'on réécrit toute son histoire, le même schéma est reproductible pour tout un tas de choses. Mais faut trouver le mot qui coince, souvent loin dans son histoire personnelle (z'ont raison, les psys).

Et une fois qu'on l'a trouvé, apprendre à faire autrement, et c'est assez long.

Y'a des tas de techniques plus ou moins efficaces qui vont de la psychanalyse à la méditation en passant par toutes les charlataneries possibles et imaginables, mais au final, il faut trouver ce put* de truc qui coince, cette (ou ces) croyance(s) fausse(s), mais bien ancrée(s) qui nous font réagir de travers. Il y a des pistes partout sur ce forum, mais le noeud du truc est personnel et non transmissible par nature, si on me demande mon avis.

Quant à GTD et consorts, c'est très bien pour s'organiser... Une fois qu'on a compris, ou plutôt ressenti (parce qu'intellectuellement, tout le monde comprend) l'intérêt de s'organiser. Razz

Je pense à m'y (re)mettre d'ici quelques mois, suis pas encore prêt. Smile


Dernière édition par Lanza le Dim 18 Déc 2011 - 20:54, édité 1 fois
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Message par Waka Dim 18 Déc 2011 - 20:53

Merci Lanza d'avoir remis le sujet sur ses rails, ca avait pas mal dévié.

L'idée selon laquelle il n'y a qu'en primaire que sont enseignées les méthodes de travail nécessaires pour aller jusqu'au bac n'est pas mauvaise... en gros, il ne suffirait pas de se mettre à travailler pour apprendre comment faire.
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Message par Lanza Dim 18 Déc 2011 - 21:05

Hé non. Il n'existe d'ailleurs pas grand chose dans ce bas monde qu'il suffise de se mettre à faire pour que ça marche d'ailleurs. Ce serait trop facile. J'ai mis un temps fou à comprendre ça, et maintenant ça me paraît d'une telle évidence que je me demande comment j'ai pu ne pas le voir. Very Happy

Travailler, c'est un mot fourre-tout, finalement, qui décrit une tâche productive. Il existe une infinité de manières de travailler, une infinité de méthodes possibles. On nous en apprend très tôt à l'école, et là où le surdoué se plante (moi, en tout cas, je suis tombé dans le panneau), c'est qu'il amalgame le contenu de l'enseignement (sans intérêt car trop simple) avec la méthode enseignée. Normal, ça vient de la même source, et la méthode n'est pas décrite explicitement, et les implicites nous posent parfois quelques problèmes. Razz

Je n'ai compris que cette année ce que signifiait vraiment méthode et à quoi ça servait... Et ça fait un chouette truc à explorer et à apprendre. Je scanne efficace, quoi. What a Face

En fait, la méthode est une sorte de meta travail. C'est travailler à rendre la tâche première plus efficace, par exemple en systématisant ce qui peut l'être. Ce que, jusqu'à récemment, j'avais tendance à considérer comme une perte de temps, puisqu'éloigné de la tâche à effectuer réellement. Mieux : une méthode peut être transmise et une tâche effectuée par quelqu'un qui ne sait pas vraiment ce qu'il fait, mais qui suit la méthode. (Et ça marche, si, si, je vous jure Razz) Fait comme on te dit, tu verras bien. (Sauf que dans le cas qui nous intéresse, on ne voit rien du tout).

D'ailleurs, c'est exactement ce qui est censé se passer dans ces premières années, et qu'on loupe : on nous file un contenu qu'on n'est pas censé assimiler au premier abord, et en même temps une méthode. Et en appliquant la méthode, on parvient à assimiler le contenu. L'apprentissage du travail par l'expérience, quoi, qu'un surdoué zappe complètement s'il a compris (et retenu, le salopiaud) le contenu d'entrée de jeu. La méthode devenant alors caduque, il ne vit pas l'expérience qu'il est censé vivre, n'apprend pas, sinon le contenu, et ça mène à la situation qu'on connaît trop bien. On acquiert le savoir, pas le savoir faire, en quelque sorte.

Oui, je découvre la vie, mais justement, c'est ça qui est bien. What a Face

Edit : je pense même que ça mène à une vision du travail, voire de la vie, radicalement différente. Le surdoué est centré sur ce qu'il a a faire, le résultat avant tout par n'importe quel moyen (quitte à se retrouver coincé et/ou faire de erreurs quand ça devient très compliqué), quand un autre sera centré sur comment il va le faire, la méthode avant tout, peu importe le résultat tant qu'on a suivi la marche à suivre. (Et le brillant bosseur a tout compris : il se sert de l'un pour obtenir l'autre Razz).
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Message par chaman_cyclant Dim 18 Déc 2011 - 22:26

Ah yes, ça fait tilt, merci Lanza pour ta description claire de la méthode + enseignement qu'on arrive à tout "bouffer" d'un coup. Moi ça a marché jusqu'au bout, donc je n'ai jamais appris à travailler méthodiquement sur le plan scolaire.

Par contre, coup de bol, j'ai fait une école d'ingé avec spécialisation en gestion de production (= méthodes de travail dans l'industrie et services). Ca donne une vision systémique de la production qui relativise pas mal la production individuelle, mais néanmoins il y a pas mal de principes à appliquer à soi. Donc j'ai en quelque sorte déjà fait ma propre révolution méthodique ! (Et je partage ton enthousiasme Lanza, c'est passionnant comme domaine et change la façon de voir la vie).

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Message par Philippe Ven 23 Déc 2011 - 23:25

Merci en particulier à Lanza et zozo pour vos interventions, très intéressantes à lire.

J'expose mon cas personnel dans ce qui suit, si ça peut servir.

Au cours de ma scolarité, je n'ai sérieusement travaillé que fort tardivement, j'ai le souvenir en particulier de la préparation à un exam vers bac+4 (+/- 1 an), où une fois n'est pas coutume j'ai travaillé (i.e. avec application et persévérance), dans une matière qui me rebutait (probabilités). À la fin, à force de faire des exercices, j'ai eu le déclic : j'ai compris le schéma d'ensemble pour la matière, schéma d'ensemble qui m'échappait jusque là, ce qui provoquait mon dégoût pour la matière en question.

En gros, les (sous-)domaines d'études se séparaient en deux groupes :
- ceux que je maîtrisais directement (dont je percevais d'emblée le schéma d'ensemble) et qu'en général j'appréciais et
- ceux dont la complexité dépassait un certain seuil et pour lesquels j'éprouvais une aversion.

En fait, je crois que pour ces derniers j'éprouvais ce que j'appelle une « angoisse cognitive » (un affect assez primitif et archaïque dans mon développement psychique, je dirais) face à qqchose qui dépasse mon entendement spontané.

Par exemple (post-bac) en maths j'appréciais fort l'algèbre mais avait une aversion pour l'analyse. Ou en physique, j'avais une grande facilité pour l'électromagnétisme mais une grande difficulté (et aversion) pour la thermodynamique (trop de variables pour moi).

En fait, le seuil en question était celui qui sépare le don du travail nécessaire... je ne l'ai compris que bien tardivement (bac+4 environ).
Mon seuil personnel se situait à peu près au niveau bac dans la plupart des matières scolaires, en particulier scientifiques.

Ma « méthode de travail » consistait avant le bac à relire une fois le cours, sans faire aucun exercice (!). Je n'étais pas très rapide lors des examens, mais ça suffisait, j'étais excellent en sciences et bon dans le reste.

J'ai presque toujours tout fait au dernier moment, sous fort stress (pour les rédacs de français ou philo, pour moi aussi c'était réveil à 4h du matin pour la rendre à 8h...). Une des très rares exception à la règle fut la première dissert' de 1ère, où j'avais pour prof mon voisin de palier (!). Je m'y suis pris une semaine à l'avance, je l'ai peaufinée (réécrite plusieurs fois), j'ai obtenu un 17 au lieu de mes habituels 14. Je crois en avoir déduit que la différence ne valait pas l'effort, alors j'ai repris ma (mauvaise) habitude de les faire à l'arrache.

Pour ce qui est de la méthodologie, je suis un cas étrange : des plus bordéliques, et en même temps j'adore l'organisation. En prépa, j'étais l'un des rares étudiants à avoir plusieurs bouquins de méthodes de travail (que j'ai lues en bonne partie, mais que je n'ai pour ainsi dire jamais appliquées).

Globalement, je conserve une frustration non négligeable de n'avoir jamais pu/su complètement « sortir mes tripes », faute probablement de l'accompagnement nécessaire par mes parents et enseignants (après tout, je réussissais plutôt très bien... jusqu'à ce que je me plante). Comme il n'est pas tout à fait trop tard, je crois que ce sera l'objet d'une future thérapie...

Pour l'anecdote, outre la méthode GTD dont je pense aussi du bien (mais que je procrastine à appliquer complètement Rolling Eyes), j'ai découvert récemment la méthodes des 5 « S » de gestion de l'espace de travail, qui m'a l'air intéressante :
http://fr.wikipedia.org/wiki/5S

Voili voilou.
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Message par Aïe Sam 24 Déc 2011 - 2:38

Je suis en période pré-examen et j'ai décidé de m'acheter le livre "The now habit : Overcoming procrastination and enjoy free-guilt play" (ou quelque chose comme ça). Au moins pour le second semestre...
Mon problème n'étant pas mes résultats car au final, ils sont globalement satisfaisants, mais le très haut niveau d'anxiété dans lequel je suis avant de commencer non pas mes révisions, mais mon apprentissage. Je sais au final que je m'en sortirai et c'est d'ailleurs l'une des choses qui expliquent que je ne suis jamais prise au sérieux, mais c'est vraiment pénible.
Je me sens paralysée par l'effort à venir, j'ai l'impression qu'il est insurmontable et paradoxalement inutile, il m'épuise, je n'ai plus envie de rien, blablabla. Finalement, la veille au soir -et ce n'est même pas une façon de parler-, n'ayant absolument plus le choix, j'apprends tout dans un état de transe entrecoupé de courts moments d'intense désespoir.
Quelqu'un m'a dit que seul le résultat devait compter, mais cette "méthode de travail"* est selon moi trop coûteuse en énergie psychique, on dira.

Bref. Pour ceux qu'un livre en anglais ne rebute pas, ce bouquin remporte pas mal de suffrage auprès des internautes. Bon alors après c'est une recommandation avant lecture alors ça vaut ce que ça vaut.

Sinon, je suis contente de lire d'autres HPs dirent qu'en travaillant beaucoup ils sont moyens. En fait, c'est le cas d'une de mes amies et je n'étais pas encore tombée sur un ""cas comme le sien"". A force de ne lire que des témoignages "du même type", ça me turlupinait un peu. (En espérant ne vexer personne car cela fait bien la cinquième fois que je retravaille ce passage !)

*Méthode anxiogène surtout parce que je suis en situation de contrôles terminaux (partiels). En contrôle continu, le côté fractionné rend le bachotage beaucoup moins stressant.

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Message par misszèbratalons Dim 15 Jan 2012 - 15:34

Après avoir lu toutes vos contributions sur ce sujet, je pense n'avoir fait que très peu l'expérience du "travail", qui s'apparente dans mon esprit quand j'applique ce mot pour moi à "forçage". Merci d'ailleurs pour toutes vos pistes de réflexions.

Pour m'expliquer, je prends les deux cas qui se présentent à moi:

-Ou c'est facile, et je n'ai pas à apprendre puisque je comprends tout de suite. Aucune difficulté, ça se place tout seul dans mes connaissances, ma mémoire, et creuser le sujet est un plaisir, mon intéret est croissant; Je ne fournis aucun effort, c'est juste comme une recherche, une chasse au trésor plaisante, voire jouissive dans laquelle j'avance (en collectionnant les bonnes notes ou en gravissant les niveaux facilement).
-> Dans ce cas, je ne peux pas dire que c'est du travail puisque c'est juste du plaisir pur.

- Ou c'est difficile, et là, blocage. Sincèrement (?) persuadée que je n'y parviendrai jamais, que je suis nulle, que mes compétences s'arrêtent là, au pied de ce concept infranchissable pour mon entendement, pourquoi fournir un effort puisqu'il est vain? Au mieux, j'obtiens des résultas médiocres en sauvant les apparences
-> Dans ce cas, pas de travail non plus, ou très peu.


Et puis il y a cette procrastination de tous les instants, Twisted Evil contre laquelle je lutte quotidiennement (factures, démarches administratives, presque tout ce qui contient une date butoir...) qui me met souvent dans la mouise lorsque je les laisse passer.

Pour les études, c'était déjà pareil. En fac, (où mes notes excellentes cotoyaient les très mauvaises, suivant si ça me plaisait ou pas), je travaillais la nuit d'avant moi aussi, voire à la dernière minute.
Je me souviens avoir préparé un exposé en licence 1/2 heure avant sa présentation, dans le couloir. pale J'ai eu une note très honorable mais une frustration très grande ne pas avoir donné le meilleur, (ça aurait été pourtant facile, si j'avais eu plus de temps de préparation.) Ah, la contradiction!

Je me suis promise de m'y mettre plus tôt la fois suivante.... C'était il y a une quinzaine d'années. Mes progrès depuis sont réels mais infimes Embarassed


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Message par Jackychan Dim 15 Jan 2012 - 16:14

WakaLili a écrit:Bonjour à tous,

On entend souvent cette histoire d'après laquelle la raison pour laquelle les surdoués sont plus fainéants que la moyennes, ou échouent en fin de collège - début lycée, c'est parce que "Ils n'ont jamais appris à travailler".

Je trouve ca foireux comme explication.

1) Les autres : eux aussi ils ont du apprendre à travailler : pourquoi ca n'a pas fichu leur vie en l'air?

2) Admettons que depuis bébé on fait tout sans effort, et ca fait une différence par rapport aux autres : pourquoi lorsque les notes baisses, elles ne remontent jamais, et que c'est l'échec définitif si rien n'est fait? A force d'être devenu mauvais, on devrait bien fini par s'habituer à travailler, en un ou deux ans, et redevenir bons au lycée. Non?

Bref, je suis pas si c'est clair, mais si c'est une question d'habitude, pourquoi quand ca devient dur, on s'habitue jamais?? Leur théorie n'explique pas ca.


Parceque jeune et immature, on est dans l'incapacité d'identifier notre façon de fonctionner, donc de comprendre que l'on apprend les choses avec facilité, sans travailler et que les autres ne sont pas comme nous sur ce plan- là. De plus, c'est surtout les matières qu'on n'affectionne pas qui vont le plus en pâtir...
Mais cela ne doit pas être la seule raison, non?
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Message par Jackychan Dim 15 Jan 2012 - 16:25

Pardon!
Je voulais répondre à la première phrase de ton post, à savoir:
"la raison pour laquelle les surdoués sont plus fainéants que la moyenne ou échouent en fin de collège - début lycée, parcequ'ils n'ont jamais appris à travailler".
Je voulais répondre au sujet de cet échec rencontré par certains surdoués et il me semble surtout pour ceux qui n'ont pas été détectés jeunes mais sur le tard...
Je me demande si j'ai été bien claire là? scratch
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Message par Waka Lun 16 Jan 2012 - 10:58

En discutant avec ma soeur de ses deux filles (postérieurement à l'ouverture de cette discussion qui nous avait amené à conclure qu'apprendre à travailler n'était pas nécessairement savoir travailler en termes de quantité de travail, mais plutôt en termes de méthodologie), on est arrivé au bilan suivant : elle n'a jamais eu à mettre au point des astuces pour aider son ainée, qui a visiblement plus de facilités, dans l'apprentissage de ses leçons, alors qu'elle à du le faire pour la seconde.
Du coup, elle devra anticiper les difficultés que rencontrera son ainée lorsque les facilités ne seront plus suffisantes, a l'age où l'on aide habituellement moins les enfants à faire leurs leçons.
L'avantage, c'est que comme j'ai maintenant compris grâce à vous qu'il s'agit plus d'une question de méthodologie qu'autre chose, et qu'on a pu en discuter, elle ne va pas partir de rien, et aura quelques pistes.
Donc merci Wink
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Message par Aïe Dim 22 Jan 2012 - 20:28

misszèbratalons a écrit: Je me souviens avoir préparé un exposé en licence 1/2 heure avant sa présentation, dans le couloir. pale J'ai eu une note très honorable mais une frustration très grande ne pas avoir donné le meilleur, (ça aurait été pourtant facile, si j'avais eu plus de temps de préparation.) Ah, la contradiction!

Ça me rappelle un événement de licence 1. Je devais faire un exposé en groupe dans un groupe un peu... nul. Nous n'arrivions jamais à nous voir ce qui m'agaçait et me satisfaisait à la fois. On a fini par faire une vulgaire répartition des tâches et puis on rassemblerait tout le jour J.
Finalement, le matin de l'exposé je me rappelle m'être réveillée à 6h30, avoir fait tout l'exposé seule, m'être préparée pour le présenter à 8h30 sachant que j'avais 30 minutes de trajet et que je prenais du temps pour me préparer.
Je ne croyais pas si bien faire ! Les gens de mon groupe ? L'un n'est pas venu et l'autre a bossé dur sur la biographie de l'auteur (hmm, et ta partie finalement ?). De plus, sur un exposé de 20 minutes, il -enfin elle- n'aura parlé qu'environ 2 minutes et nous aura appris approximativement la date et le lieu de naissance de l'auteur !
Bref, j'ai donc exposé toute seule et tout le monde a trouvé ça excellent et bien préparé !

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Message par siddhartha Jeu 26 Jan 2012 - 19:25

Merci à vous pour cet échange bien intéressant.

Je me suis inscrit sur ce forum tout d'abord car j'avais envie de répondre à ce topic, alors je me lance. Au moins ici, je ne devrais pas être pris pour un fou ou un chieur, et peut-être qu'avec un peu de chance, un ou plusieurs d'entre vous s'amuseront même à partager leurs idées...

J'aimerais m'attarder sur un point. On a bien développé la question du travail autour de ses corollaires de productivité (efficacité/efficience) et de plaisir que l'on peut tirer de cette activité centrale dans nos vies. Du moins c'est comme cela qu'on positionne le travail dans notre société. Mais qu'en est-il de la nature du travail ?

Qu'elle représentation nous faisons de ce que nous appelons travailler ? En d'autres mots, que faisons-nous lorsque nous travaillons ?

Les grecs anciens ont bien souligné l'aspect réalisation de soi par le travail, cet accouchement. Plus tard, Hannah Arendt a mis en évidence la création ex nihilo qu'il permettait à l'homme. C'est l'artisan qui fait passer la valeur de son effort/savoir/compétence/don au travers de la matière. Il matérialise le travail. Avec l'industrialisation, on se retrouve à déconnecter du travail de l'homme cette production de valeur. Le surplus ainsi généré est alors au coeur des tensions sociales, posant la question de la répartition de cette plus-value entre les partie-prenantes du processus de travail. Il me semble qu'avec ce qu'on appelle aujourd'hui l'économie de la connaissance, on dépasse encore ce stade et nous nous retrouvons à remettre en cause les équilibres sociaux qui s'étaient échafaudé. Le consommateur lui aussi participe désormais de la création de valeur. Mais le travail dans tout ça ? Où est-il ?

Il est tentant alors d'apposer des valeurs morales pour déterminer le bon du mauvais participant à la société. Celui qui travaille face à celui qui ne travaille pas. Or on réduit la plupart du temps cette question au fait d'avoir un emploi. Alors on entend les voix consensuelles des partisans de l'indication. Et les "collaborateurs" de se voir assigner des objectifs, toujours revus par de nouveaux indicateurs. Mais où est "le travail bien fait" ? Comment peut se construire le rapport de l'homme avec son activité sociale (le travail) si celle-ci passe par la mesure ? S'agit-il de cela ? Pour faire un raccourci un peu rapide : comment mesure-t-on un bon accouchement ?

On a cru saisir avec la monnaie au moment de l'industrialisation cette formidable création de richesse qui résultait d'une nouvelle forme d'organisation de notre production. Mais le rapport de l'homme lui-même à ce processus s'est vu amputé de son médium : le travail. Cette forme d'art, cette oeuvre de création propre à l'homme a perdu son sens de réalisation d'une condition humaine magnifiée par l'action de travailler. Certes, j'enjolive un peu. Mais le schéma de mon propos est là.

Alors dans ce cadre, je m'explique d'autant plus aisément qu'un zèbre procrastine, se perde, se cherche, ne trouve pas de réalisation de soi, percevant d'emblée les limites de son action. Il s'agit je le crois d'un point fondamental d'acceptation de notre condition humaine, bien au-delà d'une simple distinction de fonctionnement entre HPI et non HPI. C'est (aussi) une question de lucidité sur les limites de ce que permet de réaliser le travail. Quel sens a le travail et de quoi parlons-nous ? Il ne s'agit pas d'y mettre une morale pour déterminer ce sens, la religion a fait long feu à mon avis. Il est question de se réaliser dans ses propres pas dans la tension existentielle de notre action. Alors au travail !

Plus prosaïquement, que l'on procrastine ou que l'on ait l'habitude du travail tel qu'on le conçoit généralement, ne s'agirait-il pas seulement d'exister au sein de notre société ? Normal que cela nous fasse peur quand on voit la violence qui peut se dégager de tous ces processus sociaux. Et l'effort me direz-vous, n'indique-t-il pas le travail ? Se mesure-t-il en rapport à la souffrance, à l'énergie, à l'efficacité liés à l'action ? Dans ce cas je travaille déjà beaucoup vu la souffrance, l'énergie ou même l'efficacité à penser que je déploie dans tous les sens dans mes mondes intérieurs. Mais quelle est la part de cet exercice que je réalise tous les jours (et même les nuits) dans l'équilibre de notre société ? A nous de le rendre visible en échangeant, car c'est bien là que se figure la richesse humaine, dans le partage et les contradictions, avec de mon point de vue la liberté, l'égalité et la solidarité qui vont bien pour faire tenir le tout.


Espérant vous avoir chatouillé les cheveux dans le bon sens, au plaisir d'échanger avec vous mes amis rayés.
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Message par Sierra Jeu 1 Mar 2012 - 11:41

que l'on procrastine ou que l'on ait l'habitude du travail tel qu'on le conçoit généralement, ne s'agirait-il pas seulement d'exister au sein de notre société ?
Personnellement, absolument pas, que le travail soit reconnu par la société comme tel m'arrange bien, mais j'ai quand même l'impression de travailler pour mon plaisir personnel, indépendamment des réactions sociales (bien que je pense que ce soit malgrès tout pris en considération, la démarche ne peut se faire que libre de ces contraintes)
Normal que cela nous fasse peur quand on voit la violence qui peut se dégager de tous ces processus sociaux. Et l'effort me direz-vous, n'indique-t-il pas le travail ? Se mesure-t-il en rapport à la souffrance, à l'énergie, à l'efficacité liés à l'action ?
Je ne suis pas sur non plus, un travail peut nécessiter des efforts , mais pas nécessairement.
Pour l'exemple alors que j'étais incapable de m'adapter au systeme scolaire, galéré comme un mulet a passer l'équivalence du bac , quand j'ai passé la licence de pilote de ligne, je n'ai pas eu l'impression de faire le moindre effort, mais d'avoir travaillé...
D'ailleurs terminée en 3mois au lieu de 18 , parce que la motivation entraine synergie des ressources, envie et l'acharnement. Si je fais preuve de procrastination très fréquement, je peux aussi faire preuve d'une ténacité et d'un refus de procrastination total lorsque l'apprentissage m'interresse et me motive, tout comme d'une tolérance poussée au manque de sommeil, nourriture et à l'accumulation/tri de connaissance sans migraines ...
Pour ma part je ne travaille pas du tout, rejet en bloc, lorsque c'est lié a la souffrance ; et de fait le comportement opposé lorsque associé a la passion . Quand a le mesurer, beaucoup trop de variable a mon avis.
cheveux parcourus de frissons alors que dépourvus de nefs , mais coiffure impeccable !!
attente de retours
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Message par Waka Jeu 1 Mar 2012 - 12:33

Bon je me sens un peu obligée de répondre vu que c'est moi qui ai ouvert le fil, et que tu "attends des retours".

Oui, je suis d'accord que la motivation change le ressenti que l'on a sur la quantité de travail fourni.
J'avais pour habitude de dire : "Quand on veut, on peut, oui... mais le plus difficile est de vouloir".

Moi aussi, j'ai trouvé la motivation finalement, comme toi.
Mais que faire quand on n'a pas trouvé la motivation? C'est la réponse que l'on a pas encore... et dont ont besoin la plupart des gens, ici.
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Message par Sierra Jeu 1 Mar 2012 - 12:53

Oui j'avoue que c'est la conclusion a laquelle j'en étais arrivé, pour ma part j'ai trouvé une passion inconditionnelle, ca aide pas mal niveau motivation..

J'aurais tendance a dire que vu qu'on fonctionne pour la plupart par passion, l'idéal est de trouver une passion dominante, et si c'est pas le cas de s'investir dans une des passions que l'on a qui soit un métier (oui ca restreint d'un coup) permettant de s'adonner a d'autres passions durant son temps libre, et du coup le travail n'est plus qu'un moyen de laisser libre cours a ses vocations...

Je dirais, plus que tout, suivre son instinct et non les conventions sociales, les interets purement pécuniers et le besoin de s'affirmer dans la société...
En somme fonctionner selon notre nature...
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